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  • il y a 2 jours
Tiktok : sinoxdvd

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Transcription
00:00Ok, ok, ok, c'est Sinox, donc de retour avec Youv.
00:09Tu vois, ça me fait plaisir de revenir vers ta caméra, frérot, parce que tu as été le premier, je tenais à le dire avant de commencer l'interview, parce que c'est la base, c'est toi le premier qui m'a capturé, on va dire.
00:20En image, tu étais le premier, frérot, je voulais te rendre hommage pour ça, frérot.
00:23Bah c'est gentil, je vois que depuis, il y a beaucoup de choses qui sont passées pour toi.
00:27Alhamdoulilah.
00:27Et en plus, tu n'es pas seul aujourd'hui.
00:28Mon frangin va de la rue, directement, pour ceux qui me suivent, ils savent très bien.
00:34Ça marque African Fighters, marque de la rue, vitrio la famille.
00:379-4-7-8, c'est une longue histoire de famille la famille.
00:40Ah oui, oui.
00:41Alors, présente-toi Youv pour les gens qui n'ont pas suivi nos aventures, on va dire.
00:46Bah Youv, je suis un mec de la banlieue ouest de Paris, je suis de Mont-Lajoli plus exactement, du Val-Fouré.
00:52Bah, j'ai un passé un peu atypique, on va dire.
00:56Je me répète, mais c'est une réalité un peu atypique.
00:59Et j'essaye, depuis quelques années, j'essaye de faire de la prévention dans les banlieues.
01:03Là, j'ai fait le tour de la France.
01:04Pour faire de la prévention contre les rixes, on se tue entre nous en réalité.
01:11Contre la prison, la fascination des jeunes qui ont face à la prison.
01:16Tu vois, on est là, on est là un peu, on est comme un grand reuf de banlieue, j'essaye de tourner un peu pour préserver nos petits frères.
01:21En gros, c'est ça.
01:22Youv, c'est ça.
01:23Un de plus, un ancien braqueur.
01:26On a foutu la merde.
01:27Et maintenant, on essaye de se rattraper comme ça, comme on peut.
01:30Ouais, c'est vrai que tu as un passé assez turbulent, on va dire.
01:33Ouais, c'est vrai, c'est vrai.
01:34Dans une vidéo, tu dis que tu as fait 20 ans de prison.
01:36En vrai, j'ai fait plus de 20 ans.
01:38Quand tu fais le cumul.
01:39Quand tu fais le cumul, j'ai fait plus de 20 ans.
01:40Mais d'une traite, j'ai dû faire 17 plaints.
01:4317 plaints pour devoir m'armée, vraiment.
01:46J'en suis pas fier, c'est pour ça que maintenant, je suis là.
01:48J'essaye de faire les choses pour d'éviter aux jeunes de suivre le parcours qu'on a eu vraiment.
01:54C'est une thérapie, c'est comme une thérapie.
01:57Ce que je fais, c'est comme une thérapie, ça me fait du bien.
02:00Si j'arrive à en sortir 2-3 de cette optique de la banlieue gangster, tout ça, c'est lourd.
02:08Mais tu penses que les jeunes d'aujourd'hui, ils sont fascinés justement par...
02:11Parce qu'à un moment donné, dans l'interview, tu disais que les jeunes de ton quartier, à l'époque,
02:15ils étaient fascinés par ton parcours.
02:16Alors, frérot, même aujourd'hui, quand je rencontre des jeunes,
02:21frérot, c'est pas une fascination, c'est pas très agréable.
02:24Mais c'est comme un héros des temps modernes.
02:28Tu vois le délire.
02:29C'est comme Robin Desbois, à l'époque, maintenant, les bragueurs,
02:32les gens qui font de nos oeils, qui viennent de ton quartier,
02:35c'est qu'ils passent pour des héros alors que, frère, un héros, ça fait pas pleurer sa mère,
02:40ça tire pas sur son frère.
02:42C'est pas des héros, ça, frère.
02:43Je prenais l'argent pour moi.
02:45Un héros, il partage, tu vois.
02:47Un héros, c'est pour une cause.
02:49Moi, ma cause, c'était faire glosé avec mes potes.
02:51C'est ce que je veux dire.
02:53La fascination de la jeunesse d'aujourd'hui,
02:56c'est qu'en fait, le monde, il est différent.
02:58Les jeunes d'avant et aujourd'hui, c'est un autre monde.
03:00C'est ça qui va venir.
03:01C'est rien à voir.
03:01Tu pourrais comparer la jeunesse d'aujourd'hui avec...
03:03Ça n'a rien à voir, frère.
03:04Ça n'a rien à voir.
03:04Tu penses que c'est les mêmes besoins, les mêmes...
03:06C'est même pas les mêmes besoins.
03:07Déjà, moi, je vois par rapport à nos enfants.
03:09Nos enfants, ils ont tout, déjà.
03:10Nous, on n'avait rien.
03:11C'est-à-dire, on partait de rien.
03:14C'est ce que je veux dire.
03:14Nous, tu nous ramenais un paquet de gâteau sans...
03:16Sans douter l'âtre, on était trop contents.
03:20C'est ce que je veux dire.
03:21Maintenant, ils sont plus exigeants, les jeunes.
03:23Ça veut dire que, même quand je leur fais des rappels,
03:26il faut que je me rappelle qu'on est en 2023, frère.
03:28Tu ne peux pas parler à un jeune de 20 ans de 2023
03:31comme tu parlais un petit peu depuis 2000.
03:35Ça n'a rien à voir.
