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  • 31/01/2023
Avec Robert Zuilli, psychologue clinicien, coach en entreprise, et auteur de « Mieux communiquer grâce à nos émotions », de « Comment maîtriser ses peurs ? » et de « Comprendre les émotions de nos enfants » - Éditions Mango.

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##BRIGITTE_LAHAIE-2023-01-31##
Transcription
00:00:00 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:03 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio et c'est pour
00:00:08 le plaisir de tous, en tout cas je l'espère.
00:00:11 Le plaisir ça nous met en joie et rien de mieux qu'être en joie pour se sentir heureux
00:00:16 et aller mieux.
00:00:17 Mais de quoi parle-t-on vraiment lorsqu'on évoque le plaisir ? Est-ce une sensation
00:00:22 corporelle qui nous fait du bien et qui même parfois nous entraîne jusqu'à l'orgasme
00:00:27 ou est-ce plutôt un élément intérieur qui réchauffe le cœur comme la joie ? Certains
00:00:32 pourraient dire qu'il y a plusieurs sortes de plaisir.
00:00:34 Alors je ne crois pas que le plaisir soit toujours positif pour nous quel que soit le
00:00:39 sens d'où il prend sa source mais a priori c'est quand même quelque chose qui nous
00:00:44 fait du bien parce qu'un plaisir ça peut venir d'un parfum, d'une vue merveilleuse,
00:00:49 d'un mets délicieux qu'on est en train de déguster, d'une parole valorisante, d'une
00:00:54 caresse voluptueuse ou même d'un souvenir agréable.
00:00:58 Alors c'est quoi le plaisir ? La réponse c'est dans un instant avec notre invité
00:01:03 docteur en émotions Robert Zully.
00:01:05 Mais je vous propose de venir nous raconter ce qui vous fait vraiment plaisir.
00:01:10 Et pour ça bien sûr vous témoignez en nous appelant au 0 826 300 300.
00:01:14 Bonjour Robert Zully.
00:01:15 Bonjour Brigitte.
00:01:16 Vous êtes psychologue clinicien, vous vous êtes un peu spécialisé sur les émotions,
00:01:22 vous êtes également coach en entreprise.
00:01:23 J'ai eu envie d'évoquer le plaisir aujourd'hui et vous l'avez remarqué dans mon introduction
00:01:28 j'ai passé les cinq sens en revue parce que au fond oui chaque sens peut nous apporter
00:01:33 du plaisir.
00:01:34 Oui c'est ce qu'est l'essence du plaisir c'est de passer à la fois par le corps et par l'esprit
00:01:42 et on est bien dans le registre des sensations.
00:01:43 Ce n'est pas une émotion et vous l'avez justement dit c'est-à-dire que le plaisir
00:01:48 s'associe forcément à une seule et unique émotion en général c'est la joie.
00:01:53 Et ce qui est intéressant avec le plaisir c'est qu'il est d'intensité très variable
00:01:59 et chacun d'entre nous avons des espaces de plaisir qui s'expriment très différemment
00:02:05 et donc d'aller explorer son corps c'est aussi une manière d'aller à la conquête à la
00:02:09 découverte de sa capacité à s'accorder du plaisir parce qu'il ne suffit pas de l'attendre
00:02:16 à des autres.
00:02:17 Il est important aussi de s'occuper de soi et de se faire plaisir.
00:02:20 Alors ça passe par le corps souvent, on est d'accord évidemment là-dessus Robert Zully
00:02:26 mais ça peut aussi être quelque chose qui passe par l'esprit par exemple quand on se
00:02:32 remémore un moment formidablement agréable on se fait plaisir.
00:02:37 Oui, vous l'avez évoqué justement la nostalgie peut provoquer du plaisir et elle est bien
00:02:45 associée à un souvenir puisque la nostalgie alors bizarrement c'est lié à une émotion
00:02:50 qui est la tristesse mais ça fait plaisir parce que ça nous rappelle des bons moments
00:02:53 et forcément ça ne passe pas que par le corps.
00:02:58 C'est comme la douleur, la douleur elle peut passer par le corps mais elle peut être morale.
00:03:03 Le plaisir c'est pareil, il peut être morale.
00:03:05 Oui, une rupture amoureuse ça passe pas par le corps et pourtant ça fait mal.
00:03:09 Ça peut faire mal et il peut y avoir des signaux que le corps nous envoie de cette
00:03:14 douleur.
00:03:15 Et souvent je pose la question en entreprise de l'inverse du plaisir et j'ai été frappé
00:03:21 quand j'ai commencé à étudier cette question des émotions il y a près de 20 ans maintenant.
00:03:26 C'est que 9 fois sur 10 quand je pose cette question et je la pose à vos auditeurs, si
00:03:30 vous devez nommer l'opposé du plaisir ce serait quoi ? Et bien très souvent on ne
00:03:34 trouve pas et quand je cite le mot les gens me disent "oui bien sûr" et l'inverse
00:03:41 du plaisir en fait c'est la souffrance.
00:03:43 Mais ce mot souffrance est un mot tabou alors que le mot plaisir il est rentré maintenant
00:03:51 dans les mœurs.
00:03:52 On dit facilement "je vais me faire plaisir" et ce n'est pas équivoque.
00:03:55 Par contre dire "je souffre" c'est beaucoup plus délicat et c'est ce qui fait que bien
00:04:01 souvent ce registre émotionnel est un sujet tabou.
00:04:03 Parce que parler de ses souffrances c'est beaucoup plus délicat que de partager ses
00:04:07 plaisirs même si pour certains parler de ses plaisirs ça peut être un pudique.
00:04:11 Et donc il y a un espace d'expression qui appartient à chacun d'entre nous et qu'il
00:04:16 est important d'aller explorer parce que si on ne se connecte pas à son plaisir on
00:04:20 perd des choses essentielles dans notre rapport à soi et dans notre rapport aux autres.
00:04:24 Alors je précise que jeudi avec Michel Audoul on expliquera les circuits de la douleur
00:04:30 ce qui n'est pas tout à fait la même chose que la souffrance encore je trouve.
00:04:33 Parce que même si le circuit de la souffrance et du plaisir sont les mêmes, ce n'est
00:04:41 pas tout à fait la même chose la souffrance et la douleur.
00:04:43 Je ne sais pas si vous êtes d'accord avec ça.
00:04:44 Oui parce que la douleur très souvent on la restreint au domaine physique.
00:04:51 Alors on peut avoir une douleur morale mais il y a quelque chose de plus restreint et
00:04:55 de plus fugitif dans la douleur.
00:04:57 Elle ne va pas perdurer alors que la souffrance peut perdurer.
00:05:00 Et quand elle perdure c'est là où véritablement ça fait mal.
00:05:06 Quand on voit de la souffrance en entreprise ça crée des arrêts maladie, ça crée des
00:05:10 personnes qui sont en burn out ou voir des dépressions et dans la vie privée ça peut
00:05:15 aller encore plus loin.
00:05:16 Certains vont décider de mettre fin à leur vie parce que la souffrance est devenue intolérable.
00:05:21 Alors que le plaisir intolérable, je n'en connais pas beaucoup qui me disent "oh là
00:05:25 là Robert j'ai eu un tel plaisir c'est insupportable".
00:05:27 Je vais me suicider j'ai trop de plaisir.
00:05:30 Mais est-ce qu'il y a des personnes qui sont plus aptes à avoir du plaisir, à se
00:05:40 faire plaisir ou pas ?
00:05:42 Bien sûr, ça dépend de notre capacité à nous connecter à nos émotions justement.
00:05:47 Parce que le plaisir est une conséquence d'une émotion qu'on accepte d'éprouver.
00:05:52 Mais dans éprouver il y a éprouver ressentir et éprouver ça peut nous mettre en difficulté.
00:05:59 Et c'est l'ambiguïté de la connexion à nos émotions, c'est qu'on ne sait pas
00:06:02 toujours si ça va faire du bien.
00:06:04 Et donc certains par pudeur ou par précaution ne vont pas s'accorder du plaisir.
00:06:08 D'abord parce qu'on ne sait jamais, ça peut ne pas être durable.
00:06:13 Et si ce n'est pas durable on peut mal le vivre.
00:06:15 Mais il y a aussi toutes ces tendances à penser qu'on ne le mérite pas, on ne va
00:06:22 pas manger un bon repas tout seul, il faut qu'il y ait du monde.
00:06:25 On est un peu dans une pensée judéo-chrétienne où on confond, où on fait une confusion
00:06:31 entre l'effort et la souffrance.
00:06:33 Une des conditions du plaisir c'est que son intensité varie des efforts que vous
00:06:40 avez consentis pour atteindre le plaisir.
00:06:44 Donc des plaisirs faciles comme on dit, ils ne vont pas provoquer une intensité de ce
00:06:49 plaisir fort ni durable.
00:06:51 Et certains dans la vie ont tendance à confondre effort et souffrance.
00:06:57 C'est à dire que si on ne souffre pas, on ne mérite pas son plaisir.
00:07:01 Ce qui n'est absolument pas vrai, après ça dépend de nos croyances.
00:07:06 C'est une croyance, mais certains sont incapables d'éprouver du plaisir s'ils n'ont pas
00:07:12 souffert.
00:07:13 Et c'est ce qui fait que le rapport au plaisir peut être ambigu pour chacun d'entre nous.
00:07:19 D'ailleurs ce qui est intéressant c'est qu'il n'y a pas un seul et unique plaisir.
00:07:23 J'ai identifié différentes qualités de plaisir.
00:07:26 Il y a le plaisir congruent, c'est à dire qu'il y a une cohérence entre ce qu'on
00:07:36 ressent par rapport aux efforts qu'on a fait et le plaisir qu'on en a y compris dans
00:07:40 le corps.
00:07:41 Et donc il n'y a pas de sujet, on est aligné.
00:07:42 Et puis il y a un plaisir un peu discordant, c'est quand on a fait beaucoup d'efforts
00:07:48 mais le résultat n'est pas totalement à la hauteur de ce qu'on espérait.
00:07:50 Et là il y a une petite frustration, donc le plaisir n'est pas total.
00:07:54 Et c'est là où on se dit, est-ce qu'on le mérite ?
00:07:57 Et puis il y a un troisième plaisir, qui est un plaisir paradoxal, c'est quand on
00:08:02 s'impose de souffrir.
00:08:03 Pour que ça s'arrête et que ça fasse plaisir.
00:08:07 Ça s'appelle du masochisme.
00:08:09 Bien sûr, mais c'est pour ça que j'appelle ça un plaisir paradoxal, c'est à dire atteindre
00:08:15 le plaisir à la condition d'avoir souffert.
00:08:17 Cela étant dit, il paraît qu'on a un plaisir plus fort si on s'est fait souffrir avant,
00:08:22 mais qu'est-ce qu'on fait-il sur le plan neurologique ?
00:08:24 Je n'ai pas spécialement envie d'essayer.
00:08:26 Je ne peux pas vous témoigner.
00:08:28 En préparant l'émission, je me suis dit qu'on peut se poser la question aussi, est-ce
00:08:32 que vous préférez vous faire plaisir ou qu'on vous fasse plaisir ?
00:08:36 Là, évidemment, je vais carrément dans la sexualité.
00:08:40 Robert Zwily, je sais que ce n'est pas votre domaine, mais quand même.
00:08:42 Ou c'est le domaine de tout le monde.
00:08:45 Non, on est tous des amateurs éclairés.
00:08:49 Oui, mais ça aussi, c'est ce qui est important pour nous dans notre ratio plaisir pour soi,
00:08:58 plaisir pour l'autre.
00:09:00 Chacun fixe sa limite.
00:09:01 Mais je pense que le ratio plaisir pour soi et plaisir de l'autre, le ratio plaisir pour
00:09:10 soi est souvent décuplé par le plaisir qu'on donne à l'autre.
00:09:13 Parce que ça donne du sens.
00:09:15 Parce qu'on n'est pas dans un plaisir égoïste.
00:09:17 Parce qu'on n'est pas dans un plaisir où on sacrifie l'autre sur l'autel de son propre
00:09:24 plaisir à soi.
00:09:25 C'est vrai dans la vie de tous les jours, comme dans la sexualité.
00:09:28 Et puis, il y a un plaisir qui passe par une notion qui est parfois désagréable, c'est
00:09:34 le sacrifice.
00:09:35 C'est-à-dire qu'on se dit, je vais donner, je vais donner, mais du coup, je vais me priver
00:09:42 et je vais me sacrifier.
00:09:43 Et puis, il y a ceux qui sont capables de donner et d'offrir parce que ça leur fait
00:09:49 vraiment plaisir.
00:09:50 Mais quand on se sacrifie et qu'on renonce à soi, il y a un équilibre qui est rompu
00:09:55 et qui peut nous mettre dans une posture délicate parce que ça peut devenir une quête
00:10:00 éperdue.
00:10:01 Parce que ça veut dire qu'on attend une réponse de l'autre.
00:10:03 Et si cette réponse ne vient pas, on se met en état de dépendance et on se met en souffrance
00:10:07 potentielle.
00:10:08 Et là, on veut faire plaisir à l'autre dans l'espoir d'obtenir quelque chose et donc
00:10:12 ce n'est pas gratuit.
00:10:13 C'est ça.
00:10:14 Mais vous voyez, tout ça, l'air de rien, c'est très corrélé à la manière dont
00:10:17 on a été éduqué aussi.
00:10:19 Évidemment.
00:10:20 Bon, et bien, vous allez nous dire si vous arrivez à vous faire plaisir.
00:10:24 Quels sont vos plaisirs les plus intenses ? Et si vous savez, vous accordez des petits
00:10:28 plaisirs au quotidien.
00:10:29 Et pour ça, vous nous appelez sur Sud Radio 0826 300 300.
00:10:33 C'est Marjolaine qu'on retrouve dans un instant.
00:10:35 14h16, Brigitte Lahaie, Sud Radio.
00:10:38 Avec Robert Zwily, on se fait plaisir pendant ces deux heures et avec vous, bien sûr.
00:10:43 Enfin, j'espère en tout cas.
00:10:44 Bonjour Marjolaine.
00:10:45 Bonjour Brigitte.
00:10:46 Bonjour Robert Zwily.
00:10:47 Merci de m'accueillir.
00:10:48 Merci à vous de témoigner.
00:10:49 Alors, un peu débordée Marjolaine.
00:10:50 C'est difficile de se faire plaisir quand on est débordé ?
00:10:57 Oui, non, oui.
00:11:00 Moi, j'arrive à me faire plaisir sur le plan émotionnel, solitaire, mais pas sur
00:11:08 le plan partage.
00:11:09 J'arrive à séparer les choses.
00:11:13 Et le plus important pour moi, c'est d'être bien dans mon corps et dans mon esprit.
00:11:17 Du coup, le métier que je fais déjà, c'est du plaisir.
00:11:22 Même si ça ne l'a pas toujours été, parce que j'ai su mettre de côté mon plaisir
00:11:28 pour atteindre le but familial.
00:11:32 Un objectif.
00:11:33 Voilà, un objectif.
00:11:34 Oui, tout à fait.
00:11:35 Mais ça, déjà, c'est important, ce que vous êtes en train de dire, surtout aujourd'hui
00:11:39 où on est quand même dans une journée de grève.
00:11:42 Faire un métier qui nous fait plaisir, c'est quand même déjà un atout formidable.
00:11:48 Rare, je ne sais pas, mais c'est précieux.
00:11:50 Et quand on est capable d'avoir du plaisir quand on fait son travail, ça change nos
00:11:55 rapports aux autres et ça change notre rapport à la tâche.
00:11:58 Si je vais au travail le matin en ayant aucun plaisir, tout ce qui est compliqué, ça va
00:12:02 me paraître non seulement fastidieux, mais pénible.
00:12:05 Si j'ai du plaisir et que j'ai une tâche ingrate à un moment donné à faire, je vais
00:12:09 la prendre avec plus de légèreté.
00:12:10 Et c'est vraiment ce rapport qui est très intéressant entre la manière dont nous vivons
00:12:15 les choses et ce que nous avons réellement à faire.
00:12:18 Et c'est très étonnant de voir que certains qui vont faire le même métier le vivent
00:12:22 de manière extrêmement pénible alors que d'autres se réjouissent.
