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Marion Maréchal, députée européenne et présidente d'Identité-Libertés, était l'invitée d'Apolline de Malherbe dans le "Face à Face" sur BFMTV.
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00:008h29 et vous êtes bien sûr RMC et BFM TV. Bonjour Marion Maréchal.
00:15Vous êtes présidente du parti Identité Liberté que vous avez créé et vous êtes députée européenne.
00:21On va en venir à la colère agricole, la ministre de l'Agriculture qui est attendue dans le sud-ouest d'un instant à l'autre.
00:28Mais Marion Maréchal, d'abord l'horreur en Australie. 15 morts et au moins 40 blessés dans un attentat terroriste qui visait des juifs.
00:36Les fêtes de Ranouka, fête juive des Lumières sur une plage. L'antisémitisme encore.
00:42Est-ce que vous y voyez un lien avec la montée de l'antisémitisme dans le reste du monde et d'abord votre réaction ?
00:49Évidemment un sentiment d'horreur, d'autant plus que lorsqu'on est français, tout de suite ça fait ressurgir des souvenirs morbides.
00:54Nous-mêmes ayant été victimes de ce djihadisme. Djihadisme qui est aujourd'hui une menace mondiale, qui n'a jamais été aussi aiguë.
01:00C'est 56 000 morts en 10 ans, le djihadisme. 305 je le rappelle en France.
01:06Donc c'est un phénomène aujourd'hui qui frappe tout particulièrement, disons-le, l'Occident au sens large.
01:09Puisque les islamistes nous voient comme un bloc civilisationnel, comme les mécréants finalement à abattre.
01:14Ils veulent pas seulement nous détruire mais nous convertir de force d'une certaine manière.
01:18Et tout ce que j'ai envie de dire, c'est que finalement les mêmes causes entraînent les mêmes effets de Paris à Sydney.
01:23C'est-à-dire que nous sommes face à des pays aujourd'hui qui accueillent de manière très importante des populations immigrées venant d'un certain nombre de pays musulmans.
01:29Parmi cette population immigrée, on trouve une part d'islamistes.
01:33Et parmi ces islamistes, on trouve des gens qui passent à l'acte de manière violente.
01:37Et donc ça devrait nous appeler à une prise de lucidité, à une rupture radicale avec les politiques d'immigration.
01:41Pour vous, il s'agit d'une guerre de civilisation ?
01:44Indéniablement d'ailleurs. Dans les guerres de civilisation, vous savez, c'est l'ennemi qui vous désigne.
01:48Et l'ennemi islamiste nous a désignés comme un ennemi à abattre ou à convertir.
01:53Et c'est un sujet d'autant plus grave qu'aujourd'hui, c'est vos confrères Dupont qui l'avaient relevé à la suite d'un sondage IFOP
01:57qui avait été fait sur l'état de radicalité, si je puis dire, de la communauté musulmane en France.
02:03Nous avons à peu près 142 000 personnes en France qui ont des sympathies pour les courants djihadistes.
02:09C'est-à-dire, 142 000 personnes en France, c'est une armée.
02:12Il faut imaginer ce que ça représente.
02:12Vous avez traduit les pourcentages de cette étude en nombre.
02:17Donc vous estimez qu'il y a 142 000 personnes en France qui sont des djihadistes en puissance ?
02:21C'est comme ça que vous le dites ?
02:22Ce sont les chiffres d'ailleurs de vos confrères Dupont qui en effet sont partis de ce chiffre terrifiant
02:26qui fait que 3% aujourd'hui des musulmans en France ont des sympathies pour le djihadisme.
02:31Je rappelle que c'est 42% également des jeunes de 18 à 25 ans qui ont une sympathie pour un courant islamiste au sens large.
02:37Donc il y a quand même aujourd'hui un phénomène qui induit que non seulement il y a des musulmans de plus en plus radicaux dans notre pays
02:43mais surtout plus ils sont jeunes, plus ils sont radicaux, ce qui indique que les problèmes sont devant nous finalement.
02:47Il y a parmi les victimes en Australie un jeune français de confession juive, Dan Elkayam, qui a donc été abattu sur cette plage.
02:57C'est donc une nouvelle victime française du terrorisme.
