Arnaud Rousseau, nouveau patron du premier syndicat agricole, était l'invité du "8h30 franceinfo" le vendredi 14 avril 2023.
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00:00 Bonjour Arnaud Rousseau.
00:03 Bonjour.
00:04 Vous dirigez donc depuis hier le premier syndicat agricole de France, la FNSEA.
00:08 Vous avez été désigné dans un contexte de difficultés croissantes pour les Français,
00:12 notamment en termes de pouvoir d'achat.
00:14 C'est difficile de se nourrir.
00:15 Certains se privent, même réduisent les portions, sautent des repas.
00:18 79% des Français ont sérieusement restreint leur consommation alimentaire,
00:23 selon une récente enquête de l'IFOP.
00:25 La baisse des prix, c'est pour quand ?
00:28 La baisse des prix, ce sera quand les agriculteurs pourront se rémunérer et vivre de leur métier.
00:35 Et d'une manière générale, la baisse des prix, ce sera le choix des Français
00:39 de ce qu'ils mettront dans leur assiette.
00:41 Ce qu'on observe en agriculture, c'est que depuis deux ans,
00:43 c'est 32% d'augmentation des coûts de production.
00:47 Et que les lois Egalim que nous avons voulues permettent aujourd'hui aux producteurs
00:52 de garantir qu'à partir des coûts de production, ils pourront continuer à faire leur métier.
00:56 Moi, j'entends ce que nous disent les Français.
00:58 Et pour l'agriculteur que je suis, voir mes compatriotes ne pas être toujours en capacité de se nourrir,
01:04 c'est un vrai problème.
01:05 Et c'est la raison pour laquelle on a proposé au gouvernement ce chèque alimentaire.
01:09 Alors les prix commencent...
01:10 - On va revenir sur cette disposition.
01:12 32% juste d'augmentation des coûts de production, en quoi ?
01:15 En deux ans, vous disiez, qu'est-ce qui augmente ?
01:17 C'est quoi concrètement ? C'est l'engrais ?
01:19 - C'est l'intrant, absolument. C'est l'engrais.
01:21 C'est l'alimentation animale.
01:23 C'est le coût des collaborateurs.
01:26 - Et ça, ça ne baisse pas depuis quelques mois, puisque le coût des matières premières commence à baisser ?
01:30 - Ce que nous montrent les indicateurs de coûts de production faits par filière,
01:33 qui sont la base de la construction reconnue par tous les partenaires des filières,
01:38 c'est qu'au moment où je vous parle, les coûts ne baissent pas encore.
01:41 Probablement vont-ils le faire dans les semaines qui viennent.
01:44 Mais je le redis, pour les agriculteurs, en ce moment, ça n'est pas le constat dans les exploitations.
01:48 - Mais pour bien comprendre, donc Arnaud Rousseau, vous dites,
01:49 les augmentations que les Français constatent quand ils font leurs courses,
01:53 ça ne se traduit pas aujourd'hui par une amélioration du niveau de vie des agriculteurs ?
01:56 - Alors depuis 10 ans, on a eu de la déflation dans les négociations commerciales.
02:00 - Les prix ont baissé.
02:01 - Exactement. 10 ans.
02:03 Quel métier supporterait une déflation pendant 10 ans ?
02:07 Eh bien, c'est ce qu'a vécu l'agriculture française.
02:09 Et c'est vrai qu'avec les lois Egalim, l'année dernière, pour la première année,
02:13 nous avons eu une augmentation. Et je m'en félicite.
02:15 Parce que la vérité, c'est qu'on a perdu près de 25% de nos éleveurs,
02:20 c'est qu'il reste 420 000, 25 000 exploitations professionnelles,
02:24 et que le choix, c'est, encore une fois, qu'est-ce qu'on veut ?
02:27 Est-ce qu'on veut une agriculture française avec des produits français dans son assiette,
02:32 ou est-ce que finalement, on fait la place à l'importation ? Et c'est ce qu'on observe.
02:34 - Mais vous avez dit, les prix baisseront quand les agriculteurs arriveront à se rémunérer ou à vivre correctement.
02:38 Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Vous dites, les prix qui ont augmenté,
02:43 ce n'est pas dans la poche des agriculteurs.
02:45 La loi EGalim, elle garantit aux agriculteurs la non-négociabilité de la matière première agricole.
02:50 Voilà ce qu'elle prévoit. Et donc, au moment où je vous parle,
02:52 ces indices de coût de production ne baissent pas.
02:55 Et quand ils baisseront, alors, de manière normale, il y aura une répercussion.
02:59 Mais ce que je veux dire, encore une fois... - Et dit autrement, qui profite de la hausse des prix ?
03:02 - Écoutez... - Ce sont les industriels ? Ce sont les distributeurs ?
03:05 - Non, mais je crois que les Français doivent comprendre, dans des proportions raisonnables,
03:10 qu'une alimentation française de qualité, ça a un coût. C'est le prix de notre modèle social.
