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#aforgottenheart #watchtv https://www.youtube.com/channel/UC5domZkB-eRa6BuFOO8OXaQ
Monsieur de Fontenelle has resisted feelings of love and passion all his life, but at an advanced age he meets a young woman who makes him discover the feeling he has always wanted to ignore: love.
Staring:
Michel Serrault
Vittoria Belvedere
Transcript
00:00:00The End
00:07:01Voltaire aurait dit au Roi de Prusse que vous étiez l'esprit le plus universel que le siècle de Louis XIV est porté.
00:07:17Un compliment n'étant pas dans sa manière, j'en déduis qu'il a dû lui arriver quelque chose de fâcheux.
00:07:22Le froid peut-être.
00:07:24Je m'étonne toujours comme les séances à l'académie ne vous fatiguent pas davantage.
00:07:32Pourquoi voulez-vous ? Veuillez plus d'ennemis.
00:07:54On dirait que vous avez oublié ce que messieurs Boileau et la Bruyère ont dit de désagréable sur vous.
00:08:01Ne venez pas enfance à la racine de l'oublier parmi mes adversaires.
00:08:05Je leur ai pardonné et cela m'a fait beaucoup de bien.
00:08:08Non, aujourd'hui, je ne les blâme que d'être tous morts.
00:08:14Portez-vous toujours aussi aimablement, chers enfants.
00:08:18Eh bien, moi, c'est monsieur que je trouve trop aimable.
00:08:29Il n'en veut à personne et se contente de tout.
00:08:32Je me demande parfois si ce sont là les manifestations d'une bonté immense
00:08:37ou de pas de bonté du tout.
00:08:40Des fois, j'ai peine à lui ôter la poussière. Il me fait peur.
00:08:51Je crois monsieur de Fontenelle encore plus impressionné que vous par son oncle.
00:08:55Je comprends. Être le neveu du Grand Corneille, c'est une situation tout de même.
00:09:00Pour vous aussi, madame.
00:09:03Oh, petite nièce du neveu de Corneille, c'est une place discrète.
00:09:08Qu'est-ce que vous faites?
00:09:33Monsieur en avait assez.
00:09:34Comment il en avait assez?
00:09:36Ah oui, il ne veut plus le voir, ce coffre.
00:09:3860 ans à ce qui paraît.
00:09:40Mais il est plein.
00:09:41Pour sûr, madame, qu'il est plein.
00:09:43On sent bien quand on le porte.
00:09:45C'est tout ce que monsieur a point voulu lire qui est là-dedans.
00:09:47Mais qu'est-ce que tu racontes, Simon?
00:09:49Ce sont les journaux de monsieur qui sont dans ce coffre.
00:09:51Je dis point non.
00:09:52Je dis qu'il n'a jamais voulu les lire.
00:09:54Qui vous a raconté ces sornettes?
00:09:57C'est...
00:09:59C'est lui.
00:10:00Qui ça, lui?
00:10:01Euh...
00:10:04Monsieur de Fontenelle.
00:10:06C'est amusant, mais cela ne tient pas debout.
00:10:08Pourquoi ne les aurait-il pas lus?
00:10:10Monsieur aimerait pas qu'on répète ce qu'il nous a dit qu'à nous.
00:10:14Répète quand même, madame te le demande.
00:10:16Ben...
00:10:18Il les a point lus parce qu'il se doutait qu'on disait pas du bien de lui là-dedans.
00:10:22Même qu'on l'attaquait.
00:10:30Après tout, cela est assez dans sa manière.
00:10:32Ne jamais aller au-devant de ce qui peut gratter votre humeur.
00:10:37C'est tout, lui, en effet.
00:10:38Débarras! Allez!
00:10:40Et vous repasserez le balai!
00:10:46Sous-titrage Société Radio-Canada
00:11:16Sous-titrage Société Radio-Canada
00:11:18...
00:11:48Bravo!
00:11:51Quelle voix!
00:11:52Merci, monsieur.
00:11:53Restez, c'était normal.
00:11:54Excusez-moi, imaginez qu'on peut rester ici.
00:11:56Mais excusez.
00:11:59Vous l'avez effrayée?
00:12:00Mais non, c'est une petite sauvage, voilà tout.
00:12:04Qui était-ce?
00:12:05Nous vous attendions pour souper.
00:12:07Je ne dois plus souper.
00:12:09Et pourquoi donc?
00:12:10Ça paraît que mon âge exige la tempérance.
00:12:13C'est une belle affaire.
00:12:14Qu'est-ce que l'âge quand la gloire nous surpasse?
00:12:17Elle est fond.
00:12:18Accepteriez-vous néanmoins quelques fruits confits?
00:12:20Allez par ici.
00:12:24Monsieur de Fontenelle vous a repéré comme étant les plus spirituels de l'assemblée.
00:12:28Le plus spirituel du salon de Madame Geoffrin.
00:12:32C'est Madame Geoffrin.
00:12:34Monsieur de Fontenelle nous surpasse tous, Vallière.
00:12:37Dites-lui plutôt quelle conversation était la vôtre pendant le souper.
00:12:40De quoi disputiez-vous?
00:12:42Nous pensions qu'il est bien difficile pour une femme de déceler le sentiment sous une conduite galante.
00:12:49Monsieur de Vallière soutenait que c'était un nouveau procès fait à la sincérité des hommes.
00:12:53Alors, qu'en pense le siècle passé?
00:12:56Ma foi, je...
00:12:57Je n'observe point les sentiments comme je le fais des planètes.
00:13:01Vous n'avez pas à observer ce qui vous est simplement donné de ressentir?
00:13:05Certes.
00:13:06Mais il est présomptueux d'avancées que j'ai déjà ressenti quoi que ce soit.
00:13:09Voilà 80 ans que j'ai relégué le sentiment dans mes poésies.
00:13:18Et vous appelez ça avoir vécu.
00:13:20Je crois avoir été oppressé comme il convenait auprès des femmes.
00:13:23Mais l'amour...
00:13:27J'entends mal.
00:13:28Je parlais de l'amour.
00:13:31Lui et moi sommes des choses incompatibles.
00:13:34On dit pourtant que votre roman préféré n'est autre que la princesse de Clèves.
00:13:38Le style en est insurpassable.
00:13:43Il en est de plus vif.
00:13:45Il n'en est pas de plus simple.
00:13:47Donc de plus grand.
00:13:49Mais la princesse c'est une histoire d'amour.
00:13:51Qui n'a pas lieu.
00:13:53Quelle sagesse.
00:13:55Puisque vous soutenez que les sentiments vous sont étrangers,
00:13:57je suppose ce sont les idées qui en vous faveur?
00:14:00Pas davantage.
00:14:01Défendre des théories signifie riposter, se plaindre, accuser, soupçonner.
