- il y a 2 jours
George Clooney et Adam Sandler sont nos invités pour le film “Jay Kelly” de Noah Baumbach, sur Netflix à partir du 5 décembre. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-jeudi-27-novembre-2025-7108981
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00:00Et ce matin sur France Inter, je reçois deux superstars américaines,
00:03amies dans la vie, Georges Clounet, Adam Sandler, bonjour !
00:07Bonjour !
00:07Merci de nous accorder cette interview exclusive,
00:10vous êtes tous les deux à l'affiche du nouveau film de Noah Baumbach,
00:13un film sur l'amour du cinéma, sur l'amitié, le temps qui passe,
00:17ça s'appelle J. Kelly et ça sort le 5 décembre sur Netflix.
00:21Alors J. Kelly, c'est cet acteur d'âge mûr, un peu perdu,
00:25qui a joué tous les rôles et se demande si sa vie a vraiment du sens.
00:31Vous me voyez venir, Georges Clounet, est-ce que c'est vous, J. Kelly ?
00:34Est-ce que c'est un rôle autobiographique ?
00:36Eh bien, nous avons la même taille et nous avons les mêmes cheveux.
00:40Oui, et les mêmes sourcils.
00:42Mes sourcils sont très similaires.
00:46Parfaitement.
00:46Je pense qu'il y a là, évidemment, certaines caractéristiques
00:53qui se retrouvent là-dedans, mais je n'ai pas vécu ma vie comme J. Kelly.
00:57J'ai été beaucoup plus sympathique.
00:59Je suis plus sympa, je suis quelqu'un de plus heureux.
01:02Et en fait, je pense que c'est quelqu'un de malheureux.
01:05Donc en fait, je ne trouve pas qu'il y ait tellement de ressemblances.
01:09Pas beaucoup de similitudes.
01:10Pourquoi ? Parce que quand on est Georges Clounet,
01:13on n'est pas traversé par les mêmes doutes que J. Kelly,
01:16qui s'interroge sur sa carrière, la vie, les relations qu'il a avec sa famille.
01:21Je ne sais pas si J...
01:26Je pense que nous voyons J, à 64 ans, avoir des doutes pour la première fois.
01:34Je pense que si vous demandiez à Adam et moi si nous avons eu des doutes
01:37au cours de notre carrière, je pense que nous en avons eu des masses.
01:40Bien sûr.
01:41Tout au long de notre parcours.
01:43Surtout quand on sort un film.
01:45C'est à ce moment-là qu'on commence à douter le plus.
01:47Surtout quand on est assis là, devant vous.
01:49Alors on s'inquiète.
01:50Nous sommes très stressés, oui.
01:52Oui, donc je ne sais pas, je ne sais pas.
01:54Je trouve qu'il finit par accepter l'idée.
01:56Écoutez, vous vieillissez et vous regardez autour de vous.
01:59Ça n'a rien à voir avec le fait d'être acteur.
02:01Et vous vous demandez si vous passez suffisamment de temps
02:04à vous soucier des choses qui comptent vraiment,
02:06votre famille, vos amis, les personnes qui vous sont chères.
02:09Adam Sandler, dans le film, vous êtes Ron, le manager de Jay Kelly,
02:13qui est aussi son ami, qui l'accompagne partout,
02:15qui continue de croire en lui-même dans les mauvaises passes.
02:19Même quand on est une star hollywoodienne,
02:21on a besoin d'avoir quelqu'un comme Ron,
02:25qui est capable de vous remonter le moral,
02:26même quand on est une énorme star qui a beaucoup de succès ?
02:28Je ne sais pas si vous avez besoin d'un Ron,
02:33mais c'est agréable d'en avoir un dans son entourage.
02:36Quelqu'un de la compagnie,
02:39quelqu'un qui a traversé toutes ses épreuves avec vous,
02:41c'est un lien agréable.
02:43Et c'est bien d'avoir du soutien.
02:46C'est bien d'avoir un soutien.
02:47Mais je pense que Jay Kelly et George Clooney
02:49ont suffisamment confiance en eux sans avoir besoin d'un Ron.
02:52Mais je suis heureux d'être là.
02:55Je pense que la beauté de l'histoire réside
02:58dans le fait qu'il s'agit de deux personnes
03:00qui, à la fin, réalisent qu'elles sont en réalité
03:04de véritables amies.
03:05Oui, c'est vrai.
03:06Et ça, c'est une belle découverte.
03:07Et justement, George Clooney et Adam Sandler,
03:09il s'avère que vous êtes amis dans la vie.
03:11Vous vous connaissez bien,
03:12même si ce tournage vous a permis de vous connaître encore mieux.
03:15Est-ce que vous pourriez me dire, l'un et l'autre,
03:16quelle est la principale qualité et le principal défaut de l'autre ?