03:15 C'est le prix des exploitations nombreuses sur le territoire national.
03:19 Et finalement, c'est le refus d'une alimentation de plus en plus importée en France.
03:23 - Aujourd'hui, ils disent "on ne peut pas se le permettre".
03:25 Vous parlez, par exemple, de la nourriture d'alimentation de qualité.
03:28 Il y a un secteur qui souffre particulièrement, c'est le bio.
03:31 Trop cher, les Français ne peuvent plus se le permettre.
03:33 - Oui, c'est exact. Et c'est un réel, parce que nos producteurs en agriculture biologique
03:36 traversent une crise sans précédent.
03:38 Mais c'est aussi la réalité de l'adéquation au marché.
03:41 Aujourd'hui, il y a à peu près 10% des surfaces françaises agricoles qui sont en agriculture biologique.
03:48 Ça représente un peu moins de 60 000 producteurs en France.
03:51 - Et l'objectif européen, c'est 25% d'ici 2030.
03:53 - Et l'objectif français, 18%. Mais encore une fois, il faut rester corrélé au marché.
03:58 Il faut rester corrélé à la capacité pour les Français d'investir.
04:02 Moi, ce que je veux redire, encore une fois, c'est que si on veut une alimentation française de qualité,
04:07 et c'est ce que nous avons, nous sommes reconnus comme étant l'agriculture parmi les plus durables au monde.
04:11 Et que cette agriculture, elle a un coût.
04:13 Et une agriculture, finalement, importée à bas coût,
04:17 c'est aussi une mise en difficulté des producteurs français sur tout le territoire.
04:22 Et si les Français veulent demain, dans leur assiette, une alimentation de qualité et d'origine française,
04:26 ce qui est de moins en moins le cas, alors il faut accepter d'en payer le prix.
04:29 En revanche, et on l'a bien dit, ce qui est important, c'est que l'ensemble de nos concitoyens puissent se nourrir.
04:34 Et c'est la raison pour laquelle cette histoire du chèque alimentaire comporte.
04:37 C'est aussi le moyen d'accompagner ceux qui sont dans la difficulté.
04:39 Le chèque alimentaire, c'est un serpent de mer, justement.
04:41 Le gouvernement en parle depuis deux ans.
04:42 Est-ce que vous avez une réponse des pouvoirs publics sur pourquoi ça prend autant de temps ?
04:45 Écoutez, nous avons réinterrogé notamment le ministre Bruno Le Maire sur ce sujet.
04:50 Nous ne sommes pas favorables au panier anti-inflation parce qu'à nouveau,
04:53 il exerce une pression à la baisse sur les prix des producteurs français.
04:57 Or, tous les Français ont vu que les salaires ont augmenté, que leur vie a augmenté.
05:02 Quel est le problème de fond ?
05:03 Le problème de fond, c'est qu'on a délégué notre souveraineté à d'autres pays.
05:06 Et l'inflation a explosé depuis que le conflit russo-ukrainien a fait monter,
05:11 parce que nous n'avons ni l'énergie ni l'alimentation, très sensiblement les prix.
05:15 Nous, on dit, si on veut être capable de résister à ça, d'offrir une souveraineté alimentaire française,
05:20 produire pour nourrir les Français, c'est ça notre métier à nous, les agriculteurs.
05:24 Alors, il faut le faire sur les territoires et il faut accepter d'en payer le juste prix.
05:28 Pourquoi le chèque alimentaire, ça ne se fait pas ?
05:30 Le chèque alimentaire ne se fait pas.
05:30 Qu'est-ce qui vous répond Bruno Le Maire ?
05:31 Je l'imagine parce que Bruno Le Maire considère que ça coûte trop cher à la nation.
05:35 Mais en tous les cas, nous on considère...
05:36 Ce serait quoi ce chèque alimentaire ? Ce serait un chèque qui serait ciblé ?
05:40 On ne pourrait pas acheter n'importe quoi avec ? Uniquement des produits français ?
05:42 Des produits bio, par exemple ?
05:44 Bien sûr, des produits...
05:45 Dans votre tête, c'est quoi ?
05:45 Dans notre tête, c'est de l'ordre de 1 à 3 euros par jour et pareil endroit.
05:49 Évidemment, en contrôlant que ce soit bien ciblé sur ceux qui en ont le plus besoin.
05:54 Et évidemment, sur des produits français,
05:55 puisqu'on ne va pas avec de l'argent public financer de l'alimentation, d'importation.
05:59 Après, ça peut être du bio, évidemment des produits de première nécessité,
06:03 des choses qui vont permettre aux gens de pouvoir s'en sortir dans le contexte difficile qu'ils vivent.
06:07 Vous évoquez le bio, l'objectif de 18% pour la France en 2030 de surface convertie au bio.
06:12 Est-ce qu'on va y arriver ?
