160 KG DE MUSCLES : LES SECRETS D'UN PHYSIQUE HORS NORME

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Dans cette vidéo, j'interviewe Aurélien Lejeune @AurelienLeJeune76 , 5 fois Homme le plus fort de France ! Avec un gabarit de plus de 160kg, il a notamment soulevé 400kg au deadlift !

Quelle est la préparation d'un strongman, comment gère t-il son alimentation et sa récupération ? Ne manquez cette vidéo sous aucun prétexte !

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Musique utilisée pour le générique :
Keziah Kyser ft. Prince of Falls – Don’t Know How It’s Like

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Sports
Transcript
00:00 Amis de la masse, bonjour et bienvenue sur la chaîne du Doc.
00:02 Aujourd'hui, je suis en compagnie d'Orélien qui n'est rien d'autre que l'homme le plus fort de France.
00:07 Rien que ça.
00:08 Avec un deadlift à 400 kg récemment, un développé couché à 320 kg
00:13 et un record au Pierre d'Atlas, les soulevés des grosses boules à 220 kg.
00:19 Et aujourd'hui, on va discuter ensemble pour parler de santé, de strongman, de force
00:25 et de tout ce que vous voulez savoir.
00:27 Générique.
00:28 [Musique]
00:40 - Aurélien, je vais te laisser te présenter pour ceux qui ne te connaîtraient pas.
00:43 Tu peux nous parler rapidement de ta pratique, de qui tu es.
00:46 - Alors, voyons le jeune.
00:48 J'ai 39 ans.
00:50 Je commence à me faire vieux malheureusement.
00:52 C'est ma discipline.
00:54 J'ai commencé les sports de force il y a bientôt 20 ans maintenant,
00:58 par la force athlétique.
00:59 Et ensuite, je me suis vraiment spécialisé dans le strongman, les concours d'homme fort.
01:03 Ce qu'on peut voir à la télé, c'est du sport spectacle.
01:06 Je pratique depuis 2012.
01:08 Et j'ai le titre d'homme le plus fort de France depuis 2019.
01:12 C'est ma cinquième année consécutive.
01:14 - Bravo, un vrai champion.
01:15 Petite question, comment est-ce que toi, tu t'es mis à la force athlétique ?
01:18 Est-ce que tu as commencé par la musculation en salle de sport ?
01:21 Comment ça t'est venu ?
01:23 - En fait, c'est bizarre, c'est que j'ai toujours voulu faire ça.
01:27 Moi, quand j'étais petit, quand j'avais 7-8 ans,
01:29 je regardais à l'époque,
01:31 enfin, il s'y était, on s'en fout,
01:32 Canal+ où il passait le concours de l'homme le plus fort du monde.
01:34 Et quand j'étais enfant, je voyais ça et je me dis, je veux faire ça.
01:37 Je veux être comme ça, je veux ces physiques-là.
01:40 C'était vraiment ce qui m'attirait.
01:42 Alors, c'était pas, moi, évidemment, à l'adolescence, c'est compliqué.
01:44 Tu ne peux pas te lancer directement là-dedans.
01:46 Il y a pas de club en France.
01:47 A l'époque, c'était pas connu.
01:48 Il y avait pas de réseaux sociaux.
01:49 Donc, j'ai commencé par la musculation basique, comme tout le monde.
01:52 - En salle de sport, du coup ?
01:53 - Oui, juste pour m'hypertrophier un peu.
01:55 A l'époque, je jouais au rugby.
01:57 Du coup, c'est les premières périodes, en fait,
01:59 où j'ai commencé un peu à aller chercher de la performance pour le rugby.
02:02 - Plus que de l'esthétique.
02:04 - J'ai jamais eu, en fait, d'envie esthétique.
02:07 - D'accord. C'est assez rare pour être piloté.
02:09 - J'ai jamais eu l'état d'esprit de vouloir devenir bodybuilder, tu vois, par exemple.
02:13 J'ai toujours plutôt été orienté vers les performances.
02:17 Evidemment, avoir un physique hors normes, mais pas avoir les abdos.
02:21 - Oui, parce que, de fait, ton physique reste hors normes.
02:24 On va en parler un tout petit peu plus tard.
02:26 - Les abdos, je les ai en rang.
02:27 Et donc, de fil en aiguille, j'ai vu que mes perfs commençaient à devenir très intéressantes,
02:31 surtout en force athlétique.
02:33 Et quand j'ai arrêté le rugby en 2008, je me suis lancé directement dans les compétitions...
02:37 - De force athlétique.
02:38 - De force athlétique.
02:39 Et dès la première année, j'ai été champion de France de développé couché.
02:41 - D'accord.
02:42 Donc, c'était peut-être pas celui-là, le 320 kg.
02:44 Tu as peut-être dû l'améliorer un peu.
02:45 - Non, ça a monté.
02:47 J'ai été le premier Français, d'ailleurs, à passer 300 kg en FF Force,
02:50 comme l'a fait l'officiel, en 2013.
02:53 Donc, voilà.
02:54 J'ai progressé petit à petit.
02:56 Et en 2015...
02:58 Alors, j'avais commencé en 2012, j'ai commencé les concours de Strongman.
03:01 J'ai fait le parallèle pendant 3 ans.
03:03 Et en 2015, j'ai eu une invitation pour une compétition professionnelle,
03:07 une Strongman Champions League.
03:08 Et c'est là où je me suis dit, bah, voilà, j'ai l'accès, on va dire,
03:12 au plus haut niveau de mon sport.
03:14 Je vais me consacrer à 100 % dans le Strongman et à faire que ça.
03:17 - Et parce que c'est vrai que c'est pas très courant de se dire...
03:20 Alors, il y a des gens qui veulent être forts, il y en a beaucoup.
03:22 Parce que quand tu regardes des dessins animés, les personnages sont forts.
03:25 Mais en général, c'est associé à un physique.
03:27 Tu vois, Dragon Ball, ils sont forts, mais ils sont aussi hyper taillés au couteau.
03:31 Et c'est marrant de se dire, je veux vraiment faire de la force.
03:33 - De la force, ouais.
03:34 Après, tu vois, le physique, j'aurais aimé l'avoir.
03:37 Mais très rapidement, j'ai compris que pour avoir ce physique-là,
03:40 tout ce qui était bon, nourriture, tu pouvais pas le manger.
03:43 - C'est vrai que pour rester sec.
03:45 - Je me suis dit, je vais sacrifier mes abdos, tant pis.
03:48 Mais je vais continuer à manger bien.
