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00:00Musique
00:00Elle chante qu'elle est de partout et de nulle part et pourtant elle est sans doute aujourd'hui la plus brésilienne des parisiennes révélée il y a 6 ans avec un premier EP du nom de sa ville natale au Brésil Florianopolis.
00:23Elle a depuis fait exploser toutes les frontières avec un style qui n'appartient qu'à elle.
00:30Musique
00:30De Rio à Ibiza mais surtout à Paris elle a inventé la bossa trap mélange de bossa nova et de rap.
00:42Résultat 50 millions de streams à travers le monde et à 26 ans elle sort son premier album Gringa l'étrangère en portugais.
00:50Bonjour à toutes et à tous et bonjour Bianca Costa.
00:53Mais quelle introduction !
00:55Je suis tellement heureuse de vous avoir sur notre plateau ici à France 24.
00:58Alors votre premier album c'est une consécration, ça fait 3 ans que vous y travaillez.
01:02Oui.
01:02Ça va vous redescendez un petit peu ?
01:04Oui.
01:04Ça me fait du bien de pouvoir parler avec les journalistes, pouvoir être là, enfin que ça soit concret.
01:11Et bien justement on va regarder l'un des titres phares de ce nouvel album Malouka.
01:15Malouka les recalent tous, tous, tous, tous, blasé, méchant qu'elle voudrait que j'la.
01:20Je sais Floda, Malouka, boit dans mon slaie coca, Malouka.
01:29On se tuera toute la nuit, ou à l'occase.
01:32Et puis je te réanime avec un boca-bocca.
01:36Ay, qui sais Floda, Malouka, boit dans mon slaie coca, Malouka.
01:43On se tuera toute la nuit ou à l'occasion
01:47Et puis je te réanime avec un boca-boca
01:51Voilà pour l'un des premiers titres de Gringa.
01:55Magnifique album, votre premier album.
01:58Vous aviez fait évidemment différents projets précédemment,
02:01notamment votre EP Florianopolis,
02:03qui mélangeait pop, baile et funk, bossa nova, trap.
02:06Comment vous définissez Gringa, par exemple, si c'était un cocktail ?
02:09Qu'est-ce que ce serait ?
02:10Je pense que ce serait un pornstar martini.
02:13Ah, je pense parce que t'as un peu l'assidité du fruit de la passion,
02:19mais c'est quand même sucré.
02:21T'as un peu le petit champagne sur le côté.
02:24Donc je pense que ce serait vraiment le cocktail parfait.
02:27Et comment vous définiriez justement ce style musical unique
02:30que vous avez complètement inventé ?
02:32Je suis trop heureuse aujourd'hui d'entendre ce mot bossa trap
02:38que j'ai créé un peu dans ma chambre quand je faisais des reprises.
02:41Et là, de l'entendre partout, c'est incroyable.
02:43C'est vrai que quand je suis arrivée en France,
02:46il n'y avait pas beaucoup encore de visibilité sur la musique latine.
02:49Il n'y avait pas toutes les Rosalets, les Bad Bunny.
02:52Et du coup, j'ai eu très peur en vrai de me lancer dans ce mélange-là brésilien-français.
02:58Mais je suis fière de l'avoir fait.
03:00Et oui, dans ma chambre, je me suis dit, ok, comment je peux expliquer cette musique-là ?
03:06Et je me suis dit, c'est un mix de musique brésilienne et de musique européenne, etc.
03:11Donc je vais appeler ça la bossa trap.
03:13Et de rap.
03:13Et de rap.
03:14Alors, vous êtes née au Brésil en 1999, à l'âge de 5 ans.
03:19Vous partez au Portugal avec votre mère.
03:21Puis vous arrivez en France à 10 ans.
03:23Et à chaque retour sur vos terres natales,
03:26vous dites que vous vous sentez considérée comme une gringa, une étrangère.
03:30C'est toujours le cas aujourd'hui ?
03:32Vous vous sentez toujours de partout et de nulle part ?
03:34Toujours.
03:35Et c'est vrai que gringa, du coup, au Brésil, c'est pour tous les étrangers.
03:40Et moi, j'ai toujours su que j'étais une gringa en France.
03:43C'est normal.
03:44Mais je ne m'attendais pas à ressentir ce terme-là quand je rentrais au Brésil.
03:49Pour moi, c'était le seul endroit où j'étais vraiment chez moi.
03:52Et ça a été un choc, je pense, d'y retourner et de m'en rendre compte que oui,
03:56du fait de vivre en France, j'étais forcément un peu aussi l'étrangère.
03:59Et c'était très, très dur pour moi en tant que petite fille de me sentir chez moi nulle part.
04:04Mais je pense que ces dernières années, avec beaucoup de thérapie,
04:08avec l'aide de mes amis, l'aide de la musique,
04:10j'ai pu être en paix avec ce terme, de me dire,
04:13OK, je suis l'étrangère et c'est super.
04:16C'est ce qui fait ma richesse culturelle.
04:18C'est ce qui fait de moi la personne que je suis.
