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  • il y a 10 heures
À LA UNE / Budget : y a-t-il un chemin ?

Il n'y a pas eu d'accord en commission mixte paritaire sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), après le passage au Sénat et le retrait notable de la suspension de la réforme des retraites. Mardi 2 décembre, le texte revient sur les bancs de l'Assemblée nationale pour une seconde lecture, et un vote final prévu le 9 décembre. C'est donc une nouvelle course contre-la-montre qui s'ouvre dans l'hémicycle. Et si l'utilisation potentielle de l'article 49-3 de la Constitution faisait de nouveau du bruit, le Premier ministre a répété, lundi 1er décembre, son engagement à ne pas l'utiliser. Le 2 décembre est aussi la journée choisie par les syndicats pour essayer de se faire entendre, avec 150 rassemblements à travers la France. « Le problème de fond, c'est que plus personne ne comprend rien à ce budget », affirmait Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. En parallèle, Sébastien Lecornu poursuit des consultations, il recevait notamment les écologistes et les socialistes. En sortant de Matignon, Olivier Faure a fait état d'« une approche qui peut permettre d'aboutir à un compromis ». Le budget de la Sécurité sociale pourra-t-il être approuvé par une majorité de députés ?

Invités :
- Wally Bordas, journaliste politique au « Figaro »,
- Stéphanie Dépierre, journaliste LCP,
- Thibaud Mulier, constitutionnaliste, maître de conférences en droit public à l'université Paris Nanterre .

Chroniques :
- « Le chiffre du jour » par Fanny Guinochet,
- « Quelle histoire ! » par Laurent Guimier.


LA QUESTION QUI FÂCHE / Faut-il labelliser les médias ?

Déjà avancée en 2018 par Emmanuel Macron, l'idée de mettre en place un label pour lutter contre la désinformation refait surface. En déplacement à Arras mercredi 26 novembre, le Président de la République saluait l'initiative JTI (Journalism Trust Initiative), label pensé par Reporters Sans Frontières (RSF), et donc « fait par des professionnels » des médias. « Si c'est l'Etat qui doit vérifier, là ça devient une dictature », a précisé le chef de l'Etat. Cette déclaration n'a pas manqué de faire réagir la sphère médiatique de Vincent Bolloré, et notamment son présentateur phare Pascal Praud qui fustigeait, mardi 2 décembre, la naissance « du ministère de l'information », imaginé par George Orwell dans 1984. Des propos en échos aux déclarations de Jordan Bardella, qui faisait ce même parallèle, dimanche 30 novembre, sur le plateau de CNews. Dans une vidéo partagée sur le réseau social X (ex-Twitter), l'Elysée a directement attaqué « CNews », soulignant la désinformation diffusée par la chaîne d'information en continu. Bruno Retailleau et le parti Les Républicains ont lancé, mardi 2 décembre, une pétition, dénonçant la « dérive scandaleuse » du chef de l'Etat. A gauche, Hadrien Clouet de LFI a déclaré qu'il « y a un sujet dans les médias, mais ce n'est pas en créant des sigles ou des labels qu'on répond aux mensonges ». « Nous préférons un c

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Transcription
00:00:00Musique
00:00:00Bonsoir à tous et bienvenue dans chaque voix compte sur LCP Canal 8.
00:00:27Nous sommes ensemble pour une heure de décryptage et de débat en direct de l'Assemblée Nationale avec à mes côtés ce soir Fanny Guinochet, journaliste à France Info.
00:00:36Bonsoir Fanny.
00:00:37Bonsoir.
00:00:37Et Laurent Guignet.
00:00:38Bonsoir Laurent, merci à tous les deux d'être là.
00:00:41Voici le sommaire de chaque voix compte avec à la une ce soir l'heure de vérité de plus en plus proche.
00:00:47Les députés se penchent sur le budget de la Sécu en deuxième lecture depuis cette fin d'après-midi avec un vote attendu en principe mardi prochain.
00:00:54Et si ça passait ? Et si ce PLFSS était le premier miracle du parlementarisme voulu par Sébastien Lecornu ?
00:01:02On va demander à nos invités s'ils y croient plus qu'au Père Noël.
00:01:05Bonsoir Stéphanie Despierre.
00:01:07Bonsoir.
00:01:07Journaliste parlementaire à LCP.
00:01:09Merci d'être là aux côtés de Thibaut Mullier, constitutionnaliste, maître de conférences en droit public à Paris 1, Panthéon-Sorbonne.
00:01:15Et bonsoir Wally Bordas, journaliste au Figaro.
00:01:18Merci à tous les trois d'être là.
00:01:20Fanny Guinochet, quel est votre chiffre du jour ?
00:01:22113 milliards d'euros, c'est la taxation du patrimoine.
00:01:26Oui, encore un chiffre, un chiffre de plus dans ce budget, vous nous le décrypterez tout à l'heure.
00:01:30A suivre à 20h05, quelle histoire avec Laurent Guimier ?
00:01:33Emmanuel Macron veut-il museler les médias, mais les médias veut-il cadenasser les journalistes ?
00:01:38Il y a une énorme polémique qui court après cette idée du président d'imposer un label sur les médias de confiance.
00:01:45Je vous raconte pourquoi le président a choisi cette arme pour aller en guerre contre la désinformation
00:01:49et puis pourquoi ça provoque cette énorme polémique dans les médias et pas que chez ceux de Vincent Bolloré.
00:01:54Et une polémique aussi à l'Assemblée nationale, voilà qui va nous amener à la question qui fâche dans la deuxième partie de chaque voix compte.
00:02:01Est-ce que c'est dangereux de vouloir labelliser l'information ?
00:02:03Et d'ailleurs, est-ce que c'est vraiment ce que veut Emmanuel Macron ?
00:02:06Nous en débattrons avec trois députés, Sophie Taillet-Pollian, députée socialiste du Val-de-Marne,
00:02:11Erwann Balanant, député modem du Finistère et Philippe Ballard, député RN de l'Oise.
00:02:16A suivre à 20h30, Bourbon Express, le journal de l'Assemblée nationale préparé et présenté ce soir par Marco Pommier.
00:02:22Vous pouvez évidemment réagir ou poser vos questions à nos invités en flachant ce QR code ici sur votre écran.
00:02:28Voilà pour le menu du soir.
00:02:30Installez-vous confortablement, chaque voix compte, c'est parti.
00:02:41Alors, n'essayez pas de régler votre téléviseur, tout va bien.
00:02:44Nous avons modifié légèrement le générique de chaque voix compte
00:02:47parce que je voulais vous parler d'abord ce soir de la série de Noël.
00:02:51Vous la connaissez tous, même si vous avez raté certains épisodes.
00:02:54Ça s'appelle « Ça passe ou ça casse ».
00:02:56Ce n'est pas sur Netflix, ni sur Apple TV, ni sur Prime Vidéo.
00:02:59C'est ici, à l'Assemblée nationale.
00:03:01Et on arrive aux derniers épisodes de la série avec l'examen en deuxième lecture du budget de la Sécu.
00:03:07Petit test d'abord avec vous trois ce soir.
00:03:09Si vous deviez donner un titre à ces derniers épisodes, ce serait quoi, Wally Bordas ?
00:03:13Moi, je dirais la longue semaine parce que la semaine va être très longue et, à mon avis, source de beaucoup d'angoisse pour l'exécutif.
00:03:21Et une petite référence à la série Game of Thrones où l'un des derniers épisodes était « The Long Night », la longue nuit.
00:03:29Là, on va avoir la très longue semaine anxiogène.
00:03:33Stéphanie ?
00:03:34C'est un peu un jour sans fin, mais je pense que si c'était une série, le scénario aurait été refusé.
00:03:37C'est trop technique, c'est trop long.
00:03:39Il y a du suspense interminable.
00:03:40On nous vend des moments de vérité qui n'arrivent jamais.
00:03:42Ça veut peut-être être maintenant, Stéphanie.
00:03:44On y croit.
00:03:45Thibaut Mulier ?
00:03:46Alors, c'est une série qui n'existe pas, mais qui serait inspirée d'une œuvre littéraire un peu renommée que j'appellerais « L'illusion perdue »,
00:03:55dans le sens où il y avait une configuration qui permettait d'espérer un renforcement du parlementarisme et on est en train d'avoir le retour de bâton.
00:04:07La croyance que le présidentialisme pourrait être affaibli et finalement, il persiste,
00:04:13et notamment vis-à-vis de votre second sujet, quand le président Macron réunit un conseil de défense de la lutte informationnelle,
00:04:20on voit qu'il y a des persistances.
00:04:22Bref, une illusion perdue, mais c'est peut-être le constitutionnaliste qui y croit un peu trop.
00:04:25Avec beaucoup d'ambitieux.
00:04:28Bon, c'est à la recherche du temps perdu aussi, d'une certaine façon, pour ceux qui auraient raté les épisodes précédents.
00:04:34Deux minutes pour comprendre, avec Marion Becker.
00:04:36C'est la semaine de tous les dangers pour le gouvernement.
00:04:45L'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale vient tout juste de reprendre dans l'hémicycle.
00:04:52Et les sujets de division ne manquent pas.
00:04:55Retraite, franchise médicale, déficit, 149.3, sans majorité.
00:05:00L'enjeu, c'est de trouver un compromis pour que le texte soit adopté le 9 décembre à l'Assemblée.
00:05:07Tous n'ont qu'un mot à la bouche. Responsabilité.
00:05:11Il y a un moment de responsabilité pour chacune et pour chacun.
00:05:14Les déclarations du Premier ministre, elles appellent quoi ?
00:05:17Elles appellent tout simplement à ce qu'on ait un esprit de responsabilité.
00:05:20Maintenant, soyons responsables, arrêtons les nouvelles demandes et votons un projet de financement de sécurité sociale.
00:05:25Mais surtout, pour se renvoyer la balle.
00:05:28On ne peut être appelé, nous, socialistes et apparentés, à tenir toute la responsabilité aujourd'hui de ce gouvernement.
00:05:37Et il ne peut nous demander à nous d'être plus solidaires que ne le sont ses propres députés.
00:05:43Car même dans le propre camp du gouvernement, le budget de la Sécurité sociale ne fait pas l'unanimité.
00:05:49À ce stade, si on devait arriver sur le texte tel qu'il est, au regard du déficit de la Sécurité sociale, au regard de l'abandon de la réforme des retraites,
00:05:59au regard de l'augmentation fiscale induite par les concessions faites aux uns et aux autres,
00:06:03il sera très difficile que le groupe Horizon vote pour le texte.
00:06:06On ne votera pas de façon aveugle un PLFSS qui irait au-dessus d'un déficit de 20 milliards.
00:06:11Sinon, on appellera le gouvernement à prendre ses responsabilités, peut-être même au travers d'un 49-3.
00:06:14On ne peut pas continuer comme ça.
00:06:16L'idée du 49-3 fait donc son retour chez les députés, à la place de voter un compromis.
00:06:23Alors, on va reprendre tout ça point par point.
00:06:25Mais d'abord, Stéphanie Despierre, vous voulez bien nous rappeler ce qu'il y a dans le texte que les députés examinent en deuxième lecture depuis quelques minutes maintenant.
00:06:33Qu'est-ce qui a été gardé ? Qu'est-ce qui a été enlevé ? Qu'est-ce qui va être remis par rapport à la première lecture ?
00:06:38Alors, il y a la suspension de la réforme des retraites qui est dans le texte initial, qui a été enlevée.
00:06:42Les sénateurs ont voté contre.
00:06:43Donc là, a priori, les députés vont la remettre.
00:06:47Il y a aussi tout un tas de dispositions fiscales.
00:06:49Il y a le dégel des pensions qui va être remis entièrement, normalement, par les députés,
00:06:55puisque les sénateurs avaient trouvé quelque chose entre les deux.
00:06:58Mais les députés sont assez décidés à les remettre de manière globale, à mettre ce dégel.
00:07:04Le PLFSS, c'est un budget moins politique que le projet de loi de finances, Wally Bordas, plus concernant aussi pour les Français, parce que c'est le budget de leur quotidien.
00:07:13Qu'est-ce que le gouvernement a mis ou va remettre sur la table pour avancer vers un compromis ?
00:07:18Ce qui pourrait se passer dans les jours qui viennent, c'est à la fois peut-être une concession sur les hausses des franchises médicales prévues par le gouvernement.
00:07:29On sait qu'il y a le groupe écologiste, notamment, qui souhaite qu'il n'y ait pas ces hausses et qui souhaite avoir ce gain-là.
00:07:37Le groupe écologiste qui a été reçu aujourd'hui à Matignon par le Premier ministre.
00:07:42Il y a cette fameuse hausse de la CSG qui a été votée en première lecture avec un amendement du socialiste Jérôme Gedge,
00:07:51qui pourrait peut-être augmenter, mais un peu moins, pour essayer de faire plaisir un petit peu à la droite, LR et à Horizon.
00:07:59La vérité, c'est que toutes les concessions importantes, elles ont déjà été faites par le Premier ministre.
00:08:05La vérité, c'est que quand on gagne d'un côté à gauche, on perd de l'autre côté à droite.
00:08:09On l'a bien vu aujourd'hui avec les déclarations des uns et des autres.
00:08:12Et donc, la vérité, c'est que le chemin étroit que possédait Sébastien Lecornu pour faire adopter ce PLFSS semble se rétrécir d'heure en heure.
00:08:22Il existe, Thibault Mullier, quand même, ce chemin, même s'il est de plus en plus rétréci ?
00:08:27Bien sûr, il existe.
00:08:28Il existe soit pour un vote, et là, on est sur quelques voies pour on faire pencher la balance,
00:08:35si je comprends bien, en fonction des abstentions et de celles et ceux qui annoncent voter contre,
00:08:41on est plutôt sur un vote de rejet.
00:08:43Mais rien n'empêche que cette nouvelle lecture et ensuite une dernière lecture uniquement à l'Assemblée nationale,
00:08:51puisse, en fonction des amendements et des discussions, aboutir à un vote très serré et avec des abstentions bienvenues à un vote.
