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  • il y a 20 heures

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00:00Culture Média, la suite de Culture Média.
00:04Dans un instant, nous serons avec Sylvain Tesson pour sa conférence littéraire autour de son livre
00:07« Les piliers de la mer », mais on est toujours avec Laurence Boccolini pour son livre
00:11« Showtime », parce qu'on se rend compte que tout au long de votre vie,
00:16vous avez fait « Bonne figure ». Voilà, c'est ça.
00:19C'est ça, c'est exactement ça. Vous racontez notamment…
00:23J'aurais pu l'appeler « La bonne figure ».
00:24« La bonne figure », c'est ça. Vous racontez notamment ce tournage très compliqué en Afrique du Sud,
00:30d'une émission qui, je crois, s'appelle « Je suis une célébrité, sortez-moi de là »,
00:35où vous avez des douleurs terribles, où vous pleurez entre deux prises.
00:39Le médecin du tournage vous explique que tout ça, c'est dans votre tête.
00:42J'ai encore les captures d'écran. Il m'a expliqué qu'en fait…
00:45Il a expliqué même à mon équipe que je faisais beaucoup de cinéma.
00:48C'est ça.
00:49Sauf que quand je suis rentrée en France, je suis failli mourir.
00:52Vous étiez en train de perdre un rein ?
00:53Je suis en train de perdre un rein, j'ai fait une pilonée frite.
00:56Je n'ai jamais sorti de l'hôpital. Je suis arrivée, je suis restée, je ne sais pas combien de temps à l'hôpital.
01:00Et oui, il m'a expliqué que ça va, c'était des trucs de nanas,
01:05que c'était le stress du tournage.
01:07Moi, je savais très bien que ce n'était pas le stress du tournage.
01:09En plus, il a été le dire à ma maquilleuse, à mon coiffeur, en disant « Écoutez, il faut qu'elle arrête. »
01:13Mais c'est là que je trouve ça très intéressant, votre livre, parce qu'on voit toute la dureté de ce milieu, en fait.
01:19Le peu de solidarité que vous trouvez, finalement.
01:22Il n'y a pas beaucoup de solidarité, après...
01:25Moi, j'en veux...
01:27Sur ce tournage-là, il n'y a pas eu beaucoup de solidarité.
01:30Mais c'est vrai, quand il vous arrive des trucs, quand vous vous faites dégager,
01:34on se dit « Ouais, personne n'est solidaire », mais les gens ont tellement peur pour leur job
01:37qu'on ne peut pas leur en vouloir.
01:39Parce qu'on se dit « Et toi, t'as volé au secours de combien de personnes qui se sont fait dégager ? »
01:47Vous avez reçu des témoignages, quand même, à votre départ de France Télévisions ?
01:52Ah oui.
01:53C'était incroyable.
01:54Ça, c'est un truc qui m'a...
01:56Ça m'a réchauffé le cœur.
01:57Je les garde vraiment.
01:58C'est des gens d'autres chaînes, des gens avec qui je n'ai jamais travaillé,
02:01des journalistes, des animateurs, des producteurs, des patrons de chaînes.
02:06Et je me suis dit « Oh, il y a des gens qui m'aiment bien, finalement ! »
02:10Ça fait du bien dans ces moments-là, parce que, voilà, on se sent un peu...
02:14On est tout seul, on fait un saut dans le vide,
02:16quand on choisit de partir d'un endroit sans rien, c'est quand même à mon âge.
02:20J'ai 62 ans, voilà.
02:22Et puis en plein été, c'est ça aussi.
02:23Alors, après le mercato, c'est-à-dire que vous ne pouvez pas trouver...
02:26C'est très compliqué.
02:27Plus de solutions.
02:28Vous faites un saut dans le vide, vous vous dites « Et bon, voilà, je le fais par choix, par conviction. »
02:34Parce que j'apprends tous les jours à ma fille qu'il faut être droit dans ses bottes.
02:38Et quand on a des convictions et quand on pense que ce n'est pas juste pour soi,
02:40on n'est pas obligé de tout accepter.
02:42Je ne peux pas non plus me trahir.
02:44Mais c'est vrai qu'on aimerait bien que tout le monde vole à votre...
02:48Il y en a qui l'ont quand même fait.
