00:00Précisément 7h47, Marie Mutrici, l'heure d'accueillir l'invité d'ici matin et avec lui nous allons parler des violences contre les élus qui doivent cesser, en tous les cas c'est ce qu'il demande.
00:09Bonjour Emmanuel Franco, vous êtes le président de l'association des maires de Sarthe, un adjoint au maire de Roisé a été agressé il y a un peu moins de deux semaines, ce que vous avez dénoncé dans un communiqué, pourquoi ?
00:21Parce que c'est intolérable, inacceptable, détestable, s'attaquer à un élu d'une commune, comme je l'ai dit c'est s'attaquer à la République, pourquoi la République ?
00:32Parce que la commune c'est la petite république dans la grande, donc quand on s'attaque à un élu, on s'attaque à la République.
00:38Ça arrive souvent, combien d'élus sont agressés dans notre département ?
00:41Alors l'année dernière il y avait 47 cas enregistrés, mais on ne les connaît pas tous parce que les élus ne déposent pas plainte systématiquement,
00:48nous n'en font pas à part à l'association des maires, donc aujourd'hui ceux qui sont recensés c'est 47 en 2024, une dizaine de faits à priori en 2025,
01:02on voit que ça baisse, mais ce n'est pas acceptable, ce n'est pas entendable, on ne peut pas s'attaquer à un élu qui s'investit au quotidien pour ses habitants,
01:10qui est parfois bénévole, un conseiller municipal qui s'engage au sein d'un conseil n'est pas rémunéré.
01:17Un maire, un adjoint, oui, mais c'est vraiment un engagement fort, et cet engagement fort qu'il soit entaché par des violences,
01:26des violences verbales, des violences physiques, pour l'association des maires ce n'est pas entendable,
01:30donc c'est pour ça qu'on invite nos collègues élus de déposer plainte systématiquement,
01:35de se rapprocher des forces de gendarmerie et de police pour dénoncer ces actions-là.
01:40Ça vous est déjà arrivé à vous personnellement ?
01:42À titre personnel non, je n'ai jamais été violenté, que ce soit verbalement ou physiquement.
01:46Alors pourtant, on dit souvent que le maire et les élus locaux sont les élus préférés des Français,
01:52comment vous expliquez ce paradoxe ?
01:55Je crois que la société bouge, et c'est ça qu'il faut qu'on arrive à faire passer comme message,
01:59c'est que regardez ce que font vos élus, habitants de nos territoires,
02:06la plupart savent ce qu'on fait, le quotidien, le travail que nous venons,
02:10nous développons des projets, et je voudrais, j'en profite d'ailleurs,
02:12parce qu'on parle souvent des violences qui sont faites aux élus,
02:16mais aussi le mandat municipal, c'est un beau mandat,
02:18et il va y avoir des candidats prochainement, des gens qui sont potentiellement candidats,
02:22et si on ne parle que des violences, je ne pense pas que ce soit très attirant pour s'engager.
02:25Vous pensez que ça peut faire peur à certains ?
02:27Ça peut faire peur, je pense, oui.
02:28Donc c'est pour ça que je veux dire aussi que dans la vie d'un élu local,
02:31il y a plein de satisfaction, il y a plein de moments où on se réjouit,
02:34il y a plein de moments où c'est passionnant.
02:36Évidemment, il y a ces cas-là, et il faut les traiter avec, je dirais, force,
02:41et apporter une réponse concrète, comme ça a été apporté d'ailleurs par la justice,
02:45sur le fait que vous avez évoqué tout à l'heure.
02:46Il est 8h moins 10, c'est Emmanuel Franco,
02:48président de l'association des maires de la Sarthe, et l'invité d'ici même.
02:51Alors justement, concrètement, de quelle protection bénéficie un élu ?
02:56Alors, un élu n'a pas de protection particulière, je veux dire,
02:59on ne va pas mettre un policier derrière chaque maire.
03:02On ne va pas mettre un policier ou un gendarme derrière chaque maire de France et de Navarre.
03:06Simplement, ce qui est intéressant, c'est que maintenant,
03:10dès qu'il y a un fait grave, il y a une comparution immédiate devant la justice,
03:14donc ça c'est positif.
03:15Il y a la possibilité, vraiment, quand on a des cas très forts,
03:18d'avoir ce qu'on appelle un bouton pressoir,
03:20et qui permet d'avertir les forces de gendarmerie,
03:23c'est-à-dire que le maire a ce dispositif à côté, un bouton,
03:26et il appuie, et donc les forces de gendarmerie sont...
03:29Ça, ça existe déjà en Sarthe ?
03:29Ça existe en Sarthe, il y a deux personnes qui ont ce type de dispositif sur le territoire sartois.
03:34Et c'est une solution pour vous ?
03:36C'est une solution !
03:37Mais en fait, la solution, là, c'est une réponse,
03:40mais je pense que la solution, c'est de démontrer ce que font les élus au quotidien,
03:44d'expliquer à nos habitants l'engagement qu'ils font,
03:47et je crois qu'ils comprendront qu'à un moment donné,
03:49que s'attaquer à un maire, c'est comme s'attaquer à un gendarme,
03:53à un pompier, à quelqu'un qui est dépositaire,
03:55d'un dépositaire de pouvoir, de l'autorité, merci,
04:00de l'autorité publique, donc, et ça, il faut l'expliquer.
04:04Peut-être aussi que les citoyens ont besoin de plus d'explications,
04:07enfin, je veux dire, voilà, il faut expliquer ce que fait un maire au quotidien,
04:10et peut-être qu'on aura peut-être moins de...
04:12En fait, il faut qu'on fasse société, j'ai dit tout à l'heure,
04:15la commune, la petite république, mais c'est ça,
04:16on fait société dans nos communes,
04:18on essaye d'expliquer nos engagements,
04:19on essaye d'expliquer nos projets,
04:21on essaye de les travailler maintenant plus en amont du projet,
04:25c'est-à-dire vraiment de les anticiper,
04:27pour que, justement, ces violences n'existent pas,
04:29qu'on n'ait pas des moyens, des éléments pour susciter cette violence-là.
04:33Je veux dire, quand vous apprenez, forcément, des fois, des projets,
04:37l'éolien est clivant, par exemple, sur certains territoires,
04:40ça peut susciter des réactions violentes.
04:43Eh bien, si on travaille en amont sur des projets éoliens
04:46avec les habitants, avec les élus, les porteurs de projets,
04:49peut-être qu'on arrivera à dégonfler les choses,
04:51mais faire société, pour moi, c'est le plus important.
04:53Emmanuel Franco, président de l'Association des maires de Sarthe,
04:56merci d'être venu au micro d'ici semaine.
04:59Il est 7h52, merci.
05:05Merci, sinon je me zétapev sur les doigts, à part Marie Mutris.
05:07Mais non, pas de violence ici, monsieur.
05:08Pas de violence, on veut dire, quelle qu'elle soit.
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