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  • il y a 18 heures
La leader de la CGT, Sophie Binet, a annoncé mardi sur France Inter sa mise en examen pour "injure publique" après avoir qualifié en janvier à la radio les patrons de "rats qui quittent le navire" dont "le seul objectif, est l'appât du gain". Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mardi-02-decembre-2025-2884255

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Transcription
00:00France Inter, Benjamin Duhamel, Florence Paracuelos, la grande matinale.
00:07Et dans le grand entretien ce matin avec Benjamin Duhamel, nous recevons la secrétaire générale de la CGT.
00:12Vos questions et réactions, chers auditeurs, au 0145 24 7000 et sur l'appli Radio France.
00:19Bonjour Sophie Binet.
00:20Bonjour.
00:21Bonjour.
00:21Merci d'être avec nous ce matin sur France Inter en pleine discussion budgétaire,
00:25alors qu'un compromis paraît possible, c'est ce qu'ont dit les socialistes hier en sortant de Matignon.
00:30On va aussi parler de la conférence sociale qui commence cette semaine, de la situation de l'industrie.
00:37Mais d'abord, avec la FSU et Solidaire, vous appelez aujourd'hui à une journée de grève.
00:41Sans les autres grandes centrales syndicales, la CFDT, FO, la CFE, CGC,
00:47elle sert à quoi Sophie Binet cette journée ? Vous ne vous sentez pas un peu seule ce matin ?
00:51Non, notre mobilisation a permis de marquer des points très importants pour la première mi-temps.
00:57Par exemple, nous avons obtenu hier l'enterrement de la réforme assurance chômage.
01:01C'est une grande victoire parce que c'est des millions de précaires, de privés d'emploi
01:05qui auraient été pénalisés de façon extrêmement violente.
01:07On y reviendra tout à l'heure.
01:08Là, on rentre dans la seconde mi-temps.
01:10On rentre dans la séquence décisive.
01:12Aujourd'hui, c'est non seulement notre journée d'action,
01:14mais c'est les débats sur le budget de la sécurité sociale qui recommencent à l'Assemblée nationale.
01:19Et c'est les derniers débats. Ça veut dire que c'est les votes décisifs
01:21et que c'est maintenant que ça se passe.
01:23Et donc, il faut, dans la deuxième mi-temps, maintenir la pression,
01:27maintenir la mobilisation sociale pour pouvoir enlever toutes les horreurs
01:31qui sont toujours contenues dans le projet de budget.
01:33Sauf, Sophie Binet, que la mobilisation s'annonce assez faible.
01:36Il n'y a pas beaucoup de perturbations aujourd'hui à venir,
01:38ni dans les transports, ni dans l'administration.
01:42Comment faire croire que cette mobilisation va marcher aujourd'hui ?
01:46Eh bien, il y a des grèves et des manifestations qui ont lieu.
01:50D'ailleurs, toutes celles et ceux qui nous écoutent savent
01:51qu'il y a beaucoup d'écoles dans lesquelles les enseignements ne sont pas tenus.
01:55Le périscolaire, les crèches.
01:57Il y a aussi des grèves dans les transports au niveau régional.
02:01Certaines entreprises privées, par exemple...
02:02Dans les transports, très peu de perturbations.
02:04Si, dans les transports régionaux, par exemple.
02:05Des entreprises privées avec des grèves sur les salaires qui se sont mis en place.
02:09Par exemple, les salariés de Groupama sont en grève aujourd'hui sur la question des salaires.
02:14En fait, le problème de fond, c'est que ce budget, plus personne n'y comprend rien.
02:18C'est ça la difficulté.
02:19C'est que le gouvernement a mis en place une opération anesthésie générale
02:23pour faire en sorte qu'il y ait un attentisme et une forme de fatalisme.
02:27Et donc, nous, ce que nous disons, c'est là, il faut se réveiller
02:29puisque les choses se jouent maintenant.
02:31C'est une journée d'alerte.
02:32Mais justement, Sophie Binet, sur cette alerte, voilà ce que dit le patron de Force Ouvrière, Frédéric Souillot.
02:37Il dit que cette mobilisation intervient à un moment où on ne sait toujours pas
02:40à quoi vont ressembler les lois de finances de l'État et de la Sécu.
02:42C'est d'ailleurs pour ça qu'il n'y participe pas.
02:45En fait, est-ce que vous ne criez pas avant d'avoir mal ?
02:46Puisque précisément, tant que les textes budgétaires ne sont pas votés,
02:49ils sont encore en discussion.
02:51En ce moment, le projet de loi de finances de la Sécurité sociale à l'Assemblée nationale,
02:54en deuxième lecture, en fait, vous vous mobilisez contre quoi ?
02:57Eh bien, justement, contre les horreurs qui sont toujours contenues.
02:59Mais c'est quoi les horreurs ?
03:00Je vais les lister.
03:02D'abord, c'est l'année blanche qui, en fait, serait une année noire
03:06parce que ça veut dire que les pensions, les prestations sociales seraient désindexées.
03:11Mais là-dessus, vous savez que sur l'année blanche, sur les pensions,
03:15ce serait vraisemblablement plutôt les pensions au-dessus d'un certain seuil
03:18et que sur l'année blanche et les prestations sociales,
03:20les socialistes sont susceptibles de l'emporter sur le gouvernement.
