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00:00Le podcast politique d'Ici Azur
00:03Bonjour David Lysnard.
00:08Bonjour.
00:08Et merci de venir répondre à nos questions pour ce podcast politique d'Ici Azur.
00:14Alors je me suis posé la question de savoir,
00:16mais qu'est-ce que je vais pouvoir lui demander à David Lysnard comme première question ?
00:19Puis j'ai regardé une journée type, avec vos mandats, vos responsabilités,
00:23ce que vous faites dès votre réveil, et j'ai trouvé la question.
00:25Est-ce que vous êtes hyper actif, David Lysnard ?
00:28Merci de m'accueillir.
00:30Moi je ne me sens pas du tout hyper actif,
00:32je me sens normal, mais le terme a été un peu galvaudé en politique il y a quelques années.
00:38Après, je ne suis pas intrinsèquement hyper actif,
00:42c'est juste d'essayer de répondre aux attentes que les gens donnent en vous.
00:48Pourtant vous, quand vous êtes mandaté, c'est quelque chose de très particulier.
00:51Ça pousse ?
00:52Oui, bien sûr, parce que j'ai eu des affaires privées à mes rythmes,
00:58mais quand vous êtes mandaté par les autres, c'est une gravité que l'on ressent,
01:04enfin moi en tout cas que j'ai ressenti le jour de l'élection.
01:06Les gens qui célèbrent de façon ostentatoire une élection,
01:10je me dis qu'ils n'ont pas bien compris à mon avis ce qu'était un mandat,
01:13parce que c'est un travail permanent.
01:15la mairie m'occupe H24 et j'adore ça, j'aime ce que je fais en mairie.
01:20Et parfois, moi je ne me trouve pas hyper actif,
01:23parfois je trouve qu'il y en a qui ne sont pas assez actifs, mais ça c'est un autre sujet.
01:25Alors on va y revenir bien sûr sur la municipalité.
01:27Vous êtes né à Limoges un 2 février, on ne va pas dire la date,
01:311969.
01:33Quel enfant étiez-vous ?
01:34Est-ce que vous étiez déjà intéressé par la chose politique ?
01:36Alors pas du tout, c'est venu plus tard.
01:38Quel enfant vous étiez à Limoges ?
01:39Je vais essayer de vous répondre, j'ai toujours du mal un peu avec ces questions perso.
01:42Oui, oui, oui.
01:44Mais ça définit l'enfance.
01:45Je suis né à Limoges le 2 février 1969,
01:47parce que mon père, qui était footballeur professionnel,
01:50avait eu un contrat, il était en fin de carrière.
01:54Enfin non, il n'est pas en fin de carrière,
01:55mais il était donc capitaine du LFC, du Limoges Football Club,
01:59et ma mère était dans ses étoiles, donc on bougeait beaucoup.
02:00J'ai été baptisé à Cannes, où j'ai mes origines paternelles depuis au moins le 15e siècle.
02:06Ma mère, c'est la Corse et Bordeaux.
02:08Et il faut demander à mon frère aîné, ou à ma mère,
02:14puisque mon père n'est plus de ce monde, pour savoir quel enfant j'étais.
02:17Moi, je ne peux pas le juger.
02:18Je crois que j'étais curieux, et j'étais très curieux, ça c'est vrai.
02:23Je m'intéressais aux choses.
02:24J'ai eu la chance d'être dans une famille simple.
02:27Mes parents étaient autodidactes,
02:28mais avec beaucoup de liberté, d'ouverture d'esprit.
02:33Le sport, la culture, ce n'était pas du tout théorisé,
02:36mais c'était le quotidien.
02:36Mes parents bossaient beaucoup.
02:38Ils se sont reconvertis dans le petit commerce, donc ils rentraient tard.
02:40On était très livrés à nous-mêmes avec mon frère.
02:42On vivait dans la rue.
02:43Je me bagarrais, je vivais, et j'y lisais beaucoup.
02:46Et j'ai toujours été passionné de politique, pour répondre à votre question.
02:49Et je ne sais pas pourquoi.
02:51C'est un podcast politique.
02:52Parce que personne n'en venait chez moi.
02:54Je n'étais pas du tout de cet univers-là, ni de la fonction publique, ni de la politique.
02:57Vraiment un monde d'indépendants, sportifs, artistes, et du petit commerce.
03:02Et j'ai grandi dans le commerce, et j'ai eu des commerces moi-même,
03:05et ça a été très important pour moi.
03:06Et c'est toujours très important dans ma vie, même si je n'en ai plus maintenant.
03:09À quel moment vous arrivez à Cannes ?
03:10Alors, je fais des allers-retours, mais je suis, je vais dire définitivement,
03:14parce que je suis reparti après, mais je suis implanté à Cannes en permanence,
03:18parce que mes parents arrêtent de tourner aussi.
03:20Et on avait eu des magasins, on avait jusqu'à cinq magasins à Limoges.
03:23Et donc, à partir de 1983-1984.
03:29Les années lycée, collège-lycée ?
03:31Lycée, oui.
03:31Lycée, lycée, lycée, lycée.
03:32Quel souvenir vous gardez ?
03:35Bristole, Carnot.
03:36Quel souvenir vous gardez de ces années lycée ?
03:38Pareil que c'est important, ça forge son personnage en plein.
03:40Moi, j'ai l'impression que déjà, la personnalité, elle se forme avant aussi,
03:44par le sport, par les rencontres, la musique.
03:48Quand j'étais à Limoges encore, la musique était très importante pour moi.
03:51Alors justement, je vous interromps, la musique est importante dans les années lycée.
03:54Écoutez ça, on est, allez, 1988, vous allez me dire qui c'est,
03:58je suis sûr que vous allez reconnaître.
03:59Bien sûr.
04:00Oh si, bien sûr que si, écoutez.
04:07Misty Boys.
04:08Bah oui, 1988.
04:10C'est pas mal.
04:11Bisty Boys, c'est fantastique.
04:13C'est ce qu'on écoute, on est dans les années 80, vous écoutez ça ou vous l'écoutez plus tard ?
04:18J'ai écouté Bisty Boys, j'écoutais Run DMC aussi à l'époque.
04:21C'était l'alliance du rap et du rock et de la guitare, qu'est-ce que c'était bon.
04:26De la Soul qui m'a amené à ces musiques-là, mais pourquoi j'aimais, c'est marrant que j'en sortais, pourquoi vous sortez Bisty Boys ? Parce que c'est rare qu'on me sorte.
04:33Oui, oui.
04:34Donc j'ai réécouté encore.
04:36Pulse Boutique, c'est un album très connu.
04:39Dans ma voiture, j'ai toujours acheté des voitures d'occasion, j'ai une belle voiture d'occasion.
04:43Et donc le critère, c'était d'avoir encore un lecteur de DVD, si vous voulez, de CD, pardon, de CD, et j'ai un vinil chez moi.
04:49Mais ce que j'aimais chez Bisty Boys, parce que moi, au début, je n'ai pas du tout le rap, etc., je venais vraiment de la guitare électrique.
04:54Et c'est précisément cette alliance, comme dans la DMC, de la guitare et du phrasé et du rap, et du hip-hop, comme on disait à l'époque.
05:03Mais moi, j'ai vraiment grandi dans le punk, donc en écoutant les Ramones, les Clash, les Pistols, Oberkampf dans le punk français,
05:12Gogol 1er et Lahord, certains connaîtront, se reconnaîtront, et tant d'autres.
05:16Et puis, tant de musique, ma mère m'a mené voir aussi la musique classique, du jazz, j'ai écouté Nougaro, j'ai grandi dans Nougaro par cœur.
05:22J'ai eu la chance d'entendre du Rachmaninoff et du Debussy chez moi, très jeune.
05:26La musique, elle est importante. On va beaucoup écouter de musique, en fait, dans le podcast.
05:30J'ai pas de nostalgie, j'ai des souvenirs, des doux souvenirs, des premiers amours.
05:34Les filles occupaient beaucoup de mon esprit, mais voilà, de filmer avec mes potes, quand on allait voir Breakfast Club, des choses comme ça.
05:45Mais j'essaie de pas avoir cette nostalgie-là et surtout la chance d'avoir...
05:50Quand je suis arrivé en seconde à Carnot, je me suis fait trois amis très solides, on est quatre et on se voit toujours.
05:56C'est important, comme la musique, c'est des choses importantes, c'est des fondements. On se réfugie dans cette musique, dans ses amis.
06:02Oui, sans se réfugier, c'est simplement une interaction positive et de voir des amis avec qui vous avez des relations fortes et qui eux-mêmes, je pense, avec les années, on se bonifie, on évolue.