03:01Qu'est-ce que vous en dites aujourd'hui par rapport à ces français de confession juive
03:04qui pour certains estiment qu'ils n'ont plus leur place en France
03:08mais qui en même temps quand ils voient qu'au bout du monde encore l'antisémitisme touche, ne savent plus forcément où se rendre.
03:13Je comprends leur inquiétude, leur désespoir, voient parfois leur besoin de partir,
03:19ne se sentant plus protégés en France puisque de fait il me semble que toutes les mesures ne sont pas prises aujourd'hui
03:23pour assurer la sécurité non seulement de nos compatriotes juifs
03:27mais plus largement des français en général.
03:28Quand je vois qu'il y a encore dans notre pays des fichiers pour islamistes clandestins
03:31qui sont sur le sol français, des fichiers pour islamistes étrangers qui sont maintenus sur le sol français,
03:36quand je vois que nous n'avons même pas été capables de déchoir de leur nationalité,
03:39des djihadistes qui étaient partis sur des terrains de guerre tels que celui de la Syrie,
03:43quand je vois qu'une fois de plus nous ne prenons pas toujours les mesures de précaution
03:45en matière une fois de plus d'immigration pour maîtriser ce flux venant de pays à risque,
03:51oui je comprends qu'il y ait cette inquiétude.
03:53Donc vous estimez que globalement l'immigration est un risque ?
03:57Je considère qu'indéniablement aujourd'hui l'immigration dans notre pays
04:00est un des terreaux privilégiés de recrutement bien sûr du djihadisme de notre pays.
04:04Je précise que les deux terroristes présumés, un père et son fils en Australie,
04:11étaient de nationalité australienne.
04:13Alors le père était arrivé en Australie et avait obtenu la nationalité australienne.
04:19Son fils était, semble-t-il, né en Australie, 24 ans.
04:22Le père a été abattu.
04:24Le fils est blessé, mais semble-t-il conscient.
04:29Il était connu des services de police, notamment pour des liens avec Daesh.
04:34Est-ce que ça veut dire qu'aujourd'hui vous estimez que tout...
04:37C'est-à-dire qu'il aurait été considéré en France comme un fichier S
04:40et peut-être même pas resté sous le fichier S
04:42puisque l'enquête, certes, qui avait duré six mois sur cet individu,
04:46avait conclu qu'il avait eu des liens avec Daesh,
04:48mais pas de nature à présenter une menace ?
04:50Ça interroge d'ailleurs plus largement, c'est vrai en Australie, c'est vrai en France,
04:53notre politique d'acquisition de la nationalité.
04:55Puisque là encore, on est face à des personnes qui étaient fichées par les renseignements.
04:58Moi, je défends depuis longtemps déjà la détention administrative des fichiers S
05:02et préventifs des fichiers S, le temps de faire un état des lieux sur la situation de chacun.
05:06Est-ce que ce sont des clandestins et est-ce que ce sont des étrangers
05:08et auquel cas ils doivent retourner dans leur pays d'origine ?
05:10Est-ce que ce sont des binationaux et auquel cas on devrait pouvoir en effet
05:13se donner les moyens de les déchoir de leur nationalité
05:15parce qu'ils représentent des bombes finalement à retardement sur le sol français ?
05:20Parce qu'aujourd'hui, en effet, nous avons des gens qui sont prêts à passer à l'acte
05:24et dont les services de renseignement ne parviennent pas systématiquement.
05:28Mais comment on fait ça ? Est-ce que ça veut dire que chaque soupçon
05:29doit être suivi d'une sorte de surveillance accrue ?
05:33C'est ce qu'on appelle un principe de précaution.
05:34Si vous voulez qu'on est capable de l'appliquer en matière écologique,
05:37je ne vois pas pourquoi on ne serait pas capable de l'appliquer en matière de djihadisme
05:39sachant que c'est une menace existentielle pour la sécurité de la nation
05:43qui menace la vie de nos compatriotes
05:45et qu'à ce titre, quand on sait qu'on a des profils dangereux
05:48dont tous d'ailleurs n'ont pas la légitimité à être sur le sol français,
05:51oui, il faut pouvoir faire un moratoire finalement sur la politique d'immigration
05:53et traiter de manière exceptionnelle ces profils-là
05:56pour apporter une réponse politique globale et durable.