03:23Donc ça, si on prend cet exemple-là précis...
03:25Là, un, rien n'est garanti parce que les sénateurs l'ont défait.
03:28Et deux, pour l'instant, ce que veut faire le gouvernement,
03:33c'est qu'il veut que les retraités qui gagnent plus de, par exemple,
03:371500 ou 1700 euros, leurs pensions soient désindexées.
03:41Pour nous, ce que nous voulons, c'est que l'ensemble des pensions
03:44et des prestations sociales augmentent avec l'inflation pour tout le monde,
03:47pas seulement pour certaines personnes.
03:49Deuxième chose, les franchises médicales.
03:51Le gouvernement veut taxer les malades
03:53et veut imposer un doublement des franchises et des participations médicales
03:56avec un résultat qui pourrait être saignant
03:58parce que ça pourrait être 350 euros par personne et par an.
04:02C'est énorme.
04:03Donc ça, il faut que ça soit enterré.
04:05Troisième chose, le budget des hôpitaux.
04:08En l'État, si le budget était adopté avec les 2% d'augmentation de l'ONDAM,
04:12ça se traduirait par 5 milliards de baisse du budget des hôpitaux.
04:16On précise l'ONDAM, l'objectif national de dépense d'assurance maladie,
04:19mais on va décortiquer ces revendications
04:22et ce qui explique cette mobilisation aujourd'hui.
04:24Mais quand le parti socialiste et les responsables du parti socialiste
04:28sortent hier de Matignon en disant
04:29« il y a la possibilité d'un compromis »,
04:31est-ce que vous vous félicitez du fait
04:33qu'on semble peut-être aujourd'hui plus avancé
04:36qu'on ne l'était hier ou avant-hier
04:37sur la possibilité que la France soit dotée d'un budget
04:39avant la fin de l'année ?
04:40Est-ce que c'est bon pour l'économie ?
04:42Est-ce que si c'est bon pour l'économie,
04:44la patronne de la CGT s'en félicite ?
04:45Il faut un budget, mais pas à n'importe quel prix.
04:48Un budget qui impose une violente cure d'austérité
04:51aux travailleurs et aux travailleuses
04:52et qui nous impose une année noire en 2026,
04:55ça serait non seulement un budget injuste et violent
04:57pour les travailleurs et les travailleuses,
04:58mais un budget mauvais pour l'économie
05:00avec un effet récessif très important.
05:02Parce que des travailleurs et des travailleuses
05:03dont le pouvoir d'achat baisse,
05:05ça veut dire moins de consommation
05:06et de destruction d'emplois.
05:06Donc la suspension de la réforme des retraites,
05:08des augmentations d'impôts comme vous les demandiez,
05:11ça ne suffit pas à donner un début de quitus à ce budget ?
05:16Mais parce que pour l'instant, dans ce budget,
05:18il y a encore un paquet d'horreurs.
05:19Je vous en ai listé trois, je continue.
05:21Le budget prévoit de baisser les allocations familiales
05:24pour les enfants de plus de 14 ans.
05:26Ça peut représenter 900 euros en moins par an et par an.
05:31Ça, par exemple, il faut le supprimer.
05:34Mais Sophie Binet, l'optimisme des socialistes,
05:37ça ne vous rassure pas, ça ?
05:38Ça dépend sur quoi.
05:40Qu'il y ait un budget, c'est très bien.
05:41Mais il faut que ça soit un budget sans recul
05:43pour les travailleurs et les travailleuses.
05:45Je vais prendre encore un exemple.
05:46Ce budget de la sécurité sociale, en l'État,
05:48il prévoit de limiter à 15 jours la durée des arrêts maladie.
05:51Mais il n'y a pas plus absurde et plus dangereux comme mesure.
05:54Quand on a le bras cassé, on sait très bien
05:55que ce n'est pas 15 jours que le plâtre y va rester.
05:58C'est pendant un ou deux mois.
06:00Et donc, ça a quel sens d'imposer aux gens
06:02de retourner plusieurs fois voir leur médecin
06:03alors que les médecins sont déjà engorgés ?
06:06Oui, parce que là, pour préciser,
06:07il faut retourner chez le médecin.
06:08Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas prendre
06:09un arrêt de maladie de plus de 15 jours.
06:11Non, ça veut dire que les arrêts maladie
06:12sont limités à 15 jours
06:14et que pour le renouveler,
06:15il faut retourner chez le médecin
06:16alors qu'on est déjà en grande difficulté
06:18pour avoir un rendez-vous chez le médecin.
06:20Pour revenir sur la question du budget des hôpitaux,
06:22parce que c'est un des points les plus noirs
06:24de ce budget,
06:26c'est une catastrophe.
06:28En 2024, on a déjà dû fermer
06:302000 lits dans les hôpitaux.
06:31Depuis le Covid, c'est des dizaines de milliers de lits
06:33qui sont fermés.
06:34Si ce budget était adopté,
06:35ça voudrait dire 5 milliards de baisses supplémentaires.
06:38Justement, Sophie Binet,
06:39sur le budget des hôpitaux,
06:42vous avez eu cette formule
06:43quand Emmanuel Macron est dans la foulée
06:44de l'annonce d'Emmanuel Macron
06:45d'un service militaire volontaire.