02:50Christophe Beaugrand a parlé, Olivier Mine s'est exprimé.
02:53Mais je n'en veux à personne de ne pas dire, parce qu'ils me l'ont dit en privé.
02:58Donc ça, c'est quand même quelque chose.
03:00Et puis on sent que c'était aussi une décision chez vous de ne plus vous faire marcher dessus.
03:04Parce que c'est une impression qui revient beaucoup dans les livres.
03:08Tous ces moments justement où vous vous êtes écrasé, où vous n'avez rien dit.
03:10Notamment dans ce souvenir que j'avais oublié.
03:14Et pourtant, j'avais vu l'émission à l'époque.
03:16C'était sur le plateau d'On n'est pas couché.
03:23Cette émission, vous allez par amitié pour Laurent Ruquier.
03:25C'est ce que vous racontez pour aller parler de votre livre à l'époque.
03:29Puisque les cigognes ont perdu mon adresse.
03:30Vous parlez d'un sujet très tabou à l'époque.
03:33Votre parcours de la combattante pour avoir un enfant.
03:36Et là, après des heures et des heures d'attente.
03:38Quand vous passez enfin dans le célèbre siège face à Zemmour et Nolo.
03:43On vous accuse d'avoir écrit ce livre uniquement pour faire pleurer dans les chaumières.
03:47C'est ce qu'on vous dit en résumé.
03:48Je n'ai pas compris ce qui m'est arrivé.
03:49Ce soir-là, j'étais en plein traitement en plus.
03:52Je n'ai pas compris.
03:54C'est-à-dire que ce que j'ai pris dans la figure, je...
03:56J'ai revu les images, c'est vrai que c'est dur.
03:57Je n'arrive pas à les regarder.
03:58Je n'arrive pas à les voir.
04:00Et surtout, il y a une image que j'ai du mal à regarder.
04:02C'est une capture d'écran qui court beaucoup sur les réseaux.
04:05Pas peu, sur les réseaux.
04:06Sur Internet.
04:06C'est quand je pleure, moi je ne pleure pas sur les plateaux.
04:09J'ai du mal parce que c'est le boulot et que je sais que les cadreurs sont là.
04:13Que je sais que quelqu'un va dire gros plan.
04:15Donc moi, ça me met une distance.
04:17J'ai beaucoup de mal à être très ému sur un plateau.
04:19Mais là, j'ai senti que je pleurais.
04:21Et j'ai eu un geste où je me suis essuyée comme ça avec ma main.
04:25Comme ça, je ne sais plus.
04:26Et il y a eu une capture d'écran.
04:28Elle est souvent diffusée, cette image-là.
04:32Et je pleure comme les enfants s'essuient avec leurs mains.
04:36Rapidement.
04:36Et c'est un truc, je me suis dit, mince, pourquoi j'ai vécu ça ?
04:40Je n'arrivais pas avec une œuvre littéraire majeure.
04:43J'arrivais juste avec un témoignage.
04:45Ou quelqu'un de connu disait, c'est le parcours du combattant, c'est compliqué.
04:50Et après, ça s'est ouvert.
04:51C'est-à-dire qu'il y a eu beaucoup de livres de gens connus qui ont raconté l'endométriose, etc.
04:55La GPA, la PMA, peu importe.
05:00Moi, j'arrivais juste en disant, voilà comment ça se passe.
05:02Et vous ne faisiez pas œuvre littéraire, ce n'était pas l'objectif de suivre.
05:06Mais non, c'était un témoignage où je racontais que je n'avais pas de passe-droit.
05:10J'attendais comme tout le monde que je faisais mes émissions alors que j'étais blindée d'hormones
05:16à tel point qu'on avait décousu mon manteau du maillon faible parce que mon ventre touchait le pupitre.
05:22J'avais l'impression d'être enceinte.
05:23Je n'étais pas enceinte, j'avais un ventre comme ça.
05:25Et il touchait le pupitre.
05:26Dans le noir, ça ne se voyait pas.
05:27Mais je ne pouvais plus boutonner mon manteau.
05:30C'était fou.
05:31Et j'ai revu les images.
05:33Il y a une chose que vous avez oubliée et qui n'est pas dans le livre.
05:36C'est que vous avez été défendue quand même sur le plateau.
05:39Mais ça, j'ai l'impression que vous l'avez enlevé par Daniel Picouli.