05:58Comment on fait pour qu'il n'y ait pas d'amalgame ?
06:00Est-ce que vous redoutez qu'il puisse y avoir un amalgame ?
06:02Moi, je pense que les Français, y compris de confession musulmane,
06:04font parfaitement la différence dans nos propos
06:06entre ceux qui aujourd'hui sont intégrés dans la société française
06:09et d'ailleurs condamnent sans aucune ambiguïté ce qui se passe de ce point de vue-là
06:14et aujourd'hui la menace islamiste réelle qui est une menace,
06:17il faut quand même oser le dire, de moins en moins minoritaire.
06:20Les chiffres que je vous ai donnés tout à l'heure,
06:21quand 42% des 18 à 25 ans musulmans dans notre pays
06:25ont des sympathies pour des courants islamistes,
06:27si on n'est pas capable, si vous voulez, de nommer...
06:29C'est cette étude de l'IFOP que vous citiez tout à l'heure.
06:30Absolument, si on n'est pas capable de...
06:31Et puis je pourrais vous donner plein d'autres exemples
06:33sur l'explosion par exemple du port du voile et voilà,
06:35il faut quand même être capable de regarder cette réalité en face
06:37pour lui apporter une réponse.
06:39Et la réponse, elle passe, pardonnez-moi,
06:40par la question de la loi du nombre, bien sûr,
06:43parce que plus évidemment vous avez des populations...
06:44C'est-à-dire quoi la loi du nombre ?
06:46La loi du nombre, c'est que si vous espérez pouvoir intégrer
06:48et même assimiler des populations,
06:50encore faut-il que ces populations dans un certain nombre de territoires
06:52soient au contact de la population native
06:55pour pouvoir s'intégrer à cette culture précisément
06:57qui est censée être la culture de référence.
06:59Si sur des pans entiers du territoire,
07:00vous n'avez plus qu'une politique multiculturelle
07:03avec des communautés...
07:04C'est-à-dire quoi en fait ?
07:05Ce que vous dites, c'est qu'il y a une forme de ghetto
07:07et donc des communautés qui vivent de manière juxtaposée
07:10mais sans se mélanger.
07:11C'est un fait absolu, voilà.
07:12Je veux dire, plus personne aujourd'hui ne peut le contester
07:14et ce qui fait que nous avons des viviers de recrutement
07:16privilégiés malheureusement de la part de ces islamistes
07:18avec des influences étrangères sur lesquelles je ne m'étends pas
07:20mais qui sont bien connues.
07:21On met beaucoup en avant depuis hier
07:23cette image inouïe de ce héros
07:26qui a sauté contre le terroriste
07:29pour le désarmer avec un courage inouï.
07:31Il s'agit d'Ahmed Al-Ahmed, un vendeur de fruits de 43 ans,
07:36lui-même musulman.
07:38C'est important de le signaler ce matin.
07:39Et qui est blessé d'ailleurs.
07:41Et qui est blessé, qui a pris visible, semble-t-il, deux balles.
07:43Deux balles, en effet.
07:44Donc c'est un acte absolument admirable.
07:46D'ailleurs, il faut le rappeler,
07:47heureusement d'une certaine manière
07:48que dans le flux des personnes que nous accueillons,
07:50il y a des gens qui se comportent bien
07:52et qui se comportent même de fait là en héros
07:55et qui sont des gens, bien sûr, tout à fait admirables.
07:58Le problème, si vous voulez, c'est qu'en parallèle
08:00de cet homme courageux, il y a les deux autres.
08:02Et donc, d'une certaine manière,
08:03une fois de plus, le principe de précaution
08:05doit nous appeler à remettre la politique d'immigration.
08:08En général, j'ai envie de dire presque malheureusement.
08:10C'est-à-dire que tant pis, tant pis pour les Amènes Al-Ahmed.
08:13D'accord, mais malheureusement d'ailleurs aussi,
08:14vous avez raison pour ce monsieur.
08:15Mais en tant que responsable politique,
08:17nous avons d'abord un devoir de responsabilité
08:19vis-à-vis de nos populations.
08:21Et quand on sait que ce risque existe aujourd'hui
08:22dans la politique telle qu'elle est menée,
08:24il faut être capable de prendre des mesures importantes et radicales.
