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  • il y a 17 heures

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Transcription
00:00Alors vous êtes journaliste ?
00:02Oui, pour combien de temps ? On verra.
00:04Évan Riaufol, vous avez toujours une carte de presse ?
00:06Oui, j'ai toujours ma carte de presse, absolument.
00:09Non, je vous dis ça parce que le Président de la République, ça ne vous a pas échappé,
00:12veut la création d'un label professionnel pour distinguer les médias d'information des plateformes commerciales.
00:17Quel est l'objectif d'Emmanuel Macron pour vous, Thomas Bonnet ?
00:20C'est vraiment très compliqué de répondre à cette question.
00:23Je n'arrive pas à comprendre cette volonté, cette lubie, je reprends le terme, d'Emmanuel Macron
00:28concernant la presse.
00:30En réalité, ça fait depuis le tout début, depuis qu'il est arrivé à l'Elysée,
00:33Emmanuel Macron a voulu cadenasser le débat public, a voulu faire rentrer le débat public
00:38dans un espace qu'il a lui-même défini.
00:40Donc il y a ce qu'on a le droit de dire et ce qu'on n'a pas le droit de dire.
00:43Là, on arrive à l'apogée de ça, il se trouve que c'est en plus à 15 mois de son départ de l'Elysée,
00:48donc ça nous donne l'impression d'un Président plus impopulaire que jamais,
00:51sur le départ, qui n'a plus vraiment de prise politique,
00:54qui maintenant veut légiférer sur les bons et les mauvais médias.
00:58Moi, je trouve ça terrifiant.
01:00Plus terrifiant encore, je trouve que le silence, il y a quasiment une indifférence générale
01:05autour de ces propositions.
01:06La part des professionnels, vous voulez dire ?
01:08Mais bien sûr, normalement, les journalistes auraient dû se lever d'un seul homme
01:10pour dire, attendez, ce n'est pas au pouvoir de dire qu'il a le droit d'avoir la parole ou pas.
01:14Je constate qu'il y a quand même, je le disais, une quasi-indifférence,
01:18et même politiquement.
01:19Vous avez cité Bruno Retailleau, il y a des voix.
01:21Il estime qu'on n'a pas besoin en France d'un ministère de la vérité.
01:24Et tant mieux, et on peut remercier l'ancien ministre de l'Intérieur
01:27pour le soutien qu'il apporte à la profession,
01:28parce que dans le reste du paysage politique, là encore, c'est assez discret.
01:32Et surtout, ce n'est pas la première fois que je le dis, d'ailleurs,
01:33parce qu'on a déjà eu ce débat.
01:35Ça existe déjà, il y a l'ARCOM pour tout ce qui est médias audiovisuels,
01:39il y a la commission paritaire des publications et des agences de presse,
01:44il y a la commission de la carte à titre individuel pour les journalistes.
01:48Donc, pourquoi elle est rajoutée cette labellisation, Yvan Réouffol ?
01:51Moi, je m'étonne que l'on s'étonne, parce qu'en fait, c'est depuis 2017
01:55que cette dérive liberticide existe au cœur même de la Macronie.
01:59C'est-à-dire que Macron, dès son arrivée au pouvoir,
02:01avait décidé d'abord de mettre sous surveillance les réseaux sociaux,
02:04en traquant ce qu'il appelait les propos haineux,
02:06ça a donné lieu ensuite à la loi Avia, etc.
02:08et en essayant, effectivement, de cadenasser le discours journalistique lui-même.
02:13Je me souviens de M. Benjamin Griveaux,
02:16quand il était porte-parole du gouvernement en 2018,
02:18qui avait plaidé pour une information propre.
02:20Il avait repris ce terme d'information propre,
02:23pour vous dire à quel point, donc, d'information hygiéniste,
02:25d'information labellisée, déjà, dans le fond,
02:29et le pouvoir élyséen suggérait à l'époque
02:32que la presse se dote d'un pouvoir déontologique,
02:35d'une sorte d'ordre des journalistes,
02:38pour mettre de l'ordre, précisément.
02:39Et donc, on voit que depuis ce temps-là,
02:41effectivement, Emmanuel Macron est obnubilé
02:43par la maîtrise du discours officiel,
02:45sans voir que c'est un combat qui est voué à l'échec,
02:48dans la mesure, aujourd'hui, où l'Internet,
02:50ou le numérique, en règle générale, a libéré la parole.
02:52Pour le pire et le meilleur, on est bien d'accord,
02:54pour ce que l'on peut voir sur l'Internet,
02:55c'est une affaire entendue.
02:57Mais la démocratie, aujourd'hui,
02:58est en train de se bâtir autour du numérique.
03:01Et d'ailleurs, la presse elle-même,
03:03telle qu'elle est représentée par tous ces apparatchiks
03:05qui applaudissent aux actes de censure,
03:07notamment contre CNews et Européens,
03:09cette presse-là a perdu son rôle de quatrième pouvoir
03:12qui lui avait été dévolu dans une sorte d'équilibre des pouvoirs.
03:16La presse n'est plus un contre-pouvoir aujourd'hui.