03:50 - Et est-ce que toi, t'as toujours été fort ?
03:53 On dit à des enfants ou des gamins à l'école, c'est des forces de la nature.
03:56 Moi, je me rappelle, il y en avait un, il était hyper balèze.
03:59 Il avait des gros poignets, il m'attrapait à un bras.
04:01 Enfin, le genre de personne où tu te dis, tu sais qu'il va être fort.
04:05 - Ouais, j'ai toujours été...
04:07 À l'école, au collège, j'ai toujours été le meilleur en sport à chaque fois,
04:11 dans ma classe, quasiment.
04:13 Et après, la force est venue très vite.
04:16 Dès les premiers mois d'entraînement...
04:18 J'ai un calendrier où je notais mes perfs de mes débuts.
04:21 Et j'ai dû mettre que quelques mois d'entraînement
04:24 pour passer les 100 kg aux développés couchés.
04:27 Et il me semble que j'avais 20 ans quand j'avais passé les 200 kg aux développés couchés.
04:31 - Ici, on va pas le dire trop fort,
04:33 mais les 100 kg n'ont toujours pas été passés après 2 univers parallèles.
04:38 - C'est une barre de curl, maintenant, les 100 kg.
04:41 - Ah oui, donc c'est...
04:42 Et quand tu dis que t'as été bon en sport, c'était tout sport confondu ?
04:45 - Ouais, à l'époque, quand j'étais jeune, j'étais vraiment bon dans tous les sports.
04:48 Même des sports d'endurance, ce qui peut être paradoxal aujourd'hui.
04:51 - Pas forcément, parce qu'au final...
04:54 - Parce que je serais une chèvre monumentale.
04:56 - On pourrait y revenir, mais c'est vrai que l'endurance,
04:58 il y a une bonne partie où c'est quand même le poids de corps.
05:00 - À l'époque, j'étais vraiment bon dans tous les sports.
05:02 - Donc, bon potentiel de base physique, athlétique.
05:06 - J'ai fait beaucoup de sports. J'ai fait de l'aviron, de la natation.
05:09 J'ai fait du VTT en compétition.
05:12 Donc ça, ça fait souvent rire les gens de m'imaginer sur un vélo.
05:16 J'en ai fait des années, j'ai fait de l'athlétisme, et après, rugby.
05:20 C'est vraiment l'époque du rugby où ça s'est développé.
05:24 - Aujourd'hui, on devait mal sauter ou faire un salto en vélo, peut-être que...
05:27 - Bah, ça m'a retombé assez vite, normalement.
05:29 La gravité fait que ça va pas aller.
05:32 - C'est intéressant de voir le cheminement, finalement, de se dire...
05:36 Est-ce que tu as senti rapidement que tu aurais plus de potentiel de force
05:40 que de potentiel dans un autre sport, par exemple ?
05:43 Ou est-ce que c'était vraiment ton objectif ?
05:45 - J'ai vraiment toujours voulu faire ça.
05:47 - C'est aussi mental. - C'est vraiment un objectif.
05:49 Les autres sports, c'était juste des envies de découvrir.
05:52 Je pense qu'il y a plein de sports où je n'ai pas poursuivi,
05:55 peut-être du haut niveau, parce que ça ne me passionnait pas autant
05:59 que les sports de force.
06:01 - C'est un sport qui est différent du rugby,
06:03 parce que c'est un sport où il faut quand même une bonne force,
06:05 un bon gabarit, il faut être résistant, il faut quand même avoir un bon cardio,
06:09 parce que pour courir après la balle, c'est un sport assez complet.
06:12 Du coup, tu devais être assez bon aussi, je pense.
06:14 - Au rugby, je n'étais pas mauvais en termes de paire physique,
06:18 même sur l'endurance, parce que je jouais pilier.
06:21 Quand on faisait des tests en début de saison,
06:24 sur le 20 mévals, pour ceux qui connaissent, j'arrivais au palier 15.
06:28 Pour un pilier qui pèse 120 kg à l'époque, c'était plutôt pas mal.
06:32 Je jouais en général, quand on jouait, je faisais le match complet.
06:36 Je n'étais pas sorti, rien.
06:38 J'avais une bonne endurance quand même à l'époque.
06:40 - Sur le bandouche.
06:42 - Non, mais tu as forcément des joueurs qui étaient un peu plus gros en gabarit.
06:45 J'étais à 120 kg, je n'étais pas le plus lourd à l'époque.
06:48 Et du coup, eux, ils ne pouvaient pas faire un match complet.
06:51 Moi, j'arrivais à l'enchaîner.
06:53 - Oui, parce qu'en termes de cardio, du coup, plus on pèse lourd,
06:56 plus on a de coeur. Ce n'est pas qu'il va s'épuiser,
06:58 mais c'est un peu l'image de la voiture.
07:00 Si vous avez beaucoup de chevaux, mais que la voiture est pleine,
07:03 le coffre est rempli, il y a 4 personnes dedans,
07:05 elle va avancer moins vite que si la voiture avait un tout petit peu
07:08 moins de performance, mais qu'elle est vide.
07:10 Donc, le poids de corps en termes d'endurance cardiovasculaire,
07:13 et d'ailleurs, on peut le voir, tous ceux qui font des marathons,
07:15 tu n'as jamais... Enfin, tu en as qui le font,
07:17 mais ce n'est pas dans les meilleurs.
07:19 Tu peux faire un marathon en étant musclé, mais en général,
07:21 les mecs qui gagnent Kipchoge et tout ça, c'est quand même...
07:24 - Il ne doit pas être bien lourd. - Je pense que tu le soulèves
07:26 et tu le curls pour une bonne vingtaine de rep.
07:28 - Il ne doit pas être bien lourd. Je ne sais pas combien il pèse.
07:31 - Je pense qu'il doit faire moins de 50, il doit faire moins des petites,
07:33 plutôt petits. - Ça va être super léger.
07:35 - Et maintenant, du coup, si on rentre vraiment dans ta pratique
07:37 du strongman, parce que c'est un sport qui est pas...
07:40 Tout le monde connaît, je pense, un petit peu dans l'idée
07:43 que c'est les hommes les plus forts, où tu soulèves, comme tu as dit,
07:45 un peu de spectacle. Ce n'est pas des bars, c'est plutôt...
07:48 Voilà, ça va être des pierres d'atlas, ça va être des rondins.
07:50 - C'est du sport spectacle, c'est un show. - Des tractés aussi de voitures, de camions.
