Grégory Bernard, Clermont Auvergne Métropole - ZAN
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00:00 Autant vous dire, moi, quand je lis la phrase
00:03 "accueil en terre clandestine",
00:04 je pense à ces images, à l'huile du ciel,
00:07 et évidemment à ce territoire incroyable qui nous montre,
00:10 avec ses formes terrestres et volcans.
00:13 Donc merci à vous de nous accueillir
00:16 et d'avoir ce propos d'ouverture vers nos invités.
00:21 Merci, monsieur.
00:22 -Merci à vous, monsieur le préfet.
00:25 Mesdames et messieurs les élus,
00:28 nombreux, je crois, avec nous aujourd'hui,
00:31 mesdames et messieurs,
00:33 c'est pour moi un grand plaisir et un grand honneur
00:37 de vous accueillir, effectivement, en terre clermontoise,
00:41 alors quand même en terre gerzatoise,
00:43 mais je dois d'abord excuser le maire de Gerza,
00:48 Serge Pichaud,
00:49 qui ne pouvait pas être avec nous ce matin.
00:52 Et c'est donc, quelque part, la métropole clermontoise
00:55 qui vous accueille ici, à Gerza.
00:57 Et je voudrais d'abord remercier les organisateurs,
01:02 et je pense aux services de l'Etat, monsieur le préfet,
01:05 très mobilisés sur ces questions,
01:08 et puis aux agences d'urbanisme, alors je le dis au pluriel,
01:12 car bien sûr, il y a l'agence clermontoise
01:15 que j'ai l'honneur de présider,
01:16 je salue son directeur, Stéphane Cordobès,
01:18 et l'ensemble de l'équipe de l'agence
01:21 qui s'est mobilisée pour cette journée,
01:23 mais il y a aussi les 3 autres agences du réseau Urba4,
01:27 à l'échelle de la région Auvergne-Rhône-Alpes,
01:29 qui, en lien avec la Fédération nationale
01:33 des agences d'urbanisme,
01:34 jouent aussi un grand rôle dans l'animation du territoire
01:37 à vos côtés, aux côtés des services de l'Etat,
01:40 et notamment sur ces enjeux de planification,
01:43 avec ce club qui a changé de nom,
01:45 mais qui, finalement, accompagne,
01:48 et je crois qu'on a besoin de ces temps d'échange,
01:52 dans des moments parfois un petit peu polémiques
01:54 autour des enjeux de la sobriété foncière,
01:58 on a besoin de ces espaces d'échange,
02:00 et donc merci à toutes celles et tous ceux
02:02 qui ont contribué à l'organisation
02:05 de cet événement sur notre territoire.
02:08 Alors, ça se fait dans un moment
02:10 où l'agence clermontoise se repositionne, je dirais,
02:14 sur les enjeux, justement, de planification.
02:16 Elle en fait un axe central de son projet d'agence,
02:20 et dans un contexte de réorientation écologique.
02:23 Et cette question de la sobriété foncière
02:26 est au coeur, aujourd'hui, des préoccupations
02:29 de l'ensemble des élus du territoire,
02:30 qu'ils soient d'ailleurs ruraux, périurbains ou urbains.
02:34 Et donc les agences d'urbanisme et l'agence clermontoise
02:37 ont un rôle particulier à jouer dans ce rôle-là,
02:40 dans ce contexte-là.
02:42 C'est aussi un moment où il y a des débats nationaux,
02:46 évidemment, très importants,
02:48 alors qui mobilisent à la fois les associations d'élus,
02:52 les services de l'Etat,
02:53 mais je pense aussi aux parlementaires.
02:56 Et je dirais qu'un des acteurs de ce débat,
02:58 c'est aussi la Fédération nationale des agences d'urbanisme,
03:01 qui est en capacité d'apporter une expertise
03:05 aux côtés des services de l'Etat,
03:07 un regard, je dirais,
03:09 qui, à la fois, est capable de mobiliser
03:14 de la connaissance, du savoir, de la perspective,
03:17 mais aussi une connaissance territoriale très fine,
03:21 une approche, je dirais, du terrain,
03:23 une connaissance des élus et des enjeux des territoires,
03:26 qui est, je crois, tout à fait essentielle
03:29 pour réussir ces débats-là
03:32 et qu'on arrive quelque part à dépasser
03:36 les situations parfois un peu bloquées
03:38 dans lesquelles nous sommes sur ces sujets.
03:42 Enfin, c'est évidemment la métropole clermontoise aussi
03:45 qui vous accueille au moment où elle rédige,
03:48 elle écrit, elle élabore son 1er plan local
03:51 d'urbanisme intercommunal.
03:54 J'ai la chance, alors c'est parfois un peu difficile,
03:57 d'animer ce travail avec ma collègue Christine Mandon,
04:00 qui était une élue d'Olma.
04:01 Donc on a quelque part un urbain et une périurbaine
04:05 qui pilotent ce travail sur la sobriété foncière,
04:10 puisque la sobriété foncière est au coeur
04:12 du 1er plan local d'urbanisme,
04:14 parce qu'il se veut à la hauteur de la loi climat et résilience.