06:13 Écoutez...
06:13 Vu le contexte actuel ?
06:15 Je ne sais pas si on y arrivera.
06:16 La première chose dont je pense qu'il est urgent d'agir,
06:20 c'est aider les producteurs bio qui sont en ce moment dans une difficulté majeure.
06:24 Comment ?
06:25 Eh bien, par un plan massif.
06:26 On l'a fait dans d'autres...
06:27 Le gouvernement l'a fait quand il s'est agi d'aider les viticulteurs après le gel
06:30 ou d'aider les producteurs porcins en pleine crise.
06:33 On doit aider le bio et le projet qui a été annoncé d'une dizaine de millions d'euros
06:36 n'est pas à la hauteur de l'enjeu.
06:37 Donc, avant de viser l'objectif de 18%,
06:40 sauvons déjà les entreprises qui en ce moment sont dans une difficulté majeure.
06:43 Il faut bien comprendre, sans le plan d'aide,
06:44 vous dites les 18%, on n'y arrivera pas, personne n'ira au bio.
06:47 Mais ça n'est pas possible.
06:48 Il faut pouvoir...
06:50 Évidemment, je vous ai dit, on est de l'ordre de 10%.
06:53 Si on veut atteindre cet objectif, il faut que les produits se vendent.
06:56 Il faut que le consommateur achète ses produits.
06:59 Or, plus vert, c'est plus cher.
07:01 Les produits bio valent plus cher.
07:03 Et vous nous avez rappelé que le contexte inflationniste
07:06 ne permettait pas toujours d'atteindre l'objectif.
07:07 Donc, corrélons le marché à la demande.
07:10 Faisons en sorte de sortir les entreprises,
07:13 les agriculteurs qui produisent en agriculture biologique
07:16 de la panade dans laquelle ils sont, avec un plan massif.
07:19 Et ensuite, on pourra se fixer des objectifs ambitieux.
07:21 Et ça, pour bien comprendre, l'Europe le permet ?
07:22 L'Europe ne va pas dire "c'est de la distorsion,
07:24 vous aidez des secteurs, il faut rembourser",
07:26 comme ça a été le cas par le moment ?
07:27 Non, l'Europe permet d'aider dans des situations de crise.
07:30 On peut le faire aussi sur le plan national, dans un certain domaine.
07:33 Et c'est ce que nous demandons très clairement
07:34 pour les producteurs en agriculture biologique.
07:35 10 millions, ça ne suffit pas en un mot.
07:37 Il vous faut combien, d'après vous ?
07:38 Vous avez chiffré ?
07:39 Il faut l'estimer, non ?
07:40 Les chiffres ne sont pas ressortis,
07:41 mais c'est de l'ordre de 50 à 100 millions, rapidement.
07:44 5 à 10 fois plus que ce qui est mis sur la table ?
07:46 Absolument, mais on a été capable de sortir
07:48 entre près de 300 millions pour les viticulteurs il y a deux ans,
07:51 230 millions pour les producteurs, pour ça, l'année dernière.
07:54 Encore une fois, si on veut une agriculture biologique de proximité,
07:57 et l'objectif, ce n'est pas d'importer des produits bio,
08:00 c'est de les faire chez nous, avec une demande sociétale,
08:03 mais en ce moment, une crise majeure dans ce domaine.
08:05 Arnaud Rousseau, vous restez avec nous, nouveau président de la FNSEA,
08:08 on est au lendemain de votre désignation.
08:10 On va parler de la situation qui menace pour cet été la sécheresse,
08:13 avec des neppes phréatiques qui sont déjà à des niveaux bas, à très bas.
08:16 À 8h41, d'abord le Fil info avec Elia Bergel.
08:19 - Quelle sera l'avis du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites ?
08:24 Réponse ce soir, 18h, une centaine de rassemblements prévus partout en France
08:29 pour cette journée décisive.
08:30 Les manifestations sont interdites jusqu'à demain matin
08:33 aux abords du Conseil constitutionnel.
08:35 Les sages se prononcent également sur le référendum d'initiatives partagées,
08:39 porté par la gauche.
08:41 Un des deux opposants au projet de méga-bassines,
08:44 blessé pendant les affrontements de Saint-Sauline dans les Deux-Sèvres,
08:47 fin mars et sorti de l'hôpital.
08:48 Son pronostic vital était engagé un temps.
08:51 Un autre homme de 32 ans et lui toujours dans le coma sans amélioration.
08:56 En Savoie, quatre skieurs italiens ont été emportés par une avalanche hier en août.
09:00 Tarentès, l'un d'entre eux a réussi à s'en sortir,
09:03 mais trois sont toujours portés disparus selon un bilan provisoire.
09:07 Le week-end de dernier, six personnes sont mortes dans une avalanche en Haute-Savoie.
09:10 Le foot de partout, hier soir entre l'EGC Nice et Balles,
09:13 pour le quart de finale Allée de la Ligue Europe à Conférence.