07:55 - De voiture, camions, bus. - On se rappelle aussi de ceux qui tiraient
07:57 les bateaux. - Bateaux, avions, on peut tout tirer.
08:00 - On peut tout tirer tant qu'on a de la force.
08:02 Je ne suis pas sûr que je puisse tirer autant de choses.
08:05 Mais du coup, c'est un sport qui est assez... Tu l'as dit,
08:08 ce n'était pas forcément très connu à l'époque, ça s'est un peu plus
08:11 démocratisé avec les réseaux sociaux. - Oui.
08:13 - Et du coup, comment tu as trouvé un club ?
08:16 - Vraiment, ça a été ça la difficulté, même pour la force athlétique,
08:21 quand j'ai commencé en 2008, trouver un club de force athlétique,
08:24 ce n'était pas facile à l'époque. Les réseaux n'étaient pas autant
08:27 développés qu'aujourd'hui, ça existait, mais voilà, Facebook,
08:30 c'était le début. Donc c'était assez difficile.
08:32 Et moi, pour la négociation, j'habitais à Rouen,
08:35 et je tirais en compétition pour le club de Caen,
08:38 parce que je n'avais pas trouvé plus près.
08:40 Et après, pour le strongman, j'ai réussi à trouver en 2010,
08:44 2010, 2011, sur Facebook, des mecs qui s'entraînaient
08:47 et qui avaient du matériel, parce qu'il n'y avait pas de salles.
08:50 - Oui, c'est ça, oui. Au final, il faut être spécifique.
08:52 - Oui, spécifique, même encore aujourd'hui, c'est compliqué
08:55 de trouver des salles où il y en a. Et j'avais trouvé un gars,
08:58 Christophe Demal, pour le citer, qui habitait à Amiens,
09:01 et du coup, pendant peut-être deux ans, tous les week-ends,
09:04 j'allais faire quatre heures de route pour aller m'entraîner
09:07 chez lui parce qu'il avait le matériel. - Spécifiquement, du coup, ok.
09:10 - Mais il n'y avait pas le choix, en fait. Tu ne pouvais pas faire autrement.
09:13 Tu faisais quoi ? Tu faisais des barres classiques pour que tu te formes ?
09:15 - La musculation basique. - Ouais, axé, du coup, comme tu faisais du power.
09:18 - C'est ça, sur les perfs. - Et toi, tu dis... Alors, une petite question
09:21 qui me vient comme ça, tu dirais que c'est quoi la translation,
09:24 le côté translationnel entre la force au powerlifting
09:28 et la force sur le strongman ? Genre, si tu prends, pour les citer,
09:31 ceux qu'on connaît, Pana, H, ou les filles qui font du strong,
09:34 genre on a Curlymonster, ou autre, voilà. - C'est juste avec eux, il n'y a pas longtemps.
09:37 Ils vont venir essayer le strong, ils vont venir, ils vont arceler les
09:40 réseaux, Pana, Lia, faut qu'ils viennent essayer.
09:43 - Parce qu'ils sont hyper forts, après, c'est 3 mouvements,
09:46 c'est squat, bench et découché.
09:49 - Bench et deadlift. - Bench et deadlift, ouais.
09:51 - Alors moi, pour avoir vécu cette transition, la grosse différence,
09:55 c'est que le power, tu es sur un mouvement qui va être statique.
09:59 Nous, en strongman, plus de la moitié des mouvements,
10:02 c'est des mouvements en déplacement. Donc, tu as cet aspect de vélocité,
10:06 d'explosivité, de puissance qu'il n'y a pas forcément en power.
10:10 Et le gros point fait, ça a été mon cas, quand j'entraîne des gens
10:14 qui viennent du power, c'est souvent le problème aussi,
10:17 c'est tous les mouvements d'overhead. - Oui, il n'y en a pas.
10:20 - Tu vois, le lug, le dumbbell, et il n'y en a pas en power.
10:23 Ce qui fait que les gens s'entraînent très peu là-dessus,
10:26 et dès qu'ils vont aller en strongman, à chaque compétition,
10:30 tu as des overheads. C'est là où tu vois la grosse différence.
10:33 C'est vraiment ces points-là, l'aspect explosivité, vélocité,
10:37 qu'un power n'a pas, il va falloir développer, et les overheads.
10:41 - Je me disais aussi peut-être le grip aussi, parce que tu vois,
10:44 quand tu soulèves des pieds à la place... - Les powerlifters ont un bon grip,
10:47 en général, parce que tu vois, sur le soulevé de terre,
10:50 ils n'ont pas le ressangle. Donc, soit ils ont un bon grip,
10:53 même s'ils font une prise inversée ou un hook, peu importe.
10:56 - D'accord, donc ça, ce n'est pas trop le facteur limitant.
10:59 - Ils ont plutôt un bon grip. - Mais après, overhead,
11:02 il faut vraiment travailler en spécifique.
11:05 La petite différence aussi sur le power, surtout pour les gros gabarits,
11:09 c'est l'aspect cardio. C'est tout con, mais en force athlétique,
11:13 c'est 3 mouvements. - Oui, tu n'as pas besoin de cardio du coup.
11:16 Du tout, quasiment pas. - À part pour les phases de récup,
11:19 on va dire. Mais nous, en strong, des fois, tu as des performances
11:22 où c'est maximum de reps à faire, jusqu'à ce que tu n'en puisses plus.
11:25 Donc là, il te faut un aspect cardio. Sur une compét,
11:28 parfois, ça peut être 5 à 6 épreuves dans l'après-midi à faire.
11:31 Donc, mine de rien, il faut quand même que tu aies un cardio
11:34 suffisamment développé pour récupérer entre chaque épreuve.
11:37 - Oui, parce que c'est vrai que tu as raison. Au final, même si tu peux faire
11:40 les épreuves une par une, il faut quand même que tu sois
11:43 le plus frais possible, le plus rapidement possible.
11:46 Et ça, c'est tout le cardio. En gros, plus rapidement ton cardio redescend,
11:49 moins tu l'as sollicité. Puis c'est sûr que si tu dois faire le max de reps,
11:52 forcément, à un moment, même sous l'éther ou autre, tu sens que ton cœur
11:55 te dit... - Je suis tout au terre.
11:58 - On est en train de donner le maximum, après, c'est l'évanouissement.
12:01 Et du coup, question qui me vient comme ça,
12:04 tu as des gens en power qui vont être plutôt bons
12:07 sur les mouvements genre squat et deadlift,
12:10 un peu moins sur le bench, et du coup, peut-être qu'ils vont avoir plus de mal
12:13 sur tout ce qui va être préparé. - Oui, après, tout le monde a ses qualités
12:16 physiques, ses prédispositions, etc.
