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00:00Aujourd'hui dans Parlons-en, on va parler de celles et ceux qui signent les reportages et les correspondances
00:05que vous voyez tous les jours sur France 24 ou sur d'autres chaînes, d'où vous lisez les récits dans la presse, les journalistes.
00:11En début de semaine, on évoquait le rapport 2025 de Reporters sans frontières qui alertait sur le nombre de journalistes tués en 2025 dans le monde,
00:18des journalistes tués ou empêchés d'exercer parce que leur travail dérange.
00:22Ils dérangent ce travail, mais il n'est pas vain, parce que certains de leurs confrères se mobilisent
00:27pour finir les enquêtes que certains auraient voulu voir enterrées.
00:31Et c'est deux dont je vais parler avec mes invités jusqu'à 10h45.
00:34Ils sont à l'honneur du magazine Society, qui sont les ennemis de la presse libre.
00:39C'est Parlons-en aujourd'hui avec Laurent Richard, Emmanuel Andréani, Guillaume Vénétité.
00:43Nous serons aussi tout à l'heure avec Léa Perruchon.
00:45Bonjour à tous les trois, merci d'être là.
00:47On a beaucoup de choses à se dire, c'est Parlons-en et c'est parti.
00:57Bonjour Laurent Richard, et bienvenue sur ce plateau.
01:04Fondateur de Forbidden Stories, une association de journalistes
01:07qui reprend les enquêtes de confrères emprisonnés ou tués précisément à cause de leurs investigations.
01:13A vos côtés, Emmanuel Andréani, bonjour.
01:16Bonjour.
01:16Bienvenue sur ce plateau.
01:17Vous êtes co-rédactrice en chef chez Society.
01:20Nous sommes aussi avec Guillaume Vénétité.
01:22Bonjour à vous.
01:23Bonjour.
01:23Vous êtes journaliste d'investigation à Forbidden Stories et je crois qu'avant vous travailliez chez Society.
01:28Et puis nous serons tout à l'heure avec Léa Perruchon qui travaille aussi à Forbidden Stories.
01:32Vos deux rédactions, Society et Forbidden, signent donc un numéro hors série qui sort aujourd'hui.
01:38100 pages, merci de nous en réserver la primeur.
01:41100 pages qui racontent 10 enquêtes interdites dont certains auraient préféré qu'elles ne voient jamais le jour
01:47du ciblage des journalistes à Gaza par l'armée israélienne, en passant par des crimes environnementaux au Guatemala,
01:53aux gangs en Haïti, des centres de torture russes, jusqu'aux révélations du logiciel espion Pegasus Society.
02:00C'est en kiosque aujourd'hui, 6,90€ dont 1€, reversé à Forbidden Stories précisément.
02:06Vos deux médias, Laurent et Emmanuel, ont à peu près le même âge, une dizaine d'années,
02:10pas forcément le même public.
02:12Pourquoi cette envie de travailler ensemble ?
02:16Je crois que, en fait, nous, on est très admiratifs de ce que fait Forbidden Stories.
02:22Ils font un travail absolument indispensable, très novateur, très original,
02:28consistant donc à reprendre les enquêtes des journalistes qui ont été assassinés.
02:33C'est un travail important dans lequel il y a souvent des histoires très fortes qui sont racontées de par le monde.
02:40Et nous, ça nous intéressait de faire cette collaboration pour pouvoir créer un espèce de recueil, en fait, de ces histoires, un recueil papier.
02:49Nous, c'est vrai qu'on est un groupe papier, on ne fait pas du tout le même travail.
02:52Mais de créer un recueil papier dans lequel les gens puissent feuilleter ces 10 enquêtes très importantes
03:00qui ont été faites par leurs journalistes et tous les médias partenaires, de les recueillir au même endroit.
03:07Ce qui donne déjà un aperçu très fort de l'état de la presse aujourd'hui et des menaces, surtout, que subissent les journalistes aujourd'hui.
03:15Et aussi, en fait, nous, c'est vrai qu'on croit au papier ou à l'objet papier.
03:21On se disait que ça pouvait être formidable d'avoir ça sur un objet papier, qu'on puisse feuilleter, sur lequel on puisse revenir.
03:29Voilà.
03:30Donc, ça, c'est notre côté, on va dire, magazine.
03:32Je laisse Laurent parler.
03:33Laurent ?
03:34Non, mais c'était essentiel de faire ce partenariat avec Society pour que, en cette fin d'année 2025,
03:41qui est particulièrement dramatique, noire, terrible pour la liberté de la presse,
03:45avec un grand nombre de journalistes tués à Gaza, un grand nombre de journalistes emprisonnés,
03:49avec des journalistes désignés comme les ennemis du peuple partout sur Terre, sous toutes les latitudes,
03:54qu'en un objet, on puisse avoir ce recueil d'histoires interdites.
03:59Et que les gens se rendent bien compte qu'il ne s'agit pas seulement de la sécurité des journalistes,
04:03il s'agit vraiment de la démocratie.
04:05Il ne s'agit pas seulement de ce qui arrive à ce reporter,
04:08c'est vraiment ce qu'on est capable de raconter sur l'état du monde,
04:11sur les crimes environnementaux au Guatemala, sur documenter les crimes de guerre à Gaza.
04:18Et dans ce numéro-là, fidèle à notre mission,
04:22notre mission consiste à poursuivre les enquêtes de reporters assassinés
04:25pour faire en sorte que les gens aient accès à l'information.
04:28Et surtout, notre mission, c'est d'amplifier les histoires que certains voulaient cacher.
04:31Et avec Society, on s'est associés, on s'est unis ensemble pour, en cette fin d'année,
04:37rappeler à l'opinion publique à quel point c'est important de soutenir la presse,
04:43d'avoir bien conscience de l'importance du journalisme dans nos démocraties,
04:46qu'il n'y a pas de démocratie sans journalisme.
04:48Et ces dix enquêtes-là incarnent absolument ce besoin d'accès à l'information
04:53et cette nécessité de comprendre à quel point le journalisme est important.
04:56La publication de leur série a été percutée par l'actualité avec la publication,
05:01je le disais en début de semaine, du rapport 2025 de Reporters sans frontières
05:05qui fait état de 67 journalistes tués cette année en raison de leur métier
05:09ou dans l'exercice de leur métier.
05:11Près de la moitié à Gaza, on y reviendra.
05:14Vous vous remontez à 2017, c'est l'année de création de Forbidden.
05:19532 journalistes tués depuis 2017.
05:21Et peut-être là-dessus, Guillaume Vénétité, il y a une constante,
05:24c'est l'impunité vis-à-vis de ces crimes ?
05:27Oui, tout à fait.
05:29Quand on parle d'impunité, c'est-à-dire que les personnes qui ont commandité
05:32ou exécuté le meurtre du journaliste ne sont pas poursuivies en justice du tout.
05:3784% ?
05:38Généralement, c'est 84%.
05:40Il y a des années, ça a monté même à 90%.
05:42Et ça, c'est vraiment une constante qu'on retrouve vraiment sur tous les continents.
05:45à la fois en Asie, en Afrique, évidemment en Proche-Orient.
05:49Et donc, c'est aussi pour ça qu'on a fait ce travail.
05:52C'est aussi pour montrer, finalement, nommer les gens qui tuent les journalistes,
05:56les tueurs de journalistes.
05:57On a fait aussi ce travail-là pour ça.
05:59Et après, on voit que ça a un impact.
06:01Parce que quand on nomme les tueurs de journalistes,
06:03après, il peut y avoir des suites judiciaires.
06:05Bien sûr, le travail de Forbidden, il est double.
06:07Finir les enquêtes et identifier les responsables de la disparition de ces reporters.
06:12Emmanuel Andréani, vous consacrez plusieurs pages
06:15à identifier les tueurs de journalistes.
06:18Qui sont-ils aujourd'hui ? Et où sont-ils ?
06:20C'est vraiment une menace protéiforme.
06:23Donc, il y a à la fois...
06:25On a parlé de Gaza.
06:26Il y a clairement l'armée israélienne, cette année,
06:28qui a un bilan assez dévastateur.
06:31Il y a au Mexique, qui est un des pays ou le pays le plus dangereux au monde
06:36pour les journalistes, les cartels, le narco-banditisme.
06:41Le crime organisé.
06:42Le crime organisé.
06:44Il y a énormément de...
06:45Il y a l'armée russe aussi, dans le cas de Victoria Rochina,
06:50qui est cette journaliste...