04:20Et ce n'est pas une honte de ne pas avoir vraiment une vraie maison fixe.
04:24C'est vrai que vous parlez beaucoup de santé mentale aussi dans vos interviews.
04:28Vous dites qu'il y a une partie de vous qui n'existe que là-bas, au Brésil.
04:31Elle ressemble à quoi, la Bianca Costa du Brésil ?
04:34Franchement, je pense que je ne pourrais même pas l'imiter ici,
04:38tellement elle n'existe que là-bas.
04:40C'est dès que j'arrive à l'aéroport, c'est l'odeur, c'est la chaleur.
04:44Je sens qu'elle revient et c'est une Bianca très, très libre.
04:48On va en reparler notamment avec votre morceau, Tout le quartier.
04:51Pour cet album, vous êtes aussi entouré d'artistes sans frontières comme vous,
04:55tous porteurs d'une double culture.
04:57Le rappeur franco-algérien qui est aussi votre ami Danil.
05:00Des chanteurs latinos ou encore l'artiste française d'origine congolaise, Merveille.
05:05On écoute votre feat avec Merveille.
05:07Bye bye !
05:09Pourquoi c'était important justement de travailler avec ces artistes sans frontières comme vous ?
05:29Pourquoi c'était important justement de travailler avec ces artistes sans frontières comme vous ?
05:34C'est l'album gringa.
05:35Je ne voulais que des gringos.
05:37Je ne voulais pas de Brésiliens dans cet album.
05:39Je ne voulais que des étrangers et des gens avec qui je peux me connecter dans cette double culture,
05:43d'être en studio et de pouvoir aussi, non pas parler que de musique,
05:47mais de parler aussi de nos ressentis, de comment on vit d'être aussi,
05:51de porter cette double culture en France.
05:53Et donc c'était vraiment des échanges hyper intéressants.
05:56Ça m'a vraiment connectée, ça m'a appris sur moi-même.
05:59Et je suis tellement heureuse de toutes les collabs de cet album.
06:03Et elles sont magnifiques, toutes ces collabs.
06:05C'est aussi sur scène que vous l'avez écrit, cet album.
06:08Vous avez notamment pu vous produire à la Défense Arena.
06:10Vous étiez en première partie d'Angèle.
06:13Mais vous dites aussi que la scène a été un apprentissage dur.
06:17Je vous cite, notamment face à un public masculin.
06:20Pourquoi ?
06:21Vous savez, des fois, quand on est programmé dans des festivals, par exemple,
06:25beaucoup plus rap ou après toi, c'est que des mecs,
06:29des fois, tu arrives et tu sens quand même une hostilité du fait d'être une femme,
06:34en petite jupe, que je danse, que j'ai quand même un côté très, très féminin.
06:38Et c'est vrai que des fois, j'arrivais sur scène et les mecs, ils étaient comme ça,
06:43vraiment pas très contents de me voir.
06:45Ils attendaient leurs artistes.
06:46Mais après, moi, je trouvais que c'était trop intéressant de me dire, OK, comment je vais réussir
06:50à retourner la situation, à aller chercher leur attention.
06:54Et à la fin, ils finissaient tous par danser, par sauter de partout.
06:57Et c'était une vraie conquête.
06:58Vous dites qu'être une femme dans le monde du rap, c'était...
07:01Aujourd'hui, ça fait encore parler.
07:02Et ce que vous dites beaucoup aussi, et j'ai l'impression que c'est un mantra pour vous,
07:05vous dites si ça dérange, c'est le bon chemin.
07:07Oui, totalement.
07:09Et depuis le début, je pense que dès que j'ai commencé ma carrière,
07:12on m'a beaucoup essayé de me dissuader de faire certaines choses.
07:16On a essayé de me guider vers un autre style de musique.
07:19Et j'ai toujours lutté pour être moi-même.
07:22Pareil, moi, j'ai commencé en reprenant des chansons de rap en brésilien.
07:26Donc forcément, directement, tu fais face à ce public rap qui est juste à l'image de notre société,
07:31qui est un peu misogyne et très misogyne même.
07:34Donc je sentais qu'il y avait ce refus de me céder une place.
07:37Et je me suis dit, je n'ai pas besoin que vous me la donniez, je vais la prendre moi-même.
07:41Et aujourd'hui, d'être là, c'est la preuve qu'il faut y croire, il faut persévérer.
07:45Et j'espère que ça ne va faire qu'ouvrir des portes aussi pour d'autres femmes.
07:49Une problématique que vous avez forcément rencontrée en tant que femme, c'est le rapport à votre corps.
07:53Dans votre clip « Tout le quartier », donc vous réveillez tout le quartier,
07:57dans ce clip éponyme, vous mettez en scène une sensualité assumée.
08:01Est-ce que c'est une force aujourd'hui ou c'est une vulnérabilité ?
08:05Pour moi, c'est une force.
08:06Et c'est vrai qu'ayant grandi aussi dans une famille très religieuse,
08:11il y a cet aspect qui est très dur en tant que femme de se construire,
08:15de s'autoriser à aussi se donner du plaisir.
