- 20/09/2023
L’Union européenne s'inquiète du futur de son continent miroir, l’Afrique. Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, affirme même qu’il faut revoir en profondeur notre politique alors que l’influence de la Chine et de la Russie ne cesse de grandir sur tous les plans – économique, militaire et politique. Après le Mali, le Niger et le Gabon, beaucoup s’interrogent sur la multiplication des coups d’État en Afrique, alors que l’UE s’est engagée à soutenir la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Deux ans après avoir été finalisé par les négociateurs, le traité qui régit les relations entre l’UE et les 89 membres de la communauté des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) vient enfin d’être ratifié. Mais la lenteur des 27 pour mettre en œuvre cet accord laisse un goût amer aux partenaires africains qui y voient un signe de la méfiance des Européens. La Commission européenne multiplie les accords bilatéraux portant en particulier sur les questions migratoires. Mais quel message singulier l’UE peut-elle porter sur le continent africain en 2023 ? Peut-on enfin espérer une relation apaisée et équilibrée ?Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats et Sophie Samaille
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Deux ans après avoir été finalisé par les négociateurs, le traité qui régit les relations entre l’UE et les 89 membres de la communauté des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) vient enfin d’être ratifié. Mais la lenteur des 27 pour mettre en œuvre cet accord laisse un goût amer aux partenaires africains qui y voient un signe de la méfiance des Européens. La Commission européenne multiplie les accords bilatéraux portant en particulier sur les questions migratoires. Mais quel message singulier l’UE peut-elle porter sur le continent africain en 2023 ? Peut-on enfin espérer une relation apaisée et équilibrée ?Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats et Sophie Samaille
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NewsTranscription
00:00 France 24 et Public Sénat présentent...
00:03 ...
00:22 -Merci de nous rejoindre au Parlement européen,
00:25 à Strasbourg. L'Union européenne s'inquiète
00:27 de son continent miroir, l'Afrique. Joseph Borrell,
00:30 le chef de la diplomatie européenne,
00:32 affirme qu'il faut revoir en profondeur
00:35 notre politique alors que l'influence de la Chine
00:38 et de la Russie ne cessent de grandir
00:40 sur tous les plans, sur ce continent,
00:43 économique, militaire, politique.
00:45 Après, le Mali, le Niger, le Gabon,
00:48 d'autres s'interrogent sur la multiplication
00:50 des coûts d'Etat dans l'Afrique francophone,
00:53 alors que l'Union européenne s'est engagée
00:56 à soutenir la lutte contre le terrorisme islamique au Sahel.
01:00 -Deux ans après avoir été finalisé par les négociateurs,
01:04 le traité qui régit les relations entre l'Union européenne
01:07 et les 89 membres de la communauté des pays d'Afrique,
01:10 des Caraïbes et du Pacifique, vient enfin d'être ratifié,
01:13 mais la lenteur des 27 pour mettre en oeuvre cet accord
01:16 laisse un gouamère, ou partenaire africain,
01:19 qui voit un signe de la méfiance des Européens.
01:21 La Commission européenne, quant à elle,
01:24 est un héros portant un intérêt particulier
01:26 sur les questions migratoires.
01:28 Mais quel message singulier l'Union européenne
01:31 peut-elle porter sur le continent africain en 2023 ?
01:35 Peut-on enfin espérer une relation apaisée et équilibrée ?
01:39 -Pour en débattre aujourd'hui,
01:41 deux eurodéputés, Assita Kanko,
01:43 eurodéputée belge des conservateurs et réformistes,
01:47 bonjour, et Max Orville,
01:49 eurodéputée français, Renew Europe.
01:52 D'ailleurs, le dernier événement tragique en date,
01:54 le tremblement de terre au Maroc,
01:56 illustre les malentendus entre les deux rives de la Méditerranée.
02:00 Le Maroc accepte l'aide de l'Espagne,
02:02 mais pas celle de la France, ancienne puissante coloniale,
02:06 avec une diplomatie qui lui déplait.
02:08 L'Union n'est pas d'ailleurs perçue comme un continent ?
02:11 -Bon, moi, je pense que, sur cette question,
02:15 il faut d'abord s'incliner devant le drame
02:19 qui... dont a été frappé le Maroc.
02:22 La seconde chose, c'est que... Voilà la priorité.
02:26 C'est pas de savoir
02:29 est-ce que le Maroc, Etat souverain,
02:32 va accepter l'aide de la France.
