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00:00Anne Corpé, bonjour. On va évidemment décrypter ce qui va se jouer aujourd'hui à Downing Street.
00:05On le répète depuis quelques jours, quelques semaines, ça va très vite, ça va dans tous les sens.
00:08Il y a des rendez-vous à peu près partout pour tenter d'avancer vers ce projet de paix voulu très vite par les Américains.
00:16Vous nous le disiez tout à l'heure. On est à Londres. Aujourd'hui, de quoi va-t-il être question entre ces quatre hommes ?
00:21En fait, c'est à chaque fois la même chose. Les Américains négocient avec les Russes ou avec les Ukrainiens,
00:28en tout cas sans les Européens. Et derrière, les Européens essayent d'avoir accès d'abord aux informations sur ce qui est vraiment négocié
00:38et de prendre leur place à la table des négociations, puisqu'il s'agit pour les Européens de la sécurité du vieux continent.
00:48Alors, il s'agit donc cette fois de revenir sur le texte qui a été discuté ces derniers jours en Floride,
00:54entre Ukrainiens et Américains, et de tenter d'amender le projet de riposter aux propositions américaines.
01:04Le président ukrainien a fait état de grosses difficultés, notamment sur les questions territoriales,
01:11puisque, en fait, les Russes exigent que les Américains reconnaissent la souveraineté de Moscou sur l'ensemble du Donbass,
01:18alors même que les troupes russes n'ont conquis que 80% de cette région ukrainienne.
01:25En fait, Moscou veut rendre irréversible la conquête de ce territoire.
01:31C'est inacceptable pour Kiev, qui demande aussi des précisions sur les garanties de sécurité
01:37qui seraient apportées à l'Ukraine en cas de signature d'un accord.
01:42Les Européens, eux, sont alignés sur les positions du président ukrainien.
01:49Comme je le disais, pour eux, c'est la sécurité du continent qui est en jeu.
01:52Et puis, surtout, ils estiment que l'Ukraine doit pouvoir décider de son sort
01:58et que ce sort ne doit pas être scellé uniquement entre la Russie et les États-Unis.
02:05Les Européens doivent parallèlement se mettre d'accord sur la manière de continuer à soutenir Kiev dans son effort de guerre.
02:13Là, il est question de la mobilisation des avoirs russes gelés,
02:19d'ailleurs des avoirs sur lesquels les Américains lorgnent sérieusement.
02:23Il y aura un Conseil européen à ce sujet le 18 décembre prochain.
02:27La Belgique est toujours réticente à l'utilisation de ces avoirs russes,
02:30mais l'Elysée s'est dit hier soir confiant sur la possibilité d'aboutir à un accord.
02:36Alors, là, on est toujours dans l'attente de Volodymyr Zelensky.
02:39Je ne sais pas si on peut montrer les images en direct de la porte d'entrée du 10 Downing Street,
02:43le président ukrainien qui est le dernier attendu.
02:47Sans le santé, ce serait bien parce qu'il y a le chat juste derrière.
02:49C'est le chat Larry qu'on voulait vous montrer, fonctionnaire de l'État britannique,
02:52car sourit ici en chef depuis 2011.
02:55Ça, c'est pour la petite anecdote parce qu'on commente les images en direct ici.
02:58Ici, Zelensky qui va arriver et qu'on sait sous très forte pression américaine.
03:05Trump l'a encore redit il y a quelques heures.
03:07Il lui a mis la pression en avançant qu'il n'avait même pas lu son projet d'accord.
03:12En réalité, Volodymyr Zelensky est bien sûr tenu informé des négociations.
03:18Il a d'ailleurs qualifié les discussions de Miami de constructives, mais pas faciles.
03:24La vérité, c'est que Donald Trump se fiche totalement du sort de l'Ukraine.
03:29Il veut, lui, renouer des relations, notamment commerciales, avec la Russie.
03:35Il n'y a qu'à voir qui il envoie négocier.
03:37Steve Witkoff, qui est un promoteur immobilier, qui n'a aucun bagage diplomatique.
