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  • 23/06/2023
Les arrêts de travail coutent très cher à la France : un vrai fléau mais à qui la faute ? Les explications de François Lenglet pour RTL.

Regardez Lenglet-Co du 23 juin 2023 avec François Lenglet.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Il est 7h37, Langue Léco avec vous François Long.
00:09 Bonjour à tous.
00:10 Le coût des arrêts de travail explose littéralement.
00:13 C'est vrai, plus de 14 milliards d'euros,
00:15 c'est ce que coûtent nos arrêts de maladie à la Sécurité Sociale.
00:18 C'est près de 8% de plus que l'année dernière.
00:21 Le nombre d'arrêts, lui, a progressé de 30% en 10 ans, selon Bruno Le Maire, notre ministre de l'Économie.
00:27 Geoffroy Roux de Bézieux, c'est le patron du Medef, sur le départ, déplorait récemment des arrêts de travail de complaisance,
00:33 concentrés sur le vendredi et le lundi, autour de week-end évidemment.
00:39 A l'heure où on cherche à remettre des quais à la compte publique,
00:41 c'est tentant d'aller regarder ça de plus près, c'est même nécessaire.
00:44 Alors de quoi peut-on donc, peut venir cette progression quand même, incroyable ?
00:48 Il y a un effet statistique, c'est l'augmentation de l'emploi en 2022 qui mécaniquement augmente la base.
00:54 Il y a encore les effets de traîne du Covid, mais ça ne suffit pas à expliquer l'envolée.
01:00 Envolée qui est d'ailleurs corroborée par un autre chiffre provenant d'une enquête AXA déjà citée sur RTL,
01:06 44% des salariés ont été arrêtés au moins une fois l'année dernière, contre 30% en 2019, avant le Covid.
01:14 Bon, il s'est bien passé quelque chose.
01:16 - De quoi s'agit-il ?
01:17 - Progression des arrêts causés par des pathologies psychologiques, anxiétés, burn-out,
01:24 en particulier chez les jeunes si on en croit à AXA.
01:26 Alors, s'agit-il du changement de rapport au travail ?
01:29 S'agit-il de la désocialisation qu'a déclenché le Covid et le confinement ?
01:33 Possible, mais possible aussi qu'une partie de cet envolée soit causée tout simplement par la déresponsabilisation générale.
01:41 - Alors comment on fait pour lutter contre cette négligence François ?
01:44 - Le patronat propose lui un jour universel de carence à la charge exclusive du salarié.
01:49 C'est-à-dire que le premier jour d'arrêt serait non payé, quelle que soit la durée de l'arrêt,
01:52 quel que soit l'employeur, sauf bien sûr pour les interventions chirurgicales et pour les maladies chroniques.
01:58 Il faut quand même dire que cette piste a été explorée dans la fonction publique avec des résultats paradoxaux,
02:02 parce que après la mise en place de ce jour de carence, la durée moyenne des arrêts s'est allongée.
02:07 Comme si les salariés voulaient se venger d'avoir en payé une partie.
02:11 Ça ne suffirait donc pas.
02:13 - Qu'est-ce qu'on peut imaginer en complément ?
02:15 - Des contrôles. Pour les médecins d'abord.
02:17 Les syndicats de médecins sont archi-contre, ils y voient une atteinte à la liberté de prescrire.
02:21 Bon, reste que l'écart par rapport à la moyenne, il est quand même significatif.
02:25 Un médecin qui prescrit durablement deux fois plus d'arrêts de travail que ses confrères,
02:30 avec une patientelle comparable, c'est quand même qu'il y a un problème.
02:33 Et il n'y a pas de raison de ne pas le lui signifier.
02:35 Et ce qui vaut pour les médecins vaut aussi pour les entreprises.
02:38 Un employeur qui subit deux fois plus d'arrêts de travail que les entreprises comparables,
02:42 mérite aussi qu'on l'alerte sur les conditions de travail dans ses établissements.
02:46 En résumé, il faudrait un peu plus de responsabilité chez chacun des acteurs,
02:51 le salarié, l'employeur et le médecin.
02:53 Faute de quoi, c'est encore le contribuable qui va passer la serpillère.
02:56 - Et le contribuable, c'est nous.
02:58 Merci François Langlais, on vous retrouve sur le site et l'application RTL.
03:02 Merci.
03:03 [SILENCE]

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