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00:00 (Générique)
00:08 Ravi de vous retrouver sur France Info, dans les informiants.
00:11 On est ensemble jusqu'à 9h30 et comme tous les matins, à mes côtés, Renaud Delis.
00:14 Bonjour Renaud. - Bonjour Salia.
00:15 Et autour de la table, nous informez Mathilde Sirot, rédactrice en chef adjointe du service politique du Point.
00:20 Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction de l'OPS.
00:22 Bienvenue à tous les deux. - Bonjour Salia.
00:24 Renaud, on en parlait dans le 8.30, juste avant avec lui, Fabien Roussel appelle les Français à envahir les préfectures.
00:32 Eh oui, face donc au fléau de l'inflation qui continue de peser sur le pouvoir d'achat des Français,
00:37 voici donc le secrétaire international du Parti Communiste, Fabien Roussel,
00:41 à la veille de la fête de l'UMA qui se réunit ce week-end,
00:44 eh bien, appelle les Français à se rassembler devant les préfectures,
00:48 voire à les envahir effectivement, parce qu'il pronostique, le leader du Parti Communiste,
00:52 ce qu'il appelle des "colères de la faim".
00:55 Voici cet appel lancé par Fabien Roussel il y a quelques minutes sur ce plateau.
00:59 Ça va durer combien de temps ? On va le se laisser plumer sans rien dire.
01:03 Pour moi, c'est une question de légitime défense.
01:06 C'est comme de la légitime défense. - Les Français sont attaqués.
01:08 On ne peut pas… On se fait attaquer, raqueter, voler, et on ne devrait rien dire.
01:14 Alors j'appelle, j'appelle effectivement à ce qu'on fasse de cette question sociale,
01:20 la rentrée du gouvernement, du président de la République et de tous ceux qui nous plument.
01:25 Alors de la légitime défense, dit Fabien Roussel,
01:28 donc cet appel à se rassembler, voire à envahir les préfectures, il l'a répété.
01:32 En quoi est-ce que ces rassemblements auraient un effet éventuel sur l'inflation ?
01:38 Est-ce qu'effectivement le gouvernement est coupable, responsable et coupable,
01:41 de la hausse des prix ? Et que pourrait-il faire de plus que ce qu'il fait
01:46 à l'heure qu'il est pour essayer de la freiner ?
01:48 - Mathilde Sirot ?
01:50 - Évidemment, c'est le sujet de la rentrée, encore une fois.
01:53 Alors le gouvernement avait beaucoup communiqué sur le fait qu'on avait passé le pic,
01:58 que maintenant le problème allait être moins présent.
02:02 Finalement, il se retrouve rattrapé par les hausses de prix.
02:05 Alors ce n'est pas seulement l'alimentation, c'est aussi l'électricité,
02:08 toujours le prix à la pompe, donc il y a un sujet politique.
02:12 On sort d'une année très sociale, puisqu'il y a eu le mouvement
02:15 contre la réforme des retraites.
02:18 Le problème peut-être pour Fadma Roussel, c'est l'émetteur.
02:22 C'est-à-dire qu'on a vu effectivement des mouvements syndicaux,
02:26 des mouvements aussi citoyens, on se souvient évidemment des Gilets jaunes.
02:30 Mais quand il s'agit d'un appel d'un responsable politique,
02:34 que ce soit Jean-Luc Mélenchon, on avait appelé aussi à des marches
02:36 contre la vie chère, on s'en souvient, etc.
02:38 Là, c'est Fabien Roussel.
02:40 On a du mal à penser qu'on soit à la veille d'un soulèvement populaire
02:45 et de grandes manifestations contre l'inflation.
02:48 Si je m'encourage, il ne peut pas être entendu, Fabien Roussel, dont on l'appelle ?
02:51 C'est-à-dire qu'appeler à des réunions protestataires devant les préfectures
02:56 au cri de "Abas les voleurs", c'est efficace, c'est spectaculaire.
02:59 Mais effectivement, les Français ne sont pas forcément au rendez-vous
03:03 parce qu'ils ont bien d'autres soucis.