06:48Vous avez dit que la seule perspective
06:49que nous ouvre le gouvernement sur ce budget,
06:50donc, c'est la guerre.
06:52Et vous rajoutiez,
06:53on ferme des lits d'hôpitaux
06:54pour fabriquer des obus.
06:55Si on vous suit,
06:56ça veut dire que le réarmement,
06:59les 6 milliards d'euros supplémentaires
07:00sur le budget de la défense,
07:01c'est inutile ?
07:02Le problème, c'est qu'on augmente
07:04le budget de la défense de 6 milliards
07:05et qu'on baisse le budget des hôpitaux
07:06de 6 milliards.
07:07Donc, il y a quand même un parallélisme
07:09qui est troublant.
07:09On ne baisse pas le budget des hôpitaux
07:10de 6 milliards ?
07:10Ah si !
07:11En budget constant, oui,
07:12parce que les dépenses de santé augmentent.
07:14Les dépenses d'assurance maladie
07:15passent de 266 milliards en 2025
07:17à 270 milliards en 2026.
07:19Oui, mais en fait,
07:19ce qu'il faut expliquer,
07:20c'est que d'abord,
07:21il y a une inflation naturelle.
07:23Ensuite, il y a un vieillissement
07:24de la population
07:25qui fait que les besoins de santé augmentent.
07:27Et il y a une augmentation
07:28des prix, des médicaments,
07:30des équipements médicaux, etc.
07:31Et donc, pour ne pas baisser,
07:33le budget des hôpitaux,
07:34il doit augmenter de 4%.
07:35S'il augmente de moins de 4%,
07:36ça veut dire qu'il baisse.
07:38Et ça, ce n'est pas le chiffre de la CGT.
07:39C'est le chiffre des directeurs d'hôpitaux,
07:41des directeurs de la Sécu.
07:42C'est le chiffre qui fait consensus.
07:45Et donc, aujourd'hui,
07:46en l'état actuel des choses,
07:47le budget des hôpitaux
07:48baisserait de 5 milliards
07:49et ça serait une catastrophe
07:51pour nos hôpitaux.
07:51Mais ce n'est pas un peu simpliste
07:53ou démagogique
07:54d'opposer les dépenses
07:55de la défense
07:56aux dépenses de la santé,
07:57Sophie Binet,
07:58dans le moment qu'on traverse ça ?
07:59De fait, ce qu'on observe,
08:01c'est que les seuls budgets
08:02qui augmentent,
08:03c'est le budget du militaire.
08:04Et c'est important
08:05qu'ils augmentent ces budgets
08:05ou pas face à la menace russe,
08:07face à la montée des périls ?
08:09Oui, ça dépend pour quoi faire.
08:10Nous, nous pensons que la France,
08:12elle doit prendre le lead
08:13d'une grande coalition
08:15pour imposer le désarmement
08:17au plan mondial
08:18et lutter contre l'inflation
08:20des dépenses militaires
08:21et de la militarisation du monde
08:22qui est extrêmement inquiétante.
08:24Que la France,
08:25elle doit prendre la tête
08:25d'une grande coalition
08:26pour défendre l'ONU,
08:27pour la renforcer,
08:29pour que le droit international
08:30soit renforcé.
08:31Non mais donc, Sophie Binet,
08:32pardon, mais là,
08:32votre voix est importante.
08:34Ça veut dire que la France
08:35ne doit pas dépenser davantage
08:36pour se réarmer,
08:37pour faire en sorte
08:38d'avoir une armée plus moderne.
08:41Ça, c'est pas un objectif ?
08:42Ça veut dire que ça se débat,
08:44que ça doit pouvoir se débattre.
08:45Et là, le problème,
08:46c'est qu'on nous dit,
08:47on dit deux choses
08:48très contradictoires.
08:48On nous dit,
08:49il faut dépenser plus
08:50pour que la France soit souveraine.
08:52Et de l'autre côté,
08:53on nous dit,
08:54on reste dans le commandement
08:55intégré de l'OTAN,
08:57alors que Trump a déjà dit
08:59qu'il se solidarisait
09:01des attaques contre l'Europe
09:02et qu'il ne respectait pas
09:03un certain nombre
09:04de principes fondateurs de l'OTAN.
09:06Donc, que l'Europe
09:07se donne les moyens
09:10de garantir sa souveraineté,
09:11oui,
09:11mais elle doit...
09:12En dépensant moins.
09:12Elle doit...
09:13Sur le militaire.
09:14Elle doit s'autonomiser
09:15des États-Unis.
09:16Là, on dépense plus
09:18pour le militaire
09:18et on répond aux injonctions
09:20de Trump
09:20qui demandent à l'Europe
09:22de dépenser plus
09:22pour le militaire
09:23sans s'autonomiser
09:24des États-Unis.
09:25On ne va pas passer 10 minutes
09:25sur ce sujet,
09:25mais vous dites,
09:26il y a un sujet
09:27avec l'indépendance
09:27et la souveraineté européenne
09:28et il ne faut pas pouvoir miser,
09:30il ne faut pas s'attendre
09:30à miser sur le soutien
09:32des États-Unis.