06:15On était des bons gamins, on était un peu insolents. Ensuite, avec l'âge, surtout quand on a des enfants, ce qui change la vie, c'est d'avoir des enfants soi-même.
06:23Et donc, on a envie de transmettre des choses, des principes, des valeurs et puis on essaie d'être moins égoïste.
06:29Il faut être égoïste un peu quand on est jeune pour faire sa vie, c'est tellement difficile pour arriver à gagner sa vie, trouver un logement, regarder comme c'est dur, aujourd'hui aussi.
06:37Et ensuite, avec l'âge, quand on arrive à avoir des satisfactions, tout simplement à devenir... d'être meilleur, quoi. Ça me parle important dans la vie.
06:47On va sauter quelques années. Vous militez pour Jacques Chirac aux élections présidentielles 88-95. Et de 96 à 99, David Lysnard, vous êtes directeur de cabinet et attaché parlementaire d'un certain Jacques Pellissard, député maire de Lonce-le-Saunier, vice-président de l'Association des maires de France.
07:03Est-ce que c'est là que vous prenez la mesure ou l'envie de dire « je vais m'engager dans la politique » ?
07:10Non, c'est bien avant. J'ai toujours su que je voulais m'engager dans la politique depuis gamin. Les fameux amis dont je vous parlais au lycée savaient que je leur parlais de ça.
07:19Ils leur disaient « je serais maire de Cannes un jour », ce qui paraissait dingue parce que je n'étais pas du tout de cet univers.
07:24Et parce que j'étais un gamin plutôt... je pensais plutôt au sport, à draguer, etc. Voilà, que je n'étais pas spécialement assidu au cours non plus.
07:31Il y a prescription, on peut l'avouer. Mais j'avais cette chose-là en moi. J'aimais Cannes passionnément déjà. J'ai adoré la liberté que représentait Cannes, cette ville qui est très atypique, très contrastée.
07:45Et donc, j'ai bossé depuis que j'ai 16 ans, comme mes enfants l'ont fait. J'ai gagné ma vie en parallèle d'études.
07:54Donc, j'ai travaillé l'été, mais je travaillais aussi toute l'année pour payer mes études. Et ça forge le caractère. Ça a été très important pour moi dans ma vie, tous les jobs que j'ai pu faire.
08:02Mais je voulais une expérience dans la chose publique. Et comme je ne connaissais personne, je n'ai jamais été quelqu'un de réseau.
08:06Je n'ai jamais été dans un club-service. Je ne suis pas du tout quelqu'un de réseau. J'avais passé une annonce de façon très naïve.
08:12J'avais galéré pas mal. J'avais passé 2-3 années où j'avais galéré à Paris, à Boulogne. Je travaillais dans une imprimerie. Je m'assicotais des bouts de tissu la nuit.
08:20Et j'avais mis jeune homme, diplômé, etc. Et j'avais des propositions pour travailler dans des cabinets. Mais moi, je voulais revenir à Cannes.
08:28Et j'ai eu la chance d'avoir Jacques Pellissard qui m'a recruté. Il m'a dit, je cherche quelqu'un que personne ne me recommande.
08:35Je suis votre homme puisque je ne connais personne.
08:38Et là, vous parlez de réseau. Ça, c'était important parce que vice-président à l'époque. Après, il sera même président.
08:45Mais là, il y a quand même du réseau. C'est un grand réseau, cette association de maire de France.
08:50Mais Jacques Pellissard, moi, je ne le voyais pas comme... Enfin, ce n'était pas un mondain. C'était quelqu'un, et c'est toujours quelqu'un d'air formidable, avocat, très précis sur le plan sémantique, énorme travailleur, aucun cynisme.
09:03Et j'ai eu la chance très jeune de commencer avec quelqu'un qui n'était pas un cynique, qui faisait ce qu'il disait.
09:08Enfin, de façon, on se parlait peu, mais j'étais vraiment son bras droit. Et on travaillait beaucoup par affaire. Et il était très, très exigeant, très rigoureux.
09:16Donc j'ai eu cette chance-là, à 25 ans, d'avoir cette expérience-là. Et puis, il a fallu que je rentre à Cannes. D'abord parce que je voulais m'intéresser aux municipales.
09:26Et ensuite, parce que les commerces familiaux avaient... On a eu une période de prospérité avec mes parents, fin années 70, début années 80.
09:34Et ensuite, ça a été très compliqué, très difficile, sans entrer dans le détail. J'ai racheté, j'ai repris pour quelques milliers de francs à l'époque, la SARL.
09:42J'ai réussi à déposer le bilan, mes parents ne le voulaient pas, en honorant tous les créanciers.
09:48Donc je sais ce que c'est que des huissiers à la maison, voire comme tout peut partir.
09:51Quand on est entrepreneur privé, tout peut partir. C'est pas à moins 10, moins 20%. C'est qu'à un moment donné, tout ce qu'on croit solide, vous êtes dans une spirale infernale.
09:59Et on a honoré tous les créanciers, grâce à mes parents. Et j'ai repris les choses et on a monté ça ensemble.
10:07Et ensuite, on a regardé un petit magasin à Cannes, j'ai rebondi en 2016. Vous savez tout.
10:11Et alors justement, puisque vous parlez de Cannes, on va parler de quelque chose d'important. C'est la présidence du Palais des Festivals.
10:16Oui.
10:1713 ans, c'est presque un record, je crois. Là, qu'est-ce que vous apprenez dans cette fonction-là ?
10:23Donc...
10:24Arrière le festival, il y a des paillettes, il y a des moments importants dans l'année.
10:26Je rentre à Cannes, je travaille un peu à la FNAC de Monaco, je travaille à la fondation Sophia Antipolis avec le sénateur Laffitte.
10:32Je monte une entreprise avec un copain de numérique qu'on vend très bien. Je monte deux, trois boîtes. J'ai beaucoup de chance.
10:36Parce que je rencontre des gens bien et parce que je fais des ventes au bon moment. Donc j'ai du bol.
10:41Je rencontre Bernard Brochand, je deviens son directeur de campagne. Il pensait que je voulais être son directeur de cabinet. Moi, je ne voulais pas. Je voulais être indépendant.
10:48Je disais, moi, M. Brochand, je veux devenir maire de Cannes. Donc j'ai toujours été très respectueux à son égard. Mais très indépendant aussi, d'ailleurs.
10:55Je pense qu'il a apprécié cela. Et donc, on est élu en 2001. Et il me dit, il y a un gros problème au palais des festivals et des congrès.
11:05Il faut remettre de l'ordre. Ça a coûté extrêmement cher à la ville. C'est une société d'économie mixte.
11:11Et donc, j'arrive. Pendant trois mois, je suis seul. J'enlève tout le comité de direction. On nomme Mme Giuliani.
11:18Donc, on fait un duo. Moi, président, elle, directrice. Et on en fait une société prospère, rentable. On a baissé les participations de la ville.
11:29C'est ça. Est-ce que vous faites vos arbres déjà ? Est-ce que vous affinez votre, on va l'appeler philosophie, ou cette manière de voir la chose publique en disant, la municipalité, le festival, le palais, pardon, on ne va pas non plus.
11:41J'ai toujours, enfin, après, on ne peut pas être d'accord, ne pas apprécier ni ce que je fais, ni la personnalité, mais j'ai toujours été en conformité entre ce que je dis, ce que je fais, ce que je suis.
11:51Ce que j'ai fait, ce que nous avons fait avec mon équipe, parce que je n'aurais rien pu faire sans eux, au palais des festivals et congrès, ce que j'ai fait dans le commerce, ce que j'ai fait dans d'autres entreprises privées, c'est une entreprise de droit privée, c'est-à-dire d'essayer de devenir autonome, indépendante.
12:01On a totalement désendetté le palais des festivals et congrès, totalement, zéro dette quand je l'ai rendu.
12:07On a fait progresser les chiffres d'affaires et on a renoncé à du chiffre d'affaires avec la ville de Cannes, qui est une façon, une subvention déguisée, pour rendre l'argent aux contribuables.
12:16Est-ce que ça, ça commence à forger de votre manière de voir les choses ?
12:19Bien sûr, bien sûr.
12:19Vous vous dites que c'est possible ?
12:21Vous vous dites que c'est possible ?
12:22Mais je ne me suis jamais posé la question, c'est bien sûr possible.
12:24Enfin, ce que vous dire, c'est qu'on le fait.
12:26En fait, on le pratique.
12:26On le pratique, voilà.
12:27Mais comme aussi Cassil, comme dans notre domaine, c'est-à-dire essayer d'avoir donné des objectifs, mettre les bonnes personnes à la bonne place.
