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  • il y a 2 jours
Comment aimer quand l’histoire vous divise ? Dans « 226 degrés d’amour sous le soleil de Sankara », le Togolais Serge Azialé met en scène Béatrice et Alexis, deux êtres que tout oppose dans leurs rapports à Thomas Sankara. Entre eux, l’amour se confronte aux convictions politiques. Un roman où les sentiments individuels se heurtent à la mémoire collective, où le passé refuse de lâcher prise, et où chaque choix personnel devient un acte politique.
Transcription
00:00Musique
00:30L'amour n'efface pas les divergences, il les révèle.
00:38Aujourd'hui nous avons le plaisir de recevoir sur notre plateau, un conteur d'exception de la plume togolaise.
00:44A son actif, plus d'une vingtaine d'oeuvres, il manie bien le cinquième et le septième art.
00:50Monsieur Serge Allais, bonjour et bienvenue sur le plateau du Fasso.net.
00:53Bonjour Stella, bonjour Fasso.net, merci pour l'accueil et bonjour à tous vos followers.
01:01Bonjour chers téléspectateurs, nous allons notamment parler de son oeuvre de 126 degrés d'amour sous le soleil de Saqqara.
01:09Et pour commencer, monsieur Serge Allais, pouvez-vous vous présenter pour nos téléspectateurs qui ne vous connaissent pas ?
01:16Avec plaisir. A l'état civil, c'est Asialekodjo, Alphonse.
01:20Mais en tant qu'il y a eu la politique d'authenticité dans notre pays, donc on a dû se débarrasser du prénom Alphonse.
01:27Mais c'est cela qui a déterminé le surnom écrivain que m'a donné mon père, Fasso.net, Asialekodjo, Asialekodjo.net, Père Sonam.
01:36Et voilà, c'est devenu prémonitoire. Je suis devenu écrivain.
01:41Qu'est-ce qui vous a inspiré à écrire l'histoire 226 degrés d'amour sous le soleil de Saqqara ?
01:48Sachant que vous avez écrit également plus d'une vingtaine d'oeuvres sur ça.
01:52C'est ça.
01:52Sur l'amour.
01:54Et moi, je le dis toujours, mes écrits, ils naissent toujours des rencontres et des coups de foudre.
02:03Voilà.
02:03Il s'est fait que quand j'étais à la Fonds internationale du livre de Ouagadougou, en 2021,
02:08il y a la fille qui est sur la couverture, qui était venue à nos stands,
02:14et elle a vu toutes les œuvres exposées.
02:17Et elle a été conquise par la collection Petits Bisous.
02:24Voilà.
02:25Et le déclic est né de là.
02:28Surtout, quand l'échangeur, je me suis rendu compte qu'elle était à l'université.
02:33Elle est toujours à l'université, Thomas Sankara.
02:36Alors qu'au début, quand je connaissais l'université, elle s'appelait l'université Ouagadougou.
02:41Donc l'année-là, elle passait de Ouagadougou à Thomas Sankara.
02:45Alors là, je me suis rappelé d'un projet qu'on avait eu quand j'étais arrivé en 2015,
02:52pour la première fois à Ouagadougou, justement dans le cadre de la philo.
02:57Et ensemble avec des auteurs burkinabés, parce que c'était la période des coups d'État
03:02et puis des manifestations, voilà.
03:06Et avec des auteurs burkinabés, on avait pensé à un récoil collectif
03:12qui prendrait le titre « Sous le soleil de Sankara ».
03:16Voilà.
03:17Bon, moi, quand j'ai eu ce déclic, je me suis rappelé ce projet.
03:20« Ok, je vais reprendre l'idée, mais à ma source. »
03:24À ma source, donc c'est là où j'ai...
03:27Parce qu'en temps, j'avais déjà sorti un roman photo,
03:31« 228 degrés d'amour ».
03:32Donc je me suis dit, « Ah, après 228 degrés d'amour, pourquoi pas 226 degrés d'amour ? »
03:37Et greffer cela au premier projet de « Sous le soleil de Sankara ».
