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00:00Générique
00:00Bienvenue à toutes et à tous à l'affiche aujourd'hui.
00:16Générique
00:17Un artiste qui traverse les arts comme on traverse une vie,
00:22avec intensité, parfois avec vertige, toujours avec grâce.
00:26Acteur de la série Culte 10%, réalisateur du touchant Garçon Chiffon,
00:31il vient nous présenter les saisons, sa première série pour Arte.
00:38Et bonjour Nicolas Maury.
00:40Bonjour, merci pour la présentation.
00:42Comment allez-vous ?
00:44Ça va très bien, un peu fébrile parce que la série sort bientôt.
00:47Si vous étiez une saison justement, vous seriez laquelle ?
00:50Alors sans hésiter l'automne, c'est ce qui a vu ma naissance,
00:54et je ne sais pas, l'automne à chaque fois, c'est le moment de tous les possibles pour moi.
00:58Belle réponse.
01:00Quel est votre rituel ?
01:02Qu'est-ce qui vous ancre avant d'entrer sur un plateau ou sur scène ?
01:06Alors c'est un peu vertigineux, vous parliez de vertige,
01:09c'est me regarder longtemps dans le miroir, non pas par narcissisme, mais pour disparaître.
01:14C'est un jeu qu'on fait quand on est enfant,
01:16c'est se regarder tellement précisément que nos traits disparaissent.
01:20Moi je fais ça avant de rentrer sur scène et ça me concentre.
01:2210% revient bientôt, mais cette fois au format d'un film sur Netflix avec George Clooney en prime.
01:31D'ailleurs on l'écoute, la star américaine dithyrambique sur le sujet.
01:37Je viens justement de tourner dans le film 10%, je me suis éclaté, j'avais adoré la série.
01:41Dites-nous, un séisme d'égo et de divin nous attend ?
01:51Ouh là là, vous n'êtes pas prêts et vraiment, en général pour être tout à fait honnête,
01:55les séries qui deviennent des films, je ne trouve pas ça souvent réussi.
02:00Mais là, vraiment, c'est un torrent d'émotions.
02:04Et puis déjà parce que nous, nos personnages, ça nous a dépassé cette histoire de 10%.
02:09Et de les retrouver, c'était tellement fort et de se retrouver cette équipe, c'était magnifique.
02:14Et Hervé vous réserve beaucoup de surprises.
02:17On a très très hâte de vous retrouver, votre personnage d'Hervé.
02:20Retour à votre série, Nicolas Maury.
02:23Un mot pour définir les saisons ?
02:26Océanique.
02:28Vous filmez donc 30 ans d'un chassé-croisé amoureux entre Camille, Alexandre et Martin,
02:34amies d'adolescence, devenant au fil des décennies mari, femme et amants.
02:38Avec pour témoin de ses bonheurs et déchirements, une maison de famille au bord de l'océan.
02:43Les saisons démarrent à l'été 1991 pour se terminer au printemps 2022.
02:48On découvre un extrait de la bande à danse.
02:53Je ne t'ai jamais vu sur la plage.
02:55Mes parents préfèrent venir hors saison.
02:58On va squatter le bateau du père de Martin demain au port, si ça te dit.
03:02Au fait, moi c'est Camille.
03:09Qui a les alliances ?
03:11Je ne sais pas, moi et ta mère.
03:13Ils sont divorcés, t'es pas moi ?
03:15Ma mère est partie avec le meilleur pote de mon père.
03:17Je sais très bien que t'aurais aimé avoir une mère différente.
03:21Je sois différente.
03:22La vérité, c'est que t'en as rien à foutre.
03:23Mes propres enfants ne me connaissent pas.
03:26C'est fou ce que tu peux être cruel parfois.
03:29C'est pas toujours dire aux gens qu'on les a.
03:32C'est con, mais c'est humain.
03:35La presse a parlé d'un Jules et Jim version 2025.
03:40Je crois que vous réfutez la comparaison avec ce film de François Truffaut qui avait défrayé la chronique dans les années 60.
03:46Oui, vous êtes bien informée.
03:48Parce que j'ai toujours un problème avec l'idée du triangle amoureux.
03:51Parce que c'est soit une femme au milieu de deux hommes, soit un homme au milieu de deux femmes.
03:55Et c'est genre entre les deux, mon cœur balance.
03:58Et moi, je trouve qu'on oublie toujours qu'un triangle, il y a trois côtés.
04:03Et Julie et Jim, c'est un très beau film.
04:06Mais moi, j'ai voulu me rapprocher des hommes et des personnages masculins.
04:11Parce que j'ai toujours aimé filmer les actrices.
