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  • il y a 16 heures
Dans cette rubrique éco, Jérôme Bergerot reçoit Nadège Risse, présidente de JVC SAS et de la CPME Moselle, pour revenir sur un parcours inspirant alliant excellence industrielle et engagement territorial.

À la tête de JVC SAS, une entreprise familiale spécialisée dans la fabrication de joints d’étanchéité sur mesure et de produits anti-feu, Nadège Risse raconte comment la société repousse les limites de l’innovation industrielle. Des manchettes de 3 mètres de diamètre pour des projets majeurs, comme le Tunnel sous la Manche, à une agilité reconnue par de grands donneurs d’ordre, JVC SAS illustre la force d’une PME ancrée localement. Malgré les aléas économiques, l’entreprise maintient une gestion saine et s’engage dans une démarche RSE certifiée par le label Moselle Employeur.

Dans son rôle de présidente de la CPME Moselle, Nadège Risse défend les intérêts des TPE et PME, représentant 99 % de l’économie française. Elle aborde les enjeux cruciaux actuels — PLFSS, budget, importance de l’industrie et de la production nationale — et plaide pour redynamiser les territoires et soutenir les entrepreneurs locaux.

À travers ce double engagement, Nadège Risse incarne une vision d’industrie moderne, innovante et profondément ancrée dans le territoire, où la performance économique rime avec responsabilité sociale et développement local.

