Avec Frédéric Leturque, maire d’Arras.
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00:00 Puisque l'école française, l'école avec un grand E, a encore été meurtrie hier.
00:05 Trois ans jour pour jour, presque trois ans jour pour jour, après le meurtre de Samuel Paty par un terroriste islamiste.
00:11 C'est un autre enseignant qui est assassiné, c'était Dominique Bernard.
00:15 57 ans, poignardé à mort au cou, devant l'entrée de la cité scolaire Gambetta à Arras.
00:20 Nous sommes en direct sur Sud Radio avec le maire de la ville, Frédéric Le Turc.
00:24 Bonjour à vous.
00:25 - Oui bonjour.
00:27 - Soyez le bienvenu sur Sud Radio, maire d'Arras, ville qui pleure ce matin et qui est encore stupéfaite par ce qui s'est produit.
00:35 - Exactement, je pense que ce qui s'était passé à Conflans-Saint-Honorin ou dans d'autres villes de France,
00:41 les attentats sont toujours dramatiquement ressentis.
00:46 Aujourd'hui c'est une ville qui pleure, c'est une communauté éducative qui pleure.
00:50 C'est aussi en fait beaucoup de questions et beaucoup de stress par rapport à la manière dont finalement nous devons réagir et agir aux côtés de la communauté éducative,
01:03 rassurer les parents, rassurer et accompagner les enseignants, soutenir le directeur de l'établissement qui a été remarquable
01:11 et puis surtout remercier toutes les autorités qui ont été présentes hier.
01:16 Malheureusement dans la gestion du moment et puis après en fait pour venir soutenir les autorités et les acteurs présents,
01:27 le président de la République en particulier, le président du département, le président de la région aussi,
01:32 je pense qu'on a tous été rassemblés, unis et c'est important dans ces moments-là de l'être.
01:37 - Alors évidemment on le fait, on le fera toujours, il y aura d'ailleurs dans l'école des moments d'union,
01:41 c'est la terminologie utilisée par le ministre de l'éducation nationale Gabriel Attal.
01:46 Qu'est-ce que vous allez faire aujourd'hui concrètement à Arras ?
01:50 - Alors vous dites qu'il y a des moments d'union, il faut que l'union soit durable
01:55 et que les débats en fait qui forcément seront ceux du lendemain,
02:01 ceux qui peut-être s'organiseront autour du projet de loi sur l'immigration,
02:05 permettent de faire société et débat intelligent.
02:09 Moi j'en ai un peu marre en tant qu'élu local de voir en fait des agitations nationales
02:15 qui finalement sont des postures politiciennes mais pas obligatoirement dans la gestion du fond.
02:20 Donc voilà, ça c'est la première chose.
02:22 La deuxième chose concrètement, je suis prêt pour me rendre au lycée
02:27 qui a ouvert ses portes aujourd'hui aux enseignants et aux élèves.
02:31 Le ministre vient à nouveau rencontrer le directeur et les enseignants,
02:37 se rendre compte aussi de la manière dont le jour d'après se passe
02:42 et c'est une très bonne chose, il sera là dans une demi-heure, je l'accueillerai.
02:47 On échangera très certainement de la situation et bien d'autres choses.
02:52 Et puis surtout ce qu'il va falloir c'est être dans la durée en soutien de l'équipe éducative.
02:58 Cet établissement, comme tous les établissements de France,
03:01 parce que c'est toute la communauté éducative, les enseignants,
03:04 qui naturellement et avec, je dirais, plein de raisons, doivent se poser un certain nombre de questions.
03:11 Et les parents aussi.
03:12 Alors justement, les questions tout le monde s'en pose et j'imagine que les habitants d'Arras se les posent aussi.
03:16 Malgré tout, on voit que les services de sécurité ne peuvent pas tout faire, Frédéric Le Turc.
03:21 L'ADGSI avait contrôlé ce jeune homme jeudi, la veille de son passage à l'acte.
03:27 Elle n'avait rien pu relever contre lui.
03:29 Et c'est pour ça aussi que ces questions, vos habitants se les posent.
03:32 Quelle peut être la réponse politique une fois l'émotion passée ?
03:36 Je vous parlais du projet de loi que porte Gérald Darmanin au nom du gouvernement.
03:41 C'est une partie de la réponse, puisque dans ce projet de loi,
03:46 un certain nombre de dispositions apparaissent pour donner aux autorités policières et aux autorités de justice
03:54 la possibilité de traiter un certain nombre de situations.
03:57 Quand on veut traiter ces situations-là aujourd'hui en France, on est tout de suite pointé du doigt.
04:04 Regarder, je dirais, au laser, expulser c'est compliqué, suivre c'est compliqué, contrôler c'est compliqué.
04:12 Il faut en fait que la France soit cohérente avec ce qu'elle souhaite
04:17 et ne pas rentrer ni dans un excès, je dirais, policier, ni en fait dans un excès de tendresse.
04:25 Il faut trouver le juste milieu et le juste milieu, c'est celui qui évitera la paralysie et nous permettra de continuer à avancer.
04:34 Merci beaucoup d'avoir pris sur votre temps, Frédéric Le Turc, d'être intervenu ce matin sur Sud Radio.
04:40 Je rappelle que vous êtes le maire d'Arras. Bon courage à tous les Arrasois, évidemment, en cette journée si particulière,
04:46 après l'assassinat de Dominique Bernard, hier, cette enseignante de 57 ans poignardée à mort par un jeune terroriste islamiste.
04:52 restez avec nous