00:14:07J'aime trop mon repos.
00:14:10Et puis, pourquoi polémiquer?
00:14:15Tout est possible et tout le monde a raison.
00:14:19Allons, allons.
00:14:21Je sais certaines idées qui ne vous laissent pas indifférent.
00:14:23Si je vous disais que monsieur d'Alembert est venu nous lire hier son discours préliminaire à l'encyclopédie
00:14:31et que le chevalier de Jaucourt nous a montré d'admirables planches sur les métiers.
00:14:35C'était d'un ennui mortel.
00:14:38Vous m'avez l'air encore bien vivant, il me semble.
00:14:40Mais enfin, que cherchez-vous avec cette encyclopédie?
00:14:43A instruire les médiocres de choses qui ne l'entendront point?
00:14:47Qu'y a-t-il de plus ridicule que de parler de philosophie avec des ouvriers?
00:14:50Le divertissement et le jeu, voilà ce que le peuple attend.
00:14:55Pareils propos vous feront attendre à la porte de l'Académie, j'en réponds.
00:14:59Déjà qu'il vous faudra faire oublier vos ouvrages libertins.
00:15:03Et moi j'entends bien naître de l'Académie.
00:15:06Mes ouvrages sont lestes, j'en conviens, mais les composés est d'un aussi dur labeur, croyez-moi.
00:15:11Une simple page me prend trois ou quatre heures.
00:15:15Vous finirez bien par rattraper tout ce temps perdu.
00:15:17Mais je suis plus modeste que vous ne l'imaginez, monsieur.
00:15:21Vous n'aurez pas osé vous le dire, monsieur.
00:15:25Toutes ces femmes qui se disputent le vieux Fontenelle dans l'espoir qu'il va mourir dans leur salon.
00:15:29Pauvre Vallière, il se croit à un esprit supérieur, mais la supériorité lui fait bien défaut.
00:15:38Et l'esprit lui manque.
00:15:40Venez, vous allons entendre la musique de près.
00:15:43Elle est bien assez insupportable de loin.
00:15:46Vous préférez la peinture?
00:15:47Oh, la peinture, les murs sont enlédits par trop de portraits.
00:15:52La sculpture?
00:15:54Je laisse les statues me regarder.
00:15:57Les arts vous touchent donc si peu.
00:16:00Je n'arrive pas à faire entrer tant de choses dans mon existence.
00:16:07Plus tard, peut-être.
00:16:09Votre force est de vous placer hors d'atteinte en toutes circonstances.
00:16:12Rien ne vous touche.
00:16:13Je vous admire.
00:16:17Bonsoir, chère Fontenelle.
00:16:19Pardon?
00:16:20Je vous souhaitais le bonsoir.
00:16:38Regardez, monsieur de Fontenelle, il n'est pas de mots murmurés que vous ne saurez entendre.
00:17:05Avec, on l'a souvent constaté, plus de précisions encore que ceux qui entendent normalement.
00:17:11Cela provient de ce que le pavillon est fort large.
00:17:14Ne dirait-on pas comme une corne d'abondance qui, au lieu de déverser ses fruits, engrangerait les sujets et les verbes par sa vaste embouchure pour vous les faire entendre.
00:17:23Voyons, monsieur, voulez-vous ajuster le cornet à votre oreille?
00:17:27La plus petite des extrémités s'y glisse tout naturellement.
00:17:30Allez-y.
00:17:31Alors, comment m'entendez-vous, monsieur de Fontenelle?
00:17:36Trop fort!
00:17:38Ah oui, je suis confus, c'est parce que c'est naturel quand on s'adresse à quelqu'un dont Louis est défaillant.
00:17:44Alors, je n'en crois pas mes oreilles.
00:17:47Qu'est-ce que c'est que ça?
00:17:52On nous a demandé de venir le chercher pour monsieur de Fontenelle.
00:17:58Mais qui vous a demandé?
00:18:00Ajuster, enlever. Ajuster, enlever. Voilà, l'appareil n'est-il point trop lourd, monsieur?
00:18:08Monsieur! Monsieur! Monsieur! Madame Geoffrin vous envoie... Madame Geoffrin vous envoie quelque chose.
00:18:15Je lis beaucoup mieux.
00:18:29Ce portrait de votre ami Lefreynois, j'ai pu l'acquérir sans trop d'embarras auprès de ce qui lui reste de famille.
00:18:36Je l'ai fait dans l'intention de vous l'offrir.
00:18:38Persuadez que le visage de celui qui fut votre plus proche est si grand ami,
00:18:43vous rappellerez ces longs moments que vous passiez ensemble à ne rien dire,
00:18:46et pourtant à vous comprendre, comme seuls savent s'entendre la discrétion et l'innocence.
00:18:52Oui. Alors aujourd'hui, vingt ans qu'il est mort, je m'en vais sur le champ pour remercier Madame Geoffrin.
00:19:02Pourquoi ces moments que vous passiez à ne rien dire? Monsieur Lefreynois était si peu bavard.
00:19:11Portrait respire la ressemblance. Regardez, on dirait qu'il va se taire.
00:19:23La belle compagnie que voilà.
00:19:29Et tout ce monde pour m'accueillir?
00:19:32Nous sommes toujours ravis de vous voir, Monsieur l'abbé.
00:19:35Très bien. Très bien. Très bien.
00:19:43Je parle de cette lettre au Marquis de Laffare que le petit réservoir vient de publier.
00:19:47Eh bien... Comment ça, eh bien?
00:19:49Que dit-elle, cette lettre?
00:19:51Ah, vous vous moquez. On soutient partout qu'elle est de vous.
00:19:54M'a-t-on vu l'écrire?
00:19:56Je le sens bien, moi, qu'elle est de votre plume.
00:19:58Parler avec une telle insolence n'appartient qu'à vous ou à Voltaire.
00:20:01Une lettre qui décrit l'embarras du Seigneur au moment de la résurrection désigne son auteur.
00:20:06M'en direz-vous le nom, à la fin?
00:20:08Raillez, raillez. Je vois que sous couvert de montrer les choses de la science auxquelles les coeurs sains n'entendent rien, il est bien lisé d'y jeter le table.
00:20:16Qu'est-il besoin d'expliquer ce qui doit rester inexplicable?
00:20:19Vous vous faites parfois songer à quelques navigateurs dont les cales laisseraient passer l'eau, mais qui interdiraient qu'on écope.
00:20:26Oui, pas d'égard. On dit que ce sont vos ouvrages qu'on enfantez Voltaire.
00:20:35Laissez dire.
00:20:37Car vous ne pouvez accepter que votre oeuvre apporte potion à cet empire.
00:20:41Que me reprochez-vous? N'ai-je pas feu mes Pâques?
