00:008h13, la grande interview CNews Europe 1 avec un invité prestigieux, François Villeroy de Gallo, gouverneur de la Banque de France.
00:11Bonjour Monsieur le Gouverneur.
00:12Bonjour Romain Desarmes.
00:13Merci beaucoup d'être avec nous sur CNews et sur Europe 1.
00:16On va beaucoup parler évidemment du budget, on va parler de l'état de la France.
00:21Est-ce que pour les auditeurs d'Europe 1 et les téléspectateurs de CNews, vous pourriez tout d'abord nous expliquer votre rôle qu'on connaît assez peu en réalité ?
00:30Alors la Banque de France c'est une grande institution de notre pays qui a été créée il y a 225 ans par Napoléon et avec au fond trois grandes missions.
00:38C'est 9000 hommes et femmes qui pour les français d'abord garantissent la valeur de la monnaie, l'euro.
00:45Ensuite veillent au bon financement de l'économie pour aider les français ou les entreprises à réaliser leurs projets.
00:51Donc ça c'est la surveillance des banques et les assurances.
00:54Et puis il y a toute une série de services concrets que nous rendons sur le terrain.
00:57La Banque de France est présente dans tous les départements.
01:00Le traitement du sur-endettement pour les ménages, la cotation des entreprises ou les prévisions économiques dont on va parler ce matin.
01:07Évidemment. Alors hier soir dans un hémicycle divisé, les députés ont finalement adopté le budget de la sécurité sociale.
01:14Est-ce que ce matin le gouverneur de la Banque de France est soulagé ou pas ?
01:18Or, le gouverneur de la Banque de France, il doit pas être soulagé ou pas, je relève simplement que c'est une étape franchie.
01:24Mais qu'il reste au moins deux inconnus sur le chemin du redressement budgétaire.
01:29C'est pas du tout la fin de ce chemin.
01:32D'abord, on a parlé hier du budget de la sécurité sociale, il reste le budget de l'État.
01:36Et là, il va falloir adopter un budget.
01:39Et puis l'autre inconnu et surtout, c'est qu'on ne sait pas aujourd'hui si on va arriver à baisser suffisamment le déficit total.
01:48Parce qu'il faut regarder notre déficit public, c'est-à-dire la sécurité sociale plus l'État plus les collectivités locales.
01:54Et comme vous savez, c'est ça notre problème.
01:57C'est ça qui fait que la France a trop de dettes parce qu'elle a beaucoup plus de déficits que ses voisins.
02:03Ça, on va en parler évidemment du...
02:04Oui, alors peut-être, si vous me permettez un chiffre là-dessus, on part de 5,4% du PIB, du poids de notre économie, pour ce déficit total.
02:15Il faut être à 3% dans 4 ans en 2029.
02:18Non seulement parce que c'est notre engagement européen, mais surtout, c'est ça qui nous permet enfin de stabiliser le poids de la dette.
02:25Et donc, si on doit faire ce chemin en 4 ans, il faut faire le quart du chemin la première année.
02:30C'est pour ça que moi, j'ai plaidé un déficit à 4,8% l'an prochain.
02:34Alors, vu d'aujourd'hui, vu d'aujourd'hui, Romain Desarmes, nous n'y serons probablement pas, il faut bien dire, avec le débat qui a eu lieu jusqu'à présent.
02:44Mais je crois qu'il reste très important d'être aussi proche que possible de ce chiffre de 4,8%.
02:49Donc, il faut être sous les 5.
02:51Alors, je ne vais pas donner de chiffres, et ça ne dépend pas de la Banque de France, c'est le gouvernement et le Parlement, nous ne sommes pas l'autorité budgétaire.
02:59Mais je crois que c'est très important, à la fois pour sortir de l'étouffement progressif par la dette, parce que les intérêts de la dette prennent de plus en plus notre marge de manœuvre.
03:08Et puis, c'est très important pour ramener la confiance.
03:11C'est la confiance en la France, en Europe.
03:15Vous savez, nous sommes aujourd'hui malheureusement un peu la lanterne rouge en Europe en termes de taux d'intérêt.
03:19C'est nous qui devons payer le plus cher, alors que nous étions bien mieux classés avant.
03:23Et puis, ramener la confiance des Français, parce que toute cette incertitude budgétaire et fiscale a un coût économique.
03:32Je sais que vous ne voulez pas parler de politique, mais...
03:35Non, parce que, si vous me permettez de préciser, la Banque de France est indépendante.