06:51On va y revenir, c'est une histoire.
06:53Voilà.
06:54Il y a énormément de personnalités différentes.
06:58Là-dessus, c'est intéressant, Laurent,
07:02parce qu'il n'y a aucun pays quasiment
07:05qui est épargné par ces crimes et ces drames,
07:09y compris de grandes démocraties.
07:11Parce que ce qu'on observe globalement,
07:12c'est une dégradation aussi de l'image des journalistes,
07:17de la confiance que les gens ont dans les journalistes,
07:19et souvent on tape facilement sur eux.
07:23Et on voit ce qui se passe,
07:24c'est qu'il y a globalement une même tendance observée partout,
07:27avec plus ou moins de violences,
07:31mais c'est beaucoup d'harcèlement en ligne,
07:33de désinformation,
07:34on va briser la réputation d'un journaliste,
07:37on va utiliser des trolls pour mener des campagnes terribles
07:41qui vont s'abattre sur une rédaction.
07:44Il y a en détail aussi dans Society,
07:47les différents outils.
07:50La boîte à outils des ennemis de la presse Lime.
07:51La boîte à outils, ça va effectivement de l'utilisation de trolls
07:55pour décrédibiliser un journaliste,
07:57la cybersurveillance, utiliser un logiciel espion
08:00pour savoir qui est en train de parler à ce journaliste,
08:02quelle est sa source pour mieux tuer l'histoire.
08:05Ça peut aussi aller jusqu'à l'embauche d'un tueur à gage
08:08pour éliminer physiquement,
08:10mais aussi le suivi et la filature précises d'un journaliste.
08:14Donc il y a une sorte de boîte à outils,
08:16et il y a effectivement une forme d'impunité qui est derrière.
08:20Donc en fait, dans ce numéro-là,
08:22on alterne à la fois les récits et ces enquêtes
08:25de ces huit dernières années chez Forbidden Stories
08:27où on a poursuivi le travail de reporter
08:28sur toutes les latitudes et sur tout type d'histoire,
08:32qu'il s'agisse de crimes environnementaux,
08:34de corruption, de blanchiment d'argent.
08:36Ce qu'on voit en gros aussi à travers ces 100 pages,
08:38c'est le type d'histoire pour laquelle les journées sont assassinées.
08:42Et ces histoires-là, elles ont une chose en commun,
08:44et c'est qu'elles sont extrêmement importantes pour notre futur, notre démocratie.
08:48Dans la typologie d'histoire, il y a les crimes environnementaux.
08:51Ça, on est tous à une époque du changement climatique,
08:54on veut tous sauver la planète,
08:55mais si on n'a pas des journalistes libres et vivants
08:57et en droit de faire leur travail pour nous informer
09:00sur la pollution de ce lac au Guatemala,
09:02sur ces mines d'or qui sont absolument illégales au Ghana
09:06et qui finissent, cet or qui finit ensuite dans nos téléphones,
09:10dans nos voitures, dans nos batteries,
09:11on voit à quel point les journalistes qui travaillent sur ces sujets environnementaux
09:15sont menacés, sont parfois tués, sont emprisonnés, sont harcelés.
09:19Donc c'est les crimes environnementaux, la corruption,
09:21ce sont des sujets qui sont majeurs pour l'avenir de nos démocraties.
09:23Donc c'est très important pour nous de les raconter ici.
09:26Les atteintes les plus spectaculaires aux droits de la presse,
09:29ce sont ces assassinats, ces emprisonnements.
09:32On va y revenir, mais effectivement,
09:34sur deux doubles pages,
09:35vous décrivez cette boîte à outils des ennemis de la presse
09:39et peut-être des choses que le grand public n'a pas conscience.
09:42Vous évoquez notamment, et ça a lieu ici en France,
09:45je pense à notre confrère Benoît Colombat de Radio France,
09:48des procédures Bayon.
09:50Là-dessus peut-être Guillaume Vénétité,
09:52c'est-à-dire un journaliste qui va s'attaquer peut-être à plus gros que lui
09:56et qui se retrouve écrasé par des procédures judiciaires
10:00qui durent des années, qui coûtent des fortunes
10:02et qui, in fine, tentent de réduire,
10:07de rendre une enquête quasi impossible en réalité.
10:10Oui, voilà, tout à fait.
10:10Donc c'est utilisé vraiment pour faire taire les journalistes.
10:13Donc si vous êtes une rédaction qui a peu de moyens indépendantes,
10:16si vous avez une plainte en diffamation,
10:18vous allez forcément au tribunal.
10:19La mise en examen est immédiate.
10:21Donc ensuite, vous devez vous défendre,
10:23ça coûte de l'argent, du temps.
10:25Et généralement, ensuite, c'est aussi un moyen de pression
10:28pour vous dire, ne poursuivez pas cette enquête.
10:30Donc forcément, vous allez y repenser à deux fois
10:33avant de refaire ce travail.
10:35Et en France, il y a aussi le cas de Disclose.
10:38Vous avez cité Benoît Colombat,
10:39mais voilà, il y a des cas vraiment très réguliers.
10:41Qui est un média indépendant qui travaille beaucoup
10:42sur des questions de défense et de sécurité.
10:44Voilà, exactement.
10:46Emmanuel Andréani, la question que pose ce numéro de Society
10:50est celle-ci aussi.
10:52Est-ce que les ennemis de la presse libre,
10:53puisque c'est ainsi qu'on a intitulé cette émission,
10:55sont vraiment ceux qu'on croit ?
10:57On pense tout de suite à des narco-états.
10:59Vous avez évoqué le Mexique à des dictatures,
11:02à des pouvoirs autocratiques.
11:04Mais dans nos démocraties aussi,
11:05vous évoquez l'exemple de ce journaliste américain
11:08qui est à l'origine des révélations de l'affaire Weinstein,
11:10dont on parle encore aujourd'hui,
11:12et qui a eu des répercussions mondiales,
11:13qui a entraîné le mouvement MeToo, etc.
11:16Qui avait été suivi physiquement aux Etats-Unis.
11:20On peut penser bien sûr à l'Amérique de Trump
11:22et son rapport aux journalistes.
11:23En fait, la menace, elle est partout.
11:25Oui, c'est-à-dire qu'il y a une graduation, on va dire,
11:29dans les menaces, dans les attaques, dans le mépris.
11:34Donc ça va de...
11:37Il y a toute une nuance, tout un panel
11:40de comment s'en prendre au journalisme.
11:42Je crois que le fond du sujet, qui est très important,
11:45c'est que cet état-là de la presse,
11:48la façon dont elle est perçue,
11:49notamment par les institutions, par le pouvoir,
11:51en place, à mon sens,
11:54c'est beaucoup dégradé
11:55depuis une dizaine d'années.
11:58Nous, on le voit aussi chez Society,
12:00on travaille parfois sur des sujets sensibles,
12:02mais parfois sur des sujets moins sensibles.
12:06Cela dit, on voit,
12:08que ce soit dans nos rapports aux institutions,
12:10aux politiques,
12:11même aux milieux culturels,
12:14cinéma, etc.
12:14une sorte d'inversement du rapport de force,
12:18où, de plus en plus,
12:20le concept de journalisme et celui de communication
12:22sont mélangés dans l'esprit des gens,
12:25où il y a une forme d'intolérance
12:28de plus en plus marquée à la critique,
12:32à la possibilité de ne pas reprendre
12:34la parole exacte souhaitée par l'institution,
12:37au fait de la mettre même en contexte
12:39ou de l'interroger.
12:41Et c'est vrai que nous,
12:43c'est quelque chose qu'on constate
12:44de façon de plus en plus voyante,
12:47en fait,
12:48et c'est visible, pardon.
12:51Et ça s'inscrit vraiment dans un contexte,
12:54oui, où on a l'impression que
12:56le journalisme, aujourd'hui,
12:59n'est plus considéré.
13:02Et là où c'est le plus inquiétant,
13:03c'est que ça vient notamment
13:05des institutions démocratiques aussi,
13:07c'est-à-dire de gens qui sont censés quand même
13:08avoir intégré le fait que la presse,
13:10la presse est un pilier de la démocratie,
13:13de par sa quête de transparence,
13:14de par ses enquêtes,
13:15de par son...
13:16Enfin, c'est quand même
13:17ce qu'on a appelé le quatrième pouvoir.
13:19Enfin, c'est quand même important, quoi.