03:05 Quant aux mesures que préconise Fabien Roussel,
03:08 c'est-à-dire essentiellement le blocage des prix,
03:10 mais aussi l'augmentation des salaires,
03:12 alors là c'est aussi très spectaculaire, mais économiquement, c'est catastrophique.
03:15 C'est-à-dire que le blocage des salaires, ça renvoie vraiment à l'après-guerre.
03:20 On sait que ça a une efficacité très limitée, ça profite d'abord aux plus aisés,
03:25 donc ce n'est pas ciblé sur les ménages français qui souffrent.
03:28 Ça provoque des ajustements des marchés, donc ça pénalise les producteurs.
03:32 Rapidement, vous auriez des rassemblements d'agriculteurs devant les préfectures
03:35 au cri de "Rendez-nous nos sous".
03:37 Et donc c'est complètement déstabilisant pour les marchés.
03:41 On importe énormément, on ne peut pas imposer à des produits importés un blocage des prix.
03:46 Bref, tout ça est un petit peu irresponsable à mon sens d'un point de vue économique.
03:52 Alors est-ce une stratégie politique de la part de Fabien Roussel ?
03:56 Que peut faire le gouvernement effectivement face à l'inflation ?
03:59 On en parle juste après le Fil info avec vous, Renaud Delis.
04:01 Le Fil info à 9h10, Sophie Echelle.
04:03 Six cadres de Vinci seront convoqués devant la justice mercredi prochain.
04:08 Trois d'entre eux seront en garde à vue, c'est une information France Info.
04:11 Le groupe de BTP est accusé de travail forcé et de traite d'être humain
04:15 sur les chantiers du dernier mondial de football au Qatar.
04:18 Les avocats de Vinci dénoncent un dossier vide.
04:21 La RS de Nouvelle Aquitaine s'attente à de nouveaux cas de botulisme.
04:24 D'ici ce week-end, 12 personnes au moins ont été contaminées
04:27 après avoir consommé des sardines mal conservées.
04:30 Au Chin Chin Wine Bar à Bordeaux, l'une d'entre elles est morte.
04:34 Les autorités sanitaires craignent une vingtaine de cas.
04:37 Ils sont toujours activement recherchés.
04:39 Deux détenus évadés de la prison de Florim et Rogis,
04:41 ils ont profité d'une sortie dans la forêt de Fontainebleau
04:44 mardi après-midi pour prendre la fuite.
04:46 Et puis vous le savez, il y a du rugby pour les Français ce soir.
04:49 Mais pas seulement.
04:50 Les Bleus du Volet affrontent l'Italie en demi-finale de l'Euro.
04:53 Coup d'envoi à 21h15.
04:55 L'autre demi-finale opposera la Pologne à la Slovénie.
04:58 France Info.
05:01 Les informés. Renaud Dely.
05:05 Salia Brakia.
05:07 De retour sur le plateau des informés avec nos informés.
05:11 Mathilde Sirot, rédactrice en chef adjointe du service politique du Point.
05:15 Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction de l'Obs.
05:18 Renaud, juste avant le Fil info, on parlait de l'appel à envahir
05:21 les préfectures de la part de Fabien Roussel.
05:24 C'est quoi ? C'est une stratégie politique aussi ?
05:26 Je trouve que c'est un peu un "sauf qui peut" politique.
05:29 Ça illustre une forme de faiblesse, me semble-t-il, de Fabien Roussel
05:32 au regard d'un certain nombre de concurrents.
05:35 On peut penser évidemment à la domination de Jean-Luc Mélenchon
05:37 et des Insoumis sur la gauche en général, et notamment sur cette thématique
05:41 du pouvoir d'achat, de la contestation de la politique gouvernementale
05:45 sur l'inflation.
05:46 Il y a aussi évidemment la concurrence de Marine Le Pen,
05:48 qui lors de son discours de rentrée le week-end dernier,
05:52 a voulu de nouveau se poser en porte-parole du pouvoir d'achat.
05:54 Le problème, c'est qu'il s'engage dans une surenchère assez périlleuse,
05:57 y compris pour lui politiquement.