00:09:01Sinon, il y a des outils prévus par la Constitution pour surmonter de tels blocages.
00:09:07On a parlé souvent des ordonnances.
00:09:09Là, le cadrage médiatique revient sur le 49.3, alors qu'il y a une semaine, on parlait des lois spéciales.
00:09:15Il y a plusieurs dispositifs pour y arriver.
00:09:17Alors, sur le PLFSS, plus strictement, c'est surtout les ordonnances et le 49 alinéa 3.
00:09:21Mais on voit quand même quelque chose d'assez notable.
00:09:25Alors, vous disiez, c'est moins politique qu'un PLF.
00:09:28Ça reste quand même très politique.
00:09:29Mais en tout cas, il n'y a pas la même portée qu'un PLF, pour la simple et bonne raison que le budget de financement de la Sécurité sociale,
00:09:36enfin, la loi de financement de la Sécurité sociale, n'a pas du tout la même portée normative qu'un PLF, que le budget de l'État.
00:09:43C'est surtout un moyen pour les parlementaires de contrôler une masse énorme qui concerne essentiellement le financement de la Sécurité sociale.
00:09:51Et il y a pourtant un investissement très important des parlementaires et notamment des députés, en temps, je veux dire,
00:09:58sur un texte dont le vote est important, l'enjeu est important, mais la mer des batailles, ça reste quand même un PLF.
00:10:06Parce que c'est ça qui engage, enfin, qui pose la problématique fondamentale des recettes et des dépenses.
00:10:13Et d'ailleurs, comment se fait-il que finalement, on va voter en deuxième lecture le PLFSS ?
00:10:19Une nouvelle lecture, il n'y a pas vraiment de deuxième lecture.
00:10:21En nouvelle lecture, avant le budget. C'est l'ordre parlementaire qui est bâti de cette façon-là ? C'est intangible ?
00:10:28Surtout, ça montre aussi, déjà, parce que le PLFSS, c'est une invention de la fin du XXe siècle.
00:10:35Mais en fait, il y a deux raisons. Il y a une raison très liée au délai.
00:10:39Le délai d'adoption est prévu de 50 jours, donc il est forcément plus court. On va un peu plus vite.
00:10:45Les délais intermédiaires sont plus courts, eux aussi.
00:10:47Et surtout, étant donné que c'est un outil plus de contrôle pour avoir une vision d'ensemble sur un budget
00:10:52qui dépasse le budget de l'État, eh bien, on a besoin de le connaître avant de voter un certain nombre d'éléments
00:10:58qui concernent, lui, le budget de l'État et notamment les taxes et les impôts.
00:11:01Donc Stéphanie, là, on est mardi. Les débats viennent de commencer dans cette nouvelle lecture du projet de loi de finances de la Sécurité sociale.
00:11:09On débat jusqu'à mardi prochain ?
00:11:11Alors, on débat en théorie jusqu'à ce week-end. A priori, on nous dit que ça pourrait se terminer vendredi soir, peut-être samedi.
00:11:17Mais le vote en lui-même, c'est ce qu'on appelle un vote solennel. Ce sera mardi après-midi.
00:11:22Donc, mardi après-midi, on saura s'il y a un vote favorable pour ce projet de loi de finances de la Sécurité sociale ou pas.
00:11:28Moi, je considère que là, c'est encore très compliqué.
00:11:30– Sébastien Lecornu, on me le dit à l'instant, est dans l'hémicycle en ce moment pour commencer ce nouvel examen.
00:11:38Est-ce que ça dit quelque chose ? Il était déjà là pour, par exemple, le débat sur la taxe Zoukman.
00:11:41Qu'est-ce que ça dit de la position du Premier ministre ?
00:11:43De venir se mettre comme ça dans l'arène et d'observer ces débats, Wally ?
00:11:48– Ça dit qu'il est très impliqué dans ce débat parlementaire dont il sait qu'il a absolument besoin de l'être s'il ne veut pas tomber à son issue.
00:11:59Il s'est quand même privé de moyens constitutionnels, vous en parliez tout à l'heure, le 49-3, les ordonnances, il a déjà fermé la porte à tout ça.
00:12:08Donc, lui, il a réellement besoin que ce débat aboutisse.
00:12:11Le problème, c'est qu'il a d'un côté des socialistes qui ont très envie de ne pas voter le texte, de l'autre, des LR qui ont très envie de ne pas voter le texte,
00:12:21des horizons qui ont presque envie de faire sécession à la majorité et que, du coup, il est obligé d'être présent pour tenter de resserrer les rangs.
00:12:31Potentiellement, je ne sais pas ce qu'il va dire tout à l'heure, mais potentiellement de faire un pas vers les écologistes, potentiellement de tenter de trouver des compromis.
00:12:38Alors, justement, si on prend les éléments les uns après les autres dans l'hémicycle, puisque chaque voix compte,
00:12:45on se demande comment ce PLFSS peut éventuellement passer mardi prochain.
00:12:49Est-ce que le vote du Parti Socialiste est acquis ce soir ?
00:12:51Pas du tout.
00:12:52Pas du tout ?
00:12:52Le vote du Parti Socialiste...
00:12:53Mais Olivier Faure affiche un optimisme depuis plusieurs jours.
00:12:57Jérôme Gage disait ce matin, il faut sécuriser le dernier kilomètre, mais ce budget est votable.
00:13:02C'est de l'esbrouf ?
00:13:03Ça n'est pas de l'esbrouf. Je parlais tout à l'heure avec un membre de ce qu'on peut...
00:13:10Enfin, du centre, un membre central du groupe PS, qui me disait, Olivier Faure, effectivement, est peut-être l'un des plus allants pour voter ce budget.
00:13:19Mais ça n'est pas le cas de la grande majorité du groupe.
00:13:23Et aujourd'hui...
00:13:23Il y a des frondeurs ?
00:13:24Moi, ce n'est pas vraiment des frondeurs, mais c'est plutôt des députés qui estiment que voter un budget de la Sécu, ça n'est pas voter un budget,
00:13:31mais c'est quand même un signal politique fort vis-à-vis d'une majorité à laquelle ils n'appartiennent pas.
00:13:38Et donc, ils sont quand même encore une majorité aujourd'hui à ne pas vouloir le voter.
00:13:42Et le problème, c'est que c'est la même chose du côté de LR, qui espérait, lui, un vote favorable du Parti Socialiste pour pouvoir miser sur une abstention.
00:13:52Donc, ça va être, jusqu'au bout, je pense, un savant équilibre.
00:13:56S'il souhaite qu'il passe, il va falloir qu'il se renseigne les uns et les autres sur combien de pour d'un côté, combien de contre de l'autre, combien d'abstention.
00:14:04Ça va être très compliqué, je pense.
00:14:05On va compter chaque voix jusqu'à mardi prochain, Stéphanie.
00:14:07On va compter, et si, par exemple, on compte déjà ceux qui sont contre, on est à 210.
00:14:12Si vous comptez tout le bloc central, donc ça veut dire, considérant que Horizon voterait pour, ce qui, a priori, n'est pas du tout chemin.
00:14:18Alors, c'est pas gagné. Edouard Philippe, ouvrez les guillemets, on ne peut pas voter pour.
00:14:22Voilà, donc ça, c'est un peu la pierre sur le chemin de Sébastien Lecornu aujourd'hui, la nouvelle.
00:14:27Donc, 210 pour, ça paraît absolument impossible, Horizon l'a dit.
00:14:31Donc, le PS peut venir en renfort, mais que fait la droite républicaine à ce moment-là ?
00:14:36Enfin, voilà, il y a énormément d'inconnus, et si vous voulez, c'est un jeu, c'est un peu comme les vieux flippers.
00:14:41Vous savez, dans les années 80, on tape une bille, on a gagné quelqu'un, puis on perd un autre de l'autre côté.
00:14:45Mais, pardon Stéphanie, s'ils ne votent pas, comment est-ce que les socialistes iront expliquer à leurs électeurs
00:14:49qu'ils n'ont finalement pas voté la suspension de la réforme des retraites, qu'ils ont érigée comme un totem ?
00:14:55Mais c'est pour ça que c'est très compliqué.
00:14:57Ce compromis, ils sont allés assez loin pour obtenir des choses, les socialistes,
00:15:00mais s'ils ne vont pas au bout, ce sera compliqué.
00:15:03Et en même temps, ils expliquent qu'ils ne veulent pas être les seuls à voter pour,
00:15:06être les supplétifs d'une partie de ce socle commun, de voter à leur place, en fait, parce qu'eux ne votent pas.
00:15:12Donc, ils sont dans une position très compliquée de dire, on a des victoires, on a obtenu un compromis,
00:15:16mais c'est vrai que s'il faut qu'ils expliquent à la fin que finalement, ils ne votent pas
00:15:19parce qu'ils ne veulent pas, qu'on croit qu'ils sont vraiment des soutiens du gouvernement,
00:15:24parce qu'ils ne sont pas au gouvernement, c'est assez subtil à expliquer à des électeurs.
00:15:28Et puis, Fanny, au milieu de tout ça, il y a la Cour des comptes qui, d'une certaine façon,
00:15:32est venue mettre son petit grain de sel avec un rapport du Conseil des prélèvements obligatoires
00:15:37qui est une de ses émanations.
00:15:39C'est votre chiffre du jour, ce Conseil des prélèvements obligatoires
00:15:43s'attaque au patrimoine des Français, patrimoine parmi les plus taxés du monde.
00:15:47Ça représente combien ?
00:15:48Alors, notre patrimoine, c'est 113 milliards d'euros.
00:15:52L'an dernier, c'est ce que représente la fiscalité sur ce patrimoine des ménages.
00:15:56Alors, comment on en arrive à ce chiffre de 113 milliards d'euros ?
00:16:01C'est assez simple.
00:16:02Le Conseil des prélèvements obligatoires, qui dépend donc de la Cour des comptes,
00:16:05ajoute, d'une part, la taxation du patrimoine lui-même, 64 milliards d'euros,
00:16:11et puis celle qui pèse sur les revenus de ce patrimoine, 49 milliards d'euros.
00:16:15Par exemple, vous avez un bien immobilier, il est taxé,
00:16:19et puis vous avez des revenus parce que, par exemple, vous louez ce bien immobilier,
00:16:22là aussi, vous êtes taxé.
00:16:24Voilà comment ce chiffre est posé.
00:16:27Le rapport, une fois qu'il a dit ça, il propose surtout de tout remettre à plat,
00:16:32et de façon urgente.
00:16:34Cette imposition du patrimoine, nous dit le rapport,
00:16:38il faut vraiment s'en préoccuper parce qu'en France,
00:16:41à peine 1% des ménages détient près d'un tiers de ce patrimoine.
00:16:45immobilier, immobilier, on met à la fois des biens qu'on détient,
00:16:50des immeubles, etc., mais aussi des actions, des déplacements.
00:16:54Si on prend les 10% de Français les plus aisés,
00:16:58eh bien, à eux seuls, ils détiennent 60%.
00:17:00Ça fait les deux tiers du patrimoine global.
00:17:03Donc, vous voyez, c'est très, très concentré.
00:17:05Alors, la France n'est pas le pire en la matière.
00:17:07Aux Etats-Unis, par exemple, c'est beaucoup plus concentré.
00:17:10Mais quand même, ce que montre ce rapport,
00:17:11c'est que vraiment, le patrimoine est concentré entre quelques mains.
00:17:15Et cette concentration risque fort de s'accentuer, n'est-ce pas ?
00:17:18Oui, c'est assez prévisible parce qu'avec le vieillissement de la population
00:17:22et la disparition des baby-boomers, il va y avoir de l'héritage,
00:17:25une grande transmission qui va se faire.
00:17:29Alors, pour éviter que ce soit concentré dans la main de très peu d'héritiers,
00:17:36c'est pour ça que le rapport alarme aujourd'hui,
00:17:38il propose tout un tas de choses pour que plus de Français bénéficient de ce patrimoine.
00:17:45Par exemple, essayer de faire en sorte que les enfants du conjoint puissent bénéficier d'abattements.
00:17:51Donc, il propose un abattement spécifique.
00:17:53Comme ça, vous pouvez faire des donations à votre beau-fils, votre belle-fille.
00:17:57C'est une façon aussi de s'adapter aux changements familiaux.
00:18:00Dans la même idée, il y a baisser les droits de succession en ligne indirecte.
00:18:05Par exemple, un oncle, une tante qui veut transmettre à ses neveux et nièces.
00:18:10Aujourd'hui, il y a des frais de succession qui sont assez élevés.
00:18:12Autre idée, pour que ce ne soit pas toujours les plus aisés qui puissent avoir accès à des achats immobiliers,
00:18:19c'est tout simplement de baisser les frais de notaire,
00:18:22ce qui permettrait d'avoir un peu plus de monde qui a accès à la propriété.
00:18:27Mais, pardon, là vous me parlez d'abattement et de facilité qui vous coûte de l'argent à l'État.
00:18:31À l'État, au département, vous avez raison.
00:18:33Et c'est pour ça que dans ce même rapport, il y a comment on fait rentrer de l'argent.
00:18:37Et là, notre conseil sur les prélèvements obligatoires propose d'appliquer des taxes sur les plus riches.
00:18:45Alors, pas la taxe Zuckman, parce que là, il dit que ça ne passerait pas.
00:18:49Donc, on ne remet pas.
00:18:50Il faut l'appeler autrement, de toute façon.
00:18:51Mais, il propose de taxer l'argent sur les holdings.
00:18:55Alors, c'est un peu ce que veut faire le gouvernement dans le budget.
00:18:58On verra si ce budget passe, on en a parlé.
00:19:00Il propose aussi d'instaurer un impôt différentiel sur les plus grosses transmissions,
00:19:05qui inclut ou non le patrimoine professionnel.
00:19:07En parlant du patrimoine professionnel, il s'attaque au pacte d'Utrecht.
00:19:11Vous savez, c'est cette niche fiscale qui permet de transmettre souvent son entreprise aux générations suivantes.
00:19:17Là, il propose de réduire l'avantage fiscal de 75% à 50%.