03:36Ils ont déjà plus d'oseilles sans faire les voyons.
03:39Leurs tarons, ils ont plus d'oseilles.
03:40Du coup, ils les mettent bien plus rapidement, tu vois.
03:43Non, mon père, il n'y a pas d'argent.
03:45Non, je ne connais pas, tu vois.
03:47On était obligé.
03:48Tout ce qu'on a eu, on a dû aller le chercher.
03:50C'est vrai que tu parles beaucoup des parents.
03:51C'est la base.
03:53Parce que tu sais pourquoi il y a beaucoup de gens,
03:55ils font l'amalgame.
03:56Ils essayent d'impliquer les parents dans l'erreur que nous, on a eue.
03:59Alors que nos parents, ils se sont tués à la tâche.
04:02Au contraire, pour ne pas avoir des enfants qui partent en sucette.
04:08Mais nous, on était tellement têtu.
04:10Nous, on était dans une génération, on était têtu.
04:12Il y avait tout à construire dans la rue.
04:14Il faut se dire, il n'y avait pas Internet.
04:15Il n'y avait pas de téléphone, il n'y avait rien.
04:16Tout ce que tu...
04:17Tu vois ton nom.
04:18Si Nox, si on entend du 9-4, sans téléphone, sans...
04:25Tu as capté le délire.
04:25Tu vois, là, maintenant, tu vas faire un de buzz.
04:28Un mec de Marseille, c'est en 5 minutes, il s'est quitté.
04:31Et les gens, ils connaissaient les équipes du 9-4, du 7-8, sans téléphone, sans rien.
04:36Parce que la rue, il fallait être vraiment dedans.
04:39Tu ne pouvais pas faire une vidéo et te dire, je suis un mec de là.
04:41Tu vois, c'était impossible.
04:44Il fallait prouver pendant des années, il fallait que les gens aillent comme ça.
04:47Ah ouais, il y a un mec qui s'appelle Youv là-bas.
04:49Il y a un mec qui s'appelle Badona de Vitry.
04:51Tu vois ce que je veux dire ?
04:51Un certain CV, quoi.
04:52C'était obligé.
04:53Tu ne voulais pas venir, ouais, moi j'ai fait des braquages avant.
04:56Non, frère.
04:56Il faut voir, déjà.
04:57Mais tu penses qu'aujourd'hui, il y a beaucoup d'impostures ?
04:59Non, après, il n'y a que ça.
05:01Il n'y a que ça.
05:01Parce que les mecs, comme nous, en fait, ils ne sont pas sur Internet.
05:05Ils n'ont pas le temps.
05:07T'as vu, moi, ça me sert de thérapie.
05:09Sinon, ça me fait du bien quand je vais dans les collèges, quand je vais dans les lycées.
05:12C'est un truc de ouf.
05:13Je ne me voyais pas faire ça.
05:15Parce que j'étais dans une optique.
05:16On avait toujours raison.
05:17Le monde, il était à nous.
05:18Le fait que, tu vois, je m'assois, je raconte mon parcours.
05:22Et je vois que les jeunes, ils sont comme des ouf.
05:24Et ça, tu vois, ça les choque.
05:25Parce que la plupart de mes préventions, frérot, quand je commence à parler de notre parcours,
05:31les petits sont choqués.
05:32Ils réalisent que, frère, ce n'est pas un jeu.
05:34J'essaie de les choquer parce que pour leur dire, frère, 20 ans, ce n'est pas des lols.
05:38Arrête de croire que tous tes potos, ils vont être là.
05:41Il n'y aura personne.
05:42Même ta daronne, des fois, elle n'est plus là.
05:44Après, c'est comme ça.
05:45Les gens, ils ont leur vie à faire.
05:47C'est une réalité.
05:48Tu vois, frérot ?
05:49C'est pour ça que la vie que je mène maintenant, frère, je suis épanoui.
05:53Pourtant, j'ai moins d'oseille.
05:56Mais je suis plus fier de moi.
05:58Je fais plus, tu vois, je rends plus fier à les mains.
06:01Des fois, je suis honorable à ce qu'on fait.
06:04Il y a quelques personnes qui font un peu comme nous.
06:06Comme il y a un frérot du 94, là.
06:07Du nom, du, comment il s'appelle ?
06:09Ah, du 95, tu crois.
06:10Du 95, oui.
06:11Je crois que c'est Adama.
06:11Ça fait plaisir.
06:13Tu vois, il est au Carplat.
06:14Il fait des choses.
06:15Tu le connais un petit peu ou tu l'as découvert sur Internet ?
06:17C'est plus jeune que moi.
06:18On s'est rencontrés.
06:19On a fait des plateaux ensemble.
06:21Mais il fait ça.
06:21Il rentre dans les collèges, tout ça.
06:23Et il y a l'autre, là, Rudi de chez nous, là, Rudi de Terranova aussi.
06:26Il essaye de débuter.
06:27Il a son parcours.
06:28Il est ce qu'il est.
06:29Mais il essaye de, tu vois, il essaye de faire...
06:32Après, je ne sais pas, tu vois.
06:33Mais il essaye de faire avancer les choses.
06:35Moi, je ne vois que ça.
06:37Quand je vois un mec qui essaie de faire avancer les choses, je fais le.
06:40Donc, c'est positif, quoi.
06:42Donc, c'est dans le positif.
06:43Tu peux nous expliquer pour les gens qui n'ont pas suivi ?
06:45Oui, dis-moi.
06:46Parce que tout à l'heure, tu me disais, ouais, je gagne moins d'argent qu'avant.