12:19 On dit aussi l'aspect bras de levier qui rentre en jeu dans le strong.
12:22 Donc là, oui, on finit ça. - Et ceux-là, peut-être qu'ils vont avoir plus de mal
12:25 à performer. - Ils vont avoir plus de mal, oui, ça c'est sûr.
12:28 - Et du coup, tout ce qui va être
12:31 d'imposer ce type de charge sur ton corps,
12:34 sur tes articulations, sur ton cœur malgré tout,
12:37 puisque quand tu forces à ce point-là,
12:40 est-ce que toi, par exemple, comment tu gères ta récupération
12:43 articulaire ? Déjà, est-ce que tu as eu des soucis
12:46 articulaires ? - Alors, forcément,
12:49 ça fait 20 ans que je m'entraîne, j'en ai eu.
12:52 J'en ai eu pas mal quand même.
12:55 Le plus gros souci que j'ai eu, c'est en
12:58 2018. J'ai dû me faire opérer du genou.
13:01 J'ai eu un peignage du tendon complet, ce qui était fissuré
13:04 sur toute sa longueur, le tendon rotulien. - D'accord. Tu t'es fait ça comment ?
13:07 - C'est l'usure, en fait, tout simplement. C'est la répétition
13:10 des entraînements, des compétitions.
13:13 Comme toute personne
13:16 accro à son sport, quand tu as mal, tu te dis
13:19 "C'est pas grave, ça va passer".
13:22 Et au bout d'un moment, ça passe.
13:25 C'était en partie de ma faute.
13:28 J'avais fait trop, je me suis trimbalé des tendines pendant presque
13:31 deux ans sur cette zone-là. Je récupérais, je faisais du kiné,
13:34 je faisais toujours du kiné, mais je reprenais trop vite,
13:37 je faisais trop de compétitions.
13:40 Au bout d'un moment, la blessure est sortie
13:43 du cadre de l'entraînement et des compétitions. C'est devenu douloureux
13:46 pour moi, parce que je suis quotidien. Conduire, c'était compliqué.
13:49 - Quand tu dis "cold mouth", tu te dis "je réveille". - La nuit, ça me réveillait.
13:52 Je me disais "on va peut-être faire un IAM".
13:55 - Tu avais pas fait grand-chose jusque-là.
13:58 - J'avais fait du kiné, ondes de choc,
14:01 j'avais fait des lasers aussi.
14:04 Ça va pas marcher encore.
14:07 J'avais fait de la méso.
14:10 La seule chose que j'avais fait qui m'avait soulagé la douleur,
14:13 c'était sur la fin, j'avais testé la médecine chinoise.
14:16 Paradoxalement. Ça m'a pas guéri,
14:19 mais ça m'a soulagé.
14:22 Je pouvais plus conduire.
14:25 Au bout d'une demi-heure de voiture, j'étais obligé de m'arrêter.
14:28 C'était la jambe gauche pour passer les vitesses.
14:31 Je fais un IRM et on voit que mon tendon est fissuré
14:34 sur toute sa longueur.
14:37 Il me dit qu'il y a 30-40% d'arraché.
14:40 Je dis au médecin,
14:43 "Des fois, en compétition, on chante des petits "clic".
14:46 Il me dit que c'est le tendon qui se barre.
14:49 J'avais une grosse excroissance.
14:52 Je le sentais aux ceux qui avaient poussé sur la rotule.
14:55 - Parce que ça devait tracter un peu plus.
14:58 - Voilà.
15:01 J'ai dû me faire opérer. On a fait un peignage du tendon.
15:04 Je regrette pas de l'avoir fait.
15:07 - Parce que ça devait t'handicaper sur tes entraînements.
15:10 - Ça m'a foiré complètement une saison.
15:13 Ma saison 2018, je ne peux pas gagner le titre à cause de ça.
15:16 La douleur devient compliquée.
15:19 Il y a des grosses compétitions de pro que je fais.
15:22 Je finis dans le fond de mes classements.
15:25 Je regrette de ne pas l'avoir fait plus tôt.
15:28 - Comme tu dis, le côté douleur, c'est des compétitions
15:31 qui sont plus longues.
15:34 C'était quoi ?
15:37 - Il y a 2 jours, mais c'était une journée par 4.
15:40 Sur cette blessure, en fin 2017,
15:43 je fais une grosse compétition au Canada.
15:46 C'est 2 jours d'épreuve, 5 épreuves par jour.
15:49 Dès le départ, même avant de commencer la compétition,
15:52 je sais que ça va être compliqué.
15:55 Dans l'avion, mon genou me lançait.
15:58 - Mentalement, tu te dises si ça va lâcher.
16:01 - Je fais la compétition, la 1re épreuve se passe bien.
16:04 J'ai un bon classement.
16:07 La 2e épreuve, c'était le log.
16:10 Quand j'épaule et que je veux prendre mon impulsion,
16:13 je sens le petit morceau qui part.
16:16 J'ai passé 2 jours compliqués.
16:19 Ça fait partie du jeu, de l'expérience.
16:22 - Tout ce qui est blessure, ça fait partie du sportif.
16:25 Tu as toujours tendance à le reculer.
16:28 - C'est normal.
16:31 - Avec l'âge, ça évolue.
16:34 Je fonctionne, j'arrive bientôt à 40 ans.
16:37 Je sens que ma récup n'est plus la même.
16:40 Quand j'ai une douleur, j'adapte mon entraînement
16:43 ou je suis capable de me dire que je ne fais pas l'entraînement.
16:46 - Tu as un peu la sensibilité.
16:49 - Pas si longtemps que ça, 4-5 ans en arrière,
16:52 si j'avais mal, on s'en fout, on y va.
16:55 Mais maintenant, à chaud, ça passe.
16:58 - C'est le piège.
17:01 - Je fais attention à ça.
17:04 - Petite tendinite.
17:07 - Niveau articulaire, je n'ai jamais eu de blessure.
17:10 Au rugby, je me suis fait les 2 acromions.
17:13 Ça fait partie du jeu.
17:16 J'ai eu quelques petites déchirures.
17:19 Un pec, un adducteur, mais pas de grosses déchirures.
17:22 - On va comparer la différence de taille de poignée et de main.
17:25 C'est assez délirant.
17:28 Tu as facilement le double de taille de poignée que moi.
