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  • il y a 1 jour
Interview ou reportage d'une émission cinéma produite par CANAL+ autour d'un film disponible sur CANAL+ ou sortant en salles, un événement ou une actualité du 7ème Art
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Transcription
00:00Alors Rebecca, vous dites que vie privée c'est à la fois une crise personnelle, une enquête policière, une comédie du remariage et un pari.
00:08Comment on s'y prend pour faire tenir tout ça dans une seule et même histoire ?
00:10Une bonne petite, un bon petit hippopourri mais ça passe par la musique je trouve.
00:15J'ai l'impression que ce qu'on s'est dit avec Rob, Robin Coudard qui est mon compositeur, c'est
00:18quelle est la musique qui permet de tenir en cohérence tous ces genres-là ?
00:22En fait c'est la liberté d'utiliser plein de tons, plein de couleurs différentes
00:25mais il faut que ça tienne par une petite autorisation à sourire, à rire, à prendre du plaisir
00:29et ça, ça passait par la musique dès le début.
00:31Parce que quand on voit Jodie Foster plus moi, on n'est pas connus pour la grosse comédie
00:34et donc il faut qu'au début, et c'était ça qui nous plaisait et qui était super intéressant.
00:40Alors toute la saveur du film tient au déséquilibre apparent entre la raison et l'émotion.
00:47Parce qu'il y a cette femme, cette psychiatre qui enquête sur un meurtre supposé
00:51mais qui va plonger en elle-même.
00:53En fait ça aboutit à une espèce de nouveau genre de film qu'on pourrait appeler le polar intérieur.
00:59J'aime bien.
01:00C'est pas mal non ?
01:00Polar intérieur, ça ressemble un peu à ma vie, ça ressemble à ma dernière semaine.
01:06En fait ce qui est beau dans une analyse où là tout le monde, même si on n'en fait pas,
01:10moi j'ai mis vachement longtemps avant d'y arriver, c'est que tout le monde investigue en fait
01:13dans nos existences sur quelque chose, on peut trouver tout fait sens, tout fait signe,
01:18on regarde, bon voilà.
01:19Moi par exemple j'ai mon horoscope du parisien, enfin j'y crois quand il est bien,
01:21j'y crois pas quand il est pas bien.
01:22C'est pareil avec la critique de ciné, mais j'ai la sensation que c'est une manière
01:28de se dire un peu adulte, on va enquêter sur quelque chose, mais on sait, un peu comme
01:32dans Meurtre mystérieux à Manhattan, il y a une enquête sur qui a tué la voisine,
01:35en fait très rapidement on se dit, c'est pas ça le sujet, le sujet c'est est-ce que
01:38ce couple va survivre au départ de leur fils à l'université, est-ce qu'ils ont encore
01:42des trucs à se raconter ? Et j'aime de plus en plus ce type de proposition de ciné,
01:48parce que je trouve que les spectateurs maintenant ils ont le manuel, ils ont tout compris.
01:51On parlait de ce titre Vie privée, donc initialement un film de Louis Malle, un titre qui vous
01:55a poursuivi pendant longtemps, Jodie Foster aussi elle vous a poursuivi pendant longtemps,
01:58enfin plutôt c'est vous qui l'avez poursuivi.
01:59C'est plutôt l'inverse, j'ai arrêté de le dire parce que ça faisait vraiment peur,
02:01ça faisait vraiment stoucheuse, de temps en temps elle était là, je sentais que le
02:04sourire partait un peu en...
02:05Non mais vous la vouliez pour Belle Épigne il y a quelques années, alors pourquoi ?
02:09Elle me plaît, enfin comment dire, je la voulais pas pour épingler le nom d'une star à
02:14une filmographie ou pour faire un coup, je la...
02:17Elle me plaisait, elle me plaisait parce qu'elle m'a construite en tant que cinéaste,
02:21en tant que cinéphile et même je trouve en tant que femme.
02:24Donc il y a quelque chose dans les films, je suis pas une fan par nature, mais Jodie
02:29Foster elle a une place à part je pense dans l'usage que j'ai fait du cinéma.
02:34Et puis j'ai grandi, elle a commencé tellement tôt qu'on peut dire sans rougir et sans craindre
02:39de la vexer, d'ailleurs elle le serait pas mais j'ai grandi avec elle.
02:44Elle est fascinante en tant que femme, elle est fascinante en tant qu'actrice.