12:34Alors, parfois, on se trompe, mais c'est le plus difficile, le plus beau, c'est de créer un collectif et de mettre les bonnes compétences aux bons endroits.
12:43La même personne, après, il y a des gens intrinsèquement nuls ou malhonnêtes, mais c'est assez rare, en fait.
12:48Mais la même personne, au mauvais poste ou au bon poste, ça change tout.
12:51Voilà, ça change tout.
12:52Et donc, on en a fait une très, très belle entreprise.
12:55Et aujourd'hui, grâce aux équipes qui m'ont succédé, qui ont apporté leur valeur ajoutée, c'est devenu, et c'est quand même une fierté, le premier palais des congrès, en chiffre d'affaires, en nombre d'accrédités, en jours d'occupation, de France, devant Paris.
13:07À Cannes, dans notre petite ville de Cannes, c'est quand même fantastique.
13:10Et avec des manifestations internationales qui entretiennent la dimension mondiale de Cannes.
13:14Donc, c'est quand même une fierté.
13:15Alors, David Lysnard, en 2015, vous êtes maire de Cannes, tout jeune maire, en fait.
13:19Vous l'êtes depuis presque à peine un an.
13:22Un peu plus longtemps.
13:22Et il y a de terribles inondations, le 3 octobre, qui font 20 morts.
13:26Je vous propose d'écouter ce témoignage.
13:28C'est une cannoise.
13:29Elle habite, elle habitait, en tout cas, avenue de la République.
13:32Et elle s'exprime le lendemain de ces inondations, en fait, le 4, 5 octobre.
13:36On a vu des femmes accrochées au poteau.
13:39On a vu des femmes dans les voitures avec des enfants retourner avec une pluie pire qu'une rivière,
13:46une pire qu'un tout d'amis.
13:47Tout a été troué, tout a été craqué, tout a été bousillé.
13:51On est encore sur le choc.
13:53Franchement, ça nous a tous mis à plat.
13:59Mis à plat ? Est-ce que vous étiez à plat ?
14:01Tout le monde était à plat, choqué.
14:03Il y a un avant, il y a un après.
14:04Pour moi, il y a eu un avant, un après.
14:08Déjà parce que j'ai découvert des morts moi-même en ouvrant des cas,
14:12des gens qui m'appelaient, on me disait, on ne voit plus notre voisine.
14:15Donc, j'y allais et j'ouvrais les garages et j'ai trouvé des morts.
14:18Donc, c'est quelque chose pour lequel on n'est pas forcément formé.
14:21J'habite à République.
14:23C'est un quartier où j'ai grandi.
14:24C'est le quartier où j'habite toujours.
14:26Donc, je le connais bien.
14:27Ça m'a permis, là aussi, d'avoir dans ce malheur un peu de chance.
14:30J'ai compris tout de suite.
14:31On est habitué à avoir des inondations.
14:32Donc, République s'est inondé depuis que ça a été urbanisé au 19e siècle.
14:36Et c'est régulièrement inondé.
14:37Avec ce petit cours d'eau qu'on ne voit pas en fait.
14:38Avec le Valon de la Fou qui devient un fleuve en furie.
14:42Et j'ai vu que c'était vraiment atypique.
14:44Alors, j'en ai vu des gros orages.
14:45Donc, j'ai tout de suite enclenché ce qui n'avait jamais été dans l'histoire de Cannes,
14:48le plan de sauvegarde communale.
14:50Alors qu'on a eu l'alerte, alors qu'il y avait déjà des morts.
14:53Il faut toujours se remettre dans le contexte.
14:56Il n'y a plus rien.
14:57Et j'étais sur place avec les policiers municipaux qui, comme toujours, sont admirables,
15:01souvent les primo-intervenants.
15:03On a sauvé des gens, concrètement, qui étaient effectivement attachés au poteau.
15:06Il y avait des voitures catapultées sur les balcons.
15:09Ça a été d'une violence extrême.
15:12C'est un des trois événements plus vieux, les plus intenses de l'histoire de France,
15:15outre-mer comprise.
15:17Qui a souvent été sous-évalué par les pouvoirs publics
15:20parce que Cannes, ça n'a pas une gueule de victime.
15:23C'est-à-dire que, vu de Paris, je ne sais pas ce que les gens s'imaginent.
15:26Alors qu'on est une ville, une vraie ville, avec des vrais habitants,
15:30avec un taux de pauvreté élevé, comme je le rappelle à chaque fois.
15:34Mais je ne sais pas, de Paris, ils doivent s'imaginer qu'on est des vieux milliardaires
15:37qui vont bétonner.
15:38Mais est-ce que ça veut dire que tout découle et tout devient complexe ?
15:41Parce que derrière, il y a la complexité de remettre en état.
15:44On va y venir petit à petit.
15:45C'est-à-dire l'état, les choses compliquées, le savoir-faire que vous n'avez pas forcément
15:51au sein des services municipaux face à cette ampleur,
15:54cette catastrophe d'ampleur en effet très importante nationale.
15:56Déjà, on avait quand même un peu anticipé parce que quand je suis élu maire en mars 2014,
16:00une des premières décisions, c'est de créer une délégation aux risques majeurs
16:04qui ensuite deviendra une direction des risques majeurs après le 3 octobre 2015.
16:07Et quand même, il faut se souvenir que tout de suite, c'était un samedi soir,
16:13donc on passe la nuit à sauver des gens, à essayer de trouver des gens dans les cours
16:17d'eau, etc.
16:18Et le lendemain matin, j'étais inondé chez moi, je vais en mairie, il n'y avait plus
16:21d'électricité, il n'y avait plus de courant pendant longtemps, et il y avait des centaines
16:24de personnes sur le parvis de la mairie pour aider, pas pour se plaindre, pour aider.
16:29Donc les agents municipaux, j'ai toujours eu la chance d'avoir une équipe municipale
16:33des cadres extraordinaires, ça s'est vérifié au Covid et depuis.
16:37Et là, il a fallu, on a été très méthodique, très calme, donc je n'avais pas le temps
16:42d'être sidéré, si vous voulez.
16:44C'est un luxe qu'on ne peut pas se permettre quand on est en première ligne,
16:47comme c'est le cas de beaucoup de maires, c'était le cas de maires de Mandelieu, etc.
16:50Oui, parce que ça a touché tout, il y a des amnistes.
16:52Et l'épicentre était sur République.
16:54Sur la place Commandant Maria, il tombait en pluie, mais vous ajoutez tout ce qui
16:58est arrivé du ballonaire autour, avec de la vitesse et de la violence, l'équivalent
17:02d'une piscine olympique toutes les 8 secondes.
17:05Une piscine olympique toutes les 8 secondes.
17:06Et donc, dès le lendemain, on a réparti les tâches, on a nettoyé, on a protégé
17:11les commerces.
17:11Dès le dimanche, on mettait des panneaux en bois pour lutter contre les pillards.
17:17Je commandais des produits pour lutter contre les rats et contre les moustiques.
17:23Donc, on avait, et objectivement, dans ce désastre et ce malheur, je pense qu'on
17:28a bien travaillé et surtout, on en a tiré profit.
17:31Voilà, c'est ça.
17:31Pourquoi il y a un avant et un après ?
17:33Pourquoi il y a un après ?
17:34Parce que depuis, je ne cesse d'entretenir la mémoire de cet événement parce qu'il
17:38y a beaucoup de populations qui changent.
17:40Et quand il fait beau, vous n'imaginez pas ce qui peut se passer.
17:42C'est impensable.
17:43Vous ne pouvez pas imaginer qu'un petit machin sec ou avec un pain infilé transporte
17:49des millions de mètres cubes d'eau, comme ça.
17:53Donc, on entretient la mémoire.
17:55On a lancé un plan de prévention aux risques majeurs qui fait figure de modèle en France.
17:59148 millions d'euros de travaux pour réorganiser l'espace public, réorganiser l'aménagement
18:05du territoire.
18:05Nos villes ont été conçues au XIXe siècle et au XXe siècle, à l'époque où c'est
18:11l'État qui signait les permis de construire.
18:13Vous me permettez de le rappeler parce qu'on dit toujours...
18:14C'est dans les années 80.
18:15Et tous ces quartiers qui ont été inondés sont des quartiers qui ont été construits
18:19avant les années 80, tous, républiques notamment.
18:24Ou le bas aussi, l'avenue de Monte Carlo, à la Boca, qui est un secteur, rue de Cannes,
18:28etc., très exposé aussi.
18:29Donc, de limiter l'ampleur du phénomène par de l'aménagement du territoire.