17:31 - Oui, on est à la moitié.
17:34 - C'est à nous, donc je peux l'avouer.
17:37 - Tu as toujours eu une grosse ossature au poignet.
17:40 - Oui, mais au niveau des genoux, ils sont très larges.
17:43 - Pour tout ce qui est appui et force,
17:46 plus tu as un gros poignet, plus tu as une grosse surface.
17:49 - C'est un avantage pour le strong.
17:52 - C'est comme si on appuie sur un point précis,
17:55 ça fait hyper mal et ça abîme beaucoup plus que si c'est réparti.
17:58 C'est une bonne prédisposition.
18:01 En termes de blessures, tu n'en as pas eu particulièrement.
18:04 Une blessure sur 20 ans.
18:07 - Une blessure grave sur 20 ans.
18:10 - Est-ce que tu as eu d'autres petits soucis de santé liés à la pratique ?
18:13 On n'a pas parlé de tes blessures.
18:16 Mais on en a parlé juste avant.
18:19 Tu pèses ?
18:22 - Actuellement, je suis à 160 kg.
18:25 - Pour 1m82. Est-ce que tu penses que tu t'es tassé ?
18:28 A force de soulever aussi lourd.
18:31 - Je ne pense pas. J'espère pas.
18:34 - On le mesurera après.
18:37 C'est un bon gabarit.
18:40 Il y a aussi tout le côté,
18:43 tu me disais, un peu plus essoufflé forcément.
18:46 Même s'il y a une bonne partie de masse musculaire,
18:49 et certainement plus que la plupart des bodybuilders.
18:52 - Ça fait 4-5 ans que je suis arrivé dans ces poids très lourds.
18:55 A 160 kg.
18:58 J'ai l'impression que mon corps s'est bien adapté.
19:01 Que ce soit pour l'essoufflement, la vie au quotidien.
19:04 Il s'est plutôt bien adapté.
19:07 Il y a 2-3 ans, c'était la Covid.
19:10 J'étais à 173 kg de poids de corps.
19:13 Là, c'était compliqué.
19:16 - Il faut que le coeur le supporte,
19:19 que le squelette le supporte.
19:22 - 173 kg, j'étais essoufflé tout le temps.
19:25 - Dans ta vie quotidienne, c'était compliqué.
19:28 Est-ce que tu étais plus fort avec 173 kg ?
19:31 - Sur les mouvements statiques,
19:34 non.
19:37 Mes perfs d'aujourd'hui,
19:40 c'est le moment où je suis le plus fort de toute ma vie.
19:43 Je n'ai jamais eu les perfs que j'ai en ce moment.
19:46 Au final, il faut trouver son point de forme.
19:49 - Dans chaque sport,
19:52 tu as un poids qui te permet de développer la meilleure puissance.
19:55 D'être le moins handicapé possible.
19:58 Si tu es très fort,
20:01 tu récupères moins bien, tu dors moins bien.
20:04 Tu n'arrives plus à te sentir bien.
20:07 Même psychologiquement,
20:10 si tu ne te sens pas bien dans ton corps,
20:13 ça peut être plus compliqué.
20:16 - 160 kg, c'est mon poids de forme.
20:19 - C'est un bon poids de forme.
20:22 Est-ce que le fait d'être plus lourd
20:25 te rend plus fort ?
20:28 - Oui.
20:31 - Indépendamment de ta graisse, de tes muscles ?
20:34 - Je prends tous les records du monde
20:37 de tous les mouvements de force.
20:40 Ce sont des mecs qui sont super lourds.
20:43 - Comment expliquerais-tu ton ressenti ?
20:46 - Il y a l'aspect d'encaisser la charge.
20:49 D'avoir la capacité à encaisser
20:52 quand tu fais un squat très lourd.
20:55 De résister, d'encaisser le poids.
20:58 Je ne sais pas comment expliquer cette chose.
21:01 C'est la sensation que j'ai.
21:04 - Plus tu es massif,
21:07 et proportionnellement, la charge va paraître moins importante.
21:10 - Oui. Plus tu es massif,
21:13 il y a des mouvements de déplacement.
21:16 Ta gravité n'est pas la même,
21:19 tu es plus stable.
21:22 Les atlas stones,
21:25 tu es moins en déséquilibre.
21:28 La stone, tu la mets devant toi.
21:31 J'ai l'impression que potentiellement,
21:34 même au niveau musculaire,
21:37 plus ton muscle est gros, plus peut-être il peut se lever lourd.
21:40 - Il y a un fond de vérité.
21:43 Tu as des catégories de poids dans beaucoup de forces.
21:46 - Si tu retires les catégories de poids,
21:49 les plus grosses perfs au monde sont faites par des gros.
21:52 - Si on reste sur le thème du poids,
21:55 parce que 160 kg, même si il y a une grosse partie de muscles,
21:58 ça reste un gabarit assez lourd à soulever au quotidien.
22:01 Comment a-t-il évolué ton poids au fur et à mesure de ta pratique ?
22:04 - Je suis monté très vite.
22:07 J'ai commencé la musculation à 17 ans.
22:10 Je faisais 84-85 kg.
22:13 - Pas standard, c'est déjà un bon gabarit.
22:16 - Pour la même taille.
22:19 - Tu n'as jamais été...
22:22 On raconte qu'il y a des enfants qui sont nés à 10 kg sortis de...
22:25 J'exagère, mais toi...
22:28 - Je pesais 4 kg et quelques à la naissance.
22:31 C'était un peu au-dessus de la norme.
22:34 Après, j'étais plutôt athlétique toute l'adolescence.
22:37 J'étais assez athlétique, mais la musculation s'est montée très vite.
22:40 - Tu étais plutôt sur le versant athlétique.
22:43 Tu n'as jamais été ni obèse, ni un peu fort.
22:46 - Dès que j'ai commencé, mon poids de corps a monté vraiment très vite.
22:51 Non-stop.
22:52 Je m'entraînais.
22:53 J'avais une bonne réception à l'entraînement sur la masse musculaire.
22:57 Ça fonctionnait super bien.
22:59 - Et toi, ça ne t'a pas fait peur de te dire que tu allais devoir prendre du poids ?
23:03 Parce qu'il y a poids et poids.
23:06 Tu peux te dire que tu fais 1m90, 110 kg, et te dire que tu vas devoir encore grossir.
23:10 - Non, parce que depuis tout petit, j'avais cet objectif.
23:13 Quand je voyais ces gars-là à la télé, de ces physiques vraiment en orme.