00:20:43Si fait, mais vous ne pouvez ignorer que Voltaire parle de Dieu comme... comme... comme s'il n'existait pas.
00:20:48Comme quoi?
00:20:49Quelle malice que de vouloir me faire répéter ces choses.
00:20:51Comme... comme s'il n'existait pas.
00:20:56Voltaire ne nie pas. Il s'interroge.
00:21:00C'est votre histoire des oracles qui a fait le mal.
00:21:03Je ne me rejette pas dans mes oracles au spectacle de l'ignorance et de la sottise exploitée par la mauvaise foi.
00:21:10Certes, mais...
00:21:11Mais ce spectacle me semble promis un grand avenir.
00:21:15Bah justement, des esprits faibles et impurs ont pu en déduire que Dieu n'existait que parce que nous voulions y croire.
00:21:20C'est que...
00:21:23Mon ami...
00:21:26L'ignorance se démontre moins par les choses qui sont
00:21:29et dont la raison nous est inconnue que par celles qui ne sont point.
00:21:33Et dont nous trouvons la raison.
00:21:35Car non seulement nous ne possédons pas les principes qui mènent au vrai,
00:21:40mais nous en avons d'autres qui s'accommodent très bien avec le faux.
00:21:45...
00:21:50Monsieur l'abbé, restera-t-il à dîner ?
00:21:52Plaît-il ? Dans votre servante.
00:21:54Mais qui a-t-il ?
00:21:55Le dîner !
00:21:56Eh bien !
00:21:57Désirez-vous tes asperges ?
00:21:59Oh, j'en raffole !
00:22:02J'en raffole !
00:22:03Moi aussi !
00:22:04Ça au beurre, hein !
00:22:05Quel dé.
00:22:06Je préfère à l'huile.
00:22:07Au beurre, elles gardent de leur fermeté.
00:22:09Et à l'huile, le goût en sort davantage.
00:22:11Elle se digère tout aussi bien au beurre.
00:22:14Ma nièce ne les apprécie qu'à l'huile.
00:22:16Bon ! Que dois-je faire ?
00:22:19Une moitié à l'huile, une moitié au beurre !
00:22:21Je connais bien votre manière, savez-vous.
00:22:26Jamais rien de véhément.
00:22:28Votre impertinence est des plus doux à peine visibles.
00:22:31Point d'éclat, point de taca.
00:22:33Ainsi, ce ne sera pas les idées les plus terribles, les plus terribles !
00:22:36Je ne professe point d'idées.
00:22:38Je constate et je souris.
00:22:41C'est bien suffisant.
00:22:43Et vous, vous mêlez tous sans en avoir l'air.
00:22:46Voilà la vérité.
00:22:47Raisonnement, raisonnement, c'est votre unique défense.
00:22:50Moi, je maintiens qu'il est mauvais de raisonner sans cesse.
00:22:52Que c'est le moyen le plus insidieux de s'écarter peu à peu
00:22:55du chemin qui nous a été tracé.
00:22:57Par qui ?
00:23:01Vous voyez, vous raisonnez encore.
00:23:03Ça, je me demande si toutes mes parrières seront jamais suffisantes
00:23:06pour votre salut !
00:23:08Et si...
00:23:13François, Hazel !
00:23:26Les asperges, toutes à l'huile.
00:23:30Aaah !
00:23:39Non, non, dites-moi à l'entrée du jardin.
00:23:42Enfin, vous voilà !
00:24:01Nous n'attendions que vous pour souper.
00:24:04Attendez, nouvelle de ce bon abbé Chalon ?
00:24:07Il est à nouveau sur pied.
00:24:09Si l'on peut ainsi dire, de quelque chose de rond.
00:24:13Vous ne cessez de le redoyer.
00:24:14Je me demande ce qu'il vous a fait.
00:24:16Il me fait peur !
00:24:20Le voilà !
00:24:22Chère Fontenelle, je ne crois pas vous avoir présenté Isabelle.
00:24:31La fille de ma sœur du comte Delatorre.
00:24:34Elle est arrivée de Florence la semaine passée.
00:24:39Ah ! Tes asperges !
00:24:40On dit, monsieur, que vous n'avez pu résister à un mot cruel dont l'abbé Chalon fut l'innocente victime.
00:24:52La cruauté n'est pas ma façon, monsieur. Mais si cela est vrai, ce que j'ai dit semble avoir remis les asperges à la molle.
00:24:58Monsieur le philosophe, il paraît que vous refusez de croire à l'amour.
00:25:06Plaît-il.
00:25:08N'est-il point vrai que l'amour existe ?
00:25:13J'avoue qu'à 7 minutes, je ne doute plus.
00:25:15On m'a dit une charmante désenterie qui vous concerne, chère Fontenelle.
00:25:23À quelqu'un qui souhaitait faire un placement d'argent, il a été déconseillé de le faire sur votre tête, sauf à fond perdu, car vous rajeunissez en vieillissant.
00:25:31L'autre jour, j'ai voulu faire déplacer un meuble de famille, un vieux secrétaire qui avait toutes les apparences du neuf.
00:25:37Eh bien, à peine l'a-t-on touché qu'il s'est effondré. Il était vermoulu.
00:25:40Vieillir me fait peur. Pour les femmes, la disgrâce des sens, c'est une horrible chose.
00:25:51Sottise. Pour éviter à nos sens de vieillir, il faut veiller à leur fonctionnement régulier, les entretenir en quelque sorte.
00:26:00À suivre vos conseils, on tomberait vite dans l'excès, il me semble.
00:26:04L'homme de qualité sait tempérer ses audaces.
00:26:06Je crains, mademoiselle, que nos discours vous ennuient.
00:26:10Les vôtres, vous voulez dire ?
00:26:13Quand la beauté et la jeunesse s'accordent si magnifiquement, a-t-on envie d'entendre des propos desséchés ?
00:26:21A-t-on d'ailleurs envie d'entendre quoi que ce soit ? Les paroles retardent toujours les actes.
00:26:25Grand-pense, votre nièce.
00:26:29Elle va vous le dire elle-même, baron Grimm.
00:26:31Je n'en suis pas encore à me laisser des conseils qu'elle en me donne.
00:26:35Ce qui n'empêche pas d'en faire le tri.
00:26:38De reconnaître la vérité dans ce qui est généreux, sensible, dévoué, en un mot, dans ce qui vient du cœur.
00:26:46Tous les êtres possèdent un cœur, me direz-vous.
00:26:50Eh bien, non. La science nous le cache encore, mais certains en sont réellement dépourvus.
00:26:55Vraiment ?
00:26:57J'en connais personnellement.
00:26:59Dans quelques contrées lointaines, je pense.
00:27:01Point du tout, ici même.
00:27:03Nous direz-vous.
00:27:04À quoi bon ? Il s'est déjà reconnu.