18:35Là, on vient par exemple de passer de 14 mètres à 25 mètres le lit de la Frayère.
18:41Donc ça, c'est des travaux structurants.
18:42Deuxième élément, l'alerte.
18:45Donc on donne une bonne alerte.
18:46Troisième élément, la formation civique.
18:48C'est pour ça qu'il y a un avant et un après.
18:49C'est-à-dire qu'on ne cesse de sensibiliser la population à la nécessité de se protéger,
18:54de mettre des bâtardos, etc.
18:55Il y aura d'autres inondations.
18:57J'espère qu'il n'y aura pas d'autres morts, mais on ne peut pas tout...
19:00En tout cas, on fait tout pour qu'il n'y en ait pas.
19:01Mais quand en 2019, il y a eu, en une semaine, deux alertes rouges et une alerte orange entre les deux,
19:08qu'il n'y avait jamais eu, c'était avant Alex, il n'y avait jamais eu une alerte rouge dans le département.
19:12Il y a eu plus de morts dans le VAR en 2015.
19:14Il y en a eu zéro chez nous.
19:16Et je pense que c'est aussi le fruit de ce travail qui est mené.
19:19Mais il faut regarder ça avec humilité, parce que peut-être que dans une semaine,
19:21on va avoir des pluies diluviennes et des dégâts, il y en aura encore.
19:25Journalitiquement, je vous suis depuis un petit moment.
19:26J'ai l'impression que votre discours, vous dites, et on va y venir, on en parle,
19:30que la dichotomie peut-être des fois, le problème entre la localité, l'endroit et l'État,
19:37la difficulté de réparer parce que l'État ne comprend pas ce dont vous avez besoin,
19:41ou les normes qui sont imposées.
19:42Est-ce que ça vient de là, cette bataille que vous faites vôtre, de ces normes excessives ?
19:49Et je vais citer une phrase, elle est de vous.
19:51L'excès de normes nuit non seulement aux finances publiques, mais aussi à nos libertés.
19:54C'est de vous, en tant que président de l'AMF, vous l'avez proposé, c'était en 2023, devant le Sénat.
20:01Est-ce que ça, c'est un vrai problème aujourd'hui, ces normes, dans le pays, pour vous ?
20:06Deux choses. D'abord, ce n'est pas le problème des inondations, c'est vraiment autre chose.
20:10Ce n'est pas lié à la problématique des inondations.
20:11Ce n'est pas que lié à la problématique des inondations.
20:15On peut dire que quand on veut réparer un petit peu après les inondations, on se heurte à quelques soucis.
20:18Quand on veut se réparer, on a eu des absurdités.
20:21On ne voulait pas nous faire nettoyer l'île La Frayère, parce que la Drène Vieille, la consule bubeuse,
20:26alors qu'il y avait des centaines de vies qui en dépendaient.
20:28Bref, sur la réserve d'eau que l'on doit faire au-dessus de Mandelieu, ça fait 15 ans de procédure.
20:36Donc ça, c'est absurde.
20:37Mais ce n'est pas là vraiment que ça se traduit le plus.
20:40Cette conviction, pour répondre à votre question, elle vient de mon expérience de maire,
20:43mais elle vient aussi de mon expérience de commerçant.
20:46J'ai eu à faire, à la fin, et c'est comme ça aussi qu'on en a eu assez,
20:50à des visites de l'inspection du travail, mais qui étaient complètement maximalistes,
20:55qui étaient délirantes, où on oubliait même la finalité de l'opération.
20:58Qu'on fasse respecter le code du travail, évidemment.
21:00Qu'on soit très vigilant pour qu'il y ait des bonnes conditions de travail,
21:03et que les salariés soient respectés, pour moi, c'est essentiel.
21:05Mais là, ce n'est plus du tout ça.
21:07On se prenait dans une toute petite boutique qui fait la moitié de votre studio,
21:10des dizaines de pages de prescriptions de remarques complètement délirantes, mais absurdes.
21:15Comment on doit faire ? Comment on fait ? Comment on fait pour casser ça ?
21:18Donc moi, il y a une grande cohérence entre ma vie dans le privé, dans l'entreprise,
21:22ma vie de maire, et ce que je porte à l'AMF,
21:25ou l'Association des maires de France, c'est une association.
21:28Nous, on n'est ni un exécutif, ni un parlement, on est tous bénévoles.
21:30Moi, je suis bénévole, président de l'AMF, et on a des salariés dans l'association.
21:35Et de dire qu'il faut des règles, il faut des normes,
21:38mais comme toujours dans la vie, c'est l'excès.
21:41C'est la contradiction qui fait qu'en France, tout est plus cher,
21:44tout est plus long, tout est plus énervant, tout est plus compliqué qu'avant.
21:49Faire une école en 2025, c'est bien plus cher et bien plus compliqué,
21:53la même école qu'en 2000, alors qu'on a progressé dans tous les domaines.
21:56Alors là, on parle de complication plutôt que de complexification,
21:59parce que forcément, la vie se complique, donc les normes, elles se compliquent.
22:02Est-ce que ce n'est pas utopique de dire, on fait table rase de toutes les normes
22:05et on repart à zéro avec de nouvelles ?
22:07D'abord, dites-moi en quoi on se complique, parce que je veux...
22:10Non, on accepte notre propre complication.
22:12Aujourd'hui, la technologie nous permet de bien mieux appréhender les risques,
22:15de bien mieux appréhender les problématiques d'accessibilité, de sécurité, etc.
22:20En revanche, pourquoi faut-il sept ou huit autorisations d'organismes différents
22:25sur le même sujet qu'avant ?
22:27Pourquoi y a-t-il en France sept entités de l'État
22:29qui vont vous faire faire le même dossier pour vous donner une autorisation environnementale ?
22:34C'est absurde.
22:35Mais d'ailleurs, pardonnez-moi, quand je le disais il y a dix ans,
22:37on me regardait bizarrement, maintenant tout le monde est d'accord.
22:39Tout le monde est d'accord.
22:40Jean-Louis Borloo vient de le dire.
22:42Les gens centristes qui nous traitent de populisme,
22:44maintenant parlent de débureaucratisation.
22:45Si vous voulez débureaucratiser, il faut déréglementer.
22:48Donc il faut de la règle, de la bonne règle,
22:51mais ce qui est utopiste, c'est de penser qu'on va pouvoir continuer comme ça.
22:54Mais on pourrait enlever des règles ?
22:55C'est faisable en France de dire on en enlève ?
22:58Mais pourquoi ce ne serait pas faisable ?
22:59Parce qu'on entend beaucoup, en effet, vous avez raison,
23:01il y a plein de gens qui disent qu'il faut simplifier, mais ça ne se fait pas.
23:05Ce qui n'est pas faisable, c'est de continuer comme ça.
23:08Je veux dire, en tant que contribuable, on fait plus d'impôts qu'ailleurs,
23:11on a le record du monde des impôts,
23:12on a le record du monde de la dépense publique,
23:13on a les fonctionnaires moins bien payés qu'ailleurs.
23:15Qu'est-ce qui se passe ?
23:15Pourquoi on a moins de services publics qu'avant ?
23:18Et pourtant, on paye plus cher qu'en tant que contribuable.
23:20Parce que pour le même service, vous avez une contradiction de règles.
23:24Il faut l'autorisation de la direction régionale de l'environnement,
23:26mais il faut aussi l'autorisation de la maison régionale de l'environnement.
23:29Tout ça est absurde.
23:30Il suffit de le vivre pour croire que c'est débile.
23:33Bien sûr qu'il faut dérégler des normes.
23:34Il faut des normes de sécurité, ça c'est un progrès social.
23:37Il faut des normes d'accessibilité, etc.
23:39Mais la norme doit être simple, elle doit être claire.
23:42Et aujourd'hui, le problème, ce n'est pas la norme simple,
23:46c'est qu'on multiplie les procédures, on surtransforce les normes européennes
23:49et on oblige...
23:51Je vous donne un exemple pour que ça soit peut-être plus simple.
23:53Un exemple concret.
23:54Et après, je vous dirai qui était à votre place, assis,
23:57et qui disait quasiment la même chose.
23:58Un exemple, vous voyez, la réutilisation des eaux usées traitées,
24:00dont on parle beaucoup, pour régler les problèmes d'eau.
24:03Donc c'est un truc que j'ai porté depuis 15 ans.
24:05J'en ai parlé à tous mes collègues dans le département.
24:07Aujourd'hui, pour régler le problème d'eau,
24:11une des solutions, c'est les eaux usées traitées
24:12qui sont tellement traitées qu'elles deviennent potables
24:15qu'on balance dans l'eau salée, donc de les réutiliser.