05:58 Alors on sait qu'à gauche, souvent, certains reprochent à Fabien Roussel
06:01 d'être trop modérés ou trop policés.
06:04 Là, il tombe de l'autre côté du cheval, en quelque sorte,
06:07 de surcroît appelé à envahir, pourquoi pas, dit-il,
06:11 des bâtiments publics comme des préfectures.
06:13 C'est quand même très mal venu.
06:14 D'abord, il y a un caractère sédicieux évident.
06:16 Par ailleurs, des bâtiments publics dégradés, envahis,
06:19 on en a vu récemment, y compris au début du mois de juillet
06:22 avec les émeutes, ou de façon plus lointaine,
06:27 mais pendant les Gilets jaunes.
06:28 Donc je pense que c'est un peu irresponsable.
06:30 Et je pense que ça illustre, effectivement,
06:32 une forme de faiblesse au regard de cette concurrence que j'évoquais.
06:37 D'autant que, par exemple, Marine Le Pen,
06:38 elle se garde bien de verser dans tels excès.
06:40 C'est même, je pense, contre-productif.
06:42 On l'a vu avec cette fameuse stratégie, parfois mise en œuvre
06:46 par les insoumis au Parlement et ailleurs,
06:49 qui peut contribuer à servir par contraste l'extrême droite.
06:53 Là, je pense qu'il commet la même erreur.
06:57 Et de surcroît, évidemment, l'efficacité sur le pouvoir d'achat
07:01 et le porte-monnaie des Français est assez aléatoire.
07:03 Maintenant, que peut faire le gouvernement ?
07:05 On le voit bien.
07:06 Disons que cet appel à le mérite politique
07:10 de souligner la difficulté à laquelle se heurte l'exécutif.
07:14 Dès lors que la question du blocage des prix,
07:16 comme Sylvain Courage l'évoquait à l'instant,
07:18 n'est pas à l'ordre du jour, y compris pour des raisons d'efficacité,
07:21 pour des raisons idéologiques aussi, mais pour des raisons d'efficacité,
07:23 on voit bien que les leviers sur lesquels joue le gouvernement aujourd'hui
07:26 sont extrêmement peu nombreux.
07:29 Par exemple, l'incitation à la renégociation des prix
07:32 entre les producteurs et la grande distribution.
07:34 Le problème, c'est qu'il faut aller dans ce sens-là.
07:36 Il faudrait probablement que les prix puissent être discutés en permanence,
07:39 et remis sur le tapis en permanence.
07:40 Le problème, c'est le délai entre l'urgence sociale qui est aujourd'hui
07:43 et la mise en œuvre d'éventuelles baisses de prix
07:45 qui prend forcément des semaines, voire des mois.
07:47 Mathilde Thirot, est-ce que le gouvernement fait assez face à l'inflation ?
07:50 Parce que c'est effectivement le fond de l'appel de Fabien Roussel.
07:54 Le danger pour l'exécutif, c'est de donner cette impression
07:58 quelque part d'impuissance face à une montée des prix
08:01 et aussi une communication en décalage avec la réalité
08:04 de ce que peuvent vivre les Français avec des factures
08:08 et des prix qui en fait continuent d'augmenter.
08:12 On arrive au bout de la limite quand même
08:14 de tout ce qui a pu être mis en œuvre,
08:17 tout ce qu'on a pu voir sur les boucliers tarifaires,
08:20 sur l'énergie, les différents dispositifs qui ont été mis en place.
08:24 Ça fait quand même plusieurs années,
08:26 cette fameuse politique du quoi qu'il en coûte.
08:29 Bruno Le Maire a plusieurs fois annoncé qu'on en touchait les limites
08:34 et que là, on est à la veille de l'examen aussi
08:37 du budget et du budget de la Sécurité sociale.
08:40 Et à l'inverse, ça va être plutôt une recherche d'économie.