09:33Vous dites dans le même temps,
09:33il ne faut pas se réarmer,
09:34il ne faut pas dépenser davantage.
09:35Mais parce qu'en fait,
09:36aujourd'hui,
09:37on augmente les dépenses militaires
09:38pour répondre
09:39à l'injonction de Trump
09:40et sans s'autonomiser
09:41des États-Unis.
09:42Moi, je voudrais bien entendre,
09:44on serait ouvert à ce débat,
09:46de dire,
09:47on a une vraie souveraineté européenne
09:49qui s'émancipe des États-Unis
09:50et qui se donne les moyens
09:51de prendre ses propres décisions.
09:52Mais aujourd'hui,
09:53ce n'est pas ce qu'on constate,
09:54on est le doigt
09:55sur la couture du pantalon
09:56de l'administration de Trump.
09:57C'est ça le problème.
09:58Et le problème
09:59de ces augmentations
10:00de dépenses militaires,
10:00c'est que partout en Europe
10:02et dans le monde,
10:02ça se fait au détriment
10:03du financement
10:04de nos services publics
10:05qui sont exsangues
10:06à commencer par nos hôpitaux.
10:08Et donc,
10:08quelles sont les perspectives
10:09qu'on offre à une population
10:10quand on ne répond
10:11à aucun de nos enjeux d'avenir
10:13ni sur les questions environnementales,
10:15ni sur les questions sociales,
10:16ni sur les questions sanitaires ?
10:17Sophie Binet,
10:18on va parler,
10:19si vous le voulez bien,
10:19de la conférence sociale
10:21sur les retraites
10:21et le travail
10:22qui va s'ouvrir cette semaine
10:24à partir de vendredi.
10:25Est-ce que vous allez y aller d'abord ?
10:28Eh bien,
10:28nous allons poser la question
10:30au Premier ministre.
10:31Je vais le rencontrer jeudi matin.
10:34Et donc,
10:34la question,
10:35c'est celle que nous posons
10:36depuis des semaines
10:37et sur lesquelles
10:37nous n'avons pas de réponse,
10:38c'est
10:38quel est l'objectif
10:39de cette conférence ?
10:40Est-ce que c'est renforcer
10:42et conforter
10:42notre système de retraite
10:43par répartition ?
10:45Ou est-ce que c'est
10:46installer la capitalisation,
10:48faire entrer
10:49les lobbyistes,
10:50les banquiers,
10:50les assureurs
10:51pour pouvoir spéculer
10:52avec l'argent de nos retraites ?
10:54Nous avons besoin
10:54d'une réponse claire
10:55à cette question.
10:56Mais l'idée
10:57d'une conférence sociale,
10:58c'est de pouvoir mettre
10:58tous les sujets sur la table.
11:00C'est-à-dire que
11:00si le sujet de la capitalisation
11:01est sur la table,
11:02vous n'irez pas ?
11:04Évidemment,
11:05on sait que le patronat
11:06va mettre ce sujet
11:07sur la table
11:07puisque les assureurs
11:09et les banquiers
11:09veulent récupérer
11:10l'argent de nos retraites
11:11pour pouvoir spéculer.
11:12Mais la question,
11:13c'est quelles sont
11:14les intentions du gouvernement ?
11:15Est-ce que le gouvernement
11:16organise cette conférence sociale
11:18pour répondre
11:19aux aspirations
11:19de millions de travailleurs
11:21et de travailleuses
11:21qui se sont mobilisés
11:22dans une mobilisation inédite
11:24pour dénoncer
11:25les 64 ans
11:26et dire leur attachement
11:27au système de retraite
11:28par répartition ?
11:29Et donc,
11:30nous,
11:30nous voulons porter
11:32des propositions
11:32de financement
11:33pour financer
11:34l'abrogation
11:34de la réforme des retraites ?
11:35Ou est-ce que l'objectif
11:36du gouvernement,
11:37c'est de créer
11:38une rampe de lancement
11:39pour une réforme
11:40par capitalisation ?
11:40En l'état,
11:41la seule chose décidée
11:42par le gouvernement,
11:42c'est la suspension
11:43de la réforme des retraites.
11:44On ne peut pas dire
11:44qu'ils aillent exactement
11:45vers une volonté
11:46de mettre en place
11:47de la capitalisation
11:48avant 2027.
11:49C'est pour ça
11:50que nous attendons
11:50des réponses
11:51jeudi matin
11:52sur quels sont
11:53les objectifs
11:54du gouvernement
11:54pour cette conférence
11:55travail-retraite,
11:56des garanties de pluralité
11:58pour éviter
11:58qu'il y ait seulement
11:59des lobbyistes patronaux
12:00qui soient entendus
12:01et pour faire en sorte
12:03que là,
12:04on fête cette année
12:05les 80 ans
12:06de la sécurité sociale.
12:07Les retraites par répartition,
12:08la sécurité sociale,
12:09c'est notre trésor national.
12:10C'est ça qui nous a permis
12:11de dépasser toutes les crises.
12:12Si on ne l'avait pas,
12:13pendant le Covid,
12:14pendant la crise sanitaire,
12:15nos retraites seraient
12:16parties en fumée.
12:17Les Américains,
12:18les Australiens,
12:19les Suédois,
12:19les Danois,
12:20tout le monde nous envie
12:21notre système de retraite
12:22par répartition.
