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  • 27/11/2023

Laurence Ferrari revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui elle revient sur les confidences de Stéphane Bern concernant son homosexualité sur le plateau de l'émission "Quelle époque".

Vous voulez réagir ? Appelez-le 01.80.20.39.21 (numéro non surtaxé) ou rendez-vous sur les réseaux sociaux d’Europe 1 pour livrer votre opinion et débattre sur des grandes thématiques développées dans l'émission du jour.



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Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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Transcription
00:00 - Europain, 11h-13h, Laurence Ferrari et vous.
00:05 - Merci de nous rejoindre sur Europain.
00:06 Laurence Ferrari vous écoute au 01.80.20.39.21, vous fait réagir et vous revenez sur les douloureuses confidences de Stéphane Bern, Laurence, c'était samedi soir.
00:14 - Effectivement, notre ami, notre camarade animateur, on le connaît bien sur Europain, on le croise dans les couloirs, il a toujours le sourire aux lèvres, l'élégance, le petit mot sympathique.
00:26 - Et il a fait des confidences, vous le disiez, bouleversantes, c'était samedi soir dans l'émission de France 2 qu'à l'époque.
00:33 Il a affirmé avoir été victime d'homophobie au sein même de sa famille, c'est malheureusement le quotidien de nombreux homosexuels.
00:39 Il a dit que sa maman à l'époque, quand elle a appris son homosexualité, lui a dit "je préfère te savoir mort qu'homosexuel". On va écouter Stéphane Bern.
00:49 - Un jour, elle m'a dit "je préfère te savoir mort qu'homosexuel". Je lui ai dit "ben, ça va être difficile". J'ai vécu des trucs que vous n'imaginez pas.
00:59 Vous n'imaginez pas ce qu'on peut vivre quand on est à la fois de façon intra-familiale et au-delà.
01:06 Des gens vous font des trucs... Je me souviens un jour, je suis dans un château en train de faire une interview et un type m'amène, le propriétaire m'amène tous les bouquins de Roger Perfit en me disant "ça, c'est bon pour les PD".
01:17 Comme ça, genre... - Votre mère, "je te préférerais mort qu'homosexuel". - On en dit des bêtises. - Vous lui avez pardonné ?
01:27 - Oui, j'ai tout pardonné à mes parents. Ils m'ont donné une très bonne éducation, je les ai aimés. On aime toujours Rambourreau aussi.
01:35 - C'est très beau ce qu'il a dit et à la fois très bouleversant. On est en ligne avec Fabien. Bonjour Fabien. - Bonjour Laurence.
01:44 - J'imagine que ce témoignage de Stéphane Bern remue beaucoup de choses en vous, c'est ça ?
01:49 - Ça remue des choses, oui et non. C'est-à-dire que j'ai des amis et des relations qui ont eu ce genre de réflexion.
01:56 Moi, heureusement, je n'ai pas eu ça. Je n'ai absolument pas eu ça. Ma mère, je n'ai pas fait mon coming-out. Elle l'avait compris.
02:06 Je pense que les parents savent et ou après ils refusent peut-être de voir. Ils se cachent la vérité.
02:14 Mais bon, quand on est adolescent, on traîne avec des copains, on fait venir des filles à la maison.
02:19 Moi, il n'y en a jamais eu. Donc je veux dire, au bout d'un moment, ça doit se savoir. J'ai toujours été accepté.
02:25 Dans mon boulot, tout le monde le sait. J'ai pendant dix ans été responsable d'un club sportif.
02:30 Tout le monde le savait et pourtant j'habite fin fond de l'Occitanie dans un tout petit village.
02:36 - Et votre maman, quand elle l'a su, elle ne vous en a pas parlé ? C'était un non-dit, c'est ça ?
02:40 - Non, on n'en a pas parlé. Ça ne s'est fait pendant un repas de famille. Ma mère a été divorcée, elle s'est remariée.
02:47 Donc j'ai une sœur avec beaucoup de différences d'âge. À l'époque, elle devait avoir 4-5 ans.
02:51 Elle a demandé pourquoi mes frères étaient là à la maison avec leurs copines et que moi j'étais tout seul.
02:56 Ma mère, en posant le poulain d'huître au milieu de la table, a répondu à ma sœur, le jour où Fabien serait avec quelqu'un, ce sera Roger ou Marc.
03:02 Voilà, donc j'ai compris tout de suite qu'elle savait. Mais on n'en a pas parlé.
03:08 Elle savait, je savais qu'elle savait, c'était très bien comme ça.
03:11 - Mais quand vous entendez Stéphane Bern et sa maman qui lui dit "je te préfère te savoir mort homosexuel",
03:16 ça arrive à tous les témoignages de jeunes homosexuels qui sont extrêmement maltraités par leur famille. C'est terrible.