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Transcription
00:00La rubrique Éco, en partenariat avec La Semaine.
00:12Bonjour, la rubrique Éco, mon job et moi, en partenariat avec La Semaine.
00:17Aujourd'hui, je reçois Nadej Risse. Bonjour.
00:20Bonjour.
00:20Vous êtes la présidente de JVC SAS, joint vulcanisation caoutchouc, et présidente de la CPE Moselle.
00:28Alors, vous dirigez justement cette entreprise depuis presque 30 ans.
00:33Pour commencer, en deux mots, que fait-elle ?
00:36Alors, la société JVC est une société familiale fondée en 1986.
00:40Et nous fabriquons des joints d'étanchéité et des produits anti-feu qui sont fabriqués dans nos ateliers à Peltres.
00:47Donc, une entreprise très industrielle, très tournée vers l'industrie ?
00:51Alors, c'est une petite entreprise au service de l'industrie et qui travaille effectivement exclusivement pour les gros donneurs d'ordre.
00:58On voit quelques exemples en images de vos produits.
01:01Alors, quand on entend joint, le commun des mortels regarde son joint de robinet, pardon d'être un peu trivial.
01:08Et vous êtes capable de faire des joints de beaucoup plus grande taille.
01:11Ah oui, on a... Exactement.
01:14On fabrique plutôt des joints de toute forme, de toute matière et de toute dimension,
01:18exclusivement des produits hors normes.
01:22Et puisque les petites dimensions et puis les produits normés viennent souvent aujourd'hui de pays comme la Chine.
01:30Quelle est, par exemple, la pièce la plus imposante, la plus grande que vous ayez produite ?
01:36Alors, on a fabriqué une grosse manchette qui allait jusqu'à 3 mètres de diamètre et qui devait être posée à 19 mètres de haut.
01:43Mais nous, on ne fabrique que les pièces en atelier et c'est nos clients qui les montent sur les chantiers.
01:48Et vous avez aussi, alors ça remonte un petit peu, vous avez aussi travaillé pour le tunnel sous la manche.
01:52Oui, tout à fait.
01:53Donc, avec vous, on est sûr que c'est bien étanche.
01:55Bien étanche.
01:55Vrai.
01:56L'industrie est donc votre premier secteur d'activité.
02:01Comment se porte justement l'activité de JVC ?
02:04Alors, la société JVC est une petite entreprise, donc on est très agile et on existe depuis longtemps.
02:12Donc, ce qui permet d'avoir quand même un petit peu de réserve, surtout au niveau financier,
02:18puisque aujourd'hui, c'est la grosse difficulté, c'est nos paiements, nos délais de paiement.
02:23Les clients retardent les paiements, donc les trésoreries baissent.
02:28Donc, chez JVC, comme on a eu vraiment, ça a toujours été une gestion en bon père de famille.
02:35Donc, ce côté trésorerie est pour le moment encore maîtrisé.
02:39Mais l'industrie n'est pas très en forme, en particulier sur notre secteur,
02:43puisqu'on ne doit pas oublier qu'on a énormément d'entreprises au service de l'automobile.
02:49Et les décisions qui ont été prises au niveau européen impactent terriblement notre secteur.
02:54Alors, nous allons y revenir lorsque vous mettrez votre casquette de président de la CPE Moselle.
02:59Un dernier point sur JVC. Vous êtes très engagée dans la démarche RSE.
03:04Récemment, vous avez d'ailleurs obtenu le label Moselle Employeur.
03:07C'est important, ça, pour une entreprise familiale de 8 personnes de s'engager dans cette démarche ?
03:13Alors, c'est quelque chose qui est important parce que déjà, nous, on est au service des gros donneurs d'ordre
03:18qui nous imposent quand même certains critères.
03:20Et puis, ça fait partie de notre ADN dans les petites entreprises.
03:24On fait attention à nos déchets, on fait attention à beaucoup de choses.
03:28Et on est très engagé sur le territoire, au niveau de l'économie territoriale.
03:33Et on a engagé cette charte de la RSE avec lui-même en 2018.
03:39Donc, c'est vrai que c'est quelque chose qui nous importe beaucoup
03:42et qu'on travaille au fur et à mesure du temps.
03:44Prenons maintenant votre casquette de présidente de la CPE Moselle.
03:48Vous avez succédé à Fabrice Ginter qui a décidé de se concentrer plutôt sur la Chambre de Commerce et de l'Industrie de la Moselle
03:53et sur ses affaires à titre privé.
03:55Donc, vous êtes arrivée, je n'irai pas par hasard, mais vous y avez pris goût, visiblement,
03:59à cette casquette, comment pourrait-on dire, de syndicaliste des patrons, c'est ça, de représentant de la CPME ?
04:06Alors, la CPME, c'est la Confédération des petites et moyennes entreprises.
04:09Donc, j'en suis la porte-parole puisque j'ai été élue à l'unanimité en octobre 2023.
04:17Et donc, je suis bien en phase.
04:21Et je pense qu'il est important qu'on parle au nom des petites entreprises
04:26parce qu'on est très nombreux.
04:28On représente 99% du tissu économique.
04:32Et il est temps qu'on entende notre voix.
04:35– Quels sont les sujets majeurs que vous portez en ce moment ?
04:39– Alors, en ce moment, on porte beaucoup de sujets
04:41puisque, effectivement, il y a le PLFSS qui est en cours.
04:46– Le projet de loi de finances.
04:47– Voilà, le projet de loi de finances.
04:48– Sécurité sociale.
04:49– On espère qu'il soit adopté pour éviter quand même encore une nouvelle dissolution.
04:54Et puis, on a également le budget.
04:56Donc, effectivement, il y a beaucoup de travaux sur ces deux pans-là.
05:00Et puis, on a, sur le sujet du droit social, du droit fiscal,
05:06on a vraiment des spécialistes sur la CPM national qui travaillent là-dessus.
05:10– Et puis, alors, vous êtes très engagée sur la défense de l'industrie en France
05:15et forcément en Moselle, puisque vous dites sans industrie,
05:18sans production territoriale en France, pas de modèle social.
05:22– Non.
05:23Alors, effectivement, l'industrie est vraiment…
05:26il faut que tout le monde comprenne que la production est vraiment la richesse d'un pays.
05:32Et aujourd'hui, on le voit, on est à moins de 10% du PIB en France sur l'industrie.
05:39C'est donc assez dramatique.
05:41On ne fait que baisser, puisque même si on a parlé de réindustrialisation,
05:45on n'y arrive pas.
05:48On a plus d'industries qui ferment que celles qui ouvrent aujourd'hui.
05:52– Et on a ce problème avec ces petits colis à moins de 150 euros
05:58qui arrivent de Chine en particulier,
06:01où Trump a décidé de mettre 100 dollars de taxes sur les petits colis.
06:05– Sur chaque colis ?
06:06– Sur chaque colis.
06:07Et lui, immédiatement, la baisse du chiffre d'affaires entre les Chinois et les États-Unis
06:15a été de pratiquement 70%.
06:16Donc la Chine serait dirigée vers l'Europe, en particulier la France,
06:23où là, ils ont augmenté de quasiment 30%.
06:25Et donc on a demandé, la CPME demande depuis des mois
06:29à avoir une taxe sur ces petits colis.
06:31Parce qu'aujourd'hui, ce qu'on doit comprendre,
06:35c'est que des produits qui sont importés, qui ne sont pas fabriqués,
06:39ne génèrent pas de charges sociales.
06:41Ce qui veut dire que notre modèle, la France est un modèle quand même
06:46où on peut être fier de cette solidarité,
06:48puisque la sécurité sociale, le chômage,
06:51c'est vraiment, c'est payé par les gens qui travaillent,
06:55par la production en particulier.
06:57Et tout ce qui est importé ne génère pas ces charges sociales.
07:02Donc à un moment donné, on est déjà en déséquilibre aujourd'hui,
07:05mais on risque d'avoir une situation dramatique dans les mois qui vont venir.
07:09Est-ce que vous comprenez néanmoins que les consommateurs
07:12soient plus attentifs au prix qu'au modèle social ?
07:15Quand ils achètent quelque chose, je prends par exemple le modèle de Chine
07:18qui est arrivé à Paris, et certains consommateurs font remarquer,
07:22oui, mais quand on peut trouver un produit pas cher, nous l'achetons.
07:25Alors effectivement, je peux comprendre que le consommateur fait attention à ses achats,
07:30mais aujourd'hui, on se rend compte que le consommateur consomme beaucoup.
07:33Et acheter un pantalon, par exemple, à 5 euros,
07:39forcément, on ne peut qu'imaginer dans quelles conditions ça peut être produit.
07:43Mais pire, c'est que la Chine, aujourd'hui, nous inonde de produits
07:47qui n'ont même pas la vraie valeur, qui sont vendus à perte,
07:52parce qu'ils veulent conquérir l'Europe.
07:55Et ça, il faut qu'on y fasse attention.
07:57Donc, on n'est peut-être pas obligé d'acheter 15 pantalons.
08:00Voilà.
08:01Un message, donc, de pédagogie à faire passer auprès des consommateurs.
08:05Merci beaucoup, Nadège Risse.
08:07L'information continue sur Moselle TV.
08:09A bientôt.
08:10Merci.
08:10La rubrique éco en partenariat avec la semaine.
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