12:23L'objectif,
12:24ça doit être
12:24de le conforter.
12:24En sachant que vous aviez
12:26claqué la porte
12:27du conclave
12:27de François Bayrou,
12:29qu'est-ce qui pourrait
12:30être différent cette fois ?
12:30Comment ça pourrait
12:31se passer mieux ?
12:32Eh bien,
12:32ça pourrait se passer mieux
12:33justement avec...
12:35En fait,
12:35ce qui avait posé problème
12:36sur le conclave,
12:37c'est que l'objectif
12:38n'était pas clair.
12:38C'est que,
12:39initialement,
12:40le Premier ministre
12:40nous avait dit
12:41vous pourrez parler
12:42de tout,
12:44y compris de l'abrogation
12:45des 64 ans.
12:46Et au final,
12:46on s'était retrouvé
12:47dans une conférence,
12:48enfin dans un conclave,
12:50je ne sais pas comment l'appeler,
12:51où on ne pouvait
12:52justement pas parler
12:54de cette question
12:54des 64 ans
12:55et où le patronat
12:56voulait nous imposer
12:57de parler capitalisation.
12:59Donc,
12:59il faut absolument
13:00éviter que le mauvais film
13:02ne se reproduise.
13:03Autre sujet
13:03à l'agenda
13:04de cette conférence sociale,
13:05la question de l'assurance chômage.
13:06Le gouvernement
13:07a officiellement annoncé
13:07qu'il renonçait
13:09à durcir les conditions
13:10pour en bénéficier.
13:11Il vous a écrit
13:11pour vous le dire,
13:12sous réserve
13:13d'une négociation
13:14sur les contrats courts
13:15et les ruptures conventionnelles
13:16avec un objectif
13:17de trouver 400 millions
13:18d'euros d'économie,
13:19là où il était question
13:20d'en faire 4 milliards
13:21avec les nouvelles règles
13:22de l'assurance chômage.
13:23Qu'est-ce que vous dites
13:24au gouvernement
13:24sur ce point ?
13:25Chiche,
13:26on est d'accord
13:27pour éviter des règles
13:27plus restrictives
13:28de regarder les abus
13:30autour des ruptures conventionnelles
13:31et des contrats courts ?
13:33Écoutez,
13:34on est d'accord
13:35pour regarder les abus patronaux
13:36puisque les ruptures conventionnelles
13:38elles ont été créées
13:38à la demande du patronat
13:40il y a presque 20 ans
13:41pour contourner le droit
13:42en matière de licenciement.
13:43Et aujourd'hui,
13:44ce qu'on constate
13:45c'est que pour l'essentiel
13:46les ruptures conventionnelles
13:47c'est les patrons.
13:48Il n'y a que des abus patronaux.
13:49Il n'y a pas de salariés
13:50qui négocient
13:51avec leur patron
13:52pour demander
13:53des ruptures conventionnelles
13:54pour pouvoir ensuite
13:55bénéficier d'indemnités chômage.
13:57En fait,
13:57la différence
13:58Notamment chez les cadres.
13:59On connaît tous
13:59des salariés démissionnaires
14:01qui ont négocié
14:02des ruptures conventionnelles.
14:03Oui, bien sûr.
14:04Et ça permet comme ça
14:05d'avoir le temps
14:06de construire son projet professionnel
14:08et de se réorienter.
14:09Mais le problème
14:10c'est qu'un certain nombre
14:11d'employeurs
14:11ont utilisé
14:12les ruptures conventionnelles
14:13pour contourner le droit
14:14en matière de licenciement.
14:16Nous, nous voulons parler
14:17par exemple
14:17des ruptures conventionnelles
14:18collectives.
14:19Une disposition
14:20qui a été introduite
14:21il y a quelques années
14:21qui est scandaleuse
14:22et qui permet
14:23de contourner
14:24les plans de licenciement,
14:25les plans sociaux
14:26avec des règles
14:27plus favorables
14:28pour les employeurs.
14:29Mais donc
14:29quand vous insistez
14:30sur les abus patronaux
14:31les abus peuvent être collectifs ?
14:33Ça dépend
14:34de ce qu'on appelle abus.
14:35Un salarié
14:36qui demande à partir
14:37avec une rupture conventionnelle
14:39et qui a besoin
14:40d'avoir un temps
14:42d'indemnisation
14:42par l'assurance chômage
14:43pour reconstruire
14:44son projet professionnel
14:45ce n'est pas un abus
14:46c'est normal.
14:47Est-ce que c'est à la collectivité
14:48de prendre en charge
14:49par le biais
14:50de la possibilité
14:52de toucher
14:52des indemnités chômage
14:53un salarié
14:54qui va partir
14:54avec une rupture conventionnelle ?
14:55En fait
14:56les salariés cotisent
14:57et le fait de cotiser
14:58ça nous donne des droits
14:58à l'assurance chômage.
14:59Les cadres sont ceux
15:00qui cotisent le plus
15:01qui par ailleurs
15:02coûtent le moins
15:02à l'assurance chômage
15:03parce qu'ils et elles
15:04sont moins souvent au chômage
15:05et donc
15:06c'est normal
15:07qu'ils aient aussi
15:08une garantie
15:09de maintien
15:10de leur salaire
15:11quand ils n'ont plus d'emploi
15:12pour leur permettre
15:13de retrouver un travail.
