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  • il y a 19 heures

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00:00Monsieur Georges Fenech, ancien magistrat, ancien député, bonjour Georges.
00:03Bonjour Eliott, bonjour à tous.
00:05Ah bah bien sûr, Alexandre Devecchio, rédacteur en chef des pages D et Débat du Figaro.
00:13Monsieur le rédacteur en chef, bonjour.
00:14Un plaisir, je vous ai écouté ce matin dans la matinale d'Europe 1 d'Alexis Lafléchet.
00:18Vous avez parlé de l'islamo-gauchisme, on en parlera dans cette émission.
00:22Il y a l'audition, très attendue, à 14h d'un certain Jean-Luc Mélenchon,
00:26devant la commission d'enquête parlementaire.
00:28Vous dites qu'il ne faut pas s'arrêter que sur Jean-Luc Mélenchon ?
00:31C'est l'arbre qui cache la forêt, Jean-Luc Mélenchon.
00:35Rouge à l'intérieur, vert à l'extérieur.
00:37Exactement, les écolos ne valent pas mieux.
00:40Mais avant cela, on a beaucoup de choses à traiter ensemble, évidemment.
00:44Je voulais vraiment qu'on parle justement de ces Français qui nous écoutent sûrement depuis les zones rurales.
00:49Et géographiquement, les zones rurales, c'est 88% du territoire en métropole.
00:55C'est un tiers de la population française.
00:58Ce n'est pas rien, les zones rurales.
01:01Et pourtant, bon nombre de Français considèrent que les politiques publiques ont complètement délaissé les zones rurales.
01:08Les pouvoirs publics ont-ils oublié nos zones rurales ?
01:10C'est la première question qu'on se pose ce matin.
01:1287% des Français estiment que les territoires ruraux sont abandonnés par les politiques publiques.
01:19C'est le triste constat du sondage réalisé par l'IFOP pour la fondation Excellence Ruralité,
01:24un réseau d'écoles privées dans les zones rurales.
01:27Et ça a été publié cette semaine.
01:28Et ça a eu un écho médiatique limité, ce sondage et cette enquête qui est pourtant très importante.
01:38Pour réduire l'isolement dans les campagnes, près de 9 Français sur 10 préconisent de renforcer l'éducation dès le plus jeune âge.
01:46Et nous sommes justement en direct avec quelqu'un qui connaît parfaitement les zones rurales, Bertrand Auchcorn.
01:53Merci d'être avec nous.
01:54Vous êtes maire sans étiquette de Marot, prêt.
01:58Et vous êtes président délégué de l'Association des maires ruraux du Loiret.
02:03Merci d'être avec nous, monsieur le maire, en direct dans l'Eliott de Vallée-Vous.
02:07Merci beaucoup. Bonjour à tout le monde.
02:09Ravis de pouvoir échanger avec vous.
02:11C'est un sujet vraiment important parce que beaucoup de Français, je disais,
02:14les zones rurales, ça représente un tiers de la population française.
02:20Et ce tiers est parfois oublié.
02:23On parle peu des zones rurales.
02:25Oui, vous avez tout à fait raison.
02:27C'est un tiers de la population française.
02:28C'est 98% du territoire.
02:31Et malheureusement, les résultats du sondage sont tout à fait éloquents.
02:35Et on le vit tout à fait dans nos communes rurales.
02:38C'est une impression d'abandon parce qu'on a parlé du tout métropole.
02:43On est un petit peu revenu là-dessus, mais quand même, ça reste très prégnant.
02:48On s'aperçoit que nos communes rurales ont des budgets qui sont très inférieurs à ceux des communes urbaines.
02:55Enfin, je parle des budgets par habitant.
02:56Or, les ruraux ont les mêmes besoins que les urbains.
03:01Et vraiment, non seulement les services publics sont retirés, comme vous le savez,
03:05et la poste dans la plupart de quasiment tous nos villages.
03:10Et puis, il y a des inquiétudes qui s'approchent en plus et qui peuvent encore accentuer ce problème.
03:1789% des habitants des zones rurales constatent un manque généralisé de moyens publics sur leur territoire.
03:23Ils sont près de 9 Français sur 10 à estimer que l'éducation a un rôle déterminant à jouer pour dynamiser les territoires ruraux.
03:3175% des habitants des campagnes, justement, ont le sentiment que les décisions qui se prennent à Paris
03:38sont loin des préoccupations de ceux qui vivent en région.
03:43Et ça, c'est très important aussi, la déconnexion de l'élite parisienne
03:46qui oublie l'importance de la ruralité en France.
03:50Oui, c'est ennuyeux.