00:27:12Je suis résolu à faire à l'Académie une communication sur l'intelligence de l'asperge.
00:27:19C'est un légume particulièrement savoureux, mais aussi commande à manger.
00:27:28En somme, fait pour nous plaire, mais avec une discrétion qui enchante.
00:27:33Il suffit d'ailleurs de savoir comment poussent les asperges.
00:27:38Elles passent la tête pour d'abord voir si elles ne dérangent pas.
00:27:46Et puis alors, se sachant attendu, elles viennent tout entière.
00:27:54Aucun autre légume ne possède cette élégance.
00:28:03À vrai dire, Monsieur, ça n'est pas précisément sur l'Académie et les asperges qu'on vous attendait.
00:28:08Sur quoi d'autre ?
00:28:10Eh bien, sur ce qu'affirme Monsieur de Vallière, l'absence de cœur.
00:28:14Vous avez du malentendre.
00:28:16Comment cela ?
00:28:18Monsieur de Vallière pense que cela n'existe pas parce que le cœur, comme le cerveau,
00:28:21sont des organes qui lui sont encore étrangers.
00:28:25J'ai cru comprendre que pour l'instant, il ne s'intéressait qu'à la partie comprise entre la hanche et le genou.
00:28:36Bénissons l'esprit, Monsieur. C'est lui qui vous tuera.
00:28:40Alors ne songez plus à l'Académie.
00:28:43Vous voilà déjà immortel.
00:28:51Sous-titrage Société Radio-Canada
00:28:52Sous-titrage Société Radio-Canada
00:28:53Sous-titrage ST' 501
00:29:23Sous-titrage Société Radio-Canada
00:29:33GAMILKA DIRNAN SEYA
00:29:37BRANG BULL BANELA MAH
00:29:40BRANG BULL BANELA MAH
00:29:45Mmh
00:29:46Mmh
00:29:49Mmh
00:29:51Mmh
00:29:53Mmh
00:29:55Mmh
00:29:57On dirait que la musique vous est soudainement supportable.
00:30:27Sous-titrage ST' 501
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00:45:51...
00:45:53I can't imagine what you've thought of me after this evening.
00:45:56But what I've thought of now has nothing to do with what I believe now.
00:46:02What do you want to say?
00:46:04That without an evocation of a feeling that you're not afraid,
00:46:10you wouldn't have assisted a departure that looks like a break.
00:46:18You know, I'm less strong than I think.
00:46:23I believe, I'm not afraid.
00:46:26It's true, and I believe that this will be my greatest glory.
00:46:31What force does it have to be inhabited?
00:46:34I don't see anything banal in the movements of the heart, but I'd prefer to keep it.
00:46:39Like if we had the choice.
00:46:42We have.
00:46:44We never have to look for it to simplify your life.
00:46:48For my part, I wanted to make an economic story of love.
00:46:51Who must leave his pantelons?
00:46:54He knows me well.
00:46:56But you've loved him, sir.
00:46:58He was returned.
00:47:00Do you support the contrary?
00:47:02It's a very personal subject for those who hate to talk about himself.
00:47:05So, you could know everything from me and never trust me.
00:47:12Who would my existence interest you?
00:47:17Me.
00:47:18Why do you pray?
00:47:19I don't know.
00:47:20Or rather, for the first time, I have the feeling of being understood.
00:47:33We know few.
00:47:36It's true.
00:47:37And yet, I think we've already shared a little bit of our lives.
00:47:45You don't want to tell me anything?
00:47:48A day.
00:47:50A day.
00:47:52A day.
00:47:53A day.
00:47:54A day.
00:47:56A day.
00:47:57Maybe you Grisoy ?
00:47:58It's a very different experience that my small niece believes that she仍 posição
00:48:04that means that she arrives my menolichkeit of love to become cancelled.
00:48:08And why would she hurt?
00:48:11It was just look at how I broke the path.
00:48:16When I wanted to embrace the lawyer in my natal career,
00:48:19I lost the only affair that I gave me.
00:48:22What importance! You had the poetry.
00:48:25I gave her more than she gave me.
00:48:28I am now being detached,
00:48:30but I know how the detractors were right.
00:48:34My books would have to imitate
00:48:36what we represented the worst on the theatre.
00:48:40The Academy accepted you?
00:48:42After four attempts,
00:48:44they would have thought that I would live old,
00:48:47and they would make me wait more.
00:48:50You are a great servant.
00:48:52Without reading your books,
00:48:54would you have a taste for science and would you have...
00:48:58What?
00:49:00A small treaty.
00:49:02A small treaty.
00:49:05Two remarks, rather, on the reflection of the light.
00:49:08Would you have the honor to read them?
00:49:11Would you accept the observation of the stars?
00:49:15I am too bad.
00:49:17The observation of the stars?
00:49:19Isabelle!
00:49:20The observation of the stars, yes?
00:49:22I don't hear you anymore.
00:49:24Isabelle!
00:49:25All right, accepte-vous.
00:49:27What an entitlement!
00:49:29Isabelle!
00:49:30Well, so I can't...
00:49:32So I can't...
00:49:33What's that air you sang?
00:49:34I can't sing it?
00:49:36La, la, la, la, la, la, la, la, la, la, la, la...
00:49:40It's an air that we chat about Florence and talk about love.
00:49:45Isabelle!
00:49:52Who knows at which time of the succession of animal generations we are?
00:49:57Who knows if this bipede deformer, who has only four feet of height,
00:50:01that we call a man,
00:50:03and who won't lose this name in a little bit more,
00:50:07is not the image of a species who passes.
00:50:10Diderot est merveilleux.
00:50:11It's thanks to men like him that the world will open.
00:50:14The world!
00:50:15Do you understand?
00:50:16Who can I?
00:50:17We're going to discover so many new things.
00:50:19Like I have hate.
00:50:20And like I have envie.
00:50:21My son,
00:50:22the envies are inutiles when we can all have.
00:50:25Who knows if everything will not be reduced
00:50:27to a large sediments inert and immobile?
00:50:30Who knows what will be the duration of this inertia?
00:50:33Who knows what new race will be?
00:50:36Who knows what new...
00:50:39It will be as far as big as the points being sensibles and vivants.
00:50:44It will be easier to teach the mechanics than the tolerance.
00:50:56No doubt.
00:50:58It will be necessary.
00:51:00Maybe there is our real destiny.
00:51:03Certainly.
00:51:05But the man is moving.
00:51:08You will not change easily.
00:51:11I am not pessimistic.
00:51:14Like this one,
00:51:16I am not.
00:51:18I am not pessimistic.
00:51:20I am not pessimistic.
00:51:22I am not pessimistic.
00:51:24I am not pessimistic.
00:51:26I am sad.
00:51:27I am seen this.
00:51:28I am not pessimistic.
