Il était très attendu par les supporters des deux camps, comme le messie par ceux de l'OM, comme un paria par les Unionistes, qui l'avaient pris pour cible avec un tract et des sifflets en raison de la vieille affaire de violence conjugale qui lui colle à la peau comme le sparadrap du capitaine Haddock. On ne sait pas si Mason Greenwood a lu Tintin dans son enfance, mais il a en tout cas brillé de mille feux au pays d'Hergé et une nouvelle fois remercié les inconditionnels de l'Olympique, qui le soutiennent dans leur majorité sans arrière-pensée depuis ses premiers exploits en terres provençales. Très bon dans cette campagne de Ligue des champions, ses prestations de haut niveau (surtout contre l'Ajax et Newcastle) n'avaient pas encore été récompensées par un match où il décidait à lui tout seul du sort de son équipe. Ce fut enfin le cas ce mardi soir, grâce à une valse à trois temps durant laquelle il a fait danser la défense saint-gilloise. Sur la première, sa belle talonnade vers Igor Paixao est à l'origine de l'égalisation du Brésilien, qui a ensuite repris un tir sans conviction de Pierre-Emerick Aubameyang. Le trio, aligné à quasiment tous les matches, est rodé, et depuis le premier but dans la compétition de Timothy Weah, à Madrid, aucun autre Marseillais n'a plus marqué en C1, ce qui situe le niveau de dépendance de l'OM pour les trois seuls attaquants de l'effectif de plus de 18 ans en l'absence d'Amine Gouiri et Hamed Traoré (on ne parle pas de Neal Maupay, poussé vers la sortie cet été et sur lequel le club ne compte plus). L'ex-crack de Manchester United a ensuite fait tout tout seul, ou presque sur deux transitions de grande classe. Lancé par Pierre-Emile Hojbjerg à la 41e minute, il a dribblé son vis-à-vis, a sollicité un relais d'Aubameyang, a failli être gêné par Matt O'Riley, puis a crucifié Kjell Scherpen d'un tir puissant du droit. Enfin, il a profité d'un service de l'autre Danois de l'entrejeu pour conclure dans le petit filet opposé d'une belle frappe enroulée du gauche. À 3-1, l'on croyait l'affaire dans le sac, mais c'était sans compter sur la fougue des Belges, qui ne sont pas passés loin du match nul. Sur la réduction de l'écart, Mason Greenwood n'est d'ailleurs pas exempt de tout reproche puisqu'il laisse centrer Fedde Leysen sans vraiment tenter de le gêner.
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