06:48Aujourd'hui, je suis épanoui.
06:49Aujourd'hui, tu es père de famille, il faut le rappeler.
06:51Je suis père de famille.
06:52J'ai trois enfants.
06:52Alhamdoulilah.
06:54Non, ce n'est pas ça.
06:55C'est que moi, j'étais obnibulé par l'oseille.
06:59Je pensais que la réussite sociale et la réussite intellectuelle n'est passée que par l'oseille.
07:05Mais ça, c'est dû à quoi ?
07:05Aux grandes chez-toi ?
07:07Ou à la télévision ?
07:07Non, c'est dû au bon...
07:08On a envie de consommer.
07:10On est dans une société de consommation.
07:12Donc, c'est les marques, etc.
07:13Les marques, tu vois.
07:14Pour avoir la dernière paire de joues.
07:15La dernière, tu revois.
07:16Quand même, tu n'en as pas besoin, mais il te la faut.
07:18Dernière sacoche, il te la faut.
07:20Tu vois ce que je veux dire ?
07:20Alors qu'en réalité, si chacun se contentait de ce qu'il a besoin, on serait yo.
07:26Regarde, malgré tout, on a réussi à aller en vacances, passer des amants en vacances.
07:29On mange comment ?
07:30On réussit à s'habiller.
07:31Nos enfants, ils se promènent de la classe.
07:34Ça suffit.
07:34Mais on voulait être...
07:35Tu vois ?
07:36On n'a pas du gain.
07:37On voulait être millionnaire.
07:39Alors que même, tu me donnes le million, frérot.
07:41On va pas aller entre eux.
07:42Qu'est-ce qu'on va faire avec ?
07:43En réalité.
07:43Si c'est pas pour faire les vrais trucs, ça sert à rien.
07:47Ça sert à rien, frérot.
07:48Et aujourd'hui, tu as un contact encore avec tes associés de l'époque ?
07:50Oui, c'est toujours là.
07:52C'est-à-dire les gens avec qui tu as...
07:53Parce que souvent, tu dis qu'il y en a qui ont fini dans un hôpital psychiatrique,
07:57donc ils sont morts.
07:59Ça, c'est l'équipe avec qui j'ai bossé.
08:03Quand tu dis bossé, tu parles de...
08:04C'est l'équipe avec qui on a monté des bragos, des règlements de comptes, tout ça.
08:0995% de ces gens-là, ils sont poussillés parce que la rue, c'est dur.
08:14Donc il y a très peu de rescapés ?
08:15Il n'y en a pas.
08:16Mais ils sont là, ils sont vivants.
08:17Il y en a, ils sont vivants.
08:18Ceux qui sont vivants, ils sont cabossés.
08:21Parce que la vie, c'est la rue, ça laisse des traces.
08:24Tu ne peux pas faire comme ça, 40 ans de banditisme.
08:26Et où tu te fais fumer, où tu fumes quelqu'un, où tu es en prison.
08:30Mais tu ne peux pas sortir au bout de...
08:32À part que c'est une balance.
08:33Balance, on l'indique.
08:35Mais rare, même d'autres te disent rare.
08:37Comment tu sors tes touffres ? C'est impossible.
08:40Mais où la prison, elle t'a fumé, elle t'a fatigué.
08:42Où tu sors ?
08:43Nous, on a réussi à...
08:43Parce qu'on était inconscient.
08:45C'est l'inconscience qui fait qu'on a réussi à perdurer et sortir jusqu'à là.
08:49Moi, la chance que j'ai eue, je suis un miraculé.
08:51C'est pour ça que j'essaye de faire les choses.
08:54Parce que sinon, frère...
08:56Parce que la plupart des gens qui ne font rien, qui sont comme moi, ils sont aigris.
08:59La plupart.
09:00Parce qu'on était beau temps à moi, ils sont le seul.
09:02Ils rêvent de revenir à...
09:03Mais c'est...
09:04Hé, frère, avance.
09:05C'est un, tu me parles d'avant, t'as fait ci.
09:07C'était avant, frère.
09:09Aujourd'hui, fais les choses.
09:10Aujourd'hui, on va te respecter.
09:11Même, j'ai moins d'oseilles.
09:13Mais les gens, ils me respectent beaucoup plus qu'avant.
09:15Avant, ils me craignaient, ils ne me respectaient même pas.
09:17Moi, je croyais que c'était du respect.
09:19Mais les frères, ils étaient en panique.
09:20Ils m'ont décalibré, ils sont en panique.
09:22Ils me faisaient la bise.
09:24Mais quand je suis tombé, ils ont fêté champagne.
09:26Champagne, frérot.
09:27Champagne.
09:28C'était trop...
09:29C'est là que j'ai dit, j'ai...
09:30Mascarade de la rue, c'est une dinguerie.
09:33J'ai fait ma peine, je suis sorti.
09:34J'essaye de rétablir le vrai, du faux.
09:37Et surtout, dans ta caméra, il me fallait que je le dise.
09:40Parce que t'as été le premier.
09:42Quand je suis venu te voir la première fois, j'étais encore en perme.
09:45Moi, je me rappelle, t'étais en perme, il fallait vite que tu rentres, je me rappelle.
09:48J'étais rentré, j'étais dans le chronomètre.
09:49Mais je me suis dit, frérot, le frérot, il est opérationnel, il faut que je témoigne.
09:53Je suis sorti, je fais quelques plateaux.
09:55Pourquoi, t'as fait pas mal d'interviews après ?
