L'enquête administrative, lancée après le braquage survenu au Louvre le 19 octobre dernier, a permis de révéler que "si les recommandations des audits avaient été mises en œuvre", alors les forces de sécurité auraient pu éviter de perdre les quelques secondes cruciales ayant permis la fuite des braqueurs.
00:00Écoutez, on a réagi avec surprise parce que le diagnostic établi par les rapporteurs du ministère de la Culture est assez sévère.
00:10Il établit clairement que ce qui s'est passé le 19 octobre n'est pas le fruit du hasard, ce n'était pas une série de malchances,
00:16mais c'est la conséquence de décisions qui n'ont pas été prises, de préconisations qui ont été établies par des audits qui n'ont pas été mises en œuvre,
00:24de directions qui, au sein du Louvre, ne se parlent pas, de directions entre l'ancienne et la nouvelle direction qui n'ont pas transmis les dossiers.
00:33Bref, c'est toute une problématique liée à la sécurité qui apparaît au grand jour.
00:37La sécurité n'est plus dans les priorités premières du Louvre et il va falloir absolument inverser la tendance.
00:43Il y a ce délai, Laurent Laffont, qui nous a tous marqué. On aurait pu éviter le vol à 30 secondes près.
00:48Vous avez passé pratiquement deux heures à écouter les auteurs de cette enquête administrative.
00:52Je crois qu'au cours de ces deux heures, vous avez compris où elles étaient passées ces 30 secondes ?
00:58Ah oui, elles sont très facilement identifiables. Effectivement, on pouvait éviter ce cambriolage.
01:03Il y a au moins trois pistes qui sont clairement identifiées par les auteurs du rapport.
01:10D'abord, au moment de la transmission d'informations entre les gens qui étaient dans la salle et les PC de sécurité,
01:14sans doute du fait de l'émotion, la localisation de la nacelle et surtout le mode d'intervention des cambrioleurs,
01:21c'est-à-dire une effraction par la fenêtre, n'a pas été précisée.
01:24Du coup, le PC de sécurité n'a pas transmis à la police le fait que les cambriolaires étaient rentrés et sortis par le quai François Mitterrand.
01:32Donc la police est allée directement au carousel. Ils ne sont pas allés directement au niveau du quai François Mitterrand.
01:38Ça, c'est une première explication.
01:39La deuxième explication, c'est que la caméra extérieure, parce qu'il y en a une qui filmait le quai François Mitterrand,
01:46en fait, n'apparaissait pas à l'écran. Il fallait une opération manuelle de la part des gens au sein du PC de sécurité
01:51pour rendre tout de suite visible à l'écran la caméra.
01:55Or, malheureusement, cette intervention manuelle n'est arrivée qu'après à peu près cinq minutes,
01:59donc le temps que les cambrioleurs soient déjà partis.
02:01Et dernière piste qui est clairement identifiée, le rapport Van Cleef & Arpel de 2019 qui portait sur les questions de sécurité de la galerie Apollon
02:11demandait clairement qu'un certain nombre de mesures au niveau de la fenêtre, de l'accès extérieur de la galerie Apollon,
02:19elle demandait notamment que les vitres aient une certaine caractéristique technique pour qu'il y ait un temps de résistance plus important.
02:29Or, malheureusement, le changement des vitres n'a pas été effectué, donc les vitres ont été fracturables très facilement
02:36et cette accumulation d'erreurs ou de non-décisions fait que les 30 secondes, on les perd très facilement.
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