02:35 La France est disponible.
02:37 L'Union européenne l'est également.
02:39 La France va participer, d'une manière ou d'une autre,
02:43 à l'aide pour le Maroc.
02:45 Et je crois que c'est ça, le message essentiel.
02:48 -Sur le plan sécuritaire, l'Union européenne
02:51 voulait investir dans la lutte contre le terrorisme au Sahel,
02:54 avec pour leader en la matière la France.
02:56 Mais les coûts d'Etat se multiplient au Mali, au Niger,
03:00 au Gabon, au Burkina Faso, dont votre famille est originaire.
03:03 Ecoutez aussi la Van der Leyen.
03:05 -La succession des coûts d'Etat militaire
03:08 augmentera l'instabilité dans la région
03:10 pour les années à venir.
03:12 La Russie exerce une influence sur le chaos qui règle
03:15 et en tire également profit.
03:17 La région est devenue un territoire fertile pour le terrorisme.
03:21 Ces événements concernent directement l'Europe,
03:24 pour notre sécurité, pour notre prospérité.
03:27 Nous devons donc faire preuve de la même unité d'intention
03:31 à l'égard de l'Afrique que celle que nous avons montrée
03:34 pour l'Ukraine. C'est une obligation.
03:36 Nous devons nous concentrer sur la coopération
03:39 avec les gouvernements légitimes et les organisations régionales.
03:42 Il nous faut développer un partenariat mutuellement bénéfique
03:46 axé sur des problématiques communes à l'Europe et à l'Afrique.
03:51 -Une réaction d'abord au sonore d'Ursula von der Leyen,
03:54 qui parle en effet de ces coûts d'Etat militaire successifs
03:58 et de ce partenariat qu'il faut relancer
04:01 entre l'Europe et l'Afrique.
04:03 -Oui. En fait, il n'y a rien de nouveau
04:05 dans ce que la présidente von der Leyen a dit aujourd'hui
04:08 dans son discours sur l'Etat de l'Union.
04:10 En gros, nous sommes assis dans un contexte
04:14 où on court après les faits.
04:16 En réalité, la situation en Afrique de l'Ouest,
04:20 dans la région du Sahel, est géopolitique.
04:22 Elle n'est pas seulement régionale.
04:24 Il est clair que ce n'est pas seulement la région qui perd,
04:27 c'est aussi l'Union européenne en termes d'influence
04:30 dans un monde multilatéral
04:32 où la Russie est en train de gagner du terrain,
04:34 et la Chine aussi.
04:36 Au niveau de l'Union européenne,
04:37 la plus grande réforme de la diplomatie européenne
04:40 serait quelqu'un d'autre pour faire le travail de Borrell,
04:43 le travail qu'il ne fait pas.
04:44 -C'est un peu dur pour le chef de la diplomatie.
04:47 Est-ce qu'il est pour quelque chose ?
04:49 Est-ce que, finalement, l'Union européenne
04:51 ne paye pas les anciennes puissances coloniales,
04:54 la France, la Belgique, peut-être aussi, etc.,
04:57 qui pénalisent l'image de l'Europe toute entière ?
04:59 -Non, je suis un petit peu plus mesuré.
05:02 Les coûts d'Etat africains,
05:05 c'est quand même les Etats africains
05:08 qui ont décidé.
05:10 Les coûts d'Etat sont faits par les militaires.
05:12 Je ne crois pas que l'Union européenne
05:15 soit coupable, même si on peut déplorer
05:18 que Wagner, qui est pour moi la définition du désordre,
05:22 contribue largement à déstabiliser.
05:24 -Wagner, milice privée russe-popotinain.
05:27 -Bien sûr, bien évidemment.
05:29 Bien évidemment.
05:30 Donc, je crois que l'Union européenne
05:34 doit délivrer son message,
05:36 qui est un message d'humanisme,
05:39 qui est un message d'aide, de disponibilité.
05:42 On ne peut pas dire, d'un côté,
05:44 c'est toujours la faute des puissances coloniales,
05:47 et donc, non, moi, ça me dérange.
05:49 L'Union européenne a un message et elle doit le conserver.
05:52 -Je veux préciser mon propos.
05:54 Quand je dis que c'est un problème géopolitique,
05:57 je dis que ce n'est pas un problème africain
05:59 et que c'est l'Europe qui doit résoudre
06:02 le problème des coûts d'Etat.
