Alors que les SDF n'ont pas d'espace privé, on leur interdit d'occuper l'espace public avec les arrêtés anti-mendicité. Ils sont pourtant les plus légitimes dans cette occupation. Avec l'affichage sauvage de photographies des SDF, la rue retourne à la rue et s'impose aux yeux de chacun.
Exposition du 26 juin au 2 aout 2008 A La Barak, 10 rue de la petite loge Montpellier
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“FERMEZ LA PORTE, MERCI” Ordinaire de désaxés
Issue d’un travail de deux ans et demi à Sète et Montpellier, ces photographies nous emmènent dans les rues et les squats avec les Sans Domicile Fixe. Loin du misérabilisme et des lieux communs, nous partageons leur quotidien. Nous constatons comment ils font face à des conditions de vie extrêmes. Matériellement, bien entendu, par la mise en place d’alternatives au logement (squats, caravanes...), mais surtout humainement. Déjà fragilisés par une histoire personnelle souvent complexe, ils doivent résister à un univers violent physiquement, socialement et psychiquement. Ils tentent alors de recréer des espaces privés leur autorisant un minimum d’intimité. Nous pouvons voir quelles marques leur permettent de s’approprier un lieu, quelles relations sociales s’y déroulent. Malgrè ces essais d’aménagements, la dureté de cette existence ajoutée à d’autres facteurs conduit souvent à des addictions - une façon de fuir, de supporter - et parfois à la folie. Ces deux éléments aggravent encore leur situation. Cependant ils restent toujours des êtres humains. Ces photographies ont été prises en créant un lien de confiance, en écoutant différentes histoires avec respect et sans jugement. Il ne suffisait pas d’être simplement de passage. Ce n’est que par cette démarche humaniste qu’il fut possible de partager la vie des SDF. Ainsi, ces images nous obligent à regarder ces hommes, à ne pas détourner les yeux, et à nous interroger sur nos définitions des limites de la société et de l’humanité.
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