13:20C'est pas rien.
13:22Aujourd'hui, ces gens-là,
13:24ces institutions...
13:26Alors, on n'a pas parlé...
13:27Quand vous m'avez parlé des tueurs,
13:28il y avait aussi les entreprises.
13:30C'est vrai qu'on a parlé de la mine au Guatemala,
13:32mais il y a des...
13:33Alors, ils n'ont pas tué...
13:34Mais il y a quand même des entreprises aussi
13:36qui font beaucoup
13:38pour faire taire les journalistes.
13:39De la part des entreprises,
13:41de la part des politiques,
13:42il y a quand même ce truc
13:43où on a oublié l'importance
13:44où on méprise la presse
13:46de plus en plus.
13:46Et ça vient à la fois des institutions
13:48et à la fois, on va dire,
13:49des extrêmes.
13:50Je pense particulièrement
13:52à l'extrême droite
13:52où il y a un mépris ouvert
13:55des journalistes.
13:56Il y a aussi ces tendances
13:58à les harceler en ligne,
13:59à les exposer,
14:00à les doxer,
14:01à les...
14:01Voilà.
14:02Donc, il y a tout un contexte
14:04qui, effectivement,
14:05faisait que...
14:06Nous, ça nous a paru important
14:07de faire ce numéro
14:08parce qu'on va dire
14:08que c'est l'extrême un peu
14:10le fait de tuer,
14:11vraiment, d'aller jusqu'au meurtre.
14:12Mais ça s'inscrit
14:13dans un contexte
14:14beaucoup plus banal.
14:14Ça se loge de ci, de là,
14:16dans des petites choses
14:17qui peuvent ne paraître
14:18pas importantes.
14:19En vous écoutant,
14:20je pensais...
14:22C'est pas pour ne parler
14:22que de Donald Trump,
14:23mais quand il se moque,
14:24par exemple,
14:25de l'accent de notre consœur
14:27Sonia Dridic,
14:27correspondant de France 24
14:28à Washington,
14:29on n'est pas sur une boutade.
14:31Ça dit beaucoup
14:31du rapport de Donald Trump
14:33à la presse.
14:34Oui, il est allé encore
14:35beaucoup plus fort.
14:36Il a dit à deux reprises
14:37que les journalistes
14:38étaient les ennemis du peuple.
14:39Dire ça quand on est
14:40élu du plus haut niveau,
14:43quand on représente
14:43un État...
14:44Enfin, les journalistes
14:45qui ne pensent pas comme lui,
14:46parce que les autres...
14:47Oui, les journalistes
14:47qui ne pensent pas comme lui.
14:48Enfin, il a quand même parlé
14:49des journalistes
14:49comme les ennemis du peuple.
14:51Donc, le dire,
14:52c'est créer une déflagration absolue
14:55parce qu'ensuite,
14:56il y a tellement d'autocrates
14:58sur le marché
14:58qui vont reprendre
15:00et recycler
15:01et pouvoir dire ensuite,
15:02regardez, même aux États-Unis,
15:03le pays de la liberté,
15:05on fait ça aux journalistes,
15:06alors ne venez pas
15:07nous reprocher chez nous,
15:08en Azerbaïdjan,
15:08au Kazakhstan ou ailleurs.
15:10Donc ça, c'est un signal
15:12très mauvais envoyé
15:13dans le reste du monde.
15:16C'est pour ça que
15:16tout ça s'inscrit.
15:17Il y a à la fois
15:17une dégradation
15:18de la perception
15:20du rôle du journalisme.
15:21Il y a aussi...
15:22On est aussi dans une ère
15:23de la désinformation absolue
15:24avec des industries
15:25et la désinformation
15:26qui sont extrêmement puissantes.
15:28Et donc,
15:28on nous demande souvent
15:29comment on lutte efficacement
15:31contre la désinformation.
15:32C'est d'abord en soutenant
15:33et en comprenant
15:34à quel point le journalisme
15:35est important.
15:36Et dans ce numéro,
15:37aussi, de Society,
15:38je pense qu'on va en parler
15:39au cours de l'émission,
15:39on raconte,
15:40on donne la parole
15:41à une personne
15:42qui s'appelle
15:43Ephraim Yalike
15:43et qui a œuvré
15:46quelques temps
15:47pour Wagner
15:48dans une officine
15:49de désinformation
15:50et qui a souhaité
15:51rendre public
15:52et révéler
15:52l'intérieur
15:54et le quotidien
15:55de cette officine
15:57et ce que ça signifie
15:58de désinformer.
16:00Donc on est
16:00dans cette époque-là
16:02et c'est aussi
16:04face à ces menaces
16:05qui prennent
16:07différentes formes
16:08dans ce contexte
16:10de désinformation
16:10que le modèle
16:11de Forbidden Stories,
16:12ce modèle
16:13de journalisme collaboratif
16:14où on arrive
16:15à unir
16:16des rédactions
16:16ensemble
16:17qui vont du coup
16:18avoir un peu plus
16:20de solidité,
16:22de force,
16:22de protection
16:23parce que ça ne fait
16:23aucun sens
16:24de tuer un journaliste.
16:25Il y en a 49 autres
16:26qui travaillent ensemble
16:27qui vont avoir
16:28un peu plus de ressources
16:29parce que justement
16:29on va pouvoir enquêter
16:31à l'échelle globale
16:32sur des sujets
16:33qui nous concernent tous.
16:34La pollution du lac
16:35au Guatemala
16:36nous concerne en France
16:37parce que ce nickel
16:38qui est miné au Guatemala
16:40il arrive et il est consommé
16:41ensuite en Europe.
16:43Et elle apporte de l'impact
16:43parce qu'en publiant
16:44à la même seconde
16:45à la même heure
16:46toutes ces histoires-là
16:47on fait en sorte
16:47que le sujet
16:48devienne inévitable
16:49et on permet aux gens
16:50d'être très informés
16:51sur ces sujets-là.
16:52On sera en ligne
16:52dans l'instant
16:53avec Léa Perruchon
16:54qui raconte l'histoire
16:55d'Ephrem Yaliké
16:56en Centrafrique.
16:58Le point de départ
16:58de Forbidden Stories
16:59qui a été fondé en 2017
17:01c'est l'assassinat
17:02à Malte en octobre 2017
17:04de Daphné Caruana Galitia
17:05journaliste maltaise
17:06très connue
17:08qui travaillait
17:08sur la corruption
17:09au plus sommet
17:10au plus haut
17:10sommet de l'État.
17:12L'idée derrière
17:13le travail
17:14de votre consortium
17:16c'est donc
17:17de dissuader
17:18les tueurs de journalistes
17:19d'une certaine façon
17:20en rendant
17:20leur forfait inutile
17:22au-delà
17:22de la question morale.
17:25Et là
17:25il y a un outil
17:25qui est raconté
17:26et décrit
17:27dans Society
17:28c'est un réseau
17:29qui s'appelle
17:30Safe Box Network
17:31c'est un genre
17:32de coffre-fort numérique.
17:33Est-ce que vous pouvez
17:34nous raconter
17:34comment il fonctionne
17:35Guillaume ?