03:42Donc d'où 226 degrés d'amour, « Sous le soleil de Sankara ».
03:46Voilà.
03:47Donc c'est comme ça qu'est née cet orage.
03:50226 degrés.
03:51Vous avez déjà écrit 228 degrés.
03:55226 degrés.
03:56Pourquoi ce changement ?
03:59Eh bien, voilà, 228 degrés, c'est une histoire togolaise.
04:03Ok.
04:03Voilà, donc 226 degrés.
04:05En fait, j'utilise l'indicatif de chaque pays.
04:11L'indicatif du seul.
04:12Après, ce sera peut-être 225 degrés d'amour.
04:15Donc ça, là, on pense à Abidjan, et ainsi de suite.
04:18Parce qu'on avait pensé la collection Petits Bisous panafricaine.
04:24Parce qu'au départ, il y avait Roséros.
04:26C'est vrai, c'est inspiré du Togo, mais bon, voilà, pour des soucis de prudence,
04:32on n'avait pas cité normalement le Togolome.
04:34Mais après, il y a Oasis d'amour à Ouaga, grand amour à Abidjan.
04:40Donc ça devait continuer, et voilà.
04:42C'est un peu le principe de la collection, une collection panafrique,
04:46où chaque pays que je vais visiter, sûrement je vais faire des rencontres,
04:50sûrement il y aura des coups de foudre, et forcément, il y aura une histoire à la fin.
04:55La grande majorité, nous avons remarqué également que la grande majorité de vos œuvres sont des romans sentimentales.
05:03Tout à fait.
05:04Avec plus d'une dizaine de romans sentimentales.
05:07Tout à fait.
05:07Pourquoi ce genre et pas un autre genre ?
05:10Pourquoi ce genre ?
05:11Bon, tout d'abord, c'est ma nature.
05:13Je le dis souvent aux gens qui ne comprennent pas vraiment le nom de femme.
05:18Asialé, ça veut dire l'amour est, avec grand E.
05:22Donc forcément, ça a joué sur ma personnalité.
05:26Mais au-delà de ça, on dit souvent que l'écrivain écrit ce qu'il lit.
05:31Dans ma jeunesse, j'ai beaucoup lu les romans de la collection Arlequin.
05:38Je faisais partie des garçons fleurs bleues qui aimaient lire ces histoires.
05:44Parce que ça, j'étais en diapason avec ces gens d'histoire, plutôt qu'avec d'autres.
05:50C'est vrai qu'après, il y a eu les SAS avec Gérard Devilliers,
05:53mais la majorité de ma lecture était constituée des romans d'amour.
05:58Il y a eu Barbara, Catlan, Daniel Astile, ainsi de suite.
06:03Donc forcément, comme c'est ma nature, et quand j'ai commencé à écrire,
06:08c'est le thème qui s'est imposé à moi.
06:10Et le premier était, voilà, « Retour vers l'amour ».
06:14Je l'avais écrit, c'est dix ans après que j'ai rencontré M. Maou Seika.
06:22En ce temps-là, il venait de créer les éditions Audi.
06:25Il a eu le coup de foot pour l'histoire.
06:28Et ça a commencé comme ça, voilà.
06:32OK. En lisant l'œuvre, j'ai remarqué que Thomas Sankara est omniprésent.
06:37Tout à fait.
06:38Mais ce n'est pas un personnage.
06:39Oui.
06:40Mais il était le sujet majeur de discussion de l'ouvrage.
06:44Tout à fait, voilà.
06:45OK. Pourquoi ?
06:46Voilà. Comme je l'avais dit tantôt, je me suis basé sur le projet, sur le soleil de Sankara.
06:51Bon, en fait, ici, ce n'est pas l'histoire d'amour qui est mise en avant, qui est mise en avant.
06:56C'est l'hommage qu'on a voulu rendre au père de la Révolution Burkinaabé.