06:03 Ceci concerne plus que des coûts d'Etat.
06:06 C'est quoi, la situation en Afrique ?
06:08 Premièrement, nous n'avons pas réformé
06:10 le développement et la manière dont l'Europe gère sa stratégie
06:14 avec l'Afrique. Nous sommes restés dans les années 60, 70,
06:17 avec une politique qui bébiscite l'Afrique,
06:21 une politique qui finance la dictature,
06:23 et une dictature dont les Africains ne peuvent se défaire
06:26 qu'à travers des coûts d'Etat.
06:28 J'ai grandi au Burkina Faso, j'ai vu des gens danser dans la rue
06:31 quand j'avais 7 ans, en 1987,
06:33 quand il y a eu le premier coût d'Etat que j'ai vu,
06:36 et toute une série d'autres coûts d'Etat après.
06:39 C'est le seul moyen pour certaines populations
06:41 de changer de président, et c'est quand même un drame.
06:44 Pourquoi un dictateur peut tenir aussi longtemps ?
06:47 Ils utilisent beaucoup l'argent de la coopération
06:50 pour financer leur dictature.
06:51 Il faut revoir la manière dont on travaille avec l'Afrique.
06:54 Deuxièmement, il faut qu'on sache que l'islamisme,
06:57 qui a gagné du terrain dans des pays qui étaient laïcs
07:00 il n'y a pas si longtemps que ça, est un mal qui nous guette aussi,
07:04 tout comme il nous a guetté quand il a commencé en Syrie.
07:07 -Le Boko Haram, le Daesh se regroupent dans la région.
07:11 On a averti Borel, on a averti le Parlement,
07:15 les institutions européennes, depuis 2019-2020,
07:18 mais qu'est-ce qui a été fait ?
07:19 -La France est intervenue au Mali.
07:21 -C'est pas une solution.
07:23 -C'est ce que je voudrais dire à la collègue.
07:25 La France est intervenue à la demande des pays.
07:28 -Effectivement, je suis d'accord que la France a été toute seule
07:32 à prendre les choses au solide.
07:34 -Les conséquences sont contre-productives.
07:36 Les coups d'Etat, les populations,
07:38 on entend un sentiment très pro-français.
07:41 -Anti-français. -Anti-français, pardon.
07:43 -C'est pas lié au coup d'Etat, c'est lié à la propagande russe
07:47 et au fait qu'on n'a pas réformé la coopération
07:50 au développement pendant tout ce temps-là.
07:52 -Parlons, s'il vous plaît, de la coopération,
07:55 parce que sur le terrain économique et commercial,
07:58 l'Union européenne perd du terrain par rapport à la Chine et la Russie,
08:02 mais il y a quand même ce global gateway,
08:04 ce portail mondial qui prévoit notamment
08:07 des investissements de 150 milliards d'euros en Afrique
08:10 sur six ans. Est-ce que ça, c'est une bonne façon
08:13 de relancer la relation économique avec le continent africain ?
08:17 -Je le pense. -Pourquoi ? Expliquez-nous.
08:20 -Je crois qu'effectivement, l'Europe reste le premier contributeur,
08:24 même s'il y a d'autres concurrents, comme la Chine ou la Russie.
08:29 Maintenant, l'Union européenne,
08:31 nous sommes tributaires de ce que nous portons.
08:34 Nous portons des valeurs.
08:35 Et donc, pour nous, la fin ne justifie pas les moyens.
08:39 Je crois que la relation sur cette base-là,
08:43 du global gateway,
08:45 nous devons établir avec l'Afrique
08:47 une relation partenariale gagnant-gagnant.
08:51 Et il ne s'agit pas de refaire
08:54 de la Centrafrique, comme je dirais,
08:57 ou de la Franc-Afrique des années 70-80.
09:00 Pas du tout. Il s'agit d'avoir en face de nous
09:04 aussi des Etats africains,
09:07 adeptes de la démocratie, qui vont promouvoir...
09:10 Moi, je milite pour ça, l'éducation,
09:13 et avec un véritable partenariat avec les pays africains.
09:18 Ce qui nous frappe, là, aujourd'hui, ces coups d'Etat,
09:21 outre le fait que, bon, vous disiez tout à l'heure,
09:24 chaque fois qu'il y a un coup d'Etat,
09:26 on voit la population dans la rue,
09:28 ce sont toujours les militaires qui sont par-là,
09:31 qui ne le rendent pas naturellement
09:34 aux autorités civiles.