00:51:30I have missed it.
00:51:32I am not pessimistic.
00:51:34I am not pessimistic.
00:51:36I am so pessimistic.
00:51:38I'm sorry.
00:52:08Eh bien, qu'attend-on ? Françoise ?
00:52:12Il n'y a personne ! Françoise !
00:52:15Qu'est-ce que vous avez à crier comme ça ?
00:52:17D'abord, que faites-vous debout ?
00:52:19Ben, il est bien temps, il me semble.
00:52:21Sept heures n'ont pas encore sonné ?
00:52:23Oh, voilà ! Mais qu'est-ce besoin des cloches ?
00:52:26Mon horloge à moi me dit qu'il est là !
00:52:29L'heure de quoi ? Mais...
00:52:30Voyez-vous !
00:52:38Sous-titrage ST' 501
00:53:08Sous-titrage ST' 501
00:53:39Je sais que, quand on se comporte ainsi dans sa 95e année,
00:53:44c'est que la déraison est à l'œuvre.
00:53:49Ben, vous ne dites rien, bien sûr.
00:53:56Eh bien, mon oncle, que faites-vous là ?
00:54:01J'attends.
00:54:02Vous attendez ?
00:54:03Oui, une jeune personne qui doit me montrer certains traités qu'elle a commis.
00:54:11Et resterez-vous là jusqu'à son arrivée ?
00:54:14Ben, à vrai dire, elle ne viendrait que plus tard.
00:54:18Mais je tenais à m'assurer que tout était en place.
00:54:25J'attends.
00:54:33Vous n'oserez jamais me dire que c'est plat.
00:54:46Acceptez que j'juge de l'impunité que l'âge me confère
00:54:50pour vous dire la vérité ?
00:54:52Votre étude est fort judicieuse.
00:54:54Et le style à votre image,
00:54:56pure et sensible.
00:54:58Pensez-vous, monsieur ?
00:54:59Mon souci de vivre selon des règles simples m'invite
00:55:07à toujours penser
00:55:09comme je dis.
00:55:12Je ne vois toutefois guère ce qu'il y aurait maintenant à vous apprendre
00:55:16sur
00:55:19l'observation des étoiles.
00:55:22Pardonnez-moi, monsieur, si je me suis mal faite entendre.
00:55:25En fait, ma tante ne possède pas des lunettes astronomiques.
00:55:29Et vous voudriez ?
00:55:31Venir étudier chez vous.
00:55:33Mais...
00:55:37La nuit ?
00:55:38Naturellement.
00:55:41Mais si cela est votre souhait,
00:55:42eh bien, je vais...
00:55:44Je vais vous rendre votre excellente étude.
00:55:48Il y a d'autres choses dont vous m'avez promis de m'instruire.
00:55:53Ah...
00:55:55Je ne vois pas.
00:55:56Comment avez-vous si vous détachez de l'amour ?
00:56:01Alors, monsieur,
00:56:02souvenez-vous de votre promesse.
00:56:06Comprenez mon embarras.
00:56:08Qu'y a-t-il d'embarrassant ?
00:56:10Rien.
00:56:11Eh bien...
00:56:12On se dévoile toujours trop.
00:56:18Quel danger !
00:56:19Il ne faut pas raconter sa vie.
00:56:22Après, les gens vous demandent des comptes.
00:56:26Ils estiment que je la les regarde.
00:56:30Alors...
00:56:32Eh bien...
00:56:34Dans ma dix-septième année,
00:56:36une jeune fille de quinze ans,
00:56:37une lointaine parente,
00:56:39était venue passer la belle saison chez nous.
00:56:42Un soir que nous nous promenions,
00:56:44j'ai osé lui donner un baiser.
00:56:48Dans son regard, j'ai vu une...
00:56:50une confiance qui m'a ému bien plus que...
00:56:54que le baiser lui-même.
00:56:55Cet instant de grâce n'a été gâché par...
00:57:00par aucune parole.
00:57:03C'est la seule fois de ma vie
00:57:05où j'ai ressenti quelque chose.
00:57:09N'avez-vous jamais revu cette jeune fille ?
00:57:13Je n'ai pas voulu.
00:57:16C'est pour cela que je ne l'ai jamais oublié.
00:57:19Mais après...
00:57:22Ce souvenir a suffi à me garder des ravages du cœur.
00:57:26À ne point fixer le mien.
00:57:29Ce qu'il me fallait, je l'ai trouvé.
00:57:32La sérénité de complicité aimable et bien vécue.
00:57:37Pour le reste...
00:57:40Regardez le calendrier.
00:57:43Vous verrez qu'il faut à l'amour bien du talent pour résister.
00:57:47En lieu et place de l'émerveillement perpétuel,
00:57:52vous trouverez l'exactitude et la régularité des jours.
00:57:56Un vertige.
00:58:00Il faut que la présomption domine
00:58:02pour répondre favorablement
00:58:04à la seule question qui vaille.
00:58:09M'aimerez-vous encore demain ?
00:58:11J'aimerais qu'il m'arrive quelque chose d'heureux.
00:58:21Pourquoi est-ce si difficile ?
00:58:23Ça ne doit pourtant pas demander à Dieu un effort bien considérable.
00:58:28Qu'espérez-vous ?
00:58:30Ce que vous avez refusé.
00:58:34Vous vous y êtes déjà brûlé.
00:58:36Mais comment, enfin, pourrait-elle voir autrement sa vie
00:58:40qu'accordée à celle de l'homme qui sera l'aimée ?
00:58:44T'en as fait une croyance assez répandue
00:58:46en dépit des dégâts qu'elle cause.
00:58:50Vous parlez comme un impie.
00:58:52Ne mêlez pas Dieu à cela.
00:58:54Le diable, alors.
00:58:55T'es souvent son homme d'affaires ?
00:58:57Pour ne pas vous déplaire,
00:58:59il faudrait donc renoncer.
00:59:01Le cœur ne doit pas faillir.
00:59:05Souhaitez-vous cela pour moi ?
00:59:07Ne cherchez-vous point de conseil ?
00:59:10On ne se marie pas avec la solitude.
00:59:13N'est-ce pas préférable à un homme
00:59:15qui serait indigne de vous ?
00:59:17Vous possédez assez d'intelligence
00:59:18pour être jamais seul ?
00:59:21Ou point envie de connaître
00:59:22cette chose exquise et rare
00:59:24qu'on nomme liberté
00:59:26et de jouir par la même
00:59:28de cette autre merveille
00:59:29qu'on appelle la paix ?
00:59:32Je dois partir.
00:59:37Regardez, le soir est déjà tombé.
00:59:40En effet.
00:59:41Bonsoir, Monsieur de Fontenelle.
00:59:52N'aimez-vous pas mon prénom ?
00:59:54Vous ne le prononcez jamais.