08:26En France, Laurent Nunez, le ministre de l'Intérieur,
08:28a demandé le renforcement de la sécurité
08:31auprès des lieux de culte.
08:33Immédiatement, les lieux de culte juifs,
08:35avec les fêtes de fin d'année juives de Hanouka.
08:39Mais il a aussi évoqué la question du renforcement
08:41de la sécurité des églises le soir de Noël.
08:45Il parle d'une tension terroriste aiguë en France.
08:49Est-ce que les mesures vous paraissent suffisantes ?
08:51C'est toujours le même sujet, si vous voulez.
08:53Nous sommes en train de rentrer dans une logique
08:55d'un pays ultra policier, ultra sécuritaire.
08:59De fait, puisque nous avons cette menace aujourd'hui,
09:01mais j'aimerais qu'on prenne le mal à la racine.
09:03Je vous en ai parlé longtemps.
09:04Mais c'est vrai que moi, je vais avec mes petites filles
09:06et comme beaucoup de parents sur les marchés de Noël.
09:07Les marchés de Noël, aujourd'hui, sont des camps retranchés.
09:09Ça veut dire qu'avant de voir le sapin,
09:11on passe devant les plots en béton.
09:13Avant de passer sous les guirlandes,
09:14on passe sous les portiques.
09:16Et avant de rencontrer le Père Noël,
09:17on rencontre des soldats français avec des armes de guerre.
09:20Et le pire dans tout ça, c'est qu'on s'y habitue.
09:22Ça veut dire que ça devient normal,
09:24alors que c'est absolument infernal.
09:26Donc, de fait, on prend ces mesures en bout de course
09:28parce qu'on n'est pas capable de traiter le mal à la racine.
09:30Et le mal à la racine, c'est celui dont je vous ai parlé tout à l'heure.
09:32C'est-à-dire, un, la question de la politique d'immigration.
09:34Deux, la question des fichiers sur le sol français.
09:36Trois, la question de la politique de la nationalité.
09:39Les tensions agricoles sur le terrain.
09:42La ministre de l'Agriculture, Annie Gennevard,
09:44est attendue ce matin à Toulouse et dans le Sud-Ouest,
09:47qui est vraiment le cœur aussi de la contestation aujourd'hui.
09:50Avec une question.
09:52Le monde agricole est lui-même d'ailleurs divisé.
09:54Faut-il vacciner ?
09:55Faut-il abattre un troupeau entier lorsqu'une bête est malade ?
09:59Quelle est votre position aujourd'hui, Marion Maréchal ?
10:02Alors déjà, il faut comprendre que, comment dire, cette crise agricole qui devient maintenant annuelle,
10:06d'ailleurs, parce que chaque année, nous avons des grandes contestations,
10:09et souvent d'ailleurs bien légitimes,
10:11s'inscrit dans une région qui a particulièrement souffert ces derniers mois,
10:14parce que l'Occitanie a eu, en cumulé, le sujet de la crise climatique,
10:17le sujet de la crise viticole avec les droits de douane américains.
10:20Je rappelle que cette semaine, nous traitons le sujet du traité de libre-échange avec le Mercosur.
10:23On va y venir, mais d'abord sur cette question, immédiate.
10:26On vaccine, on ne vaccine pas, on n'a pas, on n'a pas pas ?
10:28Et je pose le contexte général, parce que ça me semble important.
10:30Sur la question de fond, qui est la question de la procédure, finalement, ou du processus sanitaire.
10:35Moi, je ne suis pas vétérinaire et je ne suis pas épidémiologique, vous l'avez bien compris,
10:38donc je ne suis pas en mesure de vous dire quelle est aujourd'hui la procédure la plus légitime ou la plus efficace.
10:44Évidemment que s'il existe une procédure assouplie qui permet d'éviter l'abattage de troupeaux entiers,
10:51j'espère d'ailleurs que le gouvernement se penche sur cette option et qu'elle est efficace,
10:55j'espère qu'elle pourra être prise en compte.
