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  • il y a 1 jour
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Cyril Adriaens-Allemand revient sur les questions qui font l’actualité avec Eric Coquerel, député LFI de Seine Saint-Denis et Président de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale.

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Transcription
00:00– Merci Maya, bonjour à tous, bonjour Eric Ocrel, merci d'être avec nous ce matin.
00:06Quand il n'y en a plus, il y en a encore, les discussions parlementaires se poursuivront en janvier prochain
00:10sur le budget de l'État si aucun compromis n'est trouvé d'ici les fêtes de fin d'année.
00:15C'est ce qu'a annoncé ici même hier matin la porte-parole du gouvernement.
00:19Sur la méthode, est-ce que vous êtes satisfait ?
00:21– C'est le constat d'un échec de sa part, c'est qu'ils savent très bien qu'ils n'arriveront pas à passer leur budget.
00:27– S'ils viennent avec un budget, en dernière lecture à l'Assemblée, c'est-à-dire vers le 20 décembre,
00:32ils sont battus, ils le savent. Donc ils admettent à l'avance leur défaite.
00:36– Mais ils auraient pu passer en force, par exemple, par le 49-3 ?
00:39– Oui, mais comme le Premier ministre avait expliqué qu'il ne voulait pas de 49-3,
00:43malgré le fait que manifestement des groupes de sa majorité, enfin de sa majorité entre guillemets,
00:49mais aussi par exemple des membres du Parti Socialiste avaient dit
00:51« Ah, vous pouvez finalement y aller, on ne vous censurera pas »,
00:54je pense qu'il a estimé que pour son avenir politique, c'était pas très utile d'utiliser le 49-3.
01:00– Mais est-ce que vous saluez aujourd'hui le fait qu'on se donne un peu de temps, qu'on desserre l'État ?
01:04– Non, moi je ne salue pas un gouvernement qui est ultra minoritaire et qui ne devrait pas gouverner,
01:08qui ne gouverne que parce qu'on a un régime, la Ve République, qui le perd.
01:12Mais il n'y a pas un endroit dans le monde, un régime parlementaire en Europe,
01:16où on a ce genre de situation et ça explique tout ce qu'on vit actuellement,
01:19c'est-à-dire ses tractations, ses combines, le fait d'aller démarcher des oppositions.
01:24Moi je ne trouve pas que ça soit quelque chose que j'ai envie de saluer.
01:26– Combine égale compromis selon vous ? Recherche de compromis ?
01:30– Écoutez, si une recherche de compromis, c'est une compromission qui permet de faire passer des budgets macronistes
01:36quand on a été élu pour s'y opposer, je pense très clairement au groupe socialiste,
01:39je vais être très clair là-dessus, oui ce n'est pas des compromis.
01:42– Vous l'en reprochez exactement aux socialistes d'avoir…
01:45– Très simplement, on a été élu en juillet dernier sur un programme,
01:49le programme du Nouveau Front Populaire, qui s'oppose frontalement au macronisme.
01:53Et qu'est-ce qui se passe ? C'est que depuis maintenant février dernier,
01:57c'est-à-dire le fait qu'ils n'ont pas voté la censure du gouvernement Bérou pour des miettes,
02:02ils permettent d'être la béquille du gouvernement.
02:04Et là c'est encore pire, parce que cette fois-ci ils ont carrément voté le budget,
02:07et vous savez que quand vous votez un budget, en général,
02:09c'est ce qui délimite le fait que vous soyez dans l'opposition ou dans la majorité.
02:14Donc aujourd'hui c'est ce qu'ils ont obtenu des victoires par exemple sur ce PLFSS,
02:17sur ce budget de la sécurité sociale.
02:19– Alors déjà, l'Assemblée a obtenu des victoires,
02:22parce que c'est la plupart de ce que vous appelez des victoires,
02:25par exemple le fait de revenir sur le gel des retraites,
02:27c'est l'Assemblée, de toute façon il n'y avait pas de choix,
02:29parce que le gouvernement n'avait aucune majorité pour le passer.
02:33Sur le reste, on peut s'interroger,
02:35quand l'hôpital public va souffrir de 4 milliards de coûts budgétaires
02:39par rapport à ce qu'il aurait eu besoin pour assurer le même service,
02:43je trouve que c'est une victoire qui est un peu curieuse.
02:47– Est-ce que vous faites le même reproche aux écologistes ?
02:50– Est-ce que vous faites le même reproche aux écologistes qui ont décidé de s'abstenir ?
02:53– Alors, on va dire que je ne suis pas satisfait du vote d'abstention,
02:56puisqu'il a…
02:57– Le fait de ne pas s'abstenir, c'est que vous ne votez pas contre,
02:59et dans ces cas-là, ça a permis que le gouvernement fasse passer
03:02le projet de loi de finances, la société sociale.
03:06Ce qui m'a particulièrement irrité, c'est le vote des socialistes,
03:09ce qui m'a déçu, c'est le vote d'une partie des écologistes,
03:12mais j'allais dire, eux, je leur fais quelque part un appel,
03:16ils ont le temps de changer de vote,
03:17parce que la semaine prochaine, on revient le 16 décembre sur ce vote,
03:21et si les votes d'abstention deviennent des votes contre,
03:24eh bien, on fait échec à un projet de loi de finances.