15:14Et je pense
15:14que c'est aussi important
15:15pour le marché de l'emploi
15:16qu'on permette
15:17aux personnes
15:18de construire
15:19leur projet professionnel
15:20de se former
15:20pour retrouver
15:21un emploi
15:21qui leur convienne.
15:23Sophie Binet
15:23on va ouvrir
15:24le chapitre
15:24de l'industrie
15:25et commencer au standard
15:27avec Jean-Paul.
15:28Bienvenue
15:28Jean-Paul
15:29vous avez une question
15:30une réflexion
15:31à soumettre
15:32à la patronne
15:33de la CGT.
15:34Oui
15:34bonjour
15:35France Inter
15:35bonjour
15:36Madame Binet
15:36je suis assez étonné
15:39d'entendre
15:40tous les débats politiques
15:41et tout
15:41et les financements
15:42et tout
15:43et là on est
15:43dans le financement
15:44de la sécurité sociale
15:46l'industrie
15:48a été robotisée
15:49à fond
15:49depuis environ
15:50une quarantaine d'années
15:51on a commencé
15:52à supprimer
15:54les emplois
15:54à tirer la rigaud
15:55je prends l'exemple
15:56de l'usine
15:56Renault-Roman
15:57que je connais très bien
15:58et où il y avait
16:00dans les années 60
16:0270
16:02une dizaine
16:03de milliers
16:03d'employés
16:04aujourd'hui
16:05ils ne sont plus
16:05que 2500
16:06dont un moitié
16:07en intérimaire
16:09et bien sûr
16:11tous les ateliers
16:11sont remplacés
16:12les humains
16:14ont été remplacés
16:15par les robots
16:15mais comment se fait-il
16:16que ces robots
16:17qui normalement
16:18d'après ce que j'avais
16:19entendu à l'époque
16:20devaient cotiser
16:21à la sécurité sociale
16:22on n'en entend
16:23jamais parler
16:24en fin de compte
16:25les bénéfices
16:26vont tous
16:26dans la poche
16:27des actionnaires
16:28et on devrait
16:30peut-être donner
16:30un peu moins
16:31aux actionnaires
16:32et un peu plus
16:34à la sécu
16:35pour déjà
16:36essayer de régler
16:37ce problème
16:37Sophie Binet
16:38les robots
16:39ni l'IA
16:40ne cotisent
16:41à la sécurité sociale
16:42oui
16:43tout à fait
16:44en fait
16:44le problème
16:45c'est qu'il y a
16:46une part
16:46de nos richesses
16:47qui échappent
16:48au partage
16:50et qui ne sont pas
16:50soumises
16:51à cotisations
16:52ou à l'impôt
16:53par exemple
16:54sur la sécurité sociale
16:55c'est chaque année
16:5580 milliards
16:56d'exonérations
16:57de cotisations sociales
16:58qui sont consenties
17:00pour les entreprises
17:00bon bah ça
17:01ça permettrait
17:01largement
17:02de financer
17:03et le déficit
17:04de la sécurité sociale
17:04et les hôpitaux
17:05pour les entreprises
17:07en global
17:07c'est chaque année
17:08211 milliards
17:09d'aides publiques
17:10sans condition
17:10ni contrepartie
17:11nous ce que nous demandons
17:12c'est que
17:13ces aides publiques
17:14elles soient
17:14conditionnées
17:15évaluées
17:16que notamment
17:17les syndicalistes
17:17puissent les suspendre
17:18quand il y a des suppressions
17:19d'emplois
17:20ou quand les entreprises
17:20ne tiennent pas
17:21leurs objectifs
17:22sur ces baisses
17:23de cotisations
17:24sur ces exonérations
17:25et sur ces aides aux entreprises
17:26comment vous faites
17:27pour contrôler
17:27celles qui créent
17:28de l'emploi
17:28ou pas
17:29parce que si vous en enlevez
17:30même à des grands groupes
17:32donc considérer
17:33qu'ils ont des pratiques
17:33pas forcément verteuses
17:34ça n'incite pas
17:36à l'investissement
17:36et à la création
17:37d'emplois en France
17:38bah en fait
17:39le problème
17:39c'est qu'aujourd'hui
17:40on est sur la politique
17:41du chèque en blanc
17:42avec des entreprises
17:44qui sont gavées
17:45d'aides publiques
17:46et qui en face
17:46n'ont aucun
17:47aucune obligation
17:49elles n'ont pas
17:50l'obligation
17:50de ne pas licencier
17:51on peut avoir des aides publiques
17:52et licencier
17:52par exemple
17:53c'est ce que fait Arcelor
17:54636 licenciements
17:55alors que chaque année
17:56ils touchent
17:56300 millions d'euros
17:57d'aides publiques
17:58très peu de contrôles
18:00en matière d'investissement
18:01en matière de recherche
18:02environnementale etc
18:03donc concrètement
18:04ce qu'on propose