24:18La France a inventé cette technologie.
24:20Entre le moment où je dépose le dossier qui est le premier en Europe
24:22et où on obtient l'autorisation,
24:23la France est devenue dernière d'Europe en utilisation.
24:250,8% des eaux usées traitées.
24:27L'Italie, l'Allemagne, les Pays-Bas, le Maghreb, Israël,
24:31qui ont des normes aussi très très rigoureuses,
24:35ne passent pas par un régime d'autorisation préalable.
24:38Il y a des normes, ok ?
24:40On fait le projet, et si on ne le respecte pas, on est sanctionné.
24:43Certains vous diront qu'il ne faut pas se confondre vitesse et précipitation.
24:47Peut-être qu'il faut prendre le temps de la réflexion.
24:49Mais peut-être. Est-ce que ce n'est pas ça le problème ?
24:51Pardon, je vous le dis sans acrimonisme,
24:53ce que vous dites n'a aucun sens.
24:5315 ans pour faire un truc que tout le monde maîtrise,
24:57c'est absurde, c'est de la bêtise, c'est de la perte, c'est de l'échec.
25:00C'est n'importe quoi.
25:02En attendant, on accepte les sécheresses,
25:04on accepte de ne pas irriguer des exploitations agricoles,
25:07on accepte de revoir des conditions d'utilisation humaines de l'eau.
25:10Donc non, non, il y a 1200 indicateurs de potabilisation,
25:15on les connaît, on doit être contrôlé à postérieure,
25:19mais croyez-moi, entre la précipitation et 15 ans de procédure,
25:21il y a un immense espace.
25:24Jean Léonetti était assis ici, lui il parlait de décentralisation,
25:27ça peut passer par la décentralisation.
25:28Est-ce que vous êtes pour la décentralisation ?
25:30Bien sûr, ça passe par la responsabilité individuelle.
25:33Il faut rendre des comptes.
25:34Donc on doit avoir un objectif de sécurité,
25:36sanitaire, alimentaire, etc.
25:39Des règles simples, applicables,
25:41et ensuite on doit être contrôlé à postériori.
25:43Il faut que l'État nous contrôle à postériori,
25:45et nous sanctionne si on triche,
25:46mais il faut qu'il cesse de nous entraver a priori.
25:48Parce que ce mode de fonctionnement qui fait que l'État est faible avec les forts,
25:53et fort avec les faibles,
25:54fait que les gens honnêtes, c'est-à-dire 99%,
25:56sont pénalisés dans le quotidien,
25:57et que les gens qui trichent continuent de tricher de toute façon.
26:00Donc ça passe par la responsabilité individuelle,
26:02ça passe par le foisonnement des initiatives,
26:04ça passe par la décentralisation,
26:06par un principe qui paraît pompeux,
26:07mais qui est la subsidiarité ascendante,
26:09qui consiste à dire que d'abord, face à toute situation de vie,
26:11on doit chercher à la régler individuellement,
26:14et si on ne peut pas la régler individuellement,
26:16ou dans le tissu privé, entrepreneurial, associatif,
26:19on doit aller vers la puissance publique,
26:20et d'abord vers l'échelon qui est le plus proche de la décision.
26:23Donc ça commence par la commune,
26:24et ensuite on monte.
26:25Ils n'ont plus ces schémas descendants,
26:27qui produisent de la bureaucratie,
26:29qui sont extrêmement chers, extrêmement coûteux,
26:31et qui font que la France régresse.
26:32Le monde entier avance.
26:33Nous on régresse.
26:35En état fédéral ?
26:35Alors le fédéral, c'est un autre débat.
26:37On est les champions du monde pour partir dans des débats.
26:40Fédéral, ça voudrait dire...
26:41Non, mais c'est-à-dire avec une très grosse décentralisation,
26:44un pouvoir plus important ?
26:45Non, fédéral, ça ne veut pas dire décentralisation.
26:47Fédéral, ça voudrait dire que la loi n'est plus faite par le Parlement,
26:50mais qu'il y a des parlements locaux.
26:52Moi, je suis contre ça.
26:53Je pense que le problème,
26:54ce n'est pas que la loi soit faite localement,
26:56c'est qu'il faut que la loi soit beaucoup plus simple,
26:59sur des principes généraux du droit,
27:01des dispositions de droit public,
27:01que la loi, comme la loi climat et résilience,
27:03qui est une énormité,
27:04qui a créé le zéro artificialisation net,
27:07les zones, les ZFE et les DPE
27:10qui bloquent tout le marché locatif,
27:12ce sont des lois qui font,
27:14non pas des objectifs à atteindre,
27:15mais qui prévoient des modalités.
27:17Donc, il faut en finir avec cette façon légiférée,
27:19mais qu'ensuite, on transfère tout le pouvoir réglementaire
27:21d'exécution des lois aux pouvoirs locaux.
27:23Ça, ce serait une vraie décentralisation,
27:25ce serait une vraie solidarité.
27:25Est-ce que ça ne risque pas,
27:26et ça sera ma dernière question,
27:26est-ce qu'il ne risque pas d'y avoir des différences
27:28entre la région et l'autre ?
27:30Et du coup, parfois,
27:32des fractures au sein même de l'État ?
27:34Non, non, non, je vais vous expliquer.
27:36Ce que je dis est peut-être contre-intuitif,
27:38mais les fractures, c'est aujourd'hui.
27:39Aujourd'hui, depuis qu'on a recentralisé,
27:41que tout passe par Paris,
27:42il n'y a jamais autant eu de fractures
27:44au détriment de la ruralité,
27:45au détriment de départements.
27:47C'est comme la carte scolaire.
27:48On a fait l'égalitarisme scolaire,
27:50on a assigné à résidence sociale identitaire
27:53les gamins les plus pauvres,
27:54les gamins de l'immigration,
27:55et tous les autres contournent la carte scolaire.
27:57Il y aura beaucoup moins d'injustice
27:59et d'iniquité
28:00quand on laissera les gens localement
28:02prendre leurs responsabilités.
28:03Et la vie, c'est la différence.
28:06La vie, c'est même l'inégalité.
28:07L'inégalité, elle fait partie de la vie.
28:09Ce qui est insupportable,
28:10c'est l'injustice et l'iniquité.
28:11Ce n'est pas la même chose.
28:13Et aujourd'hui, pardon,
28:14mais heureusement qu'il y a
28:16de la différence fiscale, par exemple.
28:18Heureusement que je ne suis pas obligé de...
28:19Moi, j'ai baissé mes impôts à Cannes.
28:21Alors, on va trouver que c'est injuste
28:22parce que je suis bien géré,
28:23que d'autres savent mal gérer,
28:24que je ferais que j'augmente les impôts
28:25parce que les...
28:26Alors que j'ai une ville plus pauvre,
28:2721% de pauvreté,
28:29la moyenne française, c'est 14%,
28:30que grâce aux équipes qui m'entourent,
28:32on a réduit les dépenses de fonctionnement,
28:34on fait d'énormes économies,
28:36y compris de trains de vie, etc.
28:38Et on arrive à baisser la dette
28:40et à baisser l'impôt.
28:41C'est l'émulation qui fait la performance,
28:43c'est la compétition,
28:44ce n'est pas l'égalitarisme.
28:45Et donc, avec le raisonnement,
28:46il faudrait qu'on aligne toujours
28:48les plus performants
28:48sur ceux qui ne font pas les efforts
28:50parce que leurs mauvais résultats
28:52seraient le fruit,
28:53non pas de leur inconsistance
28:55ou de leur inconséquence,
28:56mais d'une sorte d'injustice
28:58qui fait que les autres sont meilleurs.
28:59Mais vivement que la France
29:00retrouve le sens
29:01de la compétition et de l'émulation.
29:02Parce que là,
29:03on est en train de faire
29:04une injustice totale
29:05et les fractures territoriales,
29:07moi je parcours le pays,
29:09la ruralité,
29:10aujourd'hui,
29:11elle est victime
29:12du centralisme parisien.
29:13Croyez-moi.
29:15David Lysnard,
29:16j'avais dit que ça serait
29:17assez musique ce podcast.
29:19On n'a pas écouté tant que ça en fait.
29:20Mais là,
29:20on va en réécouter une autre
29:21puis je vous fais réagir après.
29:23Écoutez ça,
29:24ça aussi.
29:25Je suis sûr que vous allez trouver
29:26que ce n'est pas possible autrement.
29:27Vous en avez un petit peu parlé.
29:31I am an anarchist.
29:34I am an anarchist.
29:38C'est Sex Pistols,
29:39c'est notre futur.