03:18Le contre-pouvoir, il se trouve aujourd'hui
03:19auprès de l'Internet et auprès de tous ceux
03:21qui participent à l'Internet.
03:22Et c'est une véritable révolution.
03:24Pour aller dans le sens de ce que vous dites,
03:25l'essayiste Joachim Leflot-Imad a critiqué
03:27la restriction de la liberté d'expression
03:29sous Emmanuel Macron.
03:30Il était sur Europe ce matin.
03:32Cette réduction du périmètre de la liberté
03:34va au-delà des seules questions relatives au ARN
03:36et à la labellisation des médias.
03:37C'est aussi la prolifération de dispositifs
03:39comme la loi fake news,
03:40la loi d'incitation à la haine,
03:42les opposants en politique qui sont harcelés
03:43sur un plan judiciaire,
03:45les journalistes qui sont diffamés,
03:46les chaînes qui sont fermées.
03:47C'est une tendance très inquiétante.
03:48Je pense que le macronisme
03:50qui a débuté sous l'étendard de la liberté
03:52est en train de s'achever dans une régression illibérale
03:55quasi sans précédent dans les soirées récentes.
03:57Thomas Bonnet, vous partagez son point de vue ?
03:59Oui, je trouve aussi que c'est une régression illibérale.
04:01Alors si on va sur le fond,
04:02pourquoi au fond Emmanuel Macron a cette tentation ?
04:04C'est vrai, il l'avait depuis le départ,
04:05mais pourquoi elle est renforcée aujourd'hui ?
04:07Parce qu'il est donc, je le disais,
04:09le président le plus impopulaire de la Vème République
04:12et je suis persuadé qu'au fond de lui,
04:14il se dit que c'est la faute des médias,
04:15que c'est la faute des réseaux sociaux
04:16qui ne savent pas rendre grâce de son action.
04:18Or, les Français n'ont pas besoin de lire la presse
04:22pour constater qu'Emmanuel Macron ne répond pas à leurs attentes.
04:25Et il se trouve, parce qu'il faut le dire aussi,
04:27dans le viseur du chef de l'État,
04:29il y a notamment, dont vous l'avez dit,
04:30Europe 1 et CNews,
04:31et quelle est la vertu de ces médias ?
04:33C'est qu'elle a fait réapparaître une réalité
04:35qui était jusque-là occultée dans le paysage médiatique,
04:37une réalité qui fait que, oui,
04:38les Français, l'insécurité, ils la vivent
04:40et ce n'est pas un simple sentiment
04:41comme on a voulu nous le faire croire.
04:43Et ça, c'est insupportable,
04:43parce que ça oblige Emmanuel Macron,
04:45en tout cas, ça devrait l'obliger,
04:47à se préoccuper des sujets
04:48qui vraiment inquiètent et préoccupent les Français.
04:51Et parmi ces sujets-là,
04:52évidemment, il y a notamment le sujet de l'insécurité
04:54ou encore de l'immigration.
04:55Et là, pour l'instant,
04:56il reste sourd à cette demande populaire.
04:58Le plus révoltant est l'indifférence
05:00portée par la profession elle-même
05:01aux graves atteintes à la liberté d'expression
05:04qui sont quand même protégées
05:06par l'article 11 de la Déclaration des Droits de l'Homme
05:08de 1789
05:09qui dit que la liberté de conscience
05:11et la liberté de dire
05:11sont des libertés fondamentales
05:13qui sont des libertés
05:13et qui ne peuvent subir aucun frein,
05:17si je puis dire.
05:17Et donc, vous vous rendez compte
05:18que Reporteur Sans Frontières,
05:20pour ne parler que de lui,
05:21participe à ce mouvement
05:23qui est né auprès des médias,
05:25des apparatchiks,
05:26enfin des médias de cours,
05:27des journalistes de cours
05:28qui tentent à vouloir effectivement
05:29mettre sous surveillance
05:30une parole dissidente
05:31qui est représentée notamment
05:32par vous-même,
05:33par Europe 1,
05:33par CNews
05:34et par d'autres médias
05:35dits aujourd'hui d'extrême droite
05:37qui ne sont que des médias
05:38qui reflètent ce qu'est effectivement
05:39la parole,
05:41le monde réel,
05:41en tout cas,
05:42une parole qui était une parole
05:43confisquée.
05:44Et encore une fois,
05:44moi j'avais proposé ce mot
05:47de macro-crature
05:48dès 2017
05:49en regardant
05:50quelles étaient
05:51les sources
05:52d'une possible dérive
05:53de ce pouvoir-là
05:54et je me félicite
05:55effectivement
05:56d'avoir vu juste
05:57en parlant effectivement
05:58de cette dérive liberticide
05:59qui devient effectivement
06:00une sorte de macro-crature,
06:02de dictature déguisée.
06:03Il n'y a pas encore
06:03assez de labellisation,
06:04on verra.
06:05Je propose ce label-là
06:06pour la magie.
06:07Ce label-là ?
06:08D'accord,
06:08vous pouvez le déposer.
06:09Voilà, je le dépose.
06:10de la magie.
06:11C'est vrai.
06:12C'est vrai.
06:12C'est vrai.
06:12C'est vrai.
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