18:05c'est que les représentants
18:06du personnel
18:07puissent suspendre
18:08les aides publiques
18:09d'une entreprise
18:10qui n'investit pas
18:10dans la recherche
18:11qui licencie etc
18:12et puis
18:13quitte à prendre le risque
18:14de la délocalisation
18:15bah elles le font déjà
18:17enfin par exemple
18:17Sanofi
18:18en 10 ans
18:19c'est 1 milliard
18:20de crédit impôt recherche
18:21pour Sanofi
18:21en 10 ans
18:22c'est la division par 2
18:23des effectifs de chercheurs
18:24si la CGT à Sanofi
18:25avait eu la possibilité
18:27de suspendre ses aides publiques
18:28d'abord on aurait fait faire
18:28des économies à la collectivité
18:30et puis surtout
18:30on aurait permis
18:31de mettre sous pression Sanofi
18:32pour changer sa politique d'emploi
18:34oui mais le point Sophie Binet
18:35pour prolonger la question de Florence
18:37vous avez en ce moment
18:38une discussion budgétaire
18:39avec un certain nombre
18:39de grands patrons
18:40qui disent attention
18:41à l'instabilité fiscale
18:42attention au fait
18:42de ne pas nous rajouter des charges
18:43parce que ça aura
18:44un impact sur l'emploi
18:45est-ce qu'on peut
18:46dans le même temps
18:46quand on est patronne de la CGT
18:47plaider pour une industrie française
18:49forte pour de l'emploi
18:51et dans le même temps
18:51soutenir des augmentations
18:53d'impôts importantes
18:54si une entreprise a le choix
18:55entre investir dans un pays
18:56où il y a des augmentations d'impôts
18:58et par exemple
18:58si on prend notre voisin européen
19:00l'Italie
19:00qui met en place
19:01toute une série de dispositifs fiscaux
19:03pour convaincre
19:03les entreprises d'investir
19:04qu'est-ce qui ferait
19:05que ces entreprises-là
19:06choisiraient la France
19:07plutôt que l'Italie ?
19:08Ce que je constate
19:08c'est qu'il n'y a jamais eu
19:10autant d'aides publiques
19:10pour les entreprises
19:11211 milliards c'est un record
19:12et que dans le même temps
19:14les licenciements reprennent
19:15dans l'industrie
19:15avec des fermetures de sites
19:16qui sont plus importantes
19:17que les ouvertures
19:18en France c'est 211 milliards
19:19d'aides publiques
19:20en Allemagne c'est 50 milliards
19:21Donc quand le Parlement vote
19:23quand l'Assemblée nationale
19:24vote 26 milliards d'euros
19:25en plus d'impôts
19:26sur les multinationales
19:28sur les grandes entreprises
19:28ça n'a pas d'effet
19:29sur le climat économique
19:32en France ?
19:33Mais de fait
19:33ce que je note
19:34c'est que ces impôts
19:34ils sont ciblés
19:35sur les multinationales
19:37les plus grandes entreprises
19:38qui ont tout à fait
19:39les moyens
19:39de payer plus d'impôts
19:40ce qu'il faut
19:41c'est cesser d'arroser le désert
19:44et cibler les aides
19:45sur les entreprises
19:45qui en ont besoin
19:46à savoir les petites entreprises
19:48et celles qui sont exposées
19:49à la concurrence
19:49Aujourd'hui ces 211 milliards
19:51bénéficient d'abord
19:52Ce sont souvent des sous-traitants
19:52des grands groupes
19:53Ces 211 milliards
19:55bénéficient d'abord
19:56aux grandes entreprises
19:57et à la grande distribution
19:58Je ne savais pas
19:59que la grande distribution
20:00était exposée à la concurrence
20:01et avait besoin d'aide publique
20:02par exemple
20:02Un mot sur les grands groupes
20:05et un grand groupe
20:05en particulier
20:06Sophie Binet
20:07c'est LVMH
20:07puisque vous voulez revenir
20:08ce matin
20:09sur votre mise en examen
20:10à la suite de propos
20:11que vous avez tenus
20:12sur Bernard Arnault
20:13et d'autres grands patrons
20:14En janvier dernier
20:15ils ont protesté
20:17ces patrons
20:17contre une surtaxe
20:18de l'impôt sur les sociétés
20:19qui pousse
20:20à la délocalisation
20:22C'est justement
20:22ce que disait
20:23Bernard Arnault
20:24et vous avez réagi
20:24en disant
20:25la chose suivante
20:26Les rats
20:27quittent le navire
20:28C'est cette phrase
20:29qui vous vaut
20:30d'être poursuivie
20:31en justice
20:31aujourd'hui
20:32par le mouvement
20:32patronal éthique
20:34Est-ce que vous la regrettez
20:35cette phrase ?