29:40Mais comment vous pouvez aimer
29:42ce groupe de musique,
29:44les Sex Pistols,
29:45qui se réclament d'être anarchistes,
29:47vous, homme de droite ?
29:48Moi, il y a un truc
29:49que je ne comprends pas.
29:50Expliquez-moi, David Lysnard.
29:50Comment pouvez-vous poser
29:51une telle question ?
29:52Mais si, bien sûr que si.
29:53Elle est totalement réelle.
29:54Comment pouvez-vous penser
29:54que déjà,
29:55quand on est homme de droite,
29:57ce soit une vérité tellement intrinsèque ?
29:59Ils disent des trucs.
30:00Ils revendiquent des choses.
30:01J'aime bien le groupe de Picasso.
30:03Il disait communiste.
30:03Vous voyez ?
30:04Bon, ensuite,
30:05c'est de la musique.
30:06Ce n'est pas une thèse.
30:08C'est les Sex Pistols.
30:09C'est-à-dire que leurs morceaux,
30:10par définition,
30:10font tous moins de trois minutes.
30:12Ensuite,
30:13C'est une petite thèse.
30:13Si on voulait faire
30:14de l'exégèse politique,
30:15surtout,
30:16puisque c'est à la mode,
30:17le mouvement punk,
30:18il est en rupture
30:19avec le mouvement
30:20Babacool hippie.
30:21Qu'est-ce qui n'est plus de gauche ?
30:23Ce mouvement qui fait
30:23des morceaux de moins de trois minutes,
30:25qui dit vive la liberté,
30:26destroy, etc.
30:27ou les morceaux
30:29qui font 20 minutes
30:30où on vous dit
30:31peace and love,
30:32to school, machin.
30:33Vous voyez ?
30:33Parce que c'était ça.
30:34C'était la rupture.
30:36Et puis, surtout,
30:37il y a quelque chose
30:37dans le mouvement punk.
30:39Les clashs sont plus politiques,
30:41si vous voulez.
30:41Mais bon,
30:41les clashs,
30:42c'est des génies.
30:43C'est comme Mozart.
30:45Mais parce qu'ils inventent
30:46des sonorités, etc.
30:47Mais le mouvement punk,
30:49c'est surtout le refus
30:50du conformisme.
30:51C'est le refus
30:52de la conformité,
30:53du conformisme,
30:54du prêt-à-penser.
30:55Et moi,
30:56pardonnez-moi,
30:57mais c'est encore plus
30:57vrai,
30:57dans vos métiers journalistiques
30:58qui sont très politisés
30:59et très monolithiques.
31:01On voit bien
31:01quand il y a un sondage
31:02à l'école de journalisme,
31:03ça vaut 100% à gauche.
31:04Donc, ça m'avait fait marrer
31:06parce que c'était
31:06un sondage réel
31:07qui avait été fait.
31:07Alors, c'est vieux maintenant,
31:08mais ça n'a pas dû changer.
31:09Vous savez, les sondages ?
31:10Oui, c'est vrai,
31:11je vous taquine,
31:12je suis assolant.
31:12Mais c'est vrai,
31:13c'est une réalité.
31:14Ce que je veux dire,
31:14c'est que c'est aussi
31:15une façon
31:16de ne pas accepter
31:18le conformisme.
31:19Et vous voyez,
31:19Raymond Aron,
31:21qui n'était pas
31:21un homme de gauche,
31:22qui avait suivi
31:23le général en Algérie,
31:24mais qui était très...
31:25En Algérie,
31:25non révélateur d'ailleurs,
31:27qui avait suivi en 40
31:28et qui était très indépendant
31:30d'esprit,
31:31qui a été une figure
31:32de la pensée libérale,
31:33disait,
31:34je déteste autant
31:36le révolutionnarisme
31:37et le conformisme.
31:39Je trouve que
31:40c'est très très bien.
31:41Alors, votre courant de droite
31:43que vous laissez de représenter,
31:44c'est quoi ?
31:44C'est le conformisme ?
31:45Alors, il y en a certains,
31:46j'ai lu,
31:47ordo-libéralisme.
31:48C'est un peu compliqué.
31:50On va dire,
31:50on est entre
31:51une sorte de libéralisme
31:53Thatcher-Réganien
31:54pour ceux qui s'en rappellent,
31:56un néo-libéralisme
31:57très américain.
31:57Vous êtes au milieu,
31:58c'est la voie médiane ?
31:59Si vous voulez qu'on fasse
32:01l'ordolibéralisme,
32:01c'est un mouvement allemand,
32:02surtout.
32:03Oui, voilà,
32:03c'est né en allemand.
32:04On ne va pas trop
32:04rentrer dans les détails,
32:05mais ça serait la voie médiane,
32:07un libéralisme ?
32:08Non, non,
32:08c'est simplement de dire
32:09qu'aujourd'hui,
32:10il faut rééquilibrer le pays,
32:12ce qu'on disait tout à l'heure.
32:13C'est-à-dire qu'il faut
32:14remettre le curseur
32:14vers plus de liberté,
32:16qu'il y a beaucoup trop
32:16de carcans surtout,
32:17que quand on va libérer
32:18les forces de création,
32:19ça coûtera beaucoup
32:20moins cher aux pays,
32:20y compris avec ceux
32:21qui feront n'importe quoi,
32:23etc.,
32:23qu'avec cette espèce
32:24de volonté
32:25de tout autoriser a priori.
32:27Le curseur est allé
32:28beaucoup trop loin
32:28dans la dépense publique.
32:2957% de la richesse
32:30produite en France
32:31est captée
32:33par la puissance publique.
32:34Donc, c'est un pays
32:35qui s'est socialisé
32:36à l'extrême,
32:37à l'excès.
32:38Et c'est pour ça
32:38qu'on régresse,
32:39qu'on était au 7ème rang
32:41de production de richesse
32:42par habitant il y a 30 ans,
32:43qu'on est au 27ème rang maintenant.
32:44Mais cette thèse,
32:45est-ce que vous arrivez
32:45à la défendre
32:47au sein des LR ?
32:48Franchement,
32:49vous disiez que...
32:50Alors là,
32:50vous êtes anticonforme
32:51au sein des LR,
32:52les LR ne vous suivent pas là-dessus.
32:53Je vous dis
32:53que je suis anticonformiste.
32:54Ils ne vous suivent pas là-dessus
32:55les LR
32:56quand vous dites
32:56cette position
32:57que vous défendez ?
32:58Je vais vous répondre
32:59sur tous ces sujets-là.
33:00Donc, un,
33:01c'est un projet
33:04qui correspond à ma vie,
33:05à mon expérience de terrain.
33:06Moi, je ne veux pas
33:06être enfermé dans une idéologie.
33:08Je réclame le réalisme.
33:09Mon seul mot en isme,
33:10c'est le réalisme.
33:11C'est plus de liberté
33:12pour ceux qui produisent
33:14et plus d'autorité
33:15contre ceux qui nuisent.
33:16En France,
33:17c'était tout le contraire.
33:18Plus on a été laxistes
33:19à l'égard des voyous,
33:20de ceux qui trichent,
33:21de ceux qui fraudent,
33:22des bandits, des machins,
33:23plus on engonce les gens,
33:25l'immense majorité
33:27des gens honnêtes,
33:27des entrepreneurs,
33:28des salariés, etc.,
33:29dans des contraintes
33:30et dans des règles.
33:30Donc, plus de liberté
33:31pour ceux qui produisent,
33:33ceux qui créent,
33:33ceux qui vivent.
33:34Et plus d'autorité
33:35contre ceux qui nuisent,
33:36des dealers jusqu'aux tricheurs.
33:38Et puis, parallèlement,
33:39de faire une grosse priorité
33:41de l'éducation et de l'instruction.
33:43J'ai écrit là-dessus,
33:44je ne cesse de le dire,
33:45de la culture,
33:46pour remettre de l'unité,
33:47pour recréer de l'égalité des chances.
33:49C'est l'égalité des chances.
33:50C'est faire en sorte
33:51que chacun soit propriétaire
33:52de sa vie.
33:52Donc ça, c'est le fondement
33:53de mon vécu,
33:55de ma pensée,
33:56de ce que je...
33:57Alors, pensée,
33:57c'est un peu prétentieux,
33:58de ce que j'écris,
33:58de ce que je fais
33:59et ensuite, politiquement.
34:01Alors voilà,
34:01comment vous arrivez ?
34:02Parce que j'ai posé une question,
34:03justement,
34:04comment vous arrivez
34:04à le faire passer
34:05au sein de l'LR ?
34:06Pourquoi j'ai créé
34:07une nouvelle énergie ?