09:56J'ai fait pas mal d'interviews.
09:58Et on t'a parlé de notre interview, justement ?
09:59C'est la référence, c'est la première.
10:01Il ouvre, on le connaît par rapport à Sinox.
10:04Maintenant, le Sherman aussi, le frérot, il m'a fait une interview.
10:06C'est un classique.
10:08Parce que le frérot aussi, il bosse bien, il bosse bien, il bosse bien.
10:11Comme toi, frérot.
10:12C'est sincère.
10:13Tu vois, lui, cherche pas le buzz, cherche pas les vues, tu le vois.
10:16Nous, on s'en fout des vues.
10:18On vient, on parle vrai, on rentre chez nous, on se fait la bise.
10:21Dans 15 ans, on peut se recapter.
10:22Sinox, t'es où ?
10:23Viens, on fait une vidéo parce que c'est la famille.
10:25Tu vois, il y a des plateaux que j'irai plus.
10:28Parce qu'en fait, j'ai vu qu'ils sont dans un délire.
10:31En fait, en plus, tu connaissais pas, toi, beaucoup le monde des médias.
10:34Moi, tu m'appelles, je viens, parce que pour moi, je viens témoigner.
10:36Ouais, sincèrement, quoi.
10:37Je viens pas pour que tu viennes, tu likes, tu fais des buzz, tu coupes le truc, tu me mets là.
10:41Wesh, frérot, moi, je suis pas dans ça.
10:43Je suis pas dans ça.
10:44Tu utilises ma parole pour truc, non.
10:47Tu vois, on te prend une phrase, on te la met là, on te dit ça.
10:49Ouais, t'as dit ci, t'as dit, frère, tu me fais parler de l'autre, de l'autre, alors que j'en ai rien à foutre, tu vois.
10:53Moi, je suis pas là pour parler des gens.
10:56Je suis là pour parler de mon parcours.
10:58S'il y a des petits frères à qui ça intéresse, prenez ce que vous avez à prendre.
11:04Ça, c'est comme un mec qui revient de l'enfer, il dit, va pas, ça crame.
11:08Tu t'es en train d'y aller.
11:09Où t'as envie d'y aller, tu y vas.
11:11Où t'as pas envie d'y aller, tu fais demi-tour, merci.
11:13Je suis content, mon taf, il est fait.
11:15Mais si t'as envie d'y aller, cours, va, frère.
11:16Je vais jamais t'empêcher d'y aller.
11:18Je suis pas là pour te faire la morale, comme je me répète.
11:20Là, je suis pas là pour dire, je suis mieux qu'un tel, je suis le plus fort.
11:24Je te dis, frère, nous, on a cru que le monde, il était à nous pendant longtemps.
11:27On s'est fait niquer, nos parents, ils sont morts.
11:30Nos potes, ils sont morts.
11:31Les frères, ils sont en psychiatrie, on n'a rien gradé.
11:34Alhamdoulilah, je suis là, je peux témoigner, je témoigne.
11:36Prends ce que tu veux, ouais, il est là pour...
11:38Hé, fais, dis ce que tu veux.
11:39Mais tu pourras jamais me le dire en face.
11:41Parce qu'on a des réflexes.
11:42Même si on est rangé, on n'est qu'en monnaie, frère.
11:45On changera jamais, mais on est toujours dans le respect.
11:48C'est pas parce qu'on a arrêté qu'on a oublié nos...
11:50Non, frère, on est toujours dans le respect.
11:52On est dans le respect, mais demain, tu nous manques de respect.
11:55Tu vas capter que t'es un acteur.
11:57C'est-à-dire, les refrets, en fait, ils sont pas à la retraite.
12:00C'est juste qu'on a compris certaines choses.
12:02C'est pas parce que tu cries le plus fort que t'as raison.
12:04C'est pas parce que tu fais de la musique.
12:05Hé, moi, je fais pas de jujitsu, je fais pas de muscu.
12:09Mais frérot, s'il laisse tomber, c'est des problèmes.
12:11C'est pour ça que nous, on est dans la peine.
12:13On parle de personne, on parle pas de nous, on parle pas de vous.
12:17Et justement, ton travail, aujourd'hui, c'est de voir les plus jeunes ?
12:20Mon but, c'est ça.
12:21À la base, j'étais pas structuré, parce que moi, quand je suis venu te voir à 8 ans,
12:25moi, mon but, c'était d'aller vers les jeunes, comme nous, comme un grand frère.
12:28Mais il faut se structurer, parce que maintenant, je rentre dans des structures,
12:31dans des écoles, dans des MJC, dans des lycées, tu vois, dans des trucs de prévente.
12:35T'es obligé de te structurer un minimum, parce que tu peux pas avoir ce discours n'importe où.
12:40Tu vois, t'es obligé d'un peu, de calibrer ce que tu dis.
12:43Je peux pas parler en freestyle devant des petits de 12 ans,
12:45je dois adapter mon discours selon le public que t'en fasses, tu vois, c'est la base.
12:50Et ça, tu le sais pas.
12:51Tu leur parles aux grands bandits, ils ont 12 ans, frère.
12:55Tu vois, il faut que tu leur parles de rixes, tu leur parles des trucs qui les concernent,
12:59si tu veux les toucher.
13:00En fait, c'est un taf, ça se prépare, ça se travaille.
13:02C'est ça, frérot.
13:03Et aujourd'hui, les jeunes te disent quoi, le plus fréquemment, la question qu'on te pose ?
13:06C'est que du loin, c'est que du positif.