17:36Oui alors
17:36je ne vais pas rentrer
17:37dans les détails techniques
17:38parce que justement
17:38c'est un peu secret
17:39et justement
17:40il ne faut pas
17:40que le corps public
17:41sache comment
17:42on traite
17:43les émis de la presse
17:44sache comment
17:45on protège
17:46les informations
17:47des journalistes
17:48mais voilà
17:48donc en gros
17:49les journalistes
17:50partout dans le monde
17:50qui se sentent menacés
17:51peuvent nous envoyer
17:53à Forbidden Stories
17:54leurs informations
17:55leurs interviews
17:58leurs documents
17:59que nous
17:59on va protéger
18:00et ensuite
18:02s'il leur arrive quelque chose
18:03on pourra reprendre
18:04ce travail
18:05et aussi parfois
18:07ils mettent en sécurité
18:08ces informations-là
18:08et ils parviennent
18:09à les sortir
18:10dans leurs médias
18:10si rien ne leur arrive
18:12donc voilà
18:13pour nous
18:13c'est vraiment
18:13un dispositif
18:15vraiment de garantie
18:17que l'information sortira
18:18et aujourd'hui
18:19il y a plus de 220 journalistes
18:20dans le monde entier
18:21qui sécurisent
18:22leurs informations
18:23via le Safe Box
18:24de Forbidden Stories
18:25ce qui est un peu
18:25contre-intuitif
18:26quand on pense
18:26à un journaliste
18:27d'investigation
18:28oui
18:29ce qui est
18:29c'est pas facile
18:32quand on est journaliste
18:32de partager son investigation
18:34en cours avec un autre
18:35pour y arriver
18:36il faut qu'il y ait
18:37une confiance établie
18:38et cette confiance-là
18:38on a pu l'établir
18:40après ces nombreuses
18:41investigations qu'on a menées
18:42ces révélations
18:43qu'on a publiées
18:44comme le disait Guillaume
18:45il y a plus de 200 journalistes
18:46qui l'utilisent tous les jours
18:47on a des cas
18:48comme Alfredo Guachiré
18:49au Paraguay
18:50qui était harcelé en ligne
18:52parce qu'il venait de révéler
18:53par exemple
18:53l'implication du fils
18:55de l'ancien président du pays
18:56dans un vaste trafic de drogue
18:57dès l'instant où il a fait savoir
18:59qu'il mettait à l'abri
18:59ces informations
19:01dans le coffre-fort
19:02de Forbidden Stories
19:03et que si jamais
19:03il lui arrivait quelque chose
19:04Forbidden Stories
19:05et ses partenaires
19:06allaient reprendre
19:07et amplifier
19:07dans le monde entier
19:08ces investigations
19:09le harcèlement en ligne
19:11a diminué
19:11et ça il a témoigné
19:12devant les Nations Unies
19:13pour le dire
19:13on a plein de témoignages
19:14comme ça
19:15qui expliquent
19:16à quel point
19:16ça agit sur l'autre
19:18il y a des journalistes
19:19au Liban par exemple
19:21qui en fin d'interview
19:22disent alors
19:23interlocuteur
19:24pour info
19:25pour votre info
19:26mon information
19:26à un backup
19:27est protégée
19:28avec Forbidden Stories
19:29et s'il m'arrive
19:30la moindre chose
19:30si jamais je suis censuré
19:31ou si jamais
19:32vous en prenez à moi
19:33ce sera publié ailleurs
19:35et on a un autre exemple
19:36par exemple
19:37d'un journaliste
19:37à Medellin
19:38qui nous a demandé
19:39de lui envoyer
19:40des stickers
19:40pour mettre en gros
19:41sur sa voiture
19:42quand il traverse
19:43Medellin
19:44mes informations
19:44sont protégées
19:45par Forbidden Stories
19:46et
19:46Killing the Journalist
19:47won't kill the story
19:48donc c'est
19:49c'est utile
19:50parce que
19:51en fait
19:51les journalistes
19:52sont tués
19:52pour l'information
19:53qu'ils s'apprêtent
19:54à publier
19:54ou qu'ils viennent
19:55de publier
19:55donc nous notre job
19:56il est d'assurer
19:57la survie
19:59de cette information
19:59quoi qu'il arrive
20:00et si on rend
20:01et si on offre
20:02cette assurance vie
20:03pour l'information
20:04dans tous les cas
20:05alors ça ne fait plus
20:06aucun sens
20:06de tuer un journaliste
20:07tuer le messager
20:07ne tuera pas
20:08le message
20:08c'est votre mantra
20:10dans Society
20:11on trouve aussi
20:12l'interview
20:13d'Agnès Calamard
20:14la patronne d'Amnesty
20:15qui a enquêté
20:16sur l'assassinat
20:17du journaliste
20:18saoudien
20:18Rashodji
20:19au consulat
20:20saoudien d'Istanbul
20:22qui a empêché
20:23que ce meurtre
20:23tombe dans l'oubli
20:24même si son commanditaire
20:26présumé
20:26et c'est là
20:27qu'on en revient
20:27à la question
20:28de l'impunité
20:28Emmanuel Andréani
20:29le prince héritier
20:31saoudien
20:32Mohamed Ben Salman
20:32a encore été qualifié
20:33il y a quelques semaines
20:34de très chic type
20:35par Donald Trump
20:36donc bien sûr
20:37que ces enquêtes comptent
20:38j'imagine qu'il y a
20:39une frustration
20:40au bout d'un moment
20:41de voir qu'on travaille
20:42mais que
20:43dans le cas
20:44de Daphne Carona Galicia
20:46des têtes sont tombées
20:47mais le commanditaire
20:48est passé un peu
20:50entre les mailles du fil
20:50il y a eu une série
20:51d'arrestations
20:51de gens emprisonnés
20:52il y a eu aussi
20:54une démission
20:55du premier ministre
20:56des dizaines de milliers
20:56de personnes
20:57qui sont parties
20:59manifester dans la rue
21:00après nos révélations
21:01et on a quand même
21:02réussi à identifier
21:04celui par
21:05qui des rétrocommissions
21:06devaient passer
21:07pour ensuite
21:07alimenter les comptes
21:09de personnes
21:09membres du gouvernement
21:12donc
21:13et nos enquêtes
21:14ont quand même
21:15souvent eu
21:15de l'impact
21:16notamment
21:17Léon
21:17on parlera tout à l'heure
21:18aussi
21:19après l'enquête
21:20sur Wagner
21:20des opérationnels
21:24de Wagner
21:24ont été sanctionnés
21:25par l'Union Européenne
21:26après l'enquête
21:26sur Victoria
21:27aussi
21:28Rochina
21:28qui a été tuée
21:29par les Russes
21:30en Ukraine
21:31des officiels
21:33russes
21:33ont été
21:34aussi placés
21:34sous sanction
21:35par l'Union Européenne
21:37donc le journalisme
21:37ça sert à quelque chose
21:39et ça a aussi
21:39de l'impact
21:39Emmanuel
21:40c'est votre enquête
21:41sur Victoria
21:43Rochina
21:44c'est le journaliste
21:44ukrainien
21:45qui a été tuée
21:46en septembre
21:462024
21:47quelque part
21:48dans les territoires
21:49ukrainiens
21:49occupés par la Russie
21:50elle avait
21:5127 ans
21:52vous qui avez
21:53supervisé ce numéro
21:55Emmanuel Andréani
21:56je crois que c'est
21:57la première des histoires
21:58que raconte le magazine
21:59pourquoi cette histoire là
22:01vous tenez à coeur
22:01spécifiquement
22:02c'est vraiment
22:03une histoire
22:04comment dire
22:06je sais pas
22:06quel mot utiliser
22:07c'est crucial
22:08en termes
22:10pas seulement journalistiques
22:11mais je dirais
22:12sans exagérer
22:13historique
22:14c'est à dire qu'en fait
22:15grâce à cette enquête
22:18qui a été commencée
22:22par Victoria
22:22et qui a été terminée
22:23par Forbidden Stories
22:24et par Guillaume
22:25on peut documenter
22:28des crimes de guerre
22:29en fait
22:29qui se font
22:31en parfaite illégalité
22:32et aujourd'hui
22:33cela peut sembler
22:35peut-être dérisoire
22:36c'est à dire que
22:37voilà
22:37donc grâce à cette enquête
22:38pardon
22:39pour ceux qui l'ont
22:40pas encore découverte
22:41sans spoiler
22:43l'intégralité
22:44de l'article
22:44en fait
22:45Victoria Rochina
22:46enquêtait
22:47dans les territoires
22:48elle était ukrainienne
22:49elle enquêtait
22:49dans les territoires
22:50occupés