08:43 Et c'est là où, pour le gouvernement,
08:45 cette conjonction à la fois du problème politique
08:48 de l'inflation et du pouvoir d'achat
08:50 et la recherche de plus d'économies,
08:52 notamment sur les dépenses de santé,
08:54 ça peut être très compliqué politiquement.
08:56 On a l'impression du coup que Fabien Roussel
08:58 n'a pas conscience de ça quand il lance son appel.
09:00 Il y a le budget aussi.
09:01 C'est sûr qu'il ne fait pas beaucoup de calculs économiques
09:04 quand il annonce ça.
09:06 Il essaye vraiment de séduire à tout prix.
09:08 Et c'est vrai que du coup, ça ressemble à une tentative désespérée
09:11 de le faire, de le faire, de le faire.
09:13 Et il y a une autre chose qui est très intéressante,
09:15 c'est qu'il y a un autre plan de travail
09:17 qui est le tribun du peuple,
09:19 dans la concurrence pour ce job de tribun du peuple.
09:22 Mais sur le plan de l'efficacité gouvernementale,
09:25 alors là, il ne cherche pas spécialement à être performant,
09:29 parce qu'effectivement, il recommande d'envahir les préfectures,
09:33 ce qui est quand même un peu limite.
09:36 - Et les stations de services aussi, les supermarchés.
09:38 - Surtout quand on se réclame
09:40 - Oui, mais il y a une vraie contradiction dans ses propos,
09:43 puisqu'il évoquait aussi les stations de services.
09:45 On voit bien d'ailleurs, et nous espérons évidemment
09:47 qu'il n'y aura pas de problème dans les semaines ou les jours qui viennent,
09:50 mais si jamais c'était le cas, s'il y avait des actes de violence
09:52 dans des préfectures ou dans des stations de services,
09:55 on serait en bon droit de se retourner vers le responsable politique
09:58 qui a lancé cet appel publiquement.
10:00 Pour revenir sur la marge de manœuvre du gouvernement,
10:03 peut-être que ce n'est pas tant sur les prix et sur l'inflation
10:07 qu'il peut faire davantage que d'inciter à la renégociation.
10:10 Il y a la question des taxes qui passent sur le prix du carburant, bien sûr,
10:13 qui peut se poser, mais c'est peut-être davantage sur les salaires
10:16 que le gouvernement pourrait être attendu.
10:18 Là aussi, on sait que même un coup de pouce supplémentaire
10:21 par exemple pour les bas salaires ou pour le SMIC
10:24 n'entraîne pas forcément une hausse des salaires
10:26 et que cet outil-là n'est pas forcément efficace.
10:28 Mais en revanche, je pense que l'angle mort du gouvernement,
10:31 c'est l'absence, on va dire, en tout cas le manque de détermination
10:34 très clairement qu'il met en œuvre pour peser sur des négociations salariales,
10:39 pour les mettre en œuvre branche par branche,
10:42 pour inciter les entreprises, les chefs d'entreprise,
10:44 dont on sait qu'en tout cas pour nombre de grands groupes en particulier,
10:47 les dividendes ont été records l'année dernière,
10:50 à se pencher sur la question des salaires.
10:52 Et de ce point de vue-là, évidemment, le gouvernement est attendu au tournant
10:54 par l'annonce d'Emmanuel Macron de cette future conférence sociale.
10:57 Si là, il n'y a pas du concret, du grain à moudre,
11:00 comme l'aurait dit un ancien leader syndical sur cette question des salaires,
11:03 là, la bombe sociale et politique risque d'exploser à la face de l'exécutif.
11:07 Conférence sociale dont on n'a pas encore la date, Mathilde Sirot.
11:10 Alors, c'était au calendrier normalement pour le mois d'octobre,
11:14 mais on voit bien qu'il y a quand même un tournant de ce point de vue-là,
11:17 parce qu'Emmanuel Macron, en acceptant une conférence sociale,
11:20 sachant que c'est un format qu'il déteste,
11:22 il considère que ça renvoie aux années Hollande.
11:25 Le compromis tout seul.
11:26 Voilà, le compromis de devoir réunir le syndicat, les syndicats, le patronat.