03:39Et nous y tenons beaucoup par rapport au gouvernement ou à tous les partis politiques.
03:42Mais, comment vous qualifieriez l'attitude des députés en ce moment vis-à-vis du budget ?
03:49Certains ont qualifié leur attitude d'irresponsable.
03:51Qu'est-ce que vous diriez, vous ?
03:53Je ne vais pas qualifier l'attitude des députés, je suis respectueux du jeu démocratique.
03:59Ce qui est sûr, c'est que ce débat est compliqué, qu'il est assez divergent.
04:04Il devrait nous rapprocher d'un déficit diminué.
04:07Aujourd'hui, il y a eu une étape franchie hier, mais on ne sait pas encore quel est le point d'arriver.
04:12Donc, je crois que ça fait partie d'une incertitude qui pèse sur le moral des Français.
04:17Leur moral économique et puis leur moral en général.
04:20François Villeroy de Gallo.
04:21Il faudrait tracer un chemin avec un point d'arrivée.
04:25Tous nos voisins, Romain Desarbes, que je peux souligner, pas seulement l'Allemagne, sont arrivés à diminuer leur déficit et à redresser leur compte.
04:33Et nous, il n'y a aucune raison qu'on soit les seuls en Europe à ne pas y arriver.
04:36Et nous, on suspend la réforme des retraites, justement.
04:38Vous qui réclamez cette orthodoxie budgétaire, c'est raisonnable, en l'état actuel de nos finances, de suspendre la réforme des retraites ?
04:46D'abord, je vais réagir un peu sur le mot orthodoxie budgétaire, parce que l'orthodoxie, ça fait toujours un peu peur, ça fait une espèce de corset.
04:52C'est du bon sens budgétaire.
04:54Chacun de nous le pratique dans sa vie.
04:56Il ne faut pas que la France vive au-dessus de ses moyens.
04:58Pourquoi est-ce qu'on a des déficits ?
05:00Vous savez, c'est parce que collectivement, nous aimons bien la dépense publique et nous n'aimons pas l'impôt.
05:04Donc, le déficit, c'est la différence entre les deux.
05:06Alors, c'est agréable au début, mais plus on en abuse année après année, plus ça fait une dette qui devient insupportable.
05:13Est-ce qu'on a les moyens de suspendre la réforme des retraites ?
05:15Pour revenir sur... La Banque de France n'a pas à se prononcer sur le détail des mesures, puisqu'encore une fois, ça relève du Parlement et du gouvernement.
05:23Mais je vais dire un mot sur le problème des retraites.
05:26Le problème des retraites, il tient en soi à une bonne nouvelle, c'est l'allongement de la durée de vie.
05:30Mais ça veut dire que les dépenses de retraite sont de plus en plus importantes et du coup, les déficits se creusent.
05:36Pour vous donner un ordre de grandeur, parce qu'il est très important, quand on regarde l'évolution du total de nos dépenses publiques depuis 20 ans,
05:44l'augmentation des retraites explique la moitié de la hausse des dépenses.
05:48Donc, vous voyez, c'est quand même le cœur de notre problème.
05:50Alors, après, là aussi, collectivement, nous, Français, nous avons nos contradictions, que reflète le débat politique.
05:57On sait tous que la réforme de 2023, elle a été accouchée dans la douleur.
06:01Il y a eu des fortes attentes de correction de la réforme.
06:03Certains disent que même cette réforme n'était pas suffisante.
06:06Alors, il y a des opinions des deux côtés, il y en a qui la trouvent excessive, insuffisante.
06:11Bon, la seule chose qu'on peut dire, c'est que suspendre la réforme des retraites, ça ne fait pas disparaître notre problème de financement.
06:16Je crois vraiment qu'il faut arriver à se mettre autour d'une table, à trouver des compromis.
06:20Là aussi, je vais citer nos voisins européens, notamment en Europe du Nord.
06:23Il y a des compromis sociaux.
06:25Vous savez, on a un peu, souvenez-vous, on a un peu souri du conclave social qui avait été mis en place au printemps dernier.
06:32Moi, je continue à regretter qu'il ait échoué.
06:34Il faudra se retrouver les moyens d'un accord collectif.
06:39C'est beaucoup moins dramatique chez nos voisins qui ont le même problème de vieillissement.
06:42Il va falloir, par ailleurs, pour également viser votre objectif de 4,8% du PIB comme déficit,
06:51est-ce qu'il va falloir réduire les dépenses publiques ?