22:51sur la détention
22:53illégale
22:53de civils ukrainiens
22:54dans un but principal
22:56de terroriser
22:57la population ukrainienne
22:58elle a fait ce qu'aucun
23:00journaliste ukrainien
23:01n'a fait
23:02parce qu'elle a risqué
23:03sa vie
23:04et personne n'allait
23:05dans ces territoires là
23:06et donc
23:08elle a réussi
23:09à découvrir
23:09où était
23:10la prison
23:12qui était
23:13un espèce
23:14qu'on a appelé
23:15un peu facilement
23:15le Guantanamo russe
23:17où des tortures
23:18étaient pratiquées
23:19ou voilà
23:20etc
23:20tout un tas de choses
23:21complètement illégales
23:22contrevenant
23:22toutes les lois
23:24liées à la guerre
23:25etc
23:25toutes les conventions
23:26internationales
23:27se déroulaient
23:27voilà
23:28elle s'est elle-même
23:30faite emprisonner
23:31dans cet endroit
23:32et elle est
23:34elle est morte
23:35voilà
23:36son corps a été
23:37récupéré par sa famille
23:38en 2025
23:39mais là où c'est
23:40historiquement très important
23:42c'est-à-dire que
23:42grâce à cette enquête
23:43il a été possible
23:46de récupérer
23:47des témoignages
23:48la localisation
23:48de cette prison
23:49de reconstituer
23:50les cellules
23:50etc
23:51et aujourd'hui
23:52ça peut sembler
23:52peut-être dérisoire
23:53parce qu'on s'est peut-être
23:54habitué au fait
23:55que l'armée russe
23:55traite de cette façon
23:57les journalistes
23:57ou les journalistes
23:59pardon
24:00les civils ukrainiens
24:01mais en fait
24:02tout comme un tout tas
24:04d'autres documentaires
24:05et de travail journalistique
24:07qui sont faits
24:08qui sont faits
24:09dans divers médias
24:11c'est quelque chose
24:12de très important
24:13historiquement
24:13parce qu'un jour
24:14peut-être qu'un jour
24:15des gens seront jugés
24:15pour avoir fait des choses
24:16comme ça
24:16et ces documents-là
24:17seront très très utiles
24:18La comparaison n'est pas raison
24:20Guillaume Vénétité
24:21mais la situation
24:21aujourd'hui
24:22de ces territoires
24:23occupés ukrainiens
24:24qui font l'objet
24:25d'un marchandage
24:27territorial
24:27entre américains
24:28et russes
24:29sans trop consulter
24:30les ukrainiens
24:31qu'on a l'impression
24:32de prendre
24:32comme un paquet
24:32comme ça
24:33il y a des gens
24:33qui vivent
24:34et on a fait
24:34une émission récemment
24:35sur la réalité
24:36de la russification
24:37à marche forcée
24:38pour les civils ukrainiens
24:39dans ces territoires
24:40vous êtes donc
24:42vous avez fini
24:43l'enquête
24:43de Victoria Orochina
24:45elle a disparu
24:47des radars
24:47peu après
24:48son arrivée
24:49en tout cas
24:50avoir rendu compte
24:51de son arrivée
24:52dans ces territoires ukrainiens
24:52comment est-ce
24:53qu'on reconstitue
24:54vous avez reconstitué
24:55son parcours
24:56dans cet enfer
24:57carcéral russe
24:58oui alors c'est un travail
25:00déjà qu'on a fait
25:01à 45 jours
25:01un liste
25:02de 13 médias
25:02sur 6 mois
25:03donc on a
25:05du monde entier
25:06du monde entier
25:06exactement
25:07et donc on a
25:08réussi en fait
25:09à obtenir
25:09beaucoup de témoignages
25:10d'abord
25:10grâce à la famille
25:11de Victoria
25:12notamment son père
25:13ils ont pu
25:15nous faire état
25:15de ses derniers sms
25:16donc on a pu
25:17savoir qu'en août 2023
25:18elle était dans
25:21les territoires occupés
25:22et qu'elle avait envoyé
25:23quelques messages
25:24sa famille surveillait
25:26justement sa présence
25:27sur les réseaux sociaux
25:27puis après on a retrouvé
25:28des témoins
25:28grâce à nos partenaires
25:29grâce à tout le travail
25:31du consortium
25:31on a retrouvé
25:32des témoins
25:33avec qui elle avait été
25:34en contact
25:34donc des personnes
25:36qui étaient dans
25:36les territoires occupés
25:36qui étaient les sources
25:37de Victoria
25:37qui nous ont dit
25:38ah elle allait
25:39à Energodar
25:40qui est l'endroit
25:41où il y a
25:41le plus grande
25:42centrale nucléaire d'Europe
25:43ah elle projetait
25:44d'aller à Melitopol
25:45on trouve une autre personne
25:46et on reconstitue
25:47comme ça son parcours
25:48et il y a évidemment
25:48des anciens détenus
25:50des gens qui sont sortis
25:51de l'enfer
25:52des prisons russes
25:53qui ont croisé Victoria
25:54justement
25:55et qui ont pu discuter
25:56parfois avec elle
25:56en cellule
25:57des compagnons de cellule
25:58et qui ont pu nous dire
25:59voilà
25:59elle nous a dit
26:00qu'elle était à tel endroit
26:01elle a vécu
26:02tel type de torture
26:04elle a des traces
26:05sur son corps
26:06donc voilà
26:07c'est comme ça
26:07qu'on a pu reconstituer
26:08un peu son parcours
26:09petit à petit
26:10et on a des nouvelles révélations
26:12qu'on sort dans le numéro
26:13de Society
26:13sur ces derniers jours
26:14notamment
26:15puisqu'elle a été transférée
26:16dans une dernière prison
26:17ces informations
26:18qu'on a pu récupérer
26:19ces dernières semaines seulement
26:21et vous révélez aussi
26:23les noms
26:24des membres
26:24de la hiérarchie
26:26carcérale russe
26:27responsable
26:27de son incarcération
26:30de sa torture
26:30et de sa mort
26:31membres
26:32qui d'ailleurs
26:33font l'objet
26:34de poursuites
26:35et de sanctions
26:35de la part de la justice européenne
26:37voilà tout à fait
26:37c'était un travail
26:38pour nous essentiel
26:38d'identifier
26:39les personnes
26:40qui sont à la tête
26:40de ces prisons
26:41comme l'a dit Emmanuel
26:41peut-être que ces gens
26:43un jour seront jugés
26:44on ne sait pas
26:44mais en tout cas
26:46c'est toujours important
26:47de dire
26:47qui sont
26:48les personnes
26:49qui font du mal
26:49aux civils
26:50et aux journalistes
26:51et donc nous on a pu identifier
26:53la hiérarchie
26:54de la prison
26:55de Tagonrog
26:55qui est la prison
26:56où Victoria
26:57a passé neuf mois
26:58entre décembre 2023
27:00et septembre 2024
27:01où justement
27:03c'était un peu surnommé
27:04le Guantanamo russe
27:05on a nommé
27:06plusieurs responsables
27:08et ils ont été sanctionnés
27:09par l'Union Européenne
27:10en novembre
27:11il y a quelques jours
27:12et là
27:13dans la dernière enquête
27:14enfin dans la réactualisation
27:15de l'enquête
27:16qu'on a pu faire
27:16avec Society
27:17donc on nomme
27:19pareil
27:19de nouveaux responsables
27:20de la dernière prison
27:21où elle a été
27:22et où elle est présumée
27:23décédée
27:24parce que
27:25ce que vous venez de dire
27:26est très important
27:27dans ces zones grises
27:28où les observateurs étrangers
27:30on parlera de Gaza
27:31tout à l'heure
27:31ne peuvent pas entrer
27:32bien sûr
27:34les commanditaires
27:35de ce genre de crime
27:36souhaiteraient
27:36qu'il n'y ait pas de traces
27:38pas de documents
27:38on l'a vécu aussi
27:39quand les prisons syriennes
27:40ont été ouvertes
27:41l'année dernière
27:41au moment de la chute
27:42d'Assad
27:43et à ceux qui doutent
27:44de l'importance
27:45de ce genre de quête
27:46ces documents
27:47ces enquêtes
27:47que vous signez
27:48avec d'autres journalistes
27:50ils seront peut-être
27:50demain effectivement
27:51des preuves à charge
27:52dans le cadre
27:53d'éventuels
27:53d'éventuels procès
27:55pour les responsables
27:57oui nous on fait
27:58notre métier
27:59qui consiste à publier
28:00ces histoires-là
28:01après c'est
28:02vous n'êtes pas