04:14Parce que je trouve que les actrices, les femmes vont beaucoup plus loin que les acteurs.
04:17Mais là, je trouve qu'il est un peu nécessaire de redorer le blason de l'homme.
04:23C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je crois qu'il faut oxygéner les présences masculines.
04:28Et donc, cette Camille, comme je pourrais dire, Emma Bovary, c'est moi.
04:32J'ai voulu être un peu cette Camille pour être au milieu du désir masculin.
04:37Vous voyez ce que je veux dire ?
04:39Oui, je vois très bien.
04:39Et donc, j'ai voulu regarder ces hommes-là, ces hommes qui penchent, ces hommes qui ont des failles, ces hommes qui sont contradictoires.
04:51Et pour moi, Julie et Jim, c'est un peu plus schématique, je trouve.
04:56On connaît votre goût pour les personnages vulnérables, mais combattifs, je dirais.
05:01Et ici, on a le sentiment que vous racontez non seulement une histoire, mais une émotion étirée.
05:06Et vous filmez comment ce triangle amoureux ? En instinctif, en architecte ?
05:12Ah, c'est une question très intéressante.
05:15Je pense que j'ai vraiment les deux en moi, sans être schizophrène, mais je crois que j'ai cet instinct, effectivement.
05:23Et puis souvent, je trouve que le cinéma, il faut un peu abolir sa volonté.
05:26Vous parliez de grâce tout à l'heure.
05:29Je pense que trouver la grâce chez ces interprètes, c'est aussi les laisser vivre devant votre caméra.
05:35Mais à la fois, j'ai le côté inverse, c'est que je suis un bâtisseur, quand même.
05:39J'ai un côté... Le cinéma, c'est un art formel.
05:42Et c'est un art comme la peinture, qui demande des cadres et qui demande...
05:46Voilà.
05:47Et souvent, je me compare, je dis que je suis comme un documentariste animalier.
05:50Et je m'approche de mes interprètes, comme si c'était des oiseaux un peu rares,
05:54et qu'il ne fallait pas trop faire de bruit.
05:56Votre passage derrière la caméra avec Garçon Chiffon avait beaucoup touché le public.
06:03Qu'est-ce qui a changé dans votre manière de réaliser depuis ce premier film ?
06:09La vie qui est passée par là.
06:10J'ai vécu des désastres, des pertes personnelles.
06:14Et je crois que quand on est artiste, quand on bâtit des fictions,
06:21la beauté d'un artiste, c'est de traverser, c'est d'endurer des choses.
06:26Non pas parce que je suis masochiste, mais parce qu'en fait, il faut restituer une forme de...
06:31Je ne sais pas, de force.
06:35Moi, je fais des films pour autoriser les gens à être ce qu'ils sont.
06:38Et souvent, on n'est pas à grand-chose au quotidien.
06:41On a des failles, on a des désastres, etc.
06:44Et ce qui a changé, c'est ça, c'est que j'ai pris 5 ans dans la face.
06:48J'avais 40 ans, là j'en ai 45.
06:51Et j'ai traversé beaucoup de déserts et de désastres pour aller vers la lumière.
06:57Et pour que ces saisons-là brillent un peu dans le cœur des gens avec, je crois...
07:03Il n'y a pas de cynisme dans mes fictions.
07:06Il y a beaucoup de tendresse.
07:08On regarde un nouvel extrait de la série, les saisons dans lesquelles vous jouez aussi un père de famille,
07:13Massimo, comment dire, assez relax.
07:21Il est où mon pantalon ?
07:22Ton pantalon est dans sa housse, là-haut dans la chambre, sur la cheminée.
07:27Et qui a les alliances ?
07:28Je ne sais pas, moi, ta mère ?
07:31Comment ?
07:31Un premier avion a déjà percuté la première tour.
07:34Un deuxième appareil se présente.
07:36Il vise et percute l'autre tour jumelle du Watched Center.
07:40Il est 9h14 à New York.
07:41Le Boeing n'a pas dévié sa trajectoire d'un seul mètre.
07:45Transformé en kamikaze, il se crache sur le savon...
07:47C'est terrible.
07:48Nous le refont vivre en permanence, le truc.
07:50La cérémonie est dans trois quarts d'heure, il n'y a que moi que ça stresse ici ou quoi ?
07:56Mais c'est bon !
07:59Mais c'est bon, il n'est pas stressé.
08:01Vous avez l'impression que la série vous a offert une nouvelle liberté
08:04ou au contraire un cadre plus serré ?
08:08Je dirais que j'ai voulu faire ma traduction à moi de ce qu'est une série.