00:19:22Pareil sur l'allocation meublée, par exemple.
00:19:25Vous voyez, il y a une série de mesures, tout ça, pour ramener des milliards d'euros dans les caisses.
00:19:29Et pour l'assurance-vie, qui sert aussi à transmettre un héritage ?
00:19:32Eh bien, écoutez, vous avez raison, parce que c'est un des placements préférés des Français.
00:19:35Et effectivement, là aussi, le Conseil des prélèvements obligatoires dit qu'il faut s'y attaquer,
00:19:40par exemple, en lui appliquant le barème classique des successions.
00:19:43Parce que souvent, les Français ouvrent des assurances-vie pour placer leur argent,
00:19:47mais aussi pour pouvoir transmettre dans de bonnes conditions à leurs enfants.
00:19:51Pareil pour le livret A, les livrets reculmentés.
00:19:53Il faut baisser les plafonds pour inciter les Français à libérer leur épargne.
00:19:5719% de taux d'épargne, je le rappelle, actuellement en France.
00:20:00Libérer leur épargne pour faire quoi ?
00:20:02Pour mettre leur argent plutôt dans des placements plus risqués,
00:20:06dans notre économie, pour financer des grands projets de défense,
00:20:09de transition écologique, de santé.
00:20:11Bon, ces mesures, elles ont l'air très simples sur le papier.
00:20:14Elles sont nettement plus difficiles à mettre en place,
00:20:16parce qu'il y en a un certain nombre qui sont tout simplement explosifs politiquement.
00:20:20Mais justement, Thibaut Mullier, vous avez été surpris par la publication de ce rapport ce matin.
00:20:24Pourquoi maintenant ?
00:20:25Pourquoi pas un peu plus tôt pour aider, par exemple, les députés dans leur premier débat ?
00:20:30Sur le calendrier, je ne saurais pas vous dire.
00:20:32Alors, à titre, vraiment, je ne pourrais pas vous dire.
00:20:35Mais oui, ça participe à éclairer les députés.
00:20:40Donc c'est vrai qu'on peut regretter la tardifeté,
00:20:42mais c'est peut-être pour des raisons très bureaucratiques ou propres à organisationnelles.
00:20:47Mais bon, il ne faut pas non plus mettre ça sur un problème de calendrier.
00:20:53Et les parlementaires, en réalité, tout au long de l'année, ont un travail de contrôle budgétaire.
00:21:00Là, on est plus concentré sur la dimension législative.
00:21:03Mais en fait, de janvier à septembre, c'est vraiment la place laissée plutôt au contrôle,
00:21:08alors avec des moments plus importants, notamment à partir du printemps.
00:21:12Et de fait, il y a des éléments qui sont déjà connus,
00:21:18mais ce n'est pas parce que les parlementaires sont au courant de cela
00:21:22qu'eux-mêmes peuvent l'amender,
00:21:25parce qu'ils sont eux-mêmes limités par un certain nombre,
00:21:28au-delà du jeu politique, ça c'est une autre limite non négligeable,
00:21:32mais ils sont eux-mêmes limités par des règles constitutionnelles
00:21:35qui les empêchent d'aggraver, par exemple, les recettes.
00:21:42Enfin, le niveau de recette, de le baisser, pardon, ou d'aggraver le niveau de dépense.
00:21:46On a bien vu quand même au cours des débats que parfois,
00:21:48le risque d'anticonstitutionnalité ne stoppait pas ou ne freinait pas les députés.
00:21:53Mais le problème, c'est qu'à la fin, sur la copie finale,
00:21:57s'il y a une saisie du Conseil constitutionnel,
00:21:59là, il peut y avoir quelque chose, si le gouvernement n'accepte pas de reprendre.
00:22:03Mais on est habitué aux faits majoritaires
00:22:04où le gouvernement reprend un certain nombre de propositions de sa majorité.
00:22:09Sauf que là, l'essentiel va venir des oppositions,
00:22:12et le gouvernement a beau jeu de dire, le Parlement, le Parlement,
00:22:15il ne maîtrise pas l'issue, mais il maîtrise le processus,
00:22:19et des fois, il peut choisir de ne pas suivre les propos.
00:22:22Aujourd'hui, on voit bien que ces mesures, elles sont inapplicables en l'État.
00:22:25On a parlé juste avant du budget de la Sécurité sociale
00:22:27et du tout petit chemin qui peut-être se dessine,
00:22:30et tous les cailloux qu'il y a dessus.
00:22:33Non, ce rapport, il va aussi certainement servir pour 2027,
00:22:38pour l'élection présidentielle.
00:22:39C'est évident, ça va maturer, et c'est vrai qu'il y a un nombre de sujets.
00:22:44Une chose est sûre, l'élection présidentielle se fera autour de l'idée de taxation,
00:22:49taxation des plus riches, taxation du patrimoine, de l'héritage.
00:22:52C'est des sujets qui, dans les précédentes,
00:22:55on avait des sujets de fiscalité,
00:22:56mais là, vraiment, c'est sûr que ces sujets vont être ceux de la présidentielle.
00:23:01On n'a pas parlé des écologistes.
00:23:03Enfin, on en a dit un tout petit mot tout à l'heure, Stéphanie Despierre.
00:23:06Leur groupe, c'est 38 députés.
00:23:08Et alors, depuis quelques jours, on entend que les écologistes,
00:23:12c'est peut-être eux qui vont permettre à Sébastien Lecornu
00:23:14de faire passer ce PLFSS.
00:23:17Il les a d'ailleurs reçus à Matignon, il y a quelques minutes,
00:23:19les deux responsables parlementaires des Verts,
00:23:22Cyril Châtelain à l'Assemblée nationale,
00:23:23et Guillaume Gontard au Sénat.
00:23:27C'est trop tard de s'occuper des écologistes.
00:23:28S'il aurait fallu leur réserver quelques égards plus tôt ?
00:23:33Alors, ça paraît un peu tard, c'est vrai.
00:23:35Les socialistes ont beaucoup dit en coulisses à Sébastien Lecornu,
00:23:38il ne faut pas que vous ne négociez qu'avec nous,
00:23:40il faut aussi qu'on embarque les socialistes.
00:23:42Du côté du Bloc Central, on dit non,
00:23:43mais c'est aux partis socialistes qu'on embarque les écologistes.
00:23:46C'est aux partis socialistes de vrai pour embarquer les écologistes,
00:23:49mais c'est vrai que là, c'est de plus en plus compliqué.
00:23:51Les écologistes aussi, toujours...
00:23:52Quelqu'un me disait l'autre jour,
00:23:53les écologistes, c'est des enfants divorcés.
00:23:55Ils hésitent entre le PS et la France Insoumise.
00:23:57Toujours. Et bien là, on sent que quand même,
00:23:59ils sont plutôt du côté de la France Insoumise
00:24:02et ils ne sont pas très allants pour s'abstenir
00:24:05et pour laisser passer ce budget.
00:24:07Écoutez ce que vient d'en dire Cyrielle Châtelain
00:24:09en sortant de Matignon.
00:24:11À ce stade, on voit bien qu'on a un gouvernement
00:24:14qui prend des notes.
00:24:17On n'a eu aucun engagement.
00:24:19La première chose,
00:24:20et ce qu'on a dit clairement au Premier ministre,
00:24:22c'est qu'on ne sera pas l'effet de compensation
00:24:25parce qu'il y a des groupes de sa majorité
00:24:27qui s'en vont.
00:24:28On va regarder.
00:24:30On ne pourra pas adopter un budget décliniste.
00:24:33Donc les votes sur l'ONDAM,
00:24:35les votes sur le gel des pensions,
00:24:36seront des votes déterminants.
00:24:38Et puis après, le groupe écologiste et social
00:24:39fait comme il l'a toujours fait.
00:24:41Il se déterminera en fonction du contenu des textes.
00:24:44Bon, alors du coup,
00:24:46il faut attendre de voir ce que vont donner ces débats.
00:24:49C'est ça, très clairement, les écologistes.
00:24:50Mais la porte n'est pas complètement fermée ce soir.
00:24:52La porte n'est pas complètement fermée,
00:24:53mais on a l'impression aussi qu'il y a une certaine impatience
00:24:55qui monte chez les écologistes,
00:24:57qui réclament des mesures.
00:24:58On a parlé des franchises médicales.
00:25:00Les écologistes réclament aussi plus de moyens.
00:25:02Elle parlait de l'ONDAM dans son son.
00:25:04C'est les moyens, les dépenses pour l'assurance maladie
00:25:06et notamment les moyens pour l'hôpital.
00:25:08Les écologistes insistent énormément sur ce point-là.
00:25:11Donc ils attendent un geste de Sébastien Lecornu
00:25:13qui a déjà fait un geste en disant que l'enveloppe pour l'hôpital
00:25:16serait augmentée,
00:25:16mais pour l'instant, ça ne satisfait pas les écologistes.
00:25:19Que se passe-t-il, Thibault Mullier,
00:25:20si le budget est rejeté mardi prochain ?
00:25:23Ça part au Sénat.
00:25:24Ça repart au Sénat.
00:25:26Donc la fête n'est pas finie ou la série n'est pas finie.
00:25:30L'épisode sera fini.
00:25:30On vous invitera pour le prochain épisode.
00:25:33Puisque après, il y aura le Sénat,
00:25:35il y aura un dissensus qu'on peut imaginer.
00:25:38Et par voie de conséquence,
00:25:41soit on atteint le délai constitutionnel de 50 jours
00:25:43et là, le gouvernement pourrait décider,
00:25:46mais ce n'est pas vraiment la tendance manifestement,
00:25:48de recourir à des ordonnances sociales,
00:25:51donc d'arrêter de faire travailler le Parlement.
00:25:53Soit il peut décider que le délai soit dépassé ou non.
00:25:57Mais s'il n'est pas dépassé,
00:25:58il peut décider d'envisager,
00:26:00de demander à l'Assemblée nationale
00:26:01de statuer définitivement.
00:26:02C'est ce qu'on appelle dans le jargon le dernier mot.
00:26:05Et là, l'Assemblée nationale,
00:26:07au titre de l'article 45,
00:26:08se prononcera sur le dernier texte voté par elle.
00:26:12Et dans la jurisprudence du Conseil constitutionnel,
00:26:14il y a une différence entre voter et adopter.
00:26:17Et manifestement, on peut supposer...
00:26:19On devient des experts avec nos amis les constitutionnalistes.
00:26:21On peut supposer que le dernier texte voté par elle
00:26:24est un texte qui est voté,
00:26:26c'est-à-dire peu importe si le vote était positif ou négatif.
00:26:29Donc, même s'il y avait Roger Mardi,
00:26:31on pourrait très bien envisager une dernière lecture,
00:26:34un dernier mot à l'Assemblée,
00:26:36sur la base d'un projet qui aura été rejeté,
00:26:39mais qui aura été quand même voté par l'Assemblée.
00:26:42La vérité, c'est que sur l'après,
00:26:44la question, elle est presque moins constitutionnelle que politique.
00:26:49Si le texte est rejeté,
00:26:51un ministre me disait tout à l'heure,
00:26:53c'est fini, c'est fini.
00:26:55C'est fini quoi ?
00:26:56C'est-à-dire que...
00:26:57Voilà, on peut presque parler de démission de Sébastien Lecornu,
00:27:02de nouvelles crises politiques qui s'ouvriraient,
00:27:04et avec les nouvelles questions qui pourraient se poser,
00:27:08et qui reviendraient du coup, dissolution, nouveau gouvernement.
00:27:12On aurait évidemment, probablement, une loi spéciale,
00:27:16puisqu'il ne servirait presque plus à rien.
00:27:17Est-ce que vous dites, là, ça peut arriver dès la semaine prochaine ?
00:27:19Oui.
00:27:20Oui, parce qu'en plus, ces derniers jours,
00:27:22Sébastien Lecornu a joué la dramatisation.
00:27:24Il n'arrête pas de dire,
00:27:25le projet de loi de la Sécurité sociale,
00:27:26c'est très important de le voter,
00:27:27on en a absolument besoin,
00:27:29on n'a pas de plan B,
00:27:29on n'a pas d'autre solution.
00:27:31S'il n'est pas voté, c'est un véritable camouflet.
00:27:33En revanche, s'il est voté, c'est une vraie victoire.
00:27:36Je ne dis pas que ça augurera,
00:27:37qu'il y aura un projet de loi de finances globales,
00:27:40de budget pour la France,
00:27:41qu'il y arrivera,
00:27:42mais déjà, ce sera un bon signal.
00:27:44En revanche, c'est vrai que si ça ne marche pas,
00:27:46c'est, à mon avis, à nouveau la crise politique.
00:27:50Et donc, le 49-3,
00:27:52avec cette petite musique qui nous dit
00:27:53que de plus en plus de députés
00:27:55ne seraient pas contre un recours
00:27:57in fine au 49-3
00:28:01pour passer en force.
00:28:04C'est ce que vous entendez encore
00:28:06à l'Assemblée nationale en ce moment, Wally ?
00:28:08La vérité, c'est qu'ils y sont presque tous favorables,
00:28:10mais que le seul à y être défavorable...
00:28:14Il pensait toujours, on ne parlait jamais.
00:28:16Et c'est le seul à pouvoir l'utiliser.
00:28:17Il s'appelle Sébastien Lecornu.
00:28:18Mais quand vous parlez à des socialistes,
00:28:20et d'ailleurs, même Boris Vallot le dit ce week-end
00:28:23dans une interview
00:28:23qui n'est pas fermée sur le sujet,
00:28:26quand vous parlez des socialistes,
00:28:27quand vous parlez des macronistes, des LR,
00:28:29ce serait la solution qui, finalement,
00:28:30rangerait tout le monde
00:28:31puisque, sur une motion de censure,
00:28:32ils pourraient ne pas la voter
00:28:34et ainsi laisser passer le PLFSS
00:28:36et le faire adopter...
00:28:38Sans avoir à l'approuver.
00:28:39Voilà, sans avoir à l'approuver.
00:28:40Ce serait, pour eux, la meilleure solution.
