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  • 04/06/2023
Le journaliste Geoffroy Lejeune réagit sur la réforme des retraites : «Vous avez un cocktail où il y a une crise de représentativité que le gouvernement essaie de nier mais qui existe».

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Transcription
00:00 Ah oui, messieurs, est-ce qu'il y a effectivement, Manuel Bompard parle d'un braquage démocratique.
00:04 Est-ce que vous avez noté un problème démocratique autour de la réforme des retraites,
00:08 notamment récemment à la Commission des affaires sociales ?
00:11 Ou bien c'est aussi une confusion qui pourrait être entretenue par la NUPES ?
00:15 On sait qu'il y a cette manifestation Geoffroy Lejeune mardi,
00:18 et il faut donc mobiliser, un petit peu cristalliser aussi la colère dans la rue.
00:24 Comment est-ce que vous observez tout cela ?
00:26 Braquage démocratique ou pas ?
00:27 En fait, l'expression "braquage démocratique", je pense, elle est justifiée en effet par la mobilisation à venir,
00:33 c'est pour exciter les troupes, etc.
00:35 Sur le fond, malheureusement, ça n'arrivera pas souvent de le dire,
00:38 mais je suis assez en accord, moi, avec Manuel Bompard,
00:40 c'est-à-dire que, en tout cas, rien n'a fonctionné normalement.
00:43 Et s'abriter derrière le pur aspect légal de l'adoption de ce texte,
00:48 c'est-à-dire, en fait, oui, bien sûr, tout est légal, il n'y a pas eu d'irrégularité, etc.
00:53 Mais faire croire que tout a fonctionné normalement, que le Parlement a joué son rôle,
00:57 que les partenaires sociaux ont joué leur rôle, etc.
01:01 Alors que tout le monde dit l'inverse,
01:03 que les deux tiers de l'hémicycle hurlent au fait qu'ils n'ont pas pu s'exprimer dessus,
01:06 qu'ils ont vécu de l'obstruction, des passages en force,
01:10 de l'interdiction de déposer des amendements, etc.
01:13 Le 49-3, et qu'en parallèle de ça, vous avez des syndicats
01:18 qui ont parlé, qui se sont adressés dans un mur pendant des mois, bref.
01:22 Le seul argument qui reste au gouvernement qui est de dire
01:26 "tout est fait dans les formes parce que juridiquement ça colle" ne tient pas.
01:29 Et en fait, la vérité, c'est pas tellement à moi de le dire,
01:31 c'est que moi je l'inscris dans une histoire plus longue d'un dysfonctionnement démocratique
01:37 dont le symptôme le plus visible, c'est l'abstention dans les élections.
01:40 C'est qu'en fait, les gens arrêtent de voter, mais parce qu'ils voient bien que...
01:44 Ça commence avec 2005, le référendum qui est adopté de manière détournée avec le traité de Lisbonne,
01:48 une plaie qui ne s'est quand même jamais refermée.
01:50 Vous avez quand même 55% des gens dont la vie a été bazardée.
01:53 Et ensuite, vous avez l'augmentation de l'abstention jusqu'à des scores pharaoniques,
02:00 notamment les régionales de 2021, c'est quand même un sommet.
02:04 Et la présidentielle, évidemment, et les législatives.
02:08 Un électeur sur deux ne s'est pas déplacé pour élire les députés.
02:11 Et vous avez un cocktail, si vous voulez, où il y a une crise de représentativité
02:14 que le gouvernement essaie de mener, mais qui existe.
02:15 Moi, je ne vois que ça, en fait.
02:17 Moi, l'arrivée de la retraite, d'un mot, ça aura été l'occasion de passer en revue
02:21 tous les SASS démocratiques qui n'ont pas fonctionné, aucun d'entre eux.
02:25 [Musique]
02:29 [SILENCE]

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