28:03ni procureur
28:03ni magistrat
28:04on n'est pas procureur
28:04après c'est justement
28:06à des procureurs
28:07à la Cour pénale internationale
28:08ou à des parties civils
28:11de s'approprier
28:13ces enquêtes
28:13qu'on met
28:14sur le domaine public
28:16mais oui
28:18ça sert aussi à ça
28:19le journalisme
28:19on est des témoins
28:21de ces choses
28:22de ces faits
28:22de ces crimes
28:23que certains
28:24ne voudraient pas
28:24nous voir raconter
28:26le reste c'est vraiment
28:27de la communication
28:28donc c'est
28:29quand Emmanuel parlait
28:30tout à l'heure
28:31de la confusion
28:31entre l'information
28:32et la communication
28:33on est exactement
28:33dans ce moment-là
28:35où on le voit
28:38justement à Gaza
28:39on en parlera
28:39ça tout à l'heure
28:40mais c'est une zone
28:42où les journalistes
28:43étrangers
28:43n'ont pas accès
28:44et les journalistes
28:45qui sont dedans
28:46sont ciblés
28:47et on voit bien
28:48que la stratégie
28:49est d'organiser
28:49un blackout
28:50informationnel
28:51sur une zone
28:52comme ça
28:52et on voit aussi
28:53les campagnes
28:54de désinformation
28:55et les campagnes
28:55en ligne
28:56qui existent
28:57donc c'est
28:58extrêmement important
28:59de produire
29:01du journalisme
29:02d'investigation
29:02parce que
29:03ça sert à ça
29:04à raconter
29:05à témoigner
29:06et ensuite
29:07les autres
29:07les historiens
29:09les procureurs
29:10peuvent s'emparer
29:13de ces faits-là
29:14qu'on a réussi
29:15à établir
29:15là-dessus
29:16Emmanuel Andréne
29:17oui
29:18c'est sûr que
29:19c'est un travail
29:20très très important
29:22la possibilité
29:23de montrer
29:24des documents
29:26d'avoir des preuves
29:27etc
29:27on l'a vu
29:30dans d'autres affaires
29:32enfin dans d'autres histoires
29:33historiquement
29:34c'est quelque chose
29:35d'important
29:36c'est un travail
29:36crucial
29:38et c'est grâce
29:41à des organisations
29:42comme Forbidden Stories
29:43qu'on est capable
29:44de le faire
29:44La Russie
29:45il en est aussi question
29:46dans votre enquête
29:47Léa Perruchon
29:48est-ce que vous m'entendez
29:49bonjour à vous
29:50Je vous entends
29:55bonjour
29:56Bonjour vous m'entendez
29:58j'espère qu'on vous entend
29:58à l'antenne également
30:00on ne vous voit pas
30:01peut-être va-t-on
30:02vous apercevoir
30:03dans quelques instants
30:04vous êtes
30:05vous aussi
30:06journaliste d'investigation
30:07voilà on vous voit
30:07les journalistes d'investigation
30:08à Forbidden Stories
30:09vous nous racontez
30:11l'histoire
30:11d'Ephraen Yalike
30:12on l'a évoqué
30:14tout à l'heure
30:15Ephraen Yalike
30:16c'est un journaliste
30:17centrafricain
30:18grâce auquel
30:19on a pu mettre à jour
30:20l'ampleur
30:21de la désinformation
30:22que Moscou
30:23déploie en Afrique
30:24et en Centrafrique
30:25en l'occurrence
30:26est-ce que vous pouvez
30:27nous raconter
30:27en quelques mots
30:28son histoire
30:28Oui tout à fait
30:31merci pour l'invitation
30:32donc Ephraen Yalike
30:34est un journaliste
30:35qui a collaboré
30:36un peu plus de deux ans
30:37avec les mercenaires
30:40russes de Wagner
30:41en Centrafrique
30:42il s'avère que
30:44pendant toutes ces
30:46pendant toutes ces années
30:47il a contribué
30:48à promouvoir
30:50la désinformation
30:51dans le pays
30:53à la fois
30:53en faisant publier
30:55des articles
30:55pro-russes
30:57à la fois
30:57en attaquant
30:58les puissances occidentales
30:59et en fait
31:01il a à un moment donné
31:02subi
31:03de grosses pressions
31:05de la part
31:06de ses employeurs
31:07et décidé
31:08de quitter
31:09sauf que
31:10quitter la machine
31:11en Centrafrique
31:12c'est extrêmement compliqué
31:13il avait
31:15une menace de mort
31:16contre lui
31:17et donc
31:18nous on était
31:19à une période
31:20où on enquêtait
31:21aussi
31:21sur le sujet
31:22pour essayer de comprendre
31:23qu'elles étaient les menaces
31:24envers les journalistes
31:25sur place
31:25et c'est comme ça
31:26qu'on est rentré en contact
31:27en octobre 2022
31:29on s'est rencontrés
31:31à l'extérieur du pays
31:32et ce jour-là
31:33il est arrivé
31:33avec un disque dur
31:35tous ces échanges télégrammes
31:37à l'ordre plus
31:38les articles
31:40qu'il avait publiés
31:41nous on a commencé
31:42à enquêter
31:43un peu plus
31:45sur le sujet
31:45on était 10 partenaires
31:47Paris
31:48de différents pays
31:49à travailler
31:51sur cette enquête
31:53c'était une enquête
31:55qui était très compliquée
31:56parce qu'il y avait
31:57le côté sécuritaire
31:58du jour au lendemain
32:00Ephraim et sa famille
32:01pouvaient être menacés
32:05être arrêtés
32:07et emprisonnés
32:08donc
32:09contrairement
32:10à d'autres enquêtes
32:11de Forbidden
32:11
32:12on a eu aussi
32:13tout un pan
32:14sécuritaire à gérer
32:17et donc
32:18on a dû
32:18aider
32:20Ephraim
32:21à quitter
32:21avec l'aide
32:23de la plateforme
32:23de protection
32:24des vinceurs
32:24d'alerte
32:24en Afrique francophone
32:25pour qu'il puisse
32:27être en sécurité
32:28avant
32:28qu'il n'y ait plus
32:29violent
32:29Elle est intéressante
32:32cette histoire
32:32j'espère que
32:33la qualité du son
32:34nous permet
32:35d'entendre bien
32:35ce que vous dites
32:36Léa Perruchon
32:37Ephraim Yaliké
32:39c'est une forme
32:39de repenti
32:40en réalité
32:41il a été lui-même
32:42le vecteur
32:43de désinformation
32:44avant de se rendre compte
32:45que c'était
32:47beaucoup trop violent
32:48et que c'était
32:49beaucoup trop important
32:50pour ne pas
32:52virer de bord
32:54il a risqué sa vie
32:57vous le racontiez
32:58pour raconter ça
33:00et c'est un récit
33:01qu'il fait aujourd'hui
33:02à la première personne
33:03Oui tout à fait
33:06en fait
33:07il a fait ce choix-là
33:08aussi
33:09parce que
33:10il a été
33:12le premier
33:13à voir
33:14les violations
33:15des droits humains
33:16perpétrées
33:18par les russes
33:18sur le terrain
33:19il en a lui-même
33:20fait les frais
33:21parce qu'on lui a demandé
33:22en fait
33:23d'écrire sur une violation
33:24des droits humains
33:25en écrivant tout le contraire
33:26de ce qui s'était passé
33:27en l'occurrence
33:28une attaque
33:28par les membres
33:29de Wagner
33:30de Peul
33:32et donc
33:34c'est cet événement-là
33:36et cette désinformation
33:37qu'il a créée
33:38autour d'un
33:39réel
33:40crime
33:42en tout cas présumé
33:43c'est cette violation-là
33:46qui a fait
33:46qu'il a voulu
33:47se repentir
33:48en fait
33:48et
33:48aussi notre rencontre
33:50qui a fait
33:51qu'il a vu
33:52une porte de sortie
33:53il a accepté
33:55de témoigner
33:55il a choisi
33:57de témoigner
33:58à visage découvert
33:59et en son nom
34:00parce que pour lui
34:01c'était important
34:02il voulait
34:03montrer
34:04qu'il était
34:05à la fois
34:06acteur
34:07dans cette machine
34:08à une période
34:09et qu'aujourd'hui
34:10il le regrettait
34:11c'est encore le cas
34:12aujourd'hui
34:13là où je pense
34:16il est très
34:18heureux
34:19en fait
34:20de ce qui s'est passé
34:21par la suite
34:22c'est que lui
34:23ne connaissait pas
34:24l'identité
34:24de ses donneurs d'ordre
34:25et nous
34:25grâce
34:26un peu comme
34:27ce dont vous parliez
34:28sur Victoria
34:30nous on a pu
34:32grâce à tous
34:33nos partenaires
34:33identifier
34:34mettre un nom