00:28:41Il y en a qui aura dit le 49.3 tout à l'heure,
00:28:44là, c'est pour les paresseux de la politique
00:28:45qu'il faut assumer.
00:28:46C'est pour les paresseux.
00:28:47Il a beau jeu de le dire comme ça,
00:28:49en fait, ça les arrangerait très clairement.
00:28:52Vous savez, c'est l'article de la Constitution
00:28:53qui est, finalement, aujourd'hui, le plus connu
00:28:55et le plus détesté aussi des Français.
00:28:57Voxpop, préparé ce soir par Clément Perroux.
00:28:59Regardez.
00:28:59Sur les grands boulevards parisiens,
00:29:08entre Black Friday et course de Noël,
00:29:11l'heure est plus au shopping
00:29:12qu'a discuté politique,
00:29:14surtout si c'est pour parler
00:29:15du retour possible du 49.3.
00:29:18On dit de cet article de la Constitution
00:29:20qu'il a mauvaise réputation dans l'opinion.
00:29:23Eh bien, ça se confirme très vite
00:29:24et toute génération confondue.
00:29:26C'est vraiment, il n'y a plus le voie au chapitre,
00:29:28il n'y a plus le voie à la parole
00:29:29et puis on fait ce qu'on dit
00:29:30et puis ce que je dis et puis c'est fini.
00:29:32Je trouve que c'est un peu abusé.
00:29:33Il faut laisser les gens en débattre,
00:29:35même si ça prend du temps.
00:29:38Donc, il faut essayer de trouver d'autres solutions.
00:29:40Le peuple, en fait, n'a plus rien à dire
00:29:41sur ce qui est choisi
00:29:43et finalement, le budget,
00:29:44on ne sait même pas à quoi il sert.
00:29:4549.3, c'est on ne laisse pas les gens décider.
00:29:47Donc, je ne pense pas que ce soit une bonne idée.
00:29:50Si ils veulent qu'il n'y ait plus personne qui vote,
00:29:52c'est une bonne idée, oui.
00:29:56Difficile de trouver des avis plus nuancés
00:29:59sur le 49.3,
00:30:00même si, en cherchant bien,
00:30:02dans la situation singulière que connaît l'Assemblée,
00:30:04certains y voient peut-être un outil
00:30:07qui pourrait être pratique.
00:30:08C'est un mécanisme qui est en accord
00:30:11avec la Constitution.
00:30:12Ça met quand même en jeu
00:30:13la confiance du gouvernement.
00:30:16Donc, voilà, ça passe par un vote.
00:30:18Si c'est accepté,
00:30:20ça passe, si c'est pas accepté,
00:30:22le gouvernement démissionne.
00:30:23Donc, moi, je ne vois pas d'inconvénient.
00:30:25Honnêtement, quelle que soit la décision,
00:30:29il faut avancer.
00:30:29On ne peut pas rester comme ça.
00:30:30Sinon, on va droit dans le mur
00:30:31et on se prend le RN dans pas longtemps.
00:30:34Voilà, c'est tout.
00:30:34Pourquoi pas un 49.3 ?
00:30:35Si vous voulez.
00:30:36Je veux dire,
00:30:37il y a peut-être une autre solution.
00:30:39Moi, je ne l'ai pas.
00:30:39Je ne suis pas une politicienne.
00:30:41Je ne suis pas une économiste.
00:30:42Mais à un moment donné,
00:30:42il faut avancer.
00:30:43Voilà, c'est à eux de se débrouiller.
00:30:45Oui, pourquoi pas.
00:30:46Mais du bout des lèvres,
00:30:48soyons clairs,
00:30:48le défenseur du 49.3
00:30:50est un oiseau rare,
00:30:51difficile à dénicher
00:30:52dans une foule
00:30:53très majoritairement hostile
00:30:55à son utilisation.
00:30:57Et puisqu'on voit
00:30:59les illuminations de Noël,
00:31:00on a le droit d'y croire,
00:31:02au miracle.
00:31:03Et si, mardi,
00:31:05le budget de la Sécu
00:31:06était adopté, finalement,
00:31:08est-ce que ça créerait
00:31:09une nouvelle dynamique
00:31:10dans l'hémicycle ?
00:31:12Ça créerait très certainement
00:31:15une dynamique positive.
00:31:16Alors, de là à aller
00:31:18vers une adoption du PLF,
00:31:19du budget,
00:31:20donc, immédiatement,
00:31:22ça paraît...
00:31:22Là, on est au-delà du miracle.
00:31:23Voilà, un peu compliqué.
00:31:25Mais en tout cas,
00:31:25ça enverrait des signaux
00:31:26très positifs.
00:31:27Sébastien Lecornu,
00:31:28vous le disiez tout à l'heure,
00:31:29Stéphanie aurait réussi,
00:31:31pour le coup,
00:31:31un véritable tour de force.
00:31:33Et ça enverrait aussi
00:31:35aux Français, je pense,
00:31:36une musique différente
00:31:38de celle qu'ils entendent
00:31:39ces derniers temps
00:31:39sur les parlementaires,
00:31:41qui seraient irresponsables
00:31:42et qui voteraient n'importe quoi.
00:31:44Cette fois-ci,
00:31:44les parlementaires
00:31:45se seraient mis d'accord
00:31:46et auraient réussi,
00:31:47en dépit de leur très grande
00:31:49divergence politique,
00:31:50à adopter un texte.
00:31:51Thibault Mulier,
00:31:52le constitutionnaliste
00:31:54que vous êtes
00:31:54semble ne pas trop y croire
00:31:56ce soir.
00:31:57Si jamais ça passe,
00:31:58mardi prochain,
00:31:58vous vous dites quoi ?
00:32:00Eh bien, il faudra voir
00:32:01si le Sénat, lui,
00:32:02lui accepte la copie
00:32:03qui passerait
00:32:04à l'Assemblée nationale
00:32:05et donc le problème
00:32:06ne serait pas réglé.
00:32:07Donc, l'hypothèse
00:32:07d'un 49.3
00:32:08dès mardi prochain,
00:32:10ça n'empêche pas
00:32:11un possible deuxième 49.3
00:32:13pour une lecture définitive
00:32:15à l'Assemblée
00:32:15si le Sénat
00:32:16n'est pas d'accord
00:32:16avec le texte.
00:32:18Mais ce qui est
00:32:18dans votre chronique,
00:32:20qui est très intéressant,
00:32:21c'est la tension permanente
00:32:22qui existe d'ailleurs
00:32:23depuis la Troisième République
00:32:24chez nous en particulier
00:32:25entre un volet démocratique
00:32:27et tous ces travers
00:32:28et tous ces biais
00:32:29et ces excès,
00:32:30notamment du parlementarisme,
00:32:32et la logique d'efficacité.
00:32:33Il faut avancer,
00:32:35peu importe la méthode.
00:32:36Et le problème là
00:32:37auquel on se risque,
00:32:39avec le retour
00:32:39du 49 à l'INA3,
00:32:41mais je me méfierais
00:32:42de ce retour
00:32:42parce qu'il y a une semaine,
00:32:43encore une fois,
00:32:44on ne l'entendait pas,
00:32:45ou avec les ordonnances,
00:32:46ou avec la loi spéciale
00:32:48qui serait une réédition
00:32:50de la saison de l'an dernier,
00:32:52eh bien,
00:32:53c'est que, en fait,
00:32:54l'impératif de continuité
00:32:56de l'État,
00:32:56de l'action publique,
00:32:57eh bien,
00:32:58parfois,
00:32:59passe avant
00:33:00le caractère démocratique
00:33:01de nos institutions.
00:33:02Ça peut se comprendre,
00:33:04mais ça pose aussi
00:33:05des questions
00:33:05sur notre capacité,
00:33:07eh bien,
00:33:07à créer du compromis
00:33:09dans notre jeu institutionnel,
00:33:11alors que,
00:33:12eh bien,
00:33:12depuis la dissolution
00:33:13de M. Macron,
00:33:15la configuration
00:33:16aurait pu y amener
00:33:17un peu plus.
00:33:18Ces histoires de budget,
00:33:19Fanny Guinochet,
00:33:20c'est un problème
00:33:20franco-français
00:33:21ou ça concerne
00:33:22d'autres pays ?
00:33:23Eh bien, écoutez,
00:33:23non,
00:33:24il n'y a pas que nous
00:33:25qui ont des difficultés,
00:33:27qui avons des difficultés
00:33:28à trouver,
00:33:29à se mettre d'accord
00:33:30sur un budget.
00:33:31L'Espagne,
00:33:31ça fait trois ans
00:33:32qu'elle cherche le compromis
00:33:34faute de majorité,
00:33:35il n'a pas de budget,
00:33:36mais le pays vit très bien.
00:33:37D'ailleurs,
00:33:38il a de superbes
00:33:41résultats économiques,
00:33:42une croissance
00:33:43qui est bien supérieure
00:33:46à la nôtre.
00:33:46En Belgique aussi,
00:33:47alors là,
00:33:48il n'y avait carrément
00:33:48pas de gouvernement
00:33:49et pareil,
00:33:51la vie politique continue.
00:33:52En France,
00:33:53ce qui est compliqué,
00:33:54c'est que,
00:33:55quelle que soit,
00:33:55je vous écoutais,
00:33:56la configuration,
00:33:58les grandes,
00:33:58grandes perdantes,
00:34:00ça va être
00:34:01les finances publiques,
00:34:02parce que,
00:34:03si le budget est adopté,
00:34:04c'est à quel prix ?
00:34:06Prix d'un nombre
00:34:06de concessions incroyables
00:34:08qui coûteront
00:34:09de toute façon
00:34:10très cher aux Français.
00:34:11Et puis,
00:34:12si le budget n'est pas adopté,
00:34:13on l'a vu,
00:34:14l'instabilité politique
00:34:15est source aussi
00:34:17de...
00:34:18affecte notre économie
00:34:20et nous fait perdre
00:34:21des points de croissance.
00:34:23Et la démocratie aussi.
00:34:24Et la démocratie.
00:34:25Moi, j'étais que sur le molaire.
00:34:26Un député de droite
00:34:27qui me disait tout à l'heure,
00:34:28en fait,
00:34:28on a les mêmes contradictions
00:34:29que les Français
00:34:30qui nous disent
00:34:30ne faites pas trop de concessions,
00:34:32mais suffisamment
00:34:33pour vous mettre d'accord.
00:34:34Ça résume assez beaucoup.
00:34:35Ça résume tout.
00:34:37Merci à tous les trois
00:34:38d'être venus ce soir
00:34:39sur le plateau
00:34:40de chaque voix compte.
00:34:40Je vous donne rendez-vous
00:34:41au prochain épisode,
00:34:43n'est-ce pas ?
00:34:43Demain.
00:34:43Merci.
00:34:44Dans un instant,
00:34:45la question qui fâche,
00:34:47ce qui se conçoit bien,
00:34:48s'énonce clairement.
00:34:49Polémique ce soir
00:34:50autour de la déclaration
00:34:51d'Emmanuel Macron
00:34:51qui veut une labellisation
00:34:53de l'information.
00:34:55Ministère de la vérité
00:34:56dénonce la droite
00:34:57et certains médias.
00:34:58Mais alors,
00:34:59qui va garder les gardiens ?
00:35:00On en parle dans un instant
00:35:01avec trois députés.
00:35:03Mais avant cela,
00:35:04c'est quelle histoire ?
00:35:05Et c'est Laurent Guignet.
00:35:13Quelle histoire
00:35:14que cette histoire
00:35:16de labellisation
00:35:17de l'information.
00:35:18Et Laurent,
00:35:18on va revenir
00:35:18à dimanche en fait.
00:35:20Petit retour en arrière
00:35:21parce que tout est parti
00:35:23de cette une explosive
00:35:24du journal du dimanche
00:35:26avant-hier.
00:35:26Oui,
00:35:26le journal qui affirme
00:35:28dès sa une
00:35:29que le président de la République
00:35:30est tenté de s'attaquer
00:35:31à la liberté de l'information.
00:35:33Vous le voyez
00:35:33sur la une du journal
00:35:35sous couvert
00:35:35d'une meilleure régulation
00:35:37des réseaux sociaux
00:35:37qui, c'est vrai,
00:35:38charrie énormément
00:35:39de fausses informations.
00:35:41Emmanuel Macron
00:35:42a lancé,
00:35:43il y a quelques jours,
00:35:43deux idées.
00:35:44D'abord,
00:35:45une procédure,
00:35:46un référé express
00:35:47pour faire disparaître,
00:35:49pour supprimer
00:35:50des fausses informations
00:35:50des réseaux sociaux
00:35:51et puis deux,
00:35:52un label
00:35:53qui serait accordé
00:35:54à des médias
00:35:55dignes de confiance.
00:35:57Le JDD
00:35:57puis son cousin
00:35:58CNews
00:35:59dès hier
00:36:00y ont vu,
00:36:01je cite,
00:36:02la tentation
00:36:03du ministère
00:36:03de la vérité.
00:36:04Et c'est là
00:36:05qu'Emmanuel Macron
00:36:06a répliqué hier soir
00:36:07avec une vidéo
00:36:08très offensive.
00:36:09Oui,
00:36:10en mode riposte
00:36:10et c'est ça au fond
00:36:11qui a mis le feu aux poudres
00:36:12si je puis m'exprimer ainsi.
00:36:14Moins de 24 heures
00:36:15après le JDD,
00:36:16l'Elysée a publié
00:36:17une sorte de démentie numérique
00:36:18qui rappelle
00:36:19d'abord
00:36:20les hauts cris
00:36:21de CNews
00:36:22et puis ensuite
00:36:22ce qu'Emmanuel Macron
00:36:23a dit
00:36:24quelques jours plus tôt
00:36:25devant des Français.
00:36:28Emmanuel Macron
00:36:29envisage un label
00:36:30pour les médias.
00:36:31Il y aurait les bons médias
00:36:33et les moins bons.
00:36:34Comment ne pas voir
00:36:35dans cette initiative
00:36:36une tentation autoritaire
00:36:37d'un président
00:36:38mécontent
00:36:38du traitement médiatique
00:36:40et qui souhaite
00:36:40imposer
00:36:41un récit unique ?
