Elle est partie pendant que je tournais le dos Elle était vieille elle s’était usée un peu trop Trente ans de survie à petit feu sans son mari A perdre chaque jour un enfant un ami
Quatre-vingt-douze ans on m’a dit J’ai toujours connu ses manies Ses yeux qui pleuraient sans un bruit Ses petits pas sa fin de vie Eugénie
Impératrice mais une vie sur les chemins Son homme était un rouge elle s’en remettait à ses mains Ses mains à elle n’étaient que nœuds et que douleur A coups de froid à coups d’efforts à coups de couteau dans le cœur
Quatre-vingt-douze ans on m’a dit J’ai toujours connu ses manies Ses yeux qui pleuraient sans un bruit Ses petits pas sa fin de vie Eugénie
Les mots s’effaçaient doucement de sa mémoire Pourtant elle luttait elle était fière de le faire voir Je lui disais juste bonjour vis encore je veux te voir Elle m’a toujours aimé par son silence et ses regards
Quatre-vingt-douze ans on m’a dit J’ai toujours connu ses manies Ses yeux qui pleuraient sans un bruit Ses petits pas sa fin de vie Eugénie
Elle a eu le temps de voir le bout de son chemin Elle a dit au revoir elle a encore serré des mains De ses enfants qui ne l’inquiéteront plus désormais Elle est si belle avec son homme sous toutes ces fleurs qui vont faner
Quatre-vingt-douze ans on m’a dit J’ai toujours connu ses manies Ses yeux qui pleuraient sans un bruit Ses petits pas sa fin de vie Eugénie
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