34:35sur ces donneurs d'ordre
34:36et ces donneurs d'ordre
34:37aujourd'hui
34:37en tout cas
34:38depuis mai 2025
34:39ils sont sanctionnés
34:40par l'Union Européenne
34:41donc on est dans
34:42la même logique
34:42de ces gens-là
34:44sur le terrain
34:44ne savent pas forcément
34:45qui sont leurs donneurs d'ordre
34:48qui sont les gens
34:49avec qui ils travaillent
34:51et nous
34:51notre plus-value
34:52là-dessus
34:53c'est à la fois
34:53de faire sortir
34:54son histoire
34:55dans dix médias partenaires
34:57et aussi d'identifier
34:58les gens derrière
34:58et de le faire sortir
34:59lui aussi
35:00de la zone de danger
35:02dans laquelle il était
35:02merci beaucoup
35:03Léa Perruchon
35:03on s'interrogeait sur
35:04qui étaient les ennemis
35:06de la presse libre
35:06la désinformation
35:07en est aussi
35:08vous l'évoquiez tout à l'heure
35:10Laurent
35:10l'histoire des frèmes
35:11yaliqués
35:11donc à retrouver
35:12dans Forbidden Stories
35:13et puis bien sûr
35:14évidemment
35:15on l'évoquait tout à l'heure
35:16ce mouroir
35:17qui est depuis
35:17deux ans
35:19maintenant
35:19la bande de Gaza
35:20ça a été l'objet
35:22d'un grand projet
35:22de Forbidden
35:23de l'été dernier
35:24qui s'appelait
35:24Gaza Project
35:26et les chiffres
35:28de RSF
35:28que j'évoquais
35:29tout à l'heure
35:29est venu alimenter
35:31ce point
35:32près de la moitié
35:33des journalistes tués
35:34en 2025
35:35l'ont été
35:35dans la bande de Gaza
35:36qui est toujours
35:37à l'heure où l'on se parle
35:38fermée
35:38aux journalistes étrangers
35:39c'est Nina Masson
35:40qui nous raconte ça en image
35:41elle est considérée
35:48comme la guerre
35:48la plus meurtrière
35:49de l'histoire récente
35:50pour les journalistes
35:52selon Reporters sans frontières
35:54depuis le 7 octobre 2023
35:56ils sont plus de 200
35:58à avoir perdu la vie
35:59dans la bande de Gaza
36:00dont au moins 65
36:02dans l'exercice
36:03de leur métier
36:04on continue évidemment
36:06d'appeler à leur protection
36:08et d'appeler
36:08aujourd'hui
36:09à l'ouverture
36:10dans ce contexte
36:11de cesser le feu
36:12à l'ouverture
36:12de Gaza
36:13sans tarder
36:15où Issam Yassine
36:16couvre la guerre
36:17pour une chaîne américaine
36:18elle témoigne chaque jour
36:20de l'enfer
36:20qu'est devenu Gaza
36:21tous les jours
36:23dans un regard discret
36:24je fais mes adieux
36:26à mes enfants
36:26sans qu'ils ne le sentent
36:28depuis le 7 octobre
36:30nombreux sont les journalistes
36:32et les médias occidentaux
36:33à avoir signé
36:34des pétitions
36:34demandant aux autorités
36:36israéliennes
36:36de leur permettre
36:37d'accéder à la bande de Gaza
36:38aujourd'hui
36:40le seul moyen
36:41de pouvoir le faire
36:42c'est d'être escorté
36:43par l'armée israélienne
36:44un exercice
36:45qu'ont effectué
36:46les envoyés spéciaux
36:47de France 24
36:48Clarissa Ward
36:49de la chaîne CNN
36:50a été la seule
36:51journaliste occidentale
36:52à avoir pu s'infiltrer
36:53dans Gaza
36:54pour quelques heures
36:55par le biais
36:56d'un convoi humanitaire
36:57émirati
36:57pour la journaliste américaine
37:00les mesures de sécurité
37:01n'expliquent pas tout
37:02si vous regardez
37:02les réactions
37:03des médias israéliens
37:04à notre reportage
37:05depuis Gaza
37:05il est clair
37:06que pour certaines voix
37:08dans les médias israéliens
37:09cela était une vraie
37:10prise en compte
37:11et que si nous avions
37:12des journalistes
37:13internationaux
37:14sur le terrain
37:14dans Gaza
37:15cela créerait
37:16selon les propres mots
37:18d'un analyste
37:18un vrai casse-tête
37:20pour Israël
37:21depuis janvier 2024
37:23les crimes commis
37:24contre les journalistes
37:25sont intégrés
37:26par la cour pénale
37:27internationale
37:28dans l'enquête en cours
37:29sur les territoires
37:29palestiniens
37:30pour l'ONU
37:31ces atteintes
37:32constituent même
37:33des crimes de guerre
37:34Laurent
37:36un territoire
37:37comme Gaza
37:37fermé aux journalistes
37:38étrangers
37:39depuis plus de deux ans
37:40c'est quasiment
37:41du jamais vu
37:42dans l'histoire
37:42récente du monde
37:44il y a plein de choses
37:45qui sont assez inédites
37:46avec ce conflit à Gaza
37:47le fait qu'il soit fermé
37:49effectivement
37:49aux journalistes
37:51encore aujourd'hui
37:52deux mois après
37:52le cessez-le-feu
37:53oui absolument
37:54le nombre de victimes
37:55civiles
37:56le nombre de victimes
37:57journalistes
37:58l'impossibilité
37:59de raconter
38:01ce qui s'y passe
38:02les campagnes
38:02de désinformation
38:03le dénigrement absolu
38:04et derrière ça
38:05la banalisation
38:07la normalisation
38:07de l'assassinat
38:08des journalistes
38:09et on vit dans une époque
38:11où finalement
38:12il y a de plus en plus
38:13d'autorités
38:14d'institutions
38:14qui ne prennent plus le temps
38:16d'expliquer
38:17pourquoi un journaliste
38:18s'est retrouvé
38:18frappé par un drone
38:20alors qu'il était
38:20identifié
38:21et presque
38:21et donc c'est ce qui est
38:23en jeu ici
38:24à Gaza
38:25et puis finalement
38:26pour les décennies
38:27qui arrivent
38:28avec cette normalisation
38:29progressive
38:30des atteintes
38:32contre la presse
38:33de l'assassinat
38:33des journalistes
38:34et Gaza
38:36une sorte de laboratoire
38:37d'expérimentation
38:38de ça
38:39si je puis dire
38:40c'est vrai que c'est assez
38:41c'est totalement
38:42sans précédent
38:43donc c'est extrêmement important
38:45et je pense qu'il y a
38:46énormément d'organisations
38:47qui signent des pétitions
38:48qui se sont également
38:50pourvues devant la justice israélique
38:51pour demander
38:52formellement un accès
38:54jusque là c'est un accès
38:55qui est absolument refusé
38:57on peut comprendre
38:57pourquoi le gouvernement
38:58israélien refuse
38:59parce qu'il ne veut pas
39:00qu'on montre exactement
39:01l'état de destruction
39:03absolue
39:04de cette terre
39:05et de ses habitants
39:06donc c'est
39:07j'espère qu'on pourra
39:09parler de la campagne
39:09de dénigrement
39:10dont ont été l'objet
39:12les journalistes palestiniens
39:13qui ont été en première ligne
39:16depuis deux ans
39:17y compris ici en France
39:18à remettre en cause
39:19leur statut
39:20de journaliste
39:21et il ne s'agit pas non plus
39:22de dire
39:22qu'ils ne font pas
39:24assez bien leur travail
39:25et que d'autres journalistes
39:26étrangers
39:27le feraient mieux
39:28c'est que
39:29tout le monde
39:30doit travailler
39:30doit pouvoir travailler
39:31et puis on peut aussi mentionner
39:32le cas de journalistes israéliens
39:34comme Yuval Abraham
39:35qui a juste gagné
39:37un Oscar
39:37pour son documentaire
39:38co-réalisé
39:39avec un réalisateur palestinien
39:40et on a accusé
39:42Yuval Abraham
39:43d'antisémitisme
39:45alors même qu'il est israélien
39:46et qu'il a travaillé là-dessus
39:48donc c'est
39:49on est face à quelque chose
39:50absolument inédit
39:52On a évoqué bien sûr
39:53ces 67 journalistes
39:55tués en 2025
39:55dont près de la moitié
39:56en Gaza
39:57selon à Gaza
39:58par l'armée israélienne
40:00en grande partie
40:00on n'a pas évoqué le sort
40:02et c'est un chiffre
40:02que rappelait RSF
40:03aussi en début de semaine
40:04des journalistes emprisonnés
40:06503 journalistes emprisonnés
40:08dans le monde