11:30 Tout ce qui est Hollande, il n'aime pas l'Hollande, il n'aime pas le jour.
11:31 Voilà, exactement. Et là, finalement, il a donné raison.
11:34 C'est à l'issue des rencontres de Saint-Denis qu'il avait annoncé ce format.
11:38 C'est même Jean-Marc Hérault.
11:41 Donc, on voit bien qu'il y a quand même une prise en compte,
11:43 effectivement, sur cette partie des bas salaires,
11:45 notamment les salaires en dessous du SMIC.
11:47 Alors, la question des salaires, évidemment, est très importante.
11:50 Et c'est la vraie manière de redonner du pouvoir d'achat.
11:52 Mais elle n'a pas forcément un effet positif sur l'inflation,
11:54 parce que les hausses de salaire sont réintégrées dans les prix,
11:57 quelques semaines ou quelques mois plus tard.
11:59 Et donc, on alimente cette fameuse boucle prix-salaires
12:01 qui a duré en France du milieu des années 70 au milieu des années 80.
12:05 Et on sait très bien que c'est très difficile de s'en sortir.
12:08 C'est aussi pour ça que le gouvernement avance à ne pas compter sur la question des salaires.
12:12 – L'autre sujet que vous vouliez aborder ce matin, Renaud Delis,
12:15 c'est ce rapport dévoilé en exclusivité sur France Info
12:18 qui décrit des services publics plus du tout adaptés aux besoins des Français.
12:21 – Un rapport réalisé par un collectif qui se baptise "Nos services publics"
12:25 qui effectivement a étudié le rapport des Français à leurs services publics.
12:29 Et là, le constat est clair, il y a une dégradation globale des services rendus,
12:34 notamment en termes de moyens, en termes de délais aussi.
12:37 Et en l'occurrence, ce rapport se penche sur une foultitude de services publics.
12:42 Ça va de la santé à l'école, en passant par les transports ou la justice.
12:47 Voici ce qu'en disait ce matin le porte-parole de ce collectif "Nos services publics",
12:51 Arnaud Bontemps, qui est d'ailleurs lui-même fonctionnaire.
12:54 C'était sur France Info.
12:55 – Les besoins de la société évoluent, la société se transforme
12:59 et les moyens des services publics ne suivent pas.
13:02 Il y a 40 ans, il y avait un enfant sur quatre qui allait jusqu'au baccalauréat.
13:07 Aujourd'hui, c'est quatre sur cinq.
13:08 De la même façon, dans les transports, nos grands-parents se déplaçaient il y a 60 ans,
13:12 cinq fois moins, parcouraient cinq fois moins de kilomètres.
13:14 Les maladies chroniques évoluent.
13:16 Tout ça, c'est beaucoup de demandes pour les services publics qui, eux, s'adaptent peu.
13:21 – Les services publics donc qui s'adaptent peu.
13:24 Alors est-ce que c'est simplement une question de moyens ?
13:26 C'est l'essentiel d'ailleurs de ce qu'évoque ce rapport des services publics,
13:31 dont les moyens, notamment en personnel, mais pas seulement,
13:35 sont insuffisants au regard de cette demande qui explose,
13:38 que ce soit en matière de santé, en matière d'école, de transports entre autres.
13:41 Est-ce qu'il y a aussi une question d'organisation des services publics
13:44 et comment d'ailleurs donner davantage de moyens quand on sait qu'aujourd'hui,
13:47 le déficit public, le déficit et la dette sont massifs
13:51 et que le taux de prélèvement obligatoire en France atteint des records ?
13:54 – Les services publics dégradés face aux besoins des Français,
13:57 on en parle dans une minute, juste après le Fil info à 9h20, Sophie Echienne.
14:01 [Musique]
14:02 – En Libye, le bilan continue de s'alourdir.
14:04 À Derna, plus de 3 800 morts après des inondations dévastatrices.
14:08 Des quartiers entiers ont été ravagés.
14:10 L'Union européenne a débloqué une première enveloppe de 500 000 euros d'aides.
14:14 L'Egypte va installer des camps dans l'ouest du pays pour abriter les sinistrés.