13:09Sinon, j'aurais arrêté, avec plaisir.
13:10Si je fais ça, je vois que ça sert à rien, j'aurais arrêté.
13:12C'est qu'à chaque fois que je fais une prévention, une intervention, j'en sors plus fort.
13:18Et les petits frères, ils sont hyper contents.
13:20Et ça me valorise, et ça me donne encore plus de ce fort pour en faire encore plus,
13:24et pour en faire mon taf.
13:26Donc, tu as fait plusieurs au coin de la France ?
13:27J'ai tourné, j'ai fait partout.
13:29À la base, j'allais bénévolement.
13:30Moi, j'allais comme ça, j'allais à la gare, j'allais bénévolement.
13:34Et le frérot, dans ma camarade, il m'a dit structure-toi.
13:36C'est mon petit frère.
13:37Mais lui, il est rentré direct dans le truc structuré, carré, tu vois.
13:41Il m'a dit fais ça, tu verras que ça va.
13:45C'est ce que j'ai fait, là, ça avance mieux.
13:46Et puis là, ça se passe.
13:47Et c'est quelle ville qui t'a le plus...
13:49Sollicité.
13:50Non, pas sollicité, mais il y a eu le plus de retours.
13:53Genre qui t'a choqué, qui t'a...
13:54Frérot, tu sais, peux-tu que je te dis un truc ?
13:56Tous les frères, c'est les mêmes.
13:57Tous les petits rœufs, c'est les mêmes.
14:00Que je vais à Marseille, à Garges, à Mantes-la-Jolie.
14:04Hé, frérot, c'est là que tu vois les petits, c'est les mêmes.
14:06Ils te parlent de la même manière.
14:08Le problématique, c'est les mêmes.
14:10Tu vois ?
14:10Tu parles de Marseille.
14:11On sait qu'en ce moment, on parle beaucoup de Marseille.
14:13Avec le banditisme, les jeunes, etc.
14:16Les barbecues, tout ce phénomène-là.
14:18Tu penses quoi, je te demande, cette jeunesse marseillaise ?
14:20Marseille, c'est un autre débat.
14:22Marseille, c'est en France, mais c'est un autre pays.
14:24Il faut savoir, Marseille, c'est un délire.
14:26C'est culturel, c'est le crime organisé là-bas.
14:29C'est pas la banlieue.
14:31Moi, c'est la banlieue que je te parle.
14:33Eux, c'est le crime organisé, c'est le grand banditisme puissance 10 là-bas.
14:37Et c'est dans la culture, c'est comme en Cécile, c'est comme les Corses, c'est culturel.
14:40Ils ont des manières, même en Corse, tu vois, en Corse,
14:43il y a des mecs, c'est des travailleurs lambda,
14:44mais ils ont des réflexes, t'as l'impression que c'est des voyous.
14:46Mais parce qu'ils ont une manière de vivre qui n'est pas comme la l'autre.
14:51À Marseille, c'est un autre délire.
14:53Regarde, à Paris, il y a autant d'oseilles, mais on ne se tue pas pareil.
14:56Parce que culturellement, on n'a pas cette culture de l'assassinat.
15:00Alors que là-bas, ça se fume normalement.
15:01Là-bas, ça se fume pour rien.
15:02À Mont-Lazou, tu vas manquer de respect à un mec,
15:04on va te tirer dessus, mais on va éviter de te fumer.
15:07À Marseille, tu te crames pour les mêmes faits.
15:09Tu vois ce que je veux dire ?
15:10Ce n'est pas une question de plus de couilles,
15:11c'est une question de culture.
15:13C'est une question d'habitude, c'est une question de manière de faire.
15:15Maintenant, Marseille, si tu regardes bien,
15:17il y a des petits qui viennent de régions parisiennes
15:20pour aller bosser à Marseille.
15:21Là, pas du gain.
15:22Tu crois que Marseille, des fois, ce n'est même pas des mecs de Marseille.
15:25Des fois, tu vois des mecs de partout.
15:27Ils chouvent, c'est un mec de Paname.
15:29Tu n'as pas vu, il y a un moment,
15:30ils ont envoyé un mec d'un petit de Marseille
15:31pour fumer des mecs ici.
15:33Tu vois ce que je veux dire ?
15:33Bref, c'est un mélange.
15:38Ils appellent des petits qui ont la dalle de partout.
15:41Ils viennent bosser là-bas.
15:42Tu vois, après, Marseille, c'est une belle ville.
15:45Je suis pour Paris, mais Marseille, c'est la ville.
15:46C'est une belle ville, frère.
15:48Mais culturellement, le banditisme, ça fait des siècles.
15:50Ils ont une culture de la vie qui n'est pas à la note.
15:55Je ne généralise pas.
15:56Mais le banditisme, là-bas, il te fume gratuit.
15:58Et ça veut dire que quand tu arrives lors de tes entretiens,
16:01tu adaptes un petit peu ton discours ?
16:02Ce n'est même pas.
16:03J'adapte mon parcours.
16:04Je regarde mon parcours.
16:05Mais même eux, ils savent que ce n'est pas le même monde.
16:07C'est-à-dire que j'essaye, comme tu dis, d'adapter mes trucs,
16:12mais parce que les petits 13 ans, ils ne sont pas encore conscients de ça.
16:15Moi, je te dis ça parce que j'ai 30 ans dans le crime.
16:19Dans le crime que j'arrive à capter, à capter ces différences.
16:23C'est l'expérience qui te...
16:25C'est l'expérience qui fait ça.
16:25Tu vois, à Lyon, ce n'est pas pareil que Paname.