40:08Emmanuel Andréani
40:10en 2025
40:11Associative
40:11vous le savez bien
40:12car l'un des reporters
40:13du groupe
40:14auquel appartient
40:15votre magazine
40:16Christophe Gleize
40:16vient d'être condamné
40:18en appel
40:19à 7 ans de prison
40:20en Algérie
40:20beaucoup d'inquiétudes
40:22sur son sort
40:23Oui je crois que ça a été
40:24vraiment un choc
40:25en interne
40:25d'apprendre sa condamnation
40:27en appel
40:29nous ce qu'on tient
40:32quand même à rappeler
40:33c'est que
40:33il a été condamné
40:36pour
40:37bon il travaillait sur
40:38c'était un journaliste sportif
40:39qui travaillait sur
40:41beaucoup de sujets
40:41pas seulement sportifs
40:43mais on va dire
40:43sociaux liés
40:44liés au sport
40:45il a été
40:48il est en train de travailler
40:49sur ce club de foot
40:50jeunesse sportif
40:51de Kabylie
40:52dans le cadre
40:53de cet article
40:53il a eu des contacts
40:55avec le mouvement
40:55d'autodétermination
40:58de la Kabylie
40:58et il a été condamné
41:00simplement pour ça
41:00c'est à dire
41:01pour avoir été
41:02en contact
41:03avec des sources
41:05avoir fait une interview
41:06ce qui est quand même
41:07ce qui est absurde
41:09dans le sens où
41:09on a un journaliste
41:11qui a dit ça récemment
41:12de notre rédaction
41:13et il n'a pas tort
41:14ça serait comme
41:14condamner un journaliste
41:15français
41:16parce qu'il a eu
41:16qu'il faisait un travail
41:18sur la Corse
41:19et qu'il y aurait eu
41:19des contacts
41:19avec des indépendantistes
41:21ou des gens
41:21qui avaient été liés
41:22à l'indépendantisme
41:23on va dire armé
41:24donc voilà
41:25l'interview
41:26interviewer quelqu'un
41:26ne vaut pas adhésion
41:27c'est quand même
41:28une des bases
41:29du journalisme
41:30ou même de tout
41:32en général
41:32donc pour nous
41:34évidemment
41:34cette condamnation
41:35est tout simplement
41:36profondément injuste
41:37on est très inquiet
41:38on espère beaucoup
41:40que ça va se dénouer
41:42le plus rapidement possible
41:44le cas de
41:45pardon
41:46le cas de
41:47et on pense à lui
41:47et à ses proches aussi
41:49qui se mobilisent
41:49ainsi que
41:50la rédaction
41:52de Society
41:52mais aussi celle de l'équipe
41:53pour obtenir
41:55sa libération
41:56on pense à lui aussi
41:57bien sûr
41:57dans la rédaction
41:58de France 24
41:59Guillaume Vénétité
42:00ceux qui nous regardent
42:01depuis tout à l'heure
42:02se disent peut-être
42:02que ce sont des journalistes
42:04qui sont en train de
42:04je suis en train
42:05de parler
42:06à mes confrères
42:07et qu'en fait
42:08tout ça ne nous concerne
42:09que nous
42:10mais le cas de Christophe Glez
42:11des 500 journalistes
42:12emprisonnés aujourd'hui
42:13de tous ceux
42:13qui sont morts
42:14dans l'exercice
42:15de leur métier
42:16on l'a évoqué rapidement
42:17mais c'est important
42:18de le rappeler
42:19à nouveau
42:19c'est pas une question
42:20de corporations
42:21c'est une question
42:22d'intérêt public
42:24faut-il rappeler ici
42:26à quel moment
42:27l'histoire
42:27le journalisme
42:28a fait l'histoire
42:29sans remonter
42:30au Watergate
42:31on l'a vu encore
42:31ces derniers jours
42:32avec ses révélations
42:32sur ce petit garçon
42:33qui a subi des maltraitances
42:34dans le centre d'accueil
42:36où il était censé
42:37être en sécurité
42:38en fait c'est tous les jours
42:39que les journalistes
42:40apportent quelque chose
42:41d'intérêt public
42:43oui voilà tout à fait
42:44nous on travaille
42:44sur des faits
42:45c'est très important
42:45de le rappeler
42:46et c'est les faits
42:47qui permettent ensuite
42:47de se constituer
42:48une opinion
42:49de vivre en démocratie
42:50donc c'est un pilier
42:51de la démocratie
42:52comme on l'a rappelé
42:53et quelqu'un comme Christophe
42:55faisait juste son travail
42:56en fait
42:57on peut pas enfermer les gens
42:58juste parce qu'ils font
42:58leur travail de journaliste
42:59c'est vraiment essentiel
43:02donc vous avez cité
43:03le Watergate
43:03mais voilà on peut citer
43:04les récentes enquêtes
43:05de Mediapart
43:06notamment sur l'affaire
43:08Kadhafi
43:09sur l'affaire libyenne
43:10qui ont abouti
43:11à des condamnations
43:12donc voilà
43:13on voit tout de suite
43:14l'impact
43:14et les histoires
43:15qu'on raconte
43:16avec Society notamment
43:17alors c'est pas
43:18on raconte pas que les journalistes
43:19on raconte l'histoire
43:19qu'il y a derrière
43:20quand on parle du Guatemala
43:22on parle de la pollution
43:23du lac au Guatemala
43:24quand on parle
43:25de Victoria Ruchina
43:25derrière
43:26on parle des
43:28102 détentions
43:29illégaux
43:30de civils ukrainiens
43:31donc ce sont des sujets
43:32en fait
43:32qui concernent aussi
43:34beaucoup de monde
43:35dans la région
43:35à chaque fois
43:36sur laquelle on travaille
43:37Pour faire écho
43:38à ce dont vous parliez
43:39Laurent au début de l'émission
43:40et sur l'exemple
43:41de la condamnation historique
43:43de Nicolas Sarkozy
43:44condamnation
43:45auquel il a fait appel
43:46dans l'affaire
43:49des financements
43:49à nouveau présumés
43:51libyens
43:51de sa campagne électorale
43:52de sa première campagne électorale
43:55la petite musique
43:56qui a été
43:56mise en place
43:58par la défense
43:58de Nicolas Sarkozy
43:59et son entourage
44:00c'est précisément
44:02que le problème
44:02c'est le messager
44:04c'est même pas une petite musique
44:05là on est au niveau
44:06de l'orchestre symphonique
44:07je pense
44:08avec des chanteurs lyriques
44:11au premier plan
44:12quand on voit
44:13la file d'attente
44:14pour la dédicace
44:17d'un livre
44:18après une vingtaine de jours
44:20ou trois semaines
44:21en prison
44:22c'est oui
44:23ça nous raconte
44:24quelque chose
44:25ce qui est inquiétant
44:27là où moi
44:28j'ai un peu d'inquiétude
44:29c'est quand on commence
44:29à s'attaquer
44:30au système judiciaire
44:32derrière ça
44:34on s'attaque
44:34à l'état de droit
44:35et en fait
44:35c'est ce même type
44:37de menace là
44:39que l'on voit
44:40à travers
44:40les attaques
44:41contre la presse
44:42le système judiciaire
44:43et quand on commence
44:44à remettre en cause
44:45aussi les décisions
44:46de magistrats
44:48en l'espèce
44:48ils étaient je crois
44:49trois magistrats
44:49et puis évidemment
44:50il fait appel
44:51mais ça pose
44:53un vrai problème
44:54donc il faut
44:55tous se remobiliser
44:57un tout petit peu
44:58et puis
44:59savoir faire la distinction
45:01entre ce qui relève
45:02d'une grande campagne
45:03de communication
45:03et ce qui relève
45:04d'une information
45:05et donc
45:06d'où l'importance
45:07d'acheter Society
45:09de s'abonner à Mediapart
45:10de lire le monde
45:11et de diversifier
45:12ses sources
45:13d'informations
45:14et de regarder France 24
45:15et de regarder France 24
45:17France 24
45:18Society numéro spécial
45:20donc de 100 pages
45:21qui sort aujourd'hui
45:21entre Forbidden Stories
45:23et le magazine
45:24merci beaucoup
45:24à tous les trois
45:25d'être venus en parler
45:26ce matin en kiosque
45:28donc aujourd'hui
45:28on se retrouve
45:29dans un quart d'heure
45:30pour la suite
45:31de ce rendez-vous d'info
45:31pour la suite
45:32de ce rendez-vous d'info
45:37de ce rendez-vous d'info
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