00:12:25 Donc ça n'a rien à voir avec le métier.
00:12:28 J'ai fait plusieurs étapes dans ma vie et j'ai su mettre de côté mon plaisir travail
00:12:37 pour gagner ma vie, avoir le côté salarié, avoir des vacances et ne pas être dépendant
00:12:45 de mon travail comme la respiration.
00:12:49 C'était un calcul, vous voulez dire ?
00:12:52 Oui.
00:12:53 Un investissement en fait.
00:12:54 J'ai tout calculé.
00:12:55 Ma vie est un long calcul de bonheur.
00:13:01 Pour me rendre heureuse, j'ai été obligée de calculer.
00:13:06 C'est comme ça.
00:13:07 Je suis très terre à terre, je suis terrienne et j'avais besoin de ça pour pouvoir exister
00:13:12 et pour pouvoir avancer.
00:13:14 C'est comme un statut ?
00:13:17 Oui. Alors moi j'ai commencé en tant que danseuse, donc je n'ai pas fait d'études.
00:13:22 J'ai été très vite déscolarisée parce que je n'y arrivais pas et j'ai eu la chance
00:13:27 de réussir dans la danse.
00:13:29 J'ai pu évoluer en tant que danseuse dans les théâtres de France.
00:13:32 Après j'ai été auto-entrepreneur intermittente du spectacle parce que j'ai monté ma troupe
00:13:39 mais en restant intermittente.
00:13:41 Je vendais mes spectacles, je créais mes costumes, je faisais des chorégraphies.
00:13:45 Tout ça c'était du plaisir quand même.
00:13:47 Tout ça c'était que du plaisir.
00:13:50 Très égoïste mais plaisir.
00:13:52 Pourquoi rajouter le mot égoïste ? C'est là où on retombe dans la culture judéo-chrétienne.
00:13:59 Pourquoi égoïste ? Non, non, non, pas du tout.
00:14:02 Moi je ne le prends pas comme ça.
00:14:03 Pourquoi égoïste ? Parce que j'étais seule.
00:14:07 Parce que personne ne serait capable d'accepter ça.
00:14:10 En fait, moi j'ai essayé de me mettre en couple.
00:14:14 Qu'est-ce que vous en savez ? Non, non, mais là vous avez des idées reçues qui sont
00:14:17 fausses.
00:14:18 Non, non, j'ai essayé.
00:14:19 J'ai essayé.
00:14:20 Vous avez essayé mais...
00:14:21 J'ai essayé et à chaque fois ça mettait en porte à faux mon couple parce que je pensais
00:14:26 qu'à moi.
00:14:27 Je pensais qu'à ma carrière.
00:14:29 Non, vous mettiez votre métier avant l'autre et l'autre ne le supportait pas.
00:14:33 Mais il y a des hommes qui supporteraient.
00:14:35 Oui.
00:14:36 Je ne suis pas tombée sur les mots.
00:14:38 Vous voyez, c'est plutôt ça.
00:14:39 Que dire que c'est impossible, ce n'est pas parce que vous ne l'avez pas réussi que
00:14:42 c'est forcément impossible.
00:14:43 D'accord.
00:14:44 Parce que sinon, tous ceux à qui on ne dirait pas que c'est impossible ne parviendraient
00:14:49 pas à faire des choses magiques.
00:14:51 En tant que femme...
00:14:52 Mais c'est là où on voit la puissance de la croyance, Marjolaine.
00:14:55 Parce que vous étiez dans cette croyance que de toute façon aucun homme ne pourrait
00:14:58 supporter votre façon de vivre.
00:15:02 Vos priorités.
00:15:03 Essayez, essayez.
00:15:04 Oui, mais comme vous aviez cette croyance, vous n'avez pas vraiment essayé.
00:15:08 En tout cas, vous avez essayé.
00:15:09 C'est le risque.
00:15:10 C'est très souvent le cas et c'est vraiment important que les autres l'entendent.
00:15:15 Quand on a une croyance très forte, comme par hasard, on a besoin de montrer que notre
00:15:21 croyance est juste.
00:15:22 Oui, c'est auto-réalisateur.
00:15:23 D'accord, d'accord.
00:15:24 Et en fait, du coup, comme je n'ai pas trouvé l'homme qui accepte ma passion, je me suis
00:15:31 transformée dans quelqu'un qui était la femme idéale pour trouver l'homme qui pourrait
00:15:40 combler le manque de vie de famille, tout simplement.
00:15:44 Alors, c'est sûr qu'après, bien sûr, j'ai le retour d'un médaille puisque je ne suis
00:15:48 pas moi.
00:15:49 Je suis quelqu'un qui est devenu une autre.
00:15:53 Et donc, c'était quoi l'objectif ? D'avoir des enfants, je suppose ?
00:15:57 Oui, surtout d'avoir un mari pour faire des enfants.
00:16:01 Parce que je ne voulais pas avoir… le problème qui arrive, je suis tombée enceinte malgré
00:16:10 moi sans amour.
00:16:12 Et ça, j'ai refusé.
00:16:14 Je n'ai pas voulu porter une grossesse d'un enfant non désiré de l'autre.
00:16:19 Donc du coup, j'ai préféré interrompre la grossesse.
00:16:22 Et donc du coup, je n'ai pas voulu faire un enfant toute seule.
00:16:26 J'ai voulu faire un enfant avec quelqu'un et faire une famille, tout simplement.
00:16:32 Le truc normal pour moi.
00:16:34 C'était normal.
00:16:35 Vous voyez, Marjolaine, là aussi, je vais réagir sur les mots parce que je ne sais
00:16:42 pas pourquoi, mais tellement ça a de l'importance.
00:16:43 Vous dites faire un enfant, etc.
00:16:47 Je pense qu'il faudrait qu'on apprenne aux femmes et aux hommes d'ailleurs à dire
00:16:53 je voulais être mère ou être père.
00:16:57 Et on avancera peut-être parce qu'on met trop l'enfant finalement sur…
00:17:02 Parce que moi, je crois que si vous voulez être mère, même si c'est un enfant qui
00:17:06 n'a pas été désiré, vous serez une très bonne mère.
00:17:09 Je ne voulais pas qu'il n'ait pas de père.
00:17:13 Oui, j'entends bien.
00:17:15 Moi, j'ai vécu avec ma mère qui n'a pas eu de père et mon père qui n'a pas eu
00:17:18 de père.
00:17:19 C'est insupportable.
00:17:20 Bizarrement, ça vous arrive.
00:17:23 C'est fou, le destin.
00:17:26 Oui, tout à fait.
00:17:27 Et puis en plus, ma mère était la première à dire t'inquiète pas, on t'aidera,
00:17:30 on s'occupera.
00:17:31 Mais dans ma tête, c'était impossible, inconcevable.
00:17:35 Répétez le schéma féminin.
00:17:36 Non, parce que ma mère, elle a tellement… Elle a pleuré devant nous pour ça.
00:17:44 Cherchait son père jusqu'à la fin de sa vie, jusqu'à ses 78 ans.
00:17:48 Et même quand elle a fermé les yeux, elle a dit je vais peut-être le retrouver.
00:17:51 Oui, mais vous avez raison.
00:17:55 Ce n'est pas simple pour des enfants qui ne connaissent pas leur père.
00:17:58 Mais en même temps, parallèlement, il y a des enfants qui ne connaissent pas leur
00:18:01 père et qui ont…
00:18:02 Une très belle vie.
00:18:03 Vous voyez, il faut faire attention à toutes ces croyances qui nous emprisonnent finalement
00:18:09 et qui nous empêchent peut-être justement de vivre la vie comme elle vient et donc
00:18:15 avec le plaisir que ça peut apporter.
00:18:17 Et vous en êtes où, Marjolaine, du coup, aujourd'hui ?
00:18:19 Je suis toujours en couple.
00:18:21 J'ai arrêté le métier qui était un sacerdote et j'ai repris mon métier, alors pas danseuse,
00:18:29 mais professeure de danse dans un conservatoire, contre le gré de mon mari.
00:18:33 J'ai réussi, j'ai mis trois ans à trouver le poste un peu de mes rêves, à côté de
00:18:41 chez moi.
00:18:42 Mais pourquoi il ne voulait pas votre mari ?
00:18:44 Il ne m'a pas dit texto, mais c'est quand j'ai pris le poste, que j'ai signé le
00:18:50 contraint, où là, il a eu un accident de moto.
00:18:53 Et j'ai compris en fait.
00:18:55 C'est vraiment l'accident de moto qui m'a fait comprendre.
00:18:58 Qu'est-ce que vous avez compris alors ?
00:19:01 C'est là où vous avez compris qu'il ne voulait pas ?
00:19:03 Oui, parce qu'il est motard.
00:19:06 Il est motard, il a eu un accident de scooter à 20 mètres de la maison à 30 à l'heure.
00:19:10 En tout cas, c'est le sens que vous avez mis à cet accident.
00:19:15 Voilà, c'est ça.
00:19:16 Mais c'est surtout qu'il n'a pas voulu retravailler pendant six mois, alors qu'il
00:19:19 n'avait pas grand chose entre parentels.
00:19:21 Même si pour lui, c'était inacceptable que quelqu'un refuse une priorité, etc.
00:19:27 Mais en fait, il a voulu s'occuper de ses enfants parce que moi, je n'étais plus là
00:19:31 le soir.
00:19:32 Alors qu'avant, j'étais là tous les soirs.
00:19:34 D'accord, donc c'est qu'il ne voulait pas que les enfants n'aient pas leur maman
00:19:37 là tous les soirs, c'est ça ?
00:19:38 Oui, il ne voulait pas qu'on prenne une nounou.
00:19:41 Voilà, il voulait que...
00:19:42 D'accord, c'est en ça que vous avez compris qu'il ne vous l'avait pas envie que vous
00:19:45 retravailliez plus ?
00:19:46 Oui, mais après il l'a dit.
00:19:47 De toute façon, voilà, je gagnais moins.
00:19:50 Il a même dit "je pense qu'à moi".
00:19:55 Lui ?
00:19:56 Oui, il a dit "je pense qu'à moi".
00:19:59 Que vous, vous ne pensez qu'à vous.
00:20:02 Voilà, c'est ça.
00:20:03 Tu ne penses pas à la famille, tu penses qu'à toi.
00:20:06 Et donc du coup, il a même changé de poste.
00:20:09 Mais vous savez, Marjolaine, c'est à vous de juger si vous êtes égoïste ou pas.
00:20:13 Ce n'est pas lui ni les autres.
00:20:15 Je crois que c'est ça qu'on peut vous dire quand même, parce qu'on l'entend ce mot
00:20:18 tout au long de votre témoignage.
00:20:20 Et devant les enfants, tout ça.
00:20:22 Merci Marjolaine, en tout cas, de ce témoignage.
00:20:25 Ça commence fort.
00:20:26 Vous nous avez fait plaisir.
00:20:28 Merci, oui.
00:20:29 Allez, on va faire une petite pause.
00:20:32 On vous invite à nous raconter si vous savez vous faire plaisir, si vous faites un métier
00:20:35 qui vous fait plaisir, si vous aimez le plaisir, si vous savez en donner du plaisir.
00:20:39 0 826 300 300.
00:20:41 Et dans un instant, on retrouve notre sexy news.
00:20:44 Swazik Belin.
00:20:45 Eh bien, Robert Zuli, pour le plaisir des auditeurs, nous accueillons Swazik Belin.
00:20:54 Bonjour Swazik.
00:20:55 Bonjour.
00:20:56 Un peu, beaucoup, à la folie.
00:20:58 C'est ça, vous allez voir.
00:20:59 Selon l'OMS, en 2019, une personne sur huit dans le monde présentait des troubles mentaux,
00:21:06 anxieux, dépressifs.
00:21:07 Oui, c'est un peu moins sympa que ce que vous imaginez.
00:21:09 Oui, une personne sur huit, c'est beaucoup.
00:21:11 Oui, une personne sur huit, soit, petit calcul, 970 millions de personnes.
00:21:15 Évidemment, nous l'avons rappelé dans certaines de vos émissions, Brigitte, le nombre de
00:21:18 personnes atteintes de troubles a augmenté du fait de la Covid-19.
00:21:21 Le docteur Damasio parlait même de dépression spécifique à la Covid, une hausse qui se
00:21:26 situe entre 25 et 30%.
00:21:28 Alors, ce que nous précise également l'OMS, c'est que l'on a tendance à oublier, cela
00:21:32 se soigne.
00:21:33 Il y a des outils de prévention et des traitements tout à fait efficaces, mais c'est un problème
00:21:37 d'accès à ces traitements qui se posent et de vie avec ces mêmes traitements qui
00:21:40 peuvent, qui ont souvent un impact sur le corps, sur les relations et sur l'intimité
00:21:44 notamment.
00:21:45 Et puis, il y a cette stigmatisation évidente, cette récupération de la maladie mentale,
00:21:49 cette image assez romantique qu'on lui colle et qui a été véhiculée par le cinéma,
00:21:53 l'art de façon plus générale, la littérature aussi.
00:21:56 Les causes d'Hitchcock, à Shining, de Kubrick, à Shutter Island, de Scorsese ou à Vol au-dessus
00:22:01 d'un nid de coucou de Fordman, les éditions Harper Collins Poche, le voici, le voilà,
00:22:07 ont sorti cet ouvrage un peu beaucoup à la folie, préfacé par Gringe et qui comporte
00:22:13 9 nouvelles d'auteurs et d'autrices reconnues, un livre qui est un geste pour briser le tabou
00:22:18 de la santé mentale, pardon, c'est estampillé sur la couverture, un petit livre à 5 euros
00:22:23 et les bénéfices seront reversés à l'UNAFAM pour soutenir les familles touchées par les troubles psychiques.
00:22:28 Alors l'UNAFAM, c'est l'Union Nationale de Familles et Amis de Personnes Malades et/ou Handicapées Psychiques.
00:22:35 Ils présentent aussi leurs chiffres, des chiffres français que je vais vous donner.
00:22:40 Plus de 3 millions de personnes vivent avec des troubles psychiques sévères et 4,5 millions
00:22:45 de personnes les accompagnent au quotidien, soit 7,5 millions de personnes en France.
00:22:49 - On est un peu en dessous de la moyenne du monde, ça fait même pas 5% puisqu'on est 68 millions de Français,
00:22:56 donc c'est plutôt cocorico, hein, envers une... - Vous essayez de voir le positif, c'est vrai, vous avez raison.
00:23:01 - Oui, moi c'est ma nature, hein. - Mais bon, ça fait quand même 7,5 millions de personnes en France
00:23:05 qui vivent avec la maladie mentale de façon plus ou moins impliquée, parce que je compte les proches.
00:23:09 Cet entourage est essentiel, il faut savoir que dès les années 60, les asiles ferment massivement
00:23:15 et les malades sont davantage suivis à domicile, soignés par leur entourage, un entourage dont il subit aussi
00:23:20 par ricochet cette stigmatisation, qui peut en témoigner du moins. Dans les 9 nouvelles de ce recueil,
00:23:24 le fil conducteur est l'invisible. Alors Gringe, c'est le préfacier, de son vrai nom, Guillaume Tranchant,
00:23:30 il avait publié un livre puissant sur son frère Thibault diagnostiqué schizophrène.
00:23:35 Il est cet entourage, je mets des guillemets, et c'est avec une préface poignante qu'il ouvre le bal.
00:23:40 Je lui ai posé la question de la stigmatisation, y a-t-il quelque chose de plus lourd à porter,
00:23:44 de moins acceptable lorsqu'il est question d'handicap mental, plutôt que d'handicap physique ? On l'écoute.
00:23:49 Je n'ai pas le sentiment que le handicap physique soit mieux accepté que la maladie mentale.
00:23:53 De la même manière que les infrastructures dans nos villes ne disposent pas toujours de toutes les facilités
00:23:58 d'accès pour les personnes à mobilité réduite, par exemple, on détourne encore souvent le regard face à une personne en fauteuil.
00:24:04 C'est mon sentiment. Je n'ai pas l'impression que les mentalités bougent beaucoup de ce côté-là.