23:17 Au contraire, plus je prenais en poids, plus j'étais content.
23:21 - Parce que ça se ressentait sur tes perfs ?
23:24 - Les deux, physiquement, j'aimais bien ce que ça devenait.
23:27 Et les perfs suivent.
23:29 - Tu te dis que tu te rapproches de ton objectif.
23:32 - C'est ça.
23:33 - Tu m'as dit que quand tu faisais du rugby, tu étais à 120 kg.
23:38 - Oui, je faisais rugby en 2008.
23:40 Je pesais 120 kg et des brefs.
23:42 - En force athlétique, tu devais être dans les catégories.
23:45 - Ma première saison de force athlétique, c'était en moins de 125 kg à l'époque.
23:50 Ils n'avaient pas fait les changements de catégories pour mon premier titre.
23:53 Dès ma deuxième saison, ils sont passés sur les catégories qu'on connaît aujourd'hui.
23:57 Moi, je suis passé en plus de 120 kg.
23:59 - Donc, tu as quasiment toujours été sur les catégories les plus lourdes.
24:03 Et après, tu as rattrapé les 40 kg de plus sur ta pratique du strong à peu près.
24:08 Donc, ça a été progressif.
24:10 - J'ai eu deux phases où je suis resté pas mal d'années à 140 kg.
24:15 Sur ma fin de carrière en force athlétique, je suis resté bien 3 ans à 140 kg et des brefs.
24:21 Après, ça a remonté aussitôt.
24:23 Et là, ça va faire bien 4-5 ans que je suis à 160 kg.
24:26 - Est-ce que tu t'es déjà dit que peser 160 kg pour ta santé…
24:31 Comment tu envisages ce poids sur le plan santé ?
24:34 - Je suis conscient quand même.
24:36 Je ne suis pas fou.
24:37 J'ai la chance que mon médecin traitant me suit depuis plus de 20 ans.
24:42 Il me suit depuis que je suis gamin.
24:44 J'ai gardé toujours le même médecin traitant qui est un médecin du sport aussi.
24:47 Et du coup, dès le départ, dès qu'il a vu que j'allais passer dans des poids un peu extrêmes,
24:54 il m'a toujours demandé d'avoir un suivi médical, que ce soit cardio, sanguin.
24:58 J'ai toujours fait attention à ça.
25:00 Après, je suis conscient.
25:02 Je ne suis pas fou.
25:03 Je sais que ce n'est pas normal d'avoir ce poids de corps
25:05 et qu'il peut y avoir des conséquences sur l'organisme,
25:08 que ce soit articulaire, musculaire ou sur les organes.
25:12 J'en suis conscient.
25:14 Je sais que ce n'est pas un poids de corps normal.
25:17 - Après, tu peux en être conscient et quand même ne pas te dire "YOLO, on verra ce qui va se passer".
25:23 De toute façon, le sport de haut niveau, c'est toujours des choix.
25:27 Sans parler du poids, même l'entraînement.
25:30 Quand tu prends un champion olympique, le volume d'entraînement,
25:33 la courbe en U, ou quand tu ne fais pas de sport du tout,
25:36 que tu es sédentaire, tu as un gros risque.
25:38 Quand tu fais du sport santé modérée, une heure par jour,
25:41 ce n'est déjà pas mal, mais on est optimum de la santé.
25:44 Après, quand on passe dans l'ultra trail,
25:46 les mecs qui s'enquillent 20-25 heures de course par semaine,
25:49 le risque augmente parce qu'après, ton corps n'est pas non plus fait.
25:52 Mais après, c'est un choix aussi.
25:54 C'est la performance, c'est ton objectif de vie.
25:56 - Il faut le savoir.
25:58 - Il faut être suivi en conséquence.
26:00 Le but, ce n'est pas non plus de s'auto-suicider.
26:04 - C'est ça.
26:06 - J'essaie de faire gaffe.
26:08 Je sais qu'en plus que l'âge arrivant,
26:11 je ne suis pas un vieux non plus, mais je me dis qu'il faut
26:16 que je fasse attention de plus en plus à cause du poids de corps.
26:20 - Et du coup, tu te vois comment,
26:23 est-ce que tu te dis que tu peux continuer le strong ?
26:26 C'est peut-être un peu difficile comme question,
26:28 mais c'est vrai que c'est intéressant.
26:30 Tu es déjà 39 ans.
26:32 Pour les sports de force, la retraite,
26:34 je n'ai pas envie de noter que le mec te vieillit encore plus
26:36 parce que la retraite, Macron, on est à 75 ans.
26:38 Mais tu vois, il y a beaucoup de sportifs dans le foot,
26:41 à 35 ans, tu es déjà sur la retraite.
26:43 Les sports de force, que ce soit le power, le strong,
26:46 même le culturisme, en général, c'est un peu décalé.
26:48 Tu es plutôt sur 40-42, 43.
26:51 - En strong, ce n'est vraiment pas rare de voir des mecs
26:54 à très haut niveau, en pro ou en strong-wrestling,
26:57 qui ont 43, 44, 45 ans et qui sont performants.
27:01 Ce n'est vraiment pas rare.
27:03 C'est très fréquent chez nous.
27:05 Après, je me dis, à 39 ans, je n'ai jamais été aussi fort qu'aujourd'hui.
27:08 C'est là où j'ai mes plus grosses pertes sur tous les mouvements.
27:11 Je continue de progresser.
27:13 Je me dis, le facteur, c'est tant qu'il y a l'envie.
27:17 - Oui, c'est important.
27:19 - S'entraîner, parce que c'est un gros volume d'entraînement.
27:22 Ça prend du temps de se déplacer, les compétitions, etc.
27:25 Je vais le faire tant que je n'ai pas de grosses blessures.
27:29 Je vais essayer de ne pas aller pousser le corps jusqu'à la grosse blessure.
27:34 Je me dis, tant que j'ai l'envie, tant que je progresse, on continue.
27:37 - OK. Au final, tu as raison.
27:40 Si tu es sur ton pic de forme, ça veut dire que tu peux te reformer encore.
27:43 - Nous, dans l'autre sport, on a vraiment un exemple exceptionnel.
27:46 C'est Mark Felix qui a pris sa carrière l'année dernière.
27:50 L'anglais. Il a pris sa retraite l'année dernière à 56 ans.
27:54 C'est un mec qui, aujourd'hui, a encore des records du monde.
27:57 Il a pris des records du monde, il a 50 ans.
28:00 - Il en parlait déjà dans les flex et les muscles.
