- 19/10/2023
Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la guerre de communication entre Israël et le Hamas suite à l'explosion de l'hôpital à Gaza.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline
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NewsTranscription
00:00 Europe 1
00:02 Punchline
00:06 Laurence Ferrari sur Europe 1
00:08 18h17, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:16 Meilleur Habib est notre invité, député des Républicains, des Français et de l'étranger.
00:20 Vous revenez d'Israël.
00:22 Il y a une question évidemment qui se pose depuis quelques jours
00:24 qui a lancé une attaque, un bombardement contre l'hôpital de Gaza.
00:28 On va faire le point avec Maxime Lavandier et puis après on verra les informations que vous avez.
00:32 Des corps enveloppés dans des draps et alignés.
00:39 Victime de la terrible frappe survenue mardi en plein centre de Gaza sur l'hôpital Ali Arab, Gaza compte ses morts.
00:46 Le ministère de la Santé est contrôlé par le Hamas, des nombreux moins 471 morts.
00:52 Un chiffre difficile à confirmer, un responsable d'un service de renseignement a affirmé hier à l'agence France Presse
00:59 que le chiffre communiqué par le ministère était à nuancer.
01:02 Il n'y a pas 200 voire 500 morts mais plutôt quelques dizaines, probablement entre 10 et 50.
01:08 Ici sur le parking de l'hôpital où de nombreuses voitures ont été calcinées,
01:12 voici la seule trace d'impact observée au lendemain du tir.
01:16 Un cratère de quelques centimètres de largeur, impossible qu'il s'agisse d'une frappe aérienne.
01:21 Ce journaliste américain spécialiste de la désinformation corrobore cette version des faits.
01:26 J'ai écrit ce rapport, les dégâts constatés sur le site de l'hôpital Gaza n'ont pas été causés par un missile israélien Spike.
01:32 Une information également validée par les Etats-Unis.
01:35 Hier lors de sa visite en Israël, Joe Biden a écarté la possibilité que l'Etat hébreu était à l'origine du tir.
01:41 Une question à Ludragnel, la France reste très discrète pour l'instant sur ce sujet là, Louis,
01:46 est-ce que nous avons des informations sur cette frappe ou pas ?
01:49 Pour l'instant, ce que disent les autorités françaises, c'est qu'ils n'ont pas assez de capteurs sur place,
01:54 et donc ils ne veulent pas se prononcer.
01:56 Ils ne veulent pas se prononcer également parce qu'ils voient que le sujet est ultra sensible
02:01 et qu'ils ne veulent pas donner à travers un positionnement l'idée qu'ils choisissent un camp plutôt qu'un autre.
02:08 Donc je trouve une illustration de plus d'espèce d'ambiguïté française.
02:13 On sait au fond ce que pense Emmanuel Macron, mais il ne le dit pas.
02:15 Il ne le dit pas, et il a dit en revanche cet après-midi à des journalistes qu'il a rencontrés
02:20 que le conflit au Proche-Orient pouvait être un élément de division en France si on gère mal la situation.
02:25 C'est ce que dit le président français, Meyrabib. Vous comprenez cette position ?
02:28 Moi je comprends qu'il faut combattre l'islamisme, le djihadisme, je comprends qu'il y a des actes de barbarie qui ont eu lieu,
02:34 j'ai écouté au début le président de la République, et je veux en rester là.
02:37 Si on commence à trouver des raisons à cela, on a perdu.
02:39 Là, hier, de façon certaine, je ne sais pas si c'est volontaire ou involontaire, c'est la seule question.
02:44 Est-ce qu'ils l'ont fait volontairement ? Ils sont tellement barbares pour tuer comme ils massacrent à bout portant
02:48 ceux qui veulent suivre le nord de la bande de Gaza.
02:51 La seule question que je me pose, et Israël a mis du temps à la vérifier.
02:54 Parce qu'il peut avoir, il y aura sans doute, hélas, des victimes collatérales, mais qui est responsable.
02:59 Mais je vais vous dire, en Ukraine, il y a eu 4 millions de civils qui ont été déplacés à travers l'Europe.