00:24:08 La différence avec la maladie mentale est qu'elle ne se voit pas, elle, elle ne se voit pas toujours.
00:24:13 Et c'est sûrement pour cette raison qu'elle suscite autant, voire davantage d'appréhension.
00:24:17 On flippe de ce qui n'est pas perceptible. La conscience collective, c'est souvent synonyme de danger.
00:24:21 Mais la vérité dans les deux cas est que si on était un peu mieux renseignés et plus inclusifs,
00:24:26 à la fois on déconstruirait nos mauvais comportements et on démystifierait aussi toutes les idées fausses
00:24:31 qui accompagnent les handicaps physiques et mentaux.
00:24:34 En 1925, le mouvement des surréalistes avait romancé à grand 13 que l'on nommait "la folie".
00:24:41 Dans leurs lettres aux médecins-chefs des asiles de fous, ils écrivirent que les fous étaient les victimes
00:24:46 par excellence de la dictature sociale et conclurent, nous réclamant qu'on libère ces forçats de la sensibilité.
00:24:52 Parce que ce qui est intéressant lorsque l'on parle de maladie mentale, c'est qu'il y a deux poids, deux mesures.
00:24:56 Il y a l'outing des stars. Exemple, Lady Gaga a annoncé souffrir de stress post-traumatique
00:25:01 lors de la cérémonie des Grammy Awards en 2019, pour le film "A Star is Born".
00:25:06 Il y a ceux que l'on tolère, voire qui sont adulés, que l'on comprend parce qu'ils vont mettre à profit
00:25:10 leur folie dans leur art, pensez à Van Gogh. On va même se dire que s'ils sont si doués, c'est grâce à leur folie.
00:25:16 Et puis, il y a le commun des mortels, les invisibles, ceux qui vivent avec ce handicap et qui ne sont pas des artistes.
00:25:21 Ceux dont on va avoir peur parce qu'on ne comprend pas, parce qu'ils sont différents, parce qu'ils sont trop présents
00:25:26 ou pas assez, parce qu'ils sont trop expressifs ou trop effacés. La maladie mentale est vaste.
00:25:31 La question qu'on est en droit de se poser et qui nous effraie par-dessus tout est la suivante.
00:25:35 Va-t-elle un jour venir nous capturer, nous envelopper, nous changer à tout jamais ?
00:25:40 C'est un peu le loup dans les contes de fées pour les enfants.
00:25:42 On a vu avec la Covid les ravages de la dépression sur les plus jeunes.
00:25:46 On a amplement abordé la question du burn-out, de la dépression post-partum, des addictions, de l'anorexie, de la boulimie.
00:25:51 Ce sont toutes des maladies mentales. On a tendance à penser à la schizophrénie, à la bipolarité, lorsque l'on parle de folie.
00:25:58 Il faut savoir que certaines pathologies sont héréditaires, mais d'autres peuvent se venir dans le cadre d'un contexte fertile,
00:26:04 un choc, une fatigue, une rupture amoureuse.
00:26:07 Ce petit ouvrage dont la V2 est en cours, j'ai échangé ce matin avec l'éditrice à l'origine de ce projet,
00:26:14 qui est un projet qui est un objet littéraire et populaire.
00:26:17 Le but, évidemment, est de faire un pied de nez aux stéréotypes encore trop présents,
00:26:20 de questionner ce fléau, de sortir de ce repoussoir qui est la réaction la plus courante.
00:26:25 - Cela dit, on mélange peut-être un petit peu tout. Je pense qu'il ne faut pas tout mélanger.
00:26:32 D'abord, on est souvent le fou de quelqu'un.
00:26:35 Ensuite, il y a un problème que soulèvent beaucoup de psychiatres,
00:26:41 c'est qu'ils n'ont plus trop le droit de donner les médicaments qu'il faudrait, etc.
00:26:46 Et puis, vous parliez de la dépression. La dépression, c'est une maladie, ce n'est pas une maladie mentale.
00:26:52 - Mais ça touche quand même au psychique ? Alors sur un temps donné, sur une période donnée.
00:26:56 - Oui, d'accord, mais enfin, il ne faut peut-être pas tout mélanger non plus.
00:26:59 - Alors, il y a des degrés, il y a des stades.
00:27:01 - Oui, c'est ce qu'a dit Robert Zulim.
00:27:03 - Ce qui est troublant, c'est déjà de voir que dans notre société actuelle,
00:27:08 il y a beaucoup de gens qui se disent que si on va voir un psy, c'est qu'on est fou.
00:27:11 - Par exemple, oui.
00:27:12 - Donc déjà, il y a cette représentation de la folie qui est très péjorative dans l'esprit des gens,
00:27:19 alors qu'un trouble obsessionnel compulsif qui fait que vous allez vous laver trois fois les mains avant de partir de chez vous,
00:27:25 ce n'est peut-être pas très handicapant dans votre quotidien, mais c'est déjà un trouble mental faible.
00:27:30 - Oui, mais je pense qu'il faut...
00:27:32 - Ça pose la question de la limite et de l'acceptabilité.
00:27:34 - C'est pour ça que je pense, et c'est Serge Tribollet qui malheureusement est décédé,
00:27:37 qui était psychiatre et qui disait qu'il faut arrêter de parler de folie,
00:27:40 parce que la folie, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:27:43 Qu'il y ait des personnes qui soient malades mentaux, je suis tout à fait d'accord,
00:27:48 la schizophrénie, même les psychotiques, bon...
00:27:51 Mais être un peu fou, c'est pas...
00:27:55 - En fait, il y a plusieurs dimensions.
00:27:57 Il y a la folie. Alors, on va prendre de troubles mentaux.
00:27:59 On va prendre les troubles mentaux qui font que vous n'êtes pas capable de respecter des codes sociaux.
00:28:05 Il y a des troubles mentaux qui ne sont pas invalidants dans votre quotidien.
00:28:10 Et puis, il y a nos petites névroses quotidiennes.
00:28:12 Où est-ce qu'on décide de placer la folie ?
00:28:16 La folie, c'est... vous avez évoqué tout à l'heure un mot qui a disparu,
00:28:21 aujourd'hui, c'est le mot "asile".
00:28:23 Ça a disparu, et dans l'asile, il y avait des fous.
00:28:26 Aujourd'hui, les hôpitaux psychiatriques, pour partie, sont des asiles, au sens ancien du terme,
00:28:34 mais sans y mettre de connotation péjorative.
00:28:36 Donc, après, c'est comment chacun d'entre nous, on accepte de vivre avec quelqu'un qui est en trouble et en souffrance.
00:28:44 Parce que le sujet, il est là.
00:28:45 Quelqu'un qui a des troubles mentaux, il est en souffrance.
00:28:48 - Non, mais je suis... - Il a besoin d'aide.
00:28:49 - Sur le terme "troubles mentaux", je suis tout à fait d'accord. - Il a besoin d'aide.
00:28:52 - Mais attention de ne pas... - Stigmatiser.
00:28:56 - Stigmatiser les gens qui sont un peu hors normes, un peu fous. - Zinzin, c'est un joli mot.
00:29:02 - Un peu léger. - Un peu zinzin, lui, non ?
00:29:04 - Non, mais je ne suis pas... Enfin, voilà, je trouve que c'est un très beau mot, folie.
00:29:08 - Ah, mais oui, tout à fait, mais c'est ce que met en avant cet ouvrage.
00:29:11 - On aime bien la folie quelqu'un, donc... - Par exemple, oui, bien sûr.
00:29:16 - C'est que ça peut être une belle folie.
00:29:19 - Mais en revanche, les personnes qui sont dangereuses pour la société,
00:29:24 parce que le problème de certains schizophrènes, c'est qu'ils sont capables de passer à l'acte...
00:29:29 Là, en effet, il y a peut-être des questions à se poser sur la manière dont on gère tout ça, ça je suis d'accord, bien sûr.
00:29:35 Enfin bon, c'est un livre qui fait... qui est une bonne option, une bonne action.
00:29:39 - Caritatif, c'est une bonne action. - Pourquoi pas.
00:29:41 - Merci, Swayze Guelain, je vous en prie.
00:29:43 - Bonjour, Monel. - Oui, bonjour, Juliette.
00:29:46 - On va répondre à trois questions intimes, et puis après vous pourrez peut-être en poser une à Robert Zully, si vous le voulez.
00:29:51 Première question, est-ce que vous préférez vous faire plaisir ou faire plaisir ?
00:29:56 - Oh, les deux. J'adore les deux.
00:29:58 - Vous adorez les deux, mais s'il faut vraiment choisir, qu'est-ce que vous choisissez, là, à l'instant ?
00:30:02 - Oh... - Oh...
00:30:04 - Je me fais plaisir. - Vous vous faites plaisir, c'est bien, bravo.
00:30:08 C'est bien, Monel, vous avez bien répondu. Vous avez droit à une deuxième question.
00:30:12 Dans le polyamour, est-ce que vous seriez tentée ?
00:30:20 - Non, mais j'aime l'exclusivité.
00:30:22 - Vous aimez l'exclusivité pour vous et pour l'autre, donc pas question...
00:30:27 Et troisième question, est-ce que vous aimez regarder des films pornographiques ?
00:30:34 Et si oui, qu'est-ce que vous appréciez le plus ?
00:30:37 - Non, j'ai essayé, mais j'apprécie plus quand c'est entre deux filles.
00:30:43 Parce que je trouve que c'est souvent brut, il y a moins de tendresse, c'est trop...
00:30:47 - D'accord, mais regarder une séquence entre deux filles, ça peut vous plaire ?
00:30:53 - Oui, ça peut me plaire. - Ça peut vous faire plaisir.
00:30:56 - Oui. - D'accord. Eh bien, vous pouvez poser une question à Robert Zuli, il vous écoute.
00:31:00 - Alors, vous tombez à pied, je voudrais savoir.
00:31:04 - Ah bon ? - Du moins, oui.
00:31:06 Le comportement à adopter, j'ai une belle-fille qui a passé 5 ans de maladie avec sa maman,
00:31:14 qui avait le cancer, qui est morte il y a 2 ans.
00:31:17 Donc on est dans un couple reconstitué et elle est très très fragile,
00:31:21 et elle ne veut même pas entendre parler de psy.
00:31:23 Pourtant moi je pense que ça lui ferait du bien, mais depuis la mort de sa mère,
00:31:27 elle n'a vu personne, elle ne veut pas.
00:31:29 - Et oui, et ça on ne peut pas forcer les gens.
00:31:33 - Mais à 10 ans, on ne fait rien, on la laisse comme ça.
00:31:37 - Ah, elle a 10 ans ? - Oui.
00:31:38 - Ah d'accord, je n'avais pas entendu.
00:31:40 Alors, c'est de la responsabilité de l'adulte,
00:31:43 de moins l'emmener consulter pour qu'elle fasse une première rencontre.
00:31:48 Et peut-être pour lui dire que cette première rencontre ne l'engage à rien,
00:31:53 mais que c'est important, et qu'elle va peut-être découvrir des choses qui vont lui faire du bien.
00:31:59 Et que si elle ne le fait pas pour elle, qu'elle le fasse pour vous, au moins la première fois.
00:32:06 - D'accord, super.
00:32:07 - Et que vraiment, ce qui vous guide, ce n'est pas que vous pensez à sa place,
00:32:14 c'est que si elle allait mal dans les mois ou les années prochaines,
00:32:19 et qu'un jour elle vous dise en grandissant,
00:32:21 "je ne comprends pas que tu ne m'aies pas emmené voir quelqu'un",
00:32:24 et bien elle ne pourra pas vous faire ce reproche.
00:32:27 - D'accord, merci.
00:32:29 - Et ça c'est précieux.
00:32:31 - Super, merci beaucoup.
00:32:33 - Je vous en prie, Monal.
00:32:34 Merci d'avoir répondu à ces questions et d'en avoir posé une à Robert Zuli.
00:32:39 On fait une petite pause et on continue à évoquer le plaisir avec vous,
00:32:42 bien sûr sur Sud Radio 0826 300 300.
00:32:54 Robert Zuli est avec nous, psychologue clinicien,
00:32:57 et on va évoquer le plaisir maintenant avec Sandrine.
00:33:01 Bonjour Sandrine.
00:33:02 - Bonjour Brigitte, bonjour Monsieur Zuli.
00:33:06 - Robert, oui.
00:33:07 - Oh Robert, très bien.
00:33:09 - Bonjour Sandrine.
00:33:10 - Moi je vais évoquer une histoire qui m'arrive et qui m'est arrivée aussi.
00:33:16 En fait le sujet m'a vraiment titillée, ça m'a fait un petit électrochoc.
00:33:22 Je me suis dit, mais c'est bien sûr, surtout que je le trouve assez compliqué
00:33:28 et assez sensible entre justement la sensation et l'émotion.
00:33:33 C'est une question que je ne me suis jamais posée en fait.
00:33:36 J'ai passé 20 ans avec un homme, avec qui sexuellement on s'entendait parfaitement bien,
00:33:44 on n'a jamais eu de problématiques, de questionnements spécifiques.
00:33:48 Ça a été vraiment du pur plaisir, vraiment.
00:33:53 Et ça passait beaucoup par le corps et je ne m'étais jamais interrogée sur l'émotion.
00:33:59 Et puis ensuite on s'est séparés, j'ai rencontré une autre personne.
00:34:03 Et cette personne-là, je me suis mise en fait de manière très spontanée
00:34:09 à reproduire un peu la même chose, à savoir je suis rentrée dans le plaisir,
00:34:14 la sensation est dans le corps et je me suis heurtée à sa propre fragilité.
00:34:20 Il était un peu constitué à l'inverse de moi, à savoir que l'émotionnel était très dominant chez lui.
00:34:26 Il avait besoin émotionnellement d'avoir un contexte,
00:34:29 on était dans une situation un peu particulière,
00:34:31 donc il avait besoin que cette situation s'éclaircisse pour pouvoir rentrer dans une sensation,
00:34:37 dans un plaisir corporel réel.
00:34:40 Il était plus dans un émotionnel et donc au début c'était très compliqué
00:34:44 parce que je me suis demandé comment on pouvait trouver du lien.
00:34:48 Et c'est en fait avec le temps et l'amour que je lui porte
00:34:53 que le lien s'est construit et que je me suis rendue compte
00:34:56 que quand le corps ne fonctionne pas dans le plaisir et dans la sensation,
00:35:03 le plaisir se retrouve ailleurs, dans l'émotion.
00:35:06 Et j'ai découvert cet aspect-là, c'est-à-dire que j'ai commencé à avoir du plaisir émotionnellement
00:35:11 parce qu'il me touchait, parce qu'on parlait, parce qu'on se serrait juste dans les bras.
00:35:16 Et je me suis dit "mais ça c'est un truc que je ne connais pas"
00:35:19 et à 50 ans je me suis dit "c'est incroyable".
00:35:21 Et du coup mon corps a changé, enfin mon comportement corporel.
00:35:25 Ce qui est très intéressant dans ce que vous dites,
00:35:28 c'est presque un comportement d'homme que vous êtes en train d'exprimer,
00:35:33 mais très souvent on va s'occuper du corps pour ne pas trop montrer ses émotions.
00:35:40 Vous voyez ce que je veux dire, c'est-à-dire qu'on peut avoir une approche sexuelle comme ça,
00:35:45 très ouverte, ça évite finalement d'être dans l'émotionnel.
00:35:50 Et cet homme vous a ouvert justement le cœur et je trouve que c'est un joli témoignage.
00:35:55 - À certaines conditions.
00:35:56 Ce qui est intéressant de noter effectivement, c'est que c'est comme si dans votre expérience à vous,
00:36:00 il y avait un clivage entre le sentiment, l'émotion et la sensation.
00:36:05 Et vous pouviez vous nourrir de sensations sans forcément que ça alimente quelque chose au plan émotionnel.
00:36:11 Ce que je trouve intéressant dans ce que vous racontez de cette histoire avec votre conjoint,
00:36:17 c'est qu'il avait besoin d'une certaine forme de sécurité psychologique.
00:36:22 Et c'est quand vous avez découvert que vous étiez en capacité de vous apporter mutuellement cette sécurité psychologique,
00:36:31 qu'il a réussi à se détendre et vous aussi à accepter de pouvoir éprouver du plaisir différemment.
