00:00En Guinée, le président de la transition, Mamadi Doumbouya, fait du secteur minier sa priorité de développement depuis son arrivée au pouvoir à la suite du coup d'État en 2021.
00:10Avec le méga projet de Simandou en figure de proue, un secteur où, comme dans la majorité des métiers, les femmes sont peu nombreuses.
00:17C'est le combat de notre invitée, Maria Madaf. Bonsoir.
00:20Bonsoir.
00:21Vous êtes ancienne mise Guinée, mais surtout fondatrice et présidente de l'ONG Force des femmes.
00:26Oui.
00:26Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:27Alors, pourquoi avoir fondé cette ONG Force des femmes et pourquoi le secteur des mines ?
00:34Alors, tout d'abord, j'ai toujours voulu aider.
00:38Et cela s'est concrétisé lorsque j'ai été élue Miss Guinée France en 2017.
00:42Donc, j'ai eu l'initiative de créer l'ONG Force des femmes pour accompagner les personnes vulnérables, mais tout en misant sur l'autonomisation des femmes.
00:51Et dans le cadre du projet Simandou du président de la République, Force des femmes a mis en œuvre le PROFEF, programme de formation et d'employabilité des femmes dans le compte Simandou 2040.
01:05Donc, l'objectif déjà, c'est de faire participer ces femmes au programme parce que nous constatons aujourd'hui que les femmes, elles sont peu représentées dans le secteur minier.
01:15Donc, accompagner ces femmes dans la conduite d'engins lourds et dans la conduite de tracteurs, cela fait en sorte qu'aujourd'hui, que ces femmes, elles sont beaucoup représentées dans le secteur minier.
01:27Et ça, ça contribue au développement de la Guinée.
01:31Effectivement, les femmes ne représentent que 15% de la main d'œuvre formelle du secteur minier. Ce sont les chiffres du ministère des Mines.
01:38Est-ce qu'il y a une peur des femmes de travailler dans des secteurs, disons, considérés comme masculins, de peur d'être discriminées ?
01:44Ou bien, il y a une réticence des patrons de recruter des femmes parce qu'il y a des préjugés ?
01:49Alors déjà, nous nous répondons en fait aux besoins des partenaires solides qu'on a comme la SMB Winning Consortium.
01:56La demande, elle est vraiment assez, elle est forte sur le marché.
02:01Donc, force des femmes en fait à initier ce programme pour corriger en fait cette inégalité et faire en sorte en fait que ces femmes aujourd'hui, qu'elles retrouvent leur place.
02:12Donc là, le lancement s'est tenu à Bokeh tout récemment.
02:16Donc, je dirais en fait, c'est un moment fort pour ces femmes guinéennes de voir aujourd'hui que ces métiers en fait ne sont pas seulement consacrés aux hommes,
02:25mais qu'elles aussi, elles peuvent apprendre, elles peuvent se former pour pouvoir se positionner dans le secteur minier.
02:31Et quand vous allez voir par exemple des patrons et que vous leur proposez le profil de femmes, est-ce qu'ils sont réticents ? Est-ce qu'ils ont peur ou pas ?
02:38Ils ne sont pas peur parce qu'aujourd'hui, on a des femmes qui sont capables. Les femmes, elles sont très engagées.
02:43Donc aujourd'hui, tout ce que la femme, tout ce que l'homme fait, la femme aussi peut le faire.
02:48Nous, par exemple, avec le partenaire qu'on a, vu que déjà l'ONG a formé 499 femmes dans le passé.
02:55Donc ça, ça a encore en fait renforcé la crédibilité du projet. Ils nous ont fait confiance et ils savent que les femmes en fait aujourd'hui,
03:03elles peuvent occuper leur place dans la société pour le développement de la Guinée.
03:07Comment se passe le recrutement ? Quel profil des femmes ? Est-ce que vous exigez un diplôme de la part de ces femmes pour bénéficier de cette formation ?
03:13Alors déjà, pour la première phase de formation qu'on a lancée dans la conduite d'engin lourd et tracteur,
03:19il faut que ces femmes déjà, elles ont 21 ans pour avoir en fait un permis après ces formations.
03:25Et aussi, il faut déjà en fait qu'elles ont une base aussi dans la conduite d'engin.
03:31Parce que la formation en fait, elle concerne les femmes de la région de Bokeh.
