La proposition de loi déposée par LFI pour nationaliser ArcelorMittal a été adoptée à l'Assemblée nationale, ce jeudi 27 novembre, pour contrer un plan social menaçant 636 emplois.
00:00Alors, la proposition de loi, on va parler de cette proposition de loi déposée par la France Insoumise et votée hier par les députés à l'Assemblée.
00:09Un petit coup de tonnerre quand même, puisque les députés ont décidé de nationaliser ArcelorMittal. Il faut y croire, Emmanuel ?
00:18Alors, en tout cas, il faut rappeler quel est l'objectif de LFI, c'est de contrer le plan social qui a été annoncé chez ArcelorMittal.
00:25Ce plan social prévoit la suppression de 636 emplois sur 7 sites industriels du groupe d'origine indienne et veut relancer la décarbonation des hauts fourneaux.
00:36Faute de quoi, l'acier français sera définitivement non rentable dès 2030.
00:41Et évidemment, cette opération aurait un coût pour les finances publiques de 3 milliards d'euros environ.
00:47C'est une idée réaliste ?
00:48Alors, il n'est pas absurde de vouloir défendre un secteur de la sidérurgie qui est l'ossature de l'industrie française et, à ce titre, notre souveraineté industrielle en dépend.
00:59Pas absurde non plus de considérer que le coût de la transition écologique impose une intervention publique.
01:05Et puis, il y a eu en France, il faut le rappeler, des exemples réussis de nationalisation et notamment de nationalisation temporaire.
01:13Prenez, entre 2014 et 2017, par exemple, l'État a sauvé Alstom Energy, alors en difficulté, en prenant 20% du capital.
01:21Alstom est redevenu rentable et l'État a gagné, au passage, 350 millions d'euros.
01:26Prenez, 2017, la France a voulu garder le contrôle des chantiers navals STX avec à la clé des commandes records et un savoir-faire préservé.
01:34Et puis, faut-il rappeler quand même qu'au pays du capitalisme triomphant, les États-Unis, en 2009, Barack Obama avait nationalisé General Motors.
01:42Il y avait un million d'emplois qui étaient en jeu et il a fait une très belle affaire en revendant, après avoir redressé General Motors,
01:50tout comme les Suisses n'ont pas hésité non plus à nationaliser le crédit suisse en 2023 pour éviter une crise financière.
01:56Donc, les nationalisations temporaires, ça peut marcher.
01:58Alors, notez que le gouvernement s'y est opposé. D'ailleurs, les députés de la majorité ont voté contre.
02:03Oui, absolument. Le ministre de l'Industrie a averti que cette nationalisation fragiliserait l'emploi au lieu de le protéger.
02:11Et que la réponse au problème d'Arcelor se trouve à Bruxelles. Et il a raison aussi, puisque les difficultés de nos sidérurgistes,
02:19eh bien, elles concernent tous les aciéristes européens. Il y a 500 000 licenciements qui sont prévus quand même chez Thyssen Group.
02:26Ils sont tous confrontés au déferlement d'un acier chinois 30 à 40 % moins cher.
02:31La France a obtenu d'ailleurs un plan d'urgence européen. Au-delà d'un certain volume d'importation des droits de douane,
02:37de 50 % seront appliqués pour freiner la concurrence chinoise. Une mesure que Paris veut rendre effective dès 2026.
02:43Mais les deux ne sont absolument pas incompatibles. On peut nationaliser temporairement Arcelor Mittal en France.
02:50Et puis, se battre en même temps à Bruxelles pour sauver le secteur de la sidérurgie européenne.
02:55Je ne m'attendais pas à ça venant de votre part, Emmanuel.
02:58Mais d'abord, qu'est-ce que vous attendiez de ma part ?
03:00Non, non, mais je... Voilà.
03:02Ah, mais un affreux libéral, c'est du pragmatisme.
03:05Mais non, l'économie, c'est du pragmatisme.
03:09C'est pas de l'idéologie.
03:10Et vous nous le dites chaque matin et vous le démontrez chaque matin, l'économie, c'est du pragmatisme.
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