07:02Et donc, l'histoire d'amour n'a été qu'une excuse.
07:06Puisque c'est généralement par ce canal que je parle mieux à mes lettristes et lecteurs dont j'ai voulu utiliser.
07:13Et ça a dérouté plus d'un.
07:15Parce qu'il s'attendait à une histoire d'amour passionnelle, comme d'habitude, comme je le fais d'habitude.
07:19Mais là, je lui fais un petit coup de pied.
07:26Donc, Sankara, c'est l'idée principale du projet, c'est rendre hommage au Sankara.
07:33Et moi, je suis allé au-delà de l'hommage, c'est participer à la sauvegarde de ce que moi j'appelle les acquis immatériels de la Révolution.
07:44Souvent, quand on parle du développement de pays, on ne parle que des infrastructures.
07:47Voilà. Mais au-delà de ça, moi, personnellement, ce qui m'a marqué chez Sankara, c'est ces idées.
07:55Ces idées qui étaient, bon, on les disait révolutionnaires dans le temps.
07:58Mais en fait, c'était des idées évolutionnaires.
08:01Parce que pour que l'Afrique s'en sorte, il faudrait des dirigeants et un peuple intègre, d'abord,
08:09qui a à cœur de se développer par eux-mêmes et pour eux-mêmes.
08:15Ce qu'il a dit, celui qui offre le violon, dicte la mélodie.
08:22Or, si toi-même, tu as ton propre violon, tu joues la mélodie que tu veux.
08:26Donc, moi, j'ai quand même voulu participer à la sauvegarde des acquis immatériels de la Révolution.
08:33D'où j'en ai fait le personnage central autour duquel tournent les personnages.
08:38Vous avez vu à parler de Thomas Sankara.
08:41Je voudrais vous demander une question assez personnelle.
08:44Vous l'avez déjà rencontrée ou, pendant la Révolution, vous êtes venu au Burkina Faso ?
08:49Malheureusement, non.
08:50J'étais au collège quand la Révolution avait commencé et j'étais au lycée quand on l'avait assassiné.
08:56Donc, ça n'a pas pu se faire.
08:57Est-ce que le choix du Burkina Faso comme cadre est lié par une expérience personnelle
09:06ou votre amour pour Thomas Sankara, pour la Révolution ?
09:10Bon, tout parle de l'administration que j'ai toujours eu pour Sankara.
09:15Mais le déclic, c'est ma première participation à la philo.
09:22Voilà.
09:22Donc, c'est...
09:23Et justement, c'est lors de la philo 2015 qu'on a lancé la collection Petit Bisous.
09:31Donc, tout est parti au fait de Ouagadougou.
09:36Et justement, au cours de cette première participation,
09:40on avait une voisine dans le stade d'à côté.
09:44Elle s'appelle Tatiana.
09:46C'est avec elle que j'avais discuté un peu de la vie sentimentale des jeunes Ouagalais.
09:53Elle a eu à me raconter.
09:56Et le déclic est venu quand elle m'a parlé d'un phénomène qui avait cours en ce temps-là.
10:01Quel était ce phénomène ?
10:03Un garçon fait la cour à une fille qui n'est pas disposée à sortir avec lui.
10:07Il s'arrange avec des amis pour la droguer, coucher avec elle,
10:11filmer et poster sur les réseaux sociaux.
10:14Bon, comme moi, je suis très souvent sensible à ce genre de problème.
10:19Surtout que mes histoires d'amour ne sont la plupart du temps que des prétextes
10:23pour aborder un sujet brûlant.
10:27Et ça m'a parlé, rentré automatiquement.
10:31J'ai écrit cette histoire.
10:33Et maintenant, après, quand on était revenu en 2017, on avait eu à présenter l'ouvrage.
10:39Et justement, vous allez retrouver des personnages d'Oasis Damoua Ouagalais.
10:46C'est un peu comme une suite, comme une transition entre l'ancienne génération
10:51et la nouvelle génération d'amoureux Ouagalais.