03:35Pourquoi Bokeh ? Parce que Bokeh déjà, c'est une zone minière par excellence et le partenaire qui a financé cette ONG exerce aussi à Bokeh.
03:44Donc aujourd'hui, ces femmes que nous avons recrutées pour sa formation, c'est des femmes qui sont en bonne santé
03:49et qui sont capables aujourd'hui de pouvoir aussi conduire tout ce qui est engins lourds et tracteurs et trains.
03:56Et comment se passe justement la formation des engins lourds, des tracteurs ? Dans quel métier vous formez ?
04:01Combien de temps ça dure ? Expliquez-nous comment ça se passe.
04:04Alors déjà, l'objectif déjà, c'est de former 2500 femmes en 5 ans.
04:08Là, on a lancé la première étape de phase de formation.
04:1135 femmes vont bénéficier de ces formations en conduite d'engins lourds et tracteurs.
04:16Et ensuite, la formation, elle va durer pendant 3 mois.
04:20Donc il y aura déjà la partie théorie et la partie pratique.
04:25Donc c'est un peu ça.
04:26On a déjà un centre de cabinet qui s'occupe de la formation et du suivi en fait de ces femmes dans le secteur.
04:32L'objectif, on l'a dit au début, c'est une meilleure représentativité des femmes dans le secteur minier.
04:38Mais est-ce qu'à l'issue de ces formations, il y a une promesse d'embauche ?
04:42C'est-à-dire que les femmes qui seront formées grâce à votre ONG,
04:45vous avez des partenariats avec des groupes qui les promettent d'avoir un emploi et de travailler dans le secteur ?
04:51Alors déjà, oui, avec la SMB et la société Baou, qui sont déjà deux acteurs, deux grands acteurs pour le projet Simandou.
04:59Nous allons former ces 2500 femmes en 5 ans et ensuite, cela permettra en fait à ces bénéficiaires de faciliter,
05:07d'intégrer facilement le marché du travail ou à créer en fait leur propre entreprise.
05:12Et vous avez dit que vous avez formé 450 femmes, c'est ça ?
05:15Là, on a lancé la première phase de formation, 35 femmes qui ont déjà bénéficié de la première phase.
05:20Elles ont bénéficié, elles ont fini la formation ?
05:22Elles ont commencé, on a démarré.
05:24Et dans combien de temps pourront travailler ? La formation terminera dans combien de temps pour elle ?
05:28Dans trois mois, la formation, elle va finir et ensuite, nous allons passer à l'étape de stage et ensuite à l'embauchement direct.
05:36Et vous avez parlé de la conduite des engins.
05:39Quels autres métiers peuvent-elles exercer dans le secteur des mines, les femmes ?
05:43On a la conduite d'un jet lourd, on a la mécanique, la soudure et aussi la conduite de tracteur et pas seulement ça.
05:50Donc juste après cette première phase de formation, nous avons aussi un autre lot qui va se faire former dans la transformation de produits agricoles.
05:59Et ça se fera dans les autres régions concernées du projet Simando.
06:02Est-ce que vous avez dû faire face à des barrières ?
06:06Vous avez eu des difficultés à convaincre déjà ces femmes peut-être d'aller dans un secteur où elles ne sont pas forcément les bienvenues ?
06:14Est-ce que vous avez des difficultés aussi à convaincre les patrons de dire que les femmes sont capables de faire ces métiers, il faut les embaucher ?
06:19Aujourd'hui, comme je vous l'ai dit, les femmes, elles sont très déterminées.
06:24Elles veulent apprendre, elles veulent se former.
06:25Mais est-ce que ce message est entendu ?
06:27Le message est très bien entendu parce que voir ces femmes aujourd'hui apprendre ces formations et après intégrer le secteur du marché, ça c'est très inspirant pour elles.
06:39Donc au niveau des partenaires, on n'a pas eu ce souci parce que je vous ai dit aujourd'hui, il ne faut pas sous-estimer la femme.
06:45C'est vrai qu'elles sont peu représentées dans ce secteur, mais je me dis que c'est vraiment l'opportunité de les placer au sein de ce programme
06:55et faire en sorte aussi qu'elles ont leur place et surtout qu'elles puissent bénéficier des avantages de ce projet.
07:01Donc au niveau des partenaires, on n'a pas eu ce souci de recrutement.
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