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  • il y a 15 minutes
Les femmes sont plus sujettes à la dépression. Notamment à cause de variants génétiques qui augmentent le risque de dépression en comparaison à celui des hommes. L’étude analyse 200 000 personnes via de grandes études génétiques, et elle montre que les femmes ont plus de variants génétiques qui augmentent le risque de dépression. Et surtout : ces variants sont davantage liés à des traits métaboliques, comme le poids, le diabète ou les problèmes hormonaux.

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Transcription
00:00La santé avec vous docteur Aurel Getsch. Bonjour Aurel, on voulait revenir sur cette étude ce matin qui vient d'être publiée dans la revue Nature et qui apporte un éclairage inattendu sur la dépression.
00:09Les femmes auraient des facteurs génétiques qui les prédisposent davantage que les hommes à la dépression. Est-ce qu'on tient enfin une explication biologique à ce phénomène ?
00:19Oui, en partie. Il faut bien comprendre qu'il y avait trois choses. Au début, on se disait est-ce que c'est hormonal, est-ce que c'est cérébral ou est-ce que c'est environnemental ?
00:30Environnemental, je m'explique. C'est par exemple lorsque vous avez souvent à regarder des films d'auteurs français longs pour préparer une chronique le matin.
00:37Ça peut être inducteur d'une mauvaise humeur. Mais non, on s'est intéressé à 200 000 patients. Qu'est-ce qu'on a fait chez les 200 000 patients ?
00:44On a pris leur ADN. On a regardé tout leur ADN. Voilà. On a lu l'ADN et on a regardé chez les hommes et chez les femmes les mots qu'il y avait en commun.
00:54On a fait deux piles, hommes, femmes. Et puis on a vu que chez la femme, il y avait beaucoup plus de mots qu'on revoyait, des variants génétiques responsables de dépression.
01:05Alors que chez l'homme, il y en avait beaucoup moins. Et la seconde chose d'assez intéressante, c'est que quand on s'intéresse aux mots qu'on retrouve à chaque fois chez les femmes,
01:13on observe qu'il y a plus de mots qui sont liés avec des troubles hormonaux, des troubles de prise de poids ou alors même des troubles tels que le diabète.
01:22Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'au final, là où la dépression de l'homme serait plus souvent neutre, c'est-à-dire une dépression uniquement avec les traits de la dépression,
01:31la femme, il y aurait en plus des troubles de prise de poids, des troubles hormonaux. Et donc ce serait une prise en charge plus globale qu'il faudrait avoir.
01:37Ça veut dire que ce n'est pas la même dépression chez l'homme et chez la femme ?
01:40Eh bien justement, on s'est intéressé aux différents mots, à ces différents variants génétiques. Et on a vu, il y en avait 7000 du côté de l'homme,
01:4613000 du côté de la femme. Déjà, première chose, on se dit, il y a un seuil commun. Il y a des mots en commun, ça c'est vrai.
01:52Des mots qui sont responsables de dépression chez les deux. Ensuite, il y a une chose d'assez bizarre, c'est que les mots en commun,
01:57on a vu qu'il y en avait certains qui étaient plus inducteurs de dépression chez la femme que chez l'homme.
02:01Et puis on a vu aussi une autre chose surprenante, c'est que vous aviez des variants génétiques qui étaient inducteurs de dépression chez la femme
02:06et qui étaient protecteurs chez l'homme. Et enfin, la troisième chose, on a vu qu'il y avait même cette différence de mots.
02:11Il y a des mots, des variants, qui étaient uniquement responsables de dépression chez la femme.
02:17Et donc ça, ce genre de choses, ça nous fait vraiment nous poser des questions sur l'aspect génétique qu'il y a.
02:23Alors concrètement, une fois qu'on sait ça, qu'est-ce qu'on en fait ?
02:25Est-ce qu'il y a des différences dans le diagnostic, dans les traitements, par exemple, entre les hommes et les femmes ?
02:30Alors, à l'heure actuelle, malheureusement, on ne pourra pas proposer de traitements différents.
02:34Par contre, ça veut dire qu'au niveau des cibles thérapeutiques, potentiellement, les cibles thérapeutiques seraient différentes,
02:40puisqu'on ne devrait pas parler dans ce cas-là de dépression, d'une dépression,
02:43mais il y a des dépressions avec des mécanismes différents.
02:46Donc ça permet encore d'avancer d'un point de vue recherche.
02:49Et puis l'autre chose que ça soulève, c'est cet aspect de dépression neutre chez l'homme
02:52et de dépression avec d'autres caractéristiques chez la femme,
02:55où en fait, il faudrait potentiellement réfléchir, dès le début, à une prise en charge pluridisciplinaire.
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