02:47Vraiment je ne peux pas retirer mes yeux de l'écran, quand je la vois et je me dis
02:51vous en tant que réalisatrice, comment on fait pour oublier qu'on est face à Jodie
02:55Foster, à Clarice Starling, à tous ces rôles qu'on connaît ?
02:57Alors j'oublie pas que je suis face à Jodie Foster mais j'oublie Clarice Starling.
03:00Ça arrive un moment où on est obligé, j'allais dire presque par politesse, de pas visiter
03:04ces acteurs de légende comme des monuments.
03:06Ça c'est nécessaire parce que sinon on est...
03:08C'est dur ?
03:09Non, moi je reviens sur l'idée que je ne suis pas une fan, je n'ai pas accroché des
03:13posters moi dans ma chambre.
03:14Par ailleurs ce n'est pas la première fois de ma vie que j'ai la chance de travailler
03:17avec des actrices et des acteurs qui m'ont passionnée et qui m'ont impressionnée.
03:22Je pense à Nathalie Portman, puis là ne serait-ce que dans ce film, Daniel Auteuil, Jodie Foster,
03:27Amalric, ça faisait longtemps que j'avais envie de travailler aussi avec Mathieu Amalric,
03:29Virginie Effira j'avais déjà bossé avec elle.
03:31Je trouve qu'il arrive un moment où on utilise, ce serait faux de dire qu'on ne l'utilise pas,
03:34ça fait partie du désir de casting.
03:36Quand on travaille avec Jodie Foster, on travaille avec les autres rôles qu'elle a incarnés
03:40qui sont comme des pellicules qui désquamment et qui fabriquent aussi le plaisir du personnage.
03:44Mais ensuite très rapidement, on construit ensemble le personnage avec ce qu'on est tous
03:48en tenté maintenant.
03:50Il a réagi comment Vincent Lacoste quand vous l'avez appelé pour dire
03:52« Salut, est-ce que tu veux jouer le fils de Jodie Foster ? »
03:55Il m'a dit « J'espère que tu ne vas couper aucune des scènes » parce qu'il n'y en a pas beaucoup.
03:58Il m'a dit « Je le fais bien sûr, avec plaisir. »
04:01C'est exceptionnel.
04:02Il avait cette manière de dire, à chaque fois, l'une des expressions favorites de Lacoste,
04:05c'est quand même « C'est exceptionnel, c'est exceptionnel. »
04:07Et j'ai vraiment, j'ai été, je savais dès le début ce rôle,
04:11il arrivait très tôt dans le casting de Vincent.
04:13Je sentais d'habitude, alors que c'est un rôle qui est le rôle de son fils,
04:16super important, mais qui est en présence moins important que d'autres
04:20ou en temps de tournage.
04:22Et je sentais que Vincent Lacoste allait apporter, ça fonctionnait ensemble,
04:25un assouplissement quelque part de la rigidité du personnage de Steiner.
04:29Et qu'elle ait cette famille-là, que ce soit ce fils-là,
04:32avec cette candeur, cet arrière-monde de comédie que porte aussi Vincent Lacoste,
04:38cette ingénuité, cette innocence intelligente, je trouvais que c'était génial.
04:41Je voudrais quand même dire un mot de Daniel Oteuil, votre partenaire in crime,
04:45le mari qu'elle retrouve.
04:48Comment vous est venue l'idée d'associer ça à Jodie Foster au Daniel Oteuil ?
04:53Vous savez, il y a vraiment des moments qui sont des coups de dés qu'on lance.
04:56Moi, j'avais besoin d'un des plus grands acteurs de sa génération en France
04:59qui mettent en face de Jodie Foster.
05:01Une fois, en plus, le casting commençait à s'étoffer,
05:03donc il n'y avait vraiment quasiment que des acteurs de cette stature-là.
05:07Donc je sentais que ce n'était plus possible de partir avec quelqu'un
05:09qu'on ne connaissait pas, qui émergeait.
05:11Il faudrait que ce soit l'un des très grands acteurs français
05:13qui fait ce grand écart facial entre les sous-doués passent leur bac,
05:17caché d'anneux-queux, un cœur en hiver de sauté
05:20et apporte cette Méditerranée, la méridionalité,
05:25l'Algérie quelque part de Daniel Oteuil.
05:28Et je trouve que c'est rare dans une...
05:30Ça, c'est vrai, c'est rare dans une carrière de cinéaste
05:32de voir un couple qui se fait une alchimie comme ça.
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