03:05 Je vais vous montrer une carte. Vous voulez qu'il n'y ait pas de victimes ?
03:07 Regardez, ça, c'est tous les 22 pays musulmans qui entourent Israël. Est-ce qu'on la voit, là ?
03:13 On ne va pas voir Israël, elle est invisible, c'est ça.
03:16 C'est 22 pays, à part ça, il y a 50 États musulmans.
03:19 Si jamais chacun des États prenait de façon provisoire des civils de la bande de Gaza...
03:25 Parce qu'Israël va terminer, va éliminer l'ensemble du Hamas, c'est certain.
03:29 C'est simplement pour faire justice à des gens qui ont commis des actes de barbarie.
03:32 Comme c'est passé en Europe. L'Égypte n'en a pas pris un, la Jordanie n'en a pas pris un.
03:37 Mais alors, vous voulez éviter des victimes civiles ?
03:39 Alors, soit on va dire à Israël... Ah non, il n'y a pas de justice.
03:43 On laisse des gens qui ont fait des massacres, des crimes contre l'humanité,
03:46 à un niveau où personne ne peut imaginer.
03:49 J'avais des larmes aux yeux, je suis rentré dans un abri,
03:51 où le soldat, le colonel est rentré le premier,
03:54 mais il y avait 10 centimètres de sang, des familles, les uns sur les autres,
03:58 tués, massacrés, à bout portant. Israël doit laisser ça.
04:01 Il y a un seul État juif, minuscule État juif.
04:03 - Mais c'est un État de trompe. - C'est ce que vous nous montrez.
04:06 - C'est un État de trompe. - Je le dis pour nos auditeurs,
04:08 parce que c'est important, Éric Nolot.
04:09 Mais je reviens sur la déclaration du président de la République.
04:11 Quand on entend tout ça, moi, je n'arrive même pas à comprendre
04:13 la phrase d'Emmanuel Macron.
04:15 Ça peut être un élément de division en France, si on gère pas les situations différentes.
04:18 Il me semble que la situation est suffisamment grave
04:20 pour qu'on sorte de ce flou incompréhensible,
04:23 qu'on dise les choses et qu'on essaye au moins de s'entendre sur les faits.
04:26 Parce que là, les faits, autour de l'hôpital, ça devient de plus en plus évident.
04:30 Il y a un moment où il faut quand même prendre parti pour la vérité,
04:32 pour la vérité des faits. On ne peut pas rester dans ce "en même temps".
04:35 - Mais la vérité n'existe pas, je vous le disais.
04:37 - Oui, c'est ça le problème.
04:38 - On prend les chiffres, on prend les faits, on les distorse, et voilà.
04:41 Il n'y a plus de vérité, malheureusement.
04:43 - Je crois que ce n'est pas le rôle d'un président de la République.
04:44 Il y a un moment où il faut être à la hauteur de l'histoire.
04:46 La phrase que vous avez lue n'est pas à la hauteur de l'histoire,
04:49 n'est pas à la hauteur des événements.
04:51 Il y a un moment où il faut être un peu gaullien,
04:54 où il faut peut-être sortir un peu du "en même temps"
04:56 qui a fait sa réputation et qui maintenant est en train de...
04:59 - Franck-Gabriel Rachel.
05:01 - En fait, il ne faut pas laisser de conflit entre être pro-israélien et pro-palestinien,
05:03 ce que tu as dit depuis le 7 octobre.
05:05 Il faut être fondamentalement, je l'ai dit, contre le terrorisme,
05:08 contre le Hamas qui massacre sa population,
05:11 qui l'a kidnappée depuis 2006, les élections de 2006,
05:14 élue à 77% quand même, je le rappelle souvent.
05:17 Mais il ne faut pas laisser le choix aux gens. Pourquoi ?
05:20 Si on laisse le choix, comme on le disait tout à l'heure
05:22 pour ce qui se passe dans les écoles,
05:24 on laisse planer la possibilité qu'il y a, c'est vrai,
05:27 une possibilité d'hésiter entre la barbarie et le camp de la morale.