03:20J'ai la qualité essentielle.
03:24Les qualités sont faciles.
03:26Très faciles.
03:26Je l'adore, il est drôle, intelligent.
03:33On a des passe-temps, des goûts très similaires.
03:36Et je pense qu'on a les mêmes motivations.
03:39Accomplir des choses, passer du bon temps.
03:42Ses défauts, je ne lui en vois pas.
03:44Peut-être qu'il est trop souple.
03:46J'étudie très souple.
03:47Je peux...
03:48Son corps est trop souple.
03:49Je peux toucher mon nez avec mes genoux.
03:51Du nez au genou.
03:52C'est un défaut qui me fait ressentir que je ne peux pas en faire autant.
03:58Je dirais ceci.
04:00La beauté d'Adam, je pense que ce que les gens voient en Adam en public est très similaire à ce qu'il est dans la vie réelle.
04:09Ce qui n'est pas toujours le cas.
04:12Je suis sûr que vous avez rencontré des personnes célèbres et ce n'est pas souvent le cas.
04:16Non pas souvent, mais ce n'est pas toujours le cas.
04:20Et ce que les gens voient et admirent chez lui, c'est bien sûr qu'il est drôle, bien sûr qu'il est talentueux, toutes ces choses-là, que nous savons parce que nous l'avons vu en tant que star.
04:29Mais il est profondément gentil.
04:31Gentil avec ses amis, gentil avec les gens qu'il n'a jamais rencontrés auparavant.
04:36Et plus gentil que ce que les gens pourraient imaginer, je pense.
04:39Je trouve donc rafraîchissant et amusant d'être en sa présence.
04:42Et en ce qui concerne ses défauts, je n'en ai pas encore trouvé.
04:47On en trouvera un.
04:48Oh, il y en a un.
04:49Eh bien, on en trouvera un.
04:51Difficile de trouver des défauts.
04:53La peur de Jay Kelly, c'est aussi une peur de vieillir, malgré son succès, malgré sa beauté.
04:58Il faut dire les choses.
05:00Là encore, quand on s'appelle Georges Clooney, que même la science a dit il y a quelques années qu'on était le plus bel homme sur Terre.
05:06Est-ce qu'on a peur de vieillir ?
05:07Est-ce que vous avez peur de vieillir, Georges Clooney ?
05:10Non.
05:11Je veux dire, c'est quoi l'option, la mort ?
05:15N'est-ce pas ?
05:16Je veux dire, c'est tout.
05:17Quel âge avez-vous ?
05:1731.
05:18Ok.
05:19D'accord.
05:19Bon, j'ai 64 ans.
05:21Il y a cette partie de vous où quand vous vous réveillez, vous vous dites, j'ai 64 ans.
05:26Et vous ne le ressentez pas vraiment.
05:29Quand vous vous regardez dans le miroir, vous ne pensez pas avoir 64 ans.
05:32Et ma femme me dit, tu sais, tu es au mi-temps de ta vie.
05:37Et je lui réponds, il n'y a pas de personnes âgées de 130 ans dans le monde.
05:41Donc vous savez que vous êtes sur le déclin.
05:44Et tout ce que vous pouvez faire, c'est être reconnaissant de pouvoir encore travailler, d'avoir encore une carrière et d'avoir encore des gens qui comptent pour vous.
05:53Donc vieillir, c'est...
05:54Tout le monde vieillit constamment et on ne peut pas y faire grand-chose.
05:56Mais toi, tu le fais très bien.
05:58J'ai observé, George, on fait du sport tous les deux.
06:00Et je dois dire que j'ai tenu à peu près 11 minutes.
06:03Et George, une heure vingt plus tard, il est sorti de la salle de gym et m'a dit, t'as fini ?
06:08J'ai répondu, j'ai fini depuis longtemps, je suis désolé.
06:12Tu as peur de vieillir ?
06:14Je n'aime pas ça.
06:16Je ne le crains pas.
06:18Ça arrive.
06:19C'est là.
06:19Mais tout le monde vieillit.
06:21Je voudrais qu'on parle d'une scène qui est absolument géniale où vous montez dans un train.
06:26On est gare de Lyon à Paris pour aller en Italie, pour essayer de retrouver votre fille aussi, pour qu'on vous remette une récompense sur votre carrière.
06:34Évidemment, c'est l'émeute absolue dans le wagon.
06:36Tout le monde se jette sur vous.
06:39C'est quand la dernière fois que vous avez pu prendre un train comme ça et vous retrouver avec des gens qui vous reconnaissent, qui se jettent sur vous ?
06:47Vous pouvez encore faire ça ou pas ?
06:49Il y a deux semaines, j'ai pris le train pour me rendre au centre-ville de Paris depuis Aix-en-Provence.