08:15Pour moi, c'est une occasion de filmer des parcours de personnages
08:22plus longtemps qu'un film, en fait.
08:24Et puis moi, les séries qui me touchent et les œuvres qui me touchent,
08:27c'est celles qui sont comme un documentaire sur les interprètes qui le jouent.
08:31Vous voyez ce que je veux dire ?
08:32Par exemple, les films de Richard Linklater qui a fait Boyhood
08:36et qui croient vraiment d'en vieillir avec ses interprètes.
08:41Et ce que ça m'a permis...
08:43Oui, c'est une forme de...
08:45Alors vous savez, on fait dix minutes utiles par jour.
08:48Vous, je ne sais pas comme enregistrement, mais...
08:50À nous, on est très très utiles.
08:52Oui, voilà, c'est de l'utilité.
08:54Non, mais ce sont des conditions qui sont beaucoup plus serrées que le cinéma.
08:58Donc, je vais faire mon deuxième film après.
09:01Je pense que je serai assez relax pour le deuxième film
09:04parce qu'en général, c'est trois, quatre minutes utiles par jour.
09:08Et puis, il y a le théâtre en ce moment aussi dans votre vie, Nicolas Maury.
09:11Vous jouez Racine.
09:13Vous interprétez un rôle formidable, celui d'une grande amoureuse sacrifiée dans Phèdre.
09:18À la mise en scène de Muriel Mayette-Holtz,
09:21qu'est-ce que ça provoque d'entrer dans une langue aussi exigeante ?
09:27Ah, c'est incroyable, c'est ensorcelant.
09:33Parce que, je ne sais pas, aujourd'hui, tout est communicationnel et sûrement tant mieux.
09:39Mais Racine, c'est quand même notre trésor.
09:41Et vous savez, quand je prends le métro et que je me fais ce qu'on appelle des italiennes,
09:45c'est-à-dire que je me parle tout seul pour réciter le texte,
09:48je me dis quand même, je n'ai pas des diamants, mais j'ai ce trésor en moi.
09:53Et je trouve que je conseille à tout le monde d'apprendre comme ça, dans une vie,
09:58quelques alexandrins, parce que c'est la beauté de la langue française.
10:03Et c'est ensorcelant, parce que parfois, ça joue dans le sommeil.
10:07Et moi, cette... Je me vois sur le côté, là.
10:09Mais cette e-none que je joue, elle m'a donné le rôle d'une femme.
10:13J'ai rarement fait ça.
10:13Cette e-none, c'est une sacrifiée, c'est une amoureuse.
10:18Et c'est vrai que j'adore jouer les amoureux et les amoureuses.
10:22Est-ce qu'il y a une phrase de Racine qui vous poursuit en dehors du théâtre ?
10:27Oui, par exemple...
10:29Mon zèle n'a besoin que de votre silence.
10:37Tremblante comme vous, j'en sens quelques remords.
10:39Vous me verriez plus prompte, affrontée, mis le mort.
10:42Mais puisque je vous perds sans ce triste remède,
10:45Votre vie est pour moi d'un prix à qui tout cède.
10:49Merci infiniment.
10:50On vous apprécie aussi comme chanteur, Nicolas Maury.
10:53Un deuxième album est en préparation après la porcelaine de Limoges ?
10:57Exactement.
10:59Que je rêve et que j'enregistrerai avec Adrien Gallo,
11:05qui a aussi composé la musique des saisons.
11:07Qui est comme un frère magnifique, un frère de rêve, on va dire.
11:15Et on aime demander leur coup de cœur culturel du moment à nos invités.
11:19Le vôtre, c'est la première exposition personnelle de l'artiste gallois,
11:22James Raley, « This is not a love song ».
11:25Vous m'en dites quelques mots.
11:27Eh bien, j'ai découvert ce peintre lors du confinement
11:31et on s'était écrit et j'ai été saisie par ses visages
11:37comme apparemment naïfs, enfantins.
11:42Ses peintures aux couleurs très franches et qui cachent un mystère.
11:47Et c'est tout ce que j'aime.
11:49Donc, je conseille tous les téléspectateurs de s'y rendre.
11:54« This is not a love song » à la galerie Romero Paprocki à Paris jusqu'au 17 janvier.
11:59Merci infiniment, Nicolas Maury.
12:01C'est moi qui vous remercie.
12:02Votre série Les Saisons arrive sur arte.fr le 11 décembre et le 18 décembre sur Arte.
12:07On se quitte donc avec quelques œuvres de James Raley, comme vous nous l'avez conseillé.
12:12L'information continue sur France 24.
12:13A très vite.
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