03:23 - De toute façon, oui, ça arrive. Il suffit de voir encore le travail que fait l'association Le Refuge.
03:27 Il y a toujours autant de monde qui ont besoin d'associations. Mais j'ai du mal à comprendre.
03:32 Alors d'où ça peut venir ? Et j'aimerais bien savoir si dans les pays qui nous entourent, c'est pareil.
03:37 Parce que moi j'ai l'impression que depuis quelques temps, il y a une recrudescence de l'homophobie.
03:42 Et je pense que ça remonte. Moi j'étais ado dans les années 80.
03:46 Il y avait des films qui sortaient, il y avait des groupes comme Bronze Kibitz, Queen, ils revendiquaient, tout le monde disait, tout le monde s'affichait.
03:54 "Frankie goes to Hollywood". J'ai l'impression que dans les années 80, on a été beaucoup plus libre qu'on l'est maintenant.
04:00 Alors aussi, est-ce que ce n'est pas le fait de certaines associations qui veulent imposer certaines choses à la majorité ?
04:05 - Par exemple ? On parle de quelles associations Fabien ?
04:09 - Les associations de soi-disant défense des droits et des LGBT.
04:13 Moi quand j'ai entendu cette histoire de drag queen dans les écoles venir raconter des...
04:17 Mais j'ai dit "mais qu'est-ce que c'est que ça ?", moi.
04:19 Je me suis dit "on va encore s'en prendre plein la tronche". Et ça n'a pas loupé.
04:22 Bon, après, les mariagiers, très bien, le même droit pour tout le monde, parfait.
04:27 Mais est-ce qu'on était obligé d'utiliser le mot "mariage" ?
04:30 Qui pour beaucoup de gens, c'était plutôt l'affiliation et c'était fonder une famille.
04:34 On pouvait très bien accorder les mêmes droits sans forcément utiliser le mot "mariage".
04:38 On aurait peut-être évité toutes les manifestations de la manif pour tous et compagnie.
04:42 Donc, moi je fais partie d'une minorité, je veux qu'on m'accepte comme je suis.
04:47 Mais par contre, je refuse d'imposer ma vision des choses à la majorité.
04:52 Parce que là sinon on va droit dans le mur et on va se prendre un retour de bâton qui va nous faire mal.
04:56 - Et Fabien, vous, tout au long de votre vie, je crois que vous avez 55 ans,
05:00 vous n'avez jamais vécu de blagues homophobes, de propos déplacés, d'agressivité ?
05:06 - Jamais. Jamais méchamment.
05:08 Et puis si quelqu'un un jour me... pour dire que j'ai un sens de la répartie assez folklorique,
05:14 quand quelqu'un me regarde et me dit "PD", je le regarde droit dans les yeux, je lui dis "oui, pourquoi, tu veux essayer ?"
05:19 Je réponds du tac au tac.
05:21 Et là, généralement les gens qui sont avec lui se mettent à rigoler et se foutent de sa gueule.
05:25 Et là j'ai gagné.
05:26 - Oui, mais quand on a 16 ans, 15 ans, parfois c'est plus difficile de répondre comme ça.
05:29 - Ah ouais, mais je le faisais aussi quand j'avais cet âge-là.
05:33 - Ah vous étiez numéro, alors.
05:35 - Voilà, il faut toujours... je ne fais jamais ce qu'il sait faire.
05:38 Il faut toujours répondre et essayer de répondre avec de l'humour.
05:41 Et là, automatiquement, l'autre en face il est déstabilisé, il ne sait plus quoi faire.
05:44 Et il ne sait plus quoi dire.
05:45 - Mais il faut avoir des bases solides.
05:46 Et c'est pour ça que Stéphane Bern parlait de l'éducation.
05:48 Il dit "bon, ils m'ont peut-être pas compris, mais par rapport, ils m'ont donné une bonne éducation".
05:51 - Oui, et comme il le dit aussi, il avait les moyens.
05:54 Enfin, il avait les moyens.
05:55 Il était dans un milieu aisé.
05:57 C'est-à-dire quand sa mère lui a dit je ne sais plus quelle phrase,
06:00 il avait 17 ans, il a dit "bon, écoute, si c'est comme ça, je m'en vais".
06:03 Et il est parti.
06:04 Mais tout le monde n'a pas les moyens de faire ça.
06:07 Il l'a dit aussi.
06:08 Mais oui, c'est vrai qu'heureusement qu'il y a des associations comme Le Refuge
06:13 qui ne font pas de militantisme.
06:15 J'en veux beaucoup aux associations, par contre, qui font du militantisme.
06:19 Je pense qu'elles ne règlent pas actuellement le problème de la jeunesse.
06:23 Et je pense même qu'elles l'aggravent.
06:24 - Merci en tout cas de ce très beau témoignage, Fabien,
06:27 qui donne un peu de lumière dans ce monde décidément bien sombre.
06:31 On fait une petite pause, Géraldine.
06:33 - Exactement, Laurence Ferrari, de 11h à 13h sur Europe 1.
06:36 Et vous réagissez au 01 80 20 39 21.
06:40 - Laurence Ferrari et vous.
06:42 - 01 80 20 39 21.

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