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  • il y a 13 ans
Fiche Film « On ne faisait rien de spécial »...
Pour la première fois, avec des stagiaires de Sigma Formation, nous avions été
confrontés à un public en rupture scolaire... Dans un rapport effectué à l'attention de
la responsable de formation de l'organisme pour lequel nous sous-traitons, nous
écrivions (je me cite) :
« Nous avons pu mesurer le turn over incroyable du public. On n'aura jamais eu un même stagiaire sur
la totalité des séances et rares sont celles et ceux qui arrivent à l'heure. Nous nous y sommes adaptés
quoi qu'il nous en coûte. En l'état actuel du fonctionnement, nous ne sommes pas disposés à tenir
toute la journée avec cette nécessité d'attendre le bon-vouloir des jeunes. Nous souhaitons certes être
disponibles mais pas esclavagisés. Ils sont bien pour la plupart, des adolescents pour qui tout est dû,
avec une forme de mépris incroyable pour tout ce que les « adultes » peuvent proposer...
Trop fiers pour accepter sans explications des instructions qu'on finira, à force d'insistance par leur faire
adopter...
Évidemment, cette constante ne les résume pas.
Derrière cette attitude « arrogante », percent leurs fragilités, et les causes de ses fragilités dans les
interviews croisées que nous avons réussi à leur faire réaliser (incroyablement riches : on les croyait
plus pudiques sur les sujets abordés parfois très personnels) : avec, par exemple, des parcours
familiaux chaotiques, chocs culturels, inadaptation au (du) système scolaire à des personnalités
écorchées, à fleur de peau. Des propositions de filières débouchant sur des métiers dévalorisés et
auxquelles, ils (elles) n'adhèrent pas. Avec, au delà, un besoin de reconnaissance et de tendresse, qui
peut aussi les conduire à une attitude victimaire qui les déresponsabilise. Mais là, Horiya, je ne
t'apprends rien, je psychologise à la petite semaine... Et pour que tu comprennes mon propos que je
fais là, à l'arrach' comme diraient les jeunes, je ne me coupe pas... et pour revenir à l'essentiel, c'est à
dire, à l'atelier, il y a deux constats :
Ils peuvent « raconter leur(s) histoire(s), en fait sans trop de blocage. Il arrivera un moment où tout cela
sera encore plus spontané avec l'oubli de la caméra : elle deviendra un appendice banal, ce qu'elle
n'est pas pour le moment (évidemment le turn over permanent n'y aide pas) »
Pour protéger leur anonymat -et leur minorité-, (mise en évidence, en outre de
certaines attitudes délinquantes, suivi en PJJ, etc.) nous n'avons montré aucune image
de ces jeunes en montant leurs témoignages et avons privilégié un montage son
soutenu par un travelling dans les quartiers Nord recolorisé, accompagné de dessins et d'une musique bien plombée (Merci Jeremy)...
Tournage : Julien TRAIMOND
Tournage montage : Théo VODENITCHAROV
Dessins Musique Montage : Jérémy BASTIDE
Réalisation finale et validation : Etienne BASTIDE
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