10:56Maintenant, ce qui est sûr, c'est que c'est une maladie qui peut avoir des impacts très lourds,
10:59à la fois en termes de mortalité sur notre cheptel de 12 millions de bovins,
11:02mais aussi en termes de productivité, qu'elle amenaise de la baisse du prix,
11:05qu'elle amenaise du risque de blocage des exportations.
11:08Donc, il faut prendre ce sujet à bras-le-corps.
11:11Moi, ce qui m'ennuie, si vous voulez, c'est la méthode gouvernementale.
11:13C'est-à-dire que cette maladie, elle est apparue sur le sol français en juin.
11:16Une fois de plus, on a eu un retard à l'allumage extrêmement long sur la question de la vaccination.
11:21Là où il faudrait de l'empathie, de la pédagogie, du dialogue,
11:24on a eu un gouvernement qui ne s'est pas adressé aux agriculteurs,
11:28qui ne s'est pas appuyé sur les vétérinaires qui font partie souvent de la famille dans les fermes.
11:31Mais les vétérinaires, souvent, et on l'a entendu notamment sur les reportages ce matin sur AMC et BFMTV,
11:36ils sont dans une douleur extrême aussi aujourd'hui parce qu'ils disent
11:40devoir poser ce geste d'euthanasier les bêtes,
11:44ne pas être compris par les éleveurs,
11:47alors que, disent-ils, ils le font pour protéger les éleveurs.
11:51Mais évidemment, parce que quand on abat des bêtes,
11:52d'ailleurs, on n'abat pas seulement des bêtes auxquelles ils tiennent,
11:54on abat aussi des décennies de travail familiaux, de sélection génétique.
11:59Donc, c'est un drame absolu.
12:00Mais ce que je veux dire, c'est que face à une profession qui est déjà dans la douleur et dans le désespoir,
12:06une méthode gouvernementale qui consiste finalement à être absent pendant des mois,
12:09à ne pas mettre de dialogue, à ne pas mettre, comment dire, d'information, de pédagogie
12:13et d'un coup arriver avec les hélicoptères et les centaures de manière quand même extrêmement violente, disons-le.
12:18Moi, je veux bien, ça n'est pas acceptable.
12:20Mais d'un côté, vous dites qu'il faut respecter, en quelque sorte, l'ordre et la loi.
12:24La décision a été prise du point de vue sanitaire.
12:27En cas de bêtes malades, il fallait abattre le troupeau.
12:31Soit on remet en cause cette décision-là.
12:33Je dis que les choses n'ont pas été faites dans le bon ordre et avec la bonne méthode.
12:38Et c'est vrai que beaucoup de Français se disent,
12:40quand on voit aujourd'hui l'absence de l'État à faire respecter la loi face à la DZ mafia
12:44et quand on voit la force de frappe qui est envoyée face aux agriculteurs,
12:49qui est une profession en souffrance, oui, ça interroge et ça fait mal au cœur.
12:52Ça veut dire fort avec les faibles et faible avec les phares ?
12:54De fait, indéniablement, quand on voit très régulièrement, même dans le monde agricole,
12:58d'ailleurs, que ce soit les cambriolages, le vol de matériel agricole,
13:01le saccage des cultures avec des rodéos,
13:03quand on voit des occupations illégales de terrain agricole
13:06dans lesquelles l'État n'intervient pas et ce sont les agriculteurs eux-mêmes
13:09qui sont obligés d'intervenir avec leurs tracteurs pour faire respecter leur terrain
13:12et qu'on voit que face à cela, là, en effet, il y a des moyens considérables
13:16qui sont mis en place.
13:17Une fois de plus, moi, je ne vais pas, sur le fond, je ne veux pas jouer aux médecins.
13:20Je ne suis pas en mesure de vous dire, oui, aujourd'hui, il faut vacciner,
13:23il ne faut pas vacciner, il faut tuer, il ne faut pas tuer.
13:25D'une certaine manière, ça, je m'en remets à la science, pour le coup.
13:28Et évidemment, j'aimerais qu'il y ait des solutions alternatives qui soient moins brutales.
13:31S'il n'y en a pas, malheureusement, il faudra s'y résigner
13:33parce qu'il y a un vrai enjeu pour l'ensemble de la filière.
