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  • il y a 2 jours

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Transcription
00:00Les premières victimes de violences, quelles qu'elles soient, ça reste quand même les femmes.
00:05Et le premier responsable, ça reste les hommes.
00:08Et donc oui, je voulais absolument que le héros de cet album soit une héroïne.
00:13Et j'ai écrit mon quatrième album jeunesse qui s'appelle « Les pansements invisibles »
00:17et qui raconte l'histoire d'une petite fille qui va découvrir que son corps lui appartient
00:22et qu'elle a le droit au respect comme tout le monde.
00:24On considère l'enfant comme un objet qui se doit de faire la bise,
00:27d'être disponible pour le contentement des adultes.
00:31Et ce n'est pas comme ça que ça fonctionne.
00:32C'est-à-dire que si moi, par exemple, je viens vous caresser les cheveux
00:34parce qu'elle a des beaux cheveux, j'ai envie de caresser sa tête,
00:36tout le monde va trouver ça bizarre et à juste titre.
00:38Et ce n'est pas normal. Pourquoi on se permet ça pour les enfants ?
00:41C'est bien qu'on les considère comme des sous-citoriens ou en tout cas pas comme des sujets de droit.
00:44On a attribué le principe de consentement à la sœur intime.
00:48Et moi, je pense que c'est un sujet qui est beaucoup plus large, le consentement.
00:51La question, c'est de savoir est-ce qu'un enfant est d'accord, pas d'accord,
00:53pour prêter son jouet, partager ses espaces de jeux, par exemple.
00:57Ça s'apprend très jeune et c'est d'autant plus important que dans notre société,
01:00particulièrement les filles, je crois, on trouve de pression mise sur elles,
01:04sur l'idée qu'elles doivent des choses aux autres.
01:07Et je crois que, ouais, les petites filles, les petits garçons,
01:09on doit leur apprendre des cinq ans, mais même plus tôt avec des bons mots.
01:14C'est ce que j'ai essayé de choisir, moi, pour cet album.
01:16Puis leur donner cette possibilité du droit à l'autodétermination.
01:18Très important.
01:19C'est comme ça qu'on construit des citoyens.
01:21Il faut aussi permettre aux enfants à dire non et à comprendre très vite
01:25que non est une phrase complète et qu'ils ne souffrent pas forcément
01:27de donner la moindre explication.
01:29Typiquement, au cabinet médical, ça fait des années maintenant
01:31que je demande le consentement aux patients et aux patientes adultes.
01:35Mais je le fais aussi aux enfants.
01:36Neuf fois sur dix, quand je dis, vous voulez bien que je vous examine,
01:38je vois dans les yeux du patient que, bah oui, je suis venu ici,
01:40je ne sais pas pour faire un tennis.
01:41Mais je vois aussi que parfois, une fois sur dix, la personne est rassurée.
01:45Elle se dit, s'il m'a demandé avant, ça veut dire qu'il est capable
01:48d'entendre pendant l'examen.
01:49Si je lui demande de faire une poste, d'arrêter pour x ou y raisons.
01:52Et ça, c'est important pour les adultes.
01:53Mais je crois fondamentalement que c'est encore plus important pour les enfants.
01:57Si même le médecin dont c'est le métier m'a demandé,
02:00alors il n'y a aucune raison pour que quiconque dans la société
02:02ne me demande pas à son tour s'il a le droit ou pas,
02:05je ne sais pas moi, de me caresser les cheveux ou de prendre mon jouet.
02:08Je suis un peu désespéré parce que chaque fois que je vais en librairie,
02:10je constate quand même beaucoup de femmes dans les travées des rayons jeunesse.
02:12Et ça me désespère toujours un peu.
02:13Je me dis, mais où sont les hommes ?
02:14Pourquoi c'est aux femmes de porter cette charge mentale-là,
02:18de devoir choisir ce qu'elles vont mettre ou pas dans la tête de leurs enfants ?
02:21Pourquoi les hommes ne se sentent pas plus concernés aussi par la littérature jeunesse,
02:24ce qui se fait en littérature jeunesse,
02:26ce qu'on va lire le soir avant de faire dodo avec le petit ou la petite ?
02:29Je pense que les outils sont accessibles.
02:31Encore faut-il que tout le monde veuille s'en apparaître,
02:34et pas que les mères de famille.
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