05:32 Moi, je dis non.
05:33 Entre le camp de la vie et le camp de la mort, on n'hésite plus.
05:37 - Il n'y a pas d'hésitation. Rachel Kahn, je le disais tout à l'heure,
05:39 il n'y a plus de vérité.
05:40 En fait, même si elle est là, elle ne compte plus.
05:43 Est-ce que vous partagez ça ?
05:44 - Oui, absolument. C'est-à-dire qu'on le voit bien.
05:46 Déjà, l'inversion entre victimes et bourreaux.
05:48 Israël, ou les Juifs, de manière générale et internationale,
05:52 les Juifs sont des dominants, donc forcément, ce sont des bourreaux.
05:55 Tout inversé comme ça à chaque fois, c'est la mort de la raison.
05:59 Et ce n'est pas pour rien que ce sont les écoles et les lieux de culture
06:02 qui sont menacés aujourd'hui.
06:04 Aujourd'hui, et en plus, avec les réseaux sociaux,
06:07 les influenceurs de haine, qui, justement,
06:10 sont finalement les passe-plats à de la propagande, à ces fake news.
06:14 On avait remis avec Gérald Bronner un rapport au président de la République
06:18 qui s'appelait "Les lumières à l'ère du numérique".
06:22 Et on parlait de ça, ces ingérences étrangères via les réseaux sociaux.
06:26 Il faudrait impérativement, dans ce contexte-là,
06:29 que des informations soient certifiées réelles,
06:35 pour ne pas que les jeunes qui s'informent essentiellement
06:38 sur les réseaux sociaux...
06:39 - Ça s'appelle les fake news, les fausses informations.
06:41 - C'est une mort de responsabilité.
06:42 Et vous prenez votre responsabilité.
06:44 - Les journalistes sont responsables.
06:45 - Bravo. Mais quand je vois aujourd'hui un article dans Le Monde,
06:47 dont on sait que la femme a soutenu ce qui est en train de se passer,
06:52 les crimes contre l'humanité,
06:55 quand je vois la Une de Libération, je dis "Attention, les enfants,
06:58 vous avez le droit d'être pour la cause palestinienne,
07:00 mais là, vous êtes en train de mettre le feu
07:02 avec des fake news, ce qu'on appelle...
07:04 C'est faux !
07:05 Si Israël peut commettre des erreurs en guerre,
07:08 il y a eu 50 000 morts à Alsdresd, en Normandie, il y a eu 60 000 morts,
07:12 à Berlin, il y en a eu 35 000 par des bombardements,
07:14 et nous-mêmes, tout récemment, en Afrique et ailleurs,
07:16 on sait qu'il y a des victimes collatérales.
07:18 Et si jamais Israël avait commis, entre guillemets, une faute,
07:21 parce que c'est toujours grave qu'il y ait des civils qui meurent,
07:24 mais dans une guerre, il y en a forcément,
07:25 mais c'est pas le cas, c'est une fake news.
07:27 Si ça se trouve, c'est eux qui ont bombardé volontairement cet hôpital,
07:30 et ils y arrivent.
07:31 La preuve, c'est qu'ils ont gagné la bataille de la communication.
07:34 - La vérité n'a plus aucune importance.
07:35 - C'est pas la vérité, on est dans une bataille de communication.
07:37 - Il ne dure pas que depuis des années,
07:38 ils fragilisent déjà non seulement les écoles et les hôpitaux,
07:40 vous savez comment ?
07:41 En installant des rampes de lancement, dans les écoles, dans les hôpitaux,
07:44 ils lancent, évidemment, le radar de réception, qu'est-ce qu'il fait ?
07:47 On voit l'endroit où a été envoyée la roquette.
07:50 Et il y a quelques années, on contre-attaquait,
07:52 et évidemment, il y avait des victimes collatérales.
07:54 Donc quelque part, il les tuait deux fois, les victimes.
07:56 - Mais ils sont en train de massacrer leur peuple, qu'ils veulent se sauver.
07:59 On a vu des images où ils tuent à bout portant des Palestiniens qui fuient.
08:02 Mais où on a vu une telle barbarie ?
