00:00 un maximum de bruit pour Yanis Kazouani-Durand !
00:03 Salut Yanis !
00:05 Salut !
00:06 Tu as vécu une journée un peu particulière, on va dire.
00:09 Tu t'es retrouvé à jouer contre Mira Andréva en finale de Bourg de Péage,
00:13 un tournoi d'exhibition.
00:14 Raconte-nous tout simplement ta journée.
00:16 A la base, tu étais venu en tant que sparring, c'est ça ?
00:18 Ouais, c'est ça.
00:19 J'étais venu en tant que sparring.
00:21 Le vendredi, j'avais joué en tant que joueur.
00:23 Déjà, c'était quelque chose de fou pour le tableau masculin
00:26 contre Arthur Rinderknecht.
00:28 Et après, j'avais perdu, donc j'avais repris ma casquette de bénévole.
00:32 Je suis bénévole là-bas depuis que je suis arrivé au club,
00:35 donc depuis 2018.
00:36 Je suis bénévole et en même temps, je suis sparring aussi à l'Open.
00:43 J'avais joué le vendredi avec Andréva en échauffement.
00:47 Le samedi aussi, j'avais joué avec Deminor.
00:49 Aujourd'hui, j'étais venu aussi pour jouer avec Andréva,
00:53 comme prévu, à 11h15.
00:55 Et on va dire qu'à vers 10h30, on m'apprend que c'est sûrement
01:00 un tournoi qui va jouer contre Andréva,
01:03 parce que c'est peut-être la seule solution.
01:05 Donc, ça a mis un gros coup de pression.
01:08 Le matin, je n'étais pas réveillé pour ça.
01:11 Mais derrière, il a failli se mettre dedans.
01:14 Ce n'était pas facile, mais j'ai réussi.
01:18 Et comment tu as appréhendé ce match, du coup ?
01:20 Parce que ça doit faire bizarre pour toi, qui est 1145ème mondial,
01:23 de jouer une joueuse du top 100, et même affronter une joueuse.
01:26 Ça sort du commun, on va dire.
01:29 On va dire que des fois, à l'entraînement, on joue contre,
01:32 mais il n'y a jamais rien qui se rapproche d'un match.
01:34 Donc, c'était vraiment une première.
01:37 C'était un match totalement différent.
01:40 En plus, devant énormément de personnes,
01:42 ce qui m'arrive aussi très rarement.
01:45 Donc, c'est très difficile d'appréhender ça.
01:49 Et en plus, on me l'annonce une heure et demie,
01:51 deux heures avant le match.
01:52 Donc, tout ça regroupé, c'était très bizarre.
01:56 Mais je ne savais pas à quoi m'attendre.
01:58 J'arrive sur le terrain, je ne sais pas à quoi m'attendre,
02:00 si ça va être, on va dire, entre guillemets, facile, difficile, impossible.
02:05 Tout ça, donc j'ai essayé de jouer comme d'habitude.
02:09 Ce n'était pas facile, parce que le jeu,
02:12 ce n'est pas le même que le jeu masculin.
02:14 Mais j'espère, enfin, j'ai su au début,
02:18 ce n'est pas bien passé au début.
02:19 Et après, j'ai su remonter mon niveau de jeu
02:21 pour réussir à le gagner au final.
02:22 Mais oui, c'était un truc de fou.
02:25 Et justement, cette semaine,
02:27 tu as pu jouer contre le top 100 mondial masculin et féminin juste après.
02:32 Pour toi, quelle est la plus grande différence,
02:34 d'un point de vue un peu extérieur à tout ça,
02:37 entre Arthur Hinderknecht et Mira Andreeva ?
02:39 C'est la puissance le plus gros différentiel ?
02:43 Oui, c'est la puissance.
02:45 Les qualités physiques, c'est une grosse différence.
02:49 Déjà, Arthur est beaucoup plus grand.