06:53Alors, il faut en tout cas mieux les maîtriser.
06:55La Banque de France a fait un petit calcul.
06:57Si on veut aller à ces 3% de déficit en 2029, il faut et il suffit de stabiliser le total des dépenses publiques après inflation,
07:08ce qu'on appelle en volume.
07:09Vous voyez, on applique l'inflation et puis on gèle à ce total-là.
07:11On dépense 100, on a une inflation à 102, l'année d'après, on dépense 102.
07:15Voilà, il faudrait, il suffirait de ça.
07:17Alors, dit comme ça, c'est assez rassurant, on peut se dire, c'est pas l'austérité,
07:22c'est pas des coupes générales dans les dépenses publiques.
07:23Mais même ça, on ne sait pas faire.
07:25Mais ça, on n'a pas su le faire jusqu'à présent.
07:27Quand vous regardez toujours depuis 20 ans, nos dépenses publiques, en moyenne,
07:31elles ont augmenté chaque année de 1,4% en volume.
07:351,4% de plus que l'inflation.
07:38Ça, je crois vraiment qu'il faut qu'on s'arrête.
07:39Nous ne pouvons pas avoir à la fois les dépenses publiques qui sont les plus élevées,
07:43pas seulement d'Europe, les plus élevées du monde,
07:45et puis continuer à les augmenter.
07:48Et là aussi, regardons ce qu'ont fait nos voisins européens.
07:51Ils ont à peu près les mêmes résultats que nous,
07:53le même modèle social auquel je crois,
07:56mais ils l'ont avec un total de dépenses publiques qui est très inférieur,
07:59un 9% de PIB en moins.
08:01Donc, il y a de la marge pour améliorer l'efficacité des dépenses publiques.
08:04Ce n'est pas du tout des coupes sauvages,
08:06mais il faudra faire un certain nombre d'économies.
08:08François Villeroy de Guéleau, gouverneur de la Banque de France,
08:11invité de la grande interview CNews Europe 1.
08:14Vous allez révéler les résultats de votre enquête mensuelle.
08:18Vous allez les révéler ce matin sur CNews et sur Europe 1.
08:21Que disent ces résultats ?
08:24Chaque mois, vous publiez un résultat qui est extrêmement précis.
08:27Vous avez beaucoup de capteurs.
08:28Alors, c'est une vraie enquête de terrain.
08:30Je disais que les hommes et les femmes de la Banque de France,
08:32à travers notre réseau, ils sont en proximité.
08:35Ce n'est pas quelque chose qu'on élabore dans nos bureaux à Paris.
08:388 500 chefs d'entreprise.
08:388 500 chefs d'entreprise de tout secteur, de toute taille.
08:42Il y a des PME.
08:43Qu'est-ce qu'ils nous disent ?
08:44Ils nous confirment ce mois-ci que, au fond,
08:48l'économie française résiste plutôt mieux qu'on ne pouvait le craindre
08:52à toute l'incertitude politique dont on a parlé.
08:55On avait déjà eu des bons résultats au troisième trimestre.
08:59Croissance de plus 0,5%.
09:01C'était plus qu'attendu.
09:04Et là, nous prévoyons, du coup, sur le quatrième trimestre,
09:07encore une croissance positive, moins forte, mais à plus 0,2%.
09:11Alors, moi, je rends hommage vraiment au courage des entrepreneurs
09:15qui continuent à se battre.
09:16Je rends hommage au travail des Français.
09:18Parce que c'est les 30 millions de Français au travail qui font ce résultat.
09:22Quitte à vous surprendre, d'ailleurs,
09:23il n'y a jamais eu autant de Français au travail qu'aujourd'hui.
09:26Il n'y a jamais eu autant d'heures travaillées dans l'économie française.
09:29Et du coup, nous allons remonter un peu notre prévision de croissance
09:34pour cette année et pour l'année prochaine.
09:36Nous étions à 0,7% pour cette année, à 0,9% pour l'année prochaine.
09:40Nous publions le 19 décembre.
09:42Donc, je ne peux pas encore donner les chiffres.
09:44Et on va remonter un peu notre prévision de croissance.
09:46On peut imaginer 1% en 2026 ?
09:48Je ne vous donne pas le chiffre.
09:50Bien sûr.
09:50Si vous êtes à 0,9% et que vous envisagez de l'augmenter...
