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00:00...
00:00Paul a besoin de voir sa mère.
00:13On ne s'énerve pas, d'accord ?
00:14Mais ça fait deux ans que je lutte pour voir mon enfant !
00:20Madame, je ne peux rien faire.
00:23Tu ne comprends pas ce que je te propose,
00:25mais à une condition.
00:27À quelle ?
00:28Que tu ne t'approches plus jamais de mon lit.
00:30Céleste, nous voudrions garder l'enfant.
00:45Love Me Tender, le film crève-cœur
00:48de la réalisatrice Anna Kaznav-Cambé
00:51qui est notre invitée aujourd'hui.
00:53La condition de Jérôme Bonnel,
00:55récit d'une émancipation féminine au début du XXe siècle.
00:58Et puis, résurrection du chinois Bijan
01:00dans la tête d'un rêveur fou.
01:03Voilà pour le programme de ce nouveau numéro 100% cinéma de Alaphiche.
01:06Bienvenue à vous.
01:07Et bonjour Thomas Borez.
01:08Bonjour Natacha.
01:09Et aujourd'hui, nous avons le plaisir de vous recevoir,
01:12Anna Kaznav-Cambé.
01:13Merci de venir nous voir dans Alaphiche.
01:16Vous signez Love Me Tender,
01:18adaptation du roman autobiographique
01:20de l'ancienne avocate Constance Debré
01:23autour du calvaire d'une femme
01:25qui perd la garde de son fils.
01:28On va en parler avec vous.
01:30Mais d'abord, Thomas va faire les présentations.
01:32Voilà, Anna Kaznav-Cambé.
01:34Vous avez fait des études de photographie
01:35et êtes diplômée de la FEMIS.
01:38Voilà, ce Love Me Tender,
01:39c'est votre deuxième long métrage.
01:41Après de l'heure pour les chiens en 2021.
01:44Déjà, le portrait d'une femme,
01:46une adolescente en l'occurrence,
01:48dont on suivait l'itinéraire, on va dire,
01:50initiatique à travers la France.
01:52Alors, l'héroïne de ce Love Me Tender,
01:54elle est adulte, évolue dans un milieu plutôt urbain.
01:58C'est la maman d'un garçon d'une petite dizaine d'années.
02:01Vous avez raconté qu'il se retrouve dépossédé
02:03de la garde de son enfant à cause de l'affirmation,
02:07on va dire, d'un changement dans sa sexualité.
02:09C'est Vicky Cripps, on l'aura reconnu, qui l'incarne.
02:12Alors d'abord, un mot sur ce titre
02:14qui est certes le titre du livre de Constance Debré
02:18dont vous inspirez,
02:19mais aussi et surtout d'une chanson mythique d'Elvis.
02:23Pourquoi ce titre ?
02:24Enfin, en tout cas, comment l'interprétez-vous ?
02:26Déjà, c'est un titre que je trouve très beau,
02:29même si on ne le relit pas à Elvis tout de suite.
02:34C'est le titre du livre.
02:36Mais aussi, il comporte en lui une tendresse
02:40qui a été au centre de l'écriture du film.
02:43Le roman de Constance a pu être décrit comme un peu dur,
02:49un peu brutal,
02:50même si moi, ce n'est pas du tout la relation
02:52que j'ai eue à ce roman, à la lecture.
02:53Au contraire, c'est un texte que je trouve assez émancipateur
02:56pour tout un tas de parents, en fait,
02:59et de mères, évidemment.
03:01Mais j'avais envie d'aborder le personnage de Clémence
03:03avec cette idée de tendresse et de douceur.
03:06Déjà parce que c'est un personnage que j'aime
03:08et que j'ai aimé dès ma première lecture.
03:09et aussi parce que j'avais envie d'accompagner le spectateur
03:12dans cette histoire comme ça.
03:15OK, très bien.
03:16On va justement regarder la bande-annonce
03:17pour voir à quoi ça ressemble
03:18et on poursuit cette conversation avec vous.