05:42L'auteur Daniel Picouli.
05:43Il vous a défendu.
05:46Et c'est d'ailleurs à ce moment-là que vous pleurez.
05:48C'est parce qu'il vous défend et parce que vous êtes touché, je pense,
05:51parce qu'il essaie de faire.
05:53face à Zemmour et Nolo à vous défendre.
05:56Mais c'était étrange parce que
05:58quand c'est arrivé, il y avait un silence de mort sur le plateau.
06:03Le public était choqué.
06:07Et quand je suis remontée, c'est ce que je raconte,
06:08il y avait les gens de la sécurité qui sont venus m'embrasser.
06:13On ne savait pas pourquoi tout d'un coup je m'étais fait lyncher.
06:16Vous en avez voulu à Laurent Riquier ou pas ?
06:17À Laurent, non.
06:20Mais Laurent, il a essayé de dire
06:22« Mais c'est bien écrit. Je suis malheureux pour vous. »
06:25Non, Laurent, non.
06:27On a la sensation, quand on revoit les images,
06:29j'ai revu cette séquence,
06:30on a la sensation qu'au-delà du livre,
06:33de ce que vous avez écrit,
06:34on a la sensation plutôt d'un mépris de classe,
06:36que vous êtes l'animatrice populaire française.
06:37Totalement.
06:38Et qu'en fait, c'est ça qu'on vous reproche,
06:41plus que votre livre et votre histoire.
06:42J'arrivais à TF1, je cartonnais sur TF1,
06:44et tout d'un coup, j'osais venir dans une émission,
06:47j'étais à côté de Christine Scott Thomas,
06:49qui on parlait avec Différens,
06:50Daniel Picouli, etc.
06:51Daniel Picouli, que j'adore,
06:52et tout d'un coup, j'étais une espèce de crasse,
06:55qui avait osé écrire un truc avec un vrai éditeur,
06:59qui venait raconter qu'elle pleurait tous les jours,
07:02parce qu'elle n'arrivait pas à avoir d'enfant,
07:04et que ça, j'allais le payer cher.
07:05Et que ça allait faire du buzz.
07:07Et si on regarde,
07:08Nolo n'était pas très, très, très connu avant.
07:11Je lui ai permis, avec ce buzz-là,
07:13d'exister sur Internet.
07:15Parce que ça a été repris partout, partout, partout.
07:18Et alors, il faut que je dise aussi
07:19que vous revenez aussi sur quelques souvenirs heureux,
07:21dans les médias aussi, Laurence Boccolini.
07:23Vous en avez, et notamment ici à Europe 1,
07:25vous parlez d'une expérience magique,
07:26notamment avec les inconnus.
07:28Vous dites que c'est l'expérience la plus drôle de ma vie.
07:30Vous étiez payée pour rire, c'est ce que vous vous racontez.
07:33Oui, j'ai reçu Bernard Campan, il n'y a pas longtemps,
07:34pour le poursillage, pour mon podcast,
07:36on s'en est reparlé.
07:37Oui, j'étais payée pour rire.
07:38Un peu comme...
07:39Oui, un peu comme moi, finalement.
07:40Je plaisante, j'aime beaucoup.
07:41Non, j'étais vraiment payée pour hurler de rire,
07:43j'avais un rire d'espèce de chèvre.
07:46Et j'étais un public,
07:47mais j'étais tout, très bon public.
07:50Il disait un truc, je hurlais de rire.
07:52Donc, on me gardait parce que ça donnait une espèce d'ambiance générale.
07:56Et puis, je m'entendais très bien avec lui.
07:58Voilà, parmi les souvenirs de ce livre vraiment passionnant,
08:01Showtime, que je recommande à tout le monde,
08:03Showtime de Laurence Boccolini, c'est aux éditions Kéros.
08:06Et puis, votre nouveau format sur YouTube,
08:09Siage, avec donc Michel Bernier.
08:12Michel Bernier, samedi à 19h, l'épisode sera en ligne.
08:14Après, on aura Bernard Campan, on a Bernard Werber,
08:17on a plein de gens super, on a Annick Idol, on a plein de gens de trucs.
08:19Merci beaucoup Laurence Boccolini.
08:21Merci beaucoup de m'avoir accueilli.
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