10:57Donc, c'était ça le point de départ.
10:59Donc, ça m'a tellement marqué, que ce soit à Ouagalais, que tout,
11:06que Ouagalais était le point de départ de la chose.
11:08Et à chaque participation à la philo, en découle toujours une rencontre chic,
11:15un coup de four et puis une histoire.
11:17Et ça continue.
11:18Et ça continue.
11:20Et lors de notre dernière participation, c'est le même processus qui continue.
11:24Parce que la philo est devenue la foi à laquelle les maisons d'édition à Audi
11:32sont restées plus fidèles qu'à d'autres événements.
11:37Et moi, particulièrement, ayant été marqué dès ma première participation,
11:43ça me tient toujours à cœur de faire le tour.
11:47Et j'aime ce brassage entre le Togo et le Burkina.
11:52Et on sait qu'on est voisins.
11:55Il y a 5 ans au Togo, il y a 5 ans au Burkina.
11:59Et on a été des beaux.
12:02Et moi, j'ai toujours tenu à faire ce...
12:05à perpétuer ce mariage.
12:08D'ailleurs, c'est le mariage entre la tradition burkinabé et la tradition togolaise.
12:15Et je me verrais bien dans un mariage avec une burkinabé.
12:19Voilà, pour boucler la boucle, comme on dit souvent.
12:22Donc, c'est cette relation particulière que j'ai avec Ouagadougou.
12:26Et j'ai vraiment envie d'être résident au Burkinabé.
12:33Pourquoi pas, à partir de l'année prochaine.
12:36Je suis sur un projet avec, justement, Constant, que tu as reçu récemment.
12:44Je suis sur un projet avec lui.
12:45Et si ça se complétise, voilà, je serai à la fois au Togo et au Burkina Faso.
12:52Et ça serait un très grand plaisir, voilà.
12:55En tout cas, ce sont des expériences très émouvantes.
12:59Et on ressent ces émotions dans votre oeuvre.
13:03Tout à fait.
13:03Dans vos oeuvres.
13:04Je suis ça.
13:05Et je voudrais savoir si vous travaillez sur la psychologie de vos personnages également,
13:10pour transmettre ces émotions que vous ressentez au lecteur.
13:14Tout à fait.
13:15Et quand je débutais le métier de la plume, j'avais lu un guide pratique et écrit par une auteure américaine.
13:27C'est avec ça que j'ai compris que l'auteur est tous les personnages à la fois.
13:33Donc, tout écrivain a intérêt à maîtriser un peu la psychologie de tous ces personnages.
13:43Ce qui fait que, comme je l'avais dit tantôt, si je ne ressens pas une émotion, je ne peux mieux la décrire.
13:52Donc, je m'implique moi-même dans toutes mes histoires.
13:56Je donne beaucoup de moi dans mes histoires et j'ai besoin de converser avec les personnes impliquées,
14:07les personnes dont je m'inspire pour créer les personnes.
14:10Parce qu'un personnage, on ne peut pas le créer du point de vue imaginaire.
14:15On parle toujours de la réalité.
14:17Et c'est en cela que je rends toujours hommage à notre grand roquet national, Jimmy Hope Péassonam.
14:24C'est lui qui, voyant ma vision, m'a fait visionner Basic Instinct avec Michael Douglas et Sharon Stone.
14:34Parce que le personnage central, c'est Catherine Trammell, une écrivaine.
14:38Et c'est avec lui que j'ai compris qu'en réalité, on n'a pas besoin d'aller sur la lune pour chercher les histoires,
14:45ni pour pouvoir donner de la teneur psychologique au personnage.
14:50C'est les gens qui nous entourent, les gens avec lesquels nous vivons, qui vivent ce genre d'émotions.
14:57Il suffit de savoir converser avec eux pour retirer cette teneur.
15:04Et moi, ça m'a beaucoup aidé.
15:05Ça m'a beaucoup aidé.