03:22Nous allons rester dans cette pièce
03:24durant l'heure que tu as pour être avec ta maman.
03:28Paul a besoin de voir sa mère.
03:30On ne s'énerve pas, d'accord ?
03:32Ça fait deux ans que je lutte pour voir mon enfant.
03:35Une fête des mères, sans lui, de Noël.
03:42Un anniversaire à lui et tous les autres jours.
03:47À un moment donné, c'est trop tard.
03:49Les enfants y grandissent et le temps, ça ne se rattrape pas.
03:53Il va se sortir, maman, tu sais.
03:56Il va se sortir, mon amour.
03:57Ça va aller, hein ?
04:03On est des meufs, on ne lâche rien de toute façon.
04:07Anna Kaznav-Cambé, pourquoi avoir décidé
04:10d'adapter ce roman autobiographique de Constance Debray ?
04:15Ça s'est fait en deux temps.
04:16Parce qu'en fait, j'ai lu le roman quand il est sorti en 2020.
04:21Moi, j'étais toute jeune maman.
04:22Je le lisais vraiment pour moi.
04:24Et c'est une lecture qui a été...
04:26Oui, qui a chamboulé tout un tas de choses en moi.
04:29Qui est venue aussi m'apaiser à certains endroits.
04:34Cette voix, je ne l'avais jamais entendue.
04:36Ces mots sur le lien.
04:38Le lien parental, en fait.
04:40Mais le lien maternel.
04:43Donc c'est une lecture qui avait été très forte.
04:44Et deux ans après, c'est les producteurs
04:46Nouveau Prod Cinéma qui m'en ont proposé l'adaptation.
04:48Et en fait, je n'ai pas eu à hésiter trop
04:50parce que j'étais convaincue que cette héroïne manquait
04:54au paysage du cinéma français.
04:56J'étais convaincue que si elle m'avait, moi, fait du bien,
04:58elle allait faire du bien à d'autres spectateurs
05:00et d'autres spectatrices.
05:02Et puis c'est un film qui parle de...
05:04Enfin, il y a un livre, mais un film qui parle de la famille,
05:06de comment on fait famille en 2025.
05:09Enfin aujourd'hui, mais en 2020 à l'époque.
05:11Et je pense qu'on est beaucoup à se poser des questions
05:13sur nos géométries familiales.
05:17Est-ce que vous avez rencontré d'ailleurs des femmes
05:20qui subissent ou qui ont subi cette violence,
05:23le même calvaire que Constance Debré a vécu,
05:26votre héroïne Constance ?
05:28C'est une question d'ailleurs vraiment taboue,
05:31cette héroïne qui va devoir faire le deuil
05:33de sa relation avec son fils.
05:36Oui, j'ai rencontré en amont, pendant l'écriture,
05:39pas mal de parents, en fait,
05:40qui étaient dans des divorces très douloureux.
05:42Beaucoup de mères, évidemment,
05:44et beaucoup de mères célibataires
05:45qui, du coup, se retrouvaient seules avec leurs enfants.
05:49Mais aussi, j'ai fait un travail...
05:50Enfin, moi, je viens d'une famille
05:51où il y a beaucoup d'éducateurs spécialisés.
05:53Et donc, j'ai fait un travail aussi là-dessus
05:55par rapport à ce que j'avais pu, moi,
05:58comprendre de leur métier,
05:59de l'enlisement aussi dans lequel ils étaient.
06:03Parce qu'en fait, les travailleurs sociaux
06:05ont beau développer tout ce qui est en leur pouvoir
06:09pour essayer d'aider,
06:10le système judiciaire est tellement lent
06:12qu'on fait affaire à des situations
06:14qui sont complètement folles,
06:16à ces endroits de séparation conflictuelle.
06:20Donc, j'ai abordé ces questions
06:22avec une démarche qui est plus ou moins documentaire,
06:25mais qui, dans le film, est extrêmement...
06:28Enfin, étant l'endroit de la fiction,
06:29et ça, c'était important pour moi.