03:53Il est vrai que de temps en temps, nous sommes invités à discuter avec les ministres par rapport à ça.
03:58Mais après, une fois qu'on a discuté, on a l'impression que rien ne se passe.
04:02Et vous pointez le doigt sur l'éducation.
04:05Moi, je suis moi, un ancien enseignant.
04:07Il y a une grosse inquiétude, c'est que la baisse de la natalité
04:10qui vient de se produire dès 4 ou 5 ans va se répercuter sur nos effectifs scolaires.
04:15Et on sait que combien les risques de fermeture de classe, de fermeture d'écorce, vont être prégnants.
04:21Et là-dessus, on sait que les écoles, ça fait vivre nos territoires.
04:27Il y a aussi le fait que quand un enfant est scolarisé proche de ses lui,
04:30c'est totalement différent de quand il faut qu'il prenne un bûche le matin
04:33et faire 10 kilomètres avant de pouvoir être dans sa classe.
04:36Tout ça, il faut vraiment qu'on change de braquet
04:40et qu'on retourne vraiment vers nos communes rurales
04:43parce qu'elles vivent en complémentarité des zones urbaines
04:46et une France rurale qui se mourrait serait dramatique pour notre pays.
04:52Évidemment.
04:53Et puis, quand on parle de politique publique,
04:55l'idée n'est pas de créer une sorte de face-à-face zone urbaine et zone rurale,
05:02mais vous pouvez marcher sur deux jambes, ça paraît plus logique, pour avancer.
05:06C'est-à-dire que quand vous investissez dans la métropole,
05:08vous pouvez aussi, dans les zones urbaines, vous pouvez aussi investir dans les zones rurales.
05:15Vous êtes un maire d'une commune, la commune de Maraud-Auprès.
05:20C'est une commune de combien d'habitants ?
05:22C'est 1 700 habitants.
05:241 700 ?
05:25Parce que vous avez parlé d'une poste dans votre ville, il y a une poste par exemple ?
05:31Elle a été perdue il y a 15 ans déjà.
05:33Donc moi, je l'ai remplacé par une agence postale.
05:36Alors ça permet que ça fait un service public que nous, on rend.
05:39Mais alors évidemment, même si on a une petite indemnité, ça a un coût.
05:43Mais c'est vraiment important.
05:44Les gens viennent du coup à la mairie pour avoir un contact humain,
05:49en plus de l'ordre des services.
05:51Et tout ça, c'est très important.
05:53Autre question, monsieur le maire.
05:54Vous avez, par exemple, parce qu'il y a évidemment le service public,
05:58mais puis après, il y a les services du quotidien.
06:03Par exemple, vous avez un médecin dans votre commune ?
06:05Un médecin généraliste ?
06:07Malheureusement, le dernier médecin généraliste s'est arrêté il y a 6 mois.
06:11Et donc, je n'en ai plus.
06:12Alors, on a une maison de santé qui n'est pas très loin,
06:15qui a quelques kilomètres.
06:16Mais déjà, ils refusent du monde.
06:20Moi-même, je ne vais pas vous dire franchement être patient là.
06:25Et donc, les habitants de ma commune, nouveaux, n'arrivent pas à trouver de médecin.
06:29C'est affolant.
06:31Mais vous avez raison de dire que c'est dramatique.
06:34Autre question vraiment très concrète.
06:36Est-ce que vous avez une école publique dans votre commune ?
06:40Oui, oui, j'ai une école publique.
06:41Moi, j'ai eu la chance de pouvoir avoir une école publique encore avec...
06:43Il y a eu un bon dynamisme scolaire.
06:46Oui, mais c'est une école primaire ?
06:49C'est des collèges ?
06:50Non, non, on a à la fois l'école maternelle et l'école élémentaire.
06:56Donc, on a les huit niveaux de l'enseignement scolaire public des écoles primaires.
07:03Et pour le collège et le lycée, vous avez besoin quand vous habitez dans votre commune ?
07:07Oui, c'est un collège à 5 kilomètres.
07:12Et donc, il y a un ramage scolaire encore là, c'est à peu près.
07:14Pour le lycée, par contre, c'est très embêtant parce qu'il y a 15 kilomètres, les enfants doivent partir à 7h30 du matin, rentrer à 7h30 du soir.
07:22Et moi-même, j'étais prof, je me rends compte que pour une vie de lycéen, ce n'est pas satisfaisant.
07:27C'est 12h, partir de chez soi, il faut qu'ils apprennent à travailler chez eux.
07:31Et tout ça, s'ils ne peuvent pas le faire, voilà.