00:59:57Je vous l'apprivois.
01:00:06Je voudrais ne pas me rappeler
01:00:07votre conseil, Monsieur,
01:00:09mais peut-être est-il déjà trop tard.
01:00:23Bonjour, Françoise.
01:00:25Comment un autre homme ce matin ?
01:00:26Comme hier, Madame.
01:00:27Et comme avant-hier.
01:00:28Il s'entonne,
01:00:29se fait raser et poudrer
01:00:30une heure durant,
01:00:31exige des rubans
01:00:32à son habit
01:00:33et ne ressent plus aucune douleur.
01:00:35On prétend même
01:00:36que son ouïe ne l'a jamais fait souffrir.
01:00:38Voulez-vous mon avis ?
01:00:39Monsieur se moque de nous.
01:00:43Et le pire,
01:00:44c'est que son appétit
01:00:45a redoublé.
01:00:46Il redemande de tout.
01:00:48J'en suis à me demander
01:00:49si c'est un signe
01:00:50de bonne santé
01:00:51ou de quelques dérangements.
01:00:52Et je ne saurais vous dire
01:01:04à quelle heure il se couche.
01:01:05Pense-t-il seulement à dormir ?
01:01:06S'est-il encore où est sa chambre ?
01:01:18Est-ce que vous en voyez ?
01:01:19Est-ce que vous en voyez ?
01:01:20Est-ce qu'on peut dire ?
01:01:21Je me demande
01:01:44I wonder if he doesn't confuse the night and the day.
01:01:48He, who has never been agitated in his life,
01:01:50would say that nothing goes fast.
01:01:52Matthieu and Simon are complaining of what they have transformed them.
01:01:56This is not good, Madame, I tell you.
01:02:14...
01:02:26Les visites de la jeune Isabelle semblent avoir sur vous
01:02:28un effet souverain, mon oncle.
01:02:33Êtes-vous j'inquiète ?
01:02:34Non point, mais vous qui avez toujours accueilli,
01:02:37avec la même humeur tranquille, les gens et les choses.
01:02:40Il semble que la jeune Isabelle puisse se flatter
01:02:43de provoquer le changement dans vos habitudes.
01:02:46Je suis attentif à ses travaux.
01:02:49Elle entend la science à merveille
01:02:51et pratique le raisonnement et la déduction
01:02:54comme peu de gens.
01:02:57Voudriez-vous que je fusse absent
01:02:59quand l'intelligence, la finesse,
01:03:01l'esprit et la beauté se sont donnés rendez-vous ?
01:03:06Je vous assure qu'il m'est plus agréable d'écouter
01:03:09et de regarder Isabelle
01:03:11que tous les académiciens réunis.
01:03:20L'autre jour, la marquise de Villemin,
01:03:22une femme qui devait pas voir dans les quarante ans,
01:03:25se mit à nous observer comme si elle s'inquiétait
01:03:28qu'Isabelle fût si jeune
01:03:30ou que je fût si vieux.
01:03:32Quelle tristesse que de se trouver entre deux âges.
01:03:38Vous avez changé, mon oncle.
01:03:41En bien.
01:03:43C'est comme...
01:03:45Pardonnez-moi, j'allais dire une sottise.
01:03:48Allez, allez.
01:03:51Eh bien, c'est comme si, soudainement,
01:03:53où vous découvriez un cœur.
01:03:54C'est comme si vous découvriez un cœur.
01:03:55Je vous ai blessée, je suis impardonnable.
01:03:56Je m'enlève, d'accord ?
01:03:57Je vous ai blessée, je suis impardonnable.
01:03:58Je m'enlève.
01:03:59Je m'enlève, sœur.
01:04:00I've been blessed, I'm not pardoned.
01:04:25I'm confused.
01:04:32What an strange thing, this cold air.
01:04:37Is it possible that it has a name?
01:04:40Don't pronounce it.
01:04:55When you ask me, how va your encyclopedia,
01:04:59I feel like I'm passing the heart.
01:05:02We are persecuted by the coquins who expect us to resign.
01:05:07And Voltaire who tells us to continue in countries étrangers.
01:05:09But what idea do you do?
01:05:12Yes, we will continue,
01:05:15but we will continue our enemies
01:05:16and return to our profit, the nonsense of our censeurs.
01:05:20He is happy to hear you speak, Mr. Diderot.
01:05:23D'Alembert disait ici même l'autre soir que vous vous sentiez découragé.
01:05:28D'Alembert subit plus que moi les assauts des imbéciles.
01:05:31Mais il est vrai que le repos me tente.
01:05:35Je rêve parfois d'une vie tranquille,
01:05:38au fond de ma province.
01:05:40Alors tout s'apaiserait.
01:05:42Et je pourrais voir dans les cœurs un peu d'innocence.
01:05:47Mais il faut être utile aux hommes.
01:05:51Et travailler.
01:05:54Je me demande pourtant si l'on fait pas autre chose que les amuser.
01:05:57Quelle différence y a-t-il entre le philosophe et le joueur de flûte?
01:06:01On ne peut changer les hommes, monsieur.
01:06:03Et tantôt ils se tourneront vers votre philosophe,
01:06:06tantôt ils préféreront le joueur de flûte.
01:06:09On croirait entendre monsieur de Fontenelle.
01:06:11Votre remarque me flatte, monsieur.
01:06:14Moi, je crois que les hommes sont faits de plusieurs petits récipients.
01:06:17Celui de la raison, celui de l'imagination, celui de l'esprit.
01:06:21Et qu'il y a aussi une grande marmite de pure bêtise.
01:06:25Ah, voilà bien la preuve que tous les êtres ne se ressemblent pas.
01:06:31Et que pour certains d'entre eux, le destin n'appuisait que dans la grande marmite.
01:06:35Eh bien, moi, j'avance que tous les êtres humains doivent être considérés de la même façon.
01:06:42Vous ne pouvez quand même pas prétendre qu'ici-même, nous sommes tous pareils.
01:06:46Et laissez donc le Seigneur seul juge de ce que nous sommes et de ce que nous valons.
01:06:52De qui parlez-vous?
01:06:54Je suis surpris, monsieur, de ne pas vous avoir entendu blasphémer plus tôt.
01:06:59Et voulez-vous que je me rattrape?
01:07:02Taisez-vous.
01:07:05Je vais vous dire ma manière de penser, monsieur.
01:07:09Le châtiment est terrible.
01:07:13Je veux vous entendre en confession au plus tôt.
01:07:16Confession.
01:07:25On dit, mademoiselle, que vos travaux sont du plus grand intérêt.
01:07:28Monsieur de Fontenelle me prodigue des encouragements.
01:07:31Je voudrais y joindre les miens.
01:07:32Et...
01:07:34Je voudrais tout autant que vous ne refusiez pas que je vous entende chanter.
