00:00Europe 1 Soir, 19h, 21h, Pierre de Villeneuve.
00:04Son là, présent et au garde à vous, Victor Hérault, bonsoir.
00:07Bonsoir Pierre.
00:07Journaliste politique à Valeurs Actuelles, bonsoir Alexandre Malafaille, fondateur de Sinopia, le think tank, laboratoire d'idées.
00:15On va parler de cette audition, si vous le voulez bien, chers amis, de Delphine Ernotte devant la commission sur l'impartialité,
00:23ou la neutralité plutôt de l'audiovisuel public, interrogé sur des contenus problématiques de la plateforme Slash
00:32comme l'énonciation récurrente de Privilège Blanc ou encore appel au don pour le comité Justice pour Adama Traoré.
00:39Delphine Ernotte a totalement assumé ses choix, on écoute.
00:44Notre offre ne peut pas se résumer à un exemple pris ici ou là.
00:49Nous nous essayons avec nos contenus et nos propositions Slash, qui ne sont pas modérées d'ailleurs,
00:57qui sont choisies par nos équipes, donc nous assumons ce que nous mettons sur nos antennes.
01:01Tout ce que nous mettons sur nos antennes, nous cherchons à correspondre aux questions que se posent ces jeunes, ces adolescents ou ces jeunes adultes.
01:13Alors, il y a quelques collaborateurs de Repa qui passent, j'allais dire par là.
01:17Alors, je montre avec mon bras de manière un peu foireuse, mais en fait, quand on sort de Senseven, de notre immeuble,
01:23on passe, après on peut aller continuer par le tunnel et ensuite on passe devant France Télé.
01:28Il y avait une énorme affiche, souvenez-vous, en disant « l'information n'est pas une opinion ».
01:33Est-ce que, Victor Eros, c'est ce que vient de démontrer Delphine Ernotte dans ce sonore qu'on vient d'écouter ?
01:38Non, absolument pas. Et puis c'est aussi, pour une fois, il faut le reconnaître, Delphine Ernotte, dans ce passage-là,
01:44est plutôt précise et répond à la question.
01:46Parce que pendant toute l'audition, elle a bauté en touche, elle a zigzagué, elle n'a pas fourni de grandes réponses.
01:51Là, elle fournit une réponse qui nous permet quand même de dire qu'il y a des choix éditoriaux.
01:55Pourquoi soutenir une cagnotte pour, d'ailleurs, que démontre le secrétaire général de France Télévée ?
01:59Donc, il faut qu'il se mette d'accord.
02:01Canot pour Adama Traoré.
02:03Non, c'est un autre.
02:03Oui, j'oubliais son nom.
02:05Mais qui dit « on ne l'a jamais fait », Charles Lalonde lui rappelle à raison que si.
02:08Ça, c'est le rapporteur, Charles Lalonde.
02:10Exactement, de la commission.
02:12Pourquoi faire le choix de, mais d'ailleurs, autant l'assumer, pourquoi faire le choix d'Adama Traoré ?
02:17Pourquoi pas le choix de Lola, de Matisse ou tant d'autres ?
02:20De Philippines.
02:21Pourquoi, en tant que service public, encore une fois, de Philippines, vous avez raison de le dire,
02:24rémunérés par l'argent des Français ?
02:27Comment dire ? De quel droit le service public peut-il ?
02:30Christophe Tardieu, le secrétaire général de France Télévée.
02:32Merci beaucoup.
02:32De quel droit le service public peut-il, assez récuéramment et toujours dans le même sens,
02:38sélectionner des dons, des bons dons ?
02:40Et puis, il y a les mauvais dons.
02:41Je me rappelle que le service public avait décrété à propos de l'affaire Lola
02:44qu'il y avait eu, comment dire, des mensonges d'extrême droite à propos de cette affaire.
02:48La fabrique du mensonge, je me souviens du nom du documentaire.
02:51C'est un parti pris très clair.
02:53Qu'est-ce qu'on pouvait dire ?
02:54Quel mensonge pouvait-on dire sur Lola ?
02:57Concrètement, factuellement.
02:58Aller demander à France Télévée.
02:59Factuellement, c'est ça la question.