04:18 Et je vais terminer par ça pour vous dire
04:21 que n'oublions pas que cette proposition
04:26 tant décriée, qui est parfois difficile
04:29 dans sa mise en application,
04:32 elle est issue de la Convention citoyenne pour le climat.
04:35 C'est d'ailleurs, je dois le dire, pardon, monsieur le préfet,
04:38 mais une des seules mesures rescapées
04:40 de la Convention citoyenne pour le climat.
04:43 Et donc elle doit nous interpeller.
04:45 C'est-à-dire que ce sont d'abord
04:48 les habitantes et les habitants de ce pays,
04:50 les citoyens, qui ont considéré,
04:54 à partir d'un travail qui a été celui de la Convention,
04:58 et je pense que la méthode était très bonne,
05:01 à partir d'un travail d'acculturation
05:03 autour de ces enjeux,
05:04 ce que nous allons continuer de faire quelque part ce matin,
05:08 ils ont considéré que cet enjeu était fondamental
05:10 pour notre pays.
05:11 D'abord, parce qu'il faut sauver notre capacité,
05:15 par exemple, alimentaire,
05:17 et donc sauver les terres agricoles.
05:20 Je vais pas vous assommer de chiffres,
05:22 mais pour la métropole clermontoise,
05:24 ces 600 hectares qui étaient menacés
05:25 dans les documents d'urbanisme existants,
05:27 ces 40 hectares qui sont consommés tous les ans,
05:29 on voit donc le chemin qu'il y a à faire
05:32 pour essayer de préserver ces terres agricoles.
05:35 Les préserver ne suffit pas,
05:36 il faut apprendre à les valoriser,
05:38 à penser le sol pas seulement comme le support
05:41 d'une activité agricole,
05:43 mais comme quelque chose qui a un sens plus profond,
05:46 quelque part.
05:47 Et donc on doit apprendre à investir
05:50 ces franges de la ville,
05:52 à leur donner aussi une valeur
05:56 à la fois économique, mais aussi sociale,
05:58 et je dirais sociétale,
05:59 et c'est tous les projets, par exemple, de ceinture maraîchère,
06:02 et tout, par exemple, à Clermont,
06:04 autour de quartiers fertiles,
06:06 autour de projets comme la ferme de Sarlieuf,
06:08 qui, à mon sens, et aux yeux des habitants d'un territoire,
06:10 peut aussi donner du sens assez dynamique là.
06:14 C'est aussi l'obligation pour nous de réinventer nos modèles.
06:18 C'est pas...
06:19 Parfois, je trouve le débat un peu triste
06:21 quand il n'est que comptable.
06:23 C'est-à-dire que quand on discute du nombre d'hectares,
06:26 alors la garantie d'un hectare ici,
06:29 ou le 50 %, là,
06:32 et puis parfois, dans les discussions du SRADET,
06:34 on arrive à d'autres comptabilités un peu savantes
06:38 et qui, finalement, ne disent pas grand-chose.
06:40 Certes, on doit faire un effort et on doit le mesurer.
06:43 C'est pas dans le pays de Blaise Pascal
06:45 qu'on va se refuser à la mesure.
06:47 Ici, on aime bien mesurer les choses,
06:49 et pas que la pression atmosphérique.
06:51 Mais ça ne suffit pas.
06:53 Il faut jamais perdre le sens, et donc, on doit...
06:57 La question qui nous est posée à travers la sobriété foncière,
07:01 c'est celle du fait qu'on est en fin de cycle.
07:04 Nous ne pouvons pas continuer à aménager nos territoires,
07:08 et notamment autour de notre dépendance au pétrole,
07:11 qui est une des grandes questions,
07:12 et donc la dépendance, par exemple, à l'automobile.
07:16 Nous ne pouvons pas continuer à aménager nos territoires
07:18 de la même façon.
07:19 Et donc, on a ce devoir de réinventer des modèles
07:21 qui, certainement, n'existent pas aujourd'hui,
07:23 mais qui peuvent être émergents.
07:25 Et je pense que la journée d'aujourd'hui
07:27 va nous permettre, justement, de commencer à regarder ça.
07:31 Et on voit que, là, on peut être beaucoup plus enthousiastes.
07:33 En fait, la sobriété nous oblige à l'imagination.
07:37 Et c'est sur ça que j'aimerais terminer.
07:39 Aujourd'hui, on a un devoir d'inventer.
07:41 On doit défricher, on doit inventer de nouveaux modèles.
07:45 Et je crois que là où, parfois, voilà,
07:48 on peut être dans des débats, justement, un peu durs,
07:50 où tout le monde se replie, eh bien, non,
07:52 je crois qu'il faut regarder cet avenir
07:54 autour d'une sobriété heureuse
07:56 et où l'imagination a toute sa place.
07:59 Merci à toutes et à tous.
08:00 Merci beaucoup.