Gaëtan Marengo, porte-parole du collectif les stylos rouges, à propos de l'état de l'Éducation nationale : «Le mal de l'école est lié à une individualisation maximale des personnes qui fréquentent l'école».
00:00Vous savez, il faut quand même bien comprendre qu'aujourd'hui, notamment avec la loi pour une école de la confiance promulguée en 2019, on a mis le professeur sous la mire, si je puis dire, des familles et des élèves.
00:17Donc aujourd'hui, si vous lisez l'article premier, les professeurs doivent être exemplaires, voilà, et cette exemplarité vérifiée par les familles et les élèves qui peuvent se plaindre quand ils veulent, si quelque chose ne leur convient pas.
00:31Alors en fait, ce qui s'est passé depuis ces dernières années, c'est qu'on a individualisé au maximum le parcours des élèves, ce qui fait qu'aujourd'hui, les élèves sont plus préoccupés par leur orientation que par les apprentissages.
00:43Et aujourd'hui, lorsque l'orientation ne donne pas satisfaction, celui qui est mis au banc, c'est le professeur.
00:51Donc la réponse, elle est assez simple, c'est que si vous voulez que les élèves soient satisfaits, les familles, eh bien vous mettez des bonnes notes, vous achetez la paix sociale, vous dopez les résultats et finalement, ceux-ci ne veulent plus rien dire.
01:05Et c'est un petit peu le constat qu'a fait Madame la Ministre au mois de juillet quand elle a dit qu'il fallait quand même que la notation soit rigoureuse.
01:12Si je vous dis tout ça, c'est parce qu'aujourd'hui, le mal de l'école, en partie, il est lié à une individualisation maximale des personnes qui fréquentent l'école.
01:25Monsieur Retailleau, je l'ai écouté il y a quelques minutes sur votre antenne, disait que le principe d'égalité, ce n'est pas ça.
01:31Je partage cette remarque.
01:34Aujourd'hui, il faut qu'on réfléchisse à qu'est-ce que ça veut dire faire société, quel regard on porte sur l'école,
01:39cesser cette vision utilitariste de l'école, cette pression qu'on met sans arrêt sur les enseignants.
01:46Et puis, comme vous le disiez il y a quelques minutes, peut-être réfléchir aussi à la rémunération.
01:52Le dernier point sur la rémunération, parce que c'est aussi notre cheval de bataille,
01:56Monsieur Macron avait évalué à 10 milliards la revalorisation des enseignants,
02:01c'est-à-dire rattraper le gel du point d'indice depuis 15 ans.
02:03Je regardais le dernier rapport du Sénat de juillet qui disait que les aides aux entreprises,
02:10sans contrôle, sans rapport et sans contrainte, représentaient plus de 200 milliards d'euros,
02:18ce qui n'empêche pas les dites entreprises d'ailleurs de ne pas jouer le jeu, de licencier, etc.,
02:22d'abuser des aides, etc.
02:25C'est ça la question.
02:27Aujourd'hui, est-ce qu'on met 10 milliards, par exemple, pour revaloriser les enseignants,
02:30ou est-ce qu'on continue à en balancer 250 milliards dans des aides où on ne sait pas où l'argent va ?
02:36En fait, c'est un problème de projet de société.
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