06:30Le film et ce récit,
06:32il est vu du point de vue essentiellement,
06:34en tout cas, il est du côté de l'héroïne, Clémence.
06:37Est-ce qu'il était clair, dès le départ,
06:39que cet itinéraire serait un peu comme dans le livre
06:42une forme d'introspection,
06:43et que, du coup, le personnage du mari
06:46serait placé volontairement à la marge ?
06:48Oui, ça, c'était important pour moi
06:50de respecter le point de vue.
06:52Enfin, le livre a cette force
06:53et qu'on s'en devait, voilà,
06:56une attention particulière à ne jamais basculer
06:58ou croire qu'elle bascule
07:00dans le point de vue de l'autre.
07:01Elle ne se permet jamais de dire
07:03ce que l'autre pense,
07:04que ce soit l'ex-mari ou l'enfant, d'ailleurs.
07:06Elle reste tout à fait du côté de son personnage.
07:10Je trouvais que c'était, d'une part, très élégant.
07:13Et d'autre part, ça me permettait, moi,
07:15de travailler comme ça cet axe
07:16où on est collé à notre personnage principal,
07:19qui est joué par Vicky Crips,
07:20et qui, bon, je suis la moins bien placée pour le dire,
07:22mais qui, quand même, livre quelque chose
07:25d'assez magistral.
07:26Et on peut le dire.
07:26Et j'avais envie de rester collé à elle.
07:29J'avais envie d'aller au plus près
07:30de ce qu'elle ressent, de ce qu'elle traverse.
07:34Et puis, c'était une façon aussi
07:35de garder une forme d'intégrité.
07:38Et mon personnage, en fait,
07:40est plein d'intégrité.
07:41C'est-à-dire, on pourrait parler de sa sagesse,
07:43de sa patience, de sa pudeur aussi.
07:46Mais j'avais envie de rester de ce côté-là.
07:49Alors, ce qui est intéressant,
07:50vous parlez justement de votre héroïne,
07:52de rester avec elle,
07:53elle prisonnière d'une situation,
07:54d'une certaine manière.
07:56Et je me posais la question,
07:57en tant que cinéaste,
07:58comment on rend ces choses-là cinématographiques ?
08:01C'est-à-dire que ce roman,
08:02on peut se dire, en le lisant,
08:03c'est très intimiste.
08:05Et pourtant, votre film,
08:06il y a du mouvement en permanence.
08:07Donc, c'est très cinématographique,
08:09comme une éloge permanente du mouvement.
08:12Est-ce que c'est des questions
08:12que vous vous êtes posées, forcément,
08:14en termes de mise en scène ?
08:15Je pense qu'il y a deux choses.
08:17Quand je rencontre le personnage,
08:19je vois en quoi elle est déjà une icône.
08:22C'est-à-dire, déjà au livre,
08:23je vois comment elle peut devenir comme ça,
08:26cette héroïne de cinéma.
08:27Elle est décrite dans le roman
08:30et c'est quelque chose qui nous a guidés
08:31pour la filmer comme un lonesome cow-boy.
08:33Et c'est vrai qu'avec mon chef opérateur,
08:35Christy Baboul,
08:36on a travaillé autour de cette idée
08:38de cette grammaire de cinéma,
08:40qui est la grammaire du western.
08:41On la filme de certaines manières,
08:42on l'accompagne,
08:43elle rentre dans les plans d'une certaine manière.
08:45Ça, c'était très important pour moi
08:46de lui rendre, oui, cette ampleur-là.
08:50Et aussi de la filmer comme ça,
08:53c'est-à-dire de ne pas la filmer
08:54comme ce à quoi on peut s'attendre
08:56de notre manière de filmer les femmes au cinéma.
08:59Donc ça, ça a été au centre de notre travail
09:03autour de Vicky.
09:06Et puis le cheval, c'est le vélo dans le film.
09:08Le cheval, c'est le vélo.
09:09Si on fait l'analogie avec le western, pardon.
09:10Exactement.
09:11Avec la monture.