09:36 Dernièrement, j'entendais, pour le Gabon,
09:39 une transition annoncée de deux ans,
09:44 où les militaires garderaient le pouvoir.
09:46 Donc, qu'on fasse partir le président
09:49 pour l'avoir suspecté de fraude, etc., d'accord,
09:54 mais il y avait un opposant,
09:55 et il y avait des élections qui pourraient être faites.
09:59 L'Afrique doit aussi se prendre en main,
10:02 et l'Union européenne
10:06 doit poursuivre son travail
10:08 de valorisation de nos valeurs.
10:12 C'est ce que, comment dirais-je,
10:14 le disait dans son discours la présidente de la Commission.
10:19 L'Europe, c'est la sécurité, bien sûr,
10:22 mais c'est aussi la solidarité. Il faut trouver cet équilibre.
10:25 -Quand vous parliez de "babysitting"
10:28 de l'Afrique, on comprend forcément
10:31 l'idée que l'Union européenne est le premier donateur en Afrique
10:35 avec un fonds de développement de 30 milliards d'euros
10:38 ces sept dernières années, par exemple.
10:40 C'est dont ce fonctionnement,
10:43 ce développement, ça vous paraît
10:45 une réponse adéquate pour développer
10:48 une relation équilibrée,
10:49 ou est-ce que c'est là que le babeless
10:52 en matière de, peut-être, justement,
10:54 "babysitting", comme vous dites ?
10:56 -C'est là, surtout, que le babeless,
10:58 parce qu'en fait, il y a une mentalité comme ça,
11:01 et c'est ce que la gauche a plus qu'en Europe,
11:04 dans les quartiers difficiles,
11:06 c'est qu'il suffit de donner un peu d'argent,
11:08 quelques subsides, un chèque.
11:10 -C'est pas le cas avec Global Gateway.
11:12 -Mais ça... -C'est de l'investissement.
11:15 -Ca, ça fonctionnera s'il y a d'autres changements
11:17 aussi au niveau du "mindset",
11:20 de la mentalité profonde qu'il y a
11:22 dans la relation entre l'Europe et l'Afrique.
11:25 L'Europe, ce sont des pays,
11:26 c'est un continent, c'est une union en Afrique.
11:29 C'est aussi, là, dans le discours,
11:31 ça vous aura frappé, qu'on a parlé de l'Afrique
11:33 comme si c'était un pays.
11:35 Donc, en gros, chaque fois qu'on a un débat
11:37 au Parlement européen, ça a été le cas en 2022,
11:40 avant le sommet Europe-Afrique,
11:42 c'est un peu tabou de parler de la révision,
11:45 de la manière dont on collabore avec l'Afrique.
11:47 Je donne un exemple concret.
11:49 Quand les entreprises veulent travailler
11:51 avec des entreprises africaines,
11:53 comme en Afrique de l'Ouest,
11:55 c'est extrêmement difficile.
11:56 Vous allez chez Cofas, en France,
11:58 chez Credendo, en Belgique,
12:00 ou au Lloyd, en Grande-Bretagne.
12:02 C'est extrêmement difficile
12:03 d'avoir les documents comptables qu'il faut
12:06 pour couvrir la transaction
12:07 entre certaines entreprises européennes
12:09 et des entreprises sur place.
12:11 Investir dans des négociations
12:12 permettant d'avoir une bonne centrale de bilan,
12:15 c'est déjà... C'est pas de l'argent qu'on a donné,
12:18 mais c'est une procédure qu'on a changée,
12:20 et ça va faire évoluer.
12:21 On a dit à l'époque, dans le secteur privé,
12:23 que c'était un frein au développement des PME
12:26 au niveau local.
12:27 Et la manière, le style, les mots qu'on utilise,
12:29 ça donne un complexe d'infériorité.
12:31 Si on veut que les enfants de l'Afrique demain
12:34 se prennent en main,
12:35 il faut en parler différemment aujourd'hui.
12:37 -Non, pas infantiliser les Africains.
12:39 -Je pense que la coopération Union européenne-Afrique,
12:43 outre ce qu'on fait déjà
12:45 avec le programme Global Gateway,
12:47 ce serait effectivement, peut-être,
12:49 la création d'une agence européenne de l'éducation
12:52 qui travaillerait de manière partenariale
12:55 avec l'Afrique, parce que je crois que,
12:57 non pas uniquement au niveau financier,
13:00 mais, comme vous le dites, au niveau éducation...