00:36:43Je propose un nom
00:36:44pour ce nouveau service
00:36:45de communication,
00:36:46la Pravda.
00:36:46jamais la menace totalitaire
00:36:49n'a été aussi présente,
00:36:51aussi probable
00:36:52depuis la peste brune
00:36:54et la peste rouge
00:36:55qu'avec la Macronie finissante.
00:36:58Ce n'est pas l'État
00:36:59qui doit vérifier.
00:36:59Si c'est l'État
00:37:00qui doit vérifier,
00:37:01là ça devient
00:37:01une dictature.
00:37:03Alors Laurent,
00:37:04d'abord sur la forme,
00:37:05pourquoi est-ce que
00:37:05cette méthode
00:37:05de la réponse
00:37:06coup pour coup
00:37:07provoque-t-elle
00:37:08autant de réactions
00:37:09depuis hier soir ?
00:37:09D'abord parce qu'Emmanuel Macron,
00:37:11et ce n'est pas le cas
00:37:12de tous les politiques,
00:37:13choisit de reposter
00:37:14sur le champ de bataille
00:37:15lui-même.
00:37:15Je m'explique,
00:37:16ce n'est pas un communiqué
00:37:17de presse,
00:37:18un off comme on dit
00:37:18entre rédactions,
00:37:20c'est l'Élysée
00:37:21qui poste sur le réseau
00:37:23social lui-même
00:37:23qui est un lieu
00:37:24éruptif.
00:37:25Ça provoque évidemment
00:37:26et d'ailleurs
00:37:29la présidence de la République
00:37:30avait repris de voler
00:37:32l'éditorialiste de CNews,
00:37:33déjà M. Hervouet,
00:37:35accusé d'avoir relayé
00:37:36une fausse info
00:37:37à propos d'un échange
00:37:37entre Trump et Zelensky.
00:37:39L'Élysée disait
00:37:40c'est totalement faux.
00:37:42Et puis deux semaines
00:37:42plus tard,
00:37:43rebelote,
00:37:44là c'était une rumeur
00:37:44qui venait des réseaux sociaux,
00:37:46Macron et ses homologues
00:37:47européens
00:37:48auraient été aperçus
00:37:49avec un sachet de cocaïne
00:37:51dans un train
00:37:51pour Kiev.
00:37:52Ça avait tourné
00:37:53pendant des heures
00:37:54et là,
00:37:55riposte de l'Élysée
00:37:57avec la mention
00:37:57cette fausse information
00:37:58est proposée
00:37:59par les ennemis de la France,
00:38:00propagée, pardon,
00:38:01à l'extérieur
00:38:02comme à l'intérieur.
00:38:03Et dans les deux cas,
00:38:04à l'époque,
00:38:05la contre-offensive
00:38:06de l'Élysée
00:38:06avait plutôt bien fonctionné.
00:38:08Ce combat pixel
00:38:10contre pixel
00:38:10était plutôt gagnant.
00:38:12Sauf que cette fois-ci,
00:38:13c'est plus compliqué, Laurent.
00:38:14Il n'y a pas que les médias
00:38:14du groupe Bolloré
00:38:15qui se sont émus
00:38:16de cette réponse
00:38:17très virulente
00:38:18d'Emmanuel Macron.
00:38:19Oui,
00:38:20et pour le comprendre
00:38:20et le décrypter,
00:38:22on va reparler du fond
00:38:22et des deux sujets
00:38:24qui fâchent.
00:38:24D'abord,
00:38:25cette histoire
00:38:25de référer en justice
00:38:26pour faire supprimer
00:38:27des contenus problématiques.
00:38:29Lorsque le président
00:38:29évoque cette question
00:38:31à Mircourt
00:38:32la semaine dernière
00:38:32dans un débat public,
00:38:34il répond à une salariée
00:38:36de l'Éducation nationale
00:38:36victime de cyberharcèlement
00:38:38et dans un registre,
00:38:40au fond,
00:38:41tout sauf polémique
00:38:42à ce moment-là.
00:38:42Moi, je mesure totalement
00:38:44ce que vous vivez.
00:38:46Il se trouve que,
00:38:47je ne vais pas m'étendre ici,
00:38:48mais j'ai été personnellement
00:38:49ou mon épouse encore plus que moi
00:38:50confronté au même genre de choses.
00:38:53On est totalement démuni.
00:38:55C'est-à-dire que ça prend
00:38:56un temps fou.
00:38:58Ça continue.
00:38:59Les gens le voient.
00:39:00Il y a des fadas
00:39:01pour penser que c'est vrai.
00:39:02Et puis,
00:39:03ça vous mine.
00:39:06Et là,
00:39:06on n'a aucun moyen
00:39:07de saisir le juge.
00:39:09Et donc,
00:39:10ce vers quoi il faut qu'on aille,
00:39:11c'est de mettre vraiment en place
00:39:13un système,
00:39:14je ne veux pas être technique,
00:39:14mais qui s'appelle de référer.
00:39:16C'est-à-dire,
00:39:16vous dites là,
00:39:17vous voyez bien qu'il y a un truc
00:39:18qui est en train de me bouffer la vie.
00:39:19Ce n'est pas possible.
00:39:20Je suis prof,
00:39:20c'est devant mes élèves.
00:39:22Je vous demande de statuer en 48 heures
00:39:23et de l'obliger à fermer.
00:39:26Et vous voyez,
00:39:26Emmanuel Macron le dit.
00:39:27Et je pense que les rumeurs
00:39:28vécues par le président
00:39:29et son épouse
00:39:30expliquent en partie
00:39:31cette sensibilité,
00:39:32cette réactivité
00:39:33qui tranche en termes de virulence
00:39:35avec d'autres débats
00:39:37qu'il a plutôt l'habitude
00:39:38d'aborder de façon plus tranquille
00:39:40sur les réseaux sociaux.
00:39:41J'ajoute une troisième
00:39:42et dernière raison.
00:39:42Et là,
00:39:43on arrive sur notre sujet
00:39:43du label.
00:39:45Et c'est ce qui rend
00:39:47ce sujet électrique
00:39:48chez CNews,
00:39:50mais pas que.
00:39:51Ce label
00:39:52des médias de confiance,
00:39:53alors qui n'est pas né
00:39:54de la classe politique,
00:39:55qui n'est pas né
00:39:56de l'Elysée,
00:39:57en tout cas,
00:39:57c'est ce que dit
00:39:58promis juré
00:39:59la ministre de la Culture,
00:40:00Rachida Dati,
00:40:01lors des séances
00:40:01de questions au gouvernement
00:40:02cet après-midi.
00:40:03Écoutez-la.
00:40:03Jamais le président
00:40:05de la République
00:40:05ou le gouvernement
00:40:06n'ont émis l'idée
00:40:08ou une quelconque proposition
00:40:10sur une éventuelle
00:40:11labellisation des médias
00:40:12par l'État.
00:40:13Jamais.
00:40:14J'espère au moins
00:40:15que c'est clair et net.
00:40:16Voilà.
00:40:17Alors ce label,
00:40:17effectivement,
00:40:18en tout cas celui
00:40:19qui est évoqué,
00:40:19y compris dans le journal
00:40:20du dimanche,
00:40:21c'est une norme de qualité,
00:40:23JTI,
00:40:24délivrée à l'échelle mondiale
00:40:26par l'organisation
00:40:27Reporters sans frontières
00:40:28pour distinguer
00:40:29les médias de confiance
00:40:30de certains faux médias.
00:40:32RSF est une organisation
00:40:33critiquée par certains
00:40:34et je pense qu'on va
00:40:35en reparler,
00:40:36mais ce n'est quand même
00:40:36pas le bras armé
00:40:37de l'Élysée.
00:40:38Mais l'Élysée défend
00:40:39tout de même
00:40:39le principe de ce label
00:40:40et ça suffit à fâcher
00:40:41une bonne partie
00:40:42de la classe politique.
00:40:42C'est ce que j'appelle
00:40:43le syndrome à l'imperfite.
00:40:45Les médias n'aiment pas du tout
00:40:46que les politiques
00:40:47mettent le nez
00:40:48dans leur organisation
00:40:49et j'allais dire
00:40:50réciproquement.
00:40:52J'ai envie de vous dire
00:40:53en matière de label
00:40:54quand même pour terminer
00:40:55qu'on n'a encore
00:40:56rien vu sans doute.
00:40:57Regardez le site
00:40:58de la Maison Blanche,
00:40:59je suis allé dessus
00:40:59cet après-midi.
00:41:01Il y a une rubrique
00:41:01qui s'appelle
00:41:02Biais médiatique
00:41:03qui dénonce chaque média,
00:41:04je cite,
00:41:05trompeur,
00:41:06partiel,
00:41:07démasqué.
00:41:08Chaque semaine,
00:41:09l'équipe de Donald Trump,
00:41:10c'est sur le site officier
00:41:11de la Maison Blanche,
00:41:12épingle les médias délinquants,
00:41:14je cite,
00:41:15et cite nommément
00:41:16les journalistes
00:41:16qui sont accusés
00:41:17de faire des erreurs.
00:41:18Alors, je ne veux pas
00:41:19tout enjoliver
00:41:19et surtout pas tuer
00:41:20le débat qui va arriver,
00:41:21mais avec ce label Trump
00:41:23et à côté de ce label Trump,
00:41:25je pense que nos guéguerres
00:41:26franco-françaises
00:41:27sont un peu du pipi de chat.
00:41:28Eh bien, merci pour ce tapis rouge
00:41:30vers la question qui fâche,
00:41:31Laurent Guimier.
00:41:32C'est tout de suite
00:41:32la question qui fâche.
00:41:41Faut-il labelliser l'information ?
00:41:43Et d'ailleurs,
00:41:43est-ce vraiment ce que veut
00:41:44Emmanuel Macron ?
00:41:45Le projet fait en tout cas
00:41:46bondir à droite
00:41:47à telle enseigne
00:41:48que LR et UDR
00:41:49ont lancé chacun
00:41:49une pétition
00:41:50contre ce projet
00:41:51qui compte ce soir
00:41:53plus de 50 000 signatures
00:41:54à L2.
00:41:55J'accueille sur le plateau
00:41:56de chaque voix compte
00:41:56Sophie Taillé-Pollian,
00:41:58bonsoir.
00:41:58Bonsoir.
00:41:59Députée socialiste.
00:42:00Philippe...
00:42:01Pardon ?
00:42:01Groupe écologiste et social.
00:42:03Pardon.
00:42:03Groupe écologiste et social.
00:42:04Pardonnez-moi.
00:42:05Philippe Ballard,
00:42:06député Rassemblement national.
00:42:07C'est bon.
00:42:08Bonsoir, c'est bon.
00:42:09Erwann Balanant,
00:42:10député des démocrates,
00:42:11député Modem.
00:42:12Merci d'être là tous les trois.
00:42:13Je précise que vous êtes
00:42:14tous les trois membres
00:42:16de la commission d'enquête
00:42:17parlementaire
00:42:17sur l'audiovisuel public
00:42:18dont les travaux ont commencé
00:42:20la semaine dernière.
00:42:21D'abord,
00:42:21j'ai une question pour vous trois.
00:42:22Comment est-ce que vous avez
00:42:23réagi hier soir
00:42:24en découvrant la vidéo
00:42:25postée par l'Elysée,
00:42:27à la fois sur le compte X
00:42:28de l'Elysée,
00:42:29mais aussi sur les comptes
00:42:30d'Emmanuel Macron
00:42:31sur les réseaux sociaux,
00:42:32Sophie Taillé-Pollian ?
00:42:34Mais écoutez,
00:42:34je trouve que
00:42:35Emmanuel Macron
00:42:37aurait dû saisir l'ARCOM,
00:42:39puisque de toute manière,
00:42:40les débordements de ces news
00:42:41ne sont pas quasi quotidiennes,
00:42:43enfin presque.
00:42:44donc le fait que ces news trafiquent,
00:42:48montent à sa manière
00:42:49et fassent dire aux gens
00:42:50ce qu'ils n'ont pas dit.
00:42:52Mais c'est la bonne façon
00:42:53de s'y prendre de cette façon ?
00:42:54Moi, je pense que l'ARCOM
00:42:57est censée faire son travail,
00:42:58faire ce travail en tout cas.
00:43:00Mais c'est pas nouveau
00:43:02que la CNews propage
00:43:04des fausses informations régulièrement.
00:43:06Elle a été épinglée par l'ARCOM
00:43:07à des dizaines de reprises.
00:43:09Moi, je m'étonne
00:43:11qu'on laisse faire.
00:43:12Ce qui est nouveau,
00:43:13c'est que le chef de l'État
00:43:15réponde de cette façon
00:43:17à cette polémique.
00:43:18Comment vous avez réagi,
00:43:19Philippe Ballard, hier soir ?
00:43:21Est-ce que c'est digne
00:43:22du compte officiel de l'Élysée
00:43:24d'Emmanuel Macron ?
00:43:26Non, sûrement pas.
00:43:27Le compte officiel de l'Élysée,
00:43:29à la limite,
00:43:29qu'il nous informe
00:43:30sur les négociations en ce moment
00:43:32sur l'Ukraine avec M. Zelensky,
00:43:34oui, le compte est fait pour ça.
00:43:37Là, arriver à ce niveau
00:43:40qui est quand même de bas étage,
00:43:41ce n'est pas à la hauteur.
00:43:42Non, pas du tout.
00:43:44Vous ne dites pas
00:43:44qu'il a voulu rectifier
00:43:46une contre-vérité
00:43:47qui consiste à dire
00:43:48qu'il veut labelliser les médias
00:43:50alors que ce n'est pas exactement
00:43:52ce qu'il a dit vendredi dernier ?
00:43:53Pour revenir là-dessus,
00:43:54il y a deux questions.
00:43:56C'est moi qui pose les questions.
00:43:57Oui, oui.
00:43:58Du coup, je pense qu'Emmanuel Macron
00:44:00essaie d'exister
00:44:01quand on est à 12%
00:44:02d'opinions favorables.