34:08Parce que je constatais
34:09que de l'extrême-gauche,
34:10qui est de plus en plus fasciste,
34:11donc LFI, etc.,
34:13jusqu'au RN,
34:15et vous prenez là-dedans
34:16tous les partis,
34:17le Parti Socialiste,
34:18la Macronie,
34:19les communistes,
34:20le LR,
34:21et compagnie,
34:22il y avait une sorte
34:23de conformisme,
34:24précisément.
34:25C'est pour ça qu'il faut
34:25un moment punk.
34:26Il y avait une forme
34:28de conformisme étatiste.
34:30Et vous voyez les débats
34:31à l'Assemblée Nationale,
34:33dès qu'il y a un problème,
34:33on vous dit
34:34on va créer une aide,
34:35on va créer un impôt de plus,
34:37on va créer une taxe machin,
34:38on va prélever ici.
34:39Donc, ce conformisme-là,
34:41je le combats.
34:42Il y a relativement moins
34:45d'étatisme et de socialisme
34:46à LR qu'au Parti Socialiste,
34:48à LFI ou qu'au RN,
34:50dont on a vu qu'il était capable
34:51de voter en 24 heures
34:5334 milliards d'impôts en plus
34:54au Rassemblement National.
34:55Mais, je suis d'accord avec vous,
34:57aujourd'hui,
34:58il y a aussi au sein de LR
34:59beaucoup de conformisme.
35:00Donc, j'essaie,
35:01par mon argumentation,
35:02comme je le fais ici avec vous,
35:04par ce que j'écris,
35:05par ce que je dis,
35:05d'emmener avec moi
35:06et parallèlement,
35:08je développe nouvelle énergie
35:09et si je vois que cette ligne-là,
35:11qui pour moi,
35:12est la seule
35:13qui pourra redresser le pays,
35:14retrouver,
35:15remettre de l'espoir social,
35:16faire en sorte que
35:17les gens qui veulent s'en sortir
35:18se sentent enfin entendus,
35:20qu'on arrête de subventionner
35:21l'oisiveté
35:22et qu'on libère la création,
35:25qu'on libère le mérite,
35:26l'effort,
35:26le travail,
35:27notamment des gens
35:28les plus modestes,
35:29je veux le faire gagner.
35:31Si les partis politiques
35:33dont LR
35:33restent dans leur conformisme
35:34de pensée,
35:35dans ce clientélisme étatiste,
35:37moi, je l'ai dit d'emblée,
35:38je veux essayer
35:39de rassembler tout cela,
35:40mais je ne vais pas
35:41y perdre mon âme.
35:41Je ne vais pas y perdre mon âme.
35:43Écoutez cette petite phrase,
35:45sans perdre son âme,
35:46écoutez cette petite phrase
35:48qu'on connaît tous,
35:50parce qu'en fait,
35:50on l'a tous entendue,
35:51mais on va se rafraîchir la mémoire.
35:53Alors,
35:54quand vous vous rasez le matin,
35:55là,
35:55vous pouvez penser
35:55à autre chose
35:56qu'au ministère de l'Intérieur.
35:57Est-ce qu'il vous arrive
35:58à ce moment-là
35:59de penser à l'élection présidentielle ?
36:01Pas simplement
36:02quand je me rase.
36:03Bon,
36:03Nicolas Sarkozy,
36:04question de Alain Duhamel,
36:05c'en est en 2012.
36:06Est-ce que vous y pensez
36:07en vous rasant,
36:08en vous disant,
36:08je vais aller plus loin
36:10que le bâton de pèlerin,
36:11je vais aussi me présenter ?
36:13Moi,
36:13je suis beaucoup moins intelligent
36:14et brillant
36:14que Nicolas Sarkozy,
36:15donc quand je me rase,
36:16je pense à ne pas me couper.
36:17C'est la chose.
36:19Ensuite,
36:20le système de la Ve République
36:22fait que l'élection présidentielle
36:24est la seule
36:25qui permet
36:26de faire entendre vos idées
36:27et c'est ce qui structure.
36:28C'est pour ça
36:28que le pays est bloqué.
36:29Comme on a un président
36:30qui nous a mis dans le blocage
36:31et qui veut rester au pouvoir,
36:32le pays est bloqué.
36:34Et ce qui est sûr,
36:35c'est que je ne ferai plus campagne
36:36pour des personnes
36:37qui ne font que du marketing politique,
36:40que de la com',
36:40que des petites phrases.
36:42Je ne le ferai plus.
36:43Est-ce que vous avez créé
36:44une nouvelle énergie pour ça ?
36:45Oui, bien sûr.
36:46Mais pour vous présenter, vous ?
36:47Non, au départ,
36:48une nouvelle énergie.
36:48On dit qu'être président de la République,
36:50c'est aussi une volonté
36:51de se mettre en avant quand même.
36:52On devient président de la République.
36:54La cinquième République
36:55est faite comme ça.
36:55On peut faire de la politique
36:56sans être,
36:57sans soigner une pathologie.
36:58Vous voyez ce que je veux dire ?
36:59On peut aussi simplement dire
37:00qu'on a l'impression
37:01qu'on a des idées
37:02qui font du bien au pays
37:03quand je parle
37:03de remplacer le principe de précaution
37:06par un principe de responsabilité
37:07dans l'institution,
37:08de supprimer la sectorisation scolaire
37:10pour créer de la liberté scolaire.
37:11On peut en parler
37:12si on a le temps.
37:13De faire de la retraite
37:14par capitalisation
37:15parce qu'on est en train
37:15de planter les jeunes
37:16et les futures générations
37:17avec un système de retraite
37:19qui fait qu'on privilégie le présent
37:22et on sacrifie l'avenir.
37:23Ça, c'est les thèmes de campagne.
37:24Par exemple,
37:24la retraite sur la capitalisation,
37:26c'est un vrai thème de campagne.
37:27Donc, je mets ces thèmes
37:28dans le débat.
37:29François Barrois m'avait dit,
37:31qui était mon prédécesseur à l'AMF,
37:32si tu veux que tes idées
37:33soient entendues,
37:34il faut que les journalistes
37:35pensent que tu peux être
37:36candidat à la présidentielle.
37:37Donc, je suis le principe
37:38et aujourd'hui, je...
37:39Mais nous, journalistes,
37:41on ne fait que le penser
37:42ou vous serez candidat ?
37:43Non, non, je fais tout
37:43pour que vous le pensiez.
37:44C'est différent des lettres.
37:45Donc, je vais vous dire
37:46que pour l'instant,
37:47on n'est pas dans un temps présidentiel
37:49mais que je me prépare
37:50à cette échéance.
37:51Voilà, une grande primaire.
37:52Je viens de vous dire.
37:53Oui, une grande primaire.
37:55C'est faisable justement
37:56de rassembler.
37:57Parce que vous y allez fort.
37:58J'ai eu aussi
37:59que vous vous y rassemblez
37:59jusqu'à reconquête.
38:01Non, c'est pas ça.
38:01Me dites pas que reconquête
38:03et même des chevets de mantistes
38:04qui, vous dites,
38:05qui parfois vous rejoignent
38:06dans Nouvelle Énergie.
38:06C'est pas ça que j'ai dit
38:07mais comme on a un peu plus le temps,
38:08comme on a un peu plus le temps,
38:09je vais expliquer.
38:11Moi, je ne parle que des réalités.
38:12C'est-à-dire qu'il y a eu une époque
38:14où on pouvait se permettre
38:15à droite, entre guillemets,
38:17d'aller au premier tour
38:18avec plein de candidats.
38:19Marie-France Garrault,
38:21Jacques Chirac,
38:21Valéry Giscard d'Estaing.
38:22C'était, voilà,
38:23une élection,
38:24un cas de figure par exemple
38:24où Edouard Balladur, etc.
38:26Aujourd'hui,
38:27il y a un fait nouveau,
38:28c'est que le Rassemblement National
38:29qui se dit ni de droite
38:31ni de gauche
38:31est sûr d'aller au deuxième tour,
38:34sauf qu'il y a un tremblement de terre
38:35qui soit à plus de 30% partout.
38:37Et or,
38:37il n'y a que deux candidats
38:38qui peuvent aller au second tour.
38:40C'est le principe.
38:41C'est le principe.
38:42C'est la loi.
38:42C'est la règle.
38:43Donc ça veut dire quoi ?
38:44Avec une gauche
38:46qui va se cristalliser à la fin
38:47autour de Mélenchon,
38:49il y aura une gauche sociale-démocrate
38:51mais qui, à mon avis,
38:52se fera balayer.
38:54J'ai entendu Glucksmann
38:55la dernière fois la télé.