13:03 -Et qui porterait quel message ?
13:05 -Je pense qu'il faut...
13:06 Aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe au Niger ?
13:09 C'est le renversement d'une démocratie,
13:11 d'un président légalement et démocratiquement élu
13:17 qui a été renversé par une junte.
13:19 Et cette succession de coups d'Etat,
13:21 c'est toujours des actions militaires.
13:24 -L'Union européenne va peut-être apparaître
13:26 comme donneuse de leçons. -Pas du tout.
13:29 Ce que je veux dire...
13:30 Cette agence européenne de l'éducation
13:32 serait basée sur un duo,
13:35 c'est-à-dire qu'est-ce que...
13:37 On demanderait à nos partenaires africains
13:39 quelle éducation vous voulez mettre en place.
13:42 Je prends un exemple.
13:43 J'ai organisé un colloque sur l'éducation
13:46 et il y avait de nombreux pays africains,
13:48 le Sud d'Ivoire, le Rwanda, le Sénégal, etc.
13:51 Et que nous disait-il ?
13:53 Comment améliorer cette éducation
13:56 pour faire de nos enfants africains
14:00 des partenaires, des citoyens éclairés
14:03 pour que demain, la relation soit...
14:06 -Sur l'éducation, je serais d'accord.
14:08 En revanche, quand on voit la présidente
14:10 de la Commission européenne multiplier les déplacements
14:13 en Afrique, aux côtés de la très-droitière
14:16 qui a engagé à Mélanie, comme en Tunisie,
14:18 pour signer des partenariats stratégiques
14:21 dont le volet principal, c'est le blocage
14:23 de l'immigration sur le sol,
14:25 est-ce que ce troc-là est légitime ?
14:27 -Moi, je ne suis pas d'accord avec...
14:29 Je vais laisser, madame.
14:31 -Je pense que la première chose dont on a besoin
14:34 pour évoluer en tant qu'être humain,
14:36 c'est d'être en sécurité.
14:38 Aujourd'hui, si l'index global de la sécurité dit
14:42 que le Sahel est l'épuisant du terrorisme dans le monde,
14:45 ça doit nous amener à nous poser des questions
14:48 beaucoup plus sérieuses que des questions de bureaucratie.
14:51 Parce qu'aujourd'hui, c'est pas...
14:53 On continue à faire ce que l'Europe a toujours fait.
14:56 On a bien constaté que ça n'a pas encore fonctionné.
14:59 Depuis plus de 40 ans, ça n'a pas fonctionné.
15:02 Pourquoi continuons-nous à faire ce que nous avons fait ?
15:05 Pourquoi on ne sort pas de notre zone de confort ?
15:07 Pourquoi on ne dit pas qu'on a commis des erreurs
15:10 et qu'on continue de signer des chèques en blanc ?
15:13 En 2021, le chef de la Dépense européenne,
15:15 Joseph Borrell, a lui-même dit
15:17 qu'il avait peut-être signé trop de chèques en blanc.
15:20 La première action, c'est de ranger le chéquier.
15:23 -Signer des accords de partenariat stratégique
15:26 avec un volet migratoire,
15:28 c'est beaucoup plus intéressant ou peut-être réaliste, pragmatique ?
15:32 -Oui. Moi, je crois que la présidente de la Commission
15:36 l'a dit dans son discours sur l'état de l'Union.
15:39 Nous avons à avoir deux choses.
15:42 Assurer la sécurité de l'Europe, ça, c'est clair,
15:45 mais nous avons également un devoir de solidarité.
15:48 Nous ne pouvons pas accepter, effectivement,
15:51 les morts dans la Méditerranée.
15:54 Nous avons, j'allais pas dire,
15:56 créé le droit d'asile en Europe,
15:58 mais c'est une valeur à laquelle nous tenons.
16:00 Donc, arriver à avoir ce duo équilibré.
16:05 Alors...
16:06 -Un duo équilibré dont nous reparlerons,
16:09 mais on n'y est pas encore tout à fait,
16:12 à vous écouter tous les deux.
16:13 Merci d'avoir participé à ce débat.
16:17 -Merci à nos téléspectateurs de nous avoir suivis
16:20 sur France 24 et sur Public Sénat.
16:23 Vous restez sur nos antennes pour plus d'informations.
16:26 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
16:29 Générique
16:31 ...
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