09:16 Les niçois joueront leur place en demi la semaine prochaine à domicile.
09:20 Toujours avec Arnaud Rousseau, nouveau président de la FNSEA,
09:33 le premier syndicat agricole.
09:36 Vous avez vous en fait une double cascade puisque vous êtes producteur,
09:38 vous êtes agriculteur, vous faites du colza, du tournesol, du blé, de la betterave et du maïs.
09:43 Vous êtes aussi transformateur puisque vous présidez un groupe,
09:46 le groupe Avril, que le grand public connaît plutôt par ses marques d'huile,
09:50 les marques par exemple Le Sueur et Puget.
09:52 On parlait de Bruno Le Maire, ministre de l'Économie,
09:54 il dit "mais moi je vois que les prix baissent".
09:56 Il dit "l'énergie s'abaisse, le blé s'abaisse, le fret maritime s'abaisse".
10:00 Est-ce que ça veut dire que sur les produits de base, les pâtes faites à base de blé,
10:04 les huiles, éventuellement le sucre, est-ce que ces prix-là peuvent baisser ?
10:09 Ces prix-là pourront baisser et c'est l'objectif
10:12 à partir du moment où l'ensemble des maillons de la filière,
10:15 que ce soit le producteur, le transformateur,
10:18 aura les moyens de répercuter ces baisses.
10:22 Ce qui est sûr, et c'est pour ça que je vous parlais des indicateurs de production,
10:25 c'est qu'il faut objectiver cette baisse.
10:27 Le coût de l'énergie...
10:28 Ça veut dire que Bruno Le Maire ne regarde pas les bons indicateurs ?
10:30 Quand il dit "ça baisse, il faut que les prix baissent aussi" ?
10:31 Je pense que Bruno Le Maire souhaite que la pression soit mise
10:34 pour accompagner la baisse qu'on est en train d'observer,
10:37 mais dont je vous dis qu'au moment où on se parle,
10:39 elle n'est pas objectivée dans les chiffres des entreprises.
10:43 Maintenant, évidemment, notre objectif, c'est d'accompagner ces coûts de production
10:47 et de faire en sorte que, dans le cadre contractuel
10:49 qui unit les transformateurs et les distributeurs,
10:52 les clauses puissent se mettre en place.
10:53 Et donc, quand ça monte, pouvoir accompagner la hausse,
10:55 et quand ça baisse, pouvoir accompagner la baisse.
10:57 Donc pour les Français qui nous écoutent, qui sont impatients,
10:58 vous dites "ça va baisser".
10:59 Alors, pas tout de suite, mais il y a de l'espoir pour la fin de l'année,
11:03 peut-être pour le milieu d'année ?
11:04 Il peut y avoir de l'espoir pour la fin de l'année,
11:06 pour autant, encore une fois, que les sujets qui concernent les salaires,
11:09 qui concernent l'énergie, le packaging, les transports,
11:13 tout ça, soit accompagné.
11:14 Ce que je voudrais dire, c'est que une agriculture sans valeur,
11:17 c'est une agriculture sans saveur.
11:18 Et que si on veut conserver de la production en France
11:22 et de la transformation en France,
11:23 et nos produits agricoles ont besoin d'être transformés,
11:26 la brique de lait, le paquet de farine ou le kilo de sucre
11:29 n'arrivent pas comme ça dans la cuisine des Français sans une transformation.
11:32 Si on veut obtenir ça, il faut qu'on garde de l'activité en France,
11:35 ou alors on importera.
11:37 Et donc, faisons le pari que la baisse des prix
11:39 devrait s'enregistrer dans les mois qui viennent,
11:41 mais encore une fois, les indicateurs aujourd'hui que nous regardons
11:44 ne mesurent pas cette baisse.
11:46 Les discussions vont reprendre quand ?
11:47 Entre industriels, distributeurs, producteurs ?
11:49 Et Bruno Le Maire voudrait que ça aille plus vite.
11:51 J'imagine dans les mois qui viennent, mais là encore,
11:53 les relations entre les distributeurs et les transformateurs
11:56 font l'objet d'accords contractuels.
11:58 Je ne connais pas les contrats de tout le monde,
12:00 j'imagine que dans les semaines et les mois qui viennent,
12:01 les choses seront moins gardées.
12:03 L'autre actualité qui concerne notamment l'agriculture,
12:06 c'est le niveau des nappes phréatiques,
12:07 qui est bas à très bas pour 75% des nappes en France,
12:11 a expliqué hier le Bureau de recherche géologique et minière.
12:15 Ça a quelles conséquences sur les agriculteurs ?
12:17 Est-ce qu'aujourd'hui en France,
12:18 des agriculteurs, combien sont privés d'eau ?