00:36:39 Mais il y avait cette condition nécessaire, parce qu'il me semble vous avoir entendu dire qu'il avait fallu un petit peu de temps,
00:36:44 qu'au début vous n'étiez pas tout à fait alignés et que vous étiez dans des demandes autres, et lui ça le dérangeait.
00:36:50 Et donc il y avait cette insécurité psychologique que vous avez réussi à dépasser.
00:36:53 Et tant mieux, parce que ça vous a ouvert une porte intéressante,
00:37:00 qui est de découvrir le plaisir autrement que par la satisfaction directe par le corps.
00:37:05 Oui, parce que quand vous arrivez vers lui avec le désir et avec le corps complètement en demande,
00:37:14 et bien quelque part c'est intrusif pour lui.
00:37:20 Il faut d'abord une sécurité émotionnelle.
00:37:26 Et ça c'est intéressant parce que c'est deux langages qui doivent s'adapter.
00:37:33 Évidemment, quand on a les émotions et le corps qui est libre, c'est plus facile,
00:37:38 mais quand il y en a un des deux qui est un petit peu bloqué, il faut...
00:37:42 Ça fait référence à ce dont on parle, au territoire émotionnel auquel on est connecté.
00:37:48 Il y a des gens comme vous Sandrine, qui sont plus connectés à leurs sensations.
00:37:52 Il y en a d'autres, c'est le plaisir, l'envie, la douleur, la faim, etc.
00:37:57 Et puis il y en a d'autres qui sont plus connectés aux états.
00:38:00 Ils se sentent plus fatigués ou enthousiastes.
00:38:03 Et puis il y en a d'autres qui sont un peu plus connectés à leurs émotions.
00:38:06 Mais de toute façon, il y a de l'émotion au cœur de tout ça.
00:38:09 - Il y a quelque chose de très important sur lequel j'ai envie de rebondir.
00:38:12 - Allez-y.
00:38:13 - Ça me paraît vraiment important.
00:38:15 Les femmes qu'il a eues auparavant, on l'a jugée comme un homme qui était...
00:38:24 - Sensible.
00:38:25 - Non, non, non.
00:38:27 Je reprends le terme d'une personne qui disait "asexuel".
00:38:31 Elle disait qu'il n'aime pas le sexe, ce n'est pas son truc.
00:38:35 Ce n'est pas un homme viril au sens phallique du terme.
00:38:39 Elle m'avait dit ça avant que je rentre dans une relation plus intimiste avec lui.
00:38:44 Et dans les premiers temps, je me suis dit "mais mince, alors elle a raison, il n'est pas du tout branché".
00:38:50 Et en fait, c'est tout à fait l'inverse.
00:38:52 Et c'est très dur, je pense, pour un homme.
00:38:55 Parce que du coup, il est jugé par sa posture phallique
00:38:58 et le fait qu'il puisse rentrer en contact physique direct sans...
00:39:03 Et l'érection, justement, si elle n'existe pas, alors forcément, il n'est pas dans la gamme...
00:39:10 - C'est un homme tantrique, Sandrine.
00:39:12 - Voilà, ce n'est pas un "bon coup".
00:39:15 Et c'est tout l'inverse, en fait, mais vraiment tout l'inverse.
00:39:18 Et ça, je trouve que ça peut être dur à porter pour un homme
00:39:22 parce qu'il faut que la personne en face dépasse ça.
00:39:25 Et comme le disait Robert Dully, la problématique aujourd'hui,
00:39:30 c'est qu'on n'est pas éduqué à nos émotions.
00:39:32 On est même presque coupé de ça.
00:39:35 On nous dit "il ne faut pas pleurer", "il ne faut pas ci, il ne faut pas ça".
00:39:38 En fait, on est mal à l'aise avec ses émotions.
00:39:40 On ne sait pas quoi en faire, on ne sait pas quoi...
00:39:43 Du coup, on reste sur des sensations, des sensations du mental.
00:39:49 - Oui, tout dépend comment on nous a appris à accueillir les émotions quand on était enfant.
00:39:54 Et bien sûr, je vous rejoins, c'est des choses qu'on n'apprend pas à nos enfants.
00:39:59 On ne dit pas à un enfant quand il est en colère "tu vois mon chéri, là c'est de la colère".
00:40:03 Et tu vois quand tu râles et que tu tapes dans la porte, c'est de l'agressivité
00:40:07 parce que tu n'as pas obtenu satisfaction.
00:40:09 Et tout ça, c'est parce que tu es privé de quelque chose que tu penses que c'est normal de l'avoir.
00:40:14 Mais ce n'est pas tout le temps comme ça.
00:40:16 Et on nomme pas tous ces éléments.
00:40:18 Non pas pour culpabiliser l'enfant et lui dire "tu te rends compte de tout ce que tu ne fais pas".
00:40:23 C'est au contraire pour l'alerter sur ce qu'il ressent.
00:40:26 Et que ce que nous ressentons tous, c'est indispensable de l'accueillir et de le nommer.
00:40:30 Sinon on ne peut pas le traiter.
00:40:32 - Surtout pour le dire aussi.
00:40:34 - Bien sûr, parce que si vous ne nommez pas ce que vous ressentez, vous êtes dans une forme de déni.
00:40:37 Mais l'émotion, c'est une énergie qui a besoin de sortir.
00:40:40 Et si elle n'est pas exprimée, c'est votre corps qui va en parler.
00:40:43 Alors c'est ça qui est intéressant, c'est que du coup on peut être dans la sensation.
00:40:46 Beaucoup plus dans la sensation.
00:40:48 Et c'est ce qui fait que plus de femmes que d'hommes, ou certains hommes de manière très forte,
00:40:54 vont chercher des sensations très fortes pour réparer des blessures
00:40:58 qui n'auront pas été verbalisées au plan du langage et de l'expression de leurs blessures.
00:41:04 Donc c'est fondamental d'accueillir ce qu'on ressent et d'aider l'autre à nommer.
00:41:08 Et c'est ce que vous avez fait dans votre couple.
00:41:10 C'est-à-dire qu'il a réussi à exprimer cette part de sensibilité.
00:41:15 Il s'est senti en sécurité. Et vous avez pu revenir sur un terrain,
00:41:18 qui était celui avec lequel vous êtes aussi à l'aise, mais en découvrant un autre espace.
00:41:22 Tout à fait. Et d'ailleurs mon corps a changé.
00:41:25 C'est-à-dire que je me suis découverte d'autres...
00:41:27 Oui, c'est-à-dire que je me suis rendue compte...
00:41:31 Votre corps a changé ou votre relation à votre corps a changé ?
00:41:34 Oui, et puis la réaction de mon corps.
00:41:36 Alors je ne sais pas comment l'exprimer correctement.
00:41:38 J'ai comme cette intuition que mon corps a une réaction différente
00:41:42 puisqu'il est face à un autre individu.
00:41:44 C'est-à-dire qu'il y a des mécanismes automatiques et des stéréotypes qui se font...
00:41:48 Ah mais ça c'est quelque chose qu'on devrait répéter plus souvent dans cette émission.
00:41:53 Notre sexualité forcément va évoluer en fonction de la personne avec qui on est en face.
00:41:58 Oui, mais moi je n'imaginais pas à ce point-là en fait.
00:42:01 Parce que là vous êtes passée, si je puis dire,
00:42:04 de quelqu'un de totalement différent de votre amant précédent.
00:42:08 Et c'est ce qui a changé alors dans votre corps ?
00:42:10 Alors par exemple, c'est tellement fusionnel et tellement...
00:42:16 J'apprends à ressentir mes propres émotions à travers des siennes
00:42:20 parce que les siennes sont tellement exacerbées et tellement visibles
00:42:23 que du coup je ne peux pas échapper au miroir et ça se rejoli sur moi.
00:42:32 Du coup j'ai un plaisir tellement intense, même avant l'acte sexuel,
00:42:37 que des fois je lui dis en rigolant "moi j'ai déjà joui quelque part,
00:42:41 donc s'il n'y a pas d'action après, ça ne sera pas trop grave en fait".
00:42:46 Alors qu'avant ça aurait été impossible.
00:42:48 Oui, vous êtes passée à une sexualité très tantrique
00:42:50 alors que vous étiez dans une sexualité plus animale.
00:42:53 Voilà, et la jouissance elle a changé aussi.
00:42:57 Donc je me suis... enfin voilà, il y a des choses qu'on lâchait.
00:43:01 Oui, ça part des orteils jusqu'au haut de la tête alors qu'avant ça partait du bas.
00:43:04 Est-ce que vous vous sentez plus belle ?
00:43:06 Alors est-ce que je me sens plus belle ? Eh bien...
00:43:10 Plus femme sans doute.
00:43:11 Non, je ne me sens pas plus belle, mais c'est un peu comme si je me sentais comme une petite déesse en fait.
00:43:21 Il y a une espèce de vénération à quelque chose qui n'existait pas avant.
00:43:25 J'insiste vraiment, lisez un peu ce dont parle le tantra,
00:43:30 parce que là vous décrivez réellement une sexualité tantrique.
00:43:33 Alors je ne connais pas du tout.
00:43:34 C'est un bon tantra.
00:43:35 Oui, je crois que c'est un bon tantra.
00:43:37 Non mais vraiment, parce que justement dans le tantra, la femme est une déesse
00:43:41 et on l'honore dans son féminin absolu.
00:43:46 Et l'homme est un homme qui justement passe d'abord par l'émotion avant de passer par l'érection, si je puis dire.
00:43:55 D'accord, très bien.
00:43:57 J'avais une question pour M. Zully, pour Robert plutôt.
00:44:01 Oui, c'est lui-même.
00:44:02 Oui, ça lui fait plaisir qu'on l'appelle Robert, s'il vous plaît.
00:44:04 C'est la journée dans notre émission du plaisir, Brigitte.
00:44:08 Voilà, le discom.
00:44:10 Absolument, nous y sommes.
00:44:12 En fait, j'ai regardé un petit peu et j'ai été interpellée par le fait de mesurer l'émotion dominante.
00:44:22 Et l'émotion dominante, je me disais, quelle forme ça a ?
00:44:28 Est-ce qu'on peut parler d'émotion dominante qui serait liée à, par exemple, à une forme d'abandon ?
00:44:40 Ou l'émotion dominante étant une culpabilité ou je ne sais quoi ?
00:44:44 Je n'arrivais pas à analyser ça.
00:44:46 Je crois que c'est important de revenir justement sur ce qu'est l'émotion,
00:44:49 parce que là vous mélangez peut-être un peu des différentes choses.
00:44:52 Donc Robert va vous répondre.
00:44:54 Restez avec nous Sandrine, on vous retrouve après les infos.
00:44:57 Comme ça vous pourrez converser avec Robert si vous avez besoin de plus d'explications
00:45:02 par rapport à ce que vous avez envie de savoir.
00:45:04 Mais tout de suite, comme tous les jours, n'est-ce pas, vous n'échapperez pas à la devinette.
00:45:09 Pourquoi il ne faut pas avoir recours à la chirurgie esthétique, Robert Zully ?
00:45:15 Voilà, vous avez le temps des infos pour trouver la réponse.
00:45:17 Et puis on continue évidemment à évoquer le plaisir avec vous.
00:45:21 Et puis vous pouvez pour ça bien sûr nous appeler au 0826 300 300,
00:45:26 se faire plaisir, parce que vous savez, vous accorder du plaisir au quotidien.
00:45:29 On se retrouve tout de suite après les infos.
00:45:31 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:45:35 Avec Robert Zully, nous évoquons le plaisir.
00:45:38 Nous avons compris évidemment que ce n'est pas une émotion mais une sensation.
00:45:42 On va retrouver Sandrine avec la question qu'elle vous posait.
00:45:46 Mais d'abord je voudrais la réponse à ma devinette.
00:45:48 Pourquoi il ne faut pas avoir recours à la chirurgie esthétique, Robert Zully ?
00:45:51 Alors, parce qu'on ne pourra plus jamais lui dire qu'elle n'est pas refaite.
00:45:55 Non, mais tout de suite vous n'aurez pas besoin. Vous êtes beau, Robert Zully.
00:45:59 Non, c'est pas ça la réponse.
00:46:01 La réponse c'est parce que si c'est réussi, ça ne se voit pas.
00:46:04 Alors à quoi ça sert ?
00:46:06 Ben justement.
00:46:08 Ah non !
00:46:10 Bon bref, on va devenir fous.
00:46:12 Bon, Sandrine, vous vouliez savoir quelle était l'émotion dominante ?
00:46:18 Oui, vous posiez la question, Sandrine, de l'émotion dominante.
00:46:21 Oui, c'est ce qu'elle redit Françoise Hutile.
00:46:24 En quoi c'est important d'identifier ?
00:46:27 Alors, c'est essentiel.
00:46:29 Parce que ça nous permet de faire la différence avec l'émotion apparente.
00:46:32 Chacun d'entre nous, on est ému par ces deux émotions apparentes et dominantes.
00:46:37 Je vais vous donner un exemple.
00:46:39 En tant qu'enfant, et c'est bien sûr relié à notre blessure émotionnelle infantile,
00:46:43 très souvent à l'origine de cela,
00:46:46 imaginons que j'ai vécu une profonde injustice petit
00:46:50 et que je me sois senti rejeté, voire abandonné.
00:46:54 Normalement, quand on vit ça, l'émotion dominante reliée à cette blessure,
00:47:00 c'est un préjudice très fort, ça devrait être la colère.
00:47:04 Mais si on n'a pas élaboré cette émotion,
00:47:08 on ne va pas pouvoir exprimer cette émotion dominante.
00:47:10 On va se servir d'une émotion apparente pour réguler nos troubles.
00:47:14 Comme on aura peur que des injustices se reproduisent,
00:47:18 par exemple dans son activité professionnelle,
00:47:21 on va être très attentif à ne pas être mis à l'écart.
00:47:24 On va avoir peur d'être mis à l'écart.
00:47:26 Tout élément qui nous dit qu'on n'a pas reçu un mail,
00:47:30 alors que normalement on aurait dû être dans la boucle,
00:47:32 ça va venir frapper cette blessure originelle
00:47:34 et on va réagir par la peur au lieu de réguler par la colère.
00:47:38 C'est ça qui est important,
00:47:40 si on n'arrive pas à identifier son émotion dominante,
00:47:42 on va tourner en rond et on va pseudo-réguler ses émotions
00:47:45 parce qu'on va toujours tenter de réguler une colère par une peur
00:47:49 et ça dysfonctionne, ça nous aide à maintenir le niveau,
00:47:51 mais ça ne nous règle rien.
00:47:53 - Si je vous comprends bien, ce qu'il faut identifier,
00:47:55 c'est notre blessure d'enfance.
00:47:57 - Exactement.
00:47:58 - Et donc, c'est grâce à notre blessure d'enfance qu'on saura
00:48:00 qu'elle serait légitimement notre émotion dominante.
00:48:04 Moi, je vois des gens qui ne se mettent jamais en colère,
00:48:06 non pas parce qu'ils ne ressentent pas la colère,
00:48:08 c'est parce qu'ils ont banni la colère de leur réponse
00:48:10 parce que c'était une réponse inacceptable dans leur famille.
00:48:12 Et donc, ils développent une peur,
00:48:16 une peur de ne pas être à la hauteur,
00:48:18 une peur de ne pas être légitime.
00:48:20 - De toute façon, quand on écoute les gens
00:48:22 et qu'on essaye de percevoir leurs émotions,
00:48:24 les 80% des gens, leur émotion apparente,
00:48:28 c'est la peur.
00:48:30 - Alors, statistiquement, puisque j'ai un outil
00:48:34 qui me permet de mesurer ça,
00:48:36 c'est plus souvent la colère.
00:48:38 Ensuite, c'est la peur.
00:48:40 Parce qu'en termes de maturité émotionnelle,
00:48:44 la peur fait partie d'une émotion
00:48:46 qu'on arrive plus facilement à réguler que la colère.
00:48:48 Et donc, statistiquement, on retrouve plus de gens
00:48:52 fixés dans la colère que dans la peur.