16:28Chaque ville, chaque vitrie, ce n'est pas pareil qu'ici.
16:31Chaque ville a son délire.
16:34Mais si tu n'as pas du recul et de l'expérience,
16:37tu vas voir dans les faits d'hiver, Marseille, il a fait ça, tu vas dire...
16:39Mais pour eux, ce n'est rien, ça.
16:41Pour nous, c'est une dinguerie.
16:43T'as capté ? Pour nous, c'est une dinguerie.
16:45Mais pour eux, c'est au quotidien.
16:46Quand tu vois, ils arrivent, ils arrivent à la calage, ils arrossent tout le monde, tout ça.
16:49Il y a des vidéos récentes qui sont sorties quand ils fument les gens.
16:52Quand tu arrives ici, tu vas dans un truc, tu te dis,
16:54« Mais là-bas, ce n'est rien, frérot, c'est normal. »
16:56Ils les ont tellement délaissés dans des bidonvilles.
16:59« Va dans les quartiers noirs. »
17:00« Va dans les cibubles des quartiers noirs. »
17:03« Frère, ils sont entre eux. »
17:05« L'État, il a démissionné là-bas. »
17:07« Du coup, ils ont fait leur propre État, leur propre système. »
17:10« Ils font leur propre loi. »
17:12« Mais ils sont dans leur délire. »
17:14« C'est ça, le truc, frère. »
17:15« C'est qu'ils sont dans leur délire. »
17:17« Après, c'est bien, c'est mal. »
17:18« Moi, je ne suis pas là pour juger. »
17:19« Ils font comme ils veulent. »
17:21« Mais ça n'est pas, Alhamdoulilah, ce n'est pas arrivé comme ça jusqu'à chez nous. »
17:24« Nous-mêmes, les grosses, on s'est fumé entre nous. »
17:27« Mais c'est rare. »
17:28« Dieu merci, c'est rare. »
17:29« Tu as fait des belles rencontres. »
17:31« Frère, j'ai vu que tu as rencontré Alpha 520, Ousmane Badara. »
17:36« Non, je le connaissais avant, parce qu'il sait qu'il est venu à Mantes, c'est son inco à Mantes. »
17:42« Moi, je sais qu'il est proche du 7-8. »
17:43« Il est proche parce qu'il a vécu à Mantes. »
17:45« Je ne le sais pas, c'est pour ça qu'il est proche de Mantes. »
17:47« Il a vécu à Mantes. »
17:49« Son cousin, c'est un de mes amis de mes plus proches. »
17:53« Il a vécu là-bas. »
17:54« Du coup, Alpha, c'est la famille. »
17:55« En fait, c'est des retrouvailles. »
17:56« C'est des retrouvailles. »
17:57« On ne s'est pas vu longtemps. »
17:58« Il a fait son parcours. »
17:59« Mais Alpha, c'est la famille. »
18:01« C'est la grande famille. »
18:02« C'est le frérot. »
18:03« C'est le frérot, Alpha. »
18:04« Aujourd'hui, il donne sa parole aussi. »
18:07« Ça fait longtemps, même dans ces... »
18:09« Si tu regardes, même dans ces rap de l'époque, c'est toujours le rap engagé. »
18:15« Alors que maintenant, c'est maintenant que les gens commencent à faire un... »
18:18« Mais lui, déjà à l'époque, avec son accent, il avait son... »
18:21« Tu vois, son truc. »
18:22« « Les mecs du bled. »
18:23« Mais frérot, il avait ses convictions, il avait sa vision. »
18:25« Il n'a pas lâché jusqu'à aujourd'hui. »
18:27« Va le voir aussi à Dakar. »
18:29« Va le voir à Dakar, maintenant. »
18:31« Tu vas voir ce qu'il d'arblé entre toi et lui. »
18:33« Frérot, c'est une réalité. »
18:35« Tu as vu, les gens, ils ont leur parcours. »
18:38« C'est ce que je respecte chez certaines personnes. »
18:40« Ils ont leur mode d'emploi. »
18:43« Et ils le tiennent jusqu'au bout. »
18:45« Alors, une directrice, quoi. »
18:46« Tu n'as qu'à leur dire ce que tu veux. »
18:47« Ils vont jusqu'à où ils ont décidé d'aller. »
18:52« Et quand ils arrivent, toi, tu es là. »
18:53« Tu les as critiqués pendant tout leur taf. »
18:56« Et tu sais qu'au final, ils ont réussi. »
18:58« Et voilà. »
18:59« Je sais aussi que tu as rencontré Kerry James. »
19:01« Kerry James, c'est la famille aussi. »
19:02« Kerry James, c'est la famille. »
19:03« Après, 9478, pour moi, c'est les mêmes codes. »
19:08« C'est les mêmes codes. »
19:09« On s'est tous rencontrés à Freyne. »
19:10« Kerry, Kerry, Kerry, je l'avais rencontré grâce à un frère à moi. »
19:14« Omar Djaou. »
19:16« À l'acteur. »
19:16« Oui. »
19:17« Une paire, on s'est rencontrés. »
19:18« Maintenant, c'est la famille. »
19:19« Maintenant, ensemble, on se voit. »
19:21« C'est mon frérot. »
19:22« C'est mon frérot. »
19:23« Mais après, 9478, comme je me répète, c'est les mêmes codes. »
19:27« C'est les mêmes réflexes. »
19:29« C'est le même banditisme. »
19:30« C'est des bandiers qui se ressemblent fortement. »
19:33« Malgré que, géographiquement, c'est un petit peu éloigné. »
19:35« Oui, mais c'est la même mentalité. »
19:36« C'est un truc de ouf. »
