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  • il y a 1 semaine
Ce mercredi 17 décembre, BFMTV consacre une nouvelle émission présentée par Maxime Switek. En pleine crise agricole, économique et politique, les Français prennent la parole sur BFMTV.

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Transcription
00:00Bonsoir Julie. Merci d'être là. Alors vous, si je ne me trompe pas, éleveuse, bovin, porcin, équin.
00:09Oui. J'ai bon. J'ai bon. Comment vous vivez cette crise vous ?
00:13Très mal. De la façon dont elle a été traitée, si je puis dire. Aucune considération.
00:23Il faut juste approcher votre micro, voilà.
00:25Pardon. Attendez, on ne va pas voir le... On me fait signe, les spectateurs qui sont autour me font signe.
00:32Voilà, il y a une bêtaillère qui vient de passer juste au-dessus du pont. Pardon de vous couper Julie.
00:36Mais quand vous dites qu'il faudrait stopper immédiatement les transports d'animaux dans des zones comme celle-ci qui sont des zones à risque,
00:43il y a une bêtaillère qui vient de passer sur le pont qui est juste au-dessus de nous. Pardon, je vous rends la parole Julie.
00:47Oui, donc moi ce qui me fait très peur c'est la façon dont on est traité, la non-écoute qu'on a.
00:53Moi je me suis... J'ai un petit troupeau de bovins. Je dois avoir une vingtaine de têtes. J'ai un petit troupeau.
01:01On est jeunes installés depuis trois ans avec mon conjoint.
01:04On était là depuis mercredi soir au bord et jeudi pour soutenir les éleveurs.
01:09Je n'ai jamais vu une situation pareille. C'était la guerre. On est partis avec mon conjoint, ma nièce qui était mineure, qui était là pour soutenir ses parents éleveurs aussi.
01:24C'était lunaire. On en est ressortis de là complètement apeurés.
01:29Julie, pardon, ce qui me frappe c'est que depuis que je suis arrivé tout à l'heure sur cette autoroute, tout le monde me parle de cet épisode-là.
01:34Il y a encore une bêtaillère, c'est peut-être la même, qui repasse dans l'autre sens.
01:37Tout le monde me parle de cet épisode de la semaine dernière au bord sur Arise avec ces violences autour de cette exploitation.
01:45Vous savez ce que dit le gouvernement notamment, c'est qu'il y avait ce soir-là aussi des éléments d'ultra-gauche.
01:50C'est le Premier ministre qui le disait encore hier à l'Assemblée, qu'il y avait des éléments d'ultra-gauche, violents, qui sont venus participer à ce qui s'est passé au bord sur Arise la semaine dernière.
02:00Alors des éléments violents, moi je n'en ai pas vu. J'ai des amis qui étaient au front, devant, face au CRS.
02:09Je n'y étais pas moi face au CRS. Quand on a vu les bombes lacrymo qui commençaient à arriver de partout, etc.
02:15Nous, on s'est dit, les éleveurs ont accepté. C'est leur choix, il n'y a aucun souci. On se retire.
02:23On a voulu accéder à nos voitures qui étaient le long des ribambelles de CRS.
02:28On s'est dit, avec des enfants, des personnes âgées, on va arriver tranquilles en disant on rentre.
02:35On n'a même pas pu accéder. On a vu des lacrymos arriver partout.
02:38On est partis à travers champs. 45 minutes à marcher à travers champs, à essayer de remonter à une route pour accéder à nos voitures.
02:46C'était démesuré. On était là pour quoi ? Pour sauver 200 vaches qui étaient en bonne santé.
02:52Alors j'entends que le protocole européen dit qu'il faut un abattage total.
02:56Il faut abattre, oui.
02:56C'est ce qui est écrit. Par contre, c'est aussi écrit sur le site de l'EFSA, par exemple, que d'autres protocoles, avec un abattage partiel, combiné à une vaccination large pour protéger, fonctionnent tout aussi bien.
03:12Il y a des thèses qui sont sorties, qui datent de 2017, pendant les événements, quand il y a eu la DNC dans les Balkans.
03:19Avec des schémas, des chiffres concrets qui disent que... Alors par contre, il faut vacciner. C'est le principal...
03:28Mais vous vous dites qu'il faut assouplir. Je vais mettre mes gros sabots de citadins, Julie.
03:34Et je sens que je vais me faire conspuer tout autour.
03:39Une réflexion que j'ai pas mal entendue ces derniers jours.
03:44On comprend l'attachement des éleveurs à leurs troupeaux.
03:47Mais ce sont des bêtes qui sont destinées, pour beaucoup, à l'abattage in fine.
03:53Mais bien sûr.
03:54Donc pourquoi bloquer à ce moment-là, si c'est pour se protéger ?
03:58Qu'est-ce qui fait qu'il y a cet attachement-là ?
04:00Comment vous pourriez décrire cet attachement-là ?
04:02Je vois Christophe Beck, ce député, qui dit « Mais où est-ce qu'il va ? »
04:04Pourquoi est-ce qu'il dit ça ?
04:05Il n'a pas de vache.
04:06Quel attachement on a à nos vaches alors qu'on les destine à l'abattoir ?
04:11Parce que nos vaches, moi je les compare comme si c'était des salariés ou des gens avec qui je travaille tous les jours.
04:19Je suis peut-être toute seule ou avec mon conjoint sur ma ferme.
04:21Mais tous les jours, je travaille avec mes animaux.
04:25Je suis éleveuse de porcs, je suis éleveuse de bovins.
04:28Et j'apprécie manger de la viande.
04:30Je n'ai aucun scrupule avec ça.
04:32Et j'en suis fière.
04:33Et je suis d'autant plus fière d'aller manger mes animaux que j'ai élevés, que je sais comment je les ai élevés.
04:39Et je les ai élevés pour ça.
04:41Alors bien sûr, mes vaches, elles ont toutes des noms.
04:43Et pourtant, je sais où est-ce qu'elles vont après.
04:45Comment elles s'appellent vos vaches ?
04:46On peut y aller.
04:48Ulti, Marianne, Harvey.
04:51Mais non, mais c'est important.
04:52Mais en fait, je ne vais pas dire que c'est notre outil de travail.
04:58Ça l'est, mais je ne veux pas les considérer comme un outil.
05:01Mais c'est comme si c'était des collègues avec qui je travaille tous les jours.
05:04C'est ma vie.
05:07Donc c'est ce que je construis tous les jours, jour après jour.
05:10Et bon, outre l'ADNC, c'est une maladie qui en plus n'est pas transmissible à l'homme.
05:19Alors, elle est extrêmement contagieuse.
05:21Il n'y a aucun souci.
05:22Il y a 45% de contagions sur cette maladie.
05:25Effectivement, c'est très contagieux.
05:27Mais par contre, on a un taux de mortalité qui est de 10% sur les bêtes infectées.
05:31Donc sur un cheptel entier, on va retomber à 1,3%.
05:35Ce qui est, en soi...
05:37Et si on réduit, entre guillemets, si chaque éleveur prend, entre guillemets, à charge,
05:43une réduction de cheptel de 1 à 3%.
05:45Alors oui, certes, on va affaiblir des éleveurs, et plusieurs éleveurs, j'entends, peut-être beaucoup.
05:52Mais on ne détruira pas des élevages entiers.
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