01:07:37Je ne peux, monsieur.
01:07:39Il n'y a personne pour tenir le clavecin.
01:07:41Si?
01:07:43Moi?
01:07:44Moi.
01:07:45C'est moi.
01:07:46Je sais pas.
01:07:47Je sais pas.
01:07:48Je sais pas.
01:07:49SEMPRI CENTATOR CORPORELLO
01:08:19SEMPRI CENTATOR CORPORELLO
01:08:49SEMPRI CENTATOR CORPORELLO
01:09:19SEMPRI CENTATOR CORPORELLO
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01:09:47SEMPRI CENTATOR CORPORELLO
01:09:49J'la peut attendre
01:09:51...à tantôt
01:10:01...
01:10:03Enfin...
01:10:03Monsieur le Fontenel
01:10:05puisque je vous dis que Monsieur d'Hiderot n'est pas là !
01:10:06He's not here!
01:10:07Where is he?
01:10:08He is...
01:10:09For you sincerely, he is...
01:10:10Where is he?
01:10:11I don't know, but he is with a person.
01:10:14And what do they do?
01:10:15Have you seen this person?
01:10:17No, I haven't seen it yet.
01:10:19Well, you have a good idea.
01:10:21She is young, no?
01:10:23Young and beautiful.
01:10:26They are all young and beautiful, Mr.
01:10:29I'll wait for it.
01:10:36Mr. Fontenelle!
01:10:40But, Kiatine...
01:10:43There's only a few things to tell you, Mr.
01:11:02Tony, what you do...
01:11:05What you do...
01:11:06What you do...
01:11:07What you do...
01:11:10Mal模sted.
01:11:12What?
01:11:13You...
01:11:14Gamble 두.
01:11:15Why do you speak?
01:11:16Your forensics.
01:11:19What does it make sense?
01:11:22You talk points!
01:11:23Still, feelings!
01:11:25What have you to rire ?
01:11:32It's you, Mr. Fontenelle, who spoke of sentiments.
01:11:35Oh, and then faites what you want.
01:11:37I'll learn to give you advice.
01:11:39Well, in the colère of the peaceful Fontenelle,
01:11:41the event is unique.
01:11:42It's an honor.
01:11:43I envy your commitment.
01:11:44I would like you to look at it.
01:11:46Let me give you a compliment.
01:11:48But you're not serious.
01:11:49What's so I have to do that you're missing?
01:11:51You're courage.
01:11:55OK, Thanks everyone.
01:12:01Thanks a lot.
01:12:02Thank you!
01:12:06Thanks.
01:12:23Qu'avez-vous ?
01:12:47Rien.
01:12:50Vous semblez vous ennoyer.
01:12:53Non, point du tout.
01:12:58Je crois que j'abuse de votre bonté.
01:13:01Ce n'est pas une sorte d'impôt d'intérêt pour un savant comme vous.
01:13:08Vous ne dites rien ?
01:13:11Que pense M. Diderot de vos observations ?
01:13:16Ma tante vous a dit, il m'a fait l'honneur de trouver de l'intérêt à ce que je fais.
01:13:20Est-ce là ce qui vous contrarie ?
01:13:29Je ne suis pas un contrarier.
01:13:30C'est moi en effet qui devrais l'être.
01:13:35Yarnet vous repartit alors que je chantais.
01:13:38Non, vous avez bien d'autres oreilles pour vous entendre.
01:13:41Vous êtes de méchante humeur, tout cela par ma faute.
01:13:47Aurais-je dû refuser l'invitation de M. Diderot ?
01:13:50Il s'est montré aimable et fort enjoué.
01:13:52Je n'en doute point.
01:13:56Reprenez vos observations.
01:14:04Pensez-vous que je ne puis oublier certains conseils ?
01:14:08Si M. Diderot a charmé mon esprit, mon corps, lui, n'a pas failli.
01:14:13Il aura été retardé en route.
01:14:16Vous croyez donc que je ne vous dis pas la vérité ?
01:14:19Pour ce que de bien connaître la vérité, je crois disposer d'une certaine avance.
01:14:24Bien inutile, je vous rassure.
01:14:27Les mises en garde que je vous ai adressées sont aujourd'hui dérisoires, dérisoires.
01:14:32Qui avait-il de dérisoires ?
01:14:34À vouloir m'épargner erreurs et souffrances ?
01:14:38Ce soir, je ne vois que trop la vanité de mes propos.
01:14:45Pas d'impulsion du cœur.
01:14:48Du raisonnement.
01:14:51Je suis laissé entraîner à penser que ce qui m'avait si bien convenu
01:14:54devait vous convenir aussi.
01:14:57Voilà les paroles d'un homme qui toute sa vie a peu changé de place
01:15:03et qui en a tenu si peu.
01:15:11J'ai promis à M. Diderot d'aller lui rendre visite chez lui.
01:15:17Mais...
01:15:18J'aimerais continuer à étudier auprès de vous.
01:15:23Vous aimeriez, mais vous ne le souhaitez point.
01:15:25Je vous comprends mal.
01:15:31Vous cherchez à me dire que vous voulez votre liberté.
01:15:35Vous me blessez, monsieur.
01:15:37Je crains de vous blesser aussi.
01:15:40Cela arrive quand on vise au juste.
01:15:43J'ai de l'amitié pour vous.
01:15:46J'ai pensé cette amitié partagée.
01:15:48Elle paraît inégale.
01:15:51J'aurais dû le savoir.
01:15:53Vous entrez dans la vie et quand je ne me décide pas,
01:15:55je vais en sortir.
01:15:57Alors ?
01:15:58Mon cœur est honnête, monsieur.
01:16:00Je serai toujours heureux d'avoir connaissance de vos travaux.
01:16:04Nous verrons chez votre tante,
01:16:05si toutefois vous y paraissez encore,
01:16:07ce dont je doute.
01:16:09Pourquoi cela ?
01:16:11Parce que votre tête, votre esprit, votre corps seront ailleurs.
01:16:15Ils y sont déjà.
01:16:15On ne peut pas songer, les hommes.
01:16:19Vous-même l'avez reconnu.
01:16:21Il est si pénible de dire adieu.
01:16:25Je voudrais vous éviter cet embarras.
01:16:28Ce soir,
01:16:28vous êtes là pour la dernière fois.
01:16:34Et je l'ai su avant vous.
01:16:35J'insisterai, pour vous voir revenir,
01:16:40que je forcherai votre compassion.
01:16:44Ce serait me renier.
01:16:49Monsieur Diderot s'est montré enjoué.
01:16:52Dites-vous.
01:16:55Il sera donc libertin
01:16:57quand vous le croirez galant.
01:17:00Vous serez ainsi rassuré
01:17:01en pensant que l'esprit l'emporte.