03:01Alexandre Malafaille.
03:02Oui, c'est quand même un effondrement de plus.
03:05Chaque fois qu'on a des prises de parole comme celle-là et des positions qui sont assumées,
03:09alors c'est vrai que c'est bien que ce soit assumé,
03:11mais c'est tellement flagrant de voir cette espèce de ligne qui se défend,
03:15qui est une éditoriale, qui est politisée,
03:17qui marque un choix clair de société,
03:20et avec la volonté de regarder d'une certaine façon les choses
03:22et de ne pas regarder le reste.
03:23Et il manque un wagon à votre phrase,
03:26et avec l'argent du contribuable.
03:28Non mais ça serait une chaîne privée.
03:31Mais on est d'accord.
03:31Peu importe.
03:32On est d'accord.
03:32Mais c'est assumé.
03:33Peu importe.
03:34C'est un pouvoir de l'État, puisque c'est organisé au sein de l'État,
03:37et il y a une forme de neutralité.
03:39On parle de laïcité, tout le monde est attaché à cette laïcité.
03:41Il devrait y avoir une laïcité de l'information pour dire,
03:44voilà, ceci est une information, on vous la donne,
03:46parce qu'elle est l'expression de tel mouvement de pensée,
03:49mais il y a aussi ça qu'il faut également écouter,
03:51et avoir une information plus réaliste.
03:53C'est ça qui serait effectivement pertinent.
03:54Parce que moi, je ne renie pas aux Français qui expriment des choses
03:59sur telle ou telle position, y compris sur Traoré et compagnie,
04:02d'avoir envie de l'exprimer.
04:03Ils ressentent quelque chose, ils le vivent,
04:05pour eux c'est leur vérité.
04:07Peut-être qu'ils ont raison, peut-être qu'ils ont tort,
04:08mais ce n'est pas le débat de ce soir.
04:09La question c'est, s'ils ont le droit de s'exprimer,
04:10parce qu'on est en démocratie,
04:11par contre, tout le monde devrait avoir le même droit sur ce service public.
04:15Et c'est ça qui pose un problème.
04:16Il n'y a pas de laïcité de l'information.
04:17Il se cache derrière l'intérêt des jeunes, de la jeunesse, dit-elle.
04:22Je ne vois pas, est-ce qu'il y a un sondage qui exprimerait
04:24que la jeunesse est particulièrement intéressée par l'affaire Traoré,
04:26et pas du tout par l'affaire Philippine et par l'affaire Lola ?
04:28C'est des arguments, franchement, pardonnez-moi l'expression,
04:31mais complètement foireux.
04:32Madame Ernotte ne sonde pas les esprits de la jeunesse,
04:35et n'est pas sommée de produire des documentaires à charge
04:38contre l'affaire Lola, encore une fois,
04:39et en parallèle, en contrepartie, des dons pour la famille Traoré.
04:42Mais vous savez comme moi que c'est le camp du bien
04:44contre le camp du mal.
04:45Et qu'une fois pour toutes, on a pensé que d'une certaine façon,
04:48être une belle personne, c'est une personne de gauche,
04:50avec des valeurs, avec une certaine forme d'ouverture sur la société,
04:53mais pas en même temps un regard sur tout ce qui se passe,
04:56ou la volonté de faire, de masquer des...
04:57Voilà, on est dans une approche très très clivante de l'actualité,
05:01et on a décidé, une fois pour toutes,
05:03que c'était comme ça qu'il fallait faire.
05:05Oui, c'est ça.
05:05En fait, c'est exactement ça, Alexandre Malafaye,
05:07c'est-à-dire que c'est comme ça.
05:09Voilà.
05:09Non mais on ne voit pas le problème, pourquoi est-ce qu'on discute ?
05:12C'est comme ça, voilà.
05:13C'est le bon sens,
05:15c'est comme ça que vous devriez penser,
05:16et puis si vous pensez autrement, c'est tant pis pour vous,
05:18parce que vous ne devriez pas penser comme ça.
05:20C'est ça, le dogme, en fait.
05:22C'est totalement dogmatique.