07:33Et il y a un bus qui récupère les lycéens ?
07:37Oui, il y a un bus qui est...
07:40C'est déjà ça, mais je vous le dis, le bus, il part à 7h30 du matin, il rentre à 7h30 du soir.
07:43Donc, c'est un gros problème.
07:45Et en plus, on était mis dans un scolaire qui n'est pas la direction naturelle des habitants,
07:50donc des parents qui pourraient les amener.
07:52Et donc, vraiment, c'est un...
07:55C'est compliqué, c'est l'art de la débrouille, Bertrand Auchcorn, maire sans étiquette de Marolais.
08:02Auprès, si vous aviez la possibilité d'échanger directement avec le président de la République,
08:07imaginez que là, vous échangez non pas avec un journaliste d'Europe 1, mais avec le président de la République.
08:12Vous lui diriez quoi au président de la République, monsieur le maire ?
08:15Écoutez, j'étais au Congrès des maires, là, au mois de novembre.
08:18Je lui dirais, si vous étiez venu au Congrès des maires,
08:20vous étiez venu discuter avec les représentants des associations d'élus,
08:24directement, simplement, à côté de nous, et parler à bâton rompu là-dessus,
08:31ça aurait été pas mal, sauf qu'il n'a même pas déni venir.
08:34Et toute dernière question, la priorité des priorités, selon vous, pour les zones rurales, ce serait laquelle ?
08:46Il y en a beaucoup, là, vous me posez la question, mais déjà,
08:50que nos communes aient des moyens financiers un peu plus importants,
08:54je rappelle que par habitant, en moyenne, les communes rurales ont deux fois moins d'argent par habitant que les communes urbaines,
09:00donc, évidemment, on ne peut pas faire beaucoup de choses, et puis, il faut vraiment réfléchir,
09:05bon, vous l'avez dit à l'éducation, à ce que les écoles puissent se maintenir,
09:08il faut aussi que nous soyons des territoires économiques vivants.
09:11Il y a l'agriculture, bien sûr, mais il y a aussi des territoires économiques vivants,
09:15et avec le zéro artificiel net qui nous empêche de développer nos territoires,
09:19on risque d'être bloqué, là encore, par rapport aux choses,
09:22et puis, nos communes, vous voyez, je mets beaucoup plus de choses,
09:25ont besoin d'ingénierie, parce qu'on n'a pas tout le personnel que nous prend des grandes communes
09:29pour préparer des projets, et ça, on en a besoin.
09:32Alors, je sais qu'il y a quelques efforts qui ont été faits, comme Village d'Avenir ou Petite Ville de Demain,
09:38mais il y a vraiment besoin dans ce domaine-là que nos communes rurales puissent se développer,
09:43et que les citoyens ruraux aient les mêmes qualités de vie, possibilités de vie,
09:48je ne veux pas enlever la qualité, elle est bonne,
09:50mais elle est bonne parce qu'on est à la campagne, parce qu'il y a des bonnes choses,
09:54mais qu'on ait les mêmes possibilités de se développer, je pense aux jeunes qui pourront faire des études,
09:58je pense à la mobilité, je pense aux apprentis pour travailler, tout ça.
10:03Mais ce n'est pas, pardonnez-moi, M. le maire, ce n'est pas un effort, c'est un devoir,
10:05c'est un devoir de considérer que l'habitant d'une zone rurale est le même habitant qu'une zone urbaine,
10:12et on peut évidemment investir dans les quartiers prioritaires,
10:16mais il y a des zones rurales prioritaires aussi, sur lesquelles il faut investir massivement, M. le maire.
10:24Tout à fait, je suis entièrement d'accord, et je ne vis pas du tout en opposition à l'urbanisme.
10:27Bien sûr, mais bien sûr, moi je dis toujours qu'il faut marcher sur les deux jambes.
10:31Vous avez, écoutez, j'étais ravi de pouvoir échanger avec vous, M. le maire.
10:35Je vous remercie beaucoup.
10:36On embrasse les habitants de Moreau-Auprès, on les appelle Maraux, pardonnez-moi, Auprès.
10:41Marprésien.
10:42Les Marprésiennes et les Marprésiennes, peut-être, qui nous écoutent ce matin.
10:46Merci beaucoup, M. le maire.
10:47Dans un instant, on sera avec des auditeurs et des auditrices,
10:51on sera avec Jeanne, puisqu'on continue de parler de ce sujet qui est essentiel.
10:55Les pouvoirs publics ont-ils oublié nos zones rurales ?
10:59On en parlera notamment avec Alexandre Devecchio et Georges Fenech.
11:02Merci.
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