12:23 Écoutez, d'abord, ce sujet de l'eau,
12:25 qui est un sujet en ce moment qui est devenu très clivant,
12:29 je voudrais rappeler qu'il n'y a pas d'agriculture sans eau.
12:31 On ne sait pas faire pousser des légumes,
12:34 des fruits, des végétaux, la pousse d'air pour les animaux,
12:38 on ne sait pas le faire sans eau.
12:39 L'agriculture puise 60% des ressources en eau de la France ?
12:43 Non mais l'agriculture, par définition, elle vit de l'eau,
12:47 et l'agriculture, elle ne capte pas l'eau
12:48 puisqu'elle la transforme en aliment pour les Français.
12:50 Elle ne disparaît pas cette eau ?
12:52 Évidemment, un Français qui mange une tomate ou qui mange une salade,
12:55 par définition, il a l'eau que l'agriculture a utilisée
12:58 pour lui fournir ce produit.
13:00 C'est une préoccupation, ce que vous dites sur la baisse des nappes phréatiques.
13:04 Et c'est la raison pour laquelle, en conscience,
13:06 les agriculteurs se disent que face à des mouvements de pluviométrie
13:11 de plus en plus erratiques, on a besoin de planifier
13:15 et de faire ce que la planification écologique est proposée par le gouvernement,
13:18 et notamment de stocker l'eau.
13:19 Et de le faire en responsabilité, quand l'eau est disponible,
13:23 et non pas, comme j'entends, forme de privatisation ou de captation de l'eau.
13:27 On sait que dans un certain nombre de territoires...
13:28 La référence à Sainte-Solide, notamment, dans les Deux-Sèvres,
13:30 qui concentre un certain nombre de...
13:32 Absolument. Nous, on dit, en fonction des territoires,
13:34 les besoins ne sont pas les mêmes.
13:35 On sait qu'il va pleuvoir plutôt un peu plus au nord de la Loire,
13:38 plutôt un peu moins au sud de la Garonne,
13:40 et qu'entre la Garonne et la Loire, les choses sont moins précises.
13:43 On sait aussi que s'il faut de l'eau pour l'agriculture,
13:46 il en faut évidemment pour l'ensemble de nos concitoyens,
13:48 de l'eau potable, pour le reste de l'activité économique,
13:50 et que donc la question du partage de l'eau
13:52 est une question centrale auxquelles les agriculteurs vont répondre.
13:55 On sait aussi qu'on aura besoin de participer à la sobriété.
13:59 L'agriculture le fait déjà.
14:00 Le fait déjà depuis des années.
14:02 Avec un mètre cube d'eau aujourd'hui,
14:04 on fabrique 30% de plus d'alimentation qu'il y a 15 ans.
14:08 Donc on est sur cette activité-là.
14:10 L'agriculture n'ignore pas que le changement climatique en route
14:14 va être un changement majeur dans ses pratiques.
14:17 Vous dites "l'agriculteur n'est pas climatosceptique".
14:19 Je crois que je vous ai déjà entendu dire ça.
14:20 Bien entendu, tous les agriculteurs constatent que la fenaison,
14:24 les vendanges, les moissons, depuis 15 ans,
14:27 ont été avancés de l'ordre de 10 à 15 jours.
14:29 Factuellement, sur le terrain, les agriculteurs l'observent.
14:32 Quand l'eau vient à manquer, il faut privilégier qui ?
14:35 Quand il n'y a pas assez d'eau pour tout le monde.
14:36 D'abord, évidemment, la consommation d'eau potable.
14:40 Mais encore une fois, ce qui convient, ce n'est pas de constater le manque,
14:44 c'est de planifier les conditions qui permettront d'utiliser au mieux l'eau disponible.
14:49 Ce que nous disons, c'est que s'il n'y a pas d'eau,
14:52 il faudra qu'on puisse la rationner et la partager.
14:55 Mais ce qu'on constate, c'est qu'à certains moments de l'année,
14:58 et notamment l'hiver, on peut avoir des excès d'eau
15:00 et qu'on se dit que c'est bien dommage de ne pas la stocker.
15:03 Ça n'est d'ailleurs, permettez-moi d'inciter, rien de nouveau.
15:06 Quand on a fait, dans les années 60, les barrages de Serre-Ponçon,
15:10 le lac du Derr, le lac de la Forêt d'Orient,
15:12 qui permet à la Seine l'été, donc aux Parisiens, d'avoir un permanent sain flux d'eau,
15:17 ça ne posait de problème à personne.
15:18 Mais les poches d'eau étaient en abondance, ce qui n'est plus du tout le cas aujourd'hui.
15:21 Oui, mais la Seine continue à couler l'été à Paris, y compris en ce moment.
15:25 Et donc c'est bien la question du stockage qui nous est posée
15:29 et la manière d'utiliser de manière raisonnable, avec la sobriété nécessaire, l'eau disponible.