03:27Moi, j'avais dit que c'était le musée des horreurs sociales.
03:29Alors, il y a eu quelques…
03:31Le gouvernement était obligé de concéder des mesures par rapport à l'Assemblée,
03:34on va dire aujourd'hui que c'est le cabinet des horreurs sociales,
03:36mais ça reste quelque chose qui n'est pas à la hauteur
03:38sur la vieillesse, sur l'autonomie, sur l'hôpital, sur la santé publique,
03:42donc toutes les raisons, quand vous êtes dans l'opposition, de voter contre.
03:44– Est-ce que vous pensez que les sénateurs et les députés
03:46peuvent se mettre d'accord la semaine prochaine
03:47sur ce qu'on appelle une commission mixte paritaire,
03:51un peu ce qui est possible ? – J'en doute, j'en doute.
03:52Pour une bonne raison, c'est que, même s'ils se mettaient d'accord,
03:55ce qu'il faut comprendre, c'est que la majorité qui compose
03:57la commission mixte paritaire, c'est sept députés, sept sénateurs,
04:01cette majorité ne correspond pas à la majorité de l'Assemblée nationale.
04:05Voilà, elle est, disons, plus à droite, on va dire.
04:08Même s'ils se mettaient d'accord, je pense que leur texte
04:10ne passerait pas à l'Assemblée nationale.
04:12Aujourd'hui, très franchement, si vous vous souvenez,
04:14en première lecture, le texte a été battu par 404 voix contre une.
04:18C'est historique, et je pense que l'écart est tellement important
04:21que je vois mal comment le gouvernement pourrait espérer trouver un compromis.
04:24– On continue à parler budget, mais cette fois-ci, des armées.
04:26Hier, il y a eu un débat, suivi d'un vote symbolique,
04:296,7 milliards d'euros de hausse l'année prochaine.
04:31Le résultat, c'est 411 députés qui ont voté pour 88 comptes,
04:35parmi lesquels les députés de la France insoumise dont vous êtes.
04:39Ça veut dire quoi ? Qu'il ne faut pas augmenter les crédits de la défense ?
04:42– Non, ça veut dire que nous, ce qu'on demande,
04:44c'est pourquoi on les augmente.
04:45On demande un débat sur la stratégie.
04:47– Donc oui, pour les 6,7 ?
04:48– Attendez, laissez-moi vous répondre.
04:50– Je vous écoute.
04:51– Nous, on demande un débat sur la stratégie.
04:53Pourquoi on veut augmenter la défense ?
04:55Est-ce que c'est pour une France au service de la paix
04:56qui veut protéger son territoire,
04:58ou c'est une France qui, j'allais dire,
05:01s'inscrit dans l'espèce de dérive guerrière, militaire,
05:04d'appel quasiment à des conflits qu'on connaît aujourd'hui ?
05:06– On parle de 8 ans avant militaristes.
05:08– Oui, je pense par exemple aux déclarations du général Mandon là-dessus,
05:11ou même d'Emmanuel Macron.
05:13Alors ça, c'est un choix qui n'a pas été fait.
05:15Il n'y a jamais eu de discussion stratégique à l'Assemblée.
05:17Il faut cette discussion stratégique.
05:19Et à partir de là, de là découle quelle défense vous avez
05:22et qu'est-ce que vous mettez.
05:23Moi, dans les 6,7 milliards, je ne sais même pas ce qu'il y a dedans aujourd'hui.
05:26Est-ce que par exemple, il y a le service militaire
05:28qui a été lancé par Emmanuel Macron ?
05:30Il y a des gens, j'ai vu des réactions de militaires,
05:32qui disent, nous on ne comptait pas que ce soit ça sur lequel on s'appuie.
05:36Donc ça, ces discussions-là découlent de la stratégie.
05:38Et puis alors là, par contre, il y a quelque chose d'impossible.
05:40C'est qu'on ne peut pas avoir 6,7 milliards pour la défense
05:42qui est pris sur tous les autres ministères.
05:44C'est-à-dire que les économies, par exemple, sur le travail,
05:47sur l'écologie, qui me semble être l'urgence absolue,
05:49sur le logement équivalent à ces 6,7 milliards.
05:53Augmentation du budget de l'armée, pourquoi pas ?
05:55Ça dépend à quoi ça sert, mais pas sur le dos du reste du budget de l'État.
05:58Est-ce que vous accusez Sébastien Lecornu et son gouvernement
06:00de faire de la dramatisation, en quelque sorte,
06:02pour faire adopter le budget global l'année prochaine ?
06:04C'est une pression pour essayer de le faire adopter.
06:06Est-ce qu'il faut comprendre que ce qu'il y a à la loi spéciale,
06:08en gros, c'est le budget de l'an dernier ?
06:10Donc, il n'y a pas les augmentations de budget,
06:12notamment l'augmentation de budget, presque la seule,
06:15qui est sur la défense.
06:16Donc, oui, c'est pour dramatiser les choses,
06:18comme il l'avait fait l'année dernière,
06:19mais je pense que ça ne va pas régler leurs problèmes.
06:21Merci beaucoup, Récoquerel, d'être passé ce matin par les 4V.
06:24Merci beaucoup à tous les deux.
06:25Merci, Isabelle Lombard, pour avoir traduit cette interview en langue des C.
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