38:56Je ne suis pas sûr
38:57que dans une élection présidentielle
38:59on l'entende beaucoup.
39:01Donc,
39:01si on ne veut pas regarder
39:02dans notre canapé
39:03un deuxième tour
39:04entre Jordan Bardella
39:06et Jean-Luc Mélenchon,
39:08si, moi,
39:08je voudrais faire gagner mes idées
39:09pour faire gagner la France.
39:10Le pouvoir,
39:11c'est qu'une modalité,
39:12ce n'est pas une finalité.
39:12Est-ce que vous pensez
39:13que ceux qui votent...
39:14Ce que je veux dire,
39:14c'est que plutôt que d'affronter
39:15Reconquête,
39:17Edouard Philippe,
39:19je ne sais pas moi,
39:20Darmanin,
39:20au premier tour
39:23de la présidentielle,
39:24ce n'est pas les rassembler.
39:25Écoutez-moi,
39:25s'il vous plaît,
39:25je termine.
39:26Ce n'est pas les rassembler.
39:27Moi, je veux être
39:28dans mon intégrité de projet,
39:30d'éthique, etc.
39:31Ce que je veux dire,
39:31c'est les affronter avant.
39:33Ce n'est pas les rassembler,
39:34c'est les affronter avant.
39:35Dire,
39:36écoutez, grosso modo,
39:37on pense tous
39:38qu'il faut arriver
39:38à baisser la dépense publique,
39:40qu'il faut remettre
39:40de la sécurité,
39:41qu'il faut maîtriser l'immigration,
39:43qu'il faut redresser l'école,
39:45tout le monde...
39:45OK.
39:45Plutôt que de nous éparpiller
39:48au premier tour
39:48et d'être sûr
39:49d'être éliminé
39:49et donc de regarder
39:50le pays s'enfoncer
39:51avec un président
39:52dont on ne partagera
39:53pas grand-chose,
39:54de dire,
39:55faisons une compétition avant
39:56et celui ou celle
39:58qui gagne,
39:58les autres,
39:59soit le soutien,
40:00soit se taise,
40:00soit se taise.
40:01Est-ce qu'ils joueront le jeu ?
40:01Parce que je ne suis pas né
40:02de la dernière pluie non plus.
40:03Est-ce qu'ils joueront le jeu
40:04derrière après ?
40:04Mais s'ils ne jouent pas le jeu,
40:05ils seront balayés
40:08par les Français.
40:09Vous comprenez ?
40:10Et de toute façon,
40:11je suis d'accord avec vous,
40:12c'est fragile,
40:12ce n'est pas idéal.
40:13Mais c'est quoi l'autre solution ?
40:14C'est quoi l'autre solution ?
40:16C'est faire un conclave.
40:18On sait bien qu'il n'y a qu'au Vatican
40:19que ça marche.
40:19On a vu que les conclaves
40:20en France,
40:21ce n'était pas notre truc.
40:21Un conclave de notable,
40:22on tire à la courte paille,
40:23on dit c'est toi
40:24qui as fini premier à l'ENA,
40:25c'est toi qui es devant.
40:25Moi, je n'ai pas fait l'ENA.
40:26Donc ça élimine.
40:27Déjà, on retombe
40:28dans le conformisme
40:28et les technocrates.
40:30L'avantage de cette compétition ouverte,
40:32c'est qu'elle permet
40:33d'éviter la division
40:42et d'éviter les petits arrangements
40:43de réseaux non notables,
40:45de petits machins
40:46entre chapeau à plume.
40:48Et objectivement,
40:49il n'y aurait un Sarkozy 2007,
40:53ou une personnalité qui s'impose,
40:55la question ne se poserait pas.
40:56Mais aujourd'hui,
40:57il n'y en a pas.
40:58Ça, c'est la réalité.
40:59Un mot de conclusion,
41:00David Lysnard,
41:00et on va boucler la boucle.
41:01Qu'est-ce qui vous donne
41:02l'énergie de continuer,
41:04de s'engager dans la cité ?
41:06C'est l'envie de faire passer
41:08absolument vos idées
41:09que vous venez d'exposer,
41:10de se dire là,
41:11je suis convaincu
41:12parce que je dis
41:13je veux faire quelque chose
41:15ou est-ce que c'est du jeu ?
41:18Écoutez,
41:18je vous réponds là aussi
41:19comme toujours très spontanément.
41:21D'abord,
41:21je pense que
41:22ce qui me donne l'envie
41:23de continuer,
41:24c'est mes enfants.
41:25La famille,
41:25c'est important ?
41:26Oui, bien sûr,
41:26c'est essentiel.
41:28Et mes enfants,
41:29quand je dis mes enfants,
41:29c'est la jeunesse,
41:31il y a une super belle jeunesse.
41:32On ne montre que la moche,
41:34que la jeunesse moche.
41:35Il y a une super belle jeunesse
41:36de gamins qui veulent bosser,
41:38qui veulent s'en sortir,
41:39qui veulent faire leur vie,
41:39etc.
41:40Et eux,
41:41je pense qu'ils méritent
41:42qu'on se batte pour eux.
41:43Ça, c'est vraiment l'ordre.
41:44Ensuite,
41:44c'est la France.
41:45Ça paraît emphatique,
41:46mais j'aime profondément mon pays.
41:51Je suis convaincu
41:51que dans le 21e siècle
41:52de l'intelligence artificielle,
41:54de la quantique,
41:55de la robotique,
41:55de la technologie,
41:57la France a un atout considérable
41:58par rapport au reste du monde,
41:59c'est qu'on est un pays créatif.
42:01Agile aussi,
42:01un pays agile.
42:02Alors,
42:02on n'est pas agile
42:03sur le plan administratif
42:04et bureaucratique malheureusement.
42:05Mais on a cette capacité.
42:06D'ailleurs,
42:06les Français qui vont à l'étranger,
42:07soit des diplômés de grandes écoles,
42:09soit les autodidactes,
42:10sont toujours des super employeurs,
42:11des super patrons,
42:12des super créatifs,
42:13des créateurs.
42:14Donc,
42:14on a cette créativité
42:16qui est l'atout du 21e siècle.
42:17Ça,
42:18ça me donne envie.
42:18Et donc,
42:18j'ai envie que la France soit respectée.
42:20Je ne supporte plus
42:21de voir notre pays insulté,
42:23bafoué,
42:24méprisé.
42:25Donc,
42:25il faut qu'on revienne fort.
42:26Une puissance économique,
42:27une puissance artistique,
42:29une puissance éducative,
42:30une puissance sécuritaire,
42:31une puissance militaire.
42:32Et puis,
42:33ce qui me motive ensuite,
42:35troisième élément,
42:36je ne m'étais jamais posé
42:37la question comme ça,
42:37c'est qu'après,
42:38on est dans le game,
42:40on est dans le combat,
42:41on est dans le match.
42:42Moi,
42:43je ne sais pas,
42:43j'aime le sport,
42:44j'ai toujours fait du sport.
42:44On ne s'arrête pas à la mi-temps.
42:46On ne s'arrête pas à la mi-temps
42:47et c'est comme en entreprise,
42:49c'est comme dans le commerce,
42:50on a envie d'essayer.
42:51Après,
42:51j'accepte la défaite,
42:53vous voyez ce que je veux dire.
42:54C'est pour ça que la prime,
42:54si je la gagne,
42:55si je la perds,
42:56je la perds,
42:57je suis un démocrate,
42:58il n'y a pas de sujet,
42:59j'aime bien la confrontation d'idées,
43:00j'aime bien l'insolence.
43:01Mais la compétition,
43:03c'est d'être dans la compétition
43:05et d'essayer de gagner
43:07pour faire gagner
43:07ce que l'on croit bien
43:08et ce que je crois bien
43:09pour le pays.
43:10J'ai essayé de faire
43:11ce que je croyais bien
43:12pour ma ville de Cannes
43:12que j'aime par-dessus tout.
43:14Merci David Lissnard
43:15d'avoir répondu
43:16à cette question
43:18de ce podcast politique.
43:19Un podcast politique
43:20qui en a d'autres.
43:21La vraie maïotique,
43:22c'est un peu chaud.
43:23Bravo.
43:23Je vous propose en tout cas
43:24d'écouter ce
43:25qui était assis à votre place
43:26il n'y a pas longtemps
43:26aussi bien écouter
43:27Jean-Léonetti
43:28qui a répondu aux mêmes questions
43:29que Dominique Estrosi-Sassonne.
43:31Merci beaucoup.
43:32Merci à vous.
43:32Bonne journée.
43:33Merci, bonne journée.
43:34Merci.
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