00:48:54 Et c'est pour ça qu'on est plus dans la rue aujourd'hui,
00:48:57 parce qu'on est en colère,
00:48:59 plus que parce qu'on a peur du lendemain.
00:49:01 Sandrine, ça répond à votre question ?
00:49:03 - Oui, oui, oui, c'est hyper intéressant.
00:49:05 J'y réfléchis en même temps.
00:49:07 Je trouve ça hyper intéressant.
00:49:09 Du coup, oui, mais c'est pas facile
00:49:13 d'identifier, il faut se faire aider
00:49:15 ou en tout cas se faire accompagner.
00:49:17 - Oui, et c'est pas parce qu'on se fait accompagner
00:49:19 qu'on est forcément fou, d'ailleurs.
00:49:21 On l'a dit.
00:49:23 - De toute façon, Sandrine, on revient
00:49:25 à l'émission qu'on a faite la semaine dernière.
00:49:27 Vous avez cinq blessures fondamentales.
00:49:29 C'est la blessure d'abandon, de rejet,
00:49:33 d'injustice, de trahison,
00:49:35 et il m'en manque toujours une.
00:49:37 - Alors oui, selon les auteurs,
00:49:39 il y en a peut-être d'autres.
00:49:43 Il y a l'abandon, vous l'avez cité.
00:49:45 - Oui, l'abandon, je l'ai cité, bien sûr.
00:49:47 Qui est souvent une des blessures importantes.
00:49:49 - Oui, et celle d'imposteur aussi.
00:49:51 La blessure d'imposteur.
00:49:53 - La blessure d'imposteur et la perte de confiance.
00:49:55 Et à ce moment-là, il y en a sept.
00:49:57 Mais donc, il faut voir
00:49:59 ce qui aurait pu
00:50:01 marquer votre enfance.
00:50:03 Et puis après,
00:50:05 vous aurez la réponse de l'émotion dominante.
00:50:07 - En tout cas,
00:50:09 quoi qu'il en soit, il y en a une dominante,
00:50:11 même si on en cumule d'autres.
00:50:13 Il n'y en aura qu'une seule qui sera dominante.
00:50:15 - Et évidemment, c'est pas parce qu'elle est dominante
00:50:17 que c'est la seule qui s'exprime.
00:50:19 Mais elle constitue un fil rouge dans notre vie.
00:50:21 C'est-à-dire que si c'est la colère, mon émotion dominante,
00:50:23 ma lecture des faits
00:50:25 dans le quotidien va être faite à l'aune de cette colère.
00:50:27 Et donc, quand je vais voir quelque chose,
00:50:29 je vais être sensible au facteur d'injustice.
00:50:31 Et donc,
00:50:33 alors que si c'est la peur, notre émotion dominante,
00:50:35 le facteur qui nous retient,
00:50:37 c'est le risque ou la menace.
00:50:39 Et donc, on va avoir besoin de contrôler.
00:50:41 Donc déjà, en fonction de ce que vous êtes
00:50:43 dans votre quotidien, vous pouvez avoir
00:50:45 une idée de cette émotion
00:50:47 qui vous alimente.
00:50:49 - Pour revenir sur la culpabilité, ce n'est pas une émotion.
00:50:51 - C'est un sentiment,
00:50:53 et qui est associé forcément qu'à une seule émotion,
00:50:55 qui est la tristesse.
00:50:57 C'est comme la honte.
00:50:59 Ce sont des sentiments qui sont exclusivement rattachés
00:51:01 à la tristesse. Et la tristesse
00:51:03 s'impose d'ailleurs, en règle générale,
00:51:05 quand on n'a pas réussi à réguler ses peurs et ses colères.
00:51:07 C'est-à-dire que si j'ai peur
00:51:09 et que je n'arrive pas à dépasser ma peur,
00:51:11 je vais me trouver "nul", je caricature un peu,
00:51:13 et donc je vais me déprécier.
00:51:15 Si je suis en colère et que je n'obtiens pas
00:51:17 l'éducation, par exemple, parce que j'ai subi un préjudice,
00:51:19 je vais me trouver injuste, je vais me victimiser,
00:51:21 et donc je vais être triste.
00:51:23 Et donc, toutes ces
00:51:25 expériences émotionnelles
00:51:27 construisent notre estime de soi.
00:51:29 Et c'est important dans le plaisir,
00:51:31 la notion d'estime de soi, parce que plus
00:51:33 on a une estime de soi étayée, et plus on va
00:51:35 être en capacité d'accueillir le plaisir
00:51:37 pour soi, et de donner du plaisir
00:51:39 à l'autre sans que ça constitue
00:51:41 un sacrifice
00:51:43 pour nous.
00:51:45 Alors que si j'ai une estime de soi
00:51:47 qui n'est pas très bien étayée,
00:51:49 je vais avoir du mal à donner un peu plus à l'autre,
00:51:51 ou alors ça aura une valeur de sacrifice,
00:51:53 et je ne saurais pas rétablir la parité.
00:51:55 - Oui,
00:51:57 ou donner en excès pour
00:51:59 s'oublier un peu, et donc avoir
00:52:01 quand même, malgré tout,
00:52:03 une estime de soi pas au top.
00:52:05 - Oui, mais ça ne vient pas
00:52:07 compenser, au contraire.
00:52:09 - Tout à fait.
00:52:11 Je suis tout à fait d'accord.
00:52:13 Donc si on veut en savoir plus, il faut aller
00:52:15 dans le dernier ouvrage que vous avez
00:52:17 écrit, je suppose.
00:52:19 - Oui, bien sûr, mais
00:52:21 il n'y a pas
00:52:23 que Robert Zulily
00:52:25 comme auteur sur ces sujets, mais
00:52:27 effectivement, dans
00:52:29 deux de mes derniers bouquins, que ce soit "Comprendre
00:52:31 les émotions de nos enfants" ou
00:52:33 "Mieux comprendre nos émotions",
00:52:35 effectivement, on va à la rencontre de ces
00:52:37 processus-là pour
00:52:39 être plus lucide sur soi-même.
00:52:41 - Mais vous pouvez déjà
00:52:43 tout simplement, Sandrine,
00:52:45 notamment dans la relation affective, parce que
00:52:47 c'est quand même là où les émotions
00:52:49 sont les plus abruptes,
00:52:51 parce que forcément,
00:52:53 comme on a de l'affect,
00:52:55 on est plus vite touché, et plus vite
00:52:57 à même avoir une émotion.
00:52:59 Vous pouvez déjà voir si vous avez plutôt
00:53:01 de la joie, de la tristesse, de la peur, ou de la colère
00:53:03 qui survient
00:53:05 très facilement.
00:53:07 - C'est le principe du verre à moitié vin.
00:53:09 Vous voyez, c'est un beau lapsus,
00:53:11 du verre à moitié plein ou du verre à moitié vide.
00:53:13 - Oui, comment on le regarde.
00:53:15 - Ceux qui sont
00:53:17 connectés à leurs émotions et
00:53:19 qui ont une capacité à réguler leur
00:53:21 peur et leur colère, ont cette capacité
00:53:23 à devenir des producteurs de joie et de plaisir
00:53:25 pour eux-mêmes et pour leur entourage.
00:53:27 Et donc ceux-là, ils sont capables de
00:53:29 voir le verre à moitié plein, et donc
00:53:31 d'essayer de trouver dans
00:53:33 la vie qu'il leur est offerte des éléments de
00:53:35 réjouissance plutôt que des éléments
00:53:37 d'inconfort. Maintenant, quand on souffre
00:53:39 dans notre quotidien et que
00:53:41 on n'a pas pu ou su
00:53:43 réguler nos peurs et nos
00:53:45 colères, et que ça nous rend profondément
00:53:47 tristes et qu'on a peur d'être déçus,
00:53:49 on va tenter beaucoup moins de choses dans la vie,
00:53:51 on va considérer que c'est très compliqué,
00:53:53 et bien sûr... - Et on est dans l'évitement
00:53:55 souvent même... - Et donc du coup,
00:53:57 on donne raison à cette expérience
00:53:59 de dire "de toute façon, ça va se retourner
00:54:01 contre moi, de toute façon, je vais en subir
00:54:03 les conséquences, de toute façon, je vais le payer"
00:54:05 et la réalité va donner raison
00:54:07 à ces prédictions
00:54:09 en quelque sorte. - Oui, oui.
00:54:11 - Mais c'est pas une fatalité. C'est pour ça que depuis
00:54:13 20 ans je fais ce métier, parce que
00:54:15 l'estime de soi est quelque
00:54:17 chose de fondamentalement
00:54:19 ouvert, profond, et qui se nourrit
00:54:21 de la plus petite expérience
00:54:23 de joie et de plaisir.
00:54:25 Il y a Confucius qui disait
00:54:27 "le plaisir, c'est la clé
00:54:29 de la jeunesse éternelle".
00:54:31 Et qu'est-ce qu'on se dit quand on parle de jeunesse ?
00:54:33 C'est la capacité qu'on a
00:54:35 à s'accorder de vrais plaisirs.
00:54:37 Et le vrai plaisir,
00:54:39 je crois qu'il y a Oscar Wilde qui disait
00:54:41 c'est la capacité qu'on a
00:54:43 plutôt à recevoir
00:54:45 que d'exiger des autres.
00:54:47 Et c'est
00:54:49 précieux de savoir
00:54:51 s'accorder de vrais plaisirs,
00:54:53 c'est-à-dire ceux qui vont vous
00:54:55 nourrir profondément et qui ont un sens.
00:54:57 Si c'est un plaisir
00:54:59 discret ou un plaisir facile,
00:55:01 vous allez avoir envie de recommencer
00:55:03 mais ça n'a pas forcément beaucoup de sens.
00:55:05 - Et puis juste pour
00:55:07 conclure sur tout ça,
00:55:09 c'est que, après, c'est pas grave d'être en colère.
00:55:11 Ce qui est ennuyeux, c'est que si
00:55:13 quand on est en colère, on casse
00:55:15 toute la vaisselle ou on tape sur sa femme.
00:55:17 Mais sinon, si on est en colère
00:55:19 et qu'on reconnaît qu'on est en colère et qu'on arrive
00:55:21 à éventuellement
00:55:23 taper sur une balle,
00:55:25 etc.
00:55:27 ça n'a aucune espèce d'importance. C'est même
00:55:29 au contraire positif de reconnaître qu'on est en colère.
00:55:31 - C'est précieux.
00:55:33 - C'est bien, encore une fois, ce qu'il faut bien dire.
00:55:35 C'est pas un problème d'avoir de la colère
00:55:37 ou de la tristesse
00:55:39 ou de la peur.
00:55:41 Le tout, c'est d'en être conscient.
00:55:43 - De l'accueillir,
00:55:45 de s'autoriser à la comprendre
00:55:47 et d'en faire quelque chose
00:55:49 qui ne casse pas le lien.
00:55:51 - Et bien voilà, c'était notre docteur
00:55:53 en émotions, Robert Zully, qui nous a rappelé
00:55:55 à quel point il est important d'être
00:55:57 dans l'intelligence émotionnelle. Alors on fait une petite
00:55:59 pause et puis c'est Lila qu'on va retrouver
00:56:01 dans un instant.
00:56:03 - Sorseur 16h, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:56:05 - Toujours en compagnie de Robert Zully,
00:56:07 nous parlons du plaisir,
00:56:09 le plaisir. Valérie,
00:56:11 qu'est-ce que vous nous en dites ? Bonjour Valérie.
00:56:13 - Bonjour.
00:56:15 Voilà, j'appelle parce que je suis
00:56:17 dans un couple depuis 12 ans
00:56:19 où la personne
00:56:21 dès le début n'était pas amoureuse
00:56:23 de moi.
00:56:25 Et j'ai insisté,
00:56:27 j'ai continué et depuis
00:56:29 je vis avec quelqu'un où la notion
00:56:31 de plaisir, de désir n'existe pas.
00:56:33 Et je peux dire
00:56:35 que ça fait des dégâts chez moi.
00:56:37 Perte
00:56:39 de confiance,
00:56:41 d'estime de moi.
00:56:43 Et je suis jeune,
00:56:45 j'ai que 53 ans
00:56:47 et je me demande s'il
00:56:49 faudrait pas mieux arrêter, même si
00:56:51 ça fait 10 ans, 11 ans,
00:56:53 même s'il y a des projets.
00:56:55 Donc voilà, et quand je vous écoute,
00:56:57 je me dis que je peux
00:56:59 pas continuer à vivre comme ça.
00:57:01 - Donc,
00:57:03 on dirait que vous avez pris votre
00:57:05 décision et qu'au fond,
00:57:07 vous nous demandiez comme une autorisation.
00:57:09 - Non, pas trop.
00:57:11 Mais c'est ça le problème,
00:57:13 c'est que je n'arrive absolument pas
00:57:15 à prendre une décision,
00:57:17 même si c'est clair.
00:57:19 - Valérie, quand vous
00:57:21 acceptez de vivre avec cet homme,
00:57:23 vous savez qu'il ne vous aime
00:57:25 pas, puisque vous l'avez dit.
00:57:27 Donc, qu'est-ce que vous en
00:57:29 attendiez ?
00:57:31 - Il m'a servi de rempart à une relation
00:57:33 toxique que j'avais eue auparavant.
00:57:35 Et au fur et à mesure,
00:57:37 moi, je suis tombée
00:57:39 amoureuse de lui, je pense.
00:57:41 Malgré
00:57:43 les paroles blessantes
00:57:45 qu'il me reprécède,
00:57:47 la distance qu'il anime, malgré
00:57:49 qu'il ait pris une maîtresse pendant deux ans,
00:57:51 j'ai tout en
00:57:53 pardonné, je suis tout en restée.
00:57:55 - D'accord.
00:57:57 Donc, vous êtes retombée sur une
00:57:59 personne qui est toxique, on est d'accord.
00:58:01 - Oui, oui, je suis, oui.
00:58:03 - La relation est toxique, en tout cas.
00:58:05 Ça, c'est probable.
00:58:07 Mais ce que j'entends
00:58:09 aussi, Valérie,
00:58:11 c'est qu'au fond, vous avez le sentiment
00:58:13 qu'il vous a sauvée parce qu'il vous a éloignée de cette
00:58:15 première personne toxique, et que
00:58:17 c'est comme si vous faisiez un acte de loyauté,
00:58:19 que vous vous sentiez redevable,
00:58:21 et que vous ne pouvez pas le quitter parce qu'il
00:58:23 vous a sauvée à un moment donné. Mais est-ce que
00:58:25 le prix que vous avez payé pour l'instant,
00:58:27 jusqu'à ce jour, ne vient
00:58:29 pas rembourser cette dette
00:58:31 que vous avez ? - Alors ça, c'est
00:58:33 une interprétation. Moi, j'en ai
00:58:35 une autre, Valérie. Je pense que quand vous l'avez
00:58:37 rencontrée, vous étiez déjà
00:58:39 en manque de confiance en vous et
00:58:41 en manque d'estime de vous-même, de par
00:58:43 cette ancienne relation toxique,
00:58:45 et que vous ne vous êtes pas rendu compte
00:58:47 que vous vous remettiez dans une relation
00:58:49 qui est toxique et que
00:58:51 quelque part, là, vous êtes peut-être
00:58:53 un peu à bout, et la
00:58:55 souffrance est
00:58:57 telle que vous avez envie
00:58:59 d'y mettre
00:59:01 fin, cette relation. Mais
00:59:03 je pense que vous y avez mis
00:59:05 beaucoup... Enfin, vous avez
00:59:07 beaucoup, beaucoup,
00:59:09 besoin de retrouver de l'énergie
00:59:11 et de la confiance en vous et de l'estime de vous-même.
00:59:13 - Oui, aujourd'hui,
00:59:15 c'est là que
00:59:17 j'en suis, oui, c'est vrai. - Parce que sinon,
00:59:19 vous n'allez pas réussir à partir.
00:59:21 - Alors, comment faire ?
00:59:23 C'est rencontrer quelqu'un d'autre ?
00:59:25 - Non, parce que j'ai peur que dans l'état dans lequel vous êtes,
00:59:27 vous rechoisissiez un compagnon
00:59:29 qui sera...