15:34 Mais on voit que l'Espagne, qui a construit beaucoup de ces retenues d'eau,
15:36 aujourd'hui ne parvient même plus à remplir suffisamment ses bassines
15:40 pour fournir suffisamment d'eau pour les agriculteurs.
15:42 Et elle traverse en ce moment aussi un épisode de sécheresse accru, l'Espagne.
15:47 Est-ce que, finalement, la solution, c'est pas changer de culture ?
15:51 Ce que sous-entend déjà Emmanuel Macron en évoquant la réorientation
15:56 du modèle de production agricole en France dans les années à venir.
16:00 C'est déjà fait, Leïla Latour, si je puis me permettre.
16:03 L'agriculture que je suis, dans ma ferme Seine-et-Marnès,
16:06 produit depuis deux ans du tournesol,
16:08 qui est une culture que mon exploitation avec mes parents et mes grands-parents n'avait jamais faite.
16:12 Et avant, sur ces parcelles, il y avait ?
16:14 Avant, il y avait du maïs, il y avait des betteraves,
16:17 que je continue à faire par ailleurs.
16:18 Mais ce que je veux dire, c'est que j'ai introduit des nouvelles cultures
16:21 dont le cycle nécessite moins d'eau.
16:24 Parce que l'agriculteur, c'est un pragmatique et qu'il voit bien ce qu'on peut faire.
16:27 Donc, il y a l'assolement, mais il y a aussi les méthodes culturales.
16:30 On sait que, par exemple, quand on fait de l'agriculture de conservation des sols,
16:34 on augmente le niveau de matière organique des sols qui permet de mieux retenir l'eau
16:38 et donc de la restituer plus facilement.
16:40 On sait que grâce à l'innovation, on pourra, avec le peu d'eau dont on dispose,
16:44 mieux la porter. Vous voyez ?
16:45 Donc, c'est un panel de solutions qui vont nous permettre,
16:47 demain, grâce à l'innovation, d'être meilleurs.
16:49 Juste pour en finir sur Saint-Sauline, est-ce que le jeu en vaut la chandelle ?
16:52 Est-ce que cette bassine agricole mérite toute cette tension,
16:56 ce niveau de tension et cette violence qu'on a vu parfois ces dernières semaines ?
16:59 Est-ce qu'il ne faudrait mieux pas, finalement, abandonner ce projet ?
17:02 Alors, je ne veux pas que Saint-Sauline soit l'alpha et l'oméga du sujet de l'eau.
17:09 Elle a été mon temps d'épingle.
17:10 Je voudrais juste rappeler que ce projet a fait l'objet d'une large concertation,
17:14 encore en début de semaine, d'une confirmation par la justice de sa pertinence.
17:19 Donc, Saint-Sauline, c'est un modèle qui est valable.
17:21 Vous dites "Saint-Sauline se fera".
17:23 Saint-Sauline se fera.
17:25 La justice vient de le rappeler.
17:27 Non, pas coûte que coûte, parce que, encore une fois,
17:30 elle correspond à un projet largement concerté,
17:33 qui permet, dans le marais Poitvin, dans ce type de modèle,
17:36 d'avoir ce type de réserve de substitution,
17:38 qui n'est pas forcément le modèle ailleurs.
17:40 Le sujet profond, ce n'est pas Saint-Sauline.
17:42 Le sujet profond, c'est comment, demain, en France,
17:45 avec globalement moins d'eau à certains endroits,
17:48 globalement plus d'eau à d'autres,
17:50 on est capable de planifier écologiquement des choses qui ont du sens
17:53 pour l'agriculture, pour le reste de nos concitoyens, pour les écosystèmes.
17:56 Vous dites "planifier écologiquement", vous vous dites écologistes ?
17:59 Mais bien sûr, les agriculteurs sont les premiers écologistes.
18:01 Mais tout le monde le sait depuis longtemps.
18:02 Mais on distingue l'écologie, qui est une science,
18:04 de l'écologie politique, qui est un mouvement politique par ailleurs.
18:07 Arnaud Rousseau, président de la FNSE, invité du 8.30.
18:09 Vous restez avec nous, 8h51.
18:11 C'est le Fil info avec Elia Bergel.
18:12 Des manifestants bloquent ce matin les grands axes d'entrée
18:16 dans Rouen. Action, coup de poing d'opposants à la réforme des retraites.
18:20 Alors que tous les regards sont braqués sur le Conseil constitutionnel,
18:24 les sages rendent leur avis sur la réforme à 18h.
18:27 Journée d'attente et de suspense du côté d'Emmanuel Macron,
18:31 selon les infos de France Info.
18:32 Le chef d'État reporte sa réunion avec les cadres de la majorité
18:36 prévue cet après-midi à lundi 15h.
18:38 Pas d'embauche jusqu'à nouvel ordre chez EDF.
18:41 L'entreprise gèle les recrutements en raison de pertes record l'an dernier.
18:46 Un jeune homme de 21 ans arrêté aux États-Unis dans l'enquête
18:49 sur la fuite de documents confidentiels.