15:06D'autant plus que je suis quelqu'un de très attachant.
15:10Quand le courant passe entre moi et une personne, on y chante sur tout et sur rien.
15:16Et moi, ça me permet de recueillir les sens là et de les intégrer dans mes personnages pour donner ce que vous venez de dire tout à l'heure.
15:28Et une fois, on venait à la philo.
15:31En cela, je venais déjà d'écrire Grand Amour à Bijan.
15:36Donc, dans le bus, on l'avait donné à une passagère.
15:42Le long du parcours, le temps qu'on arrive à Cara, ça c'est chez nous, elle a lu.
15:48Bon.
15:48La question qu'elle m'a posée, puis c'est là où j'ai compris que voilà, j'étais arrivé au niveau où je voulais.
15:53Comment est-ce que j'ai pu, en tant qu'homme, arriver à exprimer l'émotion d'une femme ?
15:58Voilà, c'est là où je l'ai expliqué, c'est comme ça.
16:01Parce que c'est au début, bon, je ne l'avais pas à main, au cours de mes lectures et de mon expérience, j'y suis arrivé.
16:11Et là, aujourd'hui, c'est facile pour moi, c'est plus facile pour moi d'intégrer ce concept dans mes personnages.
16:18À travers vos œuvres, vous arrivez à décrire les émotions des femmes, sachant que vous êtes un homme, et à les faire pleurer et tout.
16:28Et j'ai remarqué que lors du philo, vos œuvres avaient de l'audience au niveau des jeunes.
16:34Tout à fait.
16:35Des jeunes de 15 ans, 16 ans en montant.
16:40Et qu'est-ce qui rend cette attraction au niveau de cette jeunesse, de ces jeunes lecteurs ?
16:48Voilà.
16:50Il s'est fait qu'avant de devenir écrivain professionnel, j'ai été journaliste.
16:58Donc à la base, j'ai commencé avec un magazine spécialisé dans l'éducation sentimentale et érotique.
17:04Donc c'est avec ce magazine que j'ai compris qu'en réalité, les gens lisent.
17:13Avant, on disait que les gens ne lisent pas, les jeunes ne lisent pas.
17:16C'est là où j'ai compris que c'est parce qu'on ne leur proposait pas le sujet qui leur tenait à cœur.
17:23Donc avec les petites histoires qu'on insérait dans le magazine, en dehors des conseils sur le plan sentimental et érotique,
17:33on a remarqué ces histoires plaisaient aux jeunes.
17:39Donc c'est en ce sens, quand j'ai commencé, on n'a fini par imaginer.
17:45On n'a fini par, voilà.
17:49Mais sur pied sur cette collection, juste une nouvelle, pas volumineux, pas coûteux.
17:57Parce qu'à la base, il y a beaucoup de lecteurs.
17:59Dès que c'est volumineux, ça les décourage.
18:02Dès que c'est coûteux, ça les décourage.
18:05Donc quand on a commencé, on a remarqué que voilà, le public cible est vraiment bien ciblé.
18:12Parce que dès le départ, les jeunes ont commencé par les...
18:15Et comme on dit souvent, l'appétit vient en mangeant.
18:18Donc histoire après histoire, il en redemande.
18:21Ce qui fait qu'à chaque fois, on est obligé de remettre un nouveau sur le marché.
18:28Et justement, cette année en venant, parce qu'il y avait eu des publications avant qu'on n'était pas venu à la philo.
18:39Donc on a fait des rééditions.
18:40Par exemple, Retour à l'amour, c'est la troisième édition.
18:43Rose et Rose, c'est la deuxième édition.
18:46Parce que c'est des ouvrages qu'ils ne connaissaient pas.
18:49Donc quand on est venu avec cela, bon, pour eux, c'est des nouveautés.
18:53En dehors de 226 degrés d'amour, sous le soleil de Sankara.
18:57Donc ça fait que l'engouement a continué.
19:01Donc c'est là où on a vraiment compris que, voilà, il y a quand même une frange de ce public qui lise vraiment.