19:37« C'est les mêmes, tu vois, braquages. »
19:39« C'est le même délire. »
19:41« C'est pour ça qu'on a... »
19:42« C'est vrai que le Val-de-Marne, c'est connu pour les faits... »
19:44« C'était connu à l'époque. »
19:45« C'était vraiment... »
19:46« Les premiers braqueurs de banlieue, c'était eux. »
19:49« Nous, on a suivi. »
19:51« Et maintenant, on se rejoint. »
19:53« Les petits, ils ne savent pas ça. »
19:55« Les petits, d'aujourd'hui, tu leur parles du 9-4, ils ne savent même pas... »
19:58« Pour eux, c'est le rap, quoi. »
19:58« Ils ne savent pas. Pour eux, il faut te parler de mafia africaine. »
20:01« Tu vois, il faut te parler de la mafia qu'un frère, il faut te parler de ça. »
20:04« Mais ils ne savent pas que dans le banlieue, dans le crime, c'était les premiers. »
20:08« Dans le bandit, ils se durent, je ne te parle. »
20:10« Ils étaient avant beaucoup de gens. »
20:13« Après, le reste, ils arrivent après. »
20:16« Le 9-4, c'est un département qui a fait couler du sang, frère. »
20:21« C'est pour ça que la prison, il n'y a rien de bon dedans. »
20:22« Ceux qui vénèrent la prison, il n'y a rien de bon dedans. »
20:25« Ça, je voulais vous le présenter, mais vous le connaissez déjà, le frère. »
20:28« Oh, on l'a vu plusieurs fois, Badola. »
20:29« La famille est toujours avec moi. »
20:30« Il va vous parler de sa marque. »
20:31« C'est mieux que... »
20:33« African Fighters, la famille. »
20:34« Sinon, c'est comment ? »
20:35« Tranquille, quoi ? »
20:36« Tranquillement. »
20:37« On en revient, trouvera du bled. »
20:38« Voilà. »
20:40« Création de la marque. »
20:41« African Fighters for Sayouf, la famille. »
20:43« Ça, c'est la street. »
20:44« C'est le uniforme de la rue. »
20:45« Et c'est quoi le concept un petit peu de la marque ? »
20:47« Le concept de la marque, c'est quoi ? »
20:48« C'est tout simplement le soutien de l'Afrique, supporter l'Afrique, être fier de ses origines et de ses racines. »
20:55« Et se dire qu'on est africains dans le cœur et dans nos attitudes. »
20:59« On veut que l'Afrique se développe, que l'Afrique évolue, qui libère un peu l'Afrique, qui nous laisse, nous les Africains. »
21:05« Surtout avec ce qui se passe en ce moment. »
21:07« Avec ce qui se passe en ce moment, African Fighters. »
21:09« Et du coup, on peut retrouver ta marque sur... »
21:12« Sur les réseaux sociaux. »
21:13« Ça arrive, il y aura des sites internet. »
21:16« Là, tu tapes Badola, African Fighters, c'est bon, tu trouves. »
21:19« OK ? On est ensemble. »
21:21« Merci, mon Badola. »
21:23« On est ensemble. »
21:23« Pour la force. »
21:24« C'est un mec du 9-4, comme je vous le disais. »
21:26« C'est une histoire de famille, la famille. »
21:28« Merci à toi, Sinox. »
21:29« Ça fait huit ans. »
21:30« Huit ans déjà ? »
21:32« Huit ans déjà. »
21:32« Et t'as pas pris une ride ? »
21:33« Frérot, toi aussi, tu ne montres pas ta tête, mais frère, t'es jeune. »
21:38« Merci, Sinox, en tout cas, pour ton accueil. »
21:41« Merci à toi pour ton discours et pour ce que tu fais pour les jeunes d'aujourd'hui. »
21:44« On essaye, on essaye. »
21:45« Merci, Inch'Allah. »
21:46« On n'attendra pas huit ans pour la prochaine Inch'Allah. »
21:50« Mais ce serait bien qu'un jour, on vienne te voir directement lors de tes... »
21:54« Ouais, ouais, avec plaisir. »
21:55« T'es le bienvenu. »
21:56« T'es le bienvenu avec ta caméra. »
21:57« Parce que c'est facile d'en parler, mais c'est aussi de bien voir un petit peu la problématique. »
22:01« C'est lourd. »
22:01« Parce que les jeunes, aujourd'hui, ils se posent plein de questions. »
22:03« Toi et ta caméra, vous êtes les bienvenus parce que je sais que toi, tu fais des choses de qualité. »
22:08« Tu ne censures pas. »
22:10« Tu ne triches pas. »
22:11« Et on a besoin de ça. »
22:12« Force à toi, Sinox, on est ensemble. »
22:15« Merci, mon frère. »
22:16« J'avais une dernière question à te poser. »
22:17« Dis-moi tout. »
22:18« Qu'est-ce qu'on a pensé un petit peu des émeutes récemment ? »
22:20« Tu sais, il y a eu des émeutes sur ce qui s'est passé. »
22:24« Ouais, j'ai... »
22:25« Parce que comme ça touche la jeunesse, je sais que c'est un sujet qui te... »
22:28« Parce que c'est délicat. »
22:29« Tu vois, il y a des colères qui sont saines. »
22:31« C'est pas parce que tu es en colère que tu attends. »
22:34« T'as trop, tu es en colère. »