08:04 Mais attention, ils sont aux portes de chez nous,
08:06 y compris en Europe et en France.
08:08 Donc vouloir éviter, fermer les yeux, ça nous reviendra en bombrangues,
08:11 en dix fois plus fort.
08:12 - Il y a en ce moment même, meilleur ami, une manifestation pro-palestinienne,
08:15 Place de la République à Paris.
08:16 Je rappelle que ces manifestations sont officiellement interdites
08:18 depuis plus de dix jours.
08:21 Il y a déjà beaucoup de monde.
08:22 Emmanuel Macron a dit, pareil, lorsqu'il a rencontré des journalistes cet après-midi,
08:27 sur l'interdiction de ces manifestations pro-palestiniennes,
08:30 il fallait, je cite, "un délai de décence".
08:33 Il fallait un délai de décence.
08:35 Est-ce que là, de toute façon, ces manifestations ont lieu ?
08:37 Elles se déroulent quoi qu'il arrive ?
08:39 - Le délai de décence n'a pas eu lieu, puisqu'elles étaient interdites,
08:42 mais elles se réalisaient quand même.
08:43 Il y a eu très peu d'interpellations.
08:45 Je me souviens, la dernière manifestation qui a eu lieu à Paris,
08:47 il y a eu 24 interpellations au total,
08:49 ce qui, objectivement, est très faible.
08:51 Il y a beaucoup de manifestations, je pense, à Nantes, à Marseille et à Toulouse,
08:55 où tout simplement, il n'y a eu aucune interpellation.
08:58 Donc, en fait, théoriser l'interdiction d'une manifestation tout en l'autorisant,
09:03 enfin c'est...
09:04 - Dans les mots, ce ne sont pas des interdictions.
09:06 - Soit on interdit une manifestation, elle n'a pas lieu,
09:09 si quelqu'un vient et en garde à vue...
09:11 - Mais regardez, elle a lieu.
09:12 - Il y a des amendes qui sont dissuasives.
09:14 Moi, je vois le rassemblement de la communauté juive.
09:17 Il y avait peut-être 20 000 personnes dans la dignité,
09:19 alors que des femmes, des enfants, des vieillards, des rescapés de la Shoah,
09:24 sont actuellement, au moment où je vous parle,
09:25 entre les mains du Hamas à 30 mecs sur terre, il y a eu beaucoup de dignité.
09:29 Et je vois aujourd'hui ces gens, alors qu'ils soutiennent un mouvement djihadiste
09:34 qui a commis des crimes contre l'humanité, mais jusqu'à où ? Jusqu'à quand ?
09:38 - Il y a une erreur, on ne doit pas parler de manifestation pro-palestinienne,
09:41 mais pro-Hamas.
09:42 Sinon, ça voudrait dire, encore une fois,
09:44 que cette manifestation soutient ce qui s'est passé le 7 octobre,
09:48 et qu'on ne dissocie pas, donc, les Palestiniens du Hamas.
09:52 Ça veut dire condamner le peuple palestinien.
09:54 Donc ces gens, quand ils hurlent, non seulement ils sont contre la loi,
09:57 mais ils font l'inverse de ce qu'il faut faire pour soutenir les Palestiniens.
10:00 - Ils s'en fichent complètement.
10:01 - Mais justement, il faut leur dire, hurler, continuer à le marteler.
10:03 - Mais bien sûr.
10:04 - Si vous voulez soutenir la cause palestinienne,
10:06 soyez tous contre la violence, soyez tous contre le terrorisme,
10:09 et battez-vous contre le Hamas.
10:11 Et vous êtes Colabo.
10:12 - Non, mais je suis d'accord avec vous,
10:13 mais je pense qu'en fait, là, pour le coup, aussi,
10:15 il y a une récupération politique très forte sur le territoire français,
10:19 avec cette volonté de montrer, de faire monter les banlieues,
10:23 tous ceux qui s'identifient aux banlieues,
10:25 contre le lobby juif qui dirigerait la France.
10:27 Je simplifie, bien sûr, complètement, mais c'est...
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