19:12Qui est capable d'acheter des ouvrages et de les lire.
19:17Parce que nos ouvrages vont entre 500 francs et 1000 francs.
19:23Donc c'est la portée de tout le monde, en fait.
19:24Même au pays, j'ai eu des confidences de gens qui, eux, au départ, ils n'aimaient pas lire.
19:32Mais quand ils ont eu assez à cette collection, ils ont pris goût à la lecture.
19:39Et aujourd'hui, ce qui est bien aussi, c'est à Ouagak, ça a commencé en 2015.
19:46Et c'est à Ouagak qu'on célèbre les 10 ans de cette collection.
19:50Et mais 15 ans en tant qu'auteur en fleurs.
19:54Voilà.
19:54Donc c'est tout ça.
19:56C'est tout ça.
19:57Et puis il y a aussi l'approche.
20:00Notre approche vers le public.
20:02Chers téléspectateurs, nous tirons presque à la fin de notre émission.
20:07Et M. Aziali, pour les lecteurs qui vont lire vos différentes œuvres,
20:13particulièrement de 126 degrés,
20:15« D'amour sous le soleil de Sankara »,
20:18qu'est-ce que vous voulez qu'ils retiennent en fermant cette œuvre ?
20:21Ce que j'aimerais qu'ils retiennent, c'est contribuer à sauvegarder
20:26les acquis immatériels de la révolution bouquinabée.
20:30Parce que quand j'en parle, ce n'est pas seulement pour les jeunes de Boukina.
20:33C'est pour tous les jeunes de l'Afrique.
20:36Aujourd'hui, on doit prendre conscience qu'il revient à nous,
20:40à nous, africains, de chercher les voies et moyens
20:44pour notre évolution, notre développement,
20:47par nous-mêmes et pour nous-mêmes.
20:49C'est clair que les autres, ils auront toujours un regard de prédateur
20:54sur notre continent et comment faire pour qu'on leur brate,
20:59nos matières premières, et qu'ils nous reviennent avec des produits finis
21:02qui ne sont pas à notre portée.
21:05Or, si nous arrivions à le faire par nous-mêmes et pour nous-mêmes,
21:11ça serait plus simple.
21:13Et heureusement, je le dis toujours,
21:16le boukina donne toujours le la.
21:17Aujourd'hui, avec l'avènement du capitaine Ibrahim Traoré,
21:23on sent une continuité, enfin.
21:28Parce qu'après l'assassinat de Sankara, il y a eu une cassure.
21:34Mais aujourd'hui, avec l'avènement du capitaine Traoré,
21:37on sent qu'il y a vraiment une continuité.
21:40Et moi, je souhaite que tout le monde essaie d'épauler cette nouvelle révolution.
21:53Parce que moi, je le dis toujours, l'AES constitue aujourd'hui un rampart,
21:57un rampart pour nous qui sommes vers la côte.
21:59Et on a intérêt à ce que le rampart ne tombe pas.
22:03Donc, c'est ce que je voudrais que mes lettres retiennent.
22:06C'est vrai que je les ai un peu déçus sur le côté passionnel,
22:09mais on ne va pas toujours rester sur le côté passionnel.
22:12Il faudrait quand même arriver à un conneviel et consul.
22:14Parce qu'aujourd'hui, hier, on était dans un établissement,
22:17on pose la question qui est Sankara.
22:19Pour certains jeunes, c'est juste un ancien président de Bukinabé.
22:23Donc, c'est dire qu'ils ont perdu la carrue qu'avait ce temps.
22:28Et qu'a toujours, parce que même mort,
22:31il y a un grand homme qui l'a dit chez nous,
22:33on peut tuer un homme, mais on ne peut pas tuer ses idées.
22:36Feuille, ta vie, ou à morin.
22:38Donc, moi, j'aimerais quand même que les gens,
22:40on revienne sur tout ça et qu'on fasse cette révolution
22:45qui va nous amener vers l'évolution de l'Afrique.