20:37Ça s'appelle
20:37une image populaire
20:38C'est dire tout haut
20:40ce que tout le monde
20:40pense tout bas
20:41et je pense que c'est important
20:42dans le débat public
20:43qu'on puisse parler
20:44sans langue de bois
20:44J'ai découvert
20:45que j'étais mise en examen
20:47suite à ces propos
20:48J'étais extrêmement choquée
20:50parce qu'en disant cela
20:51je n'ai fait que mon travail
20:52de syndicaliste
20:53à savoir dénoncer
20:55les délocalisations
20:56et dénoncer
20:57les inégalités
20:58de répartition des richesses
20:59et le fait que
20:59les milliardaires
21:00payent toujours moins d'impôts
21:02et ne se sentent plus
21:03responsables
21:03de l'emploi en France
21:05de l'intérêt général
21:05et de la participation
21:06au bien-être du pays
21:07Sophie Binet
21:08sur cette expression
21:09les rats quittent le navire
21:09qui donnait l'impression
21:10que Bernard Arnault
21:11LVMH
21:12était sur le point
21:12de quitter la France
21:13Au-delà de l'expression
21:15et là les auditeurs
21:16jugeront de son opportunité
21:18ou pas
21:18LVMH paie un peu plus
21:20de 2,3 milliards d'euros
21:21d'impôts en France
21:22fait travailler directement
21:23et indirectement
21:24200 000 salariés
21:25Est-ce que tout cela
21:26justifie
21:28de faire de Bernard Arnault
21:29l'ennemi de l'économie française
21:31C'est une entreprise
21:31qui paie des impôts
21:32c'est une entreprise
21:33qui crée de l'emploi
21:33Là il n'y a pas de rats
21:34qui quittent le navire
21:35C'est pas moi
21:36C'est lui qui a dit
21:37que si on augmentait
21:38les impôts
21:38il irait ailleurs
21:39et il quitterait la France
21:40C'est lui qui l'a dit
21:42comme un certain nombre
21:42de patrons
21:43Il parlait de la surtaxe
21:44sur les grandes entreprises
21:45en disant
21:45c'est une taxe
21:46qui peut pousser
21:47à la délocalisation
21:47Le fait est qu'il n'y a pas
21:48eu de délocalisation
21:49et on n'a pas vu LVMH
21:50C'est lui qui a menacé
21:52de le faire
21:53C'est pas nous
21:53qui avons dit ça
21:54Vous reconnaissez l'apport
21:54de LVMH
21:55à l'économie française
21:55ou pas ?
21:56Effectivement
21:58c'est une entreprise
21:59avec des gens
22:00qui travaillent
22:00Oui c'est jusque là
22:01Voilà
22:02Cela dit
22:03l'essentiel de ces emplois
22:05est maintenant
22:05à l'international
22:06et les 200 000 emplois
22:07c'est en intégrant
22:08la sous-traitance
22:09En emploi direct
22:09C'est pour ça que j'ai dit
22:10direct
22:10En emploi direct
22:11c'est 40 000 emplois
22:13et évidemment
22:14les salariés
22:15de la sous-traitance
22:15sont beaucoup moins bien payés
22:16avec beaucoup moins
22:17de garanties collectives
22:18et le problème
22:19c'est que
22:19ces multinationales
22:20C'est un point fort
22:21de l'économie française
22:22LVMH ou pas ?
22:23Le souci en fait
22:24Pourquoi est-ce que
22:25j'ai dit ça ?
22:25Parce que la France
22:26elle est handicapée
22:27par ces multinationales
22:28C'est difficile à dire
22:29que c'est un point fort
22:30de l'économie française
22:31Mais parce que justement
22:32ça ne l'est pas
22:32Parce que la France
22:33est handicapée
22:35par ces multinationales
22:36par rapport à l'Allemagne
22:37Notre économie
22:38a beaucoup moins
22:39d'entreprises
22:39de taille intermédiaire
22:40Nous avons beaucoup plus
22:41de multinationales
22:42qui n'en ont rien à faire
22:43Donc un fleuron du luxe
22:44comme LVMH
22:44c'est un handicap
22:45pour l'économie française ?
22:46Oui parce que
22:46les multinationales françaises
22:48traitent très mal
22:49leurs sous-traitants
22:50comme par exemple
22:51c'est le cas dans l'automobile
22:52où Renault et Stylantis
22:53licencient à tour de bras
22:55et ferment à tour de bras
22:56leurs sous-traitances
22:57et ne se sentent pas
22:59responsables
22:59de l'emploi en France
23:00et passent leur temps
23:01à faire du chantage
23:02à la délocalisation
23:03Donc c'est un handicap
23:05aujourd'hui
23:05pour l'économie française
23:06Donc LVMH
23:06handicap pour l'économie française ?
23:07Non mais là c'est vous
23:08qui faites un résumé
23:09de mes propos
23:10mais ce que je vous dis
23:11et ce que je disais
23:12d'ailleurs dans cette interview
23:12c'est qu'aujourd'hui
23:14le problème
23:14de notre tissu productif
23:16c'est qu'on laisse
23:17la bride sur le coup
23:18aux multinationales
23:19qui captent
23:20toutes les aides
23:20qui essorent
23:21leurs sous-traitants
23:22en leur imposant
23:23des réductions de coûts
23:24en permanence
23:25et qui ne font plus
23:26le jeu de l'emploi en France
23:27et je trouve que c'est grave
23:28qu'on ne puisse plus tenir
23:30ses propos dans les médias
23:31sans être attaqué
23:32et avoir une procédure
23:34en justice
23:34Il est là le souci
23:35Et vous avez eu l'occasion
23:36ce matin Sophie Binet
23:37de vous expliquer
23:38effectivement sur cette
23:39mise en examen
23:39pour injure
23:40Et on va s'arrêter là
23:41Merci Sophie Binet
23:43secrétaire générale
23:44de la CGT
23:45La revue de presse
23:46à suivre
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