00:01L'invité d'ici matin en direct à la radio, à la télé, Jeanne-Marie Marcoux, c'est une femme qui est incollable sur La Poste.
00:08Et qui aimerait que ce service public ne disparaisse pas. Bonjour Sandrine Cadars.
00:12Bonjour.
00:13Vous êtes secrétaire départementale CGT de La Poste dans le Tarn et on vous invite ce matin parce que le groupe La Poste confirme que 38 boîtes aux lettres jeunes ont été supprimées dans le Tarn depuis le début de l'année.
00:24Est-ce que vous pensez qu'un enfant qui est à la maternelle aujourd'hui ne saura pas ce qu'est une boîte aux lettres quand il sera adulte ?
00:31J'espère pas, j'espère qu'elles vont rester. Mais effectivement, aujourd'hui, petit à petit, elles sont en train de disparaître.
00:41Est-ce que ça touche essentiellement les zones rurales ?
00:44Cet été en Haute-Garonne, le maire de la petite commune de Lonac dans le Nord-Toulousain a découvert du jour au lendemain que sa boîte aux lettres avait fermé dans sa commune.
00:52C'est essentiellement les zones rurales ?
00:55Alors, je vais dire non, puisqu'on a un petit exemple sur Albi. En essayant un petit peu de chercher et d'interroger les collègues facteurs,
01:05on s'est rendu compte qu'effectivement, dans tout le département, il y a au minimum 38 boîtes aux lettres qui ont disparu.
01:13Mais ça a disparu, ça a disparu, pardon, même au niveau des villes.
01:22Raison, parce que c'est tagué et puis c'est surtout une décision nationale de faire disparaître les boîtes aux lettres.
01:30Et quand la Poste décide de fermer une boîte aux lettres, elle n'a pas l'obligation de prévenir l'élu concerné, le maire ?
01:36Ça vous fait rire.
01:37Oui, ça me fait rire parce que c'est la grande question.
01:41Aujourd'hui, en fait, la Poste a des agents qui sont en communication avec les maires.
01:49Mais en fait, aujourd'hui, on voit bien même quand c'est une fermeture de bureaux,
01:54quand la direction de la Poste a décidé de fermer, passe outre les décisions de la municipalité.
02:03Et si la municipalité, on va dire, ne se bat pas avec des collectifs, des usagers, des choses comme ça, et ils ferment.
02:13Comment est-ce que la direction de la Poste décide de supprimer tel ou tel boîte aux lettres ?
02:16Il y a des quotas ?
02:17Oui, il y a des quotas. En fait, c'est les facteurs, ils ont une mission, c'est quand ils relèvent les boîtes aux lettres dans la journée,
02:29on leur demande de comptabiliser le nombre de boîtes aux lettres où il y a très peu de courriers.
02:36Donc, on va dire, à partir d'une 5-6-8 lettres courriers dans la boîte aux lettres,
02:43et bien, en fait, c'est comme ça qu'ils font disparaître les boîtes.
02:48Alors, je vais dire, dans le département, nos chers collègues facteurs n'ont pas trop, je pense, joué le jeu.
02:57Ah ! Et du boycott ?
02:58Puisque, de temps en temps, il y en a, ils disent, non, mais celles-là, même j'en ramasse.
03:03On pense aux personnes âgées qui ne peuvent pas se déplacer, les personnes à mobilité réduite.
03:10Des fois, quand ils ont des petites boîtes aux lettres où ils peuvent mettre leur courrier, c'est quand même mieux.
03:16Donc, on va dire, ils essaient de jouer le jeu pour la Poste, mais des fois, ils oublient.
03:23Et question annexe, mais qui forcément intéresse nos auditeurs, elles deviennent quoi, ces boîtes aux lettres qui sont supprimées ?
03:28Eh bien, elles partent à la casse, on va dire.
03:31Parce qu'on en voit parfois sur les brocantes.
03:32Oui, alors, moi, je vais dire, quand nous, on demande des choses au niveau des directions,
03:41les boîtes aux lettres doivent disparaître et les agents ne veulent pas les récupérer.
03:46Voilà.
03:46Donc, après, effectivement, voilà, je vais dire, moi, à ce jour, ça fait 35 ans que je travaille dans l'entreprise,
03:55je n'ai jamais pu bénéficier de quoi que ce soit.
03:58De ce souvenir qui est mémorable.
04:00Sandrine Cadars, la raison principale de ces suppressions de boîtes aux lettres, c'est évidemment la baisse du courrier depuis des années.
04:05C'est un effondrement en trois fois moins de courrier en 15 ans et ça va continuer.
04:08Ça paraît quand même logique de ne pas imposer un facteur de relever une boîte aux lettres dans laquelle il y a trois lettres par semaine.
04:14Ben, en fait, le temps chez les facteurs est compté.
04:22Mais oui, comme dans toutes les entreprises.
04:24Voilà, tout est compté, mais compté au minimum.
04:27Ce qui veut dire qu'aujourd'hui, moi, je prends un exemple, les facteurs aujourd'hui ne parlent plus avec les usagers,
04:35ne prennent pas le temps.
04:36Moi, j'ai été factrice.
04:39Ben, en fait, on prenait le temps il y a quelques années en arrière.
04:43Ce n'est pas si vieux.
04:44Même 30 ans, ce n'est pas si vieux que ça, où on parlait avec les gens.
04:48Donc, tout est comptabilisé.
04:50Et en fait, c'est surtout le message de la Poste qui matraque ça aux agents.
04:56Mais il y a quand même encore 7000 bureaux de poste en France, 10 000 points de contact dans les magasins notamment.
05:00Donc, les missions de service publics, elles ont été transformées uniquement, non ?
05:04Alors, elles ont été transformées.
05:05Mais quand on vous met un bureau de poste dans un commerce,
05:09il faut savoir que le commerce ne va pas faire la même chose qu'un bureau de poste.
05:14Des opérations bancaires, ce n'est pas du tout la même chose.
05:17Mais ce qui, on va dire, a fait mal, mais pour le monde du travail, il y a tout le monde.
05:23C'est ce Covid, le confinement.
05:25Ça a permis à basculer sur des distributeurs automatiques.
05:31Les applications qu'on a sur nos téléphones.
05:34C'est un petit peu notre ennemi aujourd'hui.
05:37Et les boîtes mail.
05:38Et la poste ferme aussi des bureaux de poste,
05:42comme on l'a vu l'an dernier à Toulouse,
05:44quartier des Sèddenis ou encore quartier Bonnefoy.
05:47Merci beaucoup.
05:47On doit s'arrêter, Sandrine Cadars,
05:49secrétaire départementale de la CGT à la poste dans le département du Thun.
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