00:44:03Bon, on essaie
00:44:04de trouver un échappatoire.
00:44:06Là, il a trouvé ça.
00:44:07C'est quand même assez...
00:44:08Alors, c'est le président de la République,
00:44:09je respecte la fonction.
00:44:10J'allais dire minable,
00:44:11je ne le dirais pas.
00:44:12Mais enfin, ce n'est pas à la hauteur.
00:44:13Vous l'avez dit.
00:44:13C News, alors ?
00:44:14C News.
00:44:15Alors, on va venir à C News.
00:44:16Mais je voudrais d'abord avoir
00:44:17l'avis d'Erwan Balanant
00:44:17sur cette vidéo présidentielle.
00:44:19Moi, je crois qu'il est dans son rôle
00:44:22quand il y a des mensonges
00:44:23qui attaquent en réalité
00:44:25notre modèle d'information.
00:44:26Parce que ce cas
00:44:27est un cas de décolle.
00:44:29En réalité, la critique
00:44:31qui est faite par C News,
00:44:34c'est exactement ce que veut éviter
00:44:36le président de la République.
00:44:37C'est-à-dire des informations
00:44:40qui sont complètement fausses,
00:44:42qui ne sont pas recoupées
00:44:44et qui sont même manipulées.
00:44:46Ce n'est pas autre chose.
00:44:47Le label.
00:44:48Moi, je ne comprends pas
00:44:49l'émoi qu'a C News et d'autres.
00:44:51C'est-à-dire que c'est issu
00:44:52du travail des EGI.
00:44:54Dans les EGI,
00:44:55c'est la proposition 6.
00:44:57C'est l'état généraux
00:44:57de l'information.
00:44:59C'est la proposition numéro 6.
00:45:01Proposer une labellisation volontaire
00:45:03des influenceurs d'information.
00:45:05Aujourd'hui, qui dans ce pays
00:45:07ne dira pas qu'il y a
00:45:09quelque chose qui se passe
00:45:10autour des réseaux sociaux,
00:45:13autour du modèle informationnel
00:45:15que nous avons eu
00:45:16et que nous avons connu ?
00:45:17M. Ballard était journaliste.
00:45:19Il voit bien que...
00:45:20Enfin, j'espère.
00:45:20Sur une chaîne d'information.
00:45:21Je crois qu'il le faisait
00:45:22sur une chaîne.
00:45:23Il a même été
00:45:24sur une chaîne publique,
00:45:25il me semble.
00:45:25J'ai fait 6 ans, 7 ans même.
00:45:27Donc, à l'époque
00:45:28et toujours aujourd'hui,
00:45:29quand on est journaliste,
00:45:30on répond à un code
00:45:31de déontologie.
00:45:32On répond à des règles.
00:45:33On répond à des règles
00:45:34très précises.
00:45:35Et ces règles,
00:45:36elles ne sont pas édictées
00:45:37par le ministère de l'information
00:45:39qui n'existe plus.
00:45:41Elles sont édictées
00:45:41par la profession,
00:45:42par la profession elle-même.
00:45:44dans ce pays.
00:45:44La commission de la carte de presse
00:45:46et l'ARCOM aussi.
00:45:47Exactement,
00:45:47j'allais le dire.
00:45:48J'allais venir
00:45:48à la commission de la carte de presse.
00:45:50Aujourd'hui,
00:45:50votre carte de presse,
00:45:51vous l'avez.
00:45:52Ce n'est pas l'État
00:45:52qui décide de donner
00:45:53votre carte de presse.
00:45:54Vous, vous seriez favorable
00:45:55à une labellisation ?
00:45:57Je ne suis pas...
00:45:58Ce n'est pas une labellisation
00:46:00qui est demandée.
00:46:01Ce n'est pas ça
00:46:03qu'il a demandé
00:46:04le président de la République.
00:46:05Il l'a bien dit.
00:46:05Il a dit que
00:46:06les sites d'information...
00:46:09Il faut avoir tout.
00:46:10Moi, j'ai tout écouté.
00:46:11Oui, moi aussi,
00:46:11j'ai tout écouté.
00:46:12Il dit que le groupe Ebra,
00:46:14un grand groupe de presse
00:46:15en France,
00:46:16et d'autres ont décidé
00:46:17de rentrer dans cette démarche...
00:46:20JTI.
00:46:21JTI,
00:46:21qui est une démarche internationale.
00:46:24Il y a aujourd'hui
00:46:24une centaine de médias français
00:46:26qui ont cette certification.
00:46:28Non, il y a 17 médias.
00:46:29Il y en a une centaine
00:46:30qui l'ont demandé.
00:46:31Il y en a 17
00:46:31qui ont été certifiés.
00:46:33Donc, pardon.
00:46:33Ce que vous dites,
00:46:35c'est que ce label,
00:46:36il existe déjà,
00:46:37mais il ne marche pas,
00:46:37en fait.
00:46:38D'abord,
00:46:39pardonnez-moi,
00:46:40j'imagine que vous avez posé
00:46:41la question autour de vous.
00:46:42Qui, autour de vous,
00:46:43connaît ce label
00:46:43en dehors des journalistes ?
00:46:44Il ne faut pas en faire la promotion.
00:46:45Est-ce qu'aujourd'hui,
00:46:46on n'a pas un sujet
00:46:47sur un certain nombre de,
00:46:49comme c'est dit,
00:46:50influenceurs d'informations
00:46:51qui ne sont pas des journalistes
00:46:53et qui diffusent des informations
00:46:54qui, parfois,
00:46:56heurtent notre démocratie ?
00:46:59En France,
00:47:00il n'y a pas eu encore
00:47:01d'élections manipulées
00:47:02par ce genre d'informations,
00:47:04mais il y en a eu en Roumanie.
00:47:05Ça a été acté.
00:47:07Ça a été prouvé.
00:47:08Donc, il faut
00:47:09qu'on soit très vigilants.
00:47:10Et moi, je comprends
00:47:11l'émoi du Rassemblement national
00:47:13et de l'extrême droite
00:47:15parce que,
00:47:16depuis quelques mois,
00:47:17ils ont décidé
00:47:18de se faire
00:47:20notre modèle d'information.
00:47:21Ils ont décidé
00:47:22de se faire
00:47:23le modèle d'expression
00:47:24en France
00:47:25et le modèle
00:47:25de la liberté d'expression.
00:47:27Dans notre pays,
00:47:27la liberté d'expression,
00:47:29elle n'est pas absolue.
00:47:30Elle est contrainte
00:47:31par des règles,
00:47:32par un respect,
00:47:33par le respect
00:47:34de la dignité humaine,
00:47:35par le respect
00:47:35de dire
00:47:37qu'un fait
00:47:38n'est pas une opinion.
00:47:39Et donc,
00:47:40je comprends.
00:47:41Et on voit bien
00:47:41le geste frontal,
00:47:43il est fait aussi
00:47:44sur cette commission
00:47:45d'enquête.
00:47:46Voilà.
00:47:47Eh bien,
00:47:47moi, je le dis,
00:47:48on sera un certain nombre
00:47:49à lutter
00:47:50et à préserver
00:47:51ce modèle,
00:47:52ce grand modèle
00:47:53d'information
00:47:53qu'est le modèle européen.
00:47:54Philippe Ballard,
00:47:56vous,
00:47:56ORN,
00:47:57que proposez-vous
00:47:58pour lutter
00:47:59contre la prolifération
00:48:00des fake news ?
00:48:02Alors là,
00:48:03déjà,
00:48:03il y a un problème,
00:48:04c'est que le mode d'emploi,
00:48:04on ne l'a pas.
00:48:05Qui va donner le label ?
00:48:08Déjà.
00:48:08Alors,
00:48:08je pense qu'on entend
00:48:09Reporters sans frontières.
00:48:12Le problème,
00:48:12c'est que Reporters sans frontières,
00:48:14ils propagent
00:48:14des fake news,
00:48:15ce qui est quand même
00:48:15un petit peu problématique.
00:48:17Donc,
00:48:17déjà,
00:48:18le point de départ,
00:48:19on ne l'a pas.
00:48:20Si,
00:48:20je vais vous donner
00:48:20un exemple précis.
00:48:21Les réseaux sociaux,
00:48:23qu'il y a un problème
00:48:24potentiel avec les réseaux sociaux,
00:48:26oui,
00:48:26personne ne peut le lier.
00:48:27Mais on va donner
00:48:28un label aux réseaux sociaux ?
00:48:29Enfin,
00:48:29on ne comprend rien
00:48:30dans l'histoire,
00:48:31mais rien du tout.
00:48:32Si vous avez une explication...
00:48:33ce serait de donner
00:48:33un label aux journalistes
00:48:35qui s'expliquent
00:48:35sur les réseaux sociaux.
00:48:37C'était très clair,
00:48:38mais ce n'est pas
00:48:39ce qui pourrait
00:48:39potentiellement arriver.
00:48:41C'est-à-dire,
00:48:41on n'y comprend
00:48:42strictement rien.
00:48:44Voilà.
00:48:44On labellise
00:48:44les réseaux sociaux.
00:48:46Qui va labelliser ?
00:48:47Et puis,
00:48:47attendez,
00:48:47il y a un autre problème
00:48:48pour la presse écrite,
00:48:49parce que là,
00:48:49on parle de visuel.
00:48:50Mais,
00:48:51je ne sais pas,
00:48:52moi,
00:48:52je suis quelqu'un
00:48:52qui se situe à gauche.
00:48:55C'est pas vrai.
00:48:58Pourquoi pas ?
00:48:58Essayons d'avoir
00:48:59de l'imagination.
00:48:59Je livre à l'heure actuelle
00:49:00les Figaro Magazine
00:49:01qui pourraient avoir le label.
00:49:02Je vais dire,
00:49:02mais pourquoi ils ont le label ?
00:49:03Et puis,
00:49:04si je suis plutôt
00:49:04dans l'autre camp politique,
00:49:06je vais dire Libération
00:49:07et l'Humanité.
00:49:08Et là,
00:49:08je vais dire,
00:49:08mais pourquoi ils ont eu le label ?
00:49:09Mais vous vérifiez
00:49:10quelle information ?
00:49:11Je ne sais pas,
00:49:11moi,
00:49:11quand j'étais présentateur,
00:49:14quand on parlait
00:49:15de ce qui se passait
00:49:16à l'autre bout du monde,
00:49:17est-ce que ce dont il s'agit,
00:49:18Philippe Ballard,
00:49:18ce n'est pas plutôt
00:49:19une vérification
00:49:20de la méthodologie ?
00:49:21Exactement.
00:49:21Quelle méthodologie ?
00:49:22Mais c'est la méthodologie
00:49:23que vous voulez.
00:49:24Vous avez été journaliste.
00:49:25Oui.
00:49:25Vous savez de quoi je parle.
00:49:27Moi,
00:49:28quand j'étais présentateur,
00:49:29par exemple,
00:49:30dans le service public
00:49:30à France Info,
00:49:31on lisait l'AFP,
00:49:33mais est-ce qu'on vérifiait
00:49:34ce que disait l'AFP ?
00:49:35Non ?
00:49:35Parce que ça fait partie
00:49:36des sources.
00:49:37Parce que ça fait partie
00:49:37de la France.
00:49:38Mais quand l'AFP
00:49:39nous dit à Gaza,
00:49:41nous parle des combattants
00:49:43du Hezbollah ?
00:49:44Non.
00:49:44Là,
00:49:45il y a un petit problème.
00:49:45Non,
00:49:46c'est les terroristes.
00:49:46Donc l'AFP,
00:49:47ce n'est pas la Bible.
00:49:48Moi,
00:49:48je l'ai dit
00:49:49parce que tous les ans,
00:49:50ça fait 4 ans,
00:49:50je fais un rapport
00:49:51pour avis budgétaire
00:49:52sur les médias,
00:49:53l'industrie culturelle.
00:49:54Je dis,
00:49:55c'est le patron de l'AFP
00:49:55et je lui dis à chaque fois.
00:49:57Voilà,
00:49:57on a des débats sans fin.
00:49:58Je pense que pour rester
00:49:59dans la sérénité quand même,
00:50:00il faut relire ce qui est
00:50:02dans ce rapport
00:50:03des états généraux
00:50:04de l'information
00:50:04où effectivement,
00:50:05il y a une recommandation
00:50:07qui propose aux médias
00:50:09de s'organiser
00:50:10pour qu'on labellise
00:50:13selon des critères
00:50:14déontologiques,
00:50:15du nombre de journalistes,
00:50:16des cartes de presse,
00:50:18des méthodes
00:50:19qu'on emploie
00:50:20pour aller chercher
00:50:21l'information,
00:50:21y compris recouper l'information
00:50:23et l'AFP n'est pas non plus
00:50:24elle-même sujette à caution
00:50:26et qui ensuite
00:50:27permet de délivrer l'information.
00:50:29Mais ce n'est pas l'état,
00:50:30en tout cas,
00:50:30les états généraux
00:50:31de l'information
00:50:31tels qu'ils ont formulés
00:50:32leurs recommandations,
00:50:33je me permets de le dire
00:50:34parce que j'y ai participé
00:50:35aussi en tant que journaliste,
00:50:37n'évoquent jamais
00:50:38la possibilité
00:50:39qu'une instance politique.
00:50:40– Oui, vas-y,
00:50:40délivre ce label,
00:50:41ça on ne peut pas le dire.
00:50:43– Non, mais je crois
00:50:44qu'il y a beaucoup de choses
00:50:45qui ont été dites
00:50:45et notamment par M. Ballard
00:50:47qui sont inexactes,
00:50:48pardonnez-moi.
00:50:49Donc l'idée,
00:50:50c'est une idée défendue
00:50:51par Reporters sans frontières
00:50:53mais ce n'est pas
00:50:53Reporters sans frontières
00:50:54qui dit
00:50:55c'est nous qui allons
00:50:55donner le label.
00:50:56Pas du tout,
00:50:57c'est vraiment,
00:50:59c'est assez classique
00:51:00des normes de certification,
00:51:01enfin vous êtes le ISO,
00:51:02– Il faut un tiers
00:51:03de confiance quand même
00:51:04dans cette histoire.