03:42Et pour lui, pour Steve Witkoff, les affaires sont plus importantes que les frontières.
03:50Du côté russe, le principal négociateur, c'est Kirill Dmitrieff.
03:54Lui aussi, c'est un banquier d'affaires qui a d'ailleurs été formé dans les universités américaines.
04:00Et ces deux hommes parlent la même langue.
04:02C'est celle du business.
04:03Il y a eu une enquête ce week-end de Wall Street Journal, selon laquelle les Russes proposent aux Etats-Unis des projets mirifiques d'exploitation conjoint de vastes gisements de matières premières en Arctique.
04:21Moscou fait miroiter des contrats de plusieurs milliards de dollars aux Américains dans les domaines de l'énergie et des terres rares.
04:30Et tout cela, évidemment, séduit l'administration américaine qui voit là une belle occasion de renouer un espèce de partenariat avec les Russes,
04:40quitte à le faire sur le dos des Ukrainiens et Kiev et leurs alliés européens.
04:46Eux insistent sur les questions de frontières, sur les questions de garantie, de sécurité.
04:51Mais ils sont perçus par Moscou et par Washington, surtout, comme des obstacles à la conclusion de ces contrats magnifiques.
05:00Eh bien, tiens, regardez, Volodymyr Zelensky qui est reçu par Kirstarmer à l'instant, Odyss, Darling Street, c'est le dernier qui manquait.
05:07Donc, pour cette séquence, le président ukrainien, donc, qui fait cette première étape à Londres en ce début d'après-midi,
05:16et on l'a appris tout à l'heure, qui va se rendre dans la foulée à Bruxelles, rencontrer le secrétaire général de l'OTAN,
05:22le président du Conseil européen et la chef de la Commission européenne.
05:26Ça enchaîne, quand même.
05:27Oui, et là, cette visite intervient après la publication vendredi de la nouvelle stratégie de sécurité américaine,
05:35qui ne dit rien, ou presque, du danger représenté par la Russie.
05:40D'ailleurs, Moscou a salué ce document.
05:43Le Kremlin s'est dit d'accord avec la ligne fixée par Washington, parce que le texte insiste, en revanche, sur le déclin supposé de l'Europe,
05:55et sa ligne sur les thèses d'une certaine partie de l'extrême droite qui parle de grands remplacements.
06:00Il est plus que plausible, peut-on lire dans le texte, que d'ici quelques années, d'ici quelques décennies, pardon,
06:07certains pays européens, membres de l'OTAN, deviennent majoritairement non-européens.
06:14Ce texte assure, par ailleurs, qu'il n'y aura pas d'élargissement de l'OTAN.
06:18Ça, c'est dur pour Kiev, qui espère intégrer l'Alliance Atlantique.
06:22Alors, pour l'instant, les chefs d'État, membres de l'Alliance Atlantique, n'ont pas réagi officiellement à la publication de ce document,
06:31parce qu'ils attendent d'avoir des précisions, et puis ils ne veulent pas braquer Washington, dont ils ont besoin pour assurer leur sécurité.
06:40Il y a une personne qui s'est exprimée, c'est la chef de la diplomatie européenne, Kaya Kalas,
06:44qui a assuré que les États-Unis restaient le grand allié de l'Europe.
06:48C'est une sorte de vœu pieux, on voit bien que Washington se désengage.
06:54D'ailleurs, selon Reuters, les États-Unis veulent que les Européens reprennent en main la majorité des capacités de défense conventionnelle de l'OTAN d'ici 2027.
07:04C'est un délai impossible à tenir, selon les experts.
07:08Et tout ça est très inquiétant pour l'Ukraine,
07:10qui a notamment besoin du maintien, du partage du renseignement américain
07:18pour pouvoir résister à l'offensive russe, qui continue de grignoter du territoire.
07:22Cette menace qui est constante de la part des Américains, qui continue de peser sur Kiev en cette journée de négociation.
07:29Merci beaucoup, Anne. On verra ce que donnent ces échanges du jour.
07:34Merci beaucoup.
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