09:54Je vous laisse la responsabilité de ce calcul sophistiqué.
09:57Très bien.
09:57Donc, on peut imaginer 1% l'année prochaine.
10:02Quel est l'impact de l'instabilité politique que l'on vit en France
10:06et de l'instabilité internationale sur notre activité économique ?
10:10C'est évidemment une question très importante.
10:11C'est que l'économie, l'activité résiste malgré cette incertitude.
10:16Souvenez-vous, il y a un an, beaucoup craignaient une récession.
10:19On a évité la récession.
10:21Mais évidemment, même si on allait à 1%, ça ne suffit pas.
10:24C'est résilient, mais non suffisant.
10:27Alors, l'incertitude nous coûte...
10:29Il y a une estimation assez convergente qui dit qu'au total,
10:33l'incertitude nationale plus internationale
10:36nous coûte à peu près 0,5 point de croissance.
10:39Vous voyez, c'est beaucoup.
10:41Et que la part nationale là-dedans, c'est au moins 0,2.
10:44Donc, si on arrivait à sortir avec une stratégie budgétaire
10:48et une stabilisation politique, on peut espérer gagner 0,2.
10:53Pourquoi ?
10:54C'est combien de milliards qui ne sont pas...
10:57Alors, si vous convertissez mécaniquement, c'est 6 milliards.
11:00Oui.
11:01Mais c'est surtout, c'est plus de pouvoir d'achat possible,
11:04c'est plus de recettes publiques,
11:06ce qui aiderait par rapport au problème de déficit.
11:09Et durablement, il faudrait essayer de ramener cette confiance.
11:13Pourquoi ? Parce que l'incertitude, c'est la première ennemi de la croissance.
11:16Ça veut dire que les entreprises investissent moins
11:18et que les ménages épargnent plus et donc consomment moins.
11:21C'est ça qu'on commence à voir dans l'économie française.
11:23Si je voulais résumer, la dissolution nous a coûté 6 milliards.
11:260,2% de PIB.
11:27Ça, c'est un résumé un petit peu fort parce que...
11:32Un peu simple.
11:35En tout cas, il est clair que notre instabilité politique,
11:38aujourd'hui, n'aide pas, mais c'est pas seulement l'économie.
11:41Ça n'aide pas non plus la crédibilité de la France en Europe.
11:43Et ça tombe d'autant plus mal que nous sommes à un moment
11:46où il faut que la France et l'Europe se musclent.
11:48La fameuse souveraineté économique, c'est maintenant.
11:51C'est une très vieille idée française.
11:53Mais au moment où nos idées deviennent absolument nécessaires,
11:57la France quitte un peu le terrain de jeu
11:59avec ses faiblesses budgétaires et son instabilité politique.
12:01Moi, comme Français, comme citoyen qui aime mon pays
12:04et nous l'aimons tous,
12:06je suis désolé de cette situation.
12:08Mais on peut encore croire en la France.
12:11On a un certain nombre d'atouts économiques
12:12qu'il faut qu'on mobilise.
12:14Réunion des gouverneurs de Banque Centrale la semaine prochaine.
12:19Une semaine avant, vous devez arrêter de communiquer.
12:23Mais c'est dans 8 jours, je crois.
12:24Donc vous pouvez encore parler ce soir.
12:25Oui, la période de silence commence ce soir.
12:27La période de silence commence ce soir.
12:28On va donc en profiter.
12:29Comment vont évoluer les taux d'intérêt ?
12:32Alors, nous avons donc une réunion la semaine prochaine.
12:35Il y aura une discussion autour de la table du Conseil des gouverneurs.
12:38Nous sommes 26 membres.
12:39Il y a une discussion ouverte.
12:42Je crois que la sagesse sera probablement
12:44de maintenir les taux au niveau favorable où ils sont.
12:48Mais nous verrons la discussion tout en restant agile, ouvert pour nos futures réunions.
12:56Je voudrais ajouter qu'à leur vue d'aujourd'hui, il n'y a vraiment pas de raison d'envisager une hausse des taux dans un avenir proche,
13:04contrairement à certaines rumeurs ou spéculations qu'on a pu entendre.
13:08Il faut peut-être souligner, c'est important pour les Français, Romain Desarbres, que nos taux sont favorables quand on les compare au reste du monde.
13:16On est à 2% pour les taux de la Banque centrale sur l'euro.
13:21Aux États-Unis, il y a une réunion ce soir.