01:17:03Nous préférons toujours abdiquer dans le confort.
01:17:07C'est à cela qu'on reconnaît nos défaites ordinaires.
01:17:29Sous-titrage MFP.
01:17:59Monsieur Delamotte
01:18:02est philosophe profond.
01:18:04Philosopher,
01:18:05c'est rendre à la raison
01:18:06toute sa dignité.
01:18:08Il serait plus agréable
01:18:09de vous entendre lire
01:18:11La princesse de Clèves.
01:18:13Mais vous connaissez ce roman par cœur.
01:18:16Le mot est juste.
01:18:20Madame Geoffrin vous rend visite.
01:18:24Bonjour, ma bonne amie.
01:18:25Que se passe-t-il ?
01:18:27Je vais vous expliquer.
01:18:29Votre avis me sera précieux.
01:18:33C'est au sujet d'Isabelle.
01:18:35Depuis un an,
01:18:36à peine l'ai-je vue sortir au matin de la maison
01:18:38et rentrer fort tard.
01:18:39Je sens bien tous les reproches
01:18:40qui peuvent m'être faits.
01:18:42Je ne me suis point alarmée,
01:18:44sachant comme elle se passionne pour les sciences.
01:18:46Mais je connais aujourd'hui
01:18:49les raisons de sa conduite.
01:18:50Eh bien,
01:18:52Monsieur Diderot
01:18:52a fait se rencontrer ma nièce
01:18:54et c'est l'un de ses libraires.
01:18:56Ce jeune homme est l'un de ceux
01:18:57qui continue à soutenir l'encyclopédie.
01:18:59Mais il part s'installer en Flandre,
01:19:00à Lille,
01:19:00et il a demandé Isabelle en mariage.
01:19:05Je ne sais que faire,
01:19:06mon bon ami,
01:19:07vous qui lui fûtes si précieux,
01:19:09qu'il avait aidé à sortir de son tourment
01:19:10par l'étude de la philosophie.
01:19:13Vous devez me conseiller.
01:19:16Lille,
01:19:17très belle ville.
01:19:18Néanmoins,
01:19:28il ne se rebute à point encore
01:19:29et il fit tout ce qu'il put
01:19:31pour la faire changer de dessin.
01:19:36Des années entières s'étant passées,
01:19:39le temps et l'absence
01:19:40ralentirent sa douleur
01:19:41et éteignirent sa passion.
01:19:45Madame de Clèves
01:19:46vécue d'une sorte
01:19:47qui ne laissa pas d'apparence
01:19:49qu'elle put un jour revenir.
01:20:14Votre visite m'a enchanté.
01:20:17Je suis heureux de vous savoir à Lille,
01:20:22tout au service de la librairie.
01:20:25Je sais ce que je vous dois, monsieur.
01:20:28Je chercherai toujours
01:20:29de quelle façon
01:20:29vous exprimer ma reconnaissance.
01:20:32Je n'aurai plus à chercher longtemps,
01:20:33je pense.
01:20:36Qu'il voulait vous dire ?
01:20:37Mon âge a fini par me rattraper.
01:20:40Vous vous portez à merveille.
01:20:42J'étais venue dans l'espoir
01:20:46que vous m'y pardonnerez.
01:20:48Je n'ai point remarqué d'offense.
01:20:50Je préférais vous entendre dire
01:20:52que je m'étais montrée en grade.
01:20:55Nous ne sommes pas assez parfaits
01:20:57pour être toujours affligés.
01:20:58Oui.
01:21:02Travaillez-vous en ce moment ?
01:21:04J'étudie notre langue française.
01:21:07Sujet inépuisable.
01:21:10Je m'étonne toujours
01:21:12de ce que tant de choses
01:21:13puissent loger dans
01:21:14dans si peu de mots.
01:21:16Regardez,
01:21:19il n'en faut que deux
01:21:20pour dire que le temps
01:21:21n'est pas à notre disposition.
01:21:25Et c'est des mots ?
01:21:27Trop tard.
01:21:36Au revoir, monsieur.
01:21:37Je ne chante plus, monsieur.
01:21:59Et pourtant,
01:22:00chaque fois que j'aimerais le faire,
01:22:02je pense à vous.
01:22:07Sous-titrage Société Radio-Canada
01:22:37Rentrez.
01:22:42Il fut encore vrai.
01:22:42Vous avez raison, je suis allé ne dire.
01:23:10Sous-titrage Société Radio-Canada
01:23:15Sous-titrage Société Radio-Canada
01:23:17Sous-titrage Société Radio-Canada
01:23:19...
01:23:49A vous remettrez.
01:24:09Vous êtes toujours remis de tout.
01:24:11C'est bien la preuve que la clémence divine
01:24:14est infinie.
01:24:17Tenez, l'autre jour,
01:24:18je visitais Madame Guimaud.
01:24:19Savez-vous qu'elle a passé les cent ans
01:24:21et, comme dit-elle,
01:24:24monsieur l'abbé,
01:24:25je crois que la Providence,
01:24:26m'a oublié.
01:24:27Que peut-on répondre à cela ?
01:24:31Chut !
01:24:36Alors, c'est-il mieux qu'hier ?
01:24:41J'ai autorisé l'abbé Chalon à le voir
01:24:43en lui recommandant de ne pas le fatiguer.
01:24:44Mes respects, monsieur de Fontenelle.
01:25:00Que ressentez-vous ?
01:25:06J'en ressens une difficulté d'être.
01:25:17Mais vous êtes mieux qu'hier, n'est-ce pas ?
01:25:20Je vous demande, comment cela va-t-il ?
01:25:25Comment cela va-t-il ?
01:25:30Cela ne va pas.
01:25:33Cela s'en va.
01:25:36Je m'achète.
01:26:06Je m'achète.
01:26:36Je m'achète.
01:26:37Je m'achète.
01:26:38Je m'achète.
01:26:39Je m'achète.
01:26:41Je m'achète.
01:26:43Je m'achète.
01:26:44Je m'achète.
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01:26:56Je m'achète.
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01:27:01Je m'achète.
01:27:02Je m'achète.
01:27:03Je m'achète.
01:27:06Je m'achète.
01:27:08Je m'achète.
01:27:19You are all 100 times in a moment.
01:27:39I will write you this letter,
01:27:41even though I'm broken up in the memory of an old time
01:27:43that I didn't know about it.
01:27:46I hear you say to you,
01:27:48he was the best of my friends,
01:27:50but he didn't know it.
01:27:52Who could understand
01:27:53that a very very rich man
01:27:55would be if you were away from what you wanted to appear?
01:27:59And if I think to you,
01:28:01I know you're finally going to tell your secret hope
01:28:05that someone,
01:28:07one day,
01:28:09can beat a heart
01:28:11or forget.
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