05:24Mais c'est de cette façon qu'on a voulu exporter la démocratie
05:26dans plein de pays dans le monde,
05:27à un prix exorbitant, et on voit le résultat.
05:29Et le problème se pose,
05:31je parle sous votre contrôle,
05:32qui regardait beaucoup les médias étrangers,
05:36le problème se pose également à la BBC,
05:38en ce moment en Angleterre.
05:40Très clément.
05:40Il y a exactement le même problème,
05:42avec ce truc dogmatique,
05:43en disant, mais de quoi on parle ?
05:45Enfin, le débat, c'est ça, la vérité, c'est ça.
05:47Pourquoi est-ce qu'on en dit une autre ?
05:48Et encore, là, c'est sur le volet idéologique,
05:50mais il y a tout le volet aussi financier
05:51auquel Delphine Ernaud a répondu.
05:53Je ne sais pas si on va l'aborder.
05:55Mais abordons-le maintenant.
05:56Abordons-le maintenant.
05:57Delphine Ernaud, là, pour le coup,
05:58botte complètement en touche.
05:59Moi, la réponse qu'elle a fournie
06:02à la question de Charles Lalonde
06:03sur l'état de faillite de France Télévisions,
06:06qui est assez grave en ce moment...
06:08Oui, puisque chacun paye, encore une fois, de sa poche,
06:10pour ceux qui n'auraient pas compris.
06:11C'est nous qui payons pour cette faillite-là.
06:13Bon, je vous laisse apprécier la qualité
06:14des programmes qui s'en suivent.
06:15Mais Delphine Ernaud répond,
06:17un, ce n'est pas de ma faute.
06:18Alors ça, les présidents,
06:19qui à chaque fois répètent,
06:20ce n'est pas de leur faute,
06:21moi, j'ai envie de leur dire,
06:21mais pourquoi on vous paye pour présider ?
06:23Si ce n'est jamais de votre faute,
06:24vous n'êtes jamais responsable.
06:25Deux, c'est l'état qui a réduit nos dotations.
06:28Alors, déjà, Charles Lalonde,
06:29encore une fois, rapporteur de la commission d'enquête,
06:31précise, à raison toujours, j'ai vérifié,
06:33que tendanciellement, sur 10 ans,
06:35les dotations auto-augmentées,
06:38de la part de l'État,
06:38il y a des fluctuations,
06:39mais tendanciellement, ça a augmenté.
06:40Et puis ensuite, le raisonnement de Delphine Ernaud,
06:42et là, c'est le raisonnement
06:43de tout le service public derrière,
06:44qui n'est pas sommé de vérifier,
06:46comment dire, le bon état des comptes
06:47et la rentabilité.
06:48Lorsque Delphine Ernaud dit,
06:49l'État m'a donné moins d'argent,
06:52mais n'importe quel contribuable sur cette terre
06:54sait que lorsque vous avez moins de rentée d'argent,
06:55qu'est-ce que vous faites ?
06:56Vous baissez vos dépenses.
06:57Mais les dépenses de Fred Bush
06:58n'ont cessé d'augmenter,
06:59et Delphine Ernaud dit,
07:00ben oui, mais j'ai plus d'argent,
07:01l'État ne m'en donne plus.
07:02Mais dans les ministères, etc.
07:03Et puis après, le chantage,
07:05c'est, ah ben, vous n'en pas tirer
07:06sur la qualité de l'information
07:07et sur la qualité des reportages
07:09et sur la qualité des émissions.
07:10Je rappelle juste que,
07:11comme il y a eu un...
07:12Vous avez vu un excellent complément d'enquête
07:14sur CNews,
07:16je ne sais plus si c'était la semaine dernière
07:17ou la semaine d'avant,
07:18rappelons quand même que,
07:19je crois qu'un épisode
07:21de complément d'enquête,
07:23ça coûte 300 000 euros, c'est ça ?
07:26Je ne sais plus, je dis pas que 300 000, 400 000 euros.
07:29C'est l'argent du contribuable.
07:30Vous avez envie de regarder ça,
07:32vous n'avez pas envie de regarder ça,
07:33c'est pareil, vous payez,
07:34vous participez à ces 300 et quelques 000 euros.
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