09:11Vicky Krips,
09:12vous voyez exceptionnel dans votre film Crève-Cœur.
09:15Vous restez avec nous,
09:17Anna Kaznav-Cambé.
09:18On va poursuivre avec les autres sorties de la semaine.
09:22Autre temps, autre mœur, quoi que.
09:25Avec la condition de Jérôme Bonnel,
09:27en 1908, dans une demeure bourgeoise,
09:30une jeune employée de maison
09:31subit les assauts nocturnes de son maître.
09:35Au milieu, il y a Victoire,
09:37épouse bafouée qui entend rester digne.
09:39Regardez.
09:40Et on en parle juste après avec vous, Thomas.
09:44Je t'ai fait peur.
09:58Vous ne connaissez pas la dernière.
10:00Céleste, notre petite bonne, est enceinte.
10:02Enfin, qu'est-ce que...
10:03Il va sans dire que c'est le grossesse
10:06des hommes dans notre maison.
10:09Voilà, un nouveau film de Jérôme Bonnel.
10:11Un mot sur ce cinéaste.
10:12Chante, on va dire, d'une certaine délicatesse
10:15dans son approche de l'intimité amoureuse.
10:18Ce qui n'empêche pas, bien sûr,
10:19et bien au contraire,
10:20d'exprimer dans son cinéma
10:22une tension, voire ici,
10:23une certaine violence dans les rapports.
10:26Voilà, comme ici, donc,
10:28une adaptation, en fait,
10:29d'un roman,
10:30Amour,
10:30de Léonore de Recondo,
10:32autrice contemporaine
10:33et qui fait,
10:35qui semble ici faire revivre,
10:37eh bien,
10:37le style de Guy de Maupassant.
10:39On a vraiment l'impression
10:39d'être dans un roman
10:41du siècle passé.
10:43Voilà, film à la mise en scène
10:44ultra précise,
10:47un scénario tendu,
10:49ça qui est intéressant,
10:50qui ose aussi
10:50les embarder romanesques
10:52pour mettre,
10:53d'une certaine manière,
10:54un contrepoint
10:55à la rigidité des rapports.
10:57Voilà,
10:58et une interprétation au cordeau,
10:59Galatea Bellucci,
11:00formidable,
11:01Louis Chevillotte
11:01et bien sûr,
11:02Swan Arlo.
11:03On termine, Thomas,
11:04avec Résurrection
11:05du chinois Bijan,
11:07prix spécial du jury
11:08du dernier festival de Cannes.
11:09Voilà,
11:10c'était,
11:10le propos est un envoûtement,
11:12puisqu'il se propose,
11:13en fait,
11:14ce cinéaste,
11:15eh bien,
11:15de revenir au temps immémoriaux
11:16presque du cinéma
11:17dans un film de science-fiction
11:19où les rêves sont interdits
11:20et les rêveurs,
11:20c'est les cinéphiles.
11:22Donc,
11:22on va suivre
11:22une espèce de plongée
11:24dans les entrailles,
11:25d'une certaine manière,
11:26du cinéma.
11:28On peut passer à côté,
11:29comme c'était le cas pour moi.
11:31J'avoue qu'il y avait
11:32un petit côté comme ça,
11:33virtuose,
11:34qui m'a un petit peu agacée
11:35et on peut aussi
11:36être enchanté.
11:37Donc voilà,
11:38c'est le propre de chacun
11:38de s'approprier
11:39ses propres rêves.
11:40Et merci à vous, Thomas,
11:41de nous faire voyager
11:41chaque semaine
11:43grâce à votre sélection
11:44de films.
11:45Merci encore,
11:46Anna Kaznav-Kambe,
11:47d'être venue nous voir
11:48dans A l'Affiche
11:49pour votre magnifique film
11:51Love Me Tender.
11:53Merci à vous
11:53de votre fidélité.
11:55On se quitte donc
11:55avec la bande annonce
11:57de résurrection
11:58du chinois Bijan.
12:00Et moi,
12:00je vous dis à très vite
12:01sur France 24.
12:02...
12:03...
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