00:59:31 qui verra en vous la
00:59:33 belle proie qu'on pourra
00:59:35 continuer à utiliser, parce
00:59:37 qu'au fond, vous avez certainement
00:59:39 donné beaucoup à cet homme en espérant
00:59:41 qu'à un moment donné, vous allez
00:59:43 le recevoir et puis en fait, vous n'avez pas reçu
00:59:45 grand-chose. - Non, parce que je me rends
00:59:47 compte que je ne peux pas provoquer
00:59:49 l'amour ni le désir chez lui.
00:59:51 - Mais personne.
00:59:53 - Non. - Vous savez, Valérie, c'est...
00:59:55 Non, mais je pense que
00:59:57 là, vous avez besoin de
00:59:59 faire appel à l'aide. - De vous retrouver.
01:00:01 - À l'aide de quelqu'un.
01:00:03 - Oui, parce que tout à l'heure,
01:00:05 vous parliez de la blessure, de l'abandon.
01:00:07 J'ai certainement ça aussi.
01:00:09 Je ne veux pas...
01:00:11 Je suis incapable de partir.
01:00:13 Donc, voilà.
01:00:15 - Je pense que pour l'instant,
01:00:17 vous auriez du mal à partir
01:00:19 et ça ferait peut-être encore plus de dégâts.
01:00:21 - C'est ça. - Donc, je crois que pour l'instant,
01:00:23 il faut que vous preniez
01:00:25 votre courage à deux mains et que vous appeliez
01:00:27 à l'aide quelqu'un.
01:00:29 Alors, ça peut être un thérapeute, ça peut être une thérapie
01:00:31 de groupe, ça peut être une association.
01:00:33 Après,
01:00:35 c'est à vous de voir vers quoi
01:00:37 vous pouvez vous tourner. Mais il faut que vous arriviez
01:00:39 à trouver quelqu'un qui va vous redonner
01:00:41 un peu d'énergie, un peu de souffle de vie
01:00:43 pour que vous puissiez
01:00:45 avoir cette force.
01:00:47 Parce qu'il faut de la force pour partir.
01:00:49 Même si on est malheureuse, même si on souffre,
01:00:51 il faut de la force pour quitter.
01:00:53 - Oui, il faut de la force et faire le deuil
01:00:55 de beaucoup d'années.
01:00:57 - Et puis, c'est un échec.
01:00:59 C'est toujours un échec de partir.
01:01:01 Et partir
01:01:03 et accepter cet échec
01:01:05 dans l'état dans lequel vous êtes,
01:01:07 je pense que ça peut encore plus vous faire du mal.
01:01:09 - Bon, alors je vais
01:01:11 me renforcer avec quelqu'un
01:01:13 d'autre et après,
01:01:15 je passe. - Et c'est précieux de vous occuper de vous.
01:01:17 De vous respecter vous-même.
01:01:19 Et de vous accorder
01:01:21 suffisamment de valeur
01:01:23 pour ne pas renoncer
01:01:25 à ce que vous êtes.
01:01:27 Parce que c'est ça que vous faites.
01:01:29 Vous vous sacrifiez, Valérie, et vous renoncez à vivre.
01:01:31 - Oui, j'essaie de me
01:01:33 convaincre que c'est normal, mais ce n'est pas
01:01:35 normal tout ça.
01:01:37 Donc, voilà.
01:01:39 - Vous avez encore de belles
01:01:41 années devant vous et il est
01:01:43 temps que vous commenciez à penser à vous.
01:01:45 Valérie.
01:01:47 - Merci pour tout ce bonheur. - Et tenez-nous au courant.
01:01:49 - Oui.
01:01:51 - Vraiment, c'est un engagement que vous
01:01:53 devez prendre vis-à-vis de nous.
01:01:55 Rappelez Brigitte pour lui dire dans quelques temps
01:01:57 où vous en êtes.
01:01:59 - Oui, j'ai beaucoup d'admiration pour Brigitte.
01:02:01 C'est toujours des avis
01:02:03 très pertinents et vraiment
01:02:05 je voulais vraiment son témoignage.
01:02:07 Merci beaucoup
01:02:09 en tous les cas. - Non, merci
01:02:11 à vous Valérie. Et je vous assure
01:02:13 que ce n'est pas
01:02:15 toujours facile de demander de l'aide
01:02:17 quand on est soi-même
01:02:19 un petit peu dans les temps
01:02:21 dans lesquels vous êtes. Parce qu'il faut
01:02:23 un peu de force aussi pour aller demander
01:02:25 de l'aide. Mais c'est
01:02:27 nécessaire.
01:02:29 Et je vous assure
01:02:31 qu'à partir du moment où
01:02:33 on commence à faire cette démarche-là
01:02:35 après, on a
01:02:37 pris le chemin.
01:02:39 Après, le chemin est plus ou moins long.
01:02:41 Ça va dépendre des gens, ça va dépendre
01:02:43 de beaucoup de choses. Mais
01:02:45 on ne fait plus marche arrière.
01:02:47 Donc c'est vraiment important que vous preniez
01:02:49 que vous fassiez ce premier pas.
01:02:51 - Et les gens ne les changent pas.
01:02:53 Je veux dire, si lui faisait une thérapie
01:02:55 ça ne changerait rien à la donne.
01:02:57 - C'est vous qui devez
01:02:59 vous occuper de vous.
01:03:01 C'est pas lui. - C'est extraordinaire.
01:03:03 Vous voyez ce réflexe que vous avez encore.
01:03:05 De résister
01:03:07 à cette nécessité
01:03:09 de vous occuper de vous.
01:03:11 - Oui. - Mais oui, parce que c'est parfois plus facile
01:03:13 de croire que l'autre va changer.
01:03:15 Mais c'est à vous.
01:03:17 C'est à vous de vous prendre en main.
01:03:19 Et c'est à vous de changer.
01:03:21 - D'accord. Merci beaucoup.
01:03:23 - C'est promis ? Vous allez le faire ?
01:03:25 - Oui, je vais voir quelqu'un.
01:03:27 - Merci Valérie. - Merci.
01:03:29 - Merci à vous. Allez, on va faire une petite
01:03:31 pause. On va se retrouver avec le Love Conseil.
01:03:33 Je vous propose de sourire
01:03:35 justement, pour se faire plaisir.
01:03:37 On va tester un
01:03:39 plug pour se faire plaisir. Et puis nous aurons
01:03:41 Lila également qui va témoigner.
01:03:43 - CAM4.fr
01:03:45 Le plus grand site de
01:03:47 webcam live réservé aux adultes.
01:03:49 - Brigitte Ley, Sud Radio
01:03:51 Le Love Conseil
01:03:53 - Alors ça pourrait être, le titre de ce
01:03:55 Love Conseil, Robert Julli, ça pourrait
01:03:57 être "Souriez, vous êtes filmés".
01:03:59 En tout cas, je suis sûre que
01:04:01 vous avez
01:04:03 remarqué qu'il y a des gens qui ont une capacité à sourire
01:04:05 plus facilement que d'autres.
01:04:07 Eh bien, le sourire
01:04:09 c'est bon pour la santé et ça
01:04:11 permet de désamorcer de nombreux
01:04:13 conflits. Donc il faut sourire.
01:04:15 Et puis, lorsque l'on
01:04:17 sourit, notre voix n'est plus tout à fait
01:04:19 la même. La voix est plus agréable,
01:04:21 plus mélodieuse. Donc,
01:04:23 on ne dira jamais aussi aux mamans
01:04:25 déjà de sourire à leur bébé.
01:04:27 Et puis, le sourire, ça nous rend meilleurs.
01:04:29 C'est contagieux. Alors évidemment, on ne va
01:04:31 pas sourire de la même manière suivant les circonstances.
01:04:33 Mais je conseille
01:04:35 vraiment d'apprendre
01:04:37 à sourire un peu plus. Parce qu'on aura
01:04:39 tout à gagner. Et
01:04:41 franchement, si on regarde autour
01:04:43 de soi, on a des amis
01:04:45 qui sont toujours très souriants,
01:04:47 d'autres qui le sont un peu moins.
01:04:49 Mais quand même, quelque part, on a plus envie
01:04:51 de passer la soirée avec celui qui est le plus souriant.
01:04:53 Et quand je parle
01:04:55 de sourire, je parle vraiment du sourire.
01:04:57 Je ne parle pas de l'éclat de rire.
01:04:59 Et je crois
01:05:01 qu'on repère assez bien
01:05:03 les faux sourires. Vous voyez ce que je veux dire,
01:05:05 Robert Zulil ? Le sourire qui est un
01:05:07 sourire de faux cul, en quelque sorte.
01:05:09 Et en général, quand le sourire est faux cul,
01:05:11 le visage ne s'illumine
01:05:13 pas de la même manière.
01:05:15 Il y a juste la bouche qui sourit, mais il n'y a pas ce
01:05:17 sourire dans les yeux. - Il n'y a pas le regard.
01:05:19 - Voilà, exactement.
01:05:21 - Oui, sourire, c'est communiquer.
01:05:23 Parce que quand on sourit,
01:05:25 on propose une interaction
01:05:27 avec l'autre. Et il y a une émotion
01:05:29 qui passe dans le sourire.
01:05:31 Après, on n'est pas tous
01:05:33 à l'aise avec le sourire. Il y a des gens, vous leur souriez,
01:05:35 si vous ne les connaissez pas, ça les dérange.
01:05:37 Parce que justement, il y a
01:05:39 quelque chose qui peut paraître intrusif
01:05:41 pour des gens, parce que sourire,
01:05:43 c'est partager quelque chose qui peut être un peu intime.
01:05:45 Donc on n'est pas tous prêts à sourire
01:05:47 avec n'importe qui. - D'accord, mais enfin,
01:05:49 on peut sourire quand on
01:05:51 achète quelque chose, on peut sourire
01:05:53 dans la rue, quand on croise
01:05:55 quelqu'un qui est venu. - Évidemment,
01:05:57 mais ce n'est pas donné à tout le monde d'accepter
01:05:59 de sourire, parce que c'est offrir quelque chose un peu
01:06:01 de soi. Et il y a des gens qui n'ont pas envie.
01:06:03 - Oui, mais je suis désolée, mais si on sourit
01:06:05 juste comme ça, on ne se fera pas agresser.
01:06:07 Je ne parle pas du sourire
01:06:09 faux cul, évidemment. - Oui, mais
01:06:11 justement, vous parlez de ça. Combien
01:06:13 de fois, moi, en tant qu'homme,
01:06:15 j'ai pu croiser des femmes
01:06:17 absolument pas souriantes,
01:06:19 parce que justement, si elles vous sourient
01:06:21 quand elles vous croisent, elles
01:06:23 se sentent exposées et en capacité d'être
01:06:25 dérangées. Donc on se protège,
01:06:27 parce qu'on mesure bien que le sourire est un
01:06:29 acte qui nous engage. - Oui, mais parce que vous avez l'œil
01:06:31 lubrique, alors c'est pour ça que... - C'est ça, oui, bien sûr.
01:06:33 Évidemment. C'est vrai que
01:06:35 je n'y avais pas pensé, mais peut-être que
01:06:37 je fais peur et je ne me rends pas compte, c'est vrai.
01:06:39 - Non, mais sincèrement,
01:06:41 je trouve qu'on a tout
01:06:43 à gagner à sourire. Et d'ailleurs... - Mais c'est très précieux,
01:06:45 je recommande. - Même face aux
01:06:47 animaux,
01:06:49 le sourire
01:06:51 les détend.
01:06:53 C'est vraiment... Parce que le chien, par exemple,
01:06:55 est très observateur de nos
01:06:57 mimiques.
01:06:59 - Ah bah oui, vous vous mettez devant un chien,
01:07:01 vous souriez ou vous souriez pas,
01:07:03 vous souriez, il commence
01:07:05 à remuer la queue, parce qu'il est content.
01:07:07 Il est content.
01:07:09 - Je vous avais pas fait l'analogie.
01:07:11 - C'était facile.
01:07:13 Bon, enfin voilà, c'était le Love Conseil du jour.
01:07:15 Et puis, vous voyez, là, on sourit, la voix
01:07:17 est plus agréable. - Bien sûr.
01:07:19 C'est ce qu'on apprend
01:07:21 quand vous faites du télémarketing.
01:07:23 On apprend aux opérateurs de sourire au téléphone.
01:07:25 Parce que sinon,
01:07:27 ça casse le lien
01:07:29 et ça donne pas envie de poursuivre l'échange.
01:07:31 - Eh bien, demain, nous serons avec
01:07:33 Yves Opslaty et on va évoquer
01:07:35 la santé sexuelle. Est-ce que vous êtes en bonne
01:07:37 santé sexuelle ?
01:07:39 Ça, c'est une question qui pourrait paraître un peu complexe,
01:07:41 mais vous verrez, c'est très très simple,
01:07:43 la santé sexuelle. Et on vous l'évoquera
01:07:45 et on vous donnera
01:07:47 tous les ingrédients pour être
01:07:49 en bonne santé sexuelle.
01:07:51 Alors, non, le plug, on va pas le tester.
01:07:53 Nathalie nous a fait faux-bon,
01:07:55 ou elle est peut-être encore en train de le tester, je ne sais pas.
01:07:57 Et donc, on retrouve Lila.
01:07:59 Bonjour Lila.
01:08:01 - Oui, bonjour, vous pouvez y être. Bonjour Robert.
01:08:03 - Bonjour Lila.
01:08:05 - Bonjour. - Alors, vous avez un peu
01:08:07 trop tendance à faire plaisir aux autres
01:08:09 et à vous oublier, Lila, c'est ça ?
01:08:11 - Alors, ben oui, c'est
01:08:13 exactement comme ça que
01:08:15 j'avais filmé un peu les choses
01:08:17 à la personne qui m'a accueillie au téléphone.
01:08:19 En fait,
01:08:21 j'ai tendance à,
01:08:25 par exemple,
01:08:27 j'ai tendance facilement à aimer, faire plaisir
01:08:29 aux autres.
01:08:31 Déjà, quand j'étais enfant, en fait,
01:08:33 j'avais deux petites soeurs
01:08:35 qui étaient plus jeunes que moi
01:08:37 et, en fait,
01:08:39 je me suis sacrifiée
01:08:41 mes désirs pour
01:08:43 leur épanouissement, en fait,
01:08:45 pour leur donner, en fait.
01:08:49 - Mais parce que
01:08:51 vos parents n'étaient pas là,
01:08:53 ou n'étaient pas de bons parents ?
01:08:55 - En fait, j'ai perdu ma maman quand j'avais 11 ans, en fait.
01:08:57 - D'accord, oui.
01:08:59 Donc, vous avez senti cette responsabilité
01:09:01 de vous occuper de vos deux petites soeurs ?
01:09:03 - Oui, en fait, en famille,
01:09:05 entre frères et soeurs, on s'est occupés
01:09:07 différemment,
01:09:09 chacun sa façon,
01:09:11 de plus jeunes.
01:09:13 Et, en fait,
01:09:15 justement, moi, je me suis retrouvée
01:09:17 beaucoup dans les différents
01:09:19 témoignages. C'est marrant
01:09:21 parce que, moi, on me disait beaucoup, quand j'étais
01:09:23 en gamine, que j'étais
01:09:25 égoïste, en fait.
01:09:27 Et c'est quelque chose que je visais très, très mal, en fait.
01:09:29 Et...
01:09:31 J'ai grandi...
01:09:33 Il se trouve que...
01:09:37 Aujourd'hui, j'ai une
01:09:39 nièce qui est née
01:09:41 il y a trois ans, et en fait,
01:09:43 j'ai commencé à
01:09:45 énormément donner, donner, donner,
01:09:47 en fait, à la faire passer
01:09:49 avant moi.
01:09:51 Et de la même manière
01:09:53 qu'avec mes soeurs, en fait,
01:09:55 j'ai reproduit exactement la même chose.
01:09:57 Et...
01:09:59 - Mais qui est-ce qui vous disait que vous étiez égoïste ?
01:10:01 - Ah, ben...
01:10:03 Ben, c'était
01:10:05 en famille, mais surtout une
01:10:07 de mes soeurs, je crois.
01:10:09 Surtout une de mes soeurs.
01:10:11 - Laquelle, par rapport à vous ?