00:51:04– Bien sûr,
00:51:05et c'est des organismes
00:51:06de certification
00:51:07comme quand vous faites
00:51:08ISO 401, etc.
00:51:09– Et ça coûte cher.
00:51:10– Moi, c'est la raison
00:51:11pour laquelle
00:51:11je suis assez interrogative
00:51:13parce que souvent
00:51:14quand on cherche
00:51:15ce type de label,
00:51:16finalement,
00:51:17on prend certains critères
00:51:18mais comme il en faut
00:51:19qu'imaginons 3 sur 5,
00:51:20on en laisse 2 de côté.
00:51:23– Donc on attribue
00:51:23un demi-label.
00:51:24– Voilà,
00:51:25et puis deuxièmement,
00:51:26souvent il y a des entreprises
00:51:27qui se font pas mal d'argent
00:51:28sur le fait de donner
00:51:29ces labels,
00:51:30non pas qu'ils manipulent
00:51:31les choses mais bon,
00:51:32ça crée un marché
00:51:33qui, bon,
00:51:33on a vie, bon.
00:51:34– C'est vrai que ça coûte cher,
00:51:35je peux vous le dire.
00:51:35– Voilà, en tout cas,
00:51:37il s'agit pas du tout
00:51:38ni de l'État
00:51:38ni de RSF
00:51:39qui donnerait
00:51:40les certifications
00:51:41et c'est un outil
00:51:42pour quoi faire ?
00:51:43C'est un outil
00:51:43dans le cadre
00:51:44d'une potentielle,
00:51:45et là pour le coup,
00:51:46moi je l'appelle
00:51:46de mes voeux,
00:51:47régulation des plateformes
00:51:48pour les obliger
00:51:50à faire monter
00:51:51haut dans les contenus
00:51:52ces informations
00:51:54labellisées.
00:51:55– C'est déjà autre chose.
00:51:55– Mais c'est…
00:51:55– Non mais là,
00:51:56vous parlez des plateformes.
00:51:58– Non mais…
00:51:58– Non mais c'est…
00:51:59– C'est là où on comprend rien.
00:52:01C'est qu'on parle des plateformes,
00:52:03on parle de la presse
00:52:03quotidienne d'opinion,
00:52:05on parle de l'audiovisuel,
00:52:06enfin tout ça,
00:52:06ça n'a rien à voir.
00:52:08– La diffusion des fake news,
00:52:09c'est principalement
00:52:10sur les réseaux sociaux.
00:52:11– Bah oui,
00:52:12mais vous allez labelliser.
00:52:13– On parle de toute la presse
00:52:15d'information générale.
00:52:17– On parle de toute la presse
00:52:19d'information générale
00:52:20qui peut, à sa guise,
00:52:22demander le label
00:52:23et si les autorités européennes,
00:52:25par exemple,
00:52:26jugent utiles,
00:52:26dire,
00:52:26ce serait bien
00:52:28que les plateformes
00:52:30se servent de ce label
00:52:31pour remonter les contenus
00:52:32au lieu de les mettre,
00:52:33quand il s'agit d'informations
00:52:34et de journalisme,
00:52:35au très fond des fils de lecture
00:52:39pour faire remonter
00:52:40tout ce qui clique
00:52:41et tout ce qui…
00:52:43– En fait, ce label,
00:52:44ou appelons-le autrement
00:52:45si c'est le mot label
00:52:46qui vous gêne.
00:52:47– C'est une histoire
00:52:48de visibilité
00:52:49et d'algorithme
00:52:50sur les réseaux sociaux.
00:52:51– Voilà,
00:52:51mais moi je considère
00:52:52que les vrais outils
00:52:53pour faire en sorte
00:52:54que tout le type de presse,
00:52:57que ce soit audiovisuel,
00:52:59écrite ou internet,
00:53:01c'est le pouvoir donné
00:53:02aux journalistes
00:53:03dans leur collectif de travail
00:53:05qu'est la rédaction
00:53:06pour pouvoir se protéger
00:53:07des influences
00:53:08de leurs actionnaires,
00:53:10des influences
00:53:11du pouvoir politique,
00:53:14des influences
00:53:14du pouvoir économique,
00:53:16des ingérences étrangères
00:53:17et en fait,
00:53:18c'est protéger
00:53:19ce collectif de travail
00:53:20et moi,
00:53:20ce sont les propositions
00:53:21que je fais
00:53:21qui, à mon sens,
00:53:22sont beaucoup plus efficaces
00:53:23et moins chères
00:53:24que le GTI
00:53:27qui est dans les débats
00:53:29depuis un moment déjà.
00:53:30– Un rappel
00:53:31que tout le monde
00:53:31semble avoir oublié,
00:53:33c'est qu'on a un modèle
00:53:35et on a un droit
00:53:35de la presse
00:53:37et on a une particularité,
00:53:39c'est-à-dire
00:53:39qu'un éditeur de presse,
00:53:41il est pénalement,
00:53:42le directeur de la publication,
00:53:44il est pénalement responsable
00:53:46de tout ce qui sort
00:53:48dans son journal.
00:53:49Aujourd'hui,
00:53:50sans réclamer ce système
00:53:53pour les réseaux sociaux,
00:53:54on a quand même
00:53:54un sujet,
00:53:55c'est-à-dire que
00:53:56vous n'êtes pas
00:53:57un éditeur de presse,
00:53:59vous êtes un réseau social,
00:54:00vous n'avez pas
00:54:01la responsabilité pénale
00:54:02de ce que vous pouvez dire
00:54:03comme anerie,
00:54:04comme chose fausse
00:54:05et tout ça.
00:54:05Donc ça,
00:54:06c'est aussi un vrai sujet.
00:54:07Réfléchissons
00:54:08à une responsabilité accrue
00:54:09et moi,
00:54:10c'est pour ça
00:54:11que je pense
00:54:11qu'il y a un entre-deux
00:54:13entre on laisse faire
00:54:15tout ce qu'il y a aujourd'hui
00:54:16et le label.
00:54:16La labellisation,
00:54:19elle a quand même
00:54:19la vertu
00:54:20de donner des règles précises
00:54:22et ce sont des règles
00:54:22qui sont faites
00:54:23par les pères,
00:54:24par vous,
00:54:24par le métier
00:54:25et qui seraient contrôlées
00:54:27par le métier
00:54:27comme la carte de presse.
00:54:29Aujourd'hui,
00:54:29la carte de presse,
00:54:30c'est quand même
00:54:30l'outil de régulation
00:54:31de la presse.
00:54:33C'est ce qui vous permet...
00:54:34C'est une forme de label.
00:54:34C'est une sorte de label,
00:54:36exactement.
00:54:37Et donc,
00:54:38c'est ça le sujet.
00:54:38Le sujet,
00:54:39c'est que sur les réseaux sociaux
00:54:40et maintenant,
00:54:42sur des chaînes de télévision
00:54:44privées
00:54:45qui nous disent
00:54:45on est privés,
00:54:46on fait ce qu'on veut.
00:54:47Mais non,
00:54:47vous n'êtes pas complètement privés
00:54:48parce que votre infrastructure...
00:54:50Vous avez un canal aussi
00:54:51de diffusion.
00:54:51Votre canal,
00:54:52c'est l'État
00:54:53qui entretient via TDF
00:54:55les canaux
00:54:56permettant à CNews
00:54:58d'arriver sur les chaînes
00:54:59hertziennes.
00:55:00Non,
00:55:00ce n'est pas vrai ça.
00:55:01Les chaînes privées,
00:55:01moi je me rappelle,
00:55:02je suis au conseil d'administration
00:55:03du groupe auquel je...
00:55:04Ça coûte très cher.
00:55:06Bien sûr,
00:55:06heureusement qu'on ne va pas
00:55:07l'en faire gratuitement.
00:55:07Ça coûte très très cher.
00:55:09Ah oui,
00:55:09non mais...
00:55:09Les chaînes payent...
00:55:10Les chaînes payent,
00:55:11non mais...
00:55:11Mais la régulation...
00:55:12Vous avez une autre fonction
00:55:13précédemment.
00:55:13Qu'est-ce que j'ai fait moi ?
00:55:14Sauf que la régulation...
00:55:16Votre ancienne maison
00:55:16payait aussi très cher
00:55:17pour entretenir...
00:55:19La régulation découle
00:55:21de l'utilisation
00:55:22des moyens
00:55:25qui sont des moyens
00:55:26qui sont des moyens
00:55:26régaliens,
00:55:27c'est-à-dire ces réseaux
00:55:29hertziens,
00:55:29ils sont...
00:55:30C'est pour l'heure.
00:55:31J'ai juste une question.
00:55:32Donc si vous voulez dire
00:55:33ce que vous voulez,
00:55:33vous sortez.
00:55:34Vous sortez de ces réseaux-là
00:55:35et vous n'êtes plus sur la TNT.
00:55:37Voilà.
00:55:37Mais non mais...
00:55:38Attendez,
00:55:39une chaîne...
00:55:39Non mais déjà,
00:55:40un, ces chaînes,
00:55:40mais quelles que soient
00:55:41les chaînes,
00:55:42donnent beaucoup d'argent
00:55:43à tel point d'ailleurs
00:55:44que ça se passe
00:55:44et elles menacent
00:55:46de donner moins d'argent
00:55:47à TDF,
00:55:47quels que soient les groupes.
00:55:49Deuxièmement,
00:55:49qu'il y ait des chaînes
00:55:50d'opinion privées...
00:55:51Elles ne parlent pas.
00:55:52Mais moi, ça ne me chante pas.
00:55:53Oui, le problème.
00:55:54Mais qu'elles respectent...
00:55:55Si Libération,
00:55:56si l'humanité
00:55:57montait une chaîne privée,
00:55:58moi j'en serais le premier.
00:55:59Mais qu'elles respectent
00:56:00le cadre déontologique
00:56:02qui fonctionne
00:56:03avec 4 milliards d'euros
00:56:04et qui ne respectent pas.
00:56:05Attendez, un instant.
00:56:07On y arrive.
00:56:07Le problème,
00:56:08c'est l'audiovisuel.
00:56:09J'ai participé
00:56:09à un complément d'enquête
00:56:12qui était justement
00:56:13consacré à CNews.
00:56:14Vous étiez dans le fauteuil rouge.
00:56:15Et j'étais dans le fauteuil rouge.
00:56:17Et la moitié,
00:56:18ça a été assez virulent
00:56:19à la fin
00:56:19parce que le problème
00:56:20dans une émission comme ça
00:56:21financée par nos impôts,
00:56:22c'est avec notre TVA.
00:56:23Avec notre TVA.
00:56:24Moi, je n'ai pas envie
00:56:25de donner de la TVA
00:56:26à quelqu'un
00:56:26qui me crache à la figure,
00:56:27si vous voulez.
00:56:28Si vous n'êtes pas obligés
00:56:29de regarder une chaîne privée,
00:56:30si vous ne regardez pas,
00:56:31elle ne fait pas d'audience.
00:56:31Mais de la même façon,
00:56:32on n'est pas obligés
00:56:33de regarder une chaîne publique.
00:56:33Elle veut fermer.
00:56:34Alors que le public,
00:56:35eux, ils n'ont pas du tout
00:56:35ce problème-là.
00:56:37Regardez...
00:56:37Mais sauf qu'ils voulont bien
00:56:39démontrer par A plus B
00:56:40en plein direct
00:56:41que ces chaînes-là
00:56:42respectaient les règles,
00:56:44par exemple.
00:56:45Ah ben non,
00:56:45ils respectaient rien du tout.
00:56:46Ils vous ont quand même...
00:56:48Monsieur Ballard...
00:56:48Alors, j'aimerais assez
00:56:51qu'on n'en repasse ici
00:56:52le débat sur son complément d'enquête.
00:56:53Ce n'est pas notre thème.
00:56:55C'était pas le thème.
00:56:56Bon, ok.
00:56:57On en repart.
00:56:57Oui, d'accord.
00:56:58Mais monsieur Ballard,
00:56:59ils vous ont mis des chiffres
00:57:01devant le nez.
00:57:02Je ne suis pas l'avocat,
00:57:02je l'aurais dit à plusieurs reprises.
00:57:03Ils vous ont quand même mis des chiffres.
00:57:04Chaque voix compte
00:57:05à condition qu'on puisse l'entendre.
00:57:07Voilà, vous avez raison.
00:57:07Laurent.
00:57:08Non, mais je voulais juste
00:57:09tenter de vous mettre d'accord,
00:57:11mais il nous reste trop peu de temps
00:57:12et je pense que c'est
00:57:13une sorte de saut paris arrière.
00:57:15Non, est-ce qu'il n'y a pas
00:57:16une chose urgentissime à faire,
00:57:18c'est de penser aux citoyens
00:57:19et de mettre le paquet
00:57:20sur l'éducation aux médias ?
00:57:22Pour vous mettre d'accord tous,
00:57:23en fait,
00:57:23pour que les gamins de ce pays,
00:57:26quelle que soit leur famille,
00:57:27apprennent une lecture critique
00:57:28des médias.
00:57:29Bien sûr.
00:57:30Mettez le paquet là-dessus
00:57:31peut-être plutôt que de vous échapper.
00:57:32Et après, ils vont bien regarder
00:57:33ce qu'ils veulent.
00:57:33Bien sûr, mais je crois
00:57:34qu'il y a une urgence démocratique
00:57:36à une réforme de la loi de 1986.
00:57:39Sur tous ces sujets,
00:57:40il faut un projet de loi
00:57:41issu des États généraux
00:57:42de l'information
00:57:43pour qu'on puisse débattre à fond
00:57:45parce que la démocratie
00:57:47en a besoin
00:57:47pour faire en sorte
00:57:49que la liberté de la presse,
00:57:51l'indépendance des journalistes
00:57:52puisse être renforcée
00:57:53alors qu'elle est aujourd'hui attaquée.
00:57:55Exactement.
00:57:56C'est la troisième recommandation
00:57:57des EGI.