02:52 Et puis, son service va beaucoup plus vite.
02:54 Et du coup, il peut trouver des zones plus dures.
02:59 Tout est plus rapide dans le top 100 masculin,
03:01 on va dire, tout est plus complet et tout.
03:05 Mais il y a quand même une grosse différence.
03:08 Mais voilà, après, ça reste sur un match.
03:12 Et c'était quand même dur de gagner contre Andreeva, qui jouait très bien.
03:16 Pour revenir un peu aussi sur cette journée,
03:19 est-ce que tu as des informations sur les raisons du forfait de Marta Kostiuk ?
03:23 C'était des raisons politiques par rapport à Marta Kostiuk, qui est ukrainienne,
03:28 et Andreeva, qui est russe.
03:30 Donc, on connaît tous ce qui se passe actuellement.
03:33 Et c'est des raisons politiques parce que la veille, elle avait dit oui.
03:40 Et je crois qu'elle a reçu un peu des menaces.
03:43 C'était compliqué.
03:44 Le lendemain, elle ne se voyait pas jouer contre une Russe.
03:47 Ça en devenait dangereux pour elle.
03:50 Des menaces qui provenaient d'où, tu sais ?
03:52 Non, je ne sais pas.
03:53 Mais je sais juste que le matin, elle a dit qu'elle ne pouvait pas jouer.
03:57 Donc, elle avait reçu des messages et tout.
03:59 Minute par minute, qui t'a prévenu que tu allais prendre sa place ?
04:03 Est-ce que c'est un coup de téléphone ?
04:04 Est-ce que c'est le directeur du tournoi ?
04:05 Non, parce que moi, j'étais sur les lieux à ce moment-là,
04:10 parce que je suis bénévole, du coup, j'étais en train de faire des crêpes.
04:13 Et on vient me voir et on me dit, le directeur du tournoi,
04:17 il me dit qu'il y a de grandes chances que je joue contre Andréa.
04:21 Au début, je ne le crois pas trop.
04:23 On pensait à une blague et tout.
04:26 Et puis, j'ai vite compris que, vu leur tête, ce n'était pas une blague.
04:30 Et du coup, après, il y a eu beaucoup de coups de fil.
04:34 C'est dur de trouver une bonne joueuse, une très bonne joueuse,
04:37 parce que la VEL avec 6-1, 6-2 contre Gracheva,
04:41 qui doit être 40 ou 50e mondial.
04:43 Donc, même s'ils trouvaient des bonnes joueuses françaises dans le coin,
04:48 ça ne pouvait aller qu'un sens.
04:52 Donc, ils ont essayé de trouver, ils n'ont pas trouvé.
04:57 Et juste pour finir un peu sur ton cas personnel,
04:59 tu as 23 ans, actuellement tu es 1145e mondial.
05:03 Cette année, tu as plutôt joué les tournois français.
05:06 Pour la saison 2024, comment tu te projettes ?
05:08 Quel est ton programme ?
05:09 Est-ce que tu as déjà une idée en tête ?
05:11 Pour l'instant, j'ai fait beaucoup de futurs en France.
05:17 À partir de là, en fin de décembre, je vais un peu stopper,
05:21 vu que j'ai beaucoup joué.
05:22 Je vais reprendre à partir de janvier.
05:24 Normalement, je vais faire des tournois du futur.
05:26 Il y en a trois en France.
05:27 Il y a Brésuir, VJ et Grenoble.
05:31 Et après, sûrement partir à l'étranger pour la suite, pour février, mars.
05:37 Je ne sais pas encore où je vais jouer avec mon coach.
05:41 La programmation que je vais faire.
05:43 Ouais, type Monastyr et faire tous les tournois là-bas par exemple ?
05:47 Ça en fait partie, mais on va voir selon les listes où je me trouve.
05:53 Ce qui est le plus important de faire.
05:55 Merci Yanis.
05:57 Merci.