01:10:13 - Elle est née d'un an.
01:10:15 - Qui avait un an de plus.
01:10:17 Donc, on peut imaginer
01:10:19 que cette soeur
01:10:21 a un petit peu profité de vous,
01:10:23 et en vous disant que vous étiez égoïste, c'était une manière
01:10:25 de se décharger, elle,
01:10:27 de vos petites soeurs et de vous donner tout le boulot.
01:10:29 - En fait,
01:10:31 j'avoue que je
01:10:33 sais pas, j'arrive pas trop
01:10:35 à cerner, parce que
01:10:37 moi j'ai l'impression que
01:10:39 elle s'est beaucoup sacrifiée aussi.
01:10:41 Mais...
01:10:43 Mais pour...
01:10:45 pour un peu
01:10:47 développer, si vous voulez, parce que
01:10:49 mon parcours, c'est que
01:10:51 en fait, bon, il y a eu
01:10:53 une rupture familiale
01:10:55 vers l'âge de 20 ans.
01:10:57 Donc je n'ai plus vu mes soeurs.
01:11:00 En revanche, j'ai vécu
01:11:02 des traumatismes sexuels.
01:11:04 Et donc,
01:11:06 avec mes partenaires,
01:11:08 j'avais tendance à toujours faire passer
01:11:10 leur plaisir avant le mien aussi.
01:11:12 Je m'en rendais pas compte, en fait.
01:11:14 C'était normal pour moi.
01:11:16 Et...
01:11:18 Et en fait, jusqu'au jour où je me suis dit,
01:11:20 mais...
01:11:22 Moi, je jouis pas, quoi.
01:11:24 Moi, j'ai pas de plaisir.
01:11:26 Et...
01:11:28 - Et ces traumatismes sexuels,
01:11:30 vous les avez subis
01:11:32 à quel âge, Lila ? - Entre 20 et 30 ans.
01:11:34 - C'est-à-dire que vous avez donc
01:11:36 été avec des hommes qui ont...
01:11:38 - Abusé de vous. - Abusé de vous sexuellement.
01:11:40 - Ah oui, oui. - Et vous n'osiez pas dire non.
01:11:42 Hein, c'est ça ? - Ah oui, j'ai pas osé dire non, oui.
01:11:45 - Ce que vous évoquez,
01:11:47 en fait, ça renvoie à une notion
01:11:49 qui est coûteuse, parfois.
01:11:51 C'est que
01:11:53 on a envie d'être aimé.
01:11:55 Et quand on a envie d'être aimé,
01:11:57 on pense qu'il faut être aimable.
01:11:59 Et être aimable, ça veut dire
01:12:01 faire plaisir aux autres.
01:12:03 Jusqu'à renoncer à ses
01:12:05 propres désirs, premièrement,
01:12:07 et jusqu'à s'écouter,
01:12:09 parce qu'on est prêt à s'infliger
01:12:11 de la douleur.
01:12:13 Et c'est un peu ce que vous évoquez.
01:12:15 Et c'est un prix qui coûte cher.
01:12:17 Et vous avez un territoire
01:12:19 à conquérir là.
01:12:21 C'est la valeur que vous vous accordez
01:12:23 pour ne pas avoir à être
01:12:25 trop aimable
01:12:27 aux yeux des autres.
01:12:29 Et ça veut dire qu'il faut apprendre à vous aimer vous, Lila.
01:12:31 - Mais je pense
01:12:33 qu'il y a quelque chose qui n'a pas été du tout
01:12:35 pour l'instant
01:12:37 vraiment travaillé
01:12:39 chez vous, Lila.
01:12:41 Qu'est-ce qui s'est passé
01:12:43 au moment de la mort de votre maman ?
01:12:45 Excusez-moi, c'est une question
01:12:47 peut-être un petit peu difficile et douloureuse
01:12:49 pour vous, mais elle est partie...
01:12:51 Elle a eu une grave maladie.
01:12:53 Qu'est-ce qui s'est passé ? - Oui, elle a eu
01:12:55 un cancer et en fait, elle est partie mourir
01:12:57 dans son pays d'origine.
01:12:59 Et j'étais pas au courant
01:13:01 qu'elle partait mourir, en fait.
01:13:03 Pour moi, elle partait
01:13:05 se faire soigner.
01:13:07 Donc ça m'interpelle, en fait.
01:13:11 Ça m'a interpellée quand vous avez parlé
01:13:13 du sentiment d'abandon
01:13:15 avec une des autres filles.
01:13:17 En fait, je pense que l'une des raisons
01:13:19 pour lesquelles je suis tout le temps aimable
01:13:21 et que j'essaie tout le temps de faire plaisir...
01:13:23 C'est par peur d'être à nouveau abandonnée, c'est ça ?
01:13:25 C'est par peur d'être tout le temps
01:13:27 abandonnée si je suis moi-même
01:13:29 et que je suis pas dans la recherche
01:13:31 de plaire aux autres, en fait.
01:13:33 Est-ce que vous vous mettez en colère, Lila ?
01:13:35 Eh bien oui, parce qu'en fait, quand je fais plaisir
01:13:37 aux autres et que ça se passe pas
01:13:39 comme je voudrais, c'est-à-dire
01:13:41 je fais un cadeau
01:13:43 puis au bout d'un mois
01:13:45 le cadeau est donné à quelqu'un,
01:13:47 il est remplacé par un autre...
01:13:49 Il y a quelque chose qu'il faut que vous acceptiez,
01:13:51 c'est que
01:13:53 quand on fait plaisir à quelqu'un,
01:13:55 c'est pas en attente d'autre chose.
01:13:57 Si on attend autre chose,
01:13:59 c'est que cette autre chose,
01:14:01 on n'a pas assez travaillé
01:14:03 sur cette autre chose, vous voyez ?
01:14:05 Et c'est pas parce qu'on va faire plaisir
01:14:07 à quelqu'un
01:14:09 qu'on va pouvoir le garder.
01:14:11 - Oui, c'est pas une transaction, au sens strict du terme.
01:14:13 - Et donc,
01:14:15 cette blessure d'abandon, il va falloir
01:14:17 aller la travailler.
01:14:19 Et je sais pas, où était
01:14:21 votre père ? Quel est le lien
01:14:23 au père ? Parce que là aussi, il y a quelque chose à comprendre
01:14:25 dans vos choix d'hommes
01:14:27 qui vous ont abusé.
01:14:29 - Oui, c'est un peu compliqué.
01:14:31 C'est vrai que
01:14:33 j'ai un thérapeute,
01:14:35 j'ai un suivi thérapeutique.
01:14:37 L'action du père,
01:14:39 c'est un peu compliqué à aborder,
01:14:41 donc très complexe.
01:14:43 - Je ne vous demande pas
01:14:45 de nous en dire plus.
01:14:47 Je ne veux pas vous forcer
01:14:49 à dire des choses qui sont difficiles
01:14:51 et douloureuses pour vous. Mais voyez,
01:14:53 c'est tout ça qu'il faut
01:14:55 travailler pour que vous puissiez
01:14:57 vous mettre au monde vous.
01:15:01 Parce que de toute façon, vous êtes adulte maintenant.
01:15:03 Vous n'êtes plus cet enfant qui risque d'être abandonné
01:15:05 ou qui risque d'être maltraité par le père
01:15:07 ou qui risque je ne sais quoi.
01:15:09 Vous êtes une adulte qui doit
01:15:11 se positionner, qui doit s'aimer,
01:15:13 qui doit
01:15:15 être en paix avec elle-même. Parce que de toute façon,
01:15:17 qui que ce soit
01:15:19 peut toujours nous abandonner
01:15:21 parce qu'on est tous mortels.
01:15:23 Et parfois,
01:15:25 on peut perdre quelqu'un
01:15:27 qui pourtant ne voulait pas nous abandonner
01:15:29 mais qui va s'en aller parce qu'il va mourir.
01:15:31 Et c'est pas
01:15:33 de sa faute, c'est pas de la nôtre.
01:15:35 C'est la vie qui est comme ça, c'est le destin
01:15:37 qui est comme ça. Et donc la seule manière
01:15:39 de vivre et de tenir debout
01:15:41 c'est d'être bien avec
01:15:43 soi et savoir qu'on
01:15:45 peut se faire confiance
01:15:47 à soi. - Et du coup
01:15:49 à l'autre ? Et ça vous permettra de faire
01:15:51 des choix amoureux dans lesquels
01:15:53 cette question de la transaction n'existera
01:15:55 même pas ? - Toute la question
01:15:57 est là, justement. La question de la confiance
01:15:59 à soi et
01:16:01 pouvoir se faire suffisamment confiance
01:16:03 pour accorder la confiance à l'autre.
01:16:05 Parce que moi j'ai fait...
01:16:07 - Mais oui, mais ça va
01:16:09 commencer...
01:16:11 ça va commencer par
01:16:13 justement le petit plaisir que vous allez
01:16:15 vous accorder le matin en vous réveillant
01:16:17 et en prenant votre petit déjeuner
01:16:19 pour vous et pour vous faire plaisir.
01:16:21 - Je sais.
01:16:23 J'en suis consciente, sauf que je...
01:16:25 En fait, dès que je commence
01:16:27 à m'accorder du temps et que
01:16:29 je me fais plaisir...
01:16:31 - Oui ? - C'est
01:16:33 presque que si je chronométrais, c'est-à-dire
01:16:35 que je me dis mais... - C'est pas grave ?
01:16:37 - Je me déstabilise, je me dis mais...
01:16:39 je suis pas là pour les autres.
01:16:41 - C'est pas grave, on va vous prendre au mot.
01:16:43 Ok, vous vous chronométrez,
01:16:45 vous vous accordez pour l'instant 5 minutes
01:16:47 et puis dans une semaine ce sera 6 minutes.
01:16:49 - 10 minutes. - Et dans
01:16:51 15 jours...
01:16:53 Et puis voilà, et c'est comme ça
01:16:55 qu'on avance, Lili. - Lila,
01:16:57 quand vous aimez quelqu'un, vous avez envie
01:16:59 qu'il se fasse plaisir.
01:17:01 Et vous avez envie de lui faire plaisir.
01:17:03 C'est un cadeau que vous lui faites, quand vous lui faites
01:17:05 plaisir. - Oui. - D'accord ?
01:17:07 Alors, qu'est-ce qui interdirait ?
01:17:09 Le fait que vous ne
01:17:11 vous fassiez pas à vous-même ce cadeau.
01:17:13 C'est pas normal.
01:17:17 Vous vous accordez des cadeaux à l'autre parce que
01:17:21 vous leur faites plaisir, et vous, vous vous faites pas plaisir ?
01:17:23 C'est pas
01:17:25 admissible en quelque sorte.
01:17:27 - Oui.
01:17:29 - Je pense, Lila, qu'il y a une émotion
01:17:31 qu'il va falloir travailler avec votre
01:17:33 thérapeute, puisque j'ai compris que vous étiez
01:17:35 suivie. C'est
01:17:37 l'émotion qui vous a
01:17:39 envahie quand vous avez su que
01:17:41 votre maman ne reviendrait pas.
01:17:43 Et je pense qu'il y a eu, certes,
01:17:45 cette blessure d'abandon, ça on
01:17:47 le comprend, mais c'est ce qui arrive, si vous voulez,
01:17:49 en surface. Mais je pense
01:17:51 qu'il y a dû y avoir peut-être de la colère
01:17:53 ou quelque chose de très violent.
01:17:55 Et c'est ça
01:17:57 qui vous
01:17:59 empêche de grandir
01:18:01 aujourd'hui. - Il y a un sujet
01:18:03 que vous pouvez explorer,
01:18:05 c'est que quand on n'est pas prévenu de quelque chose
01:18:07 et qu'on le découvre
01:18:11 ensuite, on se sent comment ?
01:18:13 - On peut être
01:18:17 désemparé, en colère, triste...
01:18:19 - Oui, mais imaginez
01:18:21 que je vous promette
01:18:23 quelque chose et que je ne le tienne pas.
01:18:25 Vous allez vous dire quoi ? - Moi, je suis déçue !
01:18:27 Je suis déçue, je suis reprête !
01:18:29 - Si je fais quelque chose et que je ne respecte
01:18:31 pas ma parole, et que ça
01:18:33 vous met en porte à faux, vous allez vous sentir comment ?
01:18:35 J'aurais pas respecté
01:18:37 mes engagements avec vous ? Ça s'appelle comment ?
01:18:39 - C'est une sorte de trahison ?
01:18:41 - Exactement. - Et ben voilà !
01:18:43 Et c'est ça qui vous a mis en colère, vous comprenez ?
01:18:45 - Ah oui. - Et c'est ça
01:18:47 qu'il faut travailler, il faut la faire sortir, cette colère.
01:18:49 - Oui. - Et c'est ça
01:18:51 qui va vous permettre de vous respecter,
01:18:53 d'être dans le consentement
01:18:55 avec les hommes, et de cesser
01:18:57 de donner pour recevoir.
01:18:59 Parce que cette colère,
01:19:01 vous n'osez pas la sortir, parce que
01:19:03 c'est pas bien d'être en colère contre sa maman,
01:19:05 mais c'est pas contre...
01:19:07 Vous étiez une petite fille, vous ne
01:19:09 pouviez pas comprendre, et
01:19:11 quelque part, ben oui, on vous a trahi.
01:19:13 - Mais c'est pas parce que vous mettez
01:19:15 une transaction qu'on ne va pas vous trahir ?
01:19:19 - Ah oui, mais j'en ai fait...
01:19:21 Enfin, j'en ai eu la preuve, donc
01:19:23 oui.
01:19:25 - Écoutez Lila, moi je vous conseille
01:19:27 de réécouter ce qu'on vous a dit en podcast,
01:19:29 parce que je pense qu'on vous a dit beaucoup de choses.
01:19:31 - Et c'est gratuit, il n'y a pas de transaction.
01:19:33 - Et on vous le donne,
01:19:35 et on vous le donne
01:19:37 pour que vous puissiez vous faire plaisir.
01:19:39 Et alors attention, hein, demain
01:19:41 matin, 5 minutes de plaisir,
01:19:43 pour vous, rien que pour vous.
01:19:45 - Ça marche. - Tous les jours. Et puis la semaine prochaine,
01:19:47 10 minutes, c'est ce qu'a dit Robert.
01:19:49 Donc on est d'accord. - D'accord, on est d'accord.
01:19:51 - Vous avez votre ordonnance.
01:19:53 - Merci Lila, je vous embrasse. - Merci beaucoup Brigitte,
01:19:55 merci Robert, au revoir. - Avec plaisir.
01:19:57 - Allez, on fait une petite pause et puis on va conclure
01:19:59 dans un instant.
01:20:01 4.fr, le plus grand site
01:20:03 de webcam live réservé aux adultes.
01:20:05 - 14h16h, Brigitte Laé, Sud Radio.
01:20:09 - Nous sommes avec Robert Zuilly,
01:20:11 nous avons évoqué le plaisir,
01:20:13 et on voit que, ben, c'est pas si simple,
01:20:15 finalement,
01:20:17 de s'accorder du plaisir.
01:20:19 - Le manuel du plaisir,
01:20:21 pour les nuls, parce qu'on est tous nuls face à
01:20:23 nos émotions, face à
01:20:25 ce que ressentent les autres, à ce qu'ils nous
01:20:27 proposent. - Je pensais faire
01:20:29 une émission légère, joyeuse,
01:20:31 et puis finalement, je vois que
01:20:33 il y a beaucoup de gens qui sont
01:20:35 un peu empêtrés, justement,
01:20:37 dans leurs émotions,
01:20:39 dans leurs blessures, et c'est
01:20:41 vrai que... - C'est humain.
01:20:43 - Bien sûr, et puis on est là pour...
01:20:45 - Et on a une vie pour gérer ça.
01:20:47 Donc...
01:20:49 - Oui, bon, et ben... - Quel que soit notre âge,
01:20:51 il y a toujours une perspective
01:20:53 qui peut nous permettre de restaurer le plaisir,
01:20:55 parce que c'est crucial.