00:57:59Et il y a un chiffre
00:57:59qu'on doit avoir présent à l'esprit,
00:58:00c'est le CEVIPOF,
00:58:01c'est lié à Sciences Po,
00:58:03qui fait une étude
00:58:03depuis 1978
00:58:04sur la question posée aux Français
00:58:06en quelles institutions
00:58:08avez-vous le plus confiance
00:58:09et le moins confiance ?
00:58:10Envers les médias.
00:58:11Avant-dernier,
00:58:12les médias à la presse.
00:58:13Vous me direz,
00:58:13les derniers,
00:58:14c'est les hommes politiques
00:58:14ou les femmes politiques ?
00:58:15Bon, alors vous voyez,
00:58:16finalement, on est mieux que vous.
00:58:18Parmi les médias,
00:58:19ce sont le service public
00:58:20de l'audiovisuel
00:58:21qui est en tête.
00:58:21Ah non, 63%
00:58:22ne lui font pas confiance.
00:58:23Oui, mais ça va bien se passer
00:58:26vos débats en commission
00:58:27d'enquête parlementaire
00:58:29sur l'audiovisuel public.
00:58:31Bon, merci en tout cas
00:58:32à tous les trois.
00:58:32On n'a pas fini d'en parler,
00:58:34mais tout de suite,
00:58:34c'est Bourbon Express,
00:58:35c'est le journal
00:58:35de l'Assemblée nationale
00:58:36présenté par Marco Pommier.
00:58:43Bonsoir, Marco.
00:58:44Bonsoir, Aline.
00:58:45Dans Bourbon Express,
00:58:46on commence avec Marine Tondelier,
00:58:47la patronne des écologistes
00:58:48qui était aujourd'hui auditionnée
00:58:49par la commission d'enquête
00:58:50sur les liens
00:58:51entre mouvements politiques
00:58:52et réseaux islamistes.
00:58:54Oui, une commission lancée
00:58:55par les Républicains,
00:58:56mais pour Marine Tondelier,
00:58:57ça ne trompe personne.
00:58:58Derrière cet intitulé,
00:59:00la cible, elle est claire,
00:59:01c'est la France insoumise.
00:59:03À cet égard,
00:59:04je veux rappeler
00:59:04les propos de Laurent Wauquiez,
00:59:05président du groupe
00:59:06Les Républicains
00:59:07à l'Assemblée nationale
00:59:07et instigateur direct
00:59:09de cette commission.
00:59:10Ils ont été prononcés
00:59:11au micro de CNews,
00:59:13cela ne s'invente pas.
00:59:14Et ils disaient donc
00:59:15que l'objectif pour moi,
00:59:16c'est de faire cesser
00:59:17cette impunité
00:59:17dont jouit LFI
00:59:18dans notre pays,
00:59:20cette forme de privilège rouge.
00:59:22Ces façons de faire
00:59:22nous scandalisent
00:59:23chez les écologistes
00:59:24et elles devraient,
00:59:24je crois,
00:59:25scandaliser
00:59:25toutes les personnes
00:59:26attachées à la démocratie
00:59:27et à la bonne marche
00:59:28de cette Assemblée.
00:59:30Et justement,
00:59:30cette commission d'enquête,
00:59:31elle voulait auditionner
00:59:32un certain Jean-Luc Mélenchon.
00:59:34Elle y est arrivée ?
00:59:35Oui, aujourd'hui,
00:59:35mais le leader insoumis
00:59:36n'était pas disponible.
00:59:38En tout cas,
00:59:38c'est ce qu'il dit.
00:59:39Depuis la fin
00:59:40de la semaine dernière,
00:59:41la commission lui aurait envoyé
00:59:42un mail,
00:59:43un courrier de convocation aussi.
00:59:45Lui affirme
00:59:46n'avoir jamais rien reçu.
00:59:47Résultat,
00:59:48un huissier lui a remis
00:59:49une convocation officielle
00:59:50ce week-end
00:59:51et hier,
00:59:52l'entourage de Jean-Luc Mélenchon
00:59:53a répondu
00:59:54dans un communiqué.
00:59:55Vous comprenez
00:59:56que recevoir une convocation
00:59:57un dimanche
00:59:58pour le mardi,
00:59:59c'est-à-dire deux jours après,
01:00:01est un peu compliqué
01:00:02en termes d'organisation
01:00:03d'agenda.
01:00:04Donc Jean-Luc Mélenchon
01:00:05a répondu à la commission
01:00:06qu'il ne pouvait pas
01:00:07être présent ce mardi
01:00:09mais qu'il se tenait
01:00:11à disposition
01:00:12de la commission
01:00:13dans la fin de semaine
01:00:14puisque c'est un moment
01:00:15où il pourrait
01:00:16réorganiser son agenda
01:00:17avec suffisamment d'avance.
01:00:19Je crois que c'est
01:00:19assez clair comme position.
01:00:22Et on l'a appris
01:00:22en fin de journée,
01:00:23Jean-Luc Mélenchon
01:00:24sera auditionné
01:00:25samedi à 14h normalement.
01:00:27Une audition
01:00:28qui s'annonce agitée.
01:00:30Eux aussi
01:00:30sont attendus
01:00:31de pied ferme
01:00:31à l'Assemblée nationale.
01:00:32Les patrons de Chine,
01:00:33ils ont fini par venir ?
01:00:34Ils étaient attendus
01:00:35aujourd'hui Adeline
01:00:36mais décidément
01:00:36c'est la journée
01:00:37des chaises vides.
01:00:38Trois fois que l'Assemblée
01:00:39souhaite les auditionner,
01:00:40trois fois qu'ils ne viennent pas.
01:00:42Cette fois,
01:00:42c'en est trop
01:00:43pour la députée
01:00:43Sandrine Lefeur.
01:00:45À l'instant,
01:00:46on constate
01:00:46l'absence
01:00:47de M. Ruffa
01:00:49et comme je viens
01:00:49de l'indiquer
01:00:50et en accord
01:00:51avec le bureau
01:00:52de la commission,
01:00:53nous allons saisir
01:00:54la procureure
01:00:55de la République
01:00:56pour non-venue
01:00:58de M. Ruffa
01:00:59et de l'entreprise
01:01:00Chine
01:01:01dans notre commission.
01:01:03De son côté,
01:01:04le groupe Chine
01:01:05avait déjà justifié
01:01:06son absence.
01:01:07Selon eux,
01:01:08l'audition à l'Assemblée
01:01:09n'était pas possible
01:01:10avant la décision
01:01:11du tribunal judiciaire
01:01:12sur une éventuelle
01:01:13suspension de la plateforme.
01:01:15Décision attendue
01:01:16vendredi.
01:01:17Argument
01:01:18non recevable
01:01:19pour Sandrine Lefeur.
01:01:19Évidemment,
01:01:21les députés
01:01:21sont respectueux
01:01:23des enquêtes en cours
01:01:24et de la séparation
01:01:24des pouvoirs
01:01:25et donc cette enquête
01:01:26n'est absolument pas
01:01:27une excuse
01:01:28pour ne pas venir
01:01:29se présenter
01:01:30à la commission
01:01:31aujourd'hui
01:01:32et répondre
01:01:32aux questions
01:01:33des députés.
01:01:34C'est vraiment
01:01:34une attitude
01:01:35qui est irrespectueuse
01:01:36du Parlement
01:01:37et c'est pour ça
01:01:38que moi,
01:01:39je veux aller
01:01:39jusqu'au bout.
01:01:41Et le groupe
01:01:41risque désormais
01:01:42une sanction.
01:01:43Alors une sanction
01:01:44très symbolique,
01:01:45je vous donne le montant,
01:01:46jusqu'à 7500 euros
01:01:47d'amande,
01:01:48seulement de quoi
01:01:49les faire trembler.
01:01:49Je suis sûre
01:01:50que les patrons de Chine
01:01:51sont en train de trembler.
01:01:52Sûrement.
01:01:54Une information
01:01:55plus inattendue
01:01:56à l'Assemblée nationale,
01:01:57les députés
01:01:57ont eu droit
01:01:57aujourd'hui
01:01:58à un cours
01:01:59à la vie affective,
01:02:01relationnelle
01:02:01et à la sexualité.
01:02:03Oui,
01:02:03ils ont reçu
01:02:03un cours
01:02:04donné normalement
01:02:05à des élèves
01:02:05de primaire.
01:02:06Alors aujourd'hui,
01:02:07les élèves,
01:02:08vous le voyez,
01:02:08c'était Gabriel Attal,
01:02:10l'Insoumise,
01:02:10Mathilde Panot
01:02:11ou encore
01:02:12l'écologiste
01:02:13Sandrine Rousseau.
01:02:14Et pour commencer,
01:02:15les députés
01:02:15ont eu droit
01:02:17Atelier animé
01:02:35par le planning familial
01:02:36car depuis la rentrée
01:02:382025,
01:02:38ces cours
01:02:39sont obligatoires
01:02:40pour tous les élèves
01:02:41de la maternelle
01:02:42au lycée.
01:02:43Alors le programme
01:02:43est adapté
01:02:44en fonction des niveaux,
01:02:45bien sûr,
01:02:45mais rappelez-vous,
01:02:46lors de leur mise en place,
01:02:47certains députés
01:02:48avaient émis des doutes
01:02:49sur le contenu
01:02:49de ces cours.
01:02:50Aujourd'hui,
01:02:51c'était la démonstration
01:02:52pour tenter de montrer
01:02:54que le programme
01:02:55était bien adapté.
01:02:56Il y a encore
01:02:57beaucoup de désinformation
01:02:58sur ce que c'est
01:02:58que l'éducation
01:02:59à la vie sexuelle.
01:03:00C'est qu'on vit dans un pays
01:03:01où il y a un enfant
01:03:02toutes les trois minutes
01:03:02qui est victime
01:03:03de viol,
01:03:04de tentative de viol,
01:03:04d'inceste
01:03:05ou d'agression sexuelle.
01:03:06Et en fait,
01:03:07l'éducation à la vie affective
01:03:08relationnelle et sexuelle,
01:03:08ça permet de détecter
01:03:09les violences,
01:03:10ça permet d'apprendre
01:03:10aux enfants ce que c'est
01:03:11le consentement,
01:03:12qu'on peut dire oui,
01:03:12qu'on peut dire non,
01:03:13que les adultes n'ont pas
01:03:14le droit de toucher leur corps,
01:03:15etc.
01:03:16Et donc,
01:03:17en fait,
01:03:17c'est hyper important
01:03:17dans un monde
01:03:18où la violence
01:03:19contre les enfants expose.
01:03:20Notre devoir,
01:03:21c'est de les protéger.
01:03:22Voilà,
01:03:22et dans ces cours,
01:03:23on parle évidemment
01:03:23de consentement,
01:03:24mais aussi de protection
01:03:25et de contraception.
01:03:27Et notamment de préservatifs,
01:03:28justement,
01:03:29depuis hier.
01:03:29Et pour la troisième année
01:03:30consécutive,
01:03:31l'Assemblée en distribue
01:03:322000 au total
01:03:34à l'occasion
01:03:35du site d'action,
01:03:36alors pour les députés,
01:03:37pour leurs collaborateurs,
01:03:38pour le personnel,
01:03:38des préservatifs
01:03:40un peu particuliers
01:03:41avec des jeux de mots
01:03:42parlementaires.
01:03:42Alors,
01:03:43vous me les avez apportés,
01:03:44c'est sympa ?
01:03:44Oui, on les a apportés.
01:03:45Regardez,
01:03:45plan QAG,
01:03:47référence aux fameuses
01:03:48questions au gouvernement.
01:03:50On a aussi
01:03:51relations mixtes paritaires.
01:03:53Ah,
01:03:54c'est sympa ça !
01:03:54C'est le clin d'œil,
01:03:55forcément,
01:03:56aux commissions mixtes paritaires.
01:03:57Et puis,
01:03:57on a aussi
01:03:58la session extraordinaire.
01:04:00Ça,
01:04:00vous l'aimez beaucoup,
01:04:01celle-ci.
01:04:02Qu'est-ce qu'il y a,
01:04:02Laurent Guimier ?
01:04:03Vous avez une autre suggestion ?
01:04:04Je ne sais pas,
01:04:04le 49-3,
01:04:05c'est pas...
01:04:05Ça a déjà été fait,
01:04:06je crois,
01:04:06l'année dernière.
01:04:06Ah,
01:04:07ils avaient fait 49-3
01:04:08l'année dernière ?
01:04:08Oui,
01:04:08exactement.
01:04:09On salue la créativité
01:04:10de Laurent,
01:04:11mais surtout des équipes
01:04:12de com'
01:04:12de la présidente
01:04:14de l'Assemblée.
01:04:15C'est elle,
01:04:15cette équipe de com'
01:04:16qui pense à ces jeux de mots.
01:04:18L'idée,
01:04:18c'est de sensibiliser
01:04:19à la lutte contre le VIH.
01:04:21Et je peux vous dire
01:04:22que devant la cantine
01:04:23de l'Assemblée,
01:04:23c'est parti comme des petits pains
01:04:25très vite.
01:04:25Il n'y en avait plus.
01:04:26Ah oui,
01:04:26on ne veut pas savoir.
01:04:27Après le débat,
01:04:28c'est la place aux ébats,
01:04:29Adeline ?
01:04:29Je crois qu'il est l'heure
01:04:31de conclure,
01:04:32justement.
01:04:34Merci à vous trois
01:04:35d'avoir été là ce soir
01:04:36sur le plateau
01:04:37de Chaque Voix Compte.
01:04:39Chaque Voix Compte
01:04:39est rediffusé tout à l'heure
01:04:40à 23h30,
01:04:41mais également en replay
01:04:42sur lcp.fr
01:04:43et en podcast.
01:04:45Nous,
01:04:45on sera là demain
01:04:46en direct à 19h30
01:04:47si vous voulez bien.
01:04:48Tout de suite,
01:04:49c'est Débat Doc
01:04:49avec Jean-Pierre Grassien.
01:04:51Excellente soirée
01:04:51sur la 8
01:04:52et à demain.
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