13:36Mais c'est vrai qu'une fois de plus, est-ce que quand j'entends des agriculteurs témoigner
13:39et dire qu'on a contacté le gouvernement, on n'a pas eu de réponse,
13:43est-ce que ça apparaît normal, là où il faudrait justement de la pédagogie
13:46pour expliquer l'enjeu pour l'ensemble de notre filière ?
13:48Et une fois de plus, une énergie d'un gouvernement qui n'est pas mis là
13:51et qui n'est pas mis non plus sur le blocage du Mercosur.
13:53La ministre Genevard, qui sera sur place tout à l'heure, dit à l'instant qu'elle est ouverte,
13:57je cite, à la suspension, si nécessaire, de la procédure de lutte contre l'air dermatose.
14:02Donc ça veut dire que donc, éventuellement, ne pas abattre, vacciner ou vacciner davantage ?
14:07Tant mieux si justement se sont mis sur la table des solutions alternatives.
14:10Est-ce qu'il peut y avoir des solutions justement de confinement à minima temporaire
14:14pour endiguer le développement de cette maladie ?
14:16Tant mieux, mais une fois de plus, pourquoi c'est mis si tardivement sur la table ?
14:18Et j'aimerais qu'Anne-Vinique Genevard soit aussi, comment dire, impliquée sur ce sujet du Mercosur.
14:23Alors précisément, sur le Mercosur, à la fois du côté de Matignon,
14:29alors qu'un sommet du Mercosur est annoncé pour le 20 décembre, jeudi,
14:35enfin le 20 décembre, pardon, mais avec notamment une réunion ce jeudi.
14:40Matignon dit, je cite,
14:41« Il est clair dans ce contexte que les conditions ne sont pas réunies pour un quelconque vote des États
14:46sur une autorisation de signature de l'accord. »
14:49Et hier soir, l'Élysée fait savoir qu'Emmanuel Macron a déclaré à ses homologues de l'Union européenne
14:53que, je cite, « le compte n'y est pas pour protéger les agriculteurs français ».
14:56Il demande donc à la présidente de la Commission européenne un report de l'examen de l'accord.
15:00Non mais franchement, je suis désolée de vous le dire,
15:02mais j'ai l'impression qu'Emmanuel Macron se moque des Français, quoi.
15:04Parce qu'en fait, en trois ans, on a eu quatre positions différentes.
15:07Il y a encore quelques mois, on avait le président qui a expliqué
15:09qu'il se félicitait de cet accord lorsqu'il se rendait au Brésil.
15:12Qu'a-t-il fait depuis des mois pour tenter d'obtenir une minorité de blocage
15:15avec un certain nombre de pays au Conseil européen
15:17qui, eux-mêmes, étaient opposés à cet accord.
15:19Je pense à la Pologne, je pense à l'Italie, je pense à l'Irlande.
15:21Rien n'a été fait.
15:22Et la semaine même de l'accord, il se réveille pour expliquer que finalement, ça n'est pas acceptable.
15:26Oui, évidemment, ça n'est pas acceptable.
15:28Je rappelle qu'on va importer quasiment 100 000 tonnes de bœuf supplémentaires
15:33auxquelles s'ajoutent les 200 000 importations que nous avons déjà
15:35dans un contexte où, en 2025, pour la première fois depuis 50 ans,
15:39probablement notre balance commerciale agricole va être déficitaire.
15:44Nous n'avons jamais été autant dépendants des importations agricoles étrangères.
15:48Je ne vais pas m'étendre, on en a largement parlé,
15:50sur la situation de désespoir aujourd'hui réglementaire, fiscale, sociale de nos agriculteurs.
15:55Donc, je veux dire, aujourd'hui, ajouter à cela la concurrence de pays
15:58qui ne respecteront pas, de fait, les normes sanitaires extrêmement dures
16:02que nous imposons à nos agriculteurs, c'est se moquer du monde.
16:05Et comme à chaque fois, c'était vrai pour le CETA avec le Canada,
16:08c'était vrai pour la Nouvelle-Zélande, on nous fait des promesses,
16:09qui ne sont jamais tenues en termes de marcher.
16:11Est-ce que vous y croyez, là ?
16:11Est-ce que vous pensez, en effet, que le traité du Mercosur va être suspendu,
16:17que l'examen du traité va être suspendu ?