14:18 Le gouvernement va faciliter les tirs contre les loups
14:21 dans le cadre de son nouveau plan qui sera présenté lundi.
14:24 Plan très attendu par les éleveurs qui dénoncent des attaques
14:27 de plus en plus nombreuses contre leurs troupeaux.
14:29 Selon les informations de France Info, l'exécutif prévoit notamment
14:32 de réhausser le taux de prélèvement sur la population de loups.
14:35 Il est aujourd'hui fixé à 19%.
14:37 Le parquet de Paris a ouvert une enquête après la vente aux enchères de vitraux
14:40 du XIIIème siècle de la cathédrale Notre-Dame.
14:43 Ils avaient disparu depuis plus de 150 ans.
14:46 La canicule du mois d'août a provoqué au moins 400 morts en France
14:49 des personnes âgées principalement.
14:51 Le bilan est encore provisoire.
14:53 Par ailleurs, près de 200 communes sont toujours privées d'eau potable en ce moment.
14:56 C'est malgré tout moins mauvais que l'an dernier.
14:58 À la même époque, 700 communes étaient alors concernées.
15:02 -France Info.
15:05 -Les informés. Renaud Dely.
15:09 Saliha Drakia.
15:11 -Toujours avec nous, Mathilde Thirot,
15:15 rédactrice en chef adjointe du service politique du Point.
15:17 Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction de L'Obs.
15:20 Et Renaud Dely, qui nous racontait ce matin, juste avant le Fil Info,
15:24 le rapport, nous dévoilait les conclusions du rapport
15:27 qui annonçait des services publics dégradés face aux besoins des Français.
15:32 Mathilde Thirot, c'est une nouveauté ?
15:35 -Malheureusement, non.
15:37 C'est quand même la question des services publics.
15:39 Elle existe dans le débat maintenant depuis de nombreuses années.
15:43 Et le problème auquel on se retrouve confrontés,
15:46 c'est que, que ce soit dans le domaine de la santé,
15:49 dans le domaine de l'éducation,
15:51 il y a eu des grands plans qui ont été annoncés,
15:53 qui commencent bien sûr à être mis en œuvre,
15:56 des questions de revalorisation aussi salariale pour une meilleure efficacité.
16:01 D'ailleurs, Emmanuel Macron parle lui-même de crise de l'efficacité.
16:04 C'était dans le point à la fin août.
16:07 Donc, on voit bien qu'il y a un problème structurel dans les services publics.
16:13 La question maintenant, c'est pour le gouvernement,
16:15 la question qui se pose, c'est les dangers de cet effet ciseau
16:19 entre une impression de toujours être taxé davantage,
16:23 d'avoir des impôts qui augmentent malgré tout,
16:26 et des services publics dégradés.
16:28 Sylvain Courage, en fait, est-ce qu'on comprend avec ce rapport
16:32 que finalement, c'est moins les moyens, mais plus l'organisation qui pose problème ?
16:37 Oui, c'est surtout le désajustement entre l'offre et la demande, encore une fois.
16:40 Parce qu'en fait, les citoyens aussi ont un comportement de demande
16:45 vis-à-vis des services publics.
16:47 Et ils ont bien compris que c'était très important, les services publics.
16:49 Ça s'est installé au cœur de nos mentalités, de notre civilisation.
16:53 Et effectivement, la demande, elle est infinie dans le domaine de la santé.
16:56 On le comprend très bien dans le domaine de l'éducation, dans le domaine du transport.
17:01 Voilà, donc c'est cette explosion de la demande face à une offre
17:06 qui, du coup, apparaît à la fois décalée.
17:08 Donc, c'est la question de l'organisation, faire mieux les services publics.
17:12 On en parle depuis 30 ans.
17:13 Et puis, les moyens, parce que malgré tout, c'est aussi une question de moyens.
17:16 Mais là où c'est inquiétant, Renaud, c'est que ce sont tous les services publics qui sont touchés.
17:20 Ce qui est clair, c'est qu'on se heurte à un véritable choc,
17:23 qui à mon avis, d'ailleurs, a été en grande partie nourri par le choc, l'impact du Covid.