08:20Il y a vraiment cette connotation où, en fait, c'est presque qu'on n'a pas le droit au plaisir.
08:23Une femme, pour être respectée, elle doit souffrir.
08:26Une femme, pour être respectée, elle doit vraiment être guérière.
08:30Elle ne peut pas juste profiter de la vie et se faire du bien.
08:34Et pour moi, ce clip, il était important de dire, voilà, je reprends ces codes religieux aussi.
08:38Je reprends ces codes où on a essayé de m'enfermer et de dire, moi, je suis moi-même, je suis libre.
08:45Et j'aimerais que toutes les femmes du monde puissent se sentir libres.
08:48C'est aussi un exemple que vous voulez donner aux nouvelles générations ?
08:50Totalement. Je pense que c'est super important comme message.
08:53Et j'ai d'autres artistes qui l'ont fait aussi pour moi.
08:56Quand j'étais jeune, j'étais très fan de Ritaly.
08:58Par exemple, qui est une artiste qui a beaucoup parlé de sexualité,
09:01qui a beaucoup parlé de religion, des choses super taboues au Brésil.
09:04Il y a un pays encore très, très religieux, très pudique sur plein de choses.
09:08Donc pour moi, c'est important de continuer ce message-là à ma façon.
09:11Et j'espère d'inspirer d'autres jeunes filles.
09:13Ça vous manque beaucoup, le Brésil ?
09:15Oui, énormément.
09:15Mais franchement, quand j'ai des femmes magnifiques comme ça devant moi avec ce sourire,
09:20ça réchauffe le cœur parce que je pense que ce que les gens retiennent le plus du Brésil
09:26et même des amis français, c'est ce côté chaleureux de l'humain.
09:30Même si on ne te connaît pas, on va te sourire, on va te tendre la main.
09:33Et quand je retrouve ça ici en France, c'est comme si je retournais un peu là-bas.
09:38On va vous offrir un petit bout du Brésil pour vous remercier de votre énergie.
09:43Salut, Bianca.
09:47Je voulais vraiment que vous fassez ce show.
09:49Je suis très fière de venir au Brésil. Je te ame beaucoup. Je te ame beaucoup.
09:57Je te ame beaucoup.
09:59La famille ici au Brésil te ame beaucoup.
10:02Un beau, ma fille. Je te ame. Je te ame.
10:05Je te ame beaucoup.
10:06Je te ame beaucoup.
10:10Tous les jours, je te ame.
10:13Je vois que ma fille est très vieille. Elle a beaucoup d'eau.
10:19D'où vous êtes spécial pour nous, le Brésil, votre famille.
10:23Vous savez le carime que l'el-ci.
10:25Ce n'est pas aujourd'hui aussi.
10:28Et rien ne va changer de cela.
10:30Indépendant de la distance où vous êtes.
10:33Vous pouvez encore revenir.
10:35Ça ne demorte pas beaucoup.
10:39Non.
10:40Mais il pense beaucoup à vous.
10:41Est-ce que je peux venir te faire un cadeau ?
10:42Ben oui, bien sûr, avec plaisir.
10:45Merci.
10:46Le Brésil, tu comptes aussi beaucoup pour le Brésil.
10:49Non, mais ça va.
10:51Je voulais pas vous faire pleurer, c'était pas l'idée.
10:54Mais vous savez, cette période de fête, en plus,
10:57elle est très dure pour nous, les étrangers,
10:59parce que moi, je suis qu'avec ma maman ici.
11:02Donc tous les ans, en fait, Noël, que toutes les deux.
11:04Et c'est génial, j'ai déjà beaucoup de chance de l'avoir.
11:07Mais c'est vrai que c'est une période très compliquée pour nous
11:09parce que notre famille nous manque.
11:11Ils sont tous réunis.
11:13Pareil, là, vous avez vu ma petite cousine.
11:15Là, je la vois, elle est tellement grande.
11:17J'y suis allée l'année dernière.
11:18Elle était toute petite, là, elle est grande.
11:20Donc vraiment, merci beaucoup.
11:21En plus, dans cette période, ça fait beaucoup de bien, vraiment.
11:23Mais ce qu'ils m'ont dit aussi, c'est que vous faites bouger aussi
11:26les mentalités au Brésil, pas seulement en France.
11:28Donc vous êtes une vraie artiste sans frontières.
11:30Merci infiniment, Bianca Costa.
11:32On va se quitter avec un autre inventeur d'un nouveau style musical,
11:36le rappeur marseillais, Stoney Stone,
11:38avec lequel vous chantez Va Bene,
11:39un morceau qui fait lui aussi partie de votre nouvel album.
11:42Gringa, vous pouvez le streamer sur toutes les plateformes.
11:45Il est aussi à la FNAC.
11:46Je crois qu'il reste quelques exemplaires dédicacés en magasin.
11:49Donc allez-y avant qu'il soit trop tard.
11:51Merci Bianca Costa et à très vite sur France 24.
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