16:19Écoutez, en tout cas, nous, au Parlement européen,
16:21nous allons tout faire pour faire en sorte de durcir au maximum
16:24les fameuses conditions de réciprocité et de clauses de sauvegarde,
16:27même si, pour moi, je préférais qu'ils soient totalement suspendus,
16:30pour essayer de mettre dans la balance, comment dire,
16:33de ces négociations des contrôles qui soient beaucoup plus importants,
16:36et qui, je l'espère, du coup, remettraient en cause la signature de l'accord.
16:39Mais je ne suis pas très optimiste, si vous voulez,
16:40parce qu'une fois de plus, Emmanuel Macron se réveille à la dernière minute.
16:43Et tout a été avancé depuis des années et des années.
16:44Vous le disiez à l'instant, Marion Maréchal, vous êtes députée européenne.
16:47Vous êtes aussi, je cite, présidente du parti Identité Liberté.
16:50Alors évidemment, je vous présente comme telle,
16:54puisque c'est officiellement votre titre.
16:56Mais ce parti, vous êtes combien ?
16:59À combien d'adhérents, vous voulez dire ?
17:00Oui, on est à peu près 10 000 adhérents.
17:03Nous avons trois députés à l'Assemblée nationale,
17:06quatre euros députés au Parlement européen,
17:07qui siègent, en effet, dans un grand groupe européen,
17:10parmi lesquels on retrouve les Italiens de Fratelli d'Italia et de Giorgia Meloni,
17:12qui est notre allié officiel.
17:14Quel est votre lien avec les autres partis, avec le RN, avec Reconquête,
17:17avec le parti d'Éric Ciotti ?
17:19Comment vous vous situez là-dedans ?
17:21Écoutez, moi, sans vous apprendre grand-chose de nouveau,
17:23je suis une fervente partisane de l'Union des Droites et de la Coalition des Droites.
17:27Donc moi, je fais en sorte, et je fais tout pour que ces partis travaillent ensemble,
17:31je l'espère, d'ici 2027.
17:32Au Parlement européen, c'est ce que nous faisons.
17:33Nous, nous sommes un groupe pivot, nous travaillons à la fois avec le centre droit
17:36dans lequel se trouvent les LR de François-Xavier Bellamy
17:39et le groupe de Jordan Bardella.
17:41Et grâce, d'ailleurs, à cette situation pivot créée très régulièrement au Parlement européen,
17:45nous constituons des contre-majorités de droite.
17:46Quand vous dites l'Union des Droits, vous ne pensez pas juste aux trois autres partis que je viens de citer,
17:49mais également au LR ?
17:50Je pense également au LR, je pense même à Nicolas Dupont-Aignan,
17:53je pense évidemment à Reconquête, je pense même...
17:56Parce que vous êtes de plus en plus nombreux à avoir chacun.
17:57Oui, et je sais d'ailleurs que ça, parfois, ça fait écarquiller les yeux,
18:01mais je pense même à une partie d'horizon.
18:02Je pense que nous avons des choses à faire avec une partie des gens
18:05qui, aujourd'hui, se trouvent dans ce mouvement.
18:07Et d'ailleurs...
18:08Avec Édouard Philippe lui-même, vous vous sentez parfois en accord ?
18:11Édouard Philippe, c'est un peu compliqué,
18:12parce que tant qu'il continuera d'expliquer qu'il préfère voter communiste
18:15que Rassemblement National dans un deuxième tour,
18:18ça ne me semble pas très clair,
18:18mais je pense, par exemple, à une femme comme Christelle Morencet,
18:21qui, aujourd'hui, est présidente des pays de la Loire
18:23et qui a une politique, par exemple, de baisse des dépenses
18:25face aux subventions de gauche, que je trouve très intéressante.
18:27Et cette majorité, elle a eu lieu, souvenez-vous,
18:29à l'Assemblée Nationale, il y a quelques semaines,
18:30sur la suspension de l'accord de 68 avec l'Algérie.
18:33Donc, c'est possible.
18:34Avec l'Algérie, où ils ont tous, effectivement, voté ensemble contre cet accord.
18:37Merci, Marion Maréchal, d'avoir répondu à mes questions ce matin.
18:40Présidente, donc, du Parti Identité Liberté et députée européenne.
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