01:20:57 - Mais ce qui me fait plaisir, c'est que
01:20:59 il y a une solidarité dans cette émission,
01:21:01 parce que Sarah, vous témoignez,
01:21:03 parce que vous voulez réagir au témoignage de Valérie
01:21:05 tout à l'heure, qui est engluée
01:21:07 dans une relation depuis 10 ans, avec un
01:21:09 homme qui ne l'aime pas, et qui
01:21:11 la maltraite. Bonjour Sarah.
01:21:13 - Oui, bonjour. - Merci d'être
01:21:15 avec nous, Sarah. - Merci à vous.
01:21:17 Bonjour Robert. - Bonjour Sarah.
01:21:19 - Je... En tout cas,
01:21:21 je vous remercie, parce que l'émission est juste incroyable.
01:21:23 Franchement, j'adore. Vraiment,
01:21:25 j'adore, et j'avais un petit message, finalement, à passer à Valérie,
01:21:27 entre-temps, il y a eu Lila, donc le message,
01:21:29 finalement, c'est pour les deux, c'est plus un message
01:21:31 vraiment de positivité,
01:21:33 les filles, soyez heureuses,
01:21:35 les hommes, c'est juste un plus.
01:21:37 Vous pouvez... - Ah ben d'accord.
01:21:39 - Vraiment, vraiment,
01:21:41 j'ai adoré, quand vous avez parlé
01:21:43 du chien qui revit la queue, j'étais mort
01:21:45 de rire, par la voiture.
01:21:47 J'aime trop, vraiment.
01:21:49 Je voulais juste dire que
01:21:51 cette femme-là, malheureuse,
01:21:53 j'étais comme ça, moi j'étais dans une
01:21:55 relation de 8 ans, j'ai 33 ans
01:21:57 aujourd'hui, et j'ai vécu
01:21:59 vraiment des drames dans ma vie, j'ai vécu
01:22:01 aussi un viol, une séquestration, j'ai vécu des choses
01:22:03 très très dures.
01:22:05 Aujourd'hui, je suis loin d'y arriver. - Et vous dites ça comme ça, vous ?
01:22:07 - Ouais, ouais, ouais, parce que... - Avec légèreté.
01:22:09 - Oui. - Alors soit
01:22:11 vous êtes inconséquente, soit vous avez fait
01:22:13 un sacré travail sur vous. - J'ai fait
01:22:15 un travail qui a duré 17 ans.
01:22:17 17 ans,
01:22:19 je viens d'un autre pays,
01:22:21 et dans ce pays-là, ce genre de choses,
01:22:23 c'est limite la faute de la femme.
01:22:25 Je suis arrivée en France, et en fait
01:22:27 ce pays m'a appris à m'aimer.
01:22:29 - A vous respecter. - A me respecter.
01:22:31 Et...
01:22:33 Voilà, j'ai envie de pleurer, super,
01:22:35 vous êtes adorable. Donc du coup, oui,
01:22:37 j'ai fait ce travail sur moi. - On va pleurer avec vous.
01:22:39 - J'ai appris en fait à m'aimer,
01:22:41 j'ai appris à me respecter,
01:22:43 et j'ai appris
01:22:45 aux autres à le faire. J'ai appris
01:22:47 aux autres, je les ai éduqués.
01:22:49 Donc si la personne n'a pas
01:22:51 envie de me respecter, n'a pas envie de prendre mon consentement,
01:22:53 ben, elle n'a rien à faire dans ma vie.
01:22:55 Clairement, j'ai fait le vide
01:22:57 autour de moi, et j'ai aussi écouté
01:22:59 Lila, donc qui veut faire plaisir aux autres,
01:23:01 au détriment du coup de son bien-être
01:23:03 à elle. Ça aussi, je l'ai écrit,
01:23:05 moi aussi. J'ai fait plaisir à ma famille
01:23:07 en pensant qu'à eux.
01:23:09 Et au final, aujourd'hui, à 33 ans,
01:23:11 je suis une maman, et j'ai pas envie que ma fille, finalement,
01:23:13 me ressemble, enfin, comme
01:23:15 j'ai été. Donc je lui apprends un tas de choses,
01:23:17 mais je lui apprends
01:23:19 le consentement, donc quand il y a des gens qui viennent chez nous,
01:23:21 des petites choses toutes simples, tu es
01:23:23 obligé de dire bonjour, mais t'es pas obligé de faire la bise
01:23:25 à un tonton ou une tante. - Bravo.
01:23:27 - C'est des petites choses,
01:23:29 vraiment. - Oui, mais si elle
01:23:31 fait pas la bise, c'est qu'elle les aime pas, alors.
01:23:33 - Mais c'est elle qui décide.
01:23:35 Elle a 5 ans,
01:23:37 même si elle l'aime bien. - Je vous provoque.
01:23:39 - Ils vous cherchent, là. - Oui, je vous cherche.
01:23:41 - Vous avez dit que vous n'aviez pas besoin d'hommes, voilà.
01:23:43 - Non, mais je vous sens accomplie,
01:23:45 ça fait tellement plaisir d'entendre ça, Sarah.
01:23:47 - J'ai besoin d'un homme pour me donner du plaisir,
01:23:49 avec des petits ustensiles, mais par contre,
01:23:51 mais par contre,
01:23:53 un homme,
01:23:55 on n'est pas obligé de vivre avec un homme.
01:23:57 Moi, j'ai eu 4, 5 hommes
01:23:59 dans ma vie,
01:24:01 mais au final, je me suis rendue compte que je peux me faire plaisir
01:24:03 toute seule. Je parle pas que
01:24:05 du plaisir sexuel, je parle du plaisir
01:24:07 de tout.
01:24:09 J'ai lu une fois un livre qui s'appelle "3 kiffes
01:24:11 par jour", et donc du coup, ça me fait penser un peu à
01:24:13 Lila. - Oui, mais là où vous avez raison,
01:24:15 Sarah, c'est que si on est bien avec
01:24:17 soi, on n'a
01:24:19 pas besoin forcément d'un homme,
01:24:21 et si on en a un,
01:24:23 eh ben, on aura de toute façon un homme qui nous fera
01:24:25 du bien. - Et on saura poser les limites.
01:24:27 - Absolument. - Ce qui est surtout que
01:24:29 les relations aussi, c'est des miroirs. Si on s'aime,
01:24:31 si on se respecte, l'autre le fera.
01:24:33 Et s'il a pas envie de le faire, ben il n'a qu'à
01:24:35 sortir et prendre la porte. Tout simplement.
01:24:37 - Ça paraît facile quand vous le dites.
01:24:39 - Ouais, je sais, mais ça ne l'était pas il y a quelques années.
01:24:41 - Ben oui. - Ça ne l'était pas, parce que du coup,
01:24:43 je restais avec des personnes qui étaient
01:24:45 néfastes pour moi,
01:24:47 mais au final, je me suis
01:24:49 juste dit, en fait, non, cette personne
01:24:51 n'est pas faite pour moi. Et moi aussi, je suis passée par la
01:24:53 phase thérapie, et je suis allée consulter.
01:24:55 Je suis allée voir des personnes.
01:24:57 Mais j'ai compris aussi que la force venait
01:24:59 de soi-même, en fait. Parce qu'au final, on peut aller
01:25:01 voir un thérapeute, mais si on n'a pas envie d'aller
01:25:03 mieux, on n'ira pas mieux. On peut aller voir
01:25:05 tous les thérapeutes de la Terre. Je suis désolée, ça c'est que mon
01:25:07 avis, encore une fois, ça n'engage que moi.
01:25:09 Mais...
01:25:11 - Oui, enfin, Sarah,
01:25:13 vous avez raison.
01:25:15 Il y a des personnes qui vont aller voir un thérapeute,
01:25:17 ils n'iront pas voir le bon thérapeute,
01:25:19 et ça va traîner pendant des années.
01:25:21 Et puis, à un moment, ils rencontreront le thérapeute
01:25:23 qui va les faire bouger,
01:25:25 parce qu'à ce moment-là, ils seront prêts.
01:25:27 C'est compliqué d'aller mieux,
01:25:29 mais si on ne fait rien...
01:25:31 - Alors, je ne parle pas de détection.
01:25:33 - Non, non, non, mais j'entends bien. Mais si on ne fait rien,
01:25:35 on n'ira pas mieux. Donc c'est pour ça que je dis
01:25:37 toujours, allez consulter.
01:25:39 Peut-être que vous n'allez pas tout de suite trouver le bon,
01:25:41 parce que vous n'êtes pas tout à fait prête. Mais allez-y,
01:25:43 parce que si vous ne faites rien, il ne se passera
01:25:45 rien. Et c'est ça
01:25:47 votre message, je trouve, très dynamique
01:25:49 et positif. - Plein d'espoir.
01:25:51 Vous en avez certainement bavé.
01:25:53 Et c'est pour ça
01:25:55 qu'on entend aussi, quelque part,
01:25:57 une sorte de revanche
01:25:59 que vous prenez sur la vie
01:26:01 et prenez-la plein dedans. - Oui, mais ce qui est
01:26:03 important dans votre témoignage, je trouve,
01:26:05 Sarah, c'est qu'on sent quoi ? On sent une énergie
01:26:07 ancrée. On sent une autonomie
01:26:09 dans la vie. On sent une capacité à se
01:26:11 prendre en main, à ne dépendre de personne.
01:26:13 On sent une capacité à s'assumer
01:26:15 et à ne pas avoir besoin de l'autre
01:26:17 pour exister. Et tous ces
01:26:19 points-là, ils sont précieux, parce que
01:26:21 ça vous permet d'être dans votre rapport à l'autre
01:26:23 vous-même.
01:26:25 Sans contrefaçon
01:26:27 et sans crainte de vous
01:26:29 désavouer. Eh bien,
01:26:31 moi j'ai envie de vous dire bravo, parce que c'est inspirant.
01:26:33 - Et puis ça donne
01:26:35 un beau départ pour votre
01:26:37 fille, parce qu'avec une maman comme ça,
01:26:39 elle part avec un
01:26:41 plus et non pas un handicap. - Par contre, il faut
01:26:43 arrêter de la frapper, Sarah, votre fille. C'est pas bon ça.
01:26:45 - Ouais, ouais, je sais,
01:26:47 je sais, j'essaye, c'est pas évident.
01:26:49 - Non, mais
01:26:51 attention. - Je lui ai fait tellement de compliments. - Non, mais Robert,
01:26:53 attention à cet humour-là, parce qu'il y a des
01:26:55 personnes qui vont le prendre au premier degré.
01:26:57 - Non, mais je sais que Sarah, elle a cette écoute.
01:26:59 - Sarah, je suis sûre, mais...
01:27:01 - Sarah,
01:27:03 elle va me faire un procès. Non, mais attendez.
01:27:05 - Non, mais moi aussi,
01:27:07 j'aime bien l'humour un peu décalé, mais
01:27:09 pour le coup, c'est vrai que Brigitte, vous avez raison,
01:27:11 il y a des gens qui peuvent le prendre
01:27:13 au premier degré. - On sait jamais, oui, oui.
01:27:15 - C'est surtout pas une recommandation.
01:27:17 - Ah bah non.
01:27:19 - C'est même interdit. - C'est même interdit, oui.
01:27:21 Non, non, ma fille, elle est très heureuse
01:27:23 et je suis très, très contente
01:27:25 que... parce que finalement, c'est elle qui m'a donné cette force.
01:27:27 J'avais
01:27:29 envie d'aller mieux pour elle.
01:27:31 J'avais envie qu'elle soit fière de sa maman. J'avais envie
01:27:33 de... La dernière fois, je l'emmène à l'école
01:27:35 et elle me dit "je veux trop être
01:27:37 comme toi". Je lui dis "mais pourquoi tu dis ça ?"
01:27:39 Elle me dit "parce que maman, t'es trop forte.
01:27:41 T'as l'impression que t'es une héroïne, quoi.
01:27:43 T'es comme Superwoman."
01:27:45 - Et alors, le papa ?
01:27:47 - On s'en fout.
01:27:49 - On s'en fout.
01:27:51 Mais quand même, vous lui avez montré une image
01:27:53 positive de son père, parce que c'est important quand même, Sarah.
01:27:55 Mais je peux entendre que
01:27:57 elle n'est pas réellement de père,
01:27:59 mais il faut quand même lui transmettre un message
01:28:01 positif.
01:28:03 - Sinon, vous allez faire une tribu d'Amazon, sinon.
01:28:07 - Ah, ça coince un peu, là, Sarah.
01:28:09 - C'est pas que...
01:28:11 Je n'ai pas envie de lui transmettre une image
01:28:13 ou quoi que ce soit.
01:28:15 Je lui dis simplement que son papa, il est quelque part.
01:28:17 Et puis c'est tout. Elle ne le voit pas.
01:28:19 Donc, c'est pas la peine non plus de remuer
01:28:21 une plaie. Maman, elle fait papa et elle fait maman.
01:28:23 - D'accord, mais c'est important.
01:28:27 Excusez-moi, Sarah, je suis très sérieuse, là.
01:28:29 C'est quand même toujours important. Je peux tout à fait
01:28:31 comprendre que vous éleviez votre fille seule
01:28:33 et que vous n'ayez pas envie de lui parler de son père.
01:28:35 Mais c'est important qu'elle sache qu'elle a
01:28:37 un géniteur et qu'elle n'est pas
01:28:39 juste née de sa maman,
01:28:41 qui est une femme merveilleuse et formidable.
01:28:43 Vous voyez, parce que sinon, c'est comme ça
01:28:45 qu'on peut faire des enfants psychotiques.
01:28:47 On a parlé de folie tout à l'heure.
01:28:49 Moi, je préfère, en effet, le terme de santé mentale.
01:28:51 Vous avez utilisé, Robert Zully.
01:28:53 Mais on sait le danger
01:28:55 de trop
01:28:57 nier la présence
01:28:59 d'un père. - En fait, c'est le faire exister.
01:29:01 - Voilà. - Par des petites phrases.
01:29:03 En parlant peut-être même
01:29:05 de votre père à vous.
01:29:07 En disant "Tiens, mon papa, il me faisait ça."
01:29:09 "Ah bah tiens, je vais te faire des choses
01:29:11 que mon papa me faisait."
01:29:13 Que ce soit un plat ou autre chose.
01:29:15 Vous voyez, c'est faire exister la notion du père.
01:29:17 - Pour le coup, oui,
01:29:19 vous avez raison, tous les deux.
01:29:21 Moi, c'est ma maman
01:29:23 qui m'a élevée. Donc du coup, j'ai grandi
01:29:25 avec une femme forte aussi.
01:29:27 J'ai pas spécialement
01:29:29 eu de papa. Enfin, je sais
01:29:31 que j'en ai eu un, mais il n'a pas été
01:29:33 très présent. - Il n'a pas été très présent, bien sûr.
01:29:35 Mais vous savez que vous en avez eu un.
01:29:37 Et c'est ça qui compte, encore une fois.
01:29:39 Je ne rentre pas dans
01:29:41 la nécessité absolument
01:29:43 qu'il y ait le père aussi. C'est mieux,
01:29:45 mais ce n'est pas une obligation. En revanche,
01:29:47 c'est toujours important quand même que...
01:29:49 - De le faire exister. - De le faire exister.
01:29:51 Que l'homme existe aussi dans la tête d'une petite
01:29:53 fille ou d'un petit garçon, évidemment.
01:29:55 Merci beaucoup, Sarah, pour ce
01:29:57 témoignage. Je suis ravie qu'on termine par
01:29:59 un témoignage positif. Et bravo,
01:30:01 parce que moi, j'adore quand vous témoignez
01:30:03 pour donner un
01:30:05 influx positif à d'autres
01:30:07 qui ont témoigné et qui vont moins bien.
01:30:09 Merci beaucoup, Robert Zuly. - Un plaisir.
01:30:11 Plaisir partagé. - Toujours
01:30:13 un plaisir partagé. - Il n'est que
01:30:15 meilleur. - Exactement, c'est tellement mieux.
01:30:17 Tout de suite, vous retrouverez "C'est votre
01:30:19 avenir", et demain, on parlera de santé
01:30:21 sexuelle et non pas de santé
01:30:23 mentale. C'est bien mieux, la santé sexuelle.
01:30:25 Vous serez certainement d'accord avec Yves
01:30:27 Pslaty.

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