28:03 Quand j'ai commencé en 2008.
28:05 - Je crois que ses premières compétitions World's Strongest Man, c'était 2005-2006.
28:10 - Si tu gères ta récupération de façon adaptée...
28:15 - Il faut que tu fasses attention.
28:17 Je sens qu'elle n'est plus pareille depuis 2-3 ans.
28:20 Ça a changé. Il n'y a pas de photo.
28:22 Je m'entraîne en fonction.
28:24 - C'est une attitude raisonnable.
28:26 De savoir s'adapter à son corps et de ne pas pousser en se disant
28:29 "J'ai encore 20 ans, je peux tout encaisser".
28:31 - Je sais qu'il n'y a plus 20 ans.
28:33 Encore 4-5 ans, ça serait bien.
28:36 - L'autre chose pour atteindre ce poids de corps,
28:39 c'est une vraie question en termes de régime.
28:42 On dit souvent que le régime des strongman,
28:44 quand tu dois manger, je ne sais pas combien de calories...
28:47 - Je ne mesure pas. Je ne suis pas comme un body.
28:50 - Tu ne pèses pas ton riz ?
28:52 - Non. J'ai faim, je mange. Ce n'est pas compliqué.
28:55 J'avais fait le calcul avec mon entraîneur.
28:58 On était, selon les journées, entre 5500 et 6000 calories par jour.
29:02 - Donc en maintien. Tu ne prends pas de poids.
29:05 - Je n'ai plus d'objectif de prise de poids.
29:07 160, c'est vraiment mon poids de forme.
29:10 Je n'ai pas envie de grossir plus.
29:12 Je sais que ce ne sera pas productif pour les perfs.
29:15 Je me maintiens en 5500-6000 calories par jour.
29:18 Sur répartie en 6 repas.
29:21 - Ce qui fait une bonne quantité de nourriture à avaler.
29:24 C'est vrai que tu as un peu ce cliché,
29:27 qui a aussi un fond de vérité.
29:29 Mais quand il faut avaler de telles quantités de nourriture,
29:32 tu es forcément obligé de mettre de la junk food
29:35 ou d'aliments à forte densité calorique.
29:37 Tu ne peux pas manger de la salade et des brocolis.
29:39 - L'avantage du strongman,
29:41 on parlait il n'y a pas longtemps avec Marcel Mottler,
29:44 qui est un gros promoteur dans le strong,
29:46 il a dit qu'il pouvait manger ce qu'il voulait.
29:49 Il pouvait grossir, il pouvait picoler,
29:52 il pouvait faire tout ce qu'il voulait.
29:55 - Et toi, tu n'as pas de problème à manger ?
29:58 - Non, là-dessus j'ai de la chance.
30:01 J'ai joué un bon coup de fourchette.
30:04 - J'avais entendu que,
30:07 au travers de ce qu'il avait écouté,
30:10 que l'une des choses qui avait fait le plus progresser le strong,
30:14 c'était la capacité de manger beaucoup plus.
30:18 C'est le moment où les gabarits ont évolué.
30:21 - Je connais des athlètes pros qui se forcent à manger.
30:25 Je n'aime pas l'appétit qui va avec.
30:28 Je connais des mecs qui se forcent à bouffer.
30:31 - Pour eux, manger c'est presque une corvée de dégâts.
30:34 - Ils allaient jusqu'à mixer la viande
30:37 pour que ça fasse une sorte de bouillie.
30:40 - En gros, c'est les calories.
30:42 - Oui, c'est ça.
30:44 J'ai de la chance. J'ai un bon appétit.
30:47 - Tu n'es pas limité.
30:49 Ça doit peut-être participer à la performance.
30:52 Le mec qui se force à manger, qui n'arrive pas à grossir,
30:55 va être limité.
30:57 - Oui, c'est ça.
30:59 Malheureusement, c'est l'aspect génétique comme dans plein de sports.
31:02 - Il faut que tout les paramètres...
31:04 - Ton corps est fait pour, soit il ne l'est pas fait.
31:07 - Il y a-t-il des moments où tu t'es dit
31:10 que pour ta santé, il allait falloir que tu perdes un peu de poids ?
31:13 Ou pas forcément ?
31:15 Finalement, tu t'es dit que tu étais bien à 160.
31:19 - Je ne l'ai pas ressenti.
31:21 Je suis bien pour le moment.
31:23 Je pense que le jour où je prendrai la décision
31:26 d'arrêter les compétitions,
31:28 je sais que la logique serait de redescendre en poids.
31:31 Normalement, je pourrais me faire chier.
31:34 Je ne suis jamais de la vie.
31:36 Mais redescendre à 130 kg,
31:39 perdre du poids, c'est logique et intelligent.
31:42 - Oui, c'est ça.
31:44 C'est ce que tu disais déjà.
31:46 C'était con, mais dans ma tête...
31:48 Avant, j'avais le chiffre de 180 kg.
31:51 Le plus haut que tu avais fait, c'était 173.
31:54 Dans ma tête, de me dire que 160, 170,
31:57 finalement, 10 kg, c'est beaucoup dans l'absolu.
32:00 Si tu me les mets en plus, ça fait beaucoup.
32:02 Pour toi, dans l'absolu, en termes de pourcentage,
32:04 on est sur 5-6 %.
32:06 Ça fait la telle différence que tu te dis
32:08 que 10 kg de plus, c'est le moment où je me sens
32:10 ressoufflé quand je monte les escaliers,
32:12 où le sommeil est plus difficile.
32:14 Ne serait-ce qu'une perte de 20 kg,
32:16 je pense que ça te changerait complètement.
32:19 Peut-être que tu perdrais en force, forcément.
32:21 Mais en termes de cardio, tu te dirais
32:23 que tu te mets au marathon.
32:26 - Peut-être pas quand même.
32:28 Mais je sais que je redescendrai en poids.
32:30 Je serai un peu obligé.
32:32 - Tu es aussi conscient que c'est un poids
32:35 qui est une compétition pour la perte.
32:37 - Oui.
32:39 - Je pense que là, je réfléchis.
32:41 J'ai fait le tour de pas mal de questions
32:44 sur la santé.
32:46 On a un exemple parfait d'une très bonne génétique,
32:49 d'un bon entraînement, de plein de facteurs
32:51 pour expliquer la performance.
32:54 - La génétique, l'entraînement, la diète,
32:56 les années, l'expérience.
32:58 - Il n'y a pas de secret.
33:01 Il faut s'entraîner longtemps,
33:03 il faut s'engager dans la mesure.