06:56Je prends tout le temps le train.
06:57C'est le moyen le plus facile pour se déplacer en Europe.
07:01Et ma femme, mes enfants et moi l'avons pris depuis Londres pour venir ici il y a environ un mois.
07:06Nous voyageons encore beaucoup en train.
07:07J'aime ça, c'est facile de se déplacer.
07:09Vous n'ennuiez pas tout le temps ? On ne vient pas vous voir ? Vous pouvez être incognito ?
07:13Eh bien, vous ne pouvez pas rester incognito.
07:16Parce qu'alors, vous avez juste l'air d'un crétin, vous voyez ?
07:18Ils vous prennent en photo, ils vous collent un nez à la Groucho Marx et tout le monde se demande pourquoi il fait ça.
07:24Non, mais on peut encaisser une partie.
07:27En fait, ça ne vous dérange que si ça vous dérange pour de vrai.
07:30Il y a des moments où vous aimeriez être tranquille, où vous aimeriez que les gens ne vous voient pas quand vous n'êtes pas en forme.
07:38Donc vous prenez la SNCF, les trains français ?
07:40Oui.
07:41Et vous les trouvez comment, les trains français ?
07:43Ils sont incroyables, ils sont très rapides.
07:46Ce qui est très agréable, c'est un trajet de trois heures.
07:51Adam Sandler, ce film, c'est aussi une déclaration d'amour au cinéma.
07:55Il est question dans plusieurs scènes de grands acteurs, Cary Grant, Gary Cooper, Robert De Niro.
08:04Votre panthéon des grands acteurs, ceux auxquels vous pensez quand vous arrivez sur un tournage, c'est quoi ?
08:12Je sais que Georges et moi adorons Bonneumann.
08:18Oui.
08:19Quel grand, je l'aimais toute ma vie.
08:21Oui.
08:22En fait, j'ai détesté voir Robert Redford mourir récemment.
08:25C'était terrible.
08:26Parce que tu sais, il y a quelque chose chez Robert qui nous a toujours donné l'impression qu'il était une sorte de jeune homme rayonnant tout le temps.
08:35Peu importe qu'il ait 80 ans, tu vois, et donc il me manque.
08:38Mais le Butch Cassidy et le Sundance Kid me manquent aussi.
08:41C'est vrai.
08:42Tout ça me manque.
08:43Oui, je l'ai vu deux fois de suite.
08:44Oui.
08:45Incroyable.
08:46Mais Georges Clunet, dans cette scène où vous rentrez dans les toilettes du train, vous vous regardez dans la glace,
08:50et là vous dites, Gary Grant, Gary Cooper, Robert De Niro, vous vous inscrivez dans cet héritage-là ?
08:59Non, je pense que le but, c'était qu'il se regarde, qu'il essaie de se comparer à certains des plus grands.
09:10Les temps ont changé, nous ne vivons plus dans un monde où un nom au-dessus du titre suffisait pour un plan d'ouverture d'un film.
09:16Ces gens-là ont tous disparu depuis longtemps, et ce genre de studio qui s'occupait de tout le monde.
09:25Et quand moi j'ai commencé, j'avais un contrat pour cinq films chez la Warner, et ils vous faisaient constamment travailler, vous faisaient vivre, etc.
09:33Je pense donc que c'était plutôt une façon de se mesurer à eux, et de sentir qu'ils n'étaient pas à la hauteur.
09:38Je pense que c'était spécifique à cela, et je dirais qu'il serait très difficile de trouver quelqu'un qui puisse endosser le costume de cette dernière génération dont nous venons de parler.
09:51Newman, Redford, Hackman, et cette génération, il n'en reste plus beaucoup.
09:57Il y a votre panthéon des acteurs américains, et puis nos auditeurs ont envie de savoir ce que vous aimez dans le cinéma français.
10:03Quels acteurs, quels réalisateurs vous inspirent particulièrement, vous qui aimez la France ?
10:08Eh bien, je suis très ami avec Jean Dujardin, nous discutons tout le temps.
10:17Il vient de m'envoyer une photo de sa nouvelle marque de whisky qui va être relancée, ce qui est très sympa.
10:24Mais il m'envoie toujours les nouveaux films sur lesquels il travaille, ceux que j'adore.
10:27Et vous savez, le cinéma français, à partir du milieu des années 50, a vraiment été le moteur de notre grande décennie, de 1964 à 1976,
10:40avec des histoires vraiment introspectives, centrées sur les personnages.
10:44Et tout cela venait du cinéma français, très honnêtement. Je suis donc un grand fan de tout cela.
10:49J'approuve ce que Georges a dit.
10:50Ok, donc, vous êtes aussi un grand fan de le cinéma français.