17:27 Et notamment la question de la santé.
17:29 Nous, Français, nous avons tendance souvent à nous targuer d'être les meilleurs du monde,
17:32 dans ceci ou dans cela.
17:33 Et notamment, notre fameux système de santé, nous en étions si fiers.
17:35 Nous avions le meilleur système de santé du monde.
17:38 Et on s'est aperçu, au nom du Covid, que ce n'était pas le cas.
17:40 Et ces prises de conscience, elles ont eu lieu à l'occasion de d'autres crises, je pense,
17:44 par rapport à d'autres services publics.
17:47 Donc là, il y a une prise de conscience et il y a cette espèce de syndrome du déclassement
17:50 qui pèse peu ou prou depuis maintenant quelques années,
17:53 sur le débat public et sur notre rapport aux services publics.
17:56 C'est-à-dire des services publics, une fonction publique en général qui coûte très cher,
18:00 qui coûte de plus en plus cher à l'État,
18:02 et des services qui ne sont pas au rendez-vous,
18:04 qui coûtent de plus en plus cher à l'État, et d'ailleurs en passant aussi aux usagers.
18:07 Et des services, une qualité de service qui n'est pas au rendez-vous,
18:10 des délais qui se dégradent.
18:12 Les fonctionnaires eux-mêmes sont victimes de cette dégradation, bien sûr,
18:15 parce qu'il y a un mal-être au travail aussi, dans un certain nombre de secteurs publics,
18:19 qui se développent à partir de là.
18:21 La question des moyens peut se poser légitimement,
18:24 mais je pense qu'elle est insuffisante.
18:25 Il y a une question aussi d'organisation probablement,
18:28 d'adaptation des services justement aux nouveaux besoins,
18:31 c'est-à-dire qu'il y a des besoins qui disparaissent et d'autres qui apparaissent.
18:34 Et puis il y a évidemment la question du rapport au privé.
18:36 Ce rapport de ce collectif souligne parfois une concurrence malsaine
18:41 pour le public, notamment dans l'éducation ou dans la santé,
18:44 où les cliniques privées peuvent se réserver, en quelque sorte, le monopole,
18:48 en tout cas prioriser une chirurgie qui rapporte et qui est rentable
18:52 et laisser un certain nombre de soins d'urgence au public.
18:55 Les plus coûteux.
18:56 Mais parfois la complémentarité entre le public et le privé peut être à l'inverse,
19:00 efficace et bénéficier y compris au public pour qu'il améliore ses services,
19:05 la qualité de ses services, et puis bénéficier évidemment aux usagers.
19:07 On peut penser aux transports par exemple.
19:09 L'ouverture du rail à la concurrence, au vu de l'état de la SNCF,
19:13 qui est quand même une entreprise qui s'est considérablement dégradée
19:15 ces dernières années, n'est pas forcément mauvaise.
19:18 C'est-à-dire qu'il y a des services publics qui évidemment apparaissent
19:21 comme des monopoles légitimes au regard du service qu'ils rendent.
19:23 On peut penser à l'éducation ou à la santé, même si ce n'est pas le cas,
19:26 encore une fois, puisqu'il y a des secteurs privés d'ailleurs.
19:28 Mais il n'y a pas de raison que les transports, comme l'audiovisuel d'ailleurs,
19:31 soient des monopoles publics.
19:32 La concurrence entre le public et le privé peut aussi être saine.
19:36 Et puis je pense, dernier point, qu'il faut peut-être aussi introduire
19:39 dans la façon de rémunérer, évidemment, il y a la question
19:41 de la revalorisation salariale des agents des services publics,
19:44 dans la façon de rémunérer ou de récompenser, etc.,
19:47 ou d'encourager ou de motiver un certain nombre d'agents des services publics,
19:51 là il y a aussi parfois des outils issus du privé qui peuvent être utiles,
19:55 parce qu'il y a effectivement cette crise d'évocation.