33:05 - Surtout dans nos sports,
33:07 que ce soit force athlétique, strongman,
33:09 ou même bodybuilding,
33:11 le court terme, ça n'existe pas.
33:13 Il faut se dire que si on s'engage dans cette discipline,
33:16 ça va être des années.
33:18 - Peut-être aussi pour tout ce qui est adaptation,
33:21 le nerveux, c'est ce qu'on disait
33:23 quand on dit que le pic de performance
33:25 est un peu décalé dans le temps par rapport à d'autres sports.
33:28 Mais même chez les personnes qui font de l'ultra-endurance,
33:31 les mecs de 20 ans, au final, tu en as plein.
33:34 - Les gros trailers, ils n'avaient pas forcément 25 ans.
33:37 - C'est plutôt 40 ans, parce que tu as le temps que ton corps
33:40 encaisse tous ces kilomètres.
33:42 Peut-être que tu peux faire une analogie
33:44 entre le fait d'avoir un cardio poussé à l'extrême
33:47 et le nerveux, parce que le sport de force,
33:50 il y a une partie musculaire,
33:52 et les gens pensent que gros muscles = grosse force.
33:55 Ça participe bien sûr si tu doubles le volume,
33:57 mais il n'y a pas que.
33:59 Si tu développes plus ton système nerveux, plus ta technique,
34:02 je pense que ce sera même bénéfique et plus intéressant
34:05 que de développer la partie musculaire pour le sport de force.
34:08 On le voit dans les catégories de poids,
34:10 où les mecs prennent 3 kg, mais avec 10 ans de plus,
34:13 ils font quasiment des barres à 30-40 % de plus en termes de force.
34:16 Tout ça, c'est le nerveux, c'est la répétition,
34:19 et l'endurance, c'est la même chose.
34:22 C'est enquiller des kilomètres, des kilomètres, des kilomètres
34:25 pour que ton cœur s'adapte, et là, c'est la même chose.
34:28 Donc, à la fois le nerveux, mais aussi tout ce qui va être articulaire.
34:31 Parce que je suppose qu'avant d'arriver à soulever un deadlift à 400,
34:34 ce n'est même pas une question de pouvoir le soulever, l'amener.
34:38 C'est que je pense que tu m'attaches une barre de...
34:40 Je pense que je vois mes mains qui se désordèrent.
34:43 Ton corps veut bien, ils sont d'accord.
34:45 Ma colonne qui se brise en mille morceaux.
34:48 Tout ça, il faut arriver à l'amener progressivement.
34:51 Peut-être que c'est le meilleur conseil de fin du podcast,
34:54 si on devait résumer tout ça.
34:56 Progressivité, écoute de son corps, peut-être.
34:59 C'est ça, oui. Être vigilant.
35:02 Une blessure peut arrêter une carrière.
35:05 C'est vrai que selon les blessures, on a vu des...
35:08 Une grosse blessure, ça peut être fini.
35:10 Oui, clairement. Progressivité, écoute de son corps.
35:13 Et puis, le fait, comme tu dis, d'avoir aussi une surveillance,
35:16 d'être conscient qu'il y a des risques à chaque pratique,
35:19 mais qu'il faut l'accepter. Ça ne veut pas dire qu'il ne faut rien faire.
35:22 Parce que des fois, sous mes vidéos, comme je...
35:24 C'est vrai que c'est médical, donc forcément, on va réagir à tout ce qui va être problème de santé,
35:27 parce que c'est aussi la façon d'expliquer et de rentrer dans le médical.
35:30 Et tu as régulièrement des commentaires sous les vidéos
35:33 de gens qui disent "Ah, mais ouais, mais du coup, ça me déprime, on ne fait plus rien."
35:36 En fait, je ne pense pas que ce soit le message. Il faut faire des choses qui vous animent.
35:39 Si toi, tu te dis "Je veux être le mec de cette forme", c'est beau d'avoir des objectifs,
35:42 mais il faut rester conscient.
35:45 Et tu vois trop de... Vigilant, je ne pense pas que c'est un risque.
35:47 C'est ça, tu vois trop de gens dans les salles de sport,
35:50 qui, comme on dit, se brûlent les ailes. Ils partent en fusée,
35:53 et puis ils explosent en plein vol très rapidement. Il y en a plein.
35:56 Ça fait 20 ans que je suis là.
35:59 Tu vois, être un mineurien 20 ans dans un sport, en vrai, c'est une longévité qui est hyper...
36:02 Au niveau, non, mais ça fait 20 ans que je m'entraîne,
36:05 et ça fait depuis 2008, donc ça fait 15 ans que je fais des concours.
36:08 Ouais, donc tu vois, c'est un bon paquet de temps passé en haut niveau.
36:11 Et puis même si tu n'avais peut-être pas l'étiquette de haut niveau,
36:14 mais tu as quand même pratiqué de ce que tu as dit du rugby à bon niveau,
36:17 si ce n'est pas la définition du haut niveau.
36:20 Donc voilà, je pense que ce sera plein de sagesse.
36:23 Je sais.
36:26 Merci à Aurélien.
36:29 Et petit teasing, parce que du coup, il y a une vidéo
36:32 qui arrivera bientôt sur l'analyse cardiovasculaire
36:35 de l'homme le plus fort de France.
36:38 À quoi ressemble son cœur pour pouvoir soulever des barres à 400
36:41 et adapter à un gabarit de 160 kg.
36:44 C'est à dire à peu près deux fois plus que moi.
36:47 Et encore, je ne suis pas petit et je ne fais pas les marathons
36:50 en deux heures comme Kipchoge à 1,60 m et 50 kg.
36:53 J'espère que la vidéo vous aura plu.
36:56 Encore merci à Aurélien, vous pouvez le retrouver sur ses réseaux sociaux.
36:59 Merci à toi, Aurélien Strongman.
37:02 Aurélien Strongman sur ta chaîne YouTube aussi, j'ai vu que tu as des vidéos YouTube.
37:05 Et puis voilà, mettez un pouce bleu, hyper important,
37:08 le pouce bleu parce que ça va vous permettre de vous muscler le pouce
37:11 et en Strong le pouce c'est tout, ça fait la prise, ça fait tout.
37:14 Donc ne part pas sans mettre un pouce bleu à la vidéo.
37:17 Abonnez-vous à la chaîne bien sûr.
37:20 Et à bientôt pour la prochaine vidéo.
37:23 Salut à tous.
37:26 À bientôt.
37:29 [Musique]