18:51 Le Pentagone assure que l'affaire pose un risque très grave
18:54 pour la sécurité nationale.
18:56 Le suspect est un employé de la garde nationale aérienne.
18:59 Novak Djokovic chute dès les huitièmes de finale
19:02 au Masters 1000 de Monte Carlo.
19:03 Le Serbe pourtant favori, battu hier en 3-7 par l'Italien Lorenzo Muzetti.
19:09 France Info.
19:12 Le 8-30, France Info.
19:15 Néil Halatrous, Laurent Sénéchal.
19:18 Arnaud Rousseau, président écologiste de la FNSEA,
19:21 le premier syndicat agricole.
19:22 On parlait de la question de l'eau.
19:24 La question de la qualité de l'eau s'est posée ces dernières semaines
19:27 avec l'utilisation des phytosanitaires.
19:30 On en a trouvé dans l'eau potable un phytosanitaire interdit
19:33 depuis 2019 et qu'on ne cherchait pas jusqu'à présent,
19:37 qu'on trouve encore.
19:38 En l'occurrence, comment vous expliquez
19:40 que ces pesticides se trouvent dans l'eau potable ?
19:44 Alors d'abord, je voudrais, peut-être avant d'attaquer le sujet,
19:47 revenir sur le sujet des pesticides,
19:48 puisqu'aussi là, on a du mal à avoir une vision claire sur le sujet.
19:54 Nous, ce qu'on porte à la FNSEA,
19:56 c'est le fait qu'il n'y ait pas d'interdiction
19:58 d'utilisation de molécules sans solution alternative.
20:00 Y compris quand ce sont des molécules,
20:01 là je parle du S-méthylachlor,
20:04 substance cancérigène suspectée au niveau européen.
20:07 On va faire en sorte de pouvoir se passer de toutes les molécules
20:10 qui posent un problème à la société.
20:12 Nous ne sommes pas, nous, les agriculteurs en dehors de la société.
20:14 Nous disons en revanche...
20:15 Vous êtes même, on pourrait dire, les premières victimes
20:17 de l'utilisation de ces pesticides.
20:19 Mais c'est la raison pour laquelle, encore une fois,
20:21 il faut planifier écologiquement les sujets qui vont nous permettre,
20:24 dans un monde ouvert,
20:25 de faire en sorte qu'on continue à produire pour nourrir en France
20:30 et faire en sorte qu'on apporte toutes les garanties
20:33 sur l'innoquité de la manière dont on produit.
20:35 Mais pourquoi ça prend autant de temps ?
20:37 Je vous pose la question autrement,
20:38 parce que ces eaux, elles sont polluées, de fait.
20:40 Vous savez, les eaux, on retrouve aujourd'hui à peu près
20:44 tout ce qui est utilisé par le consommateur dans l'eau.
20:47 On retrouve des pesticides,
20:48 mais on retrouve aussi de l'oestrogène, par exemple,
20:51 qui est le fruit de la contraception féminine.
20:53 On retrouve tout un tas de produits de l'industrie.
20:56 Le sujet, c'est comment, demain, on est plus performant
21:01 sur le plan environnemental et comment on le planifie.
21:04 Et c'est la méthode qu'on a souhaité mettre en place
21:06 avec la Première Ministre, qui consiste à dire,
21:08 faisons le point des molécules qu'on a besoin d'abandonner,
21:12 regardons ce que pour faire en termes de recherche et d'innovation,
21:15 pour faire en sorte que demain, l'agriculture continue à produire
21:17 et surtout, qu'on renouvelle les générations,
21:20 qu'on permette à des jeunes, demain,
21:22 de venir s'engager dans ce métier qui va avoir un fort renouvellement.
21:25 Je vous pose la question encore différemment.
21:27 Pourquoi est-ce qu'on a à tout prix besoin de ces pesticides
21:30 alors qu'on sait qu'ils favorisent les cancers ?
21:32 Parce que si on ne produit plus demain en France,
21:35 on importera de l'alimentation qui utilise des produits
21:39 dont on ne veut pas en France, dans des conditions
21:42 qui ne sont ni notre modèle social, ni notre qualité,
21:45 et qu'on détruira l'agriculture française.
21:46 Donc c'est la souveraineté alimentaire avant la santé ?
21:49 Pas du tout, c'est l'un et l'autre.
21:51 Et d'ailleurs, on ne peut pas départir les deux.
21:53 Les produits qui, aujourd'hui, sont retrouvés dans l'eau
21:56 seront à terme retirés.
21:58 Je dis à terme, parce que là encore...
21:59 Ils sont déjà retirés.
22:00 Non, le S-méthylachlore, au moment où on se parle,
22:02 n'est pas retiré.
22:03 Et c'est la raison pour laquelle...
22:04 La CESS voulait le retirer.
22:05 Oui.