19:57 Je crois que le rapport en question, dévoilé aujourd'hui,
19:59 souligne que depuis 25 ans, le nombre de candidats au concours
20:02 de la fonction publique d'État, tous les concours confondus,
20:05 depuis 25 ans, ce nombre de candidats a été divisé par 4.
20:08 Mais Renaud, là vous vantez la complémentarité du public avec le privé,
20:11 mais est-ce qu'il y a des secteurs où vraiment il faudrait
20:14 quand même garder un monopole du public ?
20:17 Mathilde Sirot, vous avez une idée là-dessus ?
20:19 Parce que face au privé qui peut commencer à grignoter…
20:24 L'école, la santé, c'est un des piliers du modèle social français.
20:27 Enfin, il y a quand même aussi des fondamentaux sur lesquels
20:31 les Français ne veulent pas du tout renier.
20:33 Il me semble que plus que des monopoles, parce que même dans l'éducation
20:36 ou dans la santé, il y a un secteur privé, bien sûr.
20:38 Mais je pense que l'État, dans ces cas-là, doit, et c'est peut-être ça
20:40 qu'il doit revoir, passer de nouvelles conventions,
20:43 imposer de nouveaux cahiers des charges au secteur privé.
20:46 Parce qu'effectivement, il y a des obligations, puisqu'il y a
20:48 une obligation d'accueil de tout le monde, sans ce critère de rentabilité,
20:51 qui s'impose au public, et qui ne sont évidemment pas
20:53 les mêmes obligations pour le privé.
20:55 Sans imposer exactement les mêmes obligations, je pense que l'État
20:57 pourrait être plus regardant et dans le financement du secteur privé,
21:00 et notamment la contribution du public au privé, dans certains secteurs,
21:03 on peut penser notamment à l'éducation, et dans le cahier des charges,
21:07 dans les missions imposées au privé, par exemple, effectivement.
21:11 Pourquoi est-ce que, en matière de santé, il y a ce déséquilibre,
21:14 souligné à ce point par ce rapport entre le secteur public et l'économie privée ?
21:19 - Sylvain Courage, une seule solution pour rebooster aussi les fonctionnaires,
21:22 c'est le salaire, forcément, et les meilleures conditions de travail.
21:24 - Oui, le salaire et les carrières.
21:26 On essaye aussi d'ouvrir la fonction publique,
21:29 parce que c'est vrai que pouvoir intégrer la fonction publique,
21:33 après une carrière dans le privé, ça peut apporter des choses.
21:36 Donc, tout ce qui concerne le principal atout des services publics,
21:41 ce sont les fonctionnaires.
21:43 Mais je voudrais aussi souligner que le service public sait s'adapter.
21:45 Renaud a évoqué la crise du Covid, après des pénuries initiales
21:49 qui ont beaucoup choqué, le système s'est quand même très bien adapté.
21:52 Et je souligne aussi que l'éducation nationale, en France,
21:54 est une de celles qui est restée ouverte pendant toute la crise sanitaire,
21:57 et que ça a eu un effet très bénéfique,
21:59 qui a été souligné par des rapports internationaux.
22:01 - Donc c'est solide, malgré tout.
22:02 Merci beaucoup à tous les trois.
22:03 Mathilde Sirot, rédactrice en chef, adjointe du service politique du Point,
22:06 l'occasion de montrer la une de votre magazine cette semaine.
22:09 - Le dossier de la semaine, c'est sur l'intelligence artificielle,
22:12 l'un des défis de notre siècle.
22:14 - Eh bien, on va lire ça cette semaine.
22:15 Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction de l'Obs,
22:18 votre une cette semaine.
22:20 - C'est le dernier combat du pape François pour moderniser l'Église
22:22 et pour sa succession.
22:24 - Le pape François qui sera en visite en France le 23 et le 24 septembre prochains.
22:28 L'Obs et le Point, à lire cette semaine.
22:30 Merci beaucoup à vous Renaud.
22:32 - Merci à vous, salut.
22:33 - A demain.
22:34 - Les informés sont de retour ce soir à 20h avec Véran Girbonte et Jean-François Ackilly.
22:37 !