10:57À l'endemnement du film, Georges Clooney, un de vos admirateurs dit que Jay Kelly, c'est une scène où vous rentrez après quelqu'un qui se trouve quelque chose dans le train.
11:09Et c'est là qu'il y a toujours cette idée qu'un grand acteur, connu, populaire, pourrait faire un bon responsable politique.
11:17Est-ce qu'un jour, on peut rêver entendre cette phrase aux États-Unis, Georges Clooney président ?
11:25Non, non. Tout d'abord, je suis encore une fois trop vieux pour ça. Et ensuite, je pense qu'il y a des gens bien plus qualifiés que moi.
11:34Vous savez, nous avons eu un acteur qui a été président pendant...
11:38Ronald.
11:39Une période, Ronald Reagan. Et je pense que ça va comme ça. Je pense que ça suffit comme ça.
11:46Je pense que nous devons trouver du sang neuf pour prendre la relève et nous guider vers les prochaines générations.
11:50Je suis très enthousiaste à propos des jeunes générations et je suis heureux de l'être. Mais non, pas pour moi.
11:57Sauf erreur de ma part, l'actuel titulaire à la Maison-Blanche, il est plutôt assez âgé, non ?
12:02Oui, mais je dirais que tout le monde est un peu trop âgé en ce moment et que nous devrions avoir des personnes plus jeunes avec des idées plus neuves.
12:09Adam Sandler, vous êtes un acteur les plus intéressants et talentueux de votre génération.
12:15Vous voyez ça ?
12:16C'est très bien.
12:17Je dirais que je veux qu'ils regardent le passé et disent « Ce type a travaillé dur, il a eu beaucoup de chance, il a été bon avec sa famille. »
12:40Mais c'est probablement ce qui compte le plus pour moi. Je ne pense pas trop à l'héritage.
12:43On fait simplement de son mieux et ensuite, quoi qu'ils veuillent dire à votre sujet, ils le diront.
12:52Je dirais aussi qu'on ne peut pas contrôler l'héritage. Tu vois ce que je veux dire ?
12:55Oui, c'est vrai.
12:56Il faut juste bien faire son travail et ne pas s'inquiéter.
13:01Je pense qu'Adam et moi sommes très similaires dans le sens où regarder le passé n'est pas particulièrement utile.
13:06Et nous, on aime bien regarder vers l'avenir parce qu'on a la chance de pouvoir encore travailler.
13:10Un mot encore, Jean-Claude, sur votre rapport à la France. Vous avez joué dans l'adaptation en film de la série 10%.
13:17Oui, j'ai tourné, je viens de tourner la semaine dernière, il y a deux semaines. C'était fantastique. Camille Cotin, j'adore travailler avec elle. Je me suis vraiment bien amusé, ça a pris une journée. Vous savez, j'avais besoin de travailler.
13:29Vous voyez ce que je veux dire ?
13:30Ce gars aime travailler.
13:32J'ai besoin de travail. Mais vous savez, j'ai regardé, je crois que c'était cinq saisons. Je les ai toutes regardées, je crois, pendant le Covid. Je crois que je les ai regardées deux fois. J'adore cette série.
13:43Et je sais qu'ils la tournent dans d'autres langues. Il y a des trucs comme ça, ce qui est fantastique. Mais celle-là, l'original, c'est celle qui est la plus drôle. Donc je joue mon propre rôle. Donc c'est un peu tiré par les cheveux.
13:55C'est dur de jouer son propre rôle ou pas ?
13:58C'est beaucoup plus difficile aujourd'hui que lorsque j'étais plus jeune.
14:01Mais écoutez, je veux dire, vous avez tellement... C'est une série tellement belle, un concept tellement beau. Et tous ces acteurs sont tout simplement spectaculaires. Et je pense qu'ils sont tous de retour. C'est tellement enthousiasmant. J'espère qu'ils pourront en faire plusieurs films parce que j'ai vraiment adoré la série.
14:17Vous ne pouvez pas vous passer de la France ?
14:19J'adore la France. Je veux dire, nous avons passé un séjour merveilleux. Nous avons séjourné dans le sud de la France. Et nous avons tout simplement adoré. Nous avons passé du temps dans de magnifiques petites villes comme Cotignac et bien sûr Marseille. Et d'autres endroits comme ça, c'est tout simplement magnifique.
14:34Merci beaucoup.
14:35Merci beaucoup.
14:36Merci beaucoup.
14:36Merci beaucoup.
14:36Merci beaucoup.
14:37Merci beaucoup.
14:37Merci beaucoup.
14:38Merci beaucoup.
14:38J'ai été à l'heure d'avoir répondu à une question de France Inter. Jay Kelly. Ça sort le 5 décembre sur Netflix.
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