22:06 L'Union Européenne dit d'attendre encore un an,
22:08 et finalement le gouvernement a préféré choisir la voie européenne.
22:10 Vous avez compris que l'enjeu pour l'agriculteur,
22:13 c'est de continuer à produire une alimentation de qualité
22:15 parmi les plus durables pour le consommateur français.
22:17 Et je veux dire à vos auditeurs que quand ils consomment français,
22:20 ils ont de ce qui se fait de mieux sur la planète.
22:23 Qu'il y a des efforts à faire en termes de pesticides,
22:26 en termes de méthodes de production,
22:27 qu'on est prêt à le faire,
22:28 mais que tout ça ne se fait pas du jour au lendemain.
22:30 Quand on mange français, on mange moins de pesticides que quand on mange...
22:32 En tous les cas, on mange clairement une alimentation
22:36 bien supérieure en qualité,
22:37 que quand elle est importée.
22:38 Il suffit pour ça de voyager ou de regarder un certain nombre de reportages,
22:41 quand vous voyez ce qui se fait en Chine,
22:42 quand vous regardez ce qui se fait en Russie.
22:44 Alors, je peux vous dire que les agriculteurs français
22:45 sont très fiers de ce qu'ils produisent.
22:46 Mais on est aussi des champions européens des pesticides.
22:48 Ça n'est pas exact, pardonnez-moi.
22:50 Et on a bien diminué.
22:52 Alors, évidemment, en volume, on peut le regarder comme ça,
22:54 parce que l'agriculture est le plus gros producteur agricole européen.
22:58 Mais quand on regarde à l'échelle ramenée à la tonne utilisée,
23:03 on est neuvième en Europe et on a diminué, si je peux dire, dans l'échelle.
23:07 Mais encore une fois,
23:09 essayons d'être pragmatiques autour de cette question.
23:12 L'agriculture a déjà entamé largement,
23:14 et regardons ce qui a été fait depuis 15 ans,
23:16 les progrès en la matière.
23:18 Regardons comment on peut planifier
23:20 l'assortie potentielle des pesticides,
23:23 que les agriculteurs seraient prêts à ne plus utiliser,
23:25 pour peu qu'ils aient des alternatives.
23:27 Nous ne voulons pas d'interdiction sans solution,
23:29 parce que sinon ce sera moins de production.
23:31 Et si on ne produit pas, on ne nourrit pas en France et on importera.
23:35 Et ça, on ne le veut pas.
23:36 Arnaud Rousseau, depuis bientôt 20 minutes,
23:39 on parle d'augmentation des prix, des Français qui se privent.
23:41 On parle de l'eau qui manque, y compris pour irriguer des parcelles agricoles,
23:46 de ces pesticides que l'Europe, de toute façon,
23:48 veut grandement contenir à l'échéance 2030.
23:52 On se dit au fond, l'agriculture de demain, elle ressemble à quoi ?
23:55 Pas de pesticides, peu d'eau,
23:58 mais quand même des produits qui coûtent un peu plus cher
24:00 que ce à quoi on a droit aujourd'hui ?
24:03 L'agriculture de demain, elle contiendra, est une solution pour notre pays.
24:06 Et d'ailleurs, dans les projets qu'on porte,
24:08 on veut rediscuter d'un pacte avec la société.
24:10 C'est ce qui est porté dans le pacte pour la loi d'orientation agricole
24:13 que le gouvernement travaille en ce moment.
24:15 De l'agriculture comme une citadelle à siéger.
24:17 Oui, parce que moi, je veux expliquer aux Français,
24:20 je veux expliquer à l'ensemble de nos compatriotes
24:22 que les agriculteurs, encore une fois, ils veulent bien faire.
24:26 Ils veulent continuer à faire vivre leurs exploitations
24:28 qui sont des micro-entreprises, mais qui irriguent les territoires.
24:31 Ils veulent renouveler les générations,
24:33 expliquer que ce métier a du sens
24:35 et que si demain, comme on a fait pour l'industrie
24:37 il y a une trentaine d'années, on la voit disparaître,
24:40 alors ce sera une agriculture d'importation.
24:42 Ce sera une agriculture, finalement, sans valeur et sans saveur.
24:46 Et ça, on ne le veut pas.
24:47 Pour autant, l'adaptation a commencé.
24:50 Elle va continuer et on est résolument engagés vers ça.
24:55 Les agriculteurs reprennent l'initiative à l'offensive,
24:58 veulent expliquer comment ils font.
24:59 Ils ouvrent leurs fermes, ils expliquent.
25:01 Mais encore une fois, regardons ce qui se fait ailleurs
25:04 et chacun comprendra que l'alimentation française
25:06 est parmi les meilleurs au monde.
25:09 Arnaud Rousseau, merci beaucoup.
25:10 Président de la FNSEA, invité ce matin du 8.30 de France Info.
25:13 Bonne journée à vous.