22:35« Mais le fait de brûler la voiture en bas de chez soi et l'arrêt de bus... »
22:38« C'est la manière. »
22:39« C'est la manière dans laquelle les jeunes se sont pris, qui est incritiquable. »
22:45« Mais la colère qu'a un petit frère qui se fait fumer en direct à la télé, frère. »
22:49« Tu peux être qu'en colère. »
22:50« Après, ce que je reproche à nos petits frères, c'est comme tu as dit, c'est de brûler ce qui nous appartient. »
22:55« Déjà, on n'a rien, déjà. »
22:56« C'est de brûler ta mairie, ton école, tu revois. »
23:00« Ça, c'est ta vie. »
23:01« Mais après, on l'a fait. »
23:02« On l'a fait, nous aussi. »
23:03« Mais c'est ce qu'il faudrait changer. »
23:05« Si on est en colère, il faut aller brûler chez eux. »
23:08« Même si je ne vous le... »
23:09« Tu n'incites pas à le faire. »
23:10« Mais c'est mieux de brûler ailleurs que chez soi. »
23:13« En fait, tu veux dire que la forme n'a pas été bonne. »
23:15« Pas du tout. »
23:16« Mais le fond, derrière, est bon. »
23:17« La colère, elle est juste. »
23:18« Mais moi, je suis en colère, frère. »
23:19« J'ai vu ça. »
23:19« J'ai pété un câble. »
23:21« L'affaire de Naël, c'est ça. »
23:23« J'ai pété un câble. »
23:24« C'est un assassinat. »
23:26« Un assassinat en direct. »
23:27« Et même, malgré que c'est filmé, frère, »
23:29« Il commence à essayer de trouver des excuses. »
23:31« Non, mais non, mais c'est lui. »
23:33« Imagine-toi tout ce qui n'a pas été filmé. »
23:36« Moi, je pense à ça. »
23:37« Je ne pense pas à ça, exactement. »
23:39« Mais je pense à tous les faits divers, frérot. »
23:42« Où ils ont fumé des petits frères à nous. »
23:43« Et dire, non, c'est le petit cafon. »
23:45« Et sinon, c'est la petite soeur qui a fait ça. »
23:47« Ou les fameux suicides en prison. »
23:49« Ça, c'est un autre débat, frère. »
23:51« C'est un autre débat. »
23:52« Bref, sinon, merci infiniment. »
23:55« Allah, tu es mon frère. »
23:56« Tu es un bon de ouf. »
23:58« Ça me touche de venir chez toi. »
23:59« Parce que, tu as vu, comme je t'ai dit, tu as été le premier. »
24:03« Personne ne nous écoutait. »
24:04« Je parlais de ma cellule, tout ça. »
24:05« Je faisais quelques vidéos. »
24:06« Mais tu avais un talent d'écriture aussi. »
24:08« Frérot, j'écrivais. »
24:09« Mais il fallait le déceler. »
24:11« Il fallait le reconnaître. »
24:12« Tu as été le seul à l'époque. »
24:14« Tu as été le seul. »
24:14« Tu m'as appelé. »
24:15« Je t'en perds. »
24:15« Je suis venu. »
24:16« On a gratté une heure. »
24:17« On a fait notre interview. »
24:18« C'est lourd. »
24:19« Je suis ressorti. »
24:19« Tu m'as donné de l'as-ceau fort. »
24:21« Il me restait 5-6 ans à faire encore. »
24:23« Mais au final, on est là. »
24:25« On est heureux. »
24:26« On fait les choses qu'on aime. »
24:27« Tu as le sourire. »
24:28« Oui, on essaie de faire avancer les choses. »
24:30« Alors que j'ai moins d'oseille. »
24:32« Mais alhamdoulilah, on ne meurt pas de femmes. »
24:34« Mais avant, on était bien avant. »
24:36« Mais on n'avait pas... »
24:38« Tu as vu le cadre. »
24:39« On a fait de l'oseille. »
24:41« On a pris de l'oseille. »
24:41« Mais ce n'était pas pour les bonnes raisons. »
24:43« J'ai l'impression qu'il y avait des revendications à l'époque. »
24:47« Mais ce n'est pas pareil. »
24:48« Parce que les revendications étaient vite fait. »
24:50« C'était au début. »
24:52« C'est la trappe de lancement. »
24:55« Une fois qu'on est parti, »
24:57« C'était pour changer de condition sociale. »
24:59« Mais une fois qu'on a pris de l'oseille, on a changé de condition sociale. »
25:03« On a toujours continué à braquer. »
25:04« Du coup, l'excuse, elle tient vite fait. »
25:06« Mais une fois que tu as l'oseille, il t'en veut toujours plus. »
25:08« Quand tu braques une fois, tu as envie de le refaire. »
25:09« Tu le refais tous les jours. »
25:10« Tu as pris 80 000 euros en 5 minutes. »
25:13« Ça y est, maintenant, tu étais bien. »
25:15« Maintenant, pourquoi tu continues ? »
25:16« Parce que frérot, ça y est, tu es rentré, tu es piqué. »
25:19« Tu continues. »
25:21« C'est la prison ou la mort, elle va t'arrêter. »
25:23« Moi, c'est la prison qui m'a arrêté. »
25:26« Et aujourd'hui, tu es rangé. »
25:27« Alhamdoulilah, tant mieux. »
25:29« Merci à toi, Youv. »
25:30« Lourd. »
25:30« Merci, Badola. »
25:31« À la prochaine, frérot. »
25:33« Prends-toi, Sinox. »
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