Alors que la France métropolitaine reste en alerte rouge concernant la grippe, les chiffres de la semaine dernière montrent une hausse des hospitalisations et des passages aux urgences.
00:00Et Aurèle a l'expérience du terrain et il est aussi urgentiste à l'hôpital de Poissy dans les Yvelines.
00:05Et alors c'est aussi débordé.
00:06C'est incroyable, c'est-à-dire que c'est au point où on a des patients de 90 ans qui passent 60 heures dans des brancards.
00:11C'était quelque chose que moi je trouvais déjà d'inhumain.
00:14Là on est dans une situation où on n'a tellement pas de place que les patients qu'on devrait garder, on les renvoie chez eux
00:19parce qu'on dit que c'est plus délétère de vous garder dans le couloir sur un brancard avec des autres personnes qui ont la grippe
00:24que de vous renvoyer chez vous.
00:25C'est-à-dire qu'on n'a pas de place d'hospitalisation à cause de la grippe et à cause du fait qu'il n'y a toujours pas cette place d'hospitalisation.
00:31Tous les ans, il faut bien comprendre qu'on a totalement accepté ce truc-là.
00:34C'est-à-dire que même en tant qu'urgentiste, on le sait entre nous, on sait que l'hiver malheureusement,
00:38il va y avoir des gens qui vont perdre des années de vie, des mois de vie, il faut dire la réalité.
00:43Et ce n'est pas normal qu'on se soit habitué à ça.
00:45Parce qu'il faut savoir qu'une personne de plus de 75 ans qui passe une nuit aux urgences sur un brancard,
00:50c'est de la surmortalité, ça a été démontré par une étude française de la pitié salpétrière.
00:55Donc il n'y a pas de débat là-dessus.
00:56Il faut savoir que vous avez un vrai risque et il faut savoir que vous avez raison de vous plaindre auprès de la direction
01:01si votre grand-mère, elle est aux urgences.
01:03Et vous devez être capable de dire, est-ce que vous êtes capable de justifier le fait qu'elle puisse passer une nuit aux urgences
01:07et que ça n'a aucun risque sur son pronostic vital ?
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