22:49On ne peut pas terminer l'émission sans vous demander
22:52quels sont vos projets littéraires ou cinématographiques.
22:55Voilà.
22:57Bon, le grand projet, il faut que j'en parle déjà,
23:01l'année prochaine, c'est mon jubilé de Diamant.
23:04Donc, nous sommes en train d'imaginer une tournée.
23:07Une tournée, d'abord sur le plan national et dans la seule région.
23:11Et forcément, ça va passer par Ouagadougou.
23:14Et donc, ça sera marqué par un spectacle
23:18qui va reprendre des extraits de mes œuvres.
23:22Et puis, les chansons dont je suis l'auteur-compositeur.
23:27Et, bon, mêlées à des vidéos.
23:31Voilà.
23:31Donc, ça va résumer les trois secteurs dans lesquels j'ai voulu,
23:34la littérature, la musique et puis le cinéma.
23:37Et au-delà de ça, je suis toujours en train de chercher des partenaires
23:41pour ma série en création, Dobliba, dont on a déjà tourné l'épisode pilote.
23:46Et voilà.
23:48Donc, ça va être entre trois pays au départ.
23:52Le Togo, la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso.
23:55Et justement, 226 degrés d'amour,
23:56sous le salon de Sakara, va en faire partie.
23:59Donc, s'il y a des producteurs burkinabés qui sont intéressés,
24:04on peut déjà commencer par traverser le développement
24:06de 226 degrés d'amour pour pouvoir le développer en scénario.
24:13Et maintenant, après, entrevoir le casting,
24:16puis le tournage et tout ce qui s'en suivra.
24:18Donc, c'est les gros projets que j'ai pour cette fin d'année
24:23et surtout l'année prochaine.
24:24Et l'année prochaine, surtout, mon jubilé de Diamant.
24:27Voilà.
24:29OK. On a hâte pour ce jubilé de Diamant.
24:31Tout à fait.
24:32OK. Nous sommes au terme de notre émission.
24:36Monsieur Serge Ajallé, quel est votre dernier mot
24:39pour nos chers spectateurs et les jeunes lecteurs
24:44qui nous suivent actuellement ?
24:46Voilà. Le dernier mot, c'est de lire.
24:49Moi, je conseille toujours, surtout aux jeunes, de lire.
24:53Moi, je le dis, 90% de ce que je connais aujourd'hui,
24:57c'est à travers la lecture.
24:59Bon, à l'école, ce qu'on nous apprend, c'est juste 10%.
25:02Donc, si toi, mais tu ne te cultives pas davantage,
25:05je le disais tantôt, pour pouvoir maîtriser la psychologie des personnes,
25:09il a fallu que je me documente, que je lise des guides pratiques
25:12et que je pratique.
25:14Et donc, entre lecture, pratique,
25:16et ça fait qu'aujourd'hui, je suis ce que je suis.
25:19Donc, je les encourage sur cette même voie
25:22qui m'a permis d'être ce que je suis aujourd'hui.
25:26Et à tout le monde, comme je l'avais dit tantôt,
25:30qu'on revienne à l'amour pour nos patries.
25:36À l'amour pour nos patries.
25:38Pour ne pas se laisser embrigader par le premier venu
25:40et devenir nous-mêmes les ennemis de nos patries.
25:44Ça, ça me tient toujours à cœur.
25:46Voilà. Merci beaucoup.
25:48Chers téléspectateurs,
25:50nous sommes au terme de notre émission littéraire.
25:53Merci de nous avoir suivis.
25:54Et merci, M. Serge Azalier,
25:56de nous avoir honoré de votre présence
25:58sur le plateau du Faso.net.
26:00Le plaisir est partagé.
26:02Et n'hésitez pas surtout à vous abonner,
26:04à liker et à partager
26:05pour de nouvelles émissions sur la littérature.
26:08C'était Cynthia Sacande.
26:10Au revoir et à bientôt.

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