Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau était l’invité de La Grande Interview sur CNEWS ce mercredi 10 décembre. Il est revenu sur la suspension de la réforme des retraites : «Il ne faut pas que la France vive au-dessus de ses moyens».
00:00Vous qui réclamez cette orthodoxie budgétaire, c'est raisonnable, en l'état actuel de nos finances, de suspendre la réforme des retraites ?
00:07D'abord, je vais réagir un peu sur le mot orthodoxie budgétaire, parce que l'orthodoxie, ça fait toujours un peu peur, ça fait un espèce de corset.
00:13C'est du bon sens budgétaire. Chacun de nous le pratique dans sa vie. Il ne faut pas que la France vive au-dessus de ses moyens.
00:19Pourquoi est-ce qu'on a des déficits ? Vous savez, c'est parce que collectivement, nous aimons bien la dépense publique et nous n'aimons pas l'impôt.
00:25Donc le déficit, c'est la différence entre les deux. Alors c'est agréable au début, mais plus on en abuse année après année, plus ça fait une dette qui devient insupportable.
00:33Est-ce qu'on a les moyens de suspendre la réforme des retraites ?
00:36Pour revenir sur... La Banque de France n'a pas à se prononcer sur le détail des mesures, puisqu'encore une fois, ça relève du Parlement et du gouvernement.
00:44Mais je vais dire un mot sur le problème des retraites. Le problème des retraites, il tient en soi à une bonne nouvelle, c'est l'allongement de la durée de vie.
00:51Mais ça veut dire que les dépenses de retraite sont de plus en plus importantes et du coup, les déficits se creusent.
00:57Pour vous donner un ordre de grandeur, parce qu'il est très important, quand on regarde l'évolution du total de nos dépenses publiques depuis 20 ans,
01:05l'augmentation des retraites explique la moitié de la hausse des dépenses. Donc vous voyez, c'est quand même le cœur de notre problème.
01:11Alors après, là aussi, collectivement, nous Français, nous avons nos contradictions, que reflète le débat politique.
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