Pourquoi l'épidémie de grippe s'annonce sévère ? Une mutation du virus en cause. Un variant plus robuste, mais cette année la campagne de vaccination a été prise au sérieux par les Français. On rappelle qu'en 2024 17.000 personnes sont décédées tout de suite à la grippe.
00:00La grippe, alerte rouge dans presque toute la France, le virus est en forte augmentation dans tout le pays
00:05et ce virus se monte assez précoce cette année.
00:08Benjamin Davido, merci d'être avec nous, infectiologue à l'hôpital Raymond Poincaré de Garches.
00:13On voit bien qu'il y a la présence, vous voyez, regardez cette carte, c'est rouge partout en France.
00:18On voit bien qu'il y a la présence du variant K qui fait craindre aux experts une épidémie particulièrement intense aujourd'hui en France.
00:25Oui absolument, alors d'abord il n'y a pas que la grippe, il faut rappeler on est en épidémie sur tout l'hexagone également
00:29du virus du VRS, le virus de la bronchiolite et puis il y a des signaux également d'une reprise du virus de la Covid-19 dans les eaux usées.
00:36L'inquiétude, vous l'avez dit, c'est ce variant K qui sévit très fort en Angleterre mais aujourd'hui pour le moment il n'est pas prédominant
00:42mais il y a vraisemblablement un risque d'une façon générale qu'on se retrouve dans une situation comme l'an dernier avec une épidémie très forte.
00:48Est-ce que ça pourrait être une situation comme le Royaume-Uni justement où il y a un variant qui est très majoritaire
00:54et on le voit bien où la super grippe a saturé les hôpitaux, les hospitalisations ont bondi de 55% en une semaine
01:01et le Royaume-Uni est face à un scénario catastrophe ?
01:04Alors ce qui nous protège probablement en partie cette année, sans dire qu'on est bien différents des Anglais,
01:07d'abord vous le savez il y a un nouveau vaccin cette année notamment pour les personnes les plus fragiles
01:11qui est un vaccin hautement dosé, un vaccin adjuvanté.
01:13Et puis les semaines passées on l'a dit il y a eu un élan très fort pour la vaccination avec une couverture vaccinale à date
01:18qui est plus forte que l'année passée et donc on espère finalement que les stigmates de cette grippe
01:22particulièrement meurtrière de 17 000 décès l'an dernier puissent permettre d'amortir cette année l'épidémie de grippe
01:29et de se retrouver dans une situation bien sûr la plus sereine pour l'hôpital.
01:31Est-ce que vous pensez que ça va perturber, je pense aux Français qui nous regardent, les fêtes de fin d'année ?
01:36Est-ce qu'il va y avoir des malades partout ?
01:38La réalité tout à l'heure on faisait allusion avec Owen au Covid-19, c'est que les gestes barrières
01:42qui ont très bien fonctionné pendant la période de la Covid sont ceux-là qui nous protègent
01:46de l'ensemble de ces pathologies virales et qui donc sont nécessaires encore une fois pour protéger...
01:50Agnès Buzyn, on les a encore justement ces gestes barrières qu'on a mis en place dans le Covid
01:54ou alors est-ce que les Français ont tout oublié ?
01:56En fait on se lasse, tout le monde se lasse, c'est pas marrant de porter un masque,
02:01se laver les mains toute la journée et je voudrais rajouter qu'une des spécificités de la France,
02:07alors certes nous avons un taux de vaccination qui est un peu supérieur cette année, tant mieux
02:10parce que l'année dernière nous étions très bas, très loin des 75% qui est le seul
02:15demandé par l'OEBS, mais notre taux de vaccination des soignants et notamment dans les EHPAD
02:20est incroyablement insuffisant et j'ai envie de dire aux soignants par déontologie,
02:25quand on est un soignant, quand on travaille avec des personnes âgées ou des personnes malades,
02:29on ne peut pas se permettre sciemment d'éviter le vaccin et de passer la grippe à des gens
02:34qui ne peuvent pas répondre correctement au vaccin parce qu'ils sont âgés ou immunodéprimés.
02:38Donc là il y a vraiment un devoir déontologique de toutes les personnes qui travaillent dans
02:43les EHPAD et dans nos hôpitaux de se faire vacciner.
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