13:23Peut-être qu'ils baisseront les taux.
13:24Mais même après baisse des taux, les taux américains sont près de deux fois plus élevés.
13:28Ou les taux anglais sont à 4%.
13:29C'est une situation favorable, d'ailleurs les Français le voient, parce que quand on regarde les statistiques du crédit immobilier,
13:36le crédit immobilier est reparti cette année.
13:39Il y a eu une bonne production au mois d'octobre, avec des taux de crédit immobilier qui sont évidemment un peu plus élevés que les 2% de base de la Banque centrale,
13:47mais qui sont en moyenne stabilisés à un peu plus de 3%, 3,1%.
13:51Deux dernières questions.
13:52François Villeroy de Gallo, invité de la grande interview CNews Europe 1, gouverneur de la Banque de France.
13:57Nicolas Sarkozy dans Le Point, interrogé par François-Olivier Gisbert.
14:00On parlait des réductions des dépenses publiques.
14:03Il faut s'attaquer sans tabou au nombre des fonctionnaires, mais aussi à la durée de leur temps de travail,
14:08et enfin à l'efficacité de la fonction publique.
14:12Est-ce que c'est une priorité ?
14:14Je ne vais pas me prononcer sur le détail des dépenses, mais il y a des économies possibles, des améliorations d'efficacité.
14:21175 000 fonctionnaires en plus depuis l'arrivée de Macron à l'Elysée.
14:25Je n'aime pas beaucoup le fonctionnaire bashing parce que les fonctionnaires travaillent.
14:28Mais ce qu'il faut à chaque fois, c'est qu'on essaye d'être le plus efficace possible.
14:32Ce n'est pas le seul exemple.
14:33Si vous me permettez de citer un autre, j'ai parlé des retraites tout à l'heure.
14:37La question des retraités les plus aisés peut quand même se poser.
14:40Est-ce qu'il faut garder l'avantage fiscal de 10% ?
14:43Est-ce qu'il faut indexer complètement sur l'inflation ?
14:45Pour vous prendre encore un autre exemple, ce n'est que des exemples.
14:48Les aides à l'apprentissage très fortes pour les étudiants des grandes écoles, on peut aussi se poser la question.
14:56Donc, je crois, ou les ruptures conventionnelles pour l'assurance chômage.
15:00Il y a un certain nombre de pistes.
15:01Moi, je propose une méthode très pragmatique.
15:03C'est regardons dans chaque secteur celui de nos voisins européens qui fait le mieux.
15:08Je vous assure, il y a beaucoup d'exemples et beaucoup de bonnes idées.
15:10On n'en parle jamais dans le débat public français.
15:14Là, la Banque de France est prête à publier, à mettre à disposition des études, des analyses que font aussi des organismes internationaux.
15:22On parlait tout à l'heure du débat parlementaire.
15:24Je crois que ça enrichirait le débat parlementaire d'aller regarder, pas du tout de façon politique ou idéologique, mais très pratique,
15:30ceux de nos voisins qui réussissent le mieux pour le logement, la santé ou l'éducation.
15:36Dernière question.
15:36Beaucoup de Français sont inquiets. Est-ce que Bercy aura besoin, dans un avenir proche, de se servir dans l'épargne des Français ?
15:43Non. Je veux être très clair. Il n'est pas question d'aller se servir dans l'épargne des Français.
15:48L'épargne, elle est libre. C'est les Français qui l'affectent librement vers le livret A, vers l'assurance vie, vers aussi des produits d'action,
15:57le PEA, le plan d'épargne en traite, qui servent d'ailleurs les fonds propres et l'investissement des entreprises.
16:02Donc l'épargne, évidemment, doit rester libre. Je relève simplement, quand je dis qu'on peut croire encore en la France, parmi nos atouts, il y a une épargne qui est élevée.
16:14C'est vrai pour la France, c'est vrai pour nos voisins européens.
16:16Et le paradoxe de la situation actuelle, c'est que cette épargne, elle sert en partie à financer l'investissement et l'innovation ailleurs, notamment aux États-Unis.
16:23Alors, M. Trump veut mobiliser les ressources américaines pour l'Amérique, c'est son droit, mais nous, on va mobiliser les ressources européennes pour l'Europe, pour sa croissance et pour son innovation.
16:34Merci beaucoup, merci beaucoup, M. le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Gallo, d'être venu ce matin sur CNews et sur Europe 1.
16:40Merci beaucoup, M. le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Gallo.
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