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  • il y a 2 heures
À Paris, il y a de 60 enquêtes en cours portant sur des cas de violences sexuelles dans les écoles, la plupart du temps sur le temps périscolaire. Selon le magazine Elle qui cite la mairie de Paris, 32 animateurs ont été suspendus dont 18 pour soupçons de violences sexuelles.

Matthieu (le prénom a été modifié), fait partie des parents qui ont porté plainte. Sa fille de 3 ans aurait été violée par un animateur de son école.
Il raconte le choc face au récit de sa fille et l'inaction des services publiques.

Catégorie

📚
Éducation
Transcription
00:00C'est-à-dire que mon enfant, c'était un viol.
00:01Et l'école qui est censée être ce coffre-fort où on met nos enfants pour les protéger,
00:05finalement, ce coffre-fort reste ouvert à n'importe quelle personne malintentionnée pour pouvoir commettre ça.
00:11C'était la rentrée scolaire, on était très contents, surtout les enfants étaient très contents de reprendre l'école.
00:16Et ma femme reçoit un appel de la CASP.
00:20C'est le service municipal qui gère tout l'ensemble du périscolaire.
00:25Au téléphone, la responsable de la CASP, elle nous a dit qu'un cinéma a été fait.
00:29Des parents d'élèves, comme quoi leur enfant avait vu le nôtre avec un animateur, le sexe salaire.
00:34Et nous, on a été avertis que deux semaines après.
00:36Deux semaines dans lesquelles on a toujours continué à en ramener notre enfant.
00:39Et à qui on a demandé aux animateurs, quand on l'a récupéré, comment ça se passait ?
00:43Est-ce qu'elle a passé une bonne journée ?
00:45Après avoir échangé avec la directrice de la CASP, ma femme a eu un échange avec notre enfant.
00:49Et puis, c'est là où notre enfant a commencé à raconter.
00:52En mimant des gestes à connotation sexuelle.
00:54Et du coup, la manière dont on a décrit les choses, on l'a cru immédiatement.
00:58Parce qu'elle n'a pas pu l'inventer.
01:00Ça a été tellement décrit dans les détails que ce genre de propos ne peut pas être imaginé.
01:05Pas si tôt.
01:06Il n'a que trois ans.
01:07Et c'est là où, là, pour le coup, on s'est effondré.
01:09Ce qu'a décrit mon enfant, c'était un viol.
01:11J'ai demandé à avoir une rencontre avec le service périscolaire.
01:14J'ai été reçu.
01:15À part m'entendre et me dire qu'ils étaient dans l'empathie.
01:19Rien n'a été fait, entre guillemets.
01:21Comme nous, on a menacé de porter la parole en public.
01:23Ils ont organisé une réunion au sein de l'école.
01:25Et après avoir averti les parents, il y a eu d'autres montées de la part d'enfants.
01:28Donc, on s'est retrouvé avoir trois animateurs suspendus au sein de la même école.
01:31Ils ont voulu traiter ce sujet-là de manière isolée.
01:33Après m'être renseigné, j'ai vu qu'il y a eu pas mal de cas similaires aux miens dans d'autres écoles.
01:38Et c'est là où j'ai vu qu'il y avait une vraie défaillance dans la sécurité et l'intégrité de nos enfants.
01:43Plusieurs reprises, j'ai été amené à récupérer mon enfant.
01:45Très souvent, j'ai pu voir un animateur seul avec un groupe d'enfants, dans une salle, dans un étage isolé.
01:53Un enfant sortait des toilettes et se baladait tout seul dans les couloirs.
01:56Plus je creusais, plus je me rendais compte que l'enfant n'était pas du tout une priorité.
02:00Et l'école qui est censée être ce coffre-fort où on met nos enfants pour les protéger,
02:04finalement, ce coffre-fort reste ouvert à n'importe quelle personne malintentionnée pour pouvoir commettre ça.
02:09Et c'est en ça que c'est révoltant.
02:10C'est-à-dire qu'on n'a pas sanctuarisé.
02:12Le système est conçu de telle manière qu'il favorise.
02:15Vous imaginez que pour ce genre de prédateur, pour eux, c'est le paradis.
02:18Ils ne peuvent pas espérer un meilleur métier que celui-ci, d'être confrontés directement à leur croix.
02:21Il n'y a aucun parent qui est prêt.
02:22Le monde s'écoule devant nous.
02:24On se sent perdu.
02:25On se dit, qu'est-ce qu'elle va devenir ?
02:26Comment elle va grandir ?
02:27Nous, on n'avait rien demandé et on s'est retrouvés à récupérer notre fille en mille morceaux.
02:31Et puis après, débrouillez-vous.
02:32Le fait qu'elle ait des troubles de sommeil, qu'elle ait quelquefois agarre et autres,
02:37on doit composer avec.
02:38En plus, on a une obligation où on doit être fort par rapport à elle.
02:42On pleure en silence, on pleure dans l'autre coin.
02:44Et on doit faire front, après